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    Qui sommes-nous ?

    Force de Défense d'Israël sur Internet / F.D.I.I

    La "Force de Défense d'Israël sur Internet" (F.D.I.I) est une initiative du média Juif.org qui a comme missions de veiller et combattre les informations antisémites et mensongères à propos d'Israël sur Internet.
    La F.D.I.I réunit des membres & collaborateurs à travers le monde qui partagent les mêmes valeurs d'unité, de fierté juive et les mêmes volontés d'éradiquer les propagandes négationnistes et autres groupuscules racistes et antisémites sur le réseau Internet devenu un outil efficace de propagande.

    L'antisémitisme sur Internet

    La propagande antisémite devient plus sophistiquée dans son contenu et dans ses moyens de diffusion. L'internet permet de toucher un public très vaste, un moyen de propagande de premier ordre pour les groupuscules racistes et antisémites.
    Les mouvements extrémistes "classiques" ont déjà investi internet : on y trouve une foison de contenus (textes, photos, vidéos,...) de néo-nazis, négationnistes, de terrorisme,...
    Depuis la création des sites gratuits de partages vidéos de type "Youtube" et réseaux sociaux de type "Facebook", la diffusion de contenus antisémites est volumineuse, quotidienne et la difficulté à déterminer l'origine de l'information s'est accentuée.
    On trouve ainsi les Protocoles des Sages de Sion, des listes de juifs célèbres travaillant dans les médias, des diatribes antisémites ressassant l'accusation de meurtre rituel et de déicide, des pamphlets antisionistes.... On peut commander des publications antisémites, des t-shirts et disques de musique skinhead, des drapeaux nazis et tout un matériel de propagande normalement interdit de diffusion.
    Les groupes de discussions qui fleurissent sur internet sont aussi un outil de propagande, dans lesquels on trouve de nombreux clichés antisémites anciens, la dénonciation des "sionistes" - plutôt que d'utiliser le mot "juif" -, la négation de la Shoah.
    • La négation de la Shoah est devenu une "opinion légitime".
    • L'armée israélienne "Tsahal" passe pour une armée de violeurs inhumains.
    • Les "sionistes" auraient introduit le virus Sida en Afrique.
    • Les juifs contrôleraient les médias.
    Le danger réside dans le fait que des mensonges, des insinuations et des discours ambigus influencent des utilisateurs non avertis.

    Union des forces

    La "Force de Défense d'Israël sur Internet" réunit des membres dynamiques & solidaires d'Israël et du peuple Juif à travers le monde qui partagent les mêmes valeurs d'unité, fierté juive et volonté d'éradiquer les propagandes négationnistes et autres groupuscules racistes et antisémites sur le réseau Internet.

    Veille & Combat des informations antisémites et mensongères à propos d'Israël

    La F.D.I.I est à la pointe de la technologie pour combattre ses ennemis.
    Nous avons développé et développons des solutions permettant la veille en temps-réel des sites les plus sensibles en ce qui concerne la diffusion de messages antisémites.
    L'objectif est de récolter, trier et signaler pour faire supprimer ces contenus le plus rapidement avant qu'ils influencent et occasionne des dégâts.
    Juif.org

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    Tout ce que vous ne devriez pas savoir sur l’Erythrée (1/3)
     
    Mohamed Hassan   
     
    La Corne de l’Afrique est une des régions les plus meurtries du continent : guerres incessantes, famine, pauvreté… Des images que tout le monde connaît. Mais peu de gens savent que l’Erythrée estime possible de sortir de ce cercle infernal, de résoudre les conflits par le dialogue et d’atteindre un important niveau de développement. On pourrait s’en réjouir. Pourtant, aux yeux de la communauté internationale, l’Erythrée est un Etat paria, mis au banc des accusés du Conseil de Sécurité de l’ONU ! En quoi ce pays, dont personne ne parle, menace-t-il les puissances occidentales ? Dans ce nouveau chapitre de notre série « Comprendre le monde musulman », Mohamed Hassan dévoile tout ce que nous ne devrions pas savoir sur l’Erythrée.
     
