• Une parole d'un rare courage : Interview du journaliste israélien Gideon Levy

    Traduit par Isabelle Rousselot. Édité par Fausto Giudice
     

    David CRONIN
    Samedi 17 Avril 2010


     

    Une parole d'un rare courage : Interview du journaliste israélien Gideon Levy 

    Gideon Levy est une des rares voix courageuses qui s'élève dans des médias israéliens généralement prosternés devant la classe dirigeante. Depuis 1988, il alimente la rubrique "Twilight Zone" (Zone grise) pour le quotidien israélien Haaretz, informant sans répit des multiples cruautés infligées au peuple palestinien sous occupation. Dans son nouveau livre Gaza: Articles pour Haaretz, 2006-2009 qui vient d'être publié par les éditions La Fabrique, Levy émet des opinions qui, de son propre aveu, sont considérées comme "insensées" par la plupart de ses compatriotes. David Cronin s'est entretenu avec Gideon Levy sur son itinéraire et sur le  journalisme.

     

    David Cronin : Vous êtes né à Tel Aviv dans les années 1950. Vos parents sont-ils des survivants de l'Holocauste ?

     

    Gideon Levy : Ils ne sont pas des survivants de l'Holocauste, ils ont juste quitté l'Europe en 1939. Mon père était originaire d'Allemagne, ma mère tchèque. Tous les deux étaient des réfugiés typiques car mon père est arrivé illégalement sur un bateau qui a été bloqué pendant 6 mois à Beyrouth par les Britanniques et c'est seulement après encore 6 mois passés en mer qu'il a pu débarquer en Palestine. Ma mère est arrivée dans le cadre d’un programme de l’ONG Save the Children (Sauveons les enfants).. Elle est venue sans ses parents et s'est rendue directement dans un kibboutz.

     

    Mon père a toujours dit qu'il n'avait jamais trouvé sa place en Israël. Il y a vécu pendant 60 ans mais sa vie était détruite. Il a un doctorat en droit mais n'a jamais exercé en Israël. Il n'a jamais vraiment parlé l'hébreu correctement. Je pense qu'il a été vraiment traumatisé toute sa vie.

     

    En même temps, il n'a jamais voulu retourner en Europe même en simple visiteur. Il était originaire des Sudètes qui sont devenues tchécoslovaques. Tous les Allemands en ont été expulsés.

     

    DG : De quelle manière l'histoire de vos parents vous a-t-elle affecté durant votre enfance et adolescence ?

     

    GL : J'étais un immigrant type de la première génération. Quand ma mère me parlait en allemand, j'avais grand honte car elle me parlait dans une langue étrangère. Son prénom était Théa ; je l'ai toujours appelé Léa. Théa est un nom grec issu de la mythologie. C'est un prénom magnifique mais quand j'étais enfant, j'ai toujours dit Léa pour couvrir le fait qu'ils étaient immigrants.

     

    Le nom de ma famille était Loewy et pendant de nombreuses années, on m'a appelé Loewy. Puis j'en ai changé pour Levy et maintenant je le regrette beaucoup.

     

    DC : Parlez-moi de votre service militaire dans l'armée israélienne.

     

    GL : J'ai fait mon service militaire dans la station de radio de l'armée. J'ai toujours été un bon petit gars de Tel Aviv, j'avais une vision très traditionnelle, je n'ai pas grandi dans une maison où on parlait politique.

     

    J'étais dans cette station de radio pendant quatre ans au lieu de trois (la durée standard du service militaire) mais la quatrième année en tant que civil. C'est une station de radio très populaire, elle est financée par l'armée mais elle est entièrement civile.

     

    Je n'avais pas du tout conscience de ce qu'était l'occupation. C'était un mot que je n'osais pas prononcer. J'étais un produit typique du système d'endoctrinement israélien, je ne posais pas de question et je n'avais pas de doute. J'avais une grande fierté nationale, je pensais que nous étions les meilleurs.

     

    Je me souviens de ma première visite dans les territoires occupés (la Cisjordanie et la bande de Gaza). Je ressentais beaucoup d'émotions nationales en visitant la tombe de Rachel et la mosquée à Hébron. Je n'ai vu aucun Palestinien à ce moment-là. Je me souviens juste des draps blancs sur les terrasses. J'étais même convaincu qu'ils étaient heureux que nous les ayons vaincus, qu'ils étaient reconnaissants que nous ayons libéré les Palestiniens du régime jordanien.

