• Qu’est-ce que le « Projet censuré » ?

    Les nouvelles les plus importantes censurées par les multinationales de presse aux Etats-Unis

    Le Réseau Voltaire débute la publication en feuilleton d’articles primés aux Etats-Unis par le centre d’études de l’Université Sonora State (Californie), « Projet censuré ». Notre collaborateur Ernesto Carmona, secrétaire exécutif de la Commission d’enquête de la Fédération latino-américaine des journalistes (FELAP) sur les attentats commis contre des journalistes, présente ici le sens et l’importance de cette recherche.



    Qu’est-ce que le « Projet censuré » ?




    Pour mieux comprendre comment est né et s’est développé le « Projet censuré » aux Etats-Unis, il faut remonter un peu en arrière, plus exactement aux temps du fameux scandale du Watergate, qui a abouti à la démission forcée du président Richard Nixon, en 1974. Cet épisode largement controversé a conduit de nombreux citoyens états-uniens à soupçonner que l’information véridique leur était cachée. Le professeur Carl Jensen, de l’université Sonora State (Californie) fut alors un des champions de l’incrédulité. Il mobilisa ses connaissances de sociologue pour enquêter pour son compte sur les réalités qui avaient donné lieu au scandale du Watergate. Tout indiquait que le gouvernement républicain avait dirigé une opération d’espionnage contre le siège du Parti démocrate, au Centre d’affaire du Watergate, à Washington D.C.

    Tout comme le président du Guatemala a découvert tout récemment que sa maison et ses bureaux étaient surveillés à l’aide de micros et de caméras cachés, les démocrates de Washington découvrirent que cinq « plombiers » en apparence innocents étaient des espions au service de Nixon et de la Maison-Blanche. Ils n’avaient posé que des micros parce que les caméras vidéo miniaturisées n’avaient pas encore été inventées.
    Le 30 avril 1973, le président Nixon reconnut la responsabilité partielle du gouvernement et destitua les fonctionnaires les plus compromis, mais l’année suivante, le 9 août 1974, il dut abandonner la présidence. Pourtant, malgré l’ampleur du scandale et l’avalanche de best-sellers publiés alors, les grands médias ont continué de jeter un voile pudique sur les nombreuses informations qu’ils détenaient.

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    Carl Jensen, professeur émérite de sociologie des médias à l’université Sonora State de Californie, fondateur de « Projet censuré »
    Nombreux étaient les Etats-uniens qui soupçonnaient la grande presse commerciale de ne pas dire toute la vérité. A l’époque, le chercheur universitaire Carl Jensen se mit à travailler, avec un petit groupe d’étudiants et de professeurs de la faculté de sociologie de son université sur les nouvelles les plus significatives que la « grande presse » [1] avait cachées aux citoyens de la nation.

    C’est ainsi qu’est né le Projet Censuré, dont le premier rapport a été rendu public en 1976. A ce jour, une équipe d’étudiants et de chercheurs continue de s’acquitter de cette tâche titanesque et importante, mue par la conviction que la société civile doit être informée de ce que lui cache la grande presse commerciale, au nom d’intérêts déterminés. Plus récemment, le Projet Censuré a choisi de faire appel à la coopération de citoyens anonymes qui participent, chaque année, à la sélection, parmi plusieurs centaines de « grandes nouvelles censurées », des vingt-cinq articles journalistiques les plus révélateurs. Jensen a pris sa retraite, mais il fait encore partie du jury de sélection. Le projet est aujourd’hui dirigé par le sociologue Peter Phillips.


    Le Projet Censuré est lui aussi… censuré

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    Peter Phillips, professeur de sociologie des médias à l’université Sonora State de Californie, actuel directeur du « Projet censuré ».
    Le Projet Censuré publie tous les ans un livre d’environ 500 pages qui aborde des thèmes de la plus haute importance à l’échelle mondiale, ceux-là même que les pouvoirs impériaux entendent soustraire à l’attention de l’immense public consommateur d’informations. Si une nouvelle ne paraît pas dans les grands médias des Etats-Unis, on ne la trouvera pas non plus dans le système mondial de l’information contrôlé par les transnationales de l’information qui répondent aux intérêts de Washington et de ses alliés. De grands quotidiens comme The New York Times et The Washington Post, des stations de radio comme Clear Channel Communications, et de télévision comme CNN et Fox News, ainsi que les principales agences de presse, forment une toile médiatique universelle qui a le pouvoir de décider de quelles banalités doit être informée la population de la planète et des faits cruciaux qu’elle doit ignorer.

    Les nouvelles que les grands groupes médiatiques des Etats-Unis ont décidé d’escamoter sont aussi dissimulées aux citoyens du monde, ne serait-ce que par l’omission choisie par les grands monopoles de la presse et de la télévision qui exercent le contrôle de l’information à travers le monde. Ce qui n’a pas pu sortir sur CNN ou d’autres grandes chaînes d’information ne sortira pas sur les chaînes des autres pays, y compris celles de notre tiers monde ; c’est pourquoi la censure et la désinformation atteignent, pour des motifs différents, des pays comme Cuba, le Venezuela, la Bolivie, l’Equateur et bien d’autres qui souhaiteraient sans nulle doute accéder à ces informations mais n’ont pas le moyen de les connaître ni de les recevoir tant qu’elles ne sont pas fournies par les systèmes mondiaux d’information.

    Le sociologue Peter Phillips estime qu’« aux Etats-Unis, la propriété des médias se concentre entre si peu de mains que les nouvelles compromettant les puissants ne sont pas divulguées. L’équipe qui dirige le Projet Censuré rassemble chaque année des centaines de « nouvelles censurées » par les grands médias, mais publiées dans des médias indépendants, de petites publications, des sites Web, des émetteurs de radio, des journaux syndicaux, des publications étrangères, etc.