     
    INTERVIEW: Grégoire Lalieu & Michel Collon

    L’Erythrée serait-elle la source de toutes les violences dans la Corne de l’Afrique ? C’est ce que semble penser le Conseil de Sécurité des Nations Unies qui a récemment voté des sanctions contre ce pays. L’Erythrée est notamment accusée de fournir des armes aux rebelles somaliens.
    Ces sanctions reposent sur une campagne mensongère visant à déstabiliser le gouvernement érythréen. Il y a un embargo sur la fourniture d’armes vers la Somalie depuis 1992, des experts internationaux sont présents sur place pour contrôler la situation et il existe aujourd’hui, pour toute arme, un numéro de série qui permet d’assurer sa traçabilité. Malgré toutes ces dispositions, le Conseil de Sécurité n’a pas plus de preuves sur ce présumé trafic qu’il n’en avait sur les armes de destruction massive en Irak ! Par contre, vous retrouvez encore une fois Washington derrière ce type de campagne mensongère. Pourtant, même le secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines des Etats-Unis, Johnnie Carson, n’y croit pas. La vérité, explique-t-il, c’est que la Somalie est en guerre depuis vingt ans et regorge d’armes. N’importe qui peut en vendre ou en acheter sur le marché noir. Les rebelles somaliens n’ont donc pas besoin de l’Erythrée pour s’approvisionner.

    L’Erythrée est également accusée d’entretenir des tensions avec Djibouti sur un différend frontalier. Il y a d’ailleurs eu un accrochage entre les deux armées en 2008.
    L’Erythrée n’a jamais manifesté la moindre revendication territoriale sur Djibouti. Comme la plupart des frontières en Afrique, celle qui sépare les deux pays a été tracée par les puissances coloniales. Elle a donc été marquée il y a bien longtemps et n’a jamais été discutée.
    Cet « incident » de 2008 est une pure fabrication de l’administration Bush. Tout a commencé au mois d’avril lorsque le président érythréen, Isaias Afwerki, a reçu un appel téléphonique de l’émir du Qatar. Ce dernier rapportait une plainte du président djiboutien, Ismail Omar Guelleh : l’Erythrée amasserait des troupes à la frontière. Or, le président Afwerki n’avait rien ordonné à son armée et a été très surpris par cet appel. Pourquoi son homologue djiboutien passait-il par une tierce partie ? Isaias Afwerki proposa tout de même de rencontrer Guelleh à Djibouti, en Erythrée ou même au Qatar s’il le souhaitait. Le président djiboutien ne répondit pas à l’invitation.
    Quelques semaines plus tard, le 11 juin 2008, des soldats de l’armée de Djibouti attaquèrent des troupes érythréennes à la frontière. Un bref combat s’engagea causant une trentaine de morts et des dizaines de blessés de part et d’autre. Le président djiboutien clama aussitôt que l’Erythrée avait attaqué son pays. Avec une rapidité déconcertante, les Etats-Unis produisirent un communiqué condamnant l’ « agression militaire de l’Erythrée contre Djibouti ». Le Conseil de Sécurité des Nations Unies fit aussitôt écho à cette condamnation. Et ce n’est qu’ensuite qu’il proposa d’envoyer une commission d’experts pour analyser la situation sur place et établir les faits. Pourquoi le Conseil de Sécurité a-t-il mis la charrue avant les bœufs ? Sur quoi se basaient ses accusations ? Il n’y a pas de différend entre l’Erythrée et Djibouti. Les peuples de ces deux pays ont toujours été en bonnes relations. Mais une fois de plus, les Etats-Unis manipulent la communauté internationale et le Conseil de Sécurité pour faire pression sur l’Erythrée.

    Comment expliquer l’attitude de Djibouti ?
    Le président Ismail Omar Guelleh n’a pratiquement pas de base sociale. Il est seulement maintenu au pouvoir grâce au soutien de puissances étrangères.  Par conséquent, il ne peut rien leur refuser. Cela explique notamment pourquoi il y a tant de soldats étrangers à Djibouti. Par exemple, les Etats-Unis n’ont qu’une base militaire en Afrique, et elle se trouve à Djibouti. Ce petit pays abrite également des contingents d’autres nations et la plus grande base française du continent.
    Guelleh est donc totalement dépendant de Washington. Si les Etats-Unis ont besoin de lui pour créer une nouvelle crise dans la région, il s’exécute. C’est devenu une spécialité US : fomenter des problèmes pour ensuite proposer de les résoudre. Ici, les Etats-Unis cherchent à faire passer l’Erythrée pour un pays belliqueux qui serait la cause de tous les problèmes dans la Corne de l’Afrique.   