     

    DC : Quel a été le tournant qui vous a amené à critiquer l'occupation ?

     

    GL : Il n'y a pas eu de moment décisif. Ça a été un processus progressif. Ça a commencé quand je me suis mis à voyager dans les territoires occupés en tant que journaliste pour Haaretz. Ce n'est pas comme si j'avais décidé un jour "je dois couvrir l'occupation". Non, pas du tout. J'ai été attiré progressivement comme un papillon par le feu ou par une lumière.

     

    Mes opinions politiques se sont forgées au cours des années. Ce n'est pas comme si j'avais changé en un jour. Ça a vraiment été un processus progressif lors duquel j'ai réalisé l'importance du drame : le sionisme, l'occupation. Et en même temps, j'ai réalisé qu'il n'y avait personne pour le dire aux Israéliens. Je ramenais très souvent des récits en exclusivité car presque aucun d'autre (journaliste israélien) n’était présent. Durant la première Intifada (palestinienne), il y avait un certain intérêt dans les médias israéliens. Mais entre la première Intifada et la seconde Intifada, je me suis vraiment retrouvé tout seul à couvrir le côté palestinien.

     

    DC : Avez-vous complètement rejeté le sionisme ?

     

    GL : Le sionisme a plusieurs significations. Bien entendu, le concept le plus courant du sionisme comprend l'occupation, comprend la perception que les Juifs ont plus de droits en Palestine que n'importe qui d'autre, que le peuple juif est le peuple élu, qu'il ne peut pas y avoir d'égalité entre les Juifs et les Arabes, entre les Juifs et les Palestiniens. Je ne peux pas partager toutes ces croyances qui sont fondamentales dans le sionisme d'aujourd'hui. En ce sens, je peux me définir comme anti-sioniste.

     

    D'un autre côté, la croyance selon laquelle le peuple juif a le droit de vivre en Palestine, côte à côte avec les Palestiniens, en faisant tout ce qui possible pour dédommager les Palestiniens de la terrible tragédie qu'ils ont du traverser en 1948, cela peut également être appelé la croyance sioniste. Dans ce cas, je partage cette vision.

     

    DC : Si quelqu'un vous considérait comme sioniste modéré, y verriez vous une objection ?

     

    GL : Les sionistes modérés sont comme la gauche sioniste en Israël, que je ne peux pas supporter. Comme Meretz et Peace Now par exemple, qui ne sont pas prêts à ouvrir les "dossiers de 1948" et à comprendre que tant nous n'aurons pas résolu ce point, rien ne pourra fonctionner. Ceux-là sont les sionistes modérés. Dans ce cas, je préfère encore la droite.

     

    DC : La droite est plus honnête ?

     

    GL : Exactement.

     

    DC : En tant que juif israélien, avez-vous rencontré de l'hostilité de la part des Palestiniens pendant votre travail dans les territoires occupés palestiniens ?

     

    GL : Jamais. Et c'est le plus incroyable. Je les ai parcourus pendant 25 ans. J'ai été sur la scène des plus grosses tragédies un jour après qu'elles s’étaient produites. Il y avait des gens qui avaient perdu cinq enfants d’un coup, même sept enfants une fois.

     

    J'étais toujours là-bas le matin après l'événement et j'aurais compris qu'ils me disent : "Écoutez, nous ne voulons pas parler à un Israélien, partez." Non, il y avait toujours une ouverture pour raconter. Il y avait cette croyance naïve, cet espoir que s'ils le racontaient aux Israéliens à travers moi, les Israéliens changeraient, qu'un récit dans les médias israéliens pourrait peut-être les aider.

