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    Néo-colonialisme au Niger,

    par eva R-sistons

     

     

    Comme les Lecteurs et les Lectrices de ce blog doivent le savoir, les relations entre la France de Sarkozy et Israël sont si étroites, qu'on peut dire sans exagérer que les 2 Etats ont presque fusionné, en particulier via le CRIF. Au grand dam de l'indépendance nationale, bien sûr ! Or, l'Etat d'Israël, ayant flairé de juteuses occasions en Afrique, comme d'ailleurs la Chine, cherche de plus en plus à s'installer dans le continent. Un continent qui, rappelons-le, possède les plus prometteuses ressources pour les décennies à venir ! La France y a ses intérêts, elle est encore bien implantée, et une entreprise comme Areva la représente sur place, et tant pis pour les autochtones.

     

    Bref, que fait Nicolas Sarkozy en Afrique ? Assurément ce que l'alter ego israélien lui demande ! Le Crif, et le Medef, sont les deux mamelles de Sarkozy. Si l'on ajoute que les Américains ne tiennent pas à voir les Chinois en Afrique, et que par contre ils tiennent à s'approprier les ressources du continent africain, eux aussi, on comprend que tous ces gens se retrouvent sur des terres où ils sont mal accueillis, sauf les Chinois, plus avisés et plus portés aux concessions que les Occidentaux qui eux règlent les problèmes en faisant travailler leurs industriels de l'armement. Et d'ailleurs, les Chinois préfèrent offrir des équipements aux autochtones, plutôt que les bombarder. Les Nigériens savent reconnaître leurs amis, et surtout leurs ennemis !

     

    Donc, le sieur Sarkozy sent qu'il peut offrir tant à ses amis du MEDEF que d'Israël  de juteuses opportunités, et il s'intéresse de plus en plus au continent africain. Quant à Areva, qui est plus motivée par les profits que par le bien-être des populations locales, c'est le moins que l'on puisse dire - pillage, atteintes à l'environnement, mépris des autochtones... -, sa présence n'enthousiasme guère les populations de la région. Et, parfois, elles le font savoir, à leur manière, celle du pauvre (actes de piratage, attentats...). Celui qui sème le vent, très exactement le néo-colonialisme, peut s'attendre à récolter la tempête, un jour ou l'autre.

     

    Les intérêts financiers de la France seront d'autant plus menacés, que la politique de notre pays se fera plus pressante, sous la pression tant du MEDEF que d'Israël. A plus forte raison si notre gouvernement instaure en France une sorte de Mac'carthysme, de chasse aux sorcières, non seulement envers les Roms, mais d'abord et avant tout envers les Musulmans, que les citoyens israéliens ne portent guère dans leur coeur. Lois sur la "burqa", participation aux guerres de l'OTAN en Afghanistan, discriminations envers les citoyens arabes ou Musulmans, tout cela a des conséquences, un jour ou l'autre. Depuis plus d'un an j'attire l'attention de mes Lecteurs sur le risque, avec un énergumène comme Sarkozy, d'attentats sur notre sol. On ne peut pas stigmatiser des individus sans s'attendre, un jour ou l'autre, à les voir réagir. Il est normal que les citoyens musulmans, et à plus forte raison islamistes, soient très remontés contre un pays qui favorise Israël et piétine leurs intérêts, au point, en sous-mains, de préparer une sale croisade contre l'Iran. Car notre "Chef" n'est pas seulement un néoconservateur bon teint, 100 % bushiste, et peut-être encore plus que l'original, mais il est comme ses amis texans, partisan des politiques les plus musclées, brutales, guerrières. Et tant pis pour les Français, opposés à toutes ces folies...

     

    Al Quaïda n'existe pas, c'est un phantasme créé pour nous faire peur et pour nous dresser contre les Musulmans, car l'organisation représente tout au plus deux mille activistes répartis un peu partout, selon des sources officielles (ancien chef de la Sécurité intérieure en France, au micro de C dans l'Air). L'armada occidentale n'a rien à craindre de ces quelques fanatiques. Mais elle sait parfaitement les instrumentaliser à des fins machiavéliques, de prédation des Etats riches en ressources, et de soumission des citoyens apeurés.

     

    Le fait qu'un agent de la DST soit parmi les otages, au Niger, apporte un éclairage nouveau à l'affaire, éclairage évidemment peu ébruité par la Presse aux ordres. Et cela nous promet des rebondissements variés... justifiant une présence militaire toujours plus importante, et au final, en effet, la région risque de finir comme l'Irak et l'Afghanistan. Le sous-sol du pays est si riche, qu'il suscite les appétits les plus gourmands, et les moins regardants quant à l'éthique.

     

    Alors, western à rebondissements ? Sanglant, certainement. La démocratie à la sauce occidentale est décidément beaucoup moins appétissante que celle qui règne au Vénézuela, et que les Médias partisans vont s'acharner à diffamer pendant les élections.


    Chavez est un grand bonhomme, aimant son peuple, le dorlotant, et ce genre de dirigeant est suffisamment rare pour qu'on le salue. Alors, n'écoutons surtout pas les sirènes des médias menteurs... et réjouissons-nous de sa future victoire bien méritée.

     

    Quant aux Nigériens, avec Areva, le Medef, Sarkozy et ses amis tant israéliens qu'américains, ils peuvent redouter le pire...

     

    Les convulsions ne font hélas que commencer ! Lorsque les terres sont très riches, les vautours modernes arrivent... de partout ! Et ce sont les autochtones qui en font les frais... Néo-colonialisme bien vivant !

     

    Eva R-sistons

     

    TAGS : Niger, Afrique, France, Sarkozy, Israël, Chine, Etats-Unis, Areva, néocolonialisme, MEDEF, Vénézuela, Chavez, démocratie, Musulmans, Arabes, Al Quaïda, terrorisme, burqa, OTAN, Afghanistan, Irak, Iran

     

     

    Reçu ce commentaire,

    et ma réponse:

     

    Selon l’Observatoire du nucléaire, l’enlèvement des sept français par AQMI serait une manœuvre de l’armée française

    Selon l’Observatoire du nucléaire, l’enlèvement des sept salariés d’Areva et de Vinci au Niger, le 16 septembre dernier, serait une manoeuvre tactique de l’armée française destinée à conserver la mainmise de la France sur les mines d’uranium nigériennes.

    C’est une dépêche du Journal du Dimanche, publiée mardi dernier, qui rapporte le communiqué de l’Observatoire du nucléaire. Le document développe l’hypothèse selon laquelle l’Etat-major français aurait volontairement facilité l’enlèvement des employés en abaissant son seuil de vigilance, pour ensuite donner l’impression de sévir, et ainsi conserver le monopole de mines convoitées par la Chine. http://www.lejdd.fr/International/Afrique/Depeches/Niger-L-Observatoire-du-nucleaire-cible-l-armee-221659/

    (..) voir commentaire + bas

     

    Bien entendu, intérêts (économiques et hégémoniques) à défendre, franco-israéliens,

    et contrer les Chinois. En +, via les Médias, le plaisir de taper sur les Islamistes donc les Musulmans. D'une pierre, 3 coups. eva

     
      

     

    Confirmation:

     

    Lire aussi:

    Sous la burqa, le Niger

    Alain Gresch (Monde Diplomatique)

    http://www.alterinfo.net/Sous-la-burqa-le-Niger_a50198.html 

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    DERNIÈRE RÉVÉLATION SUR LE RAPT DES SEPT ÉTRANGERS AU NIGER : Un agent de la DST parmi les otages



    Source :

    23 Septembre 2010

    Que cache « la réaction rapide et inconditionnelle » de la France dans la zone du Sahel et la mobilisation d’une centaine de militaires ?

     

     

    « Les actions que mène la France au Sahel commencent à livrer leur secret et l’enjeu devient plus clair », nous ont confié, hier en exclusivité à L’Expression, des sources très au fait du dossier et de ce qui se prépare dans la région. L’énigme révélée par nos sources s’avère « la présence parmi les sept otages enlevés jeudi dernier au nord du Niger, d’un agent des services de renseignements français appartenant à la DST ».

    La présence de l’agent de la DST parmi les otages change totalement la donne et explique, en partie, la réaction à la fois « furieuse et rapide » des autorités françaises quitte à embraser la région. « L’agent en question a été injecté dans la région dans l’objectif d’infiltrer le réseau terroriste agissant au profit de ce qu’on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique », précisent nos sources. « La France a sollicité l’aide des Américains de façon officielle », ajoutent encore nos sources, précisant que « derrière cette approche se cache l’autorisation des Américains aux Français d’intervenir en territoire sahélien, qui va permettre par la suite à ces mêmes Américains de mobiliser leurs troupes dans la région et d’en faire un second Irak ou un second Afghanistan ».

     

    L’enjeu est donc, toujours selon nos sources, très grave et se traduit par la trahison tout simplement des Accords d’Alger, par la Mauritanie et le Mali. Ces accords ont été convenus dans la capitale algérienne, le mois de mars dernier, et entrent dans le cadre d’une lutte commune contre le terrorisme et le crime organisé regroupant les réseaux qui s’adonnent à tous genres de trafics. Mais il fallait entraîner le Niger dans ce projet qui se concrétise avec cette prise d’otages. C’est dire que les complicités sont d’un très haut niveau, qui vont, non seulement servir les intérêts des réseaux terroristes, des narcotrafiquants et contrebandiers, mais à coup sûr, les intérêts des Occidentaux, les Américains y compris. Sachant parfaitement que la France exploite un gisement d’uranium par le biais de sa compagnie Aréva installée à Arlit au nord du Niger. Le pire que craignent les services de sécurité algériens, consiste en un recrutement « massif de hors-la-loi » au sein des réseaux terroristes, un fait qui intervient systématiquement suite à cette ingérence imposée dans la région. L’Algérie avait anticipé en regroupant les pays du Sahel pour une action commune et concertée dans la lutte contre le terrorisme dans la bande du Sahel et tenter par tous les moyens légaux d’éviter une ingérence étrangère. Mais, a priori, nos voisins ne l’entendent pas de cette oreille. Fascinés certainement par la présence d’une seconde force jumelée France-USA, la Mauritanie et le Mali livrent la région à une occupation étrangère.