    Le processus de sélection et de vérification s’étend sur une année académique. Plusieurs jurys successifs choisissent les 25 travaux journalistiques qui, une fois préparés pour publication dans le livre-rapport annuel, sont mis à jour par les auteurs. Il s’y ajoute une synthèse des travaux ayant mérité une « mention honorable ».
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    Benjamin Frymer, maître de conférence en sociologie des médias à l’université Sonora State de Californie, membre du « Projet censuré »

    Toutefois, on trouve de moins en moins d’allusions, dans la presse, à ce travail de recherche. Un journaliste de télévision autrefois célèbre, Walter Cronkite, en arriva à affirmer, en 2003, que « le Projet censuré est une des organisations qu’il nous faut écouter, parce qu’elle veille à ce que nos journaux et nos grands médias pratiquent un journalisme éthique et prudent ». Selon Phillips, le New York Times n’a jamais fait mention du Projet censuré. « Nous avons eu une seule fois l’honneur du Chicago Tribune parce qu’il y a deux ans, avant le décès de la célèbre journaliste Moly Ivins, elle avait commenté notre travail dans sa colonne habituelle. Le journal local de notre région californienne, qui est aussi la propriété du New York Times, a publié récemment, de mauvaise grâce, la liste de nos nouvelles… dans la rubrique nécrologique. Nous avons eu une seule fois les honneurs de la première page dans le journal régional lorsque nous avons publié les réflexions d’un physicien qui démontrait que l’immeuble n° 7 annexe aux tours jumelles ne pouvait pas s’être écroulé pour cause d’incendie lors des attentats du 11 septembre 2001.Naturellement, l’article était foncièrement négatif », ajoute Phillips [
    2]

    Selon Phillips, « les médias cmmerciaux des Etats-Unis sont de la simple propagande, de la première à la dernière ligne, et se refusent à enquêter sur les pires hypocrisies qui se manifestent dans notre pays, comme les fraudes électorales de 2000 et de 2004, ou les 1,2 million d’Irakiens qui ont été tués depuis l’occupation, ou l’augmentation de 300 % des bénéfices tirés de l’occupation de l’Irak par des entreprises comme Lockheed Martin Corporation, et les profits juteux que des transnationales comme Halliburton (pour n’en citer qu’une) tirent de la guerre.

    Censure ou mensonge

    Non seulement les grands médias taisent certaines nouvelles, mais ils s’appliquent à déformer les événements jour après jour. Leur but est de tenir l’opinion publique dans l’ignorance ou de lui inculquer des idées fausses à coups de fausses nouvelles. Par exemple, la Géorgie a été transformée de pays agresseur en pays agressé, après l’échec de sa tentative d’annexion par la force de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, le 8 août 2008, avec le soutien secret de l’OTAN et des Etats-Unis, alors que le monde entier avait les yeux rivés sur les Olympiades de Beijing.

    Les actes des gouvernements du Venezuela, de Cuba, de Bolivie, d’Equateur et d’autres pays sont déformés systématiquement. Le chercheur états-unien Justin Delacour affirme qu’« après avoir révisé les pages d’opinion des vingt-cinq journaux les plus importants des Etats-Unis sortis pendant les six premiers mois de 2005, on constate qu’environ 95 % des articles portant sur la politique du Venezuela sont clairement hostiles au président démocratiquement élu de ce pays, Hugo Chavez Frias ».
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    Ernesto Carmona, secrétaire exécutif de la Commission d’enquête de la Fédération latino-américaine des journalistes (FELAP) sur les attentats commis contre des journalistes, est responsable en Amérique latine de « Projet censuré ».
    Il ajoute que « les pages d’opinion citées présentent le président du Venezuela comme un démagogue et un autocrate et défigurent les résultats de la politique intérieure et extérieure de son gouvernement. Ces articles omettent tout bonnement que le gouvernement du Venezuela bénéficie d’un solide soutien populaire, comme le prouve la victoire écrasante de Chavez au référendum présidentiel d’août 2004 et d’autres enquêtes plus récentes. On ne publie pratiquement jamais les commentaires d’analystes qui sympathisent avec les politiques du gouvernement Chavez de massification de l’éducation, de la santé, de subvention des denrées alimentaires, de micro-crédits accordés aux secteurs pauvres du pays. » [3]

    La presse états-unienne ignore et déforme l’histoire réelle des cinq Cubains (connus à l’échelle internationale comme « Les Cinq » ou « The Five »), emprisonnés depuis plus de dix ans sous une fausse accusation d’espionnage, sans que les chefs d’accusation aient été prouvés ni qu’un seul élément du dossier démontre qu’ils aient mis en danger la sécurité de l’Empire. Ce sont bel et bien des prisonniers politiques, et ils sont en prison pour avoir infiltré la mafia terroriste du Sud de la Floride, afin de réunir de l’information sur leurs plans d’agression et de sabotages contre Cuba, comme les attentats à la bombe contre des hôtels accueillant les touristes étrangers. Autrement dit, les Cinq sont des combattants antiterroristes sanctionnés dans un pays qui voudrait se faire passer pour le champion du monde de la guerre contre le terrorisme et qui, sous ce prétexte, légitime la torture des prisonniers et envahit l’Afghanistan et l’Irak.
    Dans leur ouvrage La fabrication du consentement [
    4] Noam Chomsky et Edward S. Herman indiquent que la propriété privée pose une sorte de filtre entre les événements et leur publication dans les médias, ceux-ci cherchant avant tout à augmenter leurs profits, à protéger le marché capitaliste, à éviter toute offense aux puissants et à cultiver l’incrédulité face à toute presse indépendante, rappelle Phillips. « Le panorama actuel a changé par rapport à celui que brossaient ces deux auteurs il y a vingt ans : les vingt grands groupes qui possédaient les médias sont maintenant dix. Les directeurs des médias peuvent se réunir dans un petit salon : il s’agit de 180 personnes, au total, qui influencent toute la gamme des médias nationaux », ajoute le sociologue. [5]

    Phillips signale que « les directeurs et les propriétaires des médias partagent leur identité avec les puissants. Leur idée de ce qui fait la nouvelle est déterminée par un arrière-plan culturel, et ils partagent le même point de vue sur ce qui est ou n’est pas une nouvelle. Les journalistes, quant à eux, écrivent pour être publiés, pour sortir à l’antenne ou sur les ondes de la télévision. Si leur point de vue ne coïncide pas avec celui des propriétaires, leurs travaux aboutiront aux oubliettes et les portes des médias, des grands médias des Etats-Unis, leur seront irrémédiablement fermées.