     

    Ils ne savent pas qui je suis. Le peuple n'a jamais entendu parler de moi : ce n'est pas comme si j'avais un nom là-bas. La seule fois où on a tiré sur notre voiture, c'était des soldats israéliens. C'était durant l'été 2003. Nous nous déplacions dans un taxi avec une plaque jaune, un taxi israélien, blindé sinon je ne serais plus là aujourd'hui. Il était clair que c'était un taxi israélien. Nous suivions une instruction de couvre-feu. Un officier nous a dit : "Vous pouvez passer par cette route". Et quand nous nous sommes engagés sur cette route, ils nous ont tiré dessus. Je ne pense pas qu'ils savaient qui nous étions. Ils nous tiraient dessus comme ils auraient tiré sur n'importe qui. Ils avaient la gâchette facile comme ils l'ont toujours. C'était comme fumer une cigarette. Ils n'ont pas tiré qu'une balle. La voiture était remplie de balles.

     

    DC : Etes-vous allé à Gaza récemment ?

     

    GL : On m'a empêché d'y aller. La dernière fois que j'y suis allé, c'était en novembre 2006. Comme je l'ai mentionné dans l'avant-propos de mon livre, je suis allé voir le jardin d’enfants Indira Gandhi à Gaza le jour après qu'une puéricultrice (Najwa Khalif), eut été tuée devant tous ses petits élèves (par un missile israélien). Quand je suis arrivé, ils retiraient les cadavres, il y avait un avion dans le ciel et un char au sol. Je suis juste allé aux funérailles de la puéricultrice. Cet jardin d’enfants s'appelait Indira Gandhi pas parce qu'Indira Gandhi (le Premier ministre indien assassiné) s'y était impliquée mais parce que la propriétaire de ce jardin d’enfants avait reçu le nom d'Indira Gandhi par admiration pour Indira Gandhi.

     

    DC : Vous avez souvent mentionné combien vous appréciez de jouir d'une complète liberté pour écrire ce que vous vouliez. Mais n'avez-vous pas l'impression que la vie devient de plus en plus difficile pour les gens qui sont critiques envers Israël et que le gouvernement essaie activement de réprimer la contestation ?

     

    GL : Pour moi personnellement, en écrivant pour Haaretz et en passant à la TV, cela ne m'a pas fait gagner plus de liberté. Aujourd'hui je passe chaque semaine à la TV israélienne dans un programme de débats. Il y a eu des périodes pendant lesquelles il fallait être plus prudent, il y a eu des périodes pendant lesquelles les mots « crimes de guerre » étaient illégaux, même pour Haaretz. Aujourd'hui, ces mots sont partout et je suis totalement, totalement libre. Aucune pression du gouvernement ou de l'armée, rien.

     

    Mais bien sûr, cette dernière année il y a eu de vraies fêlures dans le système démocratique d'Israël. Les autorités ont essayé d'empêcher les manifestants de se rendre à Bilin (un village de Cisjordanie, la scène de protestations fréquentes contre le mur construit par Israël). Mais il y a également un processus de délégitimation de toutes sortes de groupes et d'organisations non gouvernementales, pour réellement faire taire toutes ces voix. Ce n'est pas occasionnel, c'est systématique. Les choses deviennent bien plus difficiles. Ils l'ont fait à Breaking the Silence  (« Briser le silence ») (un groupe de soldats critiques de l'occupation) de manière tout à fait cruelle mais très efficace. "Briser le silence" ne peut plus manifester sa contestation. Et ils l'ont fait à beaucoup d'autres organisations, comme ISM, le Mouvement de Solidarité Internationale, qui est considéré comme un ennemi en Israël.

     

    DC : Avez-vous rencontré Rachel Corrie, militante pour la paix Usaméricaine tuée par un bulldozer israélien il y a sept ans ?

     

    GL : Je ne l'ai jamais rencontrée, malheureusement. J'ai juste regardé le film qui lui a été consacré, la semaine dernière. Rachel, James Miller et Tom Hurndall ont tous été tués sur une période de six à sept semaines, l'un après l'autre, au même endroit, plus ou moins, à Gaza. Il est clair que c'était un message.

     

    DC : Que pensez-vous de la décision de ses parents d'intenter un procès à l'État d'Israël pour sa mort ?

     

    GL : Excellent. Je les ai vu tous les deux quand ils étaient en Israël. Ils sont tellement nobles. Ils parlent de la tragédie du soldat qui a tué leur fille, en disant que c'est aussi une victime. Et ils sont tellement délicats. J'admire la façon dont ils gèrent cela et j'espère qu'ils vont gagner. Ils méritent un dédommagement, des excuses, quelque chose. Leur fille a été assassinée.