    L’Algérie est directement concernée par ce qui se passe, puisque les faits se déroulent dans une région limitrophe. Des renseignements collectés, que nos sources prennent avec beaucoup de réserve, font état aussi que l’on cherche à provoquer une réaction de Mokhtar Benmokhtar, qui reste loin de ce qui se passe, même s’il y est mêlé indirectement, afin de légitimer une intervention militaire occidentale. MBM a échappé à plusieurs reprises aux pièges qui lui ont été tendus par les forces américaines, car non seulement il représente une véritable source d’information, mais aussi parce qu’il contrôle un important nombre de tribus touarègues.

    Et c’est dans ce contexte que les ravisseurs affiliés à la présumée branche d’Al Qaîda au Maghreb islamique revendiquent l’opération du rapt perpétré le 16 septembre dernier, soulignant dans un message audio lu par un porte-parole répondant au nom de Salah Abou Mohamed, que les auteurs du kidnapping, Abou Zeïd avec l’aide précieuse d’un certain Ag Amnoukal, allaient faire part à Paris de leurs demandes. Ils mettent en garde, dans le même message, le gouvernement français quant à une tentative d’intervention militaire, comme celle menée pour libérer Michel Germaneau.

    Aujourd’hui, la France sollicite, selon des responsables américains, l’aide de l’armée US prétextant une volonté de localiser l’endroit où sont séquestrés les otages par l’imagerie satellitaire.

    Aucune autre information n’a filtré à ce sujet, sauf qu’on sait que si cette action est entreprise par les Américains, elle n’épargnera pas l’Algérie du fait que les otages sont maintenus dans un endroit non loin des frontières algériennes.

    Toute la panique qui s’est emparée de la France cache bien des dessous, même si de nombreux officiels français ne cessent d’alerter que l’Hexagone fait face à un véritable pic de menace terroriste.

    Point également évoqué, hier, par le directeur général de la police nationale française, Frédéric Péchenard. Ce dernier, intervenant sur les ondes de la Radio RTL, souligne, se fiant à l’information rapportée par des sources sécuritaires algériennes, l’existence d’un éventuel attentat-suicide.

    « Nous avons des indications sérieuses émanant de renseignements fiables, nous disant qu’il y a un risque d’attentat important » et de poursuivre : « Nous avons actuellement un pic de menace qui est incontestable. A l’heure où je vous parle, il y a une menace spécifique contre les intérêts français » a-t-il averti.

    Par ailleurs, l’on sait que lors d’une réunion d’un conseil restreint, mardi, présidé par Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur français a reçu pour mission de se déplacer au Mali dans la soirée. La France a été rassurée sur la vie de ses ressortissants, selon les dernières informations parvenues à l’Elysée. Et sans aucun doute, elle fera tout pour libérer les otages, surtout que maintenant on sait qu’une grosse pointure figure parmi les sept victimes.

    Ikram GHIOUA

     

    http://www.comite-valmy.org/spip.php?article862

     

     

    La puissance nucléaire française et l’uranium du Niger

    Khadija SHARIFE

     

    Le Niger exporte suffisamment d’uranium vers la France pour générer 80% de l’électricité de cette dernière, note Khadija Sharife. Mais le Nigérien ordinaire profite peu de cette mainmise française sur des ressources vitales pour ce pays, avec les trois cinquième de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté. Sans compter les rapports faisant état de la contamination radioactive de l’eau, de l’air et du sol par les opérations d’extraction menées par les multinationales. C’est ce pays qui vient de vivre le énième coup d’Etat de son histoire, avec la destitution de Mamadou Tandja.

    Le réseau de routes principales reliant des centres urbains miniers tel Arlit, Agadez et Niamey est connu sous le nom de ‘’l’autoroute de l’uranium’’. Développé entre 1970 et 1980, la route reliant le nord au sud du Niger fait office d’artère principale pour faciliter le transport des ressources liquéfiées d’uranium. Le réseau lui-même fait partie de la route transsaharienne, un ancien système utilisé depuis des temps immémoriaux par les habitants de ‘’Tinariwen’’ ou le Désert des Innombrables, selon le terme sous lequel le Sahara était connu par ses fils, y compris les Hausa et les Touaregs.

    Malgré les découpages des territoires par les anciens colonialistes qui ont rassemblé des états/nations à leur convenance (pour mieux diviser, conquérir et exploiter), la route transsaharienne a continué à exister en se jouant astucieusement des frontières fermées. Au milieu de cette route se trouve le Niger enclavé, un pont entre le Nord et l’Afrique subsaharienne, un pays qui avoisine sept autres pays.

    Le Sahara, qui englobe 11 pays, recouvre 80% des terres du Niger, un pays qui se caractérise par la pauvreté, la famine, les sécheresses et les dictatures. Plus de 60% de sa population vit dans la ceinture de pauvreté, privée de l’accès à la nourriture, à l’eau, aux installations sanitaires, aux infrastructures et à l’instruction. (..)

    Le Niger, qui exporte 7,7,% de l’uranium mondial, se situe avec constance parmi les cinq premiers exportateurs avec le Canada, l’Australie, le Kazakhstan et sa production est au même niveau que celle de la Russie. La ville d’Arlit, à elle seule, fournit largement les anciens seigneurs coloniaux, la France, en uranium. Un approvisionnement requis pour le programme nucléaire de l’Hexagone et ses centrales nucléaires estimées au nombre de 59.

    L’uranium avait initialement été découvert au Niger en 1957 par le Bureau Minier de la France d’Outre Mer, une année avant la création de la République du Niger. Ceci à la suite d’une étude extensive menée par la Commission à l’Energie Atomique (CEA) de la France, qui a commencé en 1956 et a conduit à plusieurs découvertes à la veille de l’indépendance en 1960. La décolonisation réussie de l’Afrique par la France a été réalisée grâce à des accords militaires secrets et des accords concernant les ressources, ainsi que des zones monétaires spéciales. Ces accords imbriquaient les intérêts de la France avec ceux des gouverneurs autochtones soigneusement choisis comme au Gabon et au Togo - Omar Bongo et Gnassingbé Eyadéma - tous deux dirigeants à vie, de la libération sélective à la mort, et Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire. Ainsi, non seulement la France a eu un accès préférentiel aux ressources stratégiques, la présence de bases militaires françaises dans des anciennes colonies étaient légitimées, servant à la fois à soutenir le règne des dictateurs tout en les gardant sous contrôle. A partir de 1969, 27 accords ont été signés par d’anciennes colonies, y compris le Niger.

     

    Les intérêts français ont été servis par le biais de la politique africaine postcoloniale de la France, connue sous le nom de Françafrique, qui a impliqué les échelons politiques et diplomatiques de l’Elysée depuis l’époque du général de Gaulle. Cette politique impliquait les lobby du renseignement et des multinationales intimement connectée avec l’Etat, comme Elf et Areva, des dictateurs de fabrication française et des réseaux de l’ombre désignés sous le nom de personnalité qu’on souhaitait honorer, comme Jacques Foccart, le principal conseiller pour l’Afrique de de Gaulle qui a été rappelé, après avoir pris sa retraite à l’âge de 81 ans, par le président Jacques Chirac, afin qu’il reprenne des activités. Chirac lui-même a déclaré, au début des années 1990, que le continent ‘’ n’était pas prêt pour la démocratie’’. Lorsqu’il lui a été demandé de décrire le rôle de Foccart dans Françafrique, le vice Premier ministre du général de Gaulle, Louis Joxe, a déclaré ‘’ être la nounou des présidents et s’assurer que les fonctionnaires africains seront payés à la fin du mois’’.

    Les mines d’uranium découvertes au Congo, au Gabon et au Niger ont permis à la France de contourner les terrains minés menant à l’uranium en Ouzbékistan, au Canada et en Australie, des régions perçues comme ayant des tendances proaméricaines ou étant gérées par les Etats-Unis, rival de la France en Afrique et ailleurs. La Chine, assoiffée de ressources, avec une présence en expansion rapide en Afrique avec plus de 24 milliards de dollars de prêts depuis 2003, principalement garantis par des ressources, est aussi considérée comme une menace aux intérêts français.

    Actuellement la France maintient 10 000 soldats spécialisés sur le continent, principalement basés à Libreville au Gabon, aussi connue sous le nom de ‘’Foccartland’’. De 1997 à 2002, la France est intervenue militairement 36 fois. Sur ces incidents, 24 ont eu lieu sans référence aux Nations Unies. La politique de Françafrique se poursuit sous Sarkosy, avec des soldats français intervenant dans des disputes internes.

    Depuis le jour de l’indépendance du Niger, Diori Hamani du Niger et son parti politique, le Parti Progressiste nigérien (PPP), indirectement choisi par la France, ont régné sur le pays, aidé dès 1963 ouvertement par diverses interventions ou par des actions clandestines. Grâce à des accords militaires secrets, les soldats français basés à Niamey ont collaboré avec celui-ci afin d’éliminer et d’exiler l’opposition, tel que l’Union Nigérienne Démocratique. Hamani Diori s’est présenté aux élections, sans opposition, en 1965 et en 1970 mais a commis l’erreur fatale de demander le retrait des troupes françaises au début des années 1970. La France l’a fait, puis sans surprise un coup d’Etat militaire a porté au pouvoir le colonel Seyni Kountche au pouvoir. Kountche a été tué en 1987 et le colonel Ali Saibou lui a succédé.

    Une avancée rapide de l’autoritarisme électoral du Niger sous la dictature de Tandja Mamadou

    Actuellement, les forces armées du Niger, qui comptent 12 000 hommes, sont guidées par 15 conseillers militaires français. Et les Nigériens sont principalement instruits, entraînés et financés par la France. Ils protégent cinq zones cruciales, à savoir les routes géostratégiques et les mines. Les deux plus importantes mines du Niger sont contrôlées par Areva, l’entité dominante en matière de nucléaire, sous l’égide de l’Elysée, au travers de l’actionnaire principal, le CEA, propriété de la France.

    Présent dans 43 pays, impliqué dans tous les aspects de la chaîne des matières premières, de l’extraction à l’enrichissement, de la propulsion, au recyclage et au démantèlement, avec un chiffre d’affaire de 16,16 milliards d’euros, la puissante économie mobile d’Areva éclipse celle de nombreux pays en voie de développement. Les mines du Niger, souterraines et à ciel ouvert, sont exploitées par les firmes subsidiaires d’Areva (..)


