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    abattre système capitaliste

    Quand les collectivités territoriales

    ne pourront plus financer les associations !

    Le gouvernement français continue son oeuvre. Il applique les directives européennes et menace ainsi l’existence de nombreuses associations !

     Le gouvernement continue avec un zèle certain à appliquer les directives européennes.

    Il se montre un des meilleurs élèves de la classe !

    Au nom d’une clarification des relations entre les pouvoirs publics et les associations, la circulaire gouvernementale du 18 janvier 2010 contrôle, limite, voire interdit certains financements publics en direction des associations.

     

    Jugez-en vous mêmes :

     

    « La réglementation dite des « aides d’État »1 s’applique à toute « entreprise » recevant un financement public dès lors qu’elles exercent une activité « économique » d’intérêt général, et ce quel que soit son statut juridique, pour la partie de son activité qui est « économique ». « Les règles d’encadrement des aides ne s’appliqueront pas en revanche sa part d’activités qui seraient qualifiées de non économique ».

    « Est qualifiée d’activité économique toute offre de biens et de services sur un marché. Seules échappent à cette qualification les activités liées à l’exercice des prérogatives de puissance publique ou certaines activités identifiées par la jurisprudence communautaire, comme les prestations d’enseignement public ou la gestion de régimes obligatoires d’assurance. Dans la pratique la grande majorité des activités exercées par des associations peuvent être considérée comme des activités économiques  ».

    Pour respecter le sacro principe du maintien et du renforcement de la concurrence libre et faussée, il suffira que des activités proposées par des associations soient proposées sur le marché par des entreprises pour qu’il soit interdit aux collectivités territoriales et institutions de soutenir ces activités associatives.

    Le soutien scolaire se trouve directement dans la nasse et aujourd’hui de nombreuses associations peuvent craindre quant à la pérennisation ou au maintien des subventions publiques.

    Qui dit subvention,dit que toute mise à disposition gratuite d’un local en tient lieu....

    De nombreuses associations locales et départementales du secteur des loisirs, de la solidarité et même du social sont menacées.

    Elles devront, ensemble, se mobiliser et exiger une clarification de la part du gouvernement. Elles remplissent une mission de service public qui doit être reconnue et valorisée.

    Les collectivités territoriales se voient encore une fois privées de leur droit de libre administration...

    Jean-François Chalot

     

    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/quand-les-collectivites-72787?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%2FgEOF+%28AgoraVox+-+le+journal+citoyen%29


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    Par Arnaud Bihel

     

    Les pauvres sont toujours aussi pauvres, et les très riches sont de plus en plus riches et nombreux. Dans sa dernière enquête sur Les revenus et le patrimoine des ménages publiée ce vendredi, l’Insee constate que « les inégalités en France s’accroissent par le très haut » : quand le niveau de vie de la grande majorité de la population stagne, celui des plus riches s’est accru de façon spectaculaire entre 2004 et 2007.

    Pour cette enquête, l’Insee s’est particulièrement intéressée à deux catégories de population en France : les personnes pauvres, et les très hauts revenus. Analyse des tendances :

    Une explosion du nombre de personnes riches...

    Pour ces derniers, les années 2004 à 2007 ont été fastes. Les « très hauts revenus », ce sont les personnes se situant parmi les 1% les plus riches. Difficile toutefois de tirer des généralités. Car même dans cette tranche, où l’on gagne plus de 84 500 euros annuels, « l’hétérogénéité reste forte », explique l’Insee. Ainsi, parmi les « plus aisés » de ces très riches, 0,01% de la population (soit 5 800 personnes), le revenu s’étend entre 688 000 et 13 millions d’euros par an.

    Mais la vue d’ensemble est claire : entre 2004 et 2007, le nombre de personnes dont le niveau de vie dépasse les 100 000 euros annuels a augmenté de 28%, et a gonflé de 70% pour ceux dépassant les 500 000 euros... « une explosion du nombre de personnes riches », constate l’Insee.

    ...qui s’enrichissent plus vite que les autres

    C’est l’autre enseignement de l’enquête : cet enrichissement est dû en bonne partie au patrimoine à disposition, mais aussi à l’augmentation des revenus d’activité. Alors que la hausse de ces revenus d’activité a été de 9% en trois ans pour 90% de la population – un rythme un peu plus soutenu que l’inflation – elle a atteint près de 30% chez les très aisés, près de 40% chez les plus aisés. En résumé : plus on est riche, plus on a de chances de s’enrichir (voir graphique ci-dessus). Cette augmentation soutenue, sans commune mesure avec les autres tranches de la population, fait dire à l’Insee que « les inégalités augmentent par le très haut ».

    En haut de l’échelle, les hommes

    Chez ces très hauts revenus, le principal apporteur de ressources du ménage est un homme à 82% (contre 68% pour les 9 premiers dixièmes de la population). Pour Julie Solard, de l’Insee, ce chiffre met en avant « les inégalités salariales persistantes, et les difficultés d’accès pour les femmes aux postes à fortes responsabilités ». C’est ce que confirme une autre enquête, également publiée ce vendredi, sur les « très hauts salaires du secteur privé » : plus on s’élève dans la hiérarchie salariale, plus la proportion d’hommes s’accroît ; elle est de 55% dans l’ensemble du privé, de 78% parmi les « hauts salaires », et monte à 87% chez les « très hauts salaires ».

    Plus de 8 millions de pauvres

    À l’autre bout de l’échelle, la pauvreté reste bien ancrée en France. L’Insee remarque qu’elle stagne depuis le début des années 2000, après une longue période de réduction. À la date de 2007, le taux de pauvreté a même légèrement augmenté : il était de 13,4% - dépassant pour la première fois la barre des 8 millions de personnes pauvres – contre 13,1% en 2005. Les chiffres ne sont toutefois pas significatifs pour déterminer une vraie tendance, souligne Jean-Louis Lhéritier, de l’Insee. Ils placent la France à la 10ème place européenne, une performance correcte qui est due, estime-t-il, « au système de transferts sociaux ».

    Les immigrés, 3 fois plus pauvres que les autres

    Et, pour la première fois, l’Insee a enquêté sur la pauvreté particulière aux immigrés en France. Pour constater que là encore les inégalités sont très fortes. Plus du tiers d’entre eux sont en situation de pauvreté. Le niveau de vie moyen des ménages immigrés est inférieur d’un tiers à celui des ménages non immigrés. Et les raisons structurelles (la taille des ménages est plus importante, le taux de chômage plus élevé) n’expliquent que la moitié de l’écart. Même à caractéristiques identiques (même sexe, âge, type de ménage, catégorie socioprofessionnelle...), d’importantes inégalités persistent. Le niveau de vie est alors de 19% plus faible pour une personne originaire du Maghreb, 17% si elle est née en Afrique.

    Les effets de la crise, à suivre...

    Reste, on l’aura remarqué, que tous ces chiffres s’arrêtent à la date de 2007. C’est à dire avant la crise de 2008. Quelles conséquences aura-t-elle eue, sur les plus riches et sur les plus pauvres ? Pour l’Insee, impossible à dire pour le moment. Des premières données sur l’année 2008 seront disponibles dans 3 mois, et seront forcément complexes, assure Jean-Louis Lhéritier.