    Documents joints Auteurs, traduction, source
     Auteurs Ajouter {!traduction} à boucle article lors du passage à Spip 1.8.2 Ernesto Carmona
    Journaliste et écrivain chilien. Administrateur du Conseil des journalistes du Chili. Secrétaire exécutif de la Commission d’enquête sur les attentats contre les journalistes, Fédération latino-américaine des journalistes (CIAP-FELAP).

    Traduction Ajouter {!traduction} à boucle article lors du passage à Spip 1.8.2 Source Ajouter {!traduction} à boucle article lors du passage à Spip 1.8.2
    ________________________________- PS
    (A suivre : « Plus d’un million d’Irakiens tués sous l’occupation US », une enquête primée par Projet censuré en 2009)
    Notes

    [1] Nous entendons par « grande presse » les conglomérats de quotidiens, revues, stations de radio et chaînes de télévision qui formaient alors le système d’information des Etats-Unis. La propriété en était moins concentrée qu’aujourd’hui, mais en fin de comptes, les mêmes compagnies qui ont fusionné au fil de ces vingt dernières années pour former les dix méga-conglomérats ont fait de l’information une branche de l’industrie des loisirs, au même titre que les revues sportives, la production de films, la diffusion en salle de cinéma. Les grands quotidiens, les stations de radio et les chaînes de télévision en font partie.
    [
    2] Colloque avec Peter Phillips, Institut international de journalisme « José Martí », 14 mai 2008, La Havane, Cuba.
    [
    3] Justin Delacour, « Existe-t-il un lien entre le gouvernement et la presse des Etats-Unis ? » Ministère du Pouvoir populaire pour la communication et l’information, mars 2008, Caracas, Venezuela.
    [
    4] Manufacturing Consent : The Political Economy of the Mass Media, par Edward S. Herman et Noam Chomsky (Vintage, 1998). Version française : La fabrication du consentement : De la propagande médiatique en démocratie (Agone, 2008).
    [
    5] Conférence de Peter Phillips, Institut international de journalisme « José Martí », 12 mai 2008, La Havane, Cuba.


    http://www.voltairenet.org/article163974.html



    http://www.alterinfo.net/Qu-est-ce-que-le-Projet-censure_a42481.html





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  • Comment la CIA pénètre nos médias.

    Maxime VIVAS


    Est-il permis, sans se voir clouer au pilori des « conspirationnistes », de dire que les consommateurs de la « grande » presse française devraient réfléchir à ce qu’ils vont lire ici ?

    Que sait-on (de sources sûres) de l’infiltration de nos médias par la CIA ?

    Prenons le cas d’une richissime ONG que j’ai étudiée de près depuis quelques années et qui inonde les médias français d’un millier de communiqués par an, informations qui seront reprises, souvent sous forme de coupé-collé. Ainsi va se façonner l’opinion française, rendue méfiante à l’égard des pays dont les choix politico-économiques dérangent l’Oncle Sam.


    Mais d’abord, laissons la parole à des témoins peu suspects d’imprégnation marxiste :

    « La CIA contrôle tous ceux qui ont une importance dans les principaux médias. »
    William Colby, ancien directeur de la CIA.

    « On trouvait des journalistes pour moins cher qu’une bonne call-girl, pour deux cents dollars par mois. »
    Un agent de la CIA, sur le recours aux journalistes pour propager des articles de la CIA.
    « Katherine The Great », de Deborah Davis, Sheridan Square Press, 1991.

    « Les Etats-Unis et l´Union européenne contrôlent 90% de l´information de la planète ; sur les 300 principales agences de presse, 144 ont leur siège aux Etats-Unis, 80 en Europe, et 49 au Japon. Les pays pauvres, où vit 75% de l´humanité, possèdent 30% des journaux du monde. »
    Ana Delicado (journaliste), « Les médias racontent un seul monde, sans le Sud ». In : Agence internationale d’informations Argos, 28 novembre 2004.


    Et enfin un mot du journaliste New Yorkais John Swinton qui, le 25 septembre 1880, refusa de porter un toast à la liberté de la presse et s’en expliqua ainsi :

    « Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! » (Cité dans : « Labor’s Untold Story », de Richard O. Boyer and Herbert M.Morais, NY, 1955/1979).

    L’ONG que j’ai étudiée s’appelle Reporters sans frontières. Peut-on mesurer son indépendance à l’égard des USA et des entreprises états-uniennes chargées d’intoxiquer l’opinion mondiale ? Voici quelques éléments qui conduisent à répondre par l’affirmative.


    Au moment où cet article est rédigé (30 août 2009), les comptes de RSF pour l’année 2008 ne sont toujours pas connus, en violation de la loi relative aux organisations reconnues d’utilité publique. Cependant, deux rubriques du site Internet de RSF sont intéressantes. L’une est intitulée « Comptes 2007 » et la seconde « Agir avec nous ».


    Dans la première, nous lisons : « Les entreprises qui aident Reporters sans frontières sont principalement Sanofi aventis et la CFAO, tandis que la liste des fondations privées contient la Fondation Soros, le Center for a Free Cuba, la National Endowment for Democracy, le Sigrid Rausing Trust, la Overbrook Foundation et la Fondation de France ».


    Dans la seconde, à la sous-rubrique : « Les entreprises partenaires des actions et des campagnes de Reporters sans frontières » et dans le chapitre « Les Fondations », nous trouvons : La Fondation Ford, la National Endowment for Democracy (NED), l’Open Society Institute et enfin Sigrid Rausing Trust sur laquelle on est mal renseignés (appel aux lecteurs futés !) mais dont RSF nous dit qu’elle « soutient les activités de Reporters sans frontières pour défendre la liberté de la presse et faire reculer la censure au Maghreb, au Moyen-Orient et en Iran ». Pas en Colombie, au Mexique ou au Pérou, les potes des USA, donc.