    COMINAK et SOMAIR produisent au jour d’aujourd’hui presque 5000 tonnes par an. ‘’ Le thème de l’uranium et des accords qui y sont liés sont de nature hautement stratégiques et se situent au niveau des Etats’’ déclare Idriss Ali, coordinateur national au Niger de Publish what you pay (Publiez ce que vous payez). ‘’Ces accords reproduisent un cadre néocolonial qui ont conduit à la signature des accords miniers et déterminent le fonctionnement de SOMAIR (1968) et de COMINAK (1975), qui ne sont rien d’autres que des contrats préférentiels qui mettent l’uranium du Niger à la disposition de la France. Dans ces conditions, le choix se porte sur l’acheteur du produit ; fixer le prix sur le marché international est la prérogative de l’ancienne puissance coloniale’’, déclare-t-il.

    Depuis 2007, le gouvernement du Niger, dans une effort de diversification de l’industrie de l’uranium, a octroyé 122 licences d’exploitation à des multinationales françaises en plus des compagnies américaines, sud africaines, chinoises, canadiennes et australiennes. La compagnie étatique chinoise pour l’uranium, SINO-U, investira 300 millions de dollars  (..) Mais la France reste la source principale d’investissement et l’élément dominant de contrôle géostratégique et d’exploitation des ressources en uranium du Niger.

     

     (..)Areva reste le principal employeur du pays, suivi par le gouvernement, avec 1850 personnes directement employées et plus de 4000 emplois indirects auprès de sous contractants et des pourvoyeurs de services divers.’’ Nos investissements durables dans l’eau et la santé représentent une contribution de plus de 3 millions de CFA annuellement’’, déclare la compagnie.

    Et ce sont précisément les prétentions à un investissement environnemental qui ont mené le pays à s’insurger, en particulier sur la question de l’usage par COMINAK, pour sa mine souterraine, de l’eau provenant de sources non renouvelables, mais aussi pour les fuites de matières radioactives qui ont contaminé l’eau, l’air et le sol, pour la vente de ferraille mortellement radioactives au marché, ainsi que des minerais radioactive utilisés pour construire des routes et des déchets radioactifs (de la roche d’uranium pulvérisée). ‘’Lorsque nous avons visité le Niger, des fonctionnaires nous ont dit’’ ici au Niger vous êtes en France’’ Si il y a un problème au Niger, celui-ci remonte en France, chez Areva’’, disait Bruno Chareyon, un physicien et gérant du laboratoire d’une ONG française, CRIIRAD (Commission de Recherche Indépendante et d’Information sur la Radioactivité) qui a établi un rapport accablant.

    Le rapport de la CRIIRAD a documenté plusieurs trouvailles, y compris les 20 millions de tonnes de roche d’uranium pulvérisé, carcinogène et radioactive, stockées en plein air, du matériel radioactif dont la compagnie s’est débarrassé et qu’elle a vendu sur le marché par le biais de ferrailleur, des émissions de gaz toxiques à partir des mines de COMINAK ainsi que l’exploitation d’eau souterraine provenant de sources non renouvelées, sans parler de la contamination des sources d’eau, de la violation des standards internationaux de protection contre les radiations, parmi d’autres. ‘’ (..)


    Néanmoins, le gouvernement du Niger semble manifester le même manque de préoccupation que la multinationale. Lors de son inspection, le CRIIAD a jugé indolent le Centre National de Protection contre les Radiations (CNPR), l’institution nationale officielle qui doit surveiller les radiations ionisantes. ‘’ Le CNPR ne peut avoir procédé à des analyses en raison du fait que leur seul spectromètre gamma était cassé. Un fil électrique était délogé depuis le jour où la machine leur a été livrée’’, explique Chareyon.

     

    Mais les citoyens du Niger ne sont pas restés les bras croisés. Le Mouvement du Niger pour la Justice, actif depuis 2007 mené par un ancien fonctionnaire des Forces armées du Niger, a demandé une plus grande part des revenus de l’uranium, la protection contre la dégradation de l’environnement et l’accès à des biens comme l’eau, des installations sanitaires, l’instruction et l’électricité qui sont des droits constitutionnels. Le gouvernement a rejeté le mouvement de la société civile comme étant des trafiquant de drogues anti-démocratiques.

    Il va sans dire qu’‘au jour d’aujourd’hui, le Niger n’a pas accès au moindre uranium extrait à l’intérieur de ses frontières : les 100% de l’électricité (225 million de kWh) proviennent d’énergie fossile et est largement importé du Nigeria voisin. Toutefois la France a bien conscience de la situation.’’ Jusque à maintenant, il est impossible aux citoyens français et à la société civile d’obtenir le contenu de ‘’ces accords secrets’’ concernant l’accès et le contrôle des ressources. C’est confidentiel’’, déclare Sebastein Alzerreca de l’ONG française Survie. Mais il met en garde : ‘’Si la diplomatie échoue, ils peuvent toujours envoyer l’armée’’ Pas de doute que l’autoroute de l’uranium s’avérera bien utile.

    Khadija Sharife

    La puissance nucléaire française et l’uranium du Niger

    Khadija Sharife est une journaliste indépendante et un écrivain.(..)


    http://www.legrandsoir.info/La-puissance-nucleaire-francaise-et-l-uranium-du-Niger.html
    .
    Sur mon blog R-sistons,
    http://r-sistons.over-blog.com/article-que-se-passe-t-il-reellement-au-niger-neocolonialisme-terrorisme-57678742.html
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  • Retraites : assez de faux débats sur France télévisions (SNJ-CGT)
    Nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ-CGT, avant de revenir plus longuement sur cette émission « À vous de juger », diffusée le Jeudi 9 septembre à 20h35 en direct (Acrimed)
    .
    .
    « À vous de juger » sur France 2 devait permettre selon la chaîne de faire comprendre la réforme des retraites ! Il est vrai qu’avec Fillon, Thibault et Chérèque cela aurait pu être possible. Mais le « débat » était faussé dès le départ. Aucune confrontation, le Premier Ministre intervenant à 20h30, les deux secrétaires généraux de la CGT et de la CFDT à 22h20 !
    Nous avons assisté à une véritable opération de communication du Gouvernement pendant plus d’une heure avec deux journalistes servant la soupe.
    Il est vrai que l’un d’entre eux (pourquoi était-il là ?) s’illustre depuis des années dans les journaux destinées aux entreprises et aux néolibéraux . D’où ces questions « pertinentes » : «  votre métier de Premier Ministre c’est la pénibilité » ; ou encore :« la situation n’est-elle pas plus grave que ce que vous en dites ? », question permettant à François Fillon de répliquer « On est raisonnables ! » N’y-a-t-il pas assez de journalistes à France 2 pour inviter ce type d’intervieweur ?

    Etalage de concepts techniques destinée à montrer que le Gouvernement maîtrise une situation que le téléspectateur ne peut comprendre : « COR, Fond de réserve, prélèvement obligatoire, décote, pénalités, prélèvements, effet de seuil, assiette….. »
    Autrement dit, notre réforme est inéluctable ! La démographie, les Allemands, la crise…

    Une flopée de contre-vérités même pas relevées par ses interlocuteurs : « C’est la réforme ou la réduction des pensions ; les prélèvements sont très élevés sur les entreprises ; 4 milliards demandés aux entreprises ; augmentation de la fiscalité sur les français les plus aisés ; le gouvernement est ouvert ; il y a le débat parlementaire ; on va taxer les stock-options ; taxer les riches, encore faut-il qu’il y en ait ; des mesures qui améliorent le sort des femmes ; aucun pays ne s’est autant engagé sur la pénibilité ; on travaille sur le rachat de trimestres ; Woerth n’a rien à se reprocher….. » Et tout cela sans susciter de réaction.

    Non, vous ne saurez pas que les salariés vont assumer 85% de l’effort, que les précaires, les femmes, les jeunes vont trinquer ; que d’autres financements sont possibles ; que le problème c’est la perte d’emplois notamment industriels, que les patrons n’investissent plus mais spéculent à la bourse sans être taxés, que l’espérance de vie d’un ouvrier est inférieure de 7 ans à celle des cadres…..
    Il est vrai que les journalistes n’ont cessé de s’excuser : « Je ne voudrais pas être désagréable avec vous » ; « Jean vous a demandé de façon un peu brutale » ; « je ne peux pas ne pas vous poser la question »… Une vraie interview mode ORTF !

    Et rebelote avec Ségolène Royal pendant 40 minutes.

    - La journaliste : « C’est la droite qui a réformé les retraites et pourtant c’était nécessaire » ; Vous ne croyez pas que la réforme va sauver notre régime de retraite » ; « on vit plus longtemps, il faut cotiser plus longtemps » ; « le cancer de la plève ça sera surement reconnu s’il va voir un médecin, le Premier Ministre a assuré que ce sera pris en compte » ; « taxer les riches, c’est le miracle, c’est archaïque » ; « le gouvernement a amélioré la pénibilité » ; « Woerth a eu quelques oublis  » ( !!!).
    _ - L’expert en entreprises en rajoute : « Les stock-options c’est pas une masse de français » ; « Fillon intègre la pénibilité dans la réforme » ; « je ne suis pas sûr que 2/3 des plus de 55 ans au chômage aient été licenciés » ; « le ministre a quand même beaucoup reçu les syndicats, non ? » ; « si vous voulez plus de dialogue il ne faut pas toujours soupçonner le Medef de vouloir voler les français ; le Medef fait du travail convenable »….

    Insert tableau-économique : on compare les montants des retraites en Europe entre pays dont le coût de la vie n’est pas comparable et les durées de cotisations en se trompant sur les chiffres ( !), et la journaliste ose affirmer : « le niveau des retraites en France est assez élevé : 1600 euros pour les hommes, 900 pour les femmes » ! Merci pour eux !
    Il faudra attendre les 25 petites minutes accordées à Thibault et Chérèque pour avoir quelques idées des contre-vérités déballées, après avoir visionné 25 secondes d’images non-signifiantes des 2 millions 500 mille manifestants.
    Cerise sur la gâteau en fin d’émission, la journaliste du « Point » se moque de Royal, parle de syndicats « résignés, de mobilisation décroissante, d’une opinion qui a compris, pas de contre-projet, il faut voter mais pas avec ses pieds, d’éventualité d’un mort ( !!!).
    Puis 20 minutes de politique fiction sur les scénarii possibles pour les présidentielles et de spéculation sur le futur Premier Ministre et sous-ministres, avec en prime la présentation des unes de L’Express et du Point… qui ne titrent pas sur la mobilisation.

