http://4.bp.blogspot.com/-2m4RVICzgzQ/TqGUpgpnINI/AAAAAAAAUCU/g-YNOIvXSTw/s1600/123+kadhafi+mort.JPG
Claude Angeli :
Mercredi, 19 octobre en fin d’après-midi, un colonel du Pentagone téléphone à l’un de ses correspondants au sein du service secret français. Chargé du dossier « Kadhafi », l’une des priorités actuelles des généraux de l’équipe Obama, l’Américain annonce que le chef libyen, suivi à la trace par des drones Predator US, est pris au piège dans un quartier de Syrte et qu’il est désormais impossible de le « manquer ». Puis il ajoute que laisser ce type en vie le transformerait en « véritable bombe atomique ». Son interlocuteur comprend ainsi que la maison Blanche a rendu son verdict, et qu’il faut éviter de fournir à Kadhafi la tribune internationale que représenterait son éventuel procès.
Depuis quelques jours d’ailleurs, des commandos des forces spéciales américaines et françaises participaient ensemble à cette chasse au Kadhafi. À Paris, au Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), à la Direction du renseignement militaire (DRM) et au service action de la DGSE, plusieurs officiers évaluaient à une cinquantaine de membres du COS (Commandement des opérations spéciales) les militaires présents à Syrte.
Leur mission : porter assistance aux unités du CNT qui investissaient la ville, quartier par quartier, et, selon le jargon maison utilisé par un officier du CPCO, «´´traiter´´ le guide libyen et les membres de sa famille ». Une formule codée en cours à la DGSE : « livrer le colis à Renard », et agir en sorte que Kadhafi n’échappe pas à ses poursuivants (une unité du CNT baptisé « Renard ?».
Hypocrisie internationale
À l’Élysée, on savait depuis la mi-octobre que Kadhafi et l’un de ses fils s’étaient réfugié à Syrte, avec gardes corps et mercenaires. Et Sarko avait chargé le général Benoît Puga, son chef d’état-major particulier, de superviser la chasse à l’ancien dictateur. Ce qu’il a fait en relation avec la « Cuve », le bunker souterrain où des officiers du CPCO sont en contact permanent avec tous les militaires engagés à l’étranger et les services barbouzards. À la DGSE comme à la DRM on ne se gêne pas d’ailleurs pour évoquer l’ «élimination physique» du chef libyen, à la différence des formules bien plus convenables employées par l’Élysée, s’il faut en croire un conseiller du Président.
« La peine de mort n’était pas prévue dans les résolutions de l’ONU qui ont permis à l’OTAN d’intervenir, ironise un diplomate français. Mais il ne faut pas jouer les hypocrites. À plusieurs reprises, des avions français et britanniques avaient déjà tenté de liquider Kadhafi en bombardant certains de ses repaires, à Tripoli ou en détruisant notamment un de ses bureaux. » Et le même de signaler que, lors d’un procès devant la Cours pénale internationale, « ce nouvel ami de l’Occident aurait pu rappeler ses excellentes relations avec la CIA ou les services français, l’aide qu’il apportait aux amis africains de la France, et les contrats qu’il offrait aux uns et aux autres. Voire plus grave, sait-on jamais ? ».
Le 20 octobre à 8h 30 du matin, l’objectif allait être atteint. Trois avions de l’OTAN s’approchent de Syrte. Rien à voir avec une mission de reconnaissance effectuée par hasard : une colonne de 75 véhicules fuit la ville à vive allure. Un drone américain Predator tire des roquettes. Un mirage F1CR français de reconnaissance suit un Mirage 200-D qui large deux bombesGBU-12 de 225 kilos guidées au laser. Bilan : 21 véhicules détruits et Kadhafi seulement blessé.
Soupirs de satisfaction
Des forces spéciales françaises sont alors présentes sur les lieux. L’histoire ne dit pas à quelle distance de ce qui va survenir, et que raconte avec abondance de détails un officier des services militaires de renseignements : « Il est capturé vivant par des combattants surexcités. La foule scande Allah Akbar » à pleine poumons, le menace de ses armes et se met à le tabasser pendant que d’autres combattants qui peinent à prendre le dessus, crient de le maintenir en vie ».