    Regardons ensemble ce que sont les sponsors étrangers de RSF :

    La fondation Soros,
    Le Center for a free Cuba (CFC),
    L’Open Society Institute (de Soros, cité plus haut),
    L’overbrook Foundation,
    La National Endowment for democracy (NED),
    La Fondation Ford.


    Pour faire court, je renvoie le lecteur au livre « Les Etats-Unis de mal empire » (Danielle Bleitrach, Viktor Dedaj, Maxime Vivas) et à mon livre « La face cachée de reporters sans frontières. De la CIA aux Faucons du Pentagone » (les deux sont publiés par Aden Editions) pour ce qui est de la NED et du CFC. Les liens quasi-directs de la NED avec la CIA y sont irréfutablement démontrés, voire confessés par des responsables de ce sponsor. Le CFC a pour mission de renverser le gouvernement cubain.


    Voyons les autres, dont on a peu parlé à ce jour :


    Soros et son Open Society Institute.

    George Soros est partenaire du célèbre Carlyle Group, nid de Républicains et d’anciens membres de la CIA, dont l’un, Frank Carlucci, en fut le sous-directeur. Soros a sauvé George W. Bush de la faillite quand ce dernier dirigeait une société de prospection pétrolière. On ne compte plus les pays où l’Open Society Institute est intervenue (avec succès), en Amérique latine et en Europe de l’Est, pour favoriser la mise en place des dirigeants pro-états-uniens.


    L’overbrook Foundation

    Pendant la guerre froide, pour contenir l’influence des Soviétiques, la CIA avait créé Radio Free Europe qui émettait en direction des pays de l’Est.

    Parmi les promoteurs de cette radio, on trouvait un certain Frank Altschul.

    Parallèlement, afin de préparer son opinion publique à une éventuelle intervention contre le bloc socialiste européen, l’Administration états-unienne avait organisé une opération d’intoxication médiatique sur son propre territoire. Une organisation prétendument formée de citoyens apolitiques (The Committee on the Present Danger) fut créée à cet effet.

    Parmi ses principaux animateurs, figuraient Frank Altschul et William J. Donovan.

    Qui est William J. Donovan ? Un officier états-unien qui, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, avait fondé l’OSS (Office of Strategic Services) l’ancêtre de la CIA (Central Intelligence Agency). Pendant la guerre, il dirigea les services secrets US.


    L’OSS forma les futurs directeurs de la CIA. Parmi eux : William Casey. C’est sur recommandation de ce William Casey que la NED a été fondée par l’Administration Reagan au début des années 1980.

    Mais revenons un instant sur ce Frank Altschul qui travailla à Radio Free Europe pour la CIA avec William Donovan, futur chef des services secrets US et fondateur de l’OSS, l’ancêtre de cette CIA dont un directeur fut William Casey, instigateur de la NED, paravent de la CIA. Frank Altschul est aussi le fondateur d’« Overbrook Fondation », ce nouveau sponsor de RSF.

    La Fondation Ford.

    Le 20, puis le 25 août 2006, j’adressai à Robert Ménard, deux mails dans lesquels je l’invitais à souscrire à ses obligations légales en répondant à un certain nombre de mes questions. Par exemple, je demandais si, outre la NED dont les subventions sont affichées et le CFC (dont les subventions ont été cachées plusieurs années) RSF avait d’autres sponsors US. Ménard me fit répondre par Jean-François Julliard, aujourd’hui patron de RSF : « … nous avons fait une demande auprès de la Fondation Ford qui a été refusée. Par ailleurs, nous avons reçu pour l’année 2006 une dotation de 30 000 dollars de la Fondation Overbrook (première dotation). Et en 2003 de la Fondation Real Networks (26 000 euros, dotation qui n’a pas été renouvelée). C’est tout pour les Etats-Unis ».


    On voit aujourd’hui que la demande à la Fondation Ford a été renouvelée avec succès et ce, après la publication de mon livre, lu attentivement à RSF (Robert Ménard le critique à trois reprises dans son livre « Des libertés et autres chinoiseries » (Robert Laffont)). Or, que révélais-je dans mon livre ? Ceci que j’ai cueilli sous la plume d’Alain-Gérard Slama dans le mensuel « Lire » de mai 1995 : «  Raymond Aron raconte, dans ses Mémoires, son embarras lorsqu’il découvrit, à la fin des années 60, que le Congrès pour la liberté de la culture, officiellement financé par la fondation Ford et par quelques crédits européens, et dont il était un des phares, était soutenu, en coulisse, par la CIA. Pour un mouvement international censé réunir, en totale indépendance, la fleur de l’intelligence occidentale contre le stalinisme, et dont les revues Liberté de l’esprit et surtout Preuves, furent, en France, le bras séculier, on se serait passé de la caution. »


    Presque cinquante ans plus tard, et alors qu’il n’est plus possible d’être trompé, RSF recherche à deux reprises cette caution et finit par l’obtenir.

    Le 6 avril 2006, en réponse à une interview que j’avais donnée la veille au quotidien Métro, RSF nia toutes les subventions états-uniennes (qui étaient pourtant affichées sur son site) et me menaça d’un procès. Pourquoi le fit-elle si ces sponsors étaient avouables ?

    Mon lecteur en aurait-il une petite idée ?


    Maxime Vivas.


    PS. Les informations ci-dessus (dûment vérifiées) sont en partie puisées dans les deux ouvrages cités publiés par Aden Editions.


    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/Comment-la-CIA-penetre-nos-medias.html


    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=10751

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  • Elkabbach, wikipedia


    Jean-Pierre Elkabbach en 1991 Presse
    publié par roland (webmaster) Avant-hier 15H14 

    Parce qu'un beau jour, il faudra bel et bien en finir avec la vermine à cartes de presse qui infeste les rédactions et régurgite à longueurs de colonnes, de temps d'antenne et de blogs à la con, les même saloperies et mensonges en tout genre déguisées en "informations". Oui, bel et bien en finir avec cette caste de pisse-copies aux ordres dont la seule activité concrète et de se mettre au service des pouvoir avec une servilité et une bassesse qui feraient honte à des gorets, puisque ceux-ci aussi se roulent certes dans la fange mais n'ont pas la prétention de faire semblant d'être objectifs dans leur crasse. Un porc est infiniment plus respectable qu'un journaliste, et en plus on peut le manger ; alors que même si il n y avait plus d'autre nourriture et que comme dans La route on était acculé à la déchirante nécessité de se nourrir de ses semblables, personne ne voudrait goûter de journaliste, de peur d'en mourir d'infection foudroyante.