    Pourquoi les Etats-Unis veulent-ils marginaliser l’Erythrée ?
    Le gouvernement érythréen a une vision pour son propre pays et pour la région : il est possible d’atteindre un bon niveau de développement et de résoudre les conflits par le dialogue si on se débarrasse des interférences des puissances étrangères. Si vous regardez la crise en Somalie, l’Erythrée a toujours prôné de rassembler tous les acteurs politiques de ce pays autour d’une table pour dialoguer. Pour trouver une solution au conflit et reconstruire la Somalie, l’Erythrée propose également d’impliquer la société civile : femmes, vieillards, chefs religieux… Rassembler tout le monde au delà des clivages pour rebâtir un pays qui n’a plus de gouvernement depuis vingt ans. Cette méthode serait certainement efficace pour ramener la paix dans le pays. Mais, de leur côté, les Etats-Unis ont volontairement maintenu la Somalie dans le chaos. En 2007, ils ont même ordonné à l’armée éthiopienne d’attaquer Mogadiscio alors que la paix était revenue. Et au bout du compte, c’est l’Erythrée qui est sanctionnée par l’ONU !
    En fait, les Etats-Unis craignent que la vision érythréenne ne fasse des adeptes dans la Corne de l’Afrique. Cela signifierait la fin de l’ingérence américaine dans cette région stratégique. Washington cherche donc à mettre l’Erythrée en quarantaine pour éviter que le « virus » se propage. C’est une technique que les Etats-Unis ont toujours appliquée et que Noam Chomsky a étudiée. Il parle de « théorie de la pomme pourrie » : si une pomme pourrit dans un panier, il faut vite la retirer avant que les autres pommes pourrissent à leur tour. C’est pourquoi les Etats-Unis ont toujours cherché à renverser des gouvernements (avec ou sans succès) : Castro à Cuba, Allende au Chili, le Laos dans les années 60… Chomsky remarque que Washington intervient alors sous prétexte d’assurer la « stabilité » du monde. Mais cette « stabilité », nous explique-t-il, signifie « sécurité » pour les multinationales et les classes dirigeantes.

    Pour Washington, l’Erythrée est donc la pomme pourrie de la Corne de l’Afrique ?
    Tout à fait. Mais le véritable ennemi de la région, c’est l’impérialisme. Particulièrement l’impérialisme US. L’Erythrée souhaite donc que les pays de la Corne de l’Afrique se débarrassent des ingérences des puissances néocoloniales et développent un projet commun. La Corne de l’Afrique jouit d’une position géographique très avantageuse : elle est à la fois connectée aux pays du Golfe et à l’Océan Indien où s’effectue la majeure partie du commerce maritime mondial. Elle dispose également de nombreuses ressources : minerais, gaz, pétrole, biodiversité… Si les pays de cette région se libéraient du néocolonialisme et unissaient leurs efforts, ils parviendraient à sortir de la pauvreté. Voilà ce que souhaite l’Erythrée pour la Corne de l’Afrique. Bien évidemment, les Etats-Unis ne souhaitent pas que ce projet voie le jour car ils pourraient faire une croix sur le contrôle de cette région stratégique et sur l’accès à ses matières premières. Washington essaie donc de faire pression sur le président Isaias Afwerki pour qu’il change sa politique. En fin de compte, l’Erythrée, qui a dû mener un long combat pour obtenir son indépendance en 1993, lutte encore aujourd’hui pour protéger sa souveraineté nationale.