On connaît la suite, quelques images de ce lynchage suivi d’une exécution par balles sont apparues sur les écrans de télévision et dans la presse écrite. Mais la disparition de Kadhafi n’est pas la fin de l’histoire car, en croire une analyse barbouzarde, « la Libye est entrée dans un no man’s land politique, une zone de turbulences imprévisibles.» Voilà qui devrait inquiéter ceux qui, dans plusieurs capitales occidentales et arabes, ont poussé des soupirs de satisfaction que Kadhafi ne serait jamais la vedette d’un procès international.
Vendredi 28 octobre 2011 5 28 /10 /Oct /2011 09:16
Par Claude Angeli (revue de presse : Le Canard Enchaîné – 26/10/11)
http://www.france-irak-actualite.com/article-kadhafi-condamne-a-mort-par-washington-et-paris-87423047.html
2-2 Thierry Delforge:
Libye :
Djibril annonce le chaos, la Chariah et...démissionne.
Vous avez aimé l'Afghanistan, l'Irak...
Vous allez adorer la Libye
Ils ont donc fini par le tuer. Depuis le début, ils ont cherché à le faire. Les frappes de l'OTAN le cherchaient sans arrêt. Mais aujourd'hui, tel Ponce Pilate, ils veulent s'en laver les mains. Ponce Pilate avait livré Jésus aux marchands du Temple et aux grands prêtres proches des Romains. Il avait préféré laissé les collaborateurs de l'empire Romain décider de sa mise à mort. Pour Kadhafi, l'OTAN a fait l'essentiel du travail, mais il a laissé faire le sale travail, finir le travail à des Libyens contre un autre Libyen. Le crime était presque parfait, mais il y a eu d'abord cet anonyme qui a filmé et mis ces images sur You tube, puis les images d'une extrême cruauté de cette hystérie collective hallucinante sur le site "The Global Post". Il a bien fallu ensuite trouver des explications.
Le colonialisme a toujours agi ainsi: libyens contre libyens, algériens contre algériens, vietnamiens contre vietnamiens, irakiens contre irakiens. Faire ainsi coup double: éliminer l'ennemi, Kadhafi, et tenter de faire perdre son âme à tout un peuple, en tentant de faire peser sur sa conscience un acte ignoble.
Mais pourquoi l'OTAN a-t-il si peur de dire la vérité, qu'il est le véritable responsable de cet assassinat car les autres ne sont que des exécutants. Pourquoi cette campagne médiatique inouïe, acharnée, non seulement pour dégager sa responsabilité de ce crime, mais pour dévaloriser et salir sans cesse la personne de Kadhafi. Il ya certes la tentative bien vaine de faire encore croire que l'OTAN a agi dans le cadre de la résolution 1973 de l'ONU, que son but était de protéger des populations civiles et non d'intervenir comme belligérant dans cette guerre pour abattre le régime libyen. Il y a aussi l'éventualité d'une accusation de crime de guerre, Kadhafi ayant été fait prisonnier puis assassiné. Mais on découvre soudain que cette campagne traduit au fond une peur, celle que les dominants ont toujours, la peur de leurs victimes, la peur de la mémoire des peuples. En effet, pourquoi parler autant de Kadhafi s'il est une personnalité aussi monstrueuse, aussi misérable qu'il est décrit dans les médias occidentaux et les medias arabes qui leur sont liés. Pourquoi lui consacrer autant de temps. Pourquoi cette obsession le concernant.
J'avais toujours été impressionné par la rage de Rome envers Hannibal et Jugurtha. Ils les avaient traqués partout, sans leur laisser un endroit où se refugier dans le monde connu de cette époque, menaçant quiconque leur donnerait asile, alors même qu'ils ne représentaient plus un danger militaire. Comme Kadhafi.., ai-je songé le jour de sa mort. N'avait il pas d'ailleurs appelé l'un de ses fils Hannibal, comme une provocation, comme un symbole, comme une continuité de la lutte de ses ancêtres, de l'ancienne à la nouvelle Rome.
LA TACHE
Déjà la vérité commence à se frayer un chemin dans le torrent de mensonges dont on a voulu inonder la planète au sujet de la Libye. C'est ainsi qu'on découvre stupéfait qu'il n'y a aucune image, aucune preuve des allégations qui ont permis le déclenchement de l'intervention de l'OTAN: aucune preuve sur l'allégation que l'aviation de Kadhafi bombardait Benghazi et qu'il y avait des milliers de morts. On apprend que le responsable de la ligue des droits de l'homme libyen, à l'origine de ces allégations, qui ont été à la base de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, est en réalité lié au CNT libyen et que des ministres du CNT sont membres de cette Ligue.