    Et c'est qu'en plus ils ont la dégueulasse prétention de se prétendre majoritairement "de gauche", ces cloportes ! Mais de quoi on parle, là ? "De gauche", les vers de terre qui applaudissent à toutes les "réformes" néolibérales ? "De gauche", en soutenant les traités européens qui avalisent l'étranglement de tous par la dictature de la rentabilité ? "De gauche", ce mépris de classe même pas dissimulé qui s'étale partout ? "De gauche" le soutien indéfectible à la bourgeoisie contre le reste de la population ? La "gauche" en version solférinesque, celle qui trahit et finit par se persuader de ses propres mensonges, la "gauche" qui rampe en quémandant des places et des prébendes, la "gauche" qui ne sait même plus ce que ça signifie d'être vraiment de gauche et se permet de donner des leçons de morale quand elle a mise toutes ses vestes en lambeaux à force de les retourner frénétiquement. La voilà, la "gauche" de la vermine journalistique, une caution morale pour faire oublier sa misérable lâcheté et se faire croire à soi-même qu'on a un rôle "citoyen" alors que la démocratie n'a jamais été autant mise en danger que par l'action corrosive des nuisibles médiatiques.

    Quant à cette sous-espèce que constitue cette insulte vivante au genre humain qu'est le journaliste "de droite", il n'existe plus de mots pour qualifier son inqualifiable obscénité. Le vocabulaire s'exténue à chercher en vain des mots assez forts pour tenter de nommer l'abjection qui le constitue, il faudrait inventer des vocables spécifiques, un langage exprès rien que pour lui, ce qui aurait également l'avantage non négligeable d'immédiatement le désigner à la vindicte populaire : "Regardez ! Là ! un ***** !!!", et celui-ci de fuir la tête baissée pour échapper aux briques qu'on lui lancerait au visage. Un journaliste de droite, c'est ce qui justifie sans cesse la domination, c'est ce qui défend l'indéfendable en le faisant avec un enthousiasme jamais démenti, c'est ce qui fait tourner les têtes dans d'autres directions pour faire oublier que le véritable ennemi, c'est précisément celui qui fait le chèque mensuel du journaliste de droite. Le journaliste de droite est un propagandiste décomplexé du pouvoir, il le sait et il aime ça, et il en redemande parce cette place est la plus confortable et rentable qui soit, tout en oubliant jamais de se faire passer pour une victime de la "bien-pensance" en pleurant à chaudes larmes sur les complaisants plateaux-télé qui l'invitent avec délectation ; à ce titre, le journaliste de droite ne peut prétendre au titre d'être humain normal, c'est une chose. Et une particulièrement gluante, qui plus est.

    Tous les jours, et : tous. Les. Jours, les journalistes corrompent la réalité, déforment les fait, ne présentent que la version des évènements qui vont correspondre à la volonté des propriétaires des médias. Regarder un journal télévisé en y cherchant des parcelles d'informations à peu près objectives au prix d'une analyse permanente du flot de conneries qui vous déferlent dessus est devenu un effort intellectuel tellement violent qu'on a envie de se rouler en boule dans un coin en suppliant que ça s'arrête. Sauf que ça ne s'arrête jamais. Jamais. Jamais...

    Et les médias mentent.
    Ils mentaient avant.
    Ils mentent toujours.
    Et vont mentir de plus en plus.
    Puisque non seulement il n y a aucune raison qu'ils s'arrêtent mais que tout les encourage à continuer de plus belle.
    Pendant 24 heures, Chavèz a été accusé d'avoir prétendu que c'était les États-Unis qui étaient responsables du tremblement de terre en Haïti. Ce n'est qu'après qu'elle ait fait le tour de la planète en ayant été reprise sans aucune vérification, de personne et nulle part, qu'on s'est enfin avisé que cette "information" était fausse de bout en bout. Mais qu'importe : le mal était fait et restera dans les consciences que si Hugo Chavèz ne l'a en effet pas dit, il aurait très bien pu le dire...
    Manière de préparer les consciences à la "libération" du Vénézuéla par des militaires "démocrates" à peine soutenus par la CIA, un beau jour ? De toutes façons, énième tentative de discrédit de tout ce qui ose se dresser contre ce néolibéralisme qu'aucun journaliste "responsable" n'aurait l'impolitesse de vraiment remettre en question.

    Pour d'autre exemples, voir le billet de
    Rue-affre (via Agnès) qui résume tout le bien qu'on peut penser de nos journaputes.

    Les journalistes sont payés. Payés par les gens qui possèdent la cuvette où ils vomissent, que celle-ci soit en papier ou en pixels. Les gens qui ont acheté la cuvette sont très riches, vraiment très très riches, et ils ont très envie que ça continue. Ils n'ont donc, et mettons nous à leur place, aucun, aucun intérêt à ce que leurs employés émettent des opinions en direction des populations qui pourraient aller dans le sens contraire à cette visée d'enrichissement exponentiel. Ils ont même franchement envie de convaincre le plus grand nombre qu'il est utile et urgent et bien et bon qu'ils s'enrichissent, et de leur point de vue quoi de plus normal ? C'est eux qui paient, après tout.

    Et le journaliste sait qu'il ne recevra son chèque que si il obéit à ce que son employeur lui demande. Ce qu'il ne voit même pas comme de la prostitution, d'ailleurs, puisque son parcours cadet de la bourgeoisie/Science-Po/école de journalisme l'a depuis lurette converti aux charmes austères de l'économie de marché ; pourquoi diable remettraient-il en question ce qu'on lui a toujours explicité comme naturel et normal ? Hein ? Franchement ? Donc, le journaliste dit, en le pensant très sincèrement par ailleurs, que le Marché : c'est bien. Que la gauche : doit s'adapter à ces réalités. Que prétendre le contraire : c'est du totalitarisme. Que les "réformes" : sont dures mais nécessaires. Que le racisme : c'est mal. Mais que l'immigration : pose des questions.
    24 heures sur 24/7 jours sur 7/365 etc...