    Lequel a aussi soigneusement évité la polémique actuelle : certes, l’Insee a scruté les très hauts revenus. Mais la période étudiée, et le fait que certains prélèvements, comme l’impôt sur la fortune, ne sont pas pris en compte, « ne permettent pas de tirer des informations sur les effets du bouclier fiscal. »

     

    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article13373


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  • Hamid Karzaï obtempère face au rappel à l'ordre des USA

     

    Le président afghan avait accusé les Occidentaux d'avoir entravé les dernières élections de son pays.

     

    (Voir l'article d'eva R-sistons plus bas) 

     

    Si Hamid Karzaï s'est dit "surpris" par l'agitation qui a suivi ses propos, il se range du côté des USA (Afp) Si Hamid Karzaï s'est dit "surpris" par l'agitation qui a suivi ses propos, il se range du côté des USA (Afp)

     

     

    Il a provoqué stupeur et indignation au sein de la communauté internationale jeudi 1er avril, en accusant les Occidentaux et l'ONU d'avoir mis en place les fraudes qui ont influé sur les dernières élections en Afghanistan. Et la riposte des Etats-Unis n'a pas tardé. Vendredi, Washington a qualifié ses répliques "d'inquiétantes" et a exigé d'Hamid Karzaï une explication. Le département d'Etat américain a ensuite déclaré que l'ambassadeur américain en Afghanistan a rencontré vendredi le président du pays, pour lui demander de clarifier ses propos. Ce qu'il a fait quelques heures après, en s'entretenant par téléphone avec Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat américaine. Selon le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley, "le président Karzaï a réaffirmé son engagement dans le partenariat qui lie nos deux pays et a redit à quel point il appréciait les contributions et les sacrifices de la communauté internationale". Il se serait également dit "surpris" par les remous provoqués par ses paroles.

     

    Le président Hamid Karzaï avait jeté de l'huile sur le feu jeudi, devant les membres de la Commission électorale indépendante (CEI) afghane, en déclarant: "Il y a eu des fraudes lors des élections présidentielles et provinciales, des fraudes massives, très massives". Et de préciser: "Elles n'ont pas été commises par des Afghans, ce sont les étrangers qui les ont commises". Il a en outre cité "le bureau du représentant adjoint de l'ONU, Peter Galbraith, ainsi que celui de Philippe Morillon", un général français qui avait pour tâche de superviser la mission des observateurs de l'Union européenne pour ce scrutin. Les réactions de part et d'autre de l'Atlantique ont suivies. La France d'abord, s'est dite "étonnée" par ces déclarations par la voix du porte-parole du Quai d'Orsay, qui ne voit en elle aucun fondement. Du côté des Etats-Unis, l'américain Peter Galbraith, numéro 2 de la mission de l'ONU en Afghanistan au moment du scrutin du 20 août 2009, a affirmé que ces dires sont "évidemment absurdes et ahurissants". Il a par ailleurs ajouté, à l'encontre du président afghan: "Franchement, on se pose des questions sur son état mental ou sur son rapport à la réalité".

    Quatre jours après la visite de Barack Obama

    Hamid Karzaï avait été placé à la tête de l'Afghanistan par la communauté internationale, emmenée par les Etats-Unis, suite à l'évincement des talibans en 2001. En novembre dernier il avait été reconduit, alors qu'une partie des bulletins de vote, jugés frauduleux, avaient été invalidés par les autorités électorales. La majorité d'entre eux était en faveur du candidat sortant. Depuis l'arrivée du président Barack Obama à la tête de l'Etat américain, Hamid Karzaï est davantage sollicité à lutter contre la corruption, et ce notamment avant les prochaines élections législatives qui auront lieu en septembre.

    Mais sa diatribe antioccidentale fait suite à la visite surprise du président des Etats-Unis en Afghanistan, dimanche dernier. Le président Hamid Karzaï aurait alors éprouvé "un petit ressentiment", selon un diplomate étranger qui souhaite conserver l'anonymat. Rancœur qui tiendrait au fait que les Etats-Unis se sont rapprochés de candidatures rivales, en particulier celle de Abdullah Abdullah, candidat aux élections présidentielles de 2009. Mais fait nouveau, le président de l'Etat afghan "reconnaît qu'il y a eu des fraudes". Ce à quoi a réagit Abdullah Abdullah, puisqu'il a déclaré vendredi: "Il l'a reconnu, et ce faisant, il a reconnu sa propre illégitimité".

    (Nouvelobs.com avec AFP)

     

    http://tempsreel.nouvelobs.com//actualite/monde/20100403.OBS1851/hamid-karzai-obtempere-face-au-rappel-a-l-ordre-des-usa.html

     

     

    Utilisez ce lien si vous voulez ajouter un signet ou un lien direct vers cet article... L'Occident orchestre les crises internationales, et les peuples sont les dindons de la farce !
    • Il  faut  voir  la  réalité  en  face : L'Occident  est  derrière  la plupart  des  crises  internationales ! Par eva  R-sistons

    Lorsque les enfants vont voir Guignol, ils savent qu'il y a des personnages, et derrière, un  marionnettiste.  Mais leurs parents ne savent pas que derrière les principaux événements du monde, il y a des personnes, des groupes d'intérêts, des Services secrets, des Etats... afin de fausser le cours des choses ! Pour une fois, ceux-ci sont pris la main dans le sac. Grâce à la marionnette qu'ils ont pourtant placée à la tête d'un Etat, afin de servir leurs intérêts - pas ceux du pays, dont ils se moquent bien évidemment. 

    Ca tangue, au Vénézuela ? L'Opposition hausse la voix ? Chut, bonnes gens, la CIA orchestre la dissidence. D'autant que le pays fleure bon le pétrole... En Iran, les turbulences, réelles ou pas, sont abondamment relayées par la Presse occidentale de propagande. L'enjeu est de taille: La mise en place d'une marionnette au service des intérêts des Anglo-Saxons et d' Israël, afin de "sécuriser" ce dernier pays, de lui permettre de dominer la région, et d'offrir aux Occidentaux de nouvelles occasions de juteux profits.  Mais ça n'a pas marché, contrairement à la Georgie ou en Ukraine voici quelques années. Alors, pour l'Iran la mise au pas passera par une bonne guerre, détruisant toutes ses infrastructures, laissant le pays exsangue, en ruines, et les femmes sans leurs hommes, les enfants sans leurs parents, et puis l'air irrespirable, etc... Qu'importe, l'essentiel est de transférer les ressources dans les poches des bons chrétiens américains, envoyés par Dieu lui-même en mission civilisatrice...  Y'a bon l'homme occidental !

    Et on pourrait multiplier les exemples. Mais cette fois, il y a un grain de sable: La marionnette installée par l'Occident en Afghanistan, Hamid Karzaï, ose révéler un secret de polichinelle: C'est l'Occident qui a faussé le résultat des élections, pour servir ses intérêts ! Bigre, où va-t-on si maintenant les marionnettes se rebiffent ! 

    Bonnes gens, oyez ! On se moque de vous, on vous ment, les médias sont les rois des menteurs, vos gouvernants sont indignes de confiance, les peuples sont le dernier de leurs soucis, les maîtres du monde ne songent qu'à remplir leurs coffres-forts !

