Qui sont ces femmes qui constituent la moitié des 214 millions de migrants dans le monde ? Quels sont leurs parcours, leurs aspirations ? Même si le regroupement familial demeure un motif important de déplacement, la migration des femmes s'opère de plus en plus en solo. Telle est l'observation qui ressort non pas des chiffres, très rares sur cet aspect de la migration, mais des études sociologiques. Lire la suite l'article
Dans Migrer au féminin (PUF, 192 pages, 15 euros), à paraître le 16 avril, Laurence Roulleau-Berger, directrice de recherche au CNRS, lève un coin du voile sur les parcours de quelque 187 femmes venues de Chine, d'Afrique subsaharienne et du Maghreb, ou d'Europe centrale et orientale et installées en France depuis moins de dix ans. La sociologue a également interviewé certains de leurs employeurs.
Trait commun à toutes ces femmes, leur migration, assure Mme Roulleau-Berger, témoigne d'une conquête de leur autonomie. Même si les raisons économiques sont assurément à la base de leur départ, 'le désir de se réaliser' n'est jamais très loin. 'Ces femmes en migration ont décidé de partir pour accéder au 'gouvernement d'elles-mêmes'', assure la sociologue, en reprenant une expression du philosophe Michel Foucault.
Leur position sur le marché du travail dépend de leur capacité à parler ou pas la langue du pays d'accueil. 'Si elles se trouvent en insécurité linguistique, la première étape sera très souvent de travailler dans une enclave ethnique.' Toutes les communautés possèdent l'équivalent de leur 'Chinatown' qui distribue le travail dans les entreprises contrôlées par la diaspora, dans le textile ou la restauration.
La 'niche ethnique' constitue un pas de plus vers l'intégration. Contrairement aux enclaves, les employeurs sont des nationaux et les populations étrangères y sont mixées entre différentes nationalités et origines, comme dans les entreprises de nettoyage.
'Les employeurs contribuent à la formation de niches ethniques et pluriethniques en favorisant l'embauche de femmes en migration originaires d'un même pays', écrit Mme Roulleau-Berger. Parfois avec des raisonnements à la limite du racisme. 'Je me suis retrouvé avec cinquante Laotiennes et quinze Françaises. Alors pourquoi ça a bien marché ? Parce que je pense que les Asiatiques ont une culture de l'entreprise, de la famille, une culture de la qualité (...). Tout ce dont on a besoin, ces gens l'ont en eux (...). Elles sont contentes aussi car je paye à la pièce. Donc, certaines emportent leurs pièces à la maison et elles continuent de les faire le soir', raconte ce patron d'une entreprise de produits pharmaceutiques de Marseille.... lire la suite de l'article sur Le Monde.fr
http://fr.news.yahoo.com/64/20100406/tsc-les-femmes-sont-de-plus-en-plus-nomb-d5141e8.html