    Le journaliste est un complice ses saloperies faites par ses employeurs. Il est complice du marchand d'armes et du bétonneur et du financier. Il a une responsabilité directe dans l'acceptation d'un monde où les armes sont le meilleur produit d'exportation de la France, où des ouvriers meurent sur des chantiers de BTP parce que les mesures de sécurité coûtent trop cher, où des parasitent spéculent jusqu'à la démence pour ruiner des économies nationales. Il est complice et coupable parce qu'il offre de la respectabilité à des bouchers et construit une réalité qui n'a plus q'un rapport très lointain avec ce monde dans lequel nous vivons. Il fabrique du mensonge et il est payé pour ça : il est complice et coupable, qu'on ne l'oublie jamais.

    Il ne suffira pas de renationaliser TF1 ou de virer Joffrin à coup de pompes dans train : il faudra en finir avec les "journalistes", prendre des mesures de salubrité publique pour briser définitivement cette caste réactionnaire qui se dresse contre la population et lui explique à quel point elle doit aimer son asservissement aux puissances d'argent.

    Et il serait bel et bon en vérité que le NPA commence à montrer l'exemple en arrêtant d'inviter systématiquement à nos boums des gens qui n'y viennent qu'avec le seule intention de nous nuire, n'est-ce pas Sylvia Zappi ?. Ce début est très en deçà de ce qu'il sera nécessaire d'accomplir ? Sans aucun doute.
    Mais il faut bien commencer quelque part.


    Auteur : C.S.P - Source : C.S.P

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=10653

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  • Justice, pouvoir et médias :
    circulez, y’a rien à voir !

    Synthèse du colloque
    organisé par le club Démocraties



    Olivier Bonnet
    Jeudi 4 Février 2010

    Justice, pouvoir et médias : circulez, y’a rien à voir !


    Nous vous annoncions ici la tenue, le 9 novembre dernier, du colloque intitulé Justice, affaires sensibles et réformes en cours. En voici, avec l’accord de son auteur, la synthèse parue dans La lettre de démocraties de janvier 2010.



    "Nous fûmes nombreux au Cercle républicain à participer à cette réunion consacrée au traitement des affaires « sensibles » dans notre pays. « Affaires sensibles » : ainsi sont désignées les affaires que doit traiter la justice alors que l’exécutif se sent obligé de les contrôler au nom de la raison d’Etat.


    jmrPar deux fois, Jean-Marie Rouart a été licencié par le Figaro pour avoir écrit des articles traitant d’affaires judiciaires sans respecter le politiquement correct de rigueur. Il est bien difficile, dit-il, pour un journaliste de parler de la justice, sauf s’il est chroniqueur judiciaire, membre de la confrérie délinquants-policiers-magistrats-avocats-politiques, ce qui lui confère l’immunité… Ses premiers ennuis sont venus de l’affaire Gabrielle Russier, jeune professeur qui avait commis le crime d’aimer un élève, les derniers de celle d’Omar Raddad. Sa conclusion ? Nul n’est autorisé en France à parler de la justice s’il ne fait pas partie de la confrérie et la « presse libre », dans un pays « tellement libre », n’est pas adaptée aux grandes affaires. On ne peut évoquer ce qui est sérieux et grave, la presse n’en veut pas. La presse ne veut que des affaires moyennes, qui aient l’air graves mais qui ne le soient pas trop, le « Canada dry » du journalisme !


    Quatre personnalités nous ont ensuite résumé autant d’affaires emblématiques : Fabienne Boulin a rappelé les circonstances de la mort de son père en 1979, considérée par la justice comme un suicide malgré l’invraisemblance de cette hypothèse ; Michel Roussel, le directeur d’enquête en charge de l’affaire Alègre, a exposé tous les obstacles qui furent mis à la réalisation de l’enquête dès lors que des magistrats et des hommes politiques pouvaient être mis en cause ; Magali Drouet, porte-parole des familles des victimes de l’attentat de Karachi, estime que la justice a délibérément caché la vérité aux parties civiles pour qu’on ne parle pas des commissions promises pour la vente de sous-marins au Pakistan ; Maurice Buttin, conseil de la famille Ben Barka depuis 1965, a retracé les péripéties d’une enquête jamais conclue depuis quarante-quatre ans, de sorte que ne puisse être révélé le rôle de l’Etat français, ni celui de l’Etat marocain.


    Pour Philippe Motta, journaliste (Sud Ouest) et écrivain, une affaire est sensible dès lors qu’elle peut provoquer une perte de confiance des citoyens dans l’idée que se font de l’ordre établi ceux-là mêmes qui en sont les garants : un député ne peut pas violer un texte qu’il a voté, ni une actrice célèbre être kleptomane, ni un artiste, du cinéma ou de la chanson, être un violeur… En province, en particulier, journalistes et hommes de pouvoir sont proches et tombent souvent d’accord pour bc« protéger » l’opinion de la connaissance d’un événement susceptible de nuire à une « icône ». Benoît Collombat (France Inter) raconte le fonctionnement des « arrières cuisines » dans lesquelles un sachant, magistrat instructeur, commissaire de police, membre éminent des Renseignements généraux, voire son Directeur, tissent des liens privilégiés avec des journalistes auxquels ils réservent l’exclusivité de certains scoops. Ils les mettent en quelque sorte sous « perfusion », ce qui leur permet de faire passer les informations, voire les désinformations, qu’ils veulent voir publiées. Il cite un certain nombre d’affaires, mort de Robert Boulin, mort de Pierre Bérégovoy, mort du juge Borrel à Djibouti, assassinat de Yann Piat, et analyse le traitement que leur a réservé la presse en général et le Canard Enchainé en particulier. Daniel Stilinovic (magistrat retraité et écrivain) estime que la société continue à utiliser des boucs émissaires que l’on sacrifie pour apaiser la colère des dieux et permettre l’oubli d’affaires épineuses. Les dieux ? L’opinion publique ! Dans l’affaire des disparus de l’Yonne, il a joué douloureusement ce rôle et se bat pour être totalement réhabilité. Olivier Morice, avocat, cite ce que lui a rapporté Abdou Diouf d’une conversation avec Léopold Sédar Senghor : « Méfiez vous Diouf, chaque fois qu’on avance la raison d’Etat ou que l’on parle d’affaires d’Etat, c’est pour, la plupart du temps, masquer la recherche de la vérité ». C’est pourquoi la suppression des juges d’instruction ferait disparaître l’indépendance de la justice. Le général Henri Paris* rappelle que la manipulation de l’information ne date pas d’aujourd’hui : après la désastreuse offensive Nivelle en 1917, la presse n’a parlé que des mutins fusillés, pas des 300 000 morts de la bataille…
     