Lumumba avait été tué par d'autres congolais, Che Guevara par un bolivien pour le pays duquel il luttait pourtant, Kadhafi par d'autre libyens. Certes la vie de chacun est différente, plus ou moins exemplaire, plus ou moins "pure", plus ou moins glorieuse, plus ou moins critiquable. Ils n'ont peut être pas tous la même dimension. L'Histoire fera le tri. Elle dira les mérites et les fautes de chacun. Mais ils ont en point commun d'avoir refusé la domination étrangère sur leur pays ou leur continent, d'avoir refusé de se soumettre, d'avoir préféré la mort à la honte de l'esclavage, d'avoir voulu mourir debout, la tête haute. J'ai souvenir de ces images de Lumumba, ligoté mais qui gardait la tête haute et fière, même lorsqu'on le trainait dans la poussière pour la lui faire baisser. 50 ans après, le même geste chez Kadhafi quand ils le ballotent, le brutalisent, le frappent et qu'il tente quand même de rester debout, et qu'il s'efforce, le cou raide, tendu, de dresser la tête sous les coups. Ils ont tous en commun ce qu'on appelle le courage, ceci personne ne pourra le leur nier, et encore moins ceux qui bombardent du ciel, sans risques des villes et des populations, ou qui lynchent.
Certains aujourd'hui se félicitent de l'intervention militaire étrangère tout en déplorant les violences qui s'en sont suivies, la guerre civile qu'elle y a enflammée, la destruction du pays, et jusqu'à la façon avec laquelle a été assassiné Kadhafi et probablement ses fils et bien d'autres. Quelles contradictions, quelle naïveté feinte ou alors quelle cécité! Qu'attendaient-ils de la violence extrême de cette intervention militaire ? Quand le colonialisme a-t-il eu un état d'âme, une pitié quelconque. Peut on être si aveugle pour ne pas comprendre que le véritable objectif sont les richesses de la Libye et qu'il ne s'agit que de rapine et de brigandage international.
En tout cas, ils ont rendu au fond le meilleur service à Kadhafi. Il avait voulu ne jamais quitter son pays, y mourir debout. Ils ont exaucé son souhait. D'un coup, ils l'ont réhabilité, ils l'ont lavé de tous ses péchés, de toutes ses fautes et l'ont fait rentrer dans l'Histoire, comme celui qui a refusé la soumission. Mais pour les autres, tous les autres, les commanditaires comme les exécutants, ils sont souillés à jamais Comme Ponce Pilate, ils auront beau se laver les mains, la tache est indélébile.
Paru dans "Le Quotidien d'Oran" du 23 Octobre 2011
La guerre coloniale ? Une question de relations publiques...
Et oui , c’est vrai, personne n’a INTERNET et tout le monde fait confiance aux journaux, aux télévisions, aux communiqués de l’OTAN !!! Pour la partie militaire , les "plans de largage" suffisent : l’OTAN et un drone isolé ont largué des bombes sur la caravane de 4 X 4 ..( ils s’excusent d’ailleurs " ils ne savaient pas que MK était dedans " !!!!!)
Ensuite, il suffisait de regarder les courtes vidéos (qui ont pieusement été retirées )...que ce soit RTBF (qui l’a enlevée ), AL JAZEERA (qui l’a enlevée )..pour voir cet homme , déjà gravement blessé, mais VIVANT servant de ballon au sol. Il parlait encore, au début, puis il s’est tu !
Les courtes vidéos cachent soigneusement les visages des "vengeurs", on ne voit que les pantalons ..Quel courage !
La « Communauté internationale » et la « Libye nouvelle »
La mort de Kadhafi a été programmée afin qu’il ne puisse livrer aucune information compromettantes sur certains dirigeants de pays occidentaux. Et révéler à nouveau la collusion des services occidentaux et de l’OTAN avec les Jihadistes. Le pétrole justifie les moyens mais aussi l’alliance des USA et de l’UE avec les régimes réactionnaires et féodaux arabes, à commencer par l’Arabie Saoudite.
Le TPI, bras « juridique »
de l’impérialisme et de l’OTAN.