    Encore une fois le service public n’aura pas accompli sa mission. Que vont faire le PDG et le Directeur des Rédactions nous affirmant voilà quelques jours que l’information et les magazines devaient-être de qualité, citoyens et aider les téléspectateurs à comprendre les enjeux de société ? Proposer d’autres émissions comme l’a demandé Bernard Thibault ?

    Paris le 11 septembre 2010



    Vendredi 17 Septembre 2010


    http://www.acrimed.org/article3440.html http://www.acrimed.org/article3440.html

     

    http://www.alterinfo.net/Retraites-assez-de-faux-debats-sur-France-televisions-SNJ-CGT_a49954.html


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  • Publié le 20 septembre 2010 par Henri Maler, Olivier Poche


    On le sait, la tâche des éditorialistes n’est pas, à la différence des journalistes de terrain, de « rendre compte », mais de prendre de la hauteur et, synthétisant les faits et les chiffres, de délivrer une analyse de la situation, ouvrant des perspectives, creusant des pistes, non sans parti pris, bien au contraire. Journalisme d’opinion, par conséquent, dont la diversité, nous dit-on, est un gage de démocratie.

    Or qu’en est-il de cette diversité dans la presse quotidienne régionale, quand il n’existe, en général, qu’un seul quotidien par région et que les éditorialistes de la « P.Q.R. » valent bien, comme on pourra le vérifier à la fin de cet article, ceux de la presse parisienne que l’on dit « nationale » ? Pour ceux-ci comme pour ceux-là, rien n’est plus pressé que d’en finir avec le conflit, quitte à entériner la contre-réforme.

    C’est ce que montre un passage en revue des éditoriaux de la presse régionale (du 6 au 9 septembre 2010).

    Dès avant les manifestations du 7 septembre et, particulièrement la veille, se répandent des bouffées d’inquiétudes, comme celles-ci :
    - « Avant d’abattre ses cartes, François Fillon attend de mesurer l’ampleur de la mobilisation dans la rue et les risques de prolongation. Le bulletin d’alerte est encore à l’orange. On verra mardi si le rouge s’impose. » (Hervé Favre, La Voix du Nord, 6 septembre)
    - « ... Vraiment tous les ingrédients pour une rentrée brûlante !  » (Michel Lepinay, Paris Normandie, 6 septembre)


    Mais avec quel enjeu ?

     

     

    I. L’avenir de Nicolas Sarkozy et de son quinquennat

     

    Pour la plupart de nos éditorialistes régionaux, le principal enjeu de cette mobilisation est... le sort du quinquennat sarkozien, la trace qu’il laissera dans l’histoire, l’image de Nicolas Sarkozy que conservera la mémoire collective… et, naturellement, ses chances de réélection en 2012 – puisque, comme le dit Philippe Waucampt, dans Le Républicain Lorrain du 6 septembre, la réforme des retraites, « la dernière avant la présidentielle [...] donnera le signal de la campagne  » !

    Quelques exemples ?
    - «  S’il sort sans dommages de cette journée, Nicolas Sarkozy pourra se targuer d’avoir fait taire tous les clivages dans son camp  » (La Montagne, Daniel Ruiz, 6 septembre).
    - « Un coup de tonnerre suffit parfois à dégager le ciel. Pour Nicolas Sarkozy s’ouvre une semaine à hauts risques […]. Si le président passe sans trop d’encombres ce moment clé, il pourra, après avoir remanié le gouvernement, "ne plus faire que de la politique" en vue de 2012.  » (L’Est Républicain, Rémi Godeau, 6 septembre).
    - «  Face à cela, Nicolas Sarkozy joue gros lui aussi […]. Il n’est donc pas question d’échouer sur cette réforme devant servir à fixer l’électorat de droite à l’orée de la mère de toutes les élections. D’autant que la crainte grandit dans la majorité d’un 21 avril à l’envers. Autrement dit d’un second tour confrontant le - ou la - candidat(e) socialiste à celui - ou celle - du Front National.  » (Le Républicain Lorrain, Philippe Waucampt, 6 septembre).
    - « Nous y sommes. Cette rentrée 2010 est un moment clé du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Et cette semaine qui s’ouvre en est la configuration la plus flagrante […] Le président de la République entend imprimer sa marque en mettant en place une réforme sur laquelle tous les gouvernements depuis des années se sont cassé les dents. S’il devait échouer, lui aussi, son électorat, déjà miné par le doute (...) lui en tiendrait fatalement rigueur. » (La Nouvelle République du Centre-Ouest, Hervé Cannet, 6 septembre).
    - «  Le dossier des retraites est une superbe opportunité pour Nicolas Sarkozy de se refaire une santé en ressoudant sa majorité autour de sa fermeté. De décrocher le brevet de bravoure dont il rêve pour entamer la prochaine campagne présidentielle.  » (Ouest-France, Paul Burel, 8 septembre).
    - «  Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages, et s’attaquant ici au plus grand des totems de la gauche, joue ni plus ni moins sa crédibilité pour le reste du quinquennat et, peut-être même, pour un éventuel second mandat.  » (L’Est-Eclair, Patrick Planchenault, 8 septembre).
    - « Toutefois, en montant en première ligne plutôt que de laisser François Fillon annoncer les dites mesures, Nicolas Sarkozy prend un risque. Celui de transformer les manifestations des prochaines semaines en référendum contre sa politique et sa personne. Or, l’adoption de cette réforme conditionne les chances de sa réélection. Elle sera en effet décisive car l’image de réformateur du chef de l’État est en jeu ». (Le Télégramme, Hubert Coudurier, 9 septembre).

    Diagnostics de la situation ou témoignages de sollicitude ? Il est souvent difficile de trancher. En tout cas, la question de l’avenir de Nicolas Sarkozy se pose et peut être posée.

    Mais que la plupart des éditoriaux l’agitent en tous sens comme le problème central du moment montre qu’à force de prendre de la hauteur, on finit par perdre de vue l’essentiel, du moins pour les grévistes et manifestants, et ceux qui les soutiennent : le contenu et les enjeux de la contre-réforme gouvernementale.

     

     

    II. Une réforme inéluctable, des manifestations inutiles (bis)


    Un sondage n’a-t-il pas « montré » que « les Français » étaient majoritairement opposés à cette réforme des retraites et favorables à la mobilisation, mais qu’ils estimaient que le gouvernement ne reculerait pas ? Les éditorialistes de France et de Navarre traduisent aussitôt qu’ils jugent « la réforme » inéluctable. Ce qu’ils avaient déjà décrété bien avant eux. Sans doute ont-ils fait preuve d’assez de pédagogie... Ainsi, Jacques Camus, dans La République du Centre du 6 septembre, fait ce constat à demi rassurant : « les derniers sondages montrent une adhésion très majoritaire des Français à la mobilisation, même s’ils savent la réforme inéluctable ». Ce que Philippe Waucampt, par exemple, s’empresse de confirmer, au lendemain des manifestations, dans Le Républicain Lorrain : « Et maintenant ? Il serait naïf de croire que le gouvernement va plier sur l’essentiel de sa réforme ».

    D’une réforme inéluctable à des manifestations inutiles, il n’y a qu’un pas que nombre de nos commentateurs franchissent donc allègrement.

    Dès le 6 septembre, dans L’Est Républicain, Rémi Godeau semblait dubitatif, car « il est bien difficile de savoir si ce 7 septembre tiendra du baroud d’honneur ou du début d’incendie social ». Mais il avait néanmoins quelques certitudes – il connaissait même les certitudes des autres : « le chef de l’État bénéficie d’un atout majeur : ses adversaires savent qu’il ne peut reculer. [...] Que plus de 2 millions de grévistes battent le pavé ne changera donc pas l’essentiel : en 2018, l’âge de départ à la retraite sera de 62 ans  ».

    Et dès le lendemain de la manifestation Patrick Planchenault, dans L’Est-Eclair du 8 septembre confirme : « N’en déplaisent aux syndicats [...] - la mobilisation, même record, d’hier n’amènera pas le gouvernement à battre en retraite et ne remettra certainement pas les compteurs à 60 ans. Un. Parce que cette réforme est nécessaire et “inéluctable” comme l’admet, d’ailleurs, une majorité de Français, un brin résignés  » … Comme n’ont cessé de l’affirmer les prescripteurs d’opinion (Lire ici même et comme ils l’affirment encore : pour en avoir confirmation, suivre la note [1].

    Et si vus de l’Est, les jeux sont faits, ils le sont aussi vus du Nord : « sur le parcours des manifestations à venir les bornes de 62 ans pour l’âge légal et de 67 ans pour l’accès à la retraite sans décote paraissent déjà scellées !  » (Hervé Favre, La Voix du Nord, 8 septembre). Et à l’Ouest, le rêve est devenu réalité : « Passer le pont de la réforme sous la mitraille syndicale, avec plus de deux millions de manifestants, ce n’est d’ailleurs plus un fantasme, c’est déjà une réalité. » (Paul Burel, Ouest-France, 8 septembre).

    Ces prophéties auto-réalisatrices ne sont d’ailleurs pas l’apanage de la presse régionale : elles sont fort goûtées aussi à Paris. Gérard Carreyrou, au matin du 7, a consulté sa boule de cristal et dresse en avant-première, pour les heureux lecteurs de France-Soir, le bilan d’une journée de mobilisation qui n’a pas encore eu lieu : « Il y aura, annoncé bruyamment sur toutes les antennes par MM. Thibaud de la CGT, Chérèque de la CFDT et Mailly de Force ouvrière, non pas deux millions de manifestants, la fourchette basse décrétée unilatéralement par les états-majors syndicaux, mais plus : 2 millions et demi voire 3 millions de manifestants. Ce qui sera bien la preuve que c’est un extraordinaire succès, que la France est dans la rue, que le Président est dans les choux, que les adversaires de la réforme des retraites ont gagné. Gagné quoi ? Rien du tout, puisque la réforme enrichie des concessions annoncées pour le débat parlementaire sera votée dans les prochaines semaines par les deux assemblées et que l’âge de la retraite sera désormais de 62 ans avec retraite pleine à 67 ans . »

    Sans doute le gouvernement n’a-t-il pas l’intention de « reculer ». Peut-être même va-t-il ne pas le faire. En le déclarant, il est en tout cas dans son rôle. Mais en le répétant sur tous les tons, nos grands analystes de la « P.Q.R. » endossent celui que leurs confrères de la « P.Q.N. » affectionnent tout autant : l’éditorialiste d’accompagnement.