     

    J'ai participé à un film au sujet de James Miller, un documentaire de la BBC. L'histoire de James Miller est encore plus bouleversante. Il y a eu un vrai meurtre. Ils savaient qu'il était journaliste, il était photographe, sur sa veste était écrit « Presse ». Il était clair que c'était un journaliste. Et ils lui ont juste tiré dessus.

     

    DC : Que pensez-vous du soi-disant affront d'Israël envers les USA quand a été annoncée la construction de nouvelles colonies à Jérusalem-Est pendant la visite au Moyen-Orient du vice-président US, Joe Biden ?

     

    GL : Je pense vraiment qu'il est trop tôt pour en juger. Quelque chose se prépare. C'est certain qu'il y a un changement dans l'atmosphère. Il est certain que Netanyahou (le Premier ministre israélien) transpire. Et la question est : est-ce que les Usaméricains ont un programme clair ?

     

    Une chose est claire : Israël n'a jamais été aussi dépendant des USA qu'aujourd'hui. Jusqu'à maintenant, (Barack) Obama a fait toutes les erreurs qu'il est possible de faire. Sa première année a été un gâchis. Mais pourtant nous devons leur donner (aux Usaméricains) une chance car il est certain qu'il y a un changement de ton. Mais j'ai peur que leur but principal soit de se débarrasser de Netanyahou. Et si c'est le cas, cela ne va nous mener à rien. Avec la personne qui le remplacera, ce sera plus ou moins la même, juste en plus gentil. Et ce sera à nouveau cette mascarade du processus de paix, de belles occasions de faire des photos, de gentillesses qui ne mènent à rien. De ce point de vue, je préfère un gouvernement de droite. Au moins, avec eux, il n'y a pas de surprise.

     

    DC : L'Espagne, l'actuelle détentrice de la présidence tournante de l'Union Européenne, semble désireuse de renforcer les relations de l'Europe avec Israël. Quel signal enverrait une plus grande intégration d'Israël dans le programme politique et économique de l'E.U. ?

     

    GL : Je pense qu'il serait honteux de récompenser Israël aujourd'hui. La récompenser pour quoi ? Pour construire plus de colonies ? Mais je pense également que l'Europe suivra les changements à Washington comme elle suit presque aveuglément, tout ce que font les Usaméricains.

     

    DC : Il y a eu une controverse mineure récemment sur le fait qu'Ethan Bronner, le correspondant du New York Times à Jérusalem, a un fils dans l'armée israélienne. Avez-vous aussi un enfant dans l'armée et pensez-vous que, de ce fait, Bronner ait été compromis par cette affaire ?

     

    GL : Mon fils sert dans l'armée. Mon fils ne sert pas dans les territoires mais je me suis toujours déconnecté de mes fils. Ils ont leurs vies propres et je n'ai pas essayé de les influencer.

     

    En ce qui concerne Ethan Bronner, c'est vraiment une question très délicate. Le fait qu'il y ait tant de journalistes juifs, de journalistes sionistes qui fassent des reportages pour leurs médias nationaux depuis le Moyen-Orient, est certainement un problème. D'un autre côté, je sais, de par ma propre expérience, que vous pouvez avoir un fils qui sert dans l'armée et être vous-même très critique. Je n'en ferai pas une raison suffisante pour lui interdire de couvrir le Moyen-Orient pour The New York Times, même si, je dois l'admettre, Il y a peu de possibilités que le correspondant du New York Times à Jérusalem soit quelqu'un dont le fils puisse servir dans les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa (l'organisation de la résistance palestinienne), par exemple.

     

    DC : Quel rôle peuvent jouer les journalistes pour essayer de parvenir à une solution juste et durable au conflit entre Israéliens et Palestiniens ?