    Voici l'article qui vous dira tout. Jusqu'à quand accepterez-vous d'être les dindons de la farce ? C'est toute la question. Reconnaissez qu'elle mérite d'être posée... Votre Eva, toujours aussi malicieuse !  

    http://r-sistons-actu.skynetblogs.be/post/7788744/loccident-orchestre-les-crises-internationale

    Cliquer sur le papillon en tête de l'article !!! Et sur les dates :

     

    La Maison Blanche met Hamid Karzaï en observation

    il y a 45 min

    Le président afghan Hamid Karzaï a tellement mécontenté ses protecteurs américains avec ses récentes déclarations à l'emporte pièce que la Maison Blanche mettait même en doute mardi sa prochaine visite à Washington. Lire la suite l'article

    Les relations avec Karzaï, jamais bonnes depuis l'arrivée aux commandes de Barack Obama, se sont nettement aggravées depuis la visite surprise du président américain à Kaboul la semaine dernière.

    Depuis, Karzaï, que Washington exhorte à mieux lutter contre la corruption, a fait une série de déclarations publiques explosives, affirmant notamment qu'il pourrait bien rejoindre les rangs talibans si ses détracteurs américains n'arrêtaient pas de faire pression sur lui.

    Mardi, quand on lui a demandé si le président Karzaï, attendu le 12 mai à la Maison Blanche, y était toujours le bienvenu, le porte-parole d'Obama Robert Gibbs a mis un bémol:

    "Nous évaluerions certainement toute nouvelles remarques du président Karzaï pour voir s'il est constructif d'avoir une telle rencontre, c'est sûr", a-t-il déclaré lors de son point de presse quotidien.

    Evoquant les remarques du président Karzaï, qui a accusé les pays occidentaux d'être responsables des fraudes lors de la présidentielle afghane, Robert Gibbs a ajouté: "je ne peux imaginer quiconque dans ce pays qui ne les trouverait pas troublantes".

    Au-delà de ces querelles, il y a un désaccord de fond sur la manière de mettre fin à une guerre qui dure depuis huit ans en Afghanistan.

    L'administration Obama envoie des renforts sur le terrain pour déloger les talibans de leurs bastions du sud afghan, et la CIA mène en parallèle son offensive sur Al-Qaïda via des attaques de drones dans les zones tribales du Pakistan. Karzaï, lui, courtise certains membres de la direction talibane alors que pour les stratèges américains, négocier avec les insurgés ne devrait intervenir qu'une fois qu'ils seront encore plus affaiblis, et discrédités auprès de la population. AP

     

    http://fr.news.yahoo.com/3/20100406/twl-usa-afghanistan-karzai-224d7fb.html


    2 commentaires
  • Extraits d'un post sur r-sistons à l'intolérable :

    http://r-sistons.over-blog.com/article-les-15-folies-du-nouvel-ordre-mondial-la-folie-criminelle-des-etats-unis-47876808.html                                             

     

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    Passez une bonne guerre mondiale, braves gens !

     Michel Collon Infos

     

     

    John Pilger

     

    Voici les nouvelles en provenance du tiers-monde. Les Etats-Unis ont envahi l’Afrique. Des troupes US sont entrées en Somalie pour étendre leur front de guerre d’Afghanistan et du Pakistan vers le Yémen et la corne de l’Afrique. En guise de préparation à une attaque contre l’Iran, des missiles américains ont été placés dans quatre états du Golfe Persique, et les bombes « bunker-buster » (briseurs de bunkers) auraient été acheminées sur la base militaire située sur l’île britannique de Diego Garcia dans l’Océan Indien.

     

     

    A Gaza, la population malade et abandonnée, en majorité des enfants, se fait enterrer vivante derrière des barrières souterraines fournies par les Etats-Unis pour renforcer un siège criminel. En Amérique latine, l’administration Obama s’est octroyé sept bases militaires en Colombie, à partir desquelles il pourra mener une guerre contre les démocraties populaires du Venezuela, de la Bolivie, de l’Equateur et du Paraguay. Pendant ce temps, le secrétaire à la « défense » Robert Gates se plaint que « l’opinion publique (européenne) et la classe politique » sont tellement opposées à la guerre qu’elles constituent un « obstacle » à la paix. Rappelez-vous, nous serons bientôt le 1er Avril.

    Selon un général américain, l’invasion et l’occupation de l’Afghanistan n’est pas une véritable guerre mais une « guerre d’images ». Ainsi, la récente « libération de la ville de Marjah » de la « structure de commande et de contrôle » des Taliban n’était qu’une mise en scène. Les libérateurs héroïques ont tué les civils habituels, les plus pauvres parmi les pauvres. Sinon, pour le reste, c’était du bidon. Une guerre d’images est destinée à fournir de fausses informations à la population, à transformer une aventure coloniale ratée en une opération patriotique qui en valait la peine, comme si le film « les Démineurs » était réel et les parades de cercueils couverts de drapeaux à travers le ville de Wiltshire à Wooten Basset n’étaient pas une opération cynique de propagande.

    « La guerre, c’est amusant », pouvait-on lire avec une extrême ironie sur les casques des soldats au Vietnam. Cela signifie que si la guerre n’a pas d’autre objectif que de servir de justification à un pouvoir vorace au service des fanatismes lucratifs des marchands d’armes, alors la vérité représente un danger. Un danger qu’on peut illustrer en comparant l’image « libérale » d’un Tony Blair en 1997, présenté à l’époque comme quelqu’un qui « veut créer un monde (où) l’idéologie aurait totalement cédé la place aux valeurs » (Hugo Young, The Guardian) à celle d’aujourd’hui, d’un menteur et d’un criminel de guerre.

    Les Etats occidentaux tels que les Etats-Unis ou la Grande Bretagne (et la France – petit rajout du traducteur) ne sont pas menacés par les Taliban, pas plus que par une autre tribu lointaine quelconque, mais par les instincts guerriers de leurs populations respectives. Prenez par exemple les peines prononcées contre les nombreux jeunes qui ont protesté contre l’agression israélienne contre Gaza au mois de janvier de l’année dernière (2009). A la suite de ces manifestations où la police paramilitaire a « canalisé » des milliers personnes, les premiers condamnés se sont vu infliger des peines de deux années et demi de prison pour des délits mineurs qui en d’autres temps n’auraient pas fait l’objet d’une peine d’emprisonnement. Des deux côtés de l’Atlantique, toute dissidence déterminée qui dénoncerait la guerre illégale est devenue un délit grave.

    C’est le silence aux sommets qui permet une telle perversion morale. Dans le monde des arts, de la littérature, du journalisme et du droit, les élites « libéraux », fuyant les débris abandonnés par Blair et à présent par Obama, continuent de voiler leur indifférence devant la barbarie et les crimes d’état de l’occident en agitant de vieux démons, tels que Saddam Hussein. Maintenant que Harold Pinter a disparu, essayez donc de dresser une liste d’écrivains, d’artistes ou de militants célèbres dont les principes n’auraient pas été consumés par le « marché » ou neutralisés par la célébrité. Qui parmi eux a parlé de l’holocauste provoqué en Irak par prés de 20 années de blocus et d’agressions ? Ce fut un acte délibéré. Le 22 janvier 1991, l’agence de renseignement de l’armée US avait prévu en détail comment le blocus allait systématiquement détruire la distribution d’eau potable en Irak et aboutir à « une augmentation de crises sanitaires, sinon d’épidémies ». Alors les Etats-Unis se sont mis à éliminer l’eau potable pour la population Irakienne. Ceci fut une des causes, selon UNICEF, de la mort d’un demi million d’enfants irakiens âgés de moins de cinq ans. Apparemment, cet extrémisme là ne mérite pas d’être cité.