     

     

    III. Avis de recherche des concessions

     

    Et si les éditorialistes accompagnent le gouvernement, c’est que le gouvernement mène une réforme dont ils avaient noté depuis longtemps l’urgence et la nécessité. Tous les moyens sont bons pour la défendre, plus ou moins directement. Et si les sondages semblent indiquer qu’elle est apparemment rejetée par une bonne majorité de Français, c’est simplement qu’«  une réforme des retraites est par définition impopulaire, soit qu’on allonge la durée de cotisation, soit qu’on réduise le montant des prestations, en France comme ailleurs », note subtilement l’éditorialiste du Journal de la Haute-Marne qui ne connaît que cette alternative (Patrice Chabanet, 6 septembre). « Un texte forcément douloureux  », répond « forcément » en l’écho l’éditorialiste des Dernières Nouvelles d’Alsace (Olivier Picard, le 6 septembre).

    Le soutien au projet de contre-réforme peut s’afficher pratiquement sans fard, en répétant l’argumentaire gouvernemental. Ainsi dans L’Alsace (8 septembre), Patrick Fluckiger écrit : « C’est l’avenir même du système de retraites qui est en cause. Tous les pays qui ont adopté le principe de la répartition sont confrontés au même défi du déséquilibre démographique, et la plupart ont déjà rallongé la durée des carrières. La France ne pourra pas faire bande à part. » La seule originalité, toute relative, consiste ici à menacer les manifestants de « difficultés sociales accrues » dont ils seraient les premiers responsables (pour suivre le raisonnement, suivre la note [2]. Et pour défendre une réforme inéluctable, Nicolas Sarkozy « est condamné à poursuivre le bras de fer ». « Forcément »…

    Et puisque les jeux sont faits, restent les « concessions » et la « négociation ».

    Avant même que Sarkozy s’exprime, il ne reste rien d’autre à attendre que des concessions – que l’on espère ardemment :
    - Comme Patrick Pépin, dans Nord Eclair (8 septembre) : «  Il en aurait fallu plus pour que l’Elysée reconsidère sa position. Cependant, il ne peut être sourd et aveugle face à ces salariés du public et du privé qui acceptent d’amputer leurs revenus d’une journée de travail pour faire grève et manifester. Il lui faut chercher maintenant, et sans tarder, des concessions pour ne pas alimenter le mouvement de contestation.  »
    - Comme Jean-Marcel Bouguereau dans La République des Pyrénées (8 septembre) : « La marge de manœuvre de Sarkozy est petite. Il lui faut absolument, pour 2012, apparaître comme le vainqueur de cette bataille, il lui faut donner des gages aux agences de notation et maintenant il lui faut faire des concessions aux syndicats. Beaucoup plus qu’il ne l’avait initialement prévu.  »

    Des « concessions » que l’on tient même pour acquises et qui, croit-on, devraient ouvrir (enfin ?) la voie à des « négociations » :
    - Comme l’affirme Patrice Chabanet, dans Le Journal de la Haute-Marne (8 septembre) : « Dès ce matin, le chef de l’Etat fera une déclaration lors du Conseil des ministres. […] Il confirmera sans doute, comme l’a fait Eric Woerth, que la porte reste ouverte pour des négociations sur la pénibilité et les longues carrières. »
    - Ou Jacques Guyon dans La Charente Libre (8 septembre) : « Même si les syndicats ont tenu leur pari et qu’ils n’ont pas dit leur dernier mot, le gouvernement a réussi hier à passer un cap risqué. Et le voici désormais prêt à faire des concessions. Pas évidemment sur l’essentiel. Mais sur quelques points qui sont loin d’être accessoires comme les carrières longues ou la pénibilité. Depuis hier, on sait de chaque côté, qu’il reste du grain à moudre.  » [3]

    Les aménagements mineurs (et prévus de longue date pour faire mine de répondre à la mobilisation) se sont ainsi miraculeusement transformés en « concessions » qui ouvrent la porte à des « négociations ».

     

     

    IV. Que la paix sociale soit avec nous !

     

    Dès lors retentissent de vibrants appels à l’apaisement et au dialogue.

    - Les uns rêvent, comme Patrick Pépin, dans Nord Eclair du 9 septembre : « Un effort mieux réparti, un débat sans arrière-pensées et qui laisserait du temps au temps serait de nature à calmer la confrontation. Ce sera difficile, tant l’affaire est lancée comme une partie de bras de fer. »
    - D’autres s’alarment, comme François Martin (Le Midi Libre, 9 septembre) : « Comment arriver à un compromis acceptable pour les deux partis ? Encore une fois, notre bon vieux pays joue avec le feu : l’affrontement en guise de dialogue social. Sacrée habitude qui s’installe à chaque soubresaut. N’empêche ! Exécutif et syndicats sont dans le même bateau. Faire vite. Avant que le malaise social ne se radicalise. Un embrasement reste possible tant la France a peur de son ombre. Et de son avenir. L’apaisement, donc, plutôt que l’affrontement.  »

    Et nombre de nos effarouchés s’indignent de cette (mauvaise) « habitude qui s’installe à chaque soubresaut »,
    - Comme Rémi Godeau, dans L’Est Républicain : « La justice des mesures sera au cœur du débat. Un sujet explosif dans un pays – exception européenne - allergique au consensus. Même lorsque se règle la survie de notre régime par répartition.  »
    - Comme Patrice Guillier, étincelant de mépris, dans Le Courrier de l’Ouest (8 septembre) : « Une dramaturgie très française. Régulièrement ce pays, où les slogans fermentent aussi facilement que les fromages, se convoque lui-même en une sombre liesse protestataire. Hier était bien l’une de ces journées culminantes. Mais un gros coup de tonnerre ne résume pas l’orage à lui seul. Et une cohorte interminable de quelque 2,5 millions de manifestants ne clarifie pas tout une bonne fois. Ce serait trop simple. »
    - Comme Patrick Fluckiger dans L’Alsace (9 septembre) : « En fixant la barre à un niveau irréaliste, ils [Les syndicats] prennent le risque de transformer leur succès dans la rue en défaite finale. […] Chacun réclame un dialogue social de qualité, mais tous les prétextes sont bons pour le saboter. Résultat : personne ne sait comment sortir du blocage. Dans d’autres pays aussi, les salariés se mobilisent pour défendre leurs droits.  » Et après l’exemplaire exemple allemand, cette sentence : « En France, on préfère rester dans le conflit. C’est beaucoup plus cher, mais tellement plus romantique.  »

    Jacques Camus, dans La République du Centre, se « mobilise », lui aussi, pour appeler à l’apaisement.
    - Le 8 septembre, il se pose en arbitre « Reste pour les syndicats à gérer le succès d’hier en poussant leur avantage sans s’abandonner à un “aventurisme” qui rebuterait la base. […] C’est donc à Nicolas Sarkozy de reprendre le main et de dire à quels amendements il consent pour calmer l’ardeur retrouvée des syndicats et combattre ce “mécontentement sociétal” diffus qui a poussé hier beaucoup de manifestants dans les rues. Au-delà du seul problème des retraites.  »
    - Et le 9 septembre, les « amendements » de Sarkozy étant officiellement connus, il entreprend de dissuader de pousser trop loin l’expression de ce « mécontentement sociétal » : « La tentation existe […] chez certains, notamment dans les transports, d’une grève reconductible qui plongerait le pays dans de graves difficultés. Pas sûr, malgré les imperfections de la réforme, que l’opinion approuve des mouvements conduits par ceux qui ont été les plus "ménagés" à travers leurs régimes spéciaux.  » « Les imperfections de la réforme » : n’est-ce pas joliment dit pour l’entériner ?

    Signalons pour conclure que La Dépêche du Midi est l’un des très rares quotidiens régionaux (le seul de notre échantillon [4]), à épouser le point de vue des manifestants :
    - Le 6 décembre, Jean-Claude Souléry, note judicieusement : « Les Français ne veulent pas de cette réforme des retraites. Les Français n’ont plus confiance en Nicolas Sarkozy. […] Dès lors, les cortèges de mardi prendront valeur d’un ’non’ tonitruant à une politique dite de réforme - le mot “réforme” signifiant pour beaucoup une variété ’light’ de la régression sociale. […] Dès juillet, Nicolas Sarkozy admettait que la mobilisation syndicale serait puissante, mais ajoutait néanmoins qu’il ne reculerait pas d’un pouce. Autant dire que nous sommes bel et bien à la veille d’une épreuve de force. »
    - Et le 9 septembre le même éditorialiste traduit ainsi, le 9 septembre, l’attitude du gouvernement : « Autrement dit : manifestez, manifestez ! - moi, je trace ma réforme. » Et de poursuivre : « Peu importe que cette réforme des retraites soit rejetée par la grande majorité des Français, peu importe que, mardi, les syndicats aient clairement remporté la bataille de la rue, au final le chef de l’État en personne vient de réaffirmer hier ce qu’il avait déjà martelé à chaque occasion : on corrige la copie à la marge, on gomme une virgule, mais, qu’on se le dise, pas question de reculer sur l’essentiel ! »

    ***

    Comme le note avec justesse l’éditorialiste de l’Est Républicain, au lendemain de la manifestation : « Ainsi la rue a parlé. Mais qu’a-t-elle dit au juste ? Dans une partition très française, les ventriloques de tous bords ont livré leur version du “message” des manifestants. » Savoureux mélange de lucidité et d’aveuglement, car le même poursuit ainsi : « Les Français ont été bien plus nombreux à faire entendre leur opposition à la retraite à 62 ans. La France réclame-t-elle pour autant un retrait pur et simple du projet ? À voir. » Et de fait, les ventriloques de la presse régionale, de quelque « bord » qu’ils soient, ont livré à de rares exceptions et nuances près une « version » singulièrement monocolore du « message » des manifestants, expurgée de l’essentiel de son contenu politique, et globalement favorable, directement ou plus insidieusement, aux principales dispositions de la contre-réforme gouvernementale.