     

    GL : Le rôle historique que jouent les médias israéliens est énorme. Les médias israéliens, qui sont des médias libres, libres de censure, libres de pression gouvernementale ont déshumanisé les Palestiniens, les diabolisant. Sans la coopération des médias israéliens, l'occupation n'aurait pas duré si longtemps. Ils sont destructifs d'une façon que je ne peux même pas décrire. Ce n'est pas la Roumanie, ce n'est pas la Russie soviétique. C'est une démocratie libre, les médias peuvent jouer le rôle qu'ils veulent mais ils ont choisi de jouer ce rôle. Et quand on voit le flot d'informations : il est tellement unilatéral, il y a tellement de propagandes, de mensonges et d'ignorance.

     


    Source :

    A rare voice of courage: journalist Gideon Levy interviewed


    Article original publié le 31/3/2010

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     BHL n’est pas seulement ridicule, il est surtout dangereux 

    BHL n’est pas seulement ridicule, il est surtout dangereux 

     

    Il est de bon ton, dans de nombreux milieux, de se gausser de Bernard-Henri Lévy et d’affecter à son égard, une indifférence ironique. L’affaire Botul – dont BHL a le culot de s’estimer victime – n’est ni sa première, ni sa dernière escroquerie intellectuelle. La carrière de BHL est faite d’affabulations et de ratés monumentaux, qu’il veuille créer un journal, faire un film, écrire une pièce de théâtre ou un livre. Il y a un écart grandissant entre l’écho médiatique qui lui est donné et la désaffection du public, qui n’est pas dupe.
    Pascal Boniface, directeur de l’IRIS

    Pascal Boniface
    Vendredi 16 Avril 2010


     

    Les journalistes qui font semblant de le prendre au sérieux voient leur propre crédibilité atteinte. Soit ils ne connaissent pas l’étendue des mensonges de BHL et ils sont donc incompétents. Soit ils lui donnent une tribune en connaissance de cause et ils ne sont pas honnêtes, privilégiant leur intérêt personnel (BHL sait renvoyer l’ascenseur) sur le respect de la déontologie et du public.

    Mais BHL n’est pas simplement ridicule, il est également dangereux. Dangereux car au-delà de ses proclamations voltairiennes, il cherche à faire taire ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Au-delà de ses appels à la paix au Proche Orient, il favorise des politiques qui prolongent le conflit.


    Au nom d’une certaine éthique, il cherche à définir les limites de ce qui est acceptable ou non dans le débat public et à en exclure ceux qui ne partagent pas ses vues. Et il n’hésite pas pour cela à déformer les propos et idées de ceux qui lui déplaisent pour en obtenir la condamnation, le tout au nom de la morale, toujours invoquée, rarement respectée.


    C’est un faussaire doublé d’un Maccarthyste. Etre en désaccord avec lui, c’est forcément encourir le soupçon d’antisémitisme. Et il fait un amalgame qui mériterait un zéro pointé à un étudiant faisant une telle faute, entre opposition à la politique du gouvernement d’Israël, qu’il assimile à de l’antisionisme (opposition à l’existence de l’Etat d’Israël) et antisémitisme (haine des juifs).


    Au cours d’un débat organisé par Radio Communauté juive le 23 mars, BHL s’en est pris une nouvelle fois à moi en me traitant de « triste personnage », ce dont il a le droit, mais en m’attribuant des propos qu’il sait pertinemment que je n’ai jamais tenus. Il m’accuse d’avoir préconisé une attitude pro-palestinienne en fonction du poids plus important de la communauté arabe en France par rapport à la communauté juive, reprenant une thèse largement colportée pour disqualifier une argumentation jugée gênante par ceux qui refusent la moindre critique à l’égard du gouvernement israélien. Dans la note au PS de 2001 – que j’ai reproduite dans mon livre Est-il permis de critiquer Israël ? (Robert Laffont), je recommandais au contraire de ne pas appliquer une approche communautariste sur le conflit au Proche Orient, mais de faire valoir les principes universels, ceux-la mêmes qui ne sont pas appliqués à ce conflit.
    Un jugement, confirmé en appel, m’avait d’ailleurs rendu justice. A propos de cette note, il était écrit dans le délibéré : "ce document au ton mesuré constitue une analyse, laquelle peut être approuvée ou critiquée, de la situation au Proche-Orient, comme de la façon dont elle est perçue en France et propose au Parti Socialiste d’adopter une position plus juste, aux yeux de son auteur, et plus conforme à l’intérêt bien compris des deux communautés particulièrement concernées sur le territoire national par le conflit. "


    BHL le sait pertinemment. Il m’avait mis en cause publiquement dans le passé, je lui avais écrit pour rétablir la vérité sans obtenir de réponse. Il déforme sciemment ma pensée pour la rendre condamnable. Le procédé est indigne d’un intellectuel. Sans doute pensait-il que je n’aurais pas eu écho de sa diatribe tenue devant un public communautaire.