    ybLe colloque fut suivi d’un diner-débat autour d’Yves Boisset. Le cinéaste estime que le cinéma et la télévision devraient traiter des grandes affaires politiques, criminelles et sociales. Or, en France, cela ne se fait pas contrairement à ce que l’on voit dans d’autres pays comme les Etats-Unis où ont été tournés quelques 850 films sur la guerre du Vietnam alors que, chez nous, il n’y a guère qu’une trentaine de films sur la guerre d’Algérie. Pourquoi ? Comment ? Le pouvoir a mis en place un système imparable : si vous voulez faire un film qui le dérange, vous ne trouverez jamais l’argent nécessaire ! Cette méthode n’est pas l’exclusivité de la droite, le système a même été créé par un ministre du Budget qui était socialiste ! Un intéressant débat s’instaure, animé par Edwige Avice, Jean-Pierre Carrel, Jacques Delput, Jean-Claude Chardon et bien d’autres… De nombreux auditeurs sont venus voir les organisateurs et ont déclaré : « Tout ce que nous avons entendu est désespérant… ». Peut-être mais, en tant que citoyens, réfléchissons à la conclusion de Benoît Collombat : « Les espaces pour un travail de longue haleine digne de ce nom sont de plus en plus réduits. La volonté des rédactions de plus en plus déficiente. A cet égard, Internet, comme outil supplémentaire d’enquête, constitue à mes yeux un réel atout. J’y prolonge bien souvent mon travail. Le débat sur Internet vu exclusivement comme un « tout-à-l’égout journalistique » est pour moi un faux débat. L’important, c’est le contenu, pas le contenant. Je terminerai en disant qu’il est de la responsabilité de chaque citoyen, par rapport aux médias, de ne pas rester passif devant le travail des journalistes. De ne pas devenir « les perfusés des perfusés », en quelque sorte. Et que si nous avons les hommes politiques qu’on mérite, on a, peut-être aussi, les journalistes qu’on mérite… »


    A l’heure où les « Editocrates », ces quelques dizaines de stars de l’éditorial, qui disent leur « vérité » sur tout et en tout lieu et qui, depuis 20 à 30 ans, « font » l’opinion publique, fulminent, et avec quelle violence, contre Internet qui les prive de leur emprise sur le cerveau des Français et refusent tout contre-pouvoir démocratique, en particulier quand il met enfin le doigt sur leurs connivences et leur révérence, il appartient au citoyen de dire haut et fort quel type d’information il veut."

    Les minutes de ce colloque sont en vente chez Démocraties pour la modique somme de huit euros pour les adhérents et de trente pour les autres (contact : democraties@wanadoo.fr).


    * docteur en histoire et diplômé de l’Institut de sciences politiques de Paris, enseignant en géopolitique à l’Ecole des Hautes Etudes Internationales, ancien membre de plusieurs cabinets ministériels et président du cercle de réflexion politique Démocraties.



    http://www.plumedepresse.net

    http://www.alterinfo.net/Justice,-pouvoir-et-medias-circulez,-y-a-rien-a-voir-!_a42254.html


    _________________________________________________________________________________________________



    A Lire, mon article :


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  •  



    Commentaire sur le site C4N, www.come4news.com  :

    Je reprends une de vos phrases:
    Il reste encore de nombreux citoyens qui se contentent et se gavent d'informations épurées.

    Le mot se gaver n'est pas tout à fait exact. J'aurai plutôt dit se font gaver.
    Vous allez jouer à un jeu. celui d'un observateur.

    Que fait l'observateur? il commence par prendre du recul ou de la hauteur puis zoom ensuite sur les parties qui lui semblent avoir un intérêt.

    Alors mettez-vous devant votre écran TV puis faites de même devant un journal télévisé.
    Qu'observez-vous?

    Vous comprenez alors que tous les téléspectateurs sont effectivement gavés de "nouvelles" ayant très peu d'intérêt car elles ont pour unique raison de détourner les français des véritables informations.

    A la lumière des commentaires, vous pouvez maintenant constater les raisons mêmes de cette désinformatisation et cette manipulation des gens qui consistent à les occuper avec des sujets d'apparence intéressantes pour eux, ou des magazines à la Pernaut, pour avoir les coudées franches pour leur petit commerce mondiale dont le gâteau est trop gros pour être partagé.

    Le gaullisme fait peur à ces gens, Villepin y adhère.







    De Ludo






    " Ceux qui voudraient la tête de Taddeï ",

    Taddeï, l'honneur des Médias français, celui qui
    incarne encore le droit à une information libre,
    à des débats indépendants.
    Soutien total à ce grand journaliste,
    qui se bat pour que les Médias
    remplissent toujours leur rôle !
    Eva, en hommage à Dominique Taddei   
     

    par Maldoror lundi 1er février 2010


    En septembre 2009, Mathieu Kassovitz, invité dans l’émission de Frédéric Taddéï « Ce soir ou jamais » émettais de sérieux doutes sur la version officielle des attentats du 11 septembre. Cette position du réalisateur français a été l’occasion d’une polémique au sein du monde médiatique ; en particulier, il a été reproché au présentateur de ne pas être intervenu pour défendre la version officielle des attentats.