    Norman Mailer a dit un jour qu’il pensait que les Etats-Unis, dans leur poursuite incessante de domination et de guerres, étaient entrés dans une « ère préfasciste ». Mailer semblait indécis, comme s’il voulait nous avertir de quelque chose que lui-même n’arrivait pas à définir. « Fascisme » n’est pas le bon terme, car il fait trop facilement référence à des précédents historiques, en nous renvoyant une fois encore aux images de l’oppression allemande ou italienne. A l’inverse, l’autoritarisme américain, comme l’a souligné le professeur Henry Giroux , « est plus nuancé, moins théâtral, plus subtil, moins attaché aux moyens de contrôle répressifs qu’aux moyens de contrôle par consentement. »

    C’est ça l’Américanisme, la seule idéologie prédatrice qui nie qu’elle est une idéologie. La montée en puissance d’entreprises tentaculaires qui sont autant de dictatures et celle des militaires qui sont devenus un état dans l’état, planqués derrière une façade que 35.000 lobbyistes à Washington nous vendent comme la meilleure démocratie qu’on puisse trouver sur le marché, le tout accompagné d’une culture populaire programmée pour nous divertir et nous engourdir, est un phénomène sans précédent. C’est peut-être un peu exagéré, mais les résultats sont néanmoins évidents et reconnaissables. Denis Halliday et Hans von Sponeck, les hauts officiels des Nations Unies en poste en Irak durant le blocus américano-britannique, n’ont aucun doute d’avoir assisté à un génocide. Ils n’ont pourtant vu aucune chambre à gaz. Insidieusement, silencieusement, et même parfois présentés intelligemment comme une marche vers la civilisation, la troisième guerre mondiale et le génocide ont eu lieu et les victimes sont tombées les unes après les autres.

    Dans la prochaine campagne électorale en Grande Bretagne, les candidats ne parleront de la guerre que pour chanter les louanges de « nos p’tits gars ». Les candidats sont tous les mêmes momies politiques enveloppés dans l’Union Jack ou le Stars and Stripes (respectivement, nom du drapeau britannique et américain – NdT). Comme Blair l’a exprimé avec un peu trop d’enthousiasme, l’élite britannique adore l’Amérique parce que l’Amérique les autorise à bombarder les indigènes et à se présenter comme un « partenaire ». Il faut mettre fin à leur jeu.

     

     

    traduction VD pour le Grand Soir

    Source originale: www.johnpilger.com

    Source: Le grand soir

     

    http://michelcollon.info/index.php?option=com_content&view=article&id=2649:passez-une-bonne-guerre-mondiale-brave-gens&catid=6:articles&Itemid=11 

     

     

    apocalypse-F--j.jpg 

     

    Le commentaire d'Eva R-sistons :

     

    On nous parle des horreurs de la Shoah...

    pour mieux masquer les horreurs à venir, planétaires cette fois,

    et dont nous avons des échantillons monstrueux à Gaza ou en Irak:

    Quel mépris de l'humain, de la vie, du Droit, des Droits de l"Homme !

     

    On nous parle du passé, d'événements effroyables du passé,

    pour mieux masquer les événements du présent et du futur.

     

    Il faut arrêter la folie en marche !

    Il faut arrêter les monstres qui font de nos vies un enfer

    en cassant toutes les protections sociales,

    en traitant les travailleurs (quand ils ont la chance d'avoir un emploi),

    comme des esclaves, oui des esclaves "modernes",  

    en déclenchant des génocides, des holocaustes, des "shoahs",

    un peu partout, à tous moments, sous de faux prétextes,

     

    Quel journaliste en fin de carrière osera

    mettre les pieds dans le plat de la fourmillère criminelle

    en plein Journal du Soir, ou en pleine émission grand public,

    pour alerter les citoyens et les mettre en garde,

    afin que l'irréparable soit arrêté à temps ?

     

    Qui osera traduire en Justice les fous à la tête du monde ?

    Et la France gaullienne assassinée par ses Ennemis,

    fait maintenant partie de l'Axe du Mal,

    avec les Anglo-Saxons et les Israéliens !

     

    Alerte ! Demain, il sera trop tard !

     

    Eva R-sistons plus que jamais à la Shoah planétaire

    qui se met en marche !

     

     

    Artemisia.college:

     

    "Quelques êtres puissants, détenant les clefs des finances mondiales, furtivement, par la ruse et l'usure, ont pris possession et contrôle de votre société.

    Ils contrôlent vos systèmes monétaires et possèdent vos compagnies multinationales. Ils mettent en poche vos gouvernants.

    Les médias, les professions et institutions d'enseignement sont à leur merci et ils manipulent les guerres et les révolutions pour servir leur but : l'établissement d’un gouvernement mondial sous leur domination."

     

     

     

    Afrique-noire-joli-dessin.jpg 

    Michel Collon, dernières nouveautés:

     

    USA :
    Chris Hedges - Le Hindenburg du système de santé a atterri
    Réforme d'Obama: un cadeau pour le peuple américain ou pour les assureurs du privé ?

    John Pilger - Passez une bonne guerre mondiale, brave gens
    Jamais deux sans trois... Merci Washington!

     

     

    AFRIQUE :

    Youssef Girard - « Malheur aux vaincus » : note pour une lecture politique d'Ibn Khaldoun
    Leçon de résistance pour tous les opprimés

    Funmi Feyde-John - La crise constitutionnelle du Nigeria et l'ingérence américaine
    Démocratie: régime politique où le pouvoir est contrôlé par le peuple... avec l'aval de Washington

    Lucile Daumas - Sommet UE/Maroc : construire des résistances et des alternatives à un projet d'inspiration coloniale
    On pille vos ressources et on vous renvoie vos pauvres en charter, d'accord ?

     

     

    AMERIQUE LATINE ET CARAIBES :

    Jean Ortiz - Honduras: la guerre sale
    Le nouveau gouvernement en pleine campagne de liquidation des résistants

    João Pedro Stédile - Victoire des peuples d'Amérique latine contre l'hégémonie du capital et du gouvernement US
    Amérique latine 33 - USA 0

    Marc Maesschalck - Haïti : leçons pour l'avenir
    Mode d'emploi pour reprendre son destin en main

     

     

    ISRAEL :
    Serge Halimi - Coup de froid entre les Etats-Unis et Israël
    Le début de la fin d'un soutien inconditionnel ?

    James Petras - Le Mossad vient en Amérique: escadrons de la mort sur invitation
    Quelques astuces pour bafouer le droit international et la souveraineté des Etats

    Alain Gresh - Quand la France laisse entrer les produits des colonies et poursuit ceux qui s'y opposent
    La France téméraire s'oppose au droit international !

     

     

    ATTENTION MEDIAS :

    Emrah Kaynak - Le rôle des dissidents dans la stratégie de subversion
    "Tout l'art de la guerre est fondé sur la duperie"

    Daniel Tencer - La CIA projette de manipuler l'opinion publique européenne sur l'Afghanistan
    Prêts pour une nouvelle affaire de burqa cet été ?

    Jean-Pierre Berlan - "Derrière les OGM, c'est un projet de mort qu'on impose."
    L'agriculture industrielle et ses armes de destruction massive

     

    LECON D'ECONOMIE :

    Gérard Filoche - Fitch Ratings et le pouvoir des agences de notation
    Les agences de notation font la pluie et le beau temps dans l'économie mondiale

    Charles Hoareau - Grèce: petite leçon de syndicalisme à l'intention des sceptiques
    Et si la Grèce tournait le dos à l'?uro ?