    Soit. Mais, heureusement pour le pluralisme, la presse parisienne nationale sait rééquilibrer les choses. La preuve ? Il y a L’Humanité, par exemple, pour porter une autre voix et une autre analyse, comme celle que propose Jean-Emmanuel Ducoin le 7 septembre : « La France des luttes, celle qui ne se résout jamais à la domination de puissants, a rendez-vous avec son destin, cette semaine, et plus particulièrement ce mardi 7 septembre, jour de grandes mobilisations partout dans le pays pour refuser le projet gouvernemental de démantèlement de nos retraites. L’enjeu enjambe de loin le strict cadre d’une nouvelle journée d’action. N’ayons pas peur des mots, notre avenir commun est en cause. Un choix de civilisation. »

    ...Mais c’est le seul exemple. Qu’ils soutiennent ouvertement la contre-réforme (Le Figaro), qu’ils défendent ses principales dispositions (Le Monde) ou qu’ils les entérinent à mot couvert (La Croix, Libération), les éditorialistes des principaux journaux de la presse nationale nous offrent toutes les nuances d’une même couleur.

    - Le Figaro – c’est sans surprise – soutient Nicolas Sarkozy et son électorat dans lequel on peut compter la majeure partie du lectorat du Figaro. Dès le 6 septembre, Paul-Henri du Limbert fixe le cap :

    « Si cette semaine est décisive, c’est parce que Nicolas Sarkozy, s’attaquant au plus grand des totems de la gauche, s’attaque aussi au symbole d’une époque révolue où les gouvernements étaient persuadés que l’on pouvait dépenser sans compter. Sur ce dossier comme sur d’autres, c’est comme si le chef de l’État sifflait la fin d’une ’récréation’ qui aura tout de même duré une trentaine d’années. […] Nicolas Sarkozy peut faire de cette bataille le premier chapitre de la reconquête. Ses électeurs de 2007 lui réclament simplement de tenir bon. C’est un exercice qu’il connaît bien. »

    - Dans Le Monde, Eric Fottorino, (9 septembre) se penche sur « Les Français et la peur de l’avenir ». C’est le titre. Et c’est ce qu’« on pouvait percevoir […] dans les cris et les protestations du million et demi - au moins - de personnes descendues dans la rue ». Après une brève litanie sur « les inquiétudes très concrètes  » des manifestants, Eric Fottorino, perspicace, en relève quelques autres (« C’est précisément la question de l’emploi qui enlève aux Français toute vision sereine de l’avenir  », « Le passage du témoin de la prospérité d’une génération à l’autre n’est plus assuré  »), avant de prendre nettement position : « Sur le fond, pourtant, repousser l’âge légal du départ à la retraite est une nécessité largement admise. Sauf à entretenir un mensonge général sur la capacité de l’Etat à financer le système, il faut bien regarder les réalités en face. » Regarder la réalité en face, pour Le Monde, c’est entériner la réforme Sarkozy…

    - Dans La Croix, le 6 septembre, François Ernenwein prophétise ; « Nicolas Sarkozy voulait mener à bien cette réforme centrale pour son quinquennat et, selon toute vraisemblance, il y parviendra.  » Mais, le 8 septembre, au lendemain de la manifestation, le même « négocie » : « C’est donc dès maintenant que le gouvernement devra faire les ouvertures déjà annoncées. En laissant aux syndicats le plaisir d’annoncer ce qu’ils ont “arraché”. Ce compromis serait une conclusion acceptable pour une réforme que de nombreux manifestants d’hier savaient à la fois nécessaire et inéluctable.  »

    - Et dans Libération, Laurent Joffrin affiche paisiblement ses désirs et prend ses désirs pour la réalité. Dès le 8 septembre, il écrit : « Confronté à la protestation, il [le gouvernement] affiche une attitude plus ouverte et parle même de négociation. Il reste à passer de la parole à l’acte. Même dans le cadre très contestable du projet, il existe une place pour les compromis. On peut atténuer l’injustice de la réforme, par exemple, en se penchant plus sérieusement sur le sort de ceux qui entament très tôt leur vie active ou encore en prenant en compte les carrières incomplètes. Mais pour cela, une seule manifestation ne suffira pas ».

    Et le 9 septembre, il se réjouit : « Etrange négociation, sans discussions directes ni contacts à ciel ouvert. Mais négociation tout de même. Dès lors, il s’agit d’obtenir des concessions aussi substantielles que possible, mais néanmoins partielles et non le retrait du projet, demandé seulement par une minorité. Par des voies indirectes et bien françaises sous le couvert d’un langage qui reste rude, un syndicalisme de négociation se substitue progressivement au syndicalisme de protestation  ».

    ... Tandis que le journalisme d’opinion se réduit chaque jour davantage au journalisme d’« opinons »...

    Henri Maler et Olivier Poche
    - Illustration de Sébastien Marchal

    Notes

    [1] Tantôt c’est le gouvernement qui parie sur l’usure et la résignation :
    - « Tout le pari repose ainsi sur la lecture que chacun fera de cette journée. Le président est convaincu que les Français grognent, mais admettent la nécessité de la réforme. » (Xavier Panon, La Montagne, 8 septembre). _ - « Son pari [celui du président] est qu’une majorité de Français s’est résignée à travailler plus longtemps, à condition d’avoir l’impression que l’effort est justement réparti. Et il veut croire que la répétition des manifestations et des grèves, avec les tracas qu’elles charrient, finira par lasser  » (Le Progrès de lyon, Francis Brochet, 8 septembre).
    - «  Ce dernier[le gouvernement] compte sur l’usure de la contestation. Son projet n’est pas populaire, mais dans le même temps les Français plaident pour la réforme du régime des retraites. Un match serré, diraient les sportifs.  » (Patrice Chabanet, Le Journal de la Haute-Marne, 8 septembre).

    Tantôt, c’est l’éditorialiste qui l’affirme, sans s’abriter derrière les « paris » du gouvernement :
    - « Les Français, s’ils soutiennent majoritairement le mouvement de la rue, semblent s’être résignés à l’idée de la réforme. Sarkozy le sent. Le sait. Aussi, reste-t-il droit dans ses bottes. [...] pas question de toucher au report de l’âge légal, 62 ans désormais. Circulez, y’a rien à voir ! Le chef de l’État tient sa réforme clé. Comme les footeux, leur match de référence. Elle est primordiale dans son aventure présidentielle.  » (Midi Libre, François Martin, 8 septembre).

    [2] «  Si Nicolas Sarkozy retirait sa réforme, son quinquennat exploserait en vol. Les dix-huit mois qu’il lui resterait à passer à l’Élysée seraient une longue litanie de sanctions européennes pour déficit excessif, de baisse de la note souveraine de la France par les agences de notation, peut-être de crise majeure de l’euro. Et, forcément, de difficultés sociales accrues…  »

    [3] Mais dès le lendemain, le même ironisera à propos des aménagements mineurs proposés par Sarkozy « Autant de concessions arrachées par la rue ? Rideau de fumée ? En tout cas, à force d’exception et de dérogations dans les exceptions, on a le sentiment qu’on est en train de bâtir une véritable usine à gaz en multipliant les régimes spéciaux. Ironie de l’histoire sociale : hier ce sont les syndicats qui ont dit tout le mal qu’ils pensaient de ces régimes spéciaux.  » (La Charente Libre, 9 septembre).

    [4] Qui s’appuie, pour l’essentiel, sur la revue de presse du nouvelobs.com.

     

    http://www.acrimed.org/article3443.html


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    Dans le cadre de notre réflexion sur les médias, je m’en voudrais de ne pas vous faire connaître la prestation de Mélenchon à l’école de journalisme, telle que la rapporte rue 89.  je dois dire que cet homme manifeste un certain courage et au point où il en est autant être un homme libre. Ca a été mon choix, et ce que j’ai découvert c’est y compris les mêmes moeurs sur internet, bref se prendre pour un « journaliste », chercher l’audience vous transforme en salaud mégalomane…

    Non seulement cette profession est servile, ignare, inculte, mais en plus elle est d’une rare arrogance, eux qui n’ont pour titre que celui de savoir naviguer dans les diktats de leur chef de rédaction, lui-même managé par le proprio- capitaliste de haut vol, se permettent d’insulter des hommes politiques qui eux au moins, quoiqu’on en pense se sont fait élire et ont à ce titre un peu plus de légitimité.

     

    Público

    paru aujourd’hui 10 avril dans Rebelion, traduit de l’espagnol pour changement de société par danielle Bleitrach

    Le président Cubain, Raoul Castro, a répété lundi passé sa position devant la crise causée par la mort en grève de la faim du dissident Orlando Zapata et devant la décision de poursuivre d’un autre gréviste, Guillermo Fariñas.  Si l’on cède autantdisparaître. Céder ? Jamais! Les intellectuels du régime serrent les rangs autour de lui et témoignent d’ une unité sans faille. Enrique Ubieta, écrivain et directeur de la publication La calle del medio, est en Espagne pour contrecarrer ce qu’il considère comme une campagne de discrédit « pour détruire le bastion moral cubain ».

     

    Continuer la lecture ‘Entretien avec l’écrivain et journaliste cubain Enrique Ubieta : la grève qui espère détruire le bastion moral qu’est Cuba’

     

     

     

    Counterpunch 9 avril 2010 traduit de l’anglais par danielle Bleitrach

    En 2005, j’enseignais dans une classe d’histoire à l’Université pour juniors et pour seniors, j’ai mentionné la Guerre du Viêt Nam. J’ai remarqué le regard vitreux  de plusieurs étudiants. J’ai demandé à une jeune femme née environ une décennie après que cette guerre ait fini : « vous savez quand la Guerre du Viêt Nam a eu lieu, n’est ce pas ? »

     

    Continuer la lecture ‘Daniel Ellsberg et les dossiers du Pentagone,L’homme le plus dangereux du monde ar SAUL LANDAU’

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    L’Ex- président Bush connaissait l’innocence des prisonniers de Guantánamo

    Prensa Latina, traduit par danielle Bleitrach pour changement de société 
     
     Washington, 9 avril (PL) L’ex president étasunien George W. Bush et certains de ses plus proches collaborateurs ont été informés de l’innocence de la majorité des 742 prisonniers dans la prison de la base navale  de Guantánamo, selon des faits révélés aujourd’hui.