    BHL n’aime pas tellement le débat public, il n’accepte les interviews que si elles sont faites par des gens obséquieux ou par des amis, mais jamais les débats contradictoires où il risquerait d’être pris au piège de ses insuffisances et contradictions. Il dénature ainsi les règles du débat intellectuel. En 2003, nous devions débattre dans l’émission sur France 2 de Guillaume Durand. Il venait de publier son « roman enquête » sur l’affaire Pearl et moi Est-il permis de critiquer Israël ?. Il est intervenu auprès du Président de France Télévision pour pouvoir être interviewé à part.


    Pire encore, il cherche à créer un réflexe de peur au sein de la communauté juive en lui inventant des ennemis inexistants, négligeant ainsi ses véritables ennemis. Faisant donc sciemment et consciemment de la désinformation, il trahit ainsi son devoir d’intellectuel – qui est d’éclairer le débat – et son idéal proclamé d’universalisme en surjouant la carte du communautarisme.


    Sur le plan international, il se dit pour la paix. Une fois de plus ce sont de sa part, des paroles sans aucun ancrage dans la réalité. Il ne va bien sûr pas dire qu’il est pour la guerre, même s’il a soutenu les deux dernières lancées par Israël et dont les populations civiles libanaises et palestiniennes ont été les principales victimes. Il s’attaque régulièrement à ceux qui, en France, sont pour la paix mais estiment que pour y arriver, il est nécessaire que le gouvernement israélien change de politique. Il n’a jamais eu de lien avec le camp de la paix en Israël et encore moins avec les différentes et admirables ONG qui luttent pour faire reconnaître le droit des Palestiniens. Il a toujours été du côté du gouvernement israélien, que celui-ci s’engage dans de réelles négociations, comme ce fut le cas sous Rabin, ou qu’il refuse de le faire, comme c’est le cas de Netanyahu. Son approche est donc ultra-communautariste. Mais comme BHL veut jouer aux consciences universelles, il n’a d’autre recours que de traiter d’antisémites ceux qui dénoncent ses contradictions.


    Son attachement à la paix est sans racines, sans réalité, simplement verbal, au point qu’il s’inquiète qu’Obama puisse faire des pressions sur Netanyahu, sous l’influence d’autres « sinistres individus », qui seraient mes équivalents aux Etats-Unis. Que BHL puisse craindre qu’Obama, dont on se rappelle qu’il se vante d’avoir été celui qui l’a fait connaître en France, puisse faire pression sur Netanyahu, montre bien de quel côté il est. Il préfère le maintien en place d’un gouvernement de droite et d’extrême droite. N’est-ce pas à l’inverse, l’absence de pressions exercées sur Netanyahu qui explique le blocage de la situation ? BHL peut-il se dire à la fois pour la paix tout en préférant Netanyahu à Obama ? Tzipi Livni n’a pas voulu entrer dans ce gouvernement parce qu’elle estime justement qu’il ne veut pas de paix, paix qu’elle juge être conforme à l’intérêt d’Israël.


    Passons sur l’utilisation qu’il fait du terme « lobby juif ». Si un autre que lui avait utilisé l’expression, n’y aurait-il pas eu une tempête de protestations ? Mais BHL a tous les droits. Je sais que nous ne sommes pas sur un pied d’égalité. Non pas tant parce qu’il n’a jamais eu à travailler pour gagner sa vie, et qu’il en a profité pour bâtir auprès de lui un réseau d’obligés, de courtisans ou de gens prudents qui ne veulent pas s’opposer à lui. Je comprends pourquoi, après des mois de négociations avec ARTE pour la réalisation de documentaires géopolitiques, je n’ai eu aucune suite. BHL est le Président du Conseil de surveillance d’ARTE.