     

     

    LECON DE POLITIQUE :
    Jean-Marie Dermagne -Belgique : vite une République tranquille !
    "Comme on l'enseigne depuis Platon, monarchie et démocratie sont antinomiques"

     

     

    VIDEO :

    Keny Arkana - Jeunesse du monde
    Clip illustré de la rappeuse marseillaise

     

     

    NOUVEAU LIVRE DE MICHEL COLLON :
    Israël, parlons-en !

     

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    L'AMERIQUE LATINE,

    EXEMPLE D'UN SOCIALISME DU XXIe SIÈCLE ?
     
    Réunion publique organisée

    par la Fédération de Paris du Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP)
     

    Jeudi 8 avril 2010, à 20h

     
    FIAP, salle Berlin, 30 rue Cabanis, 75014 Paris (métro Glacière)
     
    Réunion-débat avec :
     
    MAURICE LEMOINE

     
    Rédacteur en chef du Monde Diplomatique,
    auteur de Les cent portes de l'Amérique latine, de Chavez presidente
     
    Pour imprimer ou accéder à l’invitation, cliquez ici :
    http://www.m-pep.org/spip.php?article1652

     

     

     

    La stratégie diabolique du gouvernement israélien 

     

     De Netanyahou d'occupation tous azimuts et par la violence des territoires palestiniens, commence à mettre en péril les intérêts des USA et de l'Europe, particulièrement dans le monde musulman. Tout indique que ce gouvernement est au pied du mur. Sa chute est irréversible. Le gouvernement israélien veut la guerre.

     

    Il ne cherche pas la paix avec les Palestiniens. Son annonce, le 9 mars dernier, de la construction de nouveaux logements dans Jérusalem-Est au profit de colons juifs n'est ni une erreur de communication, ni une coïncidence du hasard avec la visite du vice-président américain, Joe Biden, dans la région. Cette annonce a été programmée, calculée pour au moins trois raisons principales.

     

    - Un, signifier clairement son désaccord au président américain, Barack Obama, qui a appelé le gouvernement israélien à cesser l'implantation des colonies juives dans les territoires palestiniens, y compris Jérusalem-Est.

     - Deux, tester la réaction de la communauté internationale, en particulier celle des Européens.

    -Trois, et c'est l'objectif final poursuivi par le gouvernement de Netanyahou, pousser les Palestiniens, plus précisément, ceux de Ghaza, à une réaction violente pour justifier une intervention militaire à Ghaza et la réoccuper de nouveau.

     

    Cumulées, ces trois raisons créeraient un véritable «bug» diplomatique international mettant aux prises les soutiens de la politique de colonisation d'Israël à ses ennemis, et accentueraient les lignes de fractures entre l'Occident et le monde arabo-musulman. Netanyahou et sa coalition gouvernementale qui contient l'extrême droite israélienne du parti «Beitenou» savent la symbolique de Jérusalem chez les musulmans et les chez les chrétiens. Ils ont, sciemment, choisi la visite chez eux du vice-président américain pour torpiller toute tentative de reprise de négociations de paix, et décourager toute autre proposition de quelque partie que ce soit sur le sujet.

     

    L'erreur de calcul du gouvernement israélien est de ne pas prendre toute la mesure de l'évolution du monde, plus spécialement, le monde occidental sur la question palestinienne.

     

    Deux événements majeurs ont reconfiguré l'approche de la question palestinienne. Le premier est sans conteste l'agression armée contre Ghaza en décembre 2008 et janvier 2009. Pris dans un «flagrant» délit d'assassinat collectif, Israël n'est plus vu par les peuples occidentaux comme la victime des Palestiniens.

     

    Les peuples occidentaux ont manifesté, y compris aux USA et en Angleterre, c'est-à-dire leurs alliés traditionnels, leur colère et leur condamnation sans appel.

     

    Les Occidentaux ont découvert, en cet hiver 2008 – 09, le vrai dessein des dirigeants israéliens : un projet génocidaire en Palestine. Ce sont ces vérités qui ont sanctionné le rapport «Goldeston» du nom de l'enquêteur dépêché par l'Onu et qui accuse l'Etat hébreu de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

     

    Le deuxième événement qui influe sur la question palestinienne tient à l'impasse des forces armées américaines et alliées en Afghanistan. Barack Obama a compris qu'en s'éternisant, la guerre en Afghanistan pousse à la radicalisation des mouvements islamistes, y compris ailleurs dans les pays musulmans, et fertilise leurs terreaux terroristes. Il sait aussi qu'elle ne peut se régler par la seule force des armes contre les talibans, et il tente d'établir un dialogue avec certains de leurs chefs. Plus vite les Américains parviendront à jeter les bases d'une paix entre le gouvernement afghan et les insurgés talibans, plus vite la rigidité du régime politique voisin de l'Iran a des chances de se détendre. Et par extension Israël ne peut évoquer la «menace» iranienne et son soutien armé au Hamas palestinien à Ghaza.

     

    En résumé, la violence de la colonisation en Palestine se nourrit autant de la résistance légitime des Palestiniens que de la supposée menace nucléaire iranienne. En sus, tant que les USA et leurs alliés sont occupés en Afghanistan, Israël se permet une occupation accélérée de ce qui reste de la Palestine. Les Occidentaux sont trop occupés en Afghanistan, en Irak et envers l'Iran qu'ils n'oseront pas contrer les calculs des nouveaux sionistes. Ce n'est pas aussi vrai que cela. La réaction des Américains à l'annonce de la pose de la première pierre d'une nouvelle colonie à Jérusalem-Est, en particulier de leur secrétaire d'Etat aux AE, Hillary Clinton, n'est pas rien. Elle exprime le ras-le-bol des USA face aux pièges que lui pose le gouvernement israélien. L'extrémisme israélien nuit aux intérêts américains dans le monde arabe, en Iran, au Pakistan, en Afghanistan et ailleurs.

    C'est pourquoi, Hillary Clinton a réagi avec colère face à Netanyahou.

     

    L'Union européenne n'a pas été du reste. «Si nous attendons encore 2 ans et demi – ce qui reste du mandat du gouvernement Netanyahou- il sera trop tard, car il n'y aura plus d'objet à négocier, plus de territoire palestinien. De plus, la direction palestinienne modérée ne sera pas capable de se maintenir en place en tant que partenaire» a déclaré, samedi, le ministre des AE espagnole, Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. Quant à la ministre des AE de l'UE, Mme Catherine Ashton, elle a déclaré, à l'issue d'une réunion avec un nombre de ministres des AE de l'Union en Finlande, «qu'elle est très préoccupée et que la communauté internationale a besoin d'un accord de paix, et qu'il doit arriver rapidement, maintenant.»

     

    Ces réactions sont à prendre au sérieux et indiquent que ce sont les propres intérêts des pays occidentaux qui se jouent à travers la question palestinienne. Cela change tout. Y compris la survie du gouvernement Netanyahou.

     

    16/03  

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5135338


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  • 05.02.2009

    Rémunération des médecins selon l'IGAS, tarifs, prime au mérite, dépassements d'honoraires... au centre des débats sur la maîtrise comptable. Quid du patient?