    Aujourd’hui encore, Taddéï, invité de la chaine Paris Première doit s’expliquer sur son attitude ce soir là, les critiques des chroniqueurs n’ayant en rien perdu de leur véhémence.



    Derrière cette chasse à l’homme lancée par quelques-uns se cache l’état d’esprit d’un monde médiatique en déclin. En refusant la pensée médiatique dominante, Frédéric Taddéï, un des derniers détenteurs d’espace de liberté au sein du paysage audiovisuel français, entre en confrontation directe avec la caste des petits chroniqueurs-censeurs du système.
    Ces « nouveaux chiens de garde » auxquels Serge Halimi a consacré un livre sont aux abois, laissant apparaitre toute leur haine à l’idée qu’on puisse se passer d’eux pour laisser court à une contradiction libre et non faussée. Partout où l’Empire se voit contesté le processus de domination se fait plus violent, la dérive mafieuse des chroniqueurs-censeurs n’en est qu’une des multiples déclinaisons.
    Petit décryptage de ce qui préoccupe tant les fonctionnaires de la bien-pensance :




    La guerre des mondes : un empire médiatique
    assiégé par la liberté directe d’expression


    Confronté à l’outil infiniment plus démocratique qu’est internet, l’existence même d’une caste de chroniqueurs et autres éditorialistes est de plus en plus contestée. En créant les conditions d’un espace où la contradiction pourrait émerger, au sein même des médias, Frédéric Taddéï s’expose à la haine d’une profession en péril.



    Chroniqueur-censeur,
    une profession en péril


    1)  Les haineux en question


    Qui sont-ils ? Les fonctionnaires de la bien-pensance sont peu nombreux, certains disposent d’un nom, on les appelle alors éditorialistes, leur fonction est de donner un avis sur tout type de sujet et dans tout type de médias, journaux, télévision, radio. Les autres, moins connus, élèvent cependant tout autant la voix pour qu’on les écoutent.
    Toujours sûr d’eux même, affiliés à quelques organismes de presse autorisés ils se font un plaisir de sermonner les invités qui ne parlent pas juste, et tous les jours de la semaine ils se relaient pour donner leur avis, toujours le même sur celui qui a mal parlé. Fidèles serviteurs du pouvoir, l’idée qu’on puisse se passer d’eux, qu’ils ne puissent plus nous dicter comment « penser juste », et nous manipuler leur est insupportable.



    2)  Des conditions de travail qui se dégradent


    Car les conditions de travail sont de plus en plus dures pour le censeur-fonctionnaire, non seulement l’internaute les ignore quand il s’agit de s’informer mais l’impunité de leur parole se voit en outre dénoncée quotidiennement. Le terrorisme intellectuel va-t-il devoir s’autocensurer ?



    Une concurrence déloyale
    qui persiste


    1)  « Ce soir ou jamais », l’émission dissidente


    Une émission dissidente résiste encore – pour combien de temps ? – et met à mal de l’intérieur même du média, cette caste des chroniqueurs.

    Ce soir ou jamais est une des rares émission où se cache encore un peu de contradiction libre et non faussée. Même si cela ne se vérifie pas toujours, c’est bien assez pour être condamnable pour les chroniqueurs en place : l’absence totale d’encadrement, le choix des intervenants (incluant quelques fois des dissidents notables du genre Alain Soral, Jean Bricmont, Michel Collon, Shlomo Sand, Slobodan Despot, Rony Brauman, Houria Bouteldja, Dieudonné, Marc-Edouard Nabe, Tarik Ramadan, Eric Laurent (vous l’avez beaucoup vu invité dans les médias pour son enquête fondamentale sur la face cachée des banques ? Héhé, inutile de vous demander pourquoi on préfère donner la priorité à la burqa au 20 heure…) le temps laissé pour aborder des sujets variés, parfois brûlants… Les conditions sont favorables à la naissance d’une discussion où des personnes risquent de ne pas être d’accord, certains avis risquant de différer de ce qu’on nous rabâche continuellement. Le danger est évident
    .



    2)  La réaction du système : créer l’illusion du débat

    En réaction, le système essaye de produire sa propre contradiction, mais de par ses impératifs celle-ci ne peut être qu’illusoire. C’est alors de la fausse contradiction du type « L’objet du scandale » de Guillaume Durand, où l’on fait place aux éventuels dissidents pour mieux leur lancer une embuscade, le passage de Jean Marie Bigard et de Mathieu Kassovitz étant emblématique.



    La répression des excès
    de la liberté d’expression :




    Lorsque la loi (dont l’unique article s’énonce ainsi : « la liberté d’expression dans les limites de la pensée unique »), n’a pas été respectée, le délinquant mérite une sanction, le groupe adopte alors une attitude mafieuse, à base d’harcèlement, et d’aboiements bien nourris.
    On fait bien comprendre à Frédéric Taddéï qu’il a dépassé la limite, celui-ci a beau essayer d’expliquer rationnellement sa position : que la liberté d’expression est une chose qui peut se défendre, que l’on peut émettre des doutes sur la version officielle de l’assassinat de Kennedy…c’est mal comprendre ce qu’on lui reproche, de mettre en péril un empire en déclin.

    Au final cette persécution de Taddéï, comme de certains intellectuels dissidents précités (Dieudonné réduit à se produire dans un bus, Soral ratonné etc.) est vouée à l’échec, et c’est bien pour cela que l’Empire se braque. Tout comme le livre de Paul-Eric Blanrue « Sarkozy Israël et les juifs » a surmonté la censure par le vide dans laquelle on voulait le réduire, la caste des chroniqueurs va devoir se réformer ou disparaitre. Et soyez-en sûr, la culture ne s’en portera pas plus mal.


    Agoravox

    http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-ceux-qui-voudraient-la-tete-de-taddei-44088836.html 



    Vidéo à voir:

    http://www.alterinfo.net/Taddei-seul-contre-tous_a42233.html
    Extrait de l'émission "Pif Paf" présentée par Philippe Vandel sur Paris Première (23 janvier 2010)





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