    Non, ce qui nous distingue c’est que mon éducation m’a toujours conduit à respecter les autres, à ne pas mentir sciemment pour convaincre. Autant de contraintes dont BHL a toujours été exempté.


    Curieuse société française où les médias font une affaire d’Etat pour une faute de main dans la surface de réparation, et qui continuent d’honorer un multirécidiviste de l’escroquerie intellectuelle. htmlA
     
     

    http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article3184 

     

    http://www.alterinfo.net/BHL-n-est-pas-seulement-ridicule-il-est-surtout-dangereux_a45059.html


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  • Le président mal communicant, mal compétent et mal populaire, a fait, fort prévoyant, ses emplettes de médias pour dans deux ans.

    Déjà que dans son garde manger, il a tout un stock de provisions acquises à prix coûtant directement chez les grossistes :  Arnaud Lagardère (Europe 1, Paris Match, JDD, Elle, Télé 7 jours, NMPP…) Bernard Arnault, (les Echos, Investir, Radio classique…) Martin Bouygues, (TF1, LCI, TPS…)  Serge Dassault, (Le Figaro, Valeurs  actuelles…) Albert Frère, (actionnaire de M6), Vincent Bolloré (Direct 8, Direct soir …), tous présents au Fouquet’s, qu’a t’il encore mis dans son caddy en prévision des frimas ?


    Voici sa liste de commissions à l’hypermédia du coin :


    Rayon télé


    PPDA
    -  Laurence Ferrari - Harry Roselmak (présentateurs TF1)
    Jean-Claude Dassier  - directeur de l’info TF1
    Laurent Solly - ( direction générale TF1)
    Gérard Leclerc – président Chaîne parlementaire
    Christine Ockrent - Directrice générale  France Monde  (TV5 France 24 RFI)
    Alexandre Bompard ??? - (président France télévision )
    Stéphane Courbit Alain Minc ??? - Régie pub France Télévision -   

    Rayon journaux


    Nicolas Beytout - présidence de DI Group (les Echos, Investir…pôle médias de LVMH)

    Claude Askolovitch – Rédacteur en chef du JDD
    Alain Genesta
    r – (Paris-Match)
    Denis Olivennes - Directeur général délégué - Le Nouvel Observateur

    Rayon radio


    Jean Luc Hess - Président du groupe Radio France –

    Philippe Val  - Directeur de France inter

    Divers


    Emmanuel Hoog - Président de l’agence AFP

    Françoise Laborde - membre du CSA

    Espérons donc, qu’avec toutes ses menues provisions de bouche, notre président mal communicant, mal compétent, mal populaire, pourra passer un hiver politique glacial relativement calfeutré, jusqu’au printemps renaissant de 2012 et ce, malgré la dictature blogueuse dont l’antisarkozisme  primaire n’a d’égal que sa pensée unique primitive.


    tgb


    Auteur : TGB - Source : Rue Affre

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=12289


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  •  al jazeera.jpg 

    Francophonie depuis le Qatar. Après l’arabe et l’anglais, les autorités du Qatar ont l’ambition de lancer Al Jazeera en français. Grâce à cette chaîne d'informations en continu, Doha veut récupérer le marché de la francophonie en Afrique, où le minuscule, mais richissime émirat gazier, investit déjà massivement.

    Le Qatar, et son dynamique ambassadeur en France, Mohammed al-Qouwari, s’intéresse également de près à la population française d’origine maghrébine.

     

    Al Jazeera est l’outil de la très active diplomatie du Qatar, qui se veut « ami avec tout le monde », c'est-à-dire des Américains et des Iraniens, des Israéliens et du Hamas, de l'Occident et des islamistes. Une politique qui confine cependant parfois au grand écart.

    Par ailleurs, selon nos informations, une radio émettant en langue française devrait également voir le jour bientôt à Doha.

    Partenaire privilégié de la France, le Qatar entretient de bonnes relations avec la Paris. Nicolas Sarkozy y a fait un saut de puce en novembre à son retour d'Arabie, afin d'y récupérer Carla, qui était allée s'entretenir avec la cheikha Moza, la très dynamique deuxième épouse de l'émir. Une visite éclair qui n'a pas fait que des heureux !

    http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2010/03/bientot-al-jazeera-en-francais.html


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