    L’avis des patients là-dessus, tout le monde s’en fout, alors que tout le monde prétend agir au nom de leurs intérêts… Alors l’usager lambda qu’est Pharmacritique vient dire que ces débats nous intéressent, que notre intelligence va même ( !) jusqu’à en saisir les enjeux – financiers et sociétaux - et qu’il faut décidément pousser encore plus de coups de gueule face au corporatisme, à l’endogamie et à l’autarcie médico-médicale et politicienne qui nous excluent une fois de plus de ce dont nous devrions pourtant être les principaux acteurs.

    Passons en revue quelques approches actuelles de l’éternelle question des coûts de la santé, sous l'angle des revenus des médecins, puisqu'un rapport tout récent de l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales, janvier 2009) revient là-dessus, qu'il est question d'une "prime au mérite" pour le médecin traitant et que diverses négociations tarifaires sont toujours en cours, tout comme des négociations sur le secteur optionnel. Il était question de revoir les dépassements d'honoraires, mais le corporatisme a été plus fort... Nous continuerons à payer - et paierons même de plus en plus avec le secteur optionnel et autres franchises et restes à charge...


    Nous en parlons sans aucune prétention d’exhaustivité (heureusement, notre intelligence ne va pas jusque là, et c’est pourquoi on peut débattre, et non pas imposer une certitude toute faite…).

    Le Rapport de l'IGAS et certaines spéculations sans objet destinées à manipuler l'opinion

    L’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) a récemment bouclé un rapport sur les revenus des médecins, resté confidentiel au départ, ce qui a encouragé toutes les spéculations… Cet article du site Droit médical dénonce d'abord la méthode habituelle de Sarkozy: "Que voilà un rapport confidentiel sur le salaire des médecins qui tombe à pic ! Réalisé à la demande du gouvernement, ce rapport rédigé par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pourrait aider à mettre la pression sur les syndicats de médecins libéraux qui ne veulent pas plier dans l'affaire de la nouvelle taxe sur la démographie médicale. Il est d'autant plus facile à utiliser qu'il est confidentiel, ce qui veut dire que seuls les médias proches des milieux politiques pourront y avoir accès." Puis l'article énumère les principales spéculations et cherche à les rattacher aux gros intérêts économiques auxquelles elles servent d’avant-poste, sous prétexte de souci pour la sécurité sociale et la solvabilité des patients… C'est intéressant de voir cela, même si le document a été publié entre-temps.

    Pour les détails, voir le rapport de l'IGAS lui-même, publié par la Documentation française sous le titre "Enquête sur la rémunération des médecins et chirurgiens hospitaliers". L'IGAS note entre autres, des disparités importantes dans les revenus, surtout entre spécialités, "la faiblesse, dans les EPS [établissements publics de santé], du lien entre la rémunération, d'un côté, l'activité et les résultats de l'autre", des politiques de rémunération qui ne prennent pas en compte "les enjeux de long terme" et ne sont pas vraiment en cohérence avec "les enjeux stratégiques du système de soins", des rémunérations dont la renégociation conventionnelle n'est pas régulière, qui "n'encouragent pas une recherche de performance", qui ne se basent pas toujours sur des données objectives (ainsi pour les gardes et les astreintes), etc.

    Une présentation des grandes lignes - pour ceux qui n'ont pas le temps de lire l'intégralité du rapport - est faite par APM International dans la dépêche reprise sur le site Infirmiers.com. Voir aussi l'article des Echos: "Rémunération des médecins : le rapport de l'IGAS divise les praticiens".

    Le secteur optionnel et la tarification à l'acte (T2A)

    Le secteur optionnel fait son chemin, avec des conséquences dont une seule est sûre, à savoir l’accumulation des frais de santé pour les patients, comme nous le disions dans la note "Le secteur optionnel : d’autres exclusions et inégalités dans l’accès aux soins (revue Pratiques)". Mais un autre aspect est plus en phase avec le sujet abordé ici. L'IGAS souligne que "le dispositif de rémunération à l'acte n'intègre pas la notion de qualité", autrement dit, la prestation de service n'étant pas meilleure, ce dispositif est tout aussi arbitraire que celui des dépassements d'honoraires.

    La tarification à l’acte ou à l’activité (T2A) pose d’autres problèmes, que les hommes politiques préfèrent ne pas résoudre, alors que cette pratique tarifaire est responsable d’une course contre la montre, d’une multiplication d’actes de plus en plus courts, avec, pour résultat logique, moins de temps pris pour l'examen clinique, pour expliquer les mesures non médicamenteuses de prévention ou de soin, et plus d’ordonnances pour un oui ou pour un non. La prescription de 80% des psychotropes par les médecins généralistes, qui ne prennent pas le temps et/ou ne sont pas formés (ni payés !) pour écouter le patient, est une conséquence de ce modèle-là.

    Pharmacritique a repris l’analyse de Pierre Grimaldi, "L’arnaque de la T2A", dans le billet "Paiement à l’acte / T2A, conflits d’intérêts et non respect de la déontologie : on rentabilise et privatise en excluant pauvres et malades chroniques". Le conflit d’intérêts étant celui entre exercer une médecine de qualité ou faire de l’argent… Arnold S. Relman n’avait pas manqué de souligner à quel point encourager la cupidité – et dévaloriser la médecine générale par rapport à des spécialités hautement technicisées apportant des revenus confortables - débouche forcément sur des violations de la déontologie et sur une piètre qualité de soins (cf. l’excellent texte traduit par Pharmacritique ici : "Arnold S. Relman: Ethique et valeurs médicales dans un monde marchand où la santé n’est qu’un commerce parmi d’autres".

    Cet article de Viva Presse résume ce qu'en dit l'IGAS:

    "L’acte technique mieux rémunéré que l’acte clinique"

    "Les médecins libéraux, exerçant en ville ou en clinique, sont mieux payés quand ils réalisent des actes techniques plutôt que cliniques : ainsi, le revenu d’activité annuel moyen déclaré aux impôts par les radiologues atteint 168 000 euros, 155 000 pour les chirurgiens, 147 000 pour les anesthésistes. A l’inverse, il se monte à 79 000 euros pour les psychiatres et pédiatres, 73 000 pour les dermatologues et 71 000 pour les généralistes.
    Au sein même des spécialités, les disparités sont fortes : les 10 % de radiologues les mieux payés ont un revenu moyen de 273 000 euros contre 77 000 euros pour les 10 % les moins rémunérés.
    Le rapport souligne que, outre la tarification des actes, « ces fortes disparités inter et interdisciplinaires sont aussi le résultat de l’impact de dépassements d’honoraires ». En chirurgie, ces derniers représentent en moyenne 31 % des honoraires, 43 % en stomatologie. L’Igas souligne que les l’écart de rémunération entre spécialités est plus important en France que dans le reste de l’OCDE." La rémunération des médecins généralistes est plus faible que la moyenne européenne, la France n'arrivant qu'en 10ème place sur les 12 pays pris en compte.

    Négociations, zizanies, querelles de marchands de tapis et autres divisions délectables pour le pouvoir...

    Les annonces contradictoires liées aux diverses négociations tarifaires s’accumulent, une zizanie est artificiellement créée entre les revenus des médecins libéraux de ville et ceux hospitaliers, qui n’ont pas les mêmes charges, etc. La question de la revalorisation des actes des généralistes est noyée dans ces tirs aveugles dans toutes les directions. Les revenus des médecins sont comparés aux salaires de misère de la plupart des Français… Pas besoin d’être devin pour comprendre que ce chaos est organisé et vise à influencer l’opinion publique, afin de désolidariser le plus possible patients et médecins.