On se souviendra aussi que lorsque des palestiniens se sont constituées parties civiles portant une plainte contre Sharon à Bruxelles, les USA ont menacé Bruxelles de déplacer le siège de l’Otan dans un autre pays... Et qui a mené les bombardements en Libye ? L’Otan.
Tout cela pour dire que pour pas mal de dirigeants des pays occidentaux, la vie d’un homme noir ou arabe ne vaut pas grand chose pour ne pas dire rien. C’est quand même Sarkosy qui avait osé déclarer sans complexe avec un naturel déconcertant et choquant que "l’Homme noir n’était pas encore rentré dans l’Histoire"... Nous en sommes-là, ne nous voilons pas la face. Ce qu’on a reproché à Kadhafi c’est d’avoir financé des programmes scolaires et universitaires en Afrique noire, d’avoir contribué à doter l’Afrique noire de certaines technologies dont un satelite pour les télécommunications, et ce gratuitement... Le pays de l’ UE qui ne veulent pas d’étrangers chez eux, ont été jusqu’à détruire l’unique pays où pouvaient travailler des noirs sans être victimes de racisme ou de discrimination. Dès le début de l’agression nous avons vu le sort réservé aux Noirs qu’ils soient de Libye ou de pays d’Afrique ...Les dispositifs « Frontex » ont subsistés aux frontières de la Libye, sans parler du blocus maritime des côtes libyennes, dont les navires de guerre regardaient se noyer des centaines de fugitifs. Kadhafi avait ses défauts mais il n’a jamais jeté les Algériens dans la Seine, n’a jamais massacré les Palestiniens à Sabra et Chatila, n’a jamais gazé de Kurdes, Kadhafi, contrairement à la France et à la Belgique n’a pas été mêlé ni au génocide congolais, ni au génocide rwandais et encore moins à celui des Algériens...
L'OTAN a ouvert un nouveau front djihadiste en Mauritanie, au Niger, au Mali, au Burkina, au Tchad, au Nigéria…
L’hypocrisie de l’ONU est dans la nature des choses, sans parler des « relations publiques de l’OTAN. Le problème c’est surtout les médias et les journalistes-mercenaires de la PPPA (la « Presse du Pouvoir, de la Police et de l’Argent).
D’autre part c’est Sarkozy, Rasmussen, De Crem et consort qu’il faudrait convoquer à l’ONU, comme « témoins assistés », puis comme suspects et enfin inculpés, ainsi que tous les élus de tous les partis dits démocratiques, qui ont voté pour les bombardements et l’intervention au sol, pour qu’ils s’expliquent et non demander une enquête au CNT qui déjà dit "non" à l’ONU... Et puis, il y a ce silence coupable des dirigeants occidentaux et du Golfe arabo-persique qui ne disent rien, tous les pays de l’UE qui se tait devant le lynchage de Kadhafi ? Qui est responsable sinon le trio responsable, pour la France, de la guerre en Libye : BHL, Sarkozy et Juppé, et bien d’autres dans les pays de l’UE ?...En Belgique, le parti Ecolo, ses élus, ses membres, se proclament pacifistes ! Du moins dans les colloques, caucus, symposiums etc...Très pacifistes au moment des élections...
Kadhafi restera une grande figure africaine. Lui et son fils, comme tant d’autres soldats pro Kadhafi et civils pro Kadhafi ont été exécutés de façon sommaire. Ce qui reste choquant n’est pas tant la barbarie du CNT et des islamistes libyens, celle qu’ a connu l’Algérie pendant 10 ans. Ce qui reste choquant ce sont toutes les images, la réalité horrible du terrain qu’aucun média mainstream occidental n’a relaté, les pogroms anti-noirs, la chasse aux Touaregs, la fermeture des frontières de la Libye avec la Tunisie (" les Noirs ne sont pas bienvenus dans ce pays" déclarait un journaliste de la RTBF, prudemment posté côté tunisien) et avec l'Egypte. Pas plus que les manifestations de soutien à Kadhafi au Mali. Heureusement qu’il existe des sites tenus par des citoyens qui désormais forme "la cinquième colonne", le rempart à la propagande, car décidément, en même temps que la mort de Kadhafi, nous assistons à la mort de la presse libre...
Thierry Delforge
http://journaldeguerre.blogs.dhnet.be/
http://journauxdeguerre.blogs.lalibre.be/
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.Les posts d'eva R-sistons
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