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    | Eco89 | 09/04/2010

     

    L’inspection du travail relève la détérioration des conditions de travail et souligne la responsabilité du management.Eco89 publie le rapport à l’origine de l’instruction judiciaire ouverte contre France Télécom et ses dirigeants.

    Continuer la lecture ‘Suicides à France Télécom : le rapport qui accable la direction par François Krug’

     

     

     

     

    L’Empire et ses alliés se sont lancés dans une nouvelle croisade pour tenter de diaboliser Cuba. Leur puissante machinerie politique et médiatique a déclenché une colossale opération de duperie en vue de discréditer la Révolution, de déstabiliser le pays et de créer les conditions propice à la destruction de notre système social.

                Engagés dans cette campagne fébrile, ils recourent sans fard à leurs mercenaires. Pour obtenir de honteux dividendes politiques, ils les envoient à la mort en s’en souciant comme d’une guigne, pas plus d’ailleurs qu’ils ne se sont inquiétés des plus de trois mille Cubains tués par des actions terroristes organisées et financées depuis les États-Unis, ni du sort des plus de deux mille compatriotes mutilés à la suite de ces actions abominables, ni des citoyens qui sont morts après s’être lancés dans de malheureuses équipées à travers le détroit de la Floride, bercés par le chant de sirène que constitue la loi assassine d’Ajustement cubain.

    Continuer la lecture ‘NOUS DÉFENDRONS LA VÉRITÉ PAR NOTRE MORALE ET NOS PRINCIPES’

     


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    Journalistes et clubs presse

     

     

    La bombe de Damoclès

    On y va tout droit. Il suffit de refeuilleter la presse depuis deux ans, pour comprendre que la guerre contre l’Iran est déjà dans les tuyaux. Les journaux ne se trompent jamais quand il s’agit de sentir la merde. Depuis l’élection du président iranien Ahmadinejad en 2005, les médias, tous supports confondus, poussent à lui foutre une bonne branlée «démocratique »… C’était pareil pour l’Irak : du 11 septembre 2001 au 20 mars 2003, la tension médiatisée était montée jusqu’à ce que Bush appuie sur son petit bouton.

    Dans le cas de l’Iran, où les enjeux sont si différents, le processus est le même. C’est un réflexe obligé des démocraties et de leurs médias englués dans leurs échecs flagrants : aller dérouiller celui qui remplit à merveille, à un moment donné, le rôle imposé du grand méchant loup. Les journalistes et responsables politiques jouent les hypocrites en jurant qu’ils sont en train de tout faire pour éviter cette guerre, mais chacune de leurs mises en garde est un appel déguisé à la mobilisation générale.

    Ça s’est bien vu dans la gaffe de Kouchner, ministre des Affaires étrangères, qui a spontanément déclaré qu’il fallait se préparer au pire, « c’est-à-dire à la guerre, monsieur ! » Faux tollé général ! Sarkozy rectifie le tir, mais pour la forme car lorsqu’un président a été capable de proposer l’alternative catastrophique suivante : «la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran», on peut faire son paquetage… Kouchner n’a fait qu’exprimer le souhait de millions d’occidentalistes crispés. Si c’était un lapsus, il était révélateur pour tout le monde, pas seulement pour lui. Et sa reculade de principe n’a été qu’une façon de mieux monter au créneau d’un futur «je vous l’avais bien dit».

    On oublie un peu vite que le Docteur Kouchner, sans remonter à son Kosovo chéri, était l’un des plus acharnés à aller ratonner Saddam Hussein. « Facile d’être contre la guerre ! » clamait-il quelques semaines avant l’offensive, aux côtés de ses potes pousse-au-crime, les Goupil, Glucksmann et Bruckner. Faut-il ressortir, tout jaunis (ou plutôt tout rougis du sang des 650 000 Irakiens morts depuis), les ignobles articles de cette bande de névrosés irresponsables toujours prompts à envoyer le plus possible de monde au casse-pipe chez Mahomet ? Le climat est au bellicisme le plus injustifié et les Français ne trouvent rien d’autre à faire que la grève pour des histoires de justice sociale!… Sarko prépare tous les jours l’opinion à lutter contre la barbarie et pour la résistance à tous les totalitarismes.

    En quoi la lecture obligatoire de la lettre d’un jeune homme, fusillé en 1941, peut servir d’exemple à la conduite de ceux d’aujourd’hui ? Mais c’est tout simple : il fautles habituer à mourir pour un grand idéal. En l’occurrence, celui d’empêcher demain Téhéran d’avoir la bombe atomique. Guy Môquet est le premier mort de la prochaine guerre. Sarkozy oublie juste de rappeler que la Droite (son camp), avait tout fait jadis pour que le pays tant détesté aujourd’hui ait la force nucléaire. Tricastin, Eurodif, ça ne dit apparemment plus rien à personne…

    Que d’enrichissements dans tous les sens !… Incohérente France ! Et qui continue de l’être, car pour libérer des infirmières bulgares prisonnières en Lybie, Sarkozy n’a pas hésité à promettre à Kadhafi de quoi fabriquer une bombe.
    En coulisse, des sales cons préparent les fusils Lebel et les bandes molletières pour les pioupious anti-perses. Il est temps d’aller stopper l’Iranien à l’uranium ! Les réticents seront accusés d’être des Munichois, le ton va monter, des inspecteurs d’armes de destruction massive vont proposer leurs services (déjà ce nul de Mohamed el Baradeï repointe son museau morveux), d’énormes manifs mondiales de pacifistes ne vont servir à rien, des ultimatums vont succéder aux résolutions, l’ONU va refaire caca dans son vieux slibard, l’Europe va finalement se coller aux États-Unis, et boum ! Tout pareil, je vous dis ! Petite différence : cette fois, pour attaquer l’Iran, le mobile est nettement avoué : il s’agit de protéger Israël. « Je ne transigerai jamais sur la sécurité d’Israël. » a décidé Sarkozy pour toute la France qui l’a élu et qui commence à comprendre qu’il n’est pas seulement un mec de droite décomplexé. Il est aussi un défenseur acharné (et très bien entouré) de ce pays dont il a dit qu’il ne pouvait « qu’admirer le fonctionnement démocratique et les performances économiques ». N’en jetez plus !

    Au moins, les néo-va-t-en guerre ne cachent plus leur motivation sous des prétextes plus ou moins « moraux » de démocratisation d’un pays arabe ou de déboulonnage d’un dictateur musulman. Ils abattent leurs cartes, ou plutôt leur carte, car il s’agit bien d’un problème de carte… L’escroquerie intellectuelle consiste à dire que d’un côté Ahmadinejad veut la bombe et que de l’autre il veut rayer Israël de la carte, et d’en conclure donc : il veut rayer Israël de la carte avec la bombe ! Ce raccourci est bien pratique et rassembleur.

    Puisque apparemment personne ne s’y colle, je réponds à ce sophisme cousu de fil blanc par des malhonnêtes professionnels et sur mesure pour les paranos et les naïfs. Premièrement, Ahmadinejad n’a jamais dit qu’il voulait rayer Israël de la carte. C’est pourtant ce qui se répète partout, de journalistes-perroquets désinformés en spécialistes-autruches catastrophés. La phrase « scandaleuse » a été extraite d’une conférence prononcée à Téhéran le 26 octobre 2005 et intitulée Le Monde sans Sionisme. En anglais : «The World without Zionism »… On voyait Ahmadinejad devant une affiche allégorique représentant le globe terrestre sous la forme d’un sablier géant qui s’est déjà délesté de l’Amérique, c’est-à-dire d’un œuf cassé au fond du sablier, et dont un autre oeuf, orné de l’étoile de David, est en train de chuter lui aussi, et bientôt se cassera.

    Les scandalisés se sont bien gardés de dire que le « nazi » Ahmadinejad (pour qualifier un iranien, « aryen » aurait suffi ) exposait là une utopie, pour l’instant irréalisable : celle d’un monde sans sionisme, c’est-à-dire sans cette politique internationale de colonisation de Palestiniens, et de culpabilisation du reste de la planète. Un monde soulagé soudain de cette chape de responsabilité collective qui l’étouffe depuis soixante ans pour préserver la mémoire d’une Shoah qui ne concerne pas un quart de la population mondiale, et qui prétend continuer d’empoisonner la conscience des nouvelles générations. Pour Ahmadinejad, il y en a marre de vivre avec cette « faute» imposée par des maîtres-chanteurs et sur laquelle prospère un État criminel. La seule faute que les peuples devraient ressentir, c’est de laisser Israël détruire la Palestine tous les jours un peu plus, sans jamais réagir par peur d’être accusés d’antisémitisme. Ahmadinejad n’a pas peur car il ne cesse de le répéter (et on ne veut pas l’entendre): il n’est pas contre les Juifs, il est contre les sionistes, et ses questions sont légitimes : « Pourquoi la Palestine devrait payer pour un holocauste d’Européens ? », « Si on trouve légitime qu’Israël occupe la Palestine, pourquoi ne trouve-t-on pas légitime que Hitler ait occupé la France ? » «Pourquoi l’ONU n’enquête-t-il pas sur la façon dont Israël s’est doté de la bombe atomique ? »

    Déjà, l’année dernière, à la « Journée mondiale de Jérusalem» (créée par l’ayatollah Khomeyni), Ahamadinejad avait prononcé un discours important en demandant à l’Europe « d’abandonner Israël ». Le jour où les Européens, puis les Américains (ça viendra) stopperont leur soutien inconditionnel aux criminels de Tel Aviv, le monde ira mieux, et dans tous les domaines. Cette évidence, Ahamadinejad est le énième esprit lucide à l’énoncer. Rien d’étonnant à ce que les ennemis de la libération du monde tronquent ses phrases.