    La devise de Sarkozy – Bachelot est clairement Divide et impera. Il est certain que leur tâche est facilitée par les revendications traditionnellement corporatistes des médecins, et surtout des médecins libéraux. Chacun se bat pour sa paroisse, et, lorsqu’un lecteur médecin de Pharmacritique rêve d’une consultation chez le généraliste de l’ordre de 60 euros, il ne se pose pas la question de la pauvreté ambiante, du fait que les patients paient déjà de plus en plus de leur poche, qu’ils sont de plus en plus nombreux à renoncer à des soins faute de pouvoir se payer des mutuelles (et surtout des mutuelles performantes), de pouvoir payer des dessous-de-table (présents chez nous comme dans une république bananière, selon le rapport de Health Consumer Powerhouse, résumé dans cette note), enfin, faute de pouvoir payer les dépassements d’honoraires.

    Dépassements d'honoraires: rapport de l'IGAS de 2007, enquête du Parisien et texte de Martin Winckler

    Les dépassements d’honoraires ont par ailleurs fait l’objet d’un rapport de l’IGAS, présenté par Pharmacritique ici : "Les dépassements d'honoraires médicaux. L'égalité s'est perdue en route... Rapport de l'IGAS 2007".

    Regardons la dépêche d'APM International qui reprend les résultats de l'enquête du journal Le Parisien sur les revenus de 2005 d'une dizaine de grands pontes hospitaliers parisiens, qui exercent en secteur privé à l'hôpital public:  "80 stars dépassent les 100.000 euros brut par an parce qu'elles ont une forte activité privée et/ou que leurs tarifs sont très élevés", certains réduisant même leur activité publique "à la portion congrue". Le quotidien publie une liste nominative de 12 professeurs qui gagnent plus de 100.000 euros bruts par an dont trois gagnent entre 500.000 et 600.000 (...) Les trois médecins cités en haut de la liste 500.000 à 600.000 euros bruts en 2005 sont les Prs Bertrand Dufour (urologie, Necker), Maurice Mimoun (chirurgie esthétique, Rothschild) - ce dernier aurait dépassé la barre du million en 2004 -, et Thierry Flam (urologie, Cochin)

    Viennent ensuite les Prs Jean-Philippe Nordmann (ophtalmologie, Quinze-Vingts, établissement hors AP-HP), Marc Zerbib (urologie, Cochin), Jean-Noël Fabiani (chirurgie thoracique et vasculaire, HEGP), Rolland Parc (chirurgie générale et digestive, Saint-Antoine), Patrick Madelenat (gynécologie-obstétrique, HEGP), Bernard Debré (urologie, Cochin), Martin Housset (radiothérapie, HEGP), Michel Mathieu (chirurgie orthopédique, Cochin) et David Khayat (cancérologie médicale, Pitié-Salpêtrière)."

    Le rapport de janvier 2009 de l'IGAS rappelle lui aussi un certain nombre de réalités bien cachées: une enquête de la CPAM de Paris parmi les médecins libéraux de secteur 2 avait constaté que "le taux moyen de dépassement est de 366 %" par rapport au tarif de la Sécurité sociale. Et que près de 600 chirurgiens hospitaliers exerçant en privé à l'hôpital public pratiquent des dépassements d'honoraires qui atteignent 92.000 euros en moyenne... (En plus des revenus publics, bien entendu, et acquis avec le personnel et le matériel de l'hôpital public, contre une redevance dérisoire. Mais les fortes résistances corporatistes ont eu raison du verbiage gouvernemental, et ces chers - c'est le cas de le dire - chirurgiens ont fait pression en pratiquant une "grève du codage" qui a coûté des millions d'euros à la Sécurité sociale. Pertes mutualisées, profits privés, comme d'habitude. L'immobilisme est de mise. C'est curieux que Sarkozy ne monte pas au créneau pour le dénoncer, celui-là... Seul le prétendu immobilisme des malades est critiqué).

    Et voici quelques extraits du texte de Martin Winckler, "Tact et mesure", qui donnent à réfléchir sur les connotations sous-jacentes de scandales tels les dépassements d’honoraires ou les conflits d’intérêts, possibles et étendus en bonne partie à cause de l’autarcie médico-médicale que Pharmacritique n’a eu de cesse de dénoncer :

    "Attendre d’un médecin de fixer ses honoraires « avec tact est mesure » est une hypocrisie : le tact et la mesure n’ont rien de « naturels », ce sont des mots porteurs de valeurs de classe, des mots codés en usage dans la bourgeoisie la plus archaïque, et aussi arbitraires que le fait de poser les couverts de chaque côté de l’assiette, dans l’ordre centripète des plats qui seront servis.

    « Avec tact et mesure » est une expression qui présuppose que le médecin, de par son statut, de par sa fonction, de par son éducation, sait toujours agir de manière appropriée à l’égard des patients qui le consultent, non seulement par son comportement, mais aussi en fixant le montant de ses honoraires. Autrement dit, encore une fois, cela sous-entend que c’est au médecin de décider, et qu’il est le seul apte à le faire. C’est une valeur de classe dominante. (…)

    « Tact et mesure », expression archaïque, hypocrite et puant le XIXe siècle devrait, à mon humble avis, disparaître des codes. Le médecin doit appliquer les tarifs, un point, c’est tout. Et s’il est déconventionné, ou en honoraires libres, ces tarifs, il doit les afficher à l’avance, comme tout prestataire de services, les facturer et donner quittance au patient des sommes qu’il a reçues. Tout autre comportement - et en particulier la tarification fallacieuse, l’exigence d’un paiement en espèces sans reçu, les dessous-de-table et les « rallonges » pour convenance personnelle devraient être dénoncés systématiquement par les patients et sanctionnées immédiatement par la justice, par l’interdiction d’exercer et la condamnation pénale, comme le sont les agissements frauduleux d’un garagiste. (…)

    Il en est [des médecins] qui aiment leur métier et respectent les personnes. Il en est d’autres qui détestent l’un et les autres, et qui, sous prétexte de se « dédommager » de leurs insatisfactions professionnelles, de leurs frustrations personnelles, font payer sans vergogne ceux qu’ils sont censés servir. Et puis il en est qui, tout imbus de leur importance, pensent que c’est à eux de fixer ce qu’ils valent, en monnaie sonnante et trébuchante. Ce n’est pas de l’escroquerie - ils sont persuadés d’être dans leur bon droit - c’est, tout simplement, de la vanité.

    Mais soigner est un métier de relation et - sauf erreur de ma part - frustration, insatisfaction et vanité n’ont jamais été des qualités relationnelles et professionnelles."

    Une prime au mérite ? Incitation financière à la maîtrise comptable et à une pratique uniformisée de prescription, qui ne laisserait plus tellement de place à la liberté et à l’exercice de l’esprit critique face aux recommandations officielles et des sociétés savantes, dominées par les firmes

    Dans ce contexte de zizanies et de négociations en ordre dispersé, on voit apparaître une autre façon de brouiller les cartes : la prime au mérite pour les médecins généralistes – qui forment le gros des médecins traitants -, selon cette brève du Point : "Vers une prime au mérite pour les médecins généralistes ?"

    Ces incitations financières existent déjà aux Etats-Unis, et elles visent clairement la réduction du nombre d’examens et de médicaments prescrits, le choix des médicaments les moins chers et ceux pris en charge par les mutuelles, enfin, l’application d’un schéma uniformisé de traitement. Par exemple, telle patiente ne pourra obtenir une lettre de son médecin que pour le chirurgien du coin, alors que le meilleur est à 100km de là… Nous avons abordé partiellement cette problématique dans la note "Le désastre socio-économique de la santé américaine : résultat de la privatisation néolibérale. Marianne nous dit ce qui nous attend". Ou encore dans celle intitulée "Résultats de la privatisation de la santé et de l’assurance-maladie : 18 millions d’enfants états-uniens sans accès aux soins au moins pendant une période de l’année!"

    Et on a vu que, loin de diminuer, les dépenses de santé augmentent dans un tel système, y compris les coûts de la gestion administrative privée (cf. nos catégories "Privatisation de la santé", "Protection sociale en danger"). Puisque ces restrictions imposées aux médecins vont de pair avec les exigences de profit des assureurs dans un système livré à la privatisation. Et personne ne peut se tromper sur la direction prise par toutes ces mesures, n’en déplaise à Roselyne Bachelot, qui protestait contre les reproches de privatisation et affirmait vouloir, au contraire, renforcer le rôle de l’Etat à travers la loi HSPT (Hôpital, santé, patients et territoires), dont l’impact a été analysé par la Confédération des praticiens hospitaliers (cf. cette note)…

    Les incitations financières iront-elles dans le sens d’un meilleur rapport coût / efficacité ?

    Ces incitations financières pourraient avoir certains effets positifs. On peut effectivement se dire qu’encourager la prescription des génériques est une excellente chose, tout comme choisir les médicaments les mieux connus et les moins chers, tels les diurétiques thiazidiques en cas d’hypertension artérielle, lorsque le cas précis du patient s’y prête. Nous avons abordé en détail cet exemple de désinformation médicale de la part des firmes, reprise dans la pratique courante des médecins, dans la note "L’étude ALLHAT enterrée par les firmes, puisque les diurétiques thiazidiques traitant l’hypertension sont efficaces et bon marché".

    Si les autorités sanitaires revenaient sur le retrait du marché de la chlortalidone (Hygroton), antihypertenseur trop bon marché pour être profitable, voilà qui serait une preuve de volonté d’optimiser la qualité des soins, par exemple à travers des délégués de l’assurance-maladie (DAM) qui iraient présenter le traitement par diurétiques thiazidiques comme étant à la fois le meilleur et le plus efficace, du moins pour certains sous-groupes de patients hypertendus. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. De telles initiatives de visite académique (ou de visite par les DAM) – dont Pharmacritique a expliqué l’objet, les objectifs et les intérêts dans ces notes – sont nécessaires, puisqu’on voit avec l'exemple des antihypertenseurs que la portée des analyses de la revue Prescrire reste très limitée : à défaut de la chlortalidone, Prescrire recommande l’Esidrex (hydrochlorothiazide), mais qui la suit?

    L’issue la plus probable : inégalités creusées, restrictions arbitraires, logique financière dominant le rapport de soins et altérant sa qualité

    Mais d’autres mesures dans ce système de dissuasion appelé pompeusement "prime au mérite" seront purement restrictives et aboutiront à agrandir encore plus le fossé existant déjà entre les patients qui peuvent se faire soigner par les meilleurs spécialistes, dans les meilleurs centres, et ceux qui se voient contraints de se conformer aux restrictions, que ce soit pour des raisons de CMU non acceptée, de refus du médecin traitant d’adresser les patients à tel ou tel spécialiste, etc.

    A condition de remplir des objectifs précis comme la prescription de certains médicaments, les vaccinations contre la grippe ou, par exemple, le dépistage du cancer du sein, le praticien signant un contrat d'amélioration des pratiques de prescription et de prévention [avec l’assurance-maladie] pourrait toucher une prime annuelle en plus de ses honoraires, de l’ordre de 7 euros par patient, et ce dès le mois de mars. "[L]e praticien atteignant tous les objectifs fixés toucherait 5.600 euros annuels. Le nombre de patients de certains professionnels allant jusqu'à 1.200, la prime de ces praticiens pourrait en théorie dépasser les 8.000 euros."

    Cela signifie promouvoir les mammographies et le dépistage du cancer de la prostate, dont on sait pourtant qu’ils sont souvent contre-productifs, comme l’a rappelé Pharmacritique dans certaines notes rassemblées sous la catégorie "Cancer, industrie du cancer". Cela signifie promouvoir les ostéodensitométries et prescrire tout ce qui est recommandé par des autorités sanitaires, dont les experts sont pourtant loin d’être exempts de conflits d’intérêts… Prescrire le Gardasil ou le Cervarix; les inhibiteurs de la cholinestérase (Exelon, Aricept, Reminyl) et la mémantine (Ebixa) dans la maladie d’Alzehimer, dont on sait qu’ils n’ont pas d’effet; prescrire des traitements contre l'ostéoporose et des statines en prévention primaire ; réduire le nombre et la durée des arrêts de travail ; prescrire de moins en moins en ALD, de façon à transférer le coût sur les mutuelles… Et ainsi de suite.

    La prime au mérite aux Etats-Unis. Aïe...

    Regardons de nouveau ce que donne ce système d’incitations financières à la restriction (financial incentives) là où il est appliqué. Ainsi, aux Etats-Unis, nous assistons à une dégradation sans précédent de l’aspect relationnel dans le rapport de soin, avec une absence de confiance de plus en plus marquée et des frustrations à la fois du côté des patients et du côté des médecins. Nous avons abordé ces aspects dans les notes "Le courant ne passe plus entre médecins et patients aux Etats-Unis. Principale cause : la gestion comptable de la médecine" et "L’incompréhension entre médecins et patients : une situation dramatique et qui ne cesse d’empirer".

    Quand la logique comptable domine, mais ne touche que les pauvres au profit des riches (assureurs, laboratoires, grands pontes de la médecine gagnant des millions dans le secteur public en hôpital prive et comme pantins du pharmacommerce, prêts à vendre même des maladies inventées, etc.), l’humanité souffrante et/ou frustrée dans sa liberté se rebelle et se défoule comme elle peut. La médecine, bientôt un métier invivable ? Il se peut qu’on y arrive, surtout si les médecins continuent à n’avoir que des revendications corporatistes.

    Peut-on continuer à accepter que les médecins aient, selon les mots de l’IGAS, "un système de rémunération largement déconnecté des activités et des résultats"? "Les résultats", la "qualité" - ces mots abstraits désignent quelque chose de bien concret: notre santé à nous, usagers. L'application ou non de traitements efficaces qui mènent à une amélioration, au fameux "bénéfice clinique", et pas seulement à un bénéfice financier. Pourquoi accepterait-on qu'on rémunère de la même façon les médecins les plus mauvais et les meilleurs?

    C'est une autre façon de les déresponsabiliser, comme lorsqu'on ne leur demande jamais de rendre compte de leurs erreurs et qu'ils se cachent derrière un prétendu statut "d'art" (sic) de la médecine. Soit dit entre nous, ils ne revendiquent pas le statut d'artiste quant à la rémunération, sachant que la plupart des artistes crèvent la dalle. Non, le point de vue est sélectif, comme lorsqu'ils excluent les usagers de tout cela. Martin Winckler disait très bien en quels termes il faut percevoir un médecin qui se prend pour le seul apte à savoir, et cela s'applique bien entendu aussi en dehors des tarifs...

     
     
    http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2009/02/05/tarifs-revenus-et-salaires-des-medecins-selon-l-igas-prime-a.html

     


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