    Après avoir expliqué que l’État sioniste était « la tumeur du Moyen-Orient », le président iranien a cité l’ayatollah Khomeyni, mais les désinformateurs ont supprimé son « comme disait l’Imam» pour ne laisser dans sa seule bouche que le «projet » de rayer Israël de la carte. Le problème, c’est que ni le mot carte, ni le mot rayé, ni même celui d’Israël n’ont été prononcés par Ahmadinejad. D’abord, parce que l’État hébreu est « rayé » d’office des cartes de géographie de tous les pays musulmans dignes de ce nom (Regardez une carte du Liban, vous avez un grand vide au sud ); ensuite parce qu’Ahmadinejad n’a fait allusion ni au pays, ni au territoire, mais à ce qu’il appelle précisément « le régime usurpateur de Qods ».

    Si vous voulez jouer au plus fin, on va se farcir la citation en persan : Imam ghoft een rezhim-e ishghalgar-e qods bayad az safheh-ye ruzgar mahv shaved. Traduite au mot à mot, la phrase exacte est donc : « L’imam a dit que ce régime occupant Jérusalem doit disparaître de la page du temps. », ce qui est beaucoup plus poétique, mais la poésie, surtout quand elle est politique, n’est pas la tasse de thé glacé des ordures qui dirigent l’opinion mondiale. La falsification spectaculaire des citations est l’arme des minables qui grugent régulièrement les ignorants bernés.

    C’est comme sa phrase sur les pédés à l’université Columbia. Ahmadinejad n’a pas seulement dit «Nous n’avons pas d’homosexuels en Iran… », mais il a ajouté : « … du genre de ceux que vous avez chez vous. » Ce qui change tout, car soudain ça ne signifie plus que l’islamiste ultraconservateur est assez stupide pour nier l’existence des homos en soi, mais qu’en Iran il n’y a pas d’homosexuels comme en Amérique et en Occident, c’est-à-dire revendiqués en réseaux, associations, manifs, Gay Pride, etc.

    Deuxièmement, Ahmadinejad ne veut pas la bombe ! Ça aussi, il ne cesse de le clamer partout et on n’en tient pas compte. « Le temps de la bombe est dépassé.» Pour lui, c’est ringard et inefficace. «Si ça avait été utile, les Russes s’en seraient servi ! » Chirac (encore lui ?) avait dit, lui aussi, qu’une bombe iranienne ne serait pas « tellement dangereuse » puisque inutilisable. Irangaffe avait titré Libé. Après Chirak, Chiran ? Chiraz plutôt ! La «bombe atomique» est un fantasme de vieux traumatisés par la Seconde Guerre mondiale. On parle de « menace iranienne », mais je vois plutôt une menace permanente des autres pays sur l’Iran, comme si la fameuse bombe était déjà suspendue au dessus de la tête d’Ahmadinejad! Malgré la foirade en Irak, vous allez voir que des avions américano-franco-israéliens vont bombarder les sites nucléaires d’Arak, Natanz ou Ispahan ( la cité turquoise ! ), comme les bombardiers de Tsahal avaient détruit Osirak en 81. Un raid sur «Osiran» est-il imminent ? Bien sûr! C’est le dernier cadeau que Bush veut laisser sur la scène internationale avant de tirer sa disgracieuse révérence. L’Iran n’a aucune intention de balancer sa bombe sur Israël, mais si les pro-sionistes d’Amérique ou d’ailleurs y tiennent vraiment, Ahmadinejad pourrait céder au fantasme collectif.

    Ce à quoi il ne veut pas céder pour l’instant, c’est aux pressions qui lui feraient renoncer à son programme nucléaire civil alors que l’Inde, le Pakistan et Israël ont la bombe atomique sans avoir jugé bon de signer le T.N.P. (traité de non-prolifération nucléaire). «L’énergie nucléaire est notre droit inaliénable. » dit l’Oriental, enrichisseur soupçonné d’uranium en douce. «Attention, sanctions! » répondent les gendarmes de l’Occident. On se croirait à Guignol. Ça va être quoi, les sanctions? Un coup de bâton sur le crâne d’Ahmadinejad ? Des fessées sur son culcul de Chiite ?

    Tous les mauvais prétextes sont bons pour le punir. Lors de son élection, les Américains avaient essayé de faire croire qu’il faisait partie des preneurs d’otages de l’ambassade des États-Unis à Téhéran en 1979. Ce n’était pas Ahmadinejad ! Pour eux, tous les métèques se ressemblent : un barbu en vaut un autre… Foutez-lui la paix et non la guerre ! Comment supporter que des peuples sans histoire comme les Américains ou bien sans géographie comme les Israéliens se permettent d’infantiliser un pays tel que l’Iran ? Ah! Voir le tombeau de Cyrrus à Passargade! Celui de Darius à Persépolis ! Ô Iran éternel, profond et mystique ! Immense planète qui a fait rêver plus que la Lune des cerveaux aussi pointus qu’Henry Corbin, Louis Massignon ou Michel Foucault pour ne rester qu’en France ( le pays, ne l’oublions pas, qui, en l’hébergeant, a permis à l’ayatollah Khomeyni de renverser l’immonde shah) !…
    En octobre 1978, Foucault, tout Foucault qu’il était, a été obligé d’écrire ses articles pro-iraniens dans les journaux italiens tellement les français n’en voulaient pas. Il voyait dans la révolution de Khomeyni « cette chose dont nous avons, nous autres, oublié la possibilité depuis la Renaissance et les grandes crises du christianisme : une spiritualité politique. J’entends déjà des Français qui rient mais je sais qu’ils ont tort.» Oui ! Et trente ans après, ils rient encore… Aux dépends d’un président qu’ils diabolisent comme un monstre sérieux, alors que c’est un véritable provocateur de la génération de Hara-Kiri. Regardez-le avec son allure de barbu maigrelet en costard gris tergal : il ressemble au dessinateur Buzzelli ! Mahmoud a même un petit côté Prince Muychkine, candide et souriant, concentré sur ses illuminations. Peut-être le seul « Idiot » de notre temps…Voilà pourquoi les vrais débiles des médias se moquent de lui. Un Ariel Wizman, salarié d’une entreprise de dérision généralisée, se permet de le trouver « ridicule » ! Il faut dire que le dandy donneur de leçons avait déjà traité la semaine précédente Che Guevara de « salaud ». Un peu court peut-être, non ? Ce n’est jamais assez court pour les anciens libertaires reconvertis à la vigilance droitière.

    Aujourd’hui, ce sont les « rigolos » les plus sinistres qui jugent risible ce qui est drôle. Car Ahmadinejad est un déconneur. Quand il propose à Bush un référendum mondial genre Star Ac’ pour déterminer qui d’eux deux doit être éliminé de la scène internationale, il a plus d’humour que tous les « Beurs » et « Blacks » des stand-up potacheux. Au lendemain de la victoire divine du Hezbollah sur Israël, lors de la guerre au Liban en août 2006, le président a lancé un concours mondial de caricatures sur l’Holocauste pour répondre aux Occidentaux hypocrites qui jouaient aux outrés lorsque des musulmans se sont dit choqués par les caricatures du Prophète faites au Danemark ! Coincer la liberté d’expression occidentale à son propre piège devrait être considéré comme le top de l’humour. Que Charlie Hebdo, ce torchon antiarabe, en prenne de la graine de couscous ! « Les dessins qui partent du principe que l’Holocauste a existé sont acceptés. » disait le fascicule d’inscription. Des milliers de dessins plus révisionnistes les uns que les autres ont afflué du monde entier et Ahmadinejad s’est fait un plaisir d’en organiser l’exposition : Holocust.

    Enfin un vernissage marrant ! Une dessinatrice française a même décroché le troisième prix ! Encore plus drôle : en avril 2007, le « scorpion d’Aradan » fait kidnapper 15 gentils marins anglais parce qu’ils ont pénétré les eaux territoriales iraniennes à l’embouchure du fleuve Chatt-al-Arab. Après avoir exhibé les captifs en pénitents, en les obligeant à s’excuser publiquement, le président les libère… Magnanime Ahmadinejad ! Il décore les soldats qui les ont fait prisonniers, puis il joue à la poupée avec ses otages, rhabillant les hommes de costards neufs et voilant la seule femme d’un keffieh palestinien… Ahmadinejad les relâche, les bras chargés de babioles folkloriques en souvenir, dit que c’est un « cadeau » qu’il fait à l’Angleterre de gracier de tels hors-la-loi, et demande à Blair de ne pas les punir à leur retour ! Mais son plus grand gag, c’est à NewYork qu’il l’a accompli. Ahmadinejad y a été reçu comme un voyou. Accueilli dans les rues de Manhattan par des pancartes le traitant de « Hitler iranien » et ornées du dessin de Hachfeld le transformant en croix gammée, le pacifiste de Téhéran s’est vu successivement interdit de visite à Ground Zero et présenté à l’université Columbia comme « un dictateur cruel et mesquin ». Toujours poli, il a répondu aux questions grotesques des étudiants ignares. C’est seulement à la tribune de l’ONU qu’il a pu prononcer un magnifique discours spiritualiste beaucoup plus applaudi qu’on ne l’a dit malgré les grincements de dents dans la salle. Heureusement, certains New-Yorkais ne l’ont pas du tout rejeté (au contraire! ), ce sont les rabbins antisionistes…

    Les «Neturei Karta » en chapeaux et papillotes sont encore plus radicaux que l’Iranien indésirable : pour eux, le judaïsme ne doit pas être dévoyé en sionisme et, en tant que Juifs religieux et opposés à l’État d’Israël, ils ont remis à Ahmadinejad, pour sa « douceur envers l’humanité et en particulier envers les Juifs », une coupe digne de celle de Roland Garros ! Ils se sont ensuite embrassés les uns les autres dans des accolades interminables qui ont renvoyé toute image surréaliste au rayon des farces et attrapes. Les barbes des rabbins dégoulinaient de reconnaissance et Ahmadinejad pleurait d’émotion d’être si bien compris, ce qui, après tout, est la seule raison valable de pleurer aujourd’hui.

    Tract de Marc-Édouard Nabe, écrivain français. Le 31 octobre 2007.

    Source

     

    http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-comme-pour-l-irak-de-la-desinformation-pour-vendre-la-prochaine-guerre-contre-l-iran-56304748.html


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