    Le combat pour l’indépendance mené par l’Erythrée est le plus long de l’histoire de l’Afrique. Le pays a d’abord été colonisé par les Italiens en 1869. Comment l’Italie, qui n’était pas un grand empire colonial, s’est-elle retrouvée en Erythrée ?
    Il faut replacer cela dans le contexte de l’Europe au 19ème siècle. A l’époque, le vieux continent était le théâtre d’une lutte sans merci entre les puissances impérialistes pour le contrôle des colonies et de leurs matières premières. Il y avait déjà une très forte rivalité entre la France et la Grande-Bretagne. Et l’unification de l’Italie en 1863 puis celle de l’Allemagne en 1871 firent apparaître de nouveaux concurrents de taille. De plus, le monde capitaliste connut sa première crise majeure en 1873. Cette crise entraîna le démantèlement progressif de l’empire ottoman et exacerba encore plus les appétits rivaux des puissances européennes. L’Allemagne, par exemple, voulait profiter du démantèlement de l’empire ottoman pour acquérir de nouvelles colonies. De leur côté, les Britanniques soutenaient Istanbul pour bloquer l’expansion allemande.
    Le chancelier Bismarck décida donc d’organiser la conférence de Berlin en 1885. C’est un événement majeur dans l’histoire du colonialisme : alors que jusque là, elles s’étaient surtout installées sur les côtes de l’Afrique pour y établir des comptoirs commerciaux, les puissances européennes projetèrent lors de cette conférence de coloniser graduellement l’ensemble du continent. Ainsi, pour éviter de nouveaux conflits et relancer l’économie capitaliste, l’Europe se mit d’accord sur le partage du gâteau africain. Durant ces discussions, la Grande-Bretagne encouragea les Italiens à s’installer dans la Corne de l’Afrique. La stratégie des Britanniques était d’inviter une puissance coloniale pas très menaçante (l’Italie) pour bloquer l’expansion de concurrents plus sérieux (la France et l’Allemagne).

    L’Europe se partagea l’Afrique mais au début du 20ème, l’Ethiopie était le seul pays indépendant du

    continent. Pourquoi ? 
    Cette particularité résulte d’un compromis entre les Français et les Britanniques. Les premiers avaient pour projet de s’étendre de Dakar à Djibouti. Or, les seconds ambitionnaient de déployer leur empire du Caire au Cap, en Afrique du Sud. Si vous observez une carte de l’Afrique, vous verrez qu’immanquablement, ces projets coloniaux étaient amenés à se télescoper. Pour éviter un conflit qui aurait entraîné de grosses pertes dans les deux camps, la France et la Grande-Bretagne ont décidé de ne pas coloniser l’Ethiopie. Mais les impérialistes n’ont pas pour autant renoncé à ce territoire. Ils ont soutenu et armé Menelik II qui régnait sur une des régions les plus riches d’Ethiopie. Avec le soutien des puissances coloniales, Menelik II a pris le pouvoir dans toute l’Ethiopie et permis aux Français et aux Britanniques d’avoir accès aux ressources de son empire.
    Finalement, si l’Ethiopie était le seul pays à ne pas être colonisé, on ne peut pas dire pour autant qu’elle était indépendante ! Celui qui se faisait appeler Menelik II, Negusse Negest d’Ethiopie, lion conquérant de la tribu de Judah, élu de Dieu, n’était qu’un agent des puissances impérialistes, incapable de bâtir un Etat moderne. Il avait été choisi notamment parce que c’était un chrétien orthodoxe et qu’il provenait d’une des régions les plus riches d’Ethiopie. Menelik II dirigeait donc un régime minoritaire dans un système féodal où la majorité des nationalités n’avaient aucun droit. L’esclavage y était pratiqué. Tout cela a créé de nombreuses inégalités qui se ressentent encore aujourd’hui en Ethiopie.

    L’Erythrée, par contre, fut colonisée par l’Italie. Mussolini déclara même plus tard qu’elle serait le cœur du nouvel empire romain. Quels furent les effets de la colonisation italienne en Erythrée ?
    Quand elle colonisa l’Erythrée, l’Italie comptait trop de paysans dans ses frontières. Beaucoup ont  émigré en Suisse ou en France. Et d’autres sont partis s’installer en Erythrée. Avec son paysage de carte postale et son climat agréable, la nouvelle colonie italienne en faisait rêver plus d’un. Des colons se sont implantés sur place avec les paysans. La bourgeoisie italienne a alors beaucoup investi en Erythrée. La situation géographique de cette colonie l’intéressait particulièrement. En effet, le pays a de longues côtes bordant la mer Rouge. Il est proche du Canal de Suez au nord et du détroit de Bab-el-Mandeb au sud : un des couloirs de navigation les plus fréquentés du monde, reliant la mer Rouge à l’Océan Indien.
    Les Italiens ont donc investi en Erythrée et développé des plantations, des ports, des infrastructures… Pour vous donner une idée du niveau de développement de cette colonie, lorsque les Britanniques vont envahir l’Erythrée durant la Seconde Guerre mondiale, ils vont carrément démonter des usines pour les emporter !

    On paraît loin des pillages habituels ou des mains coupées du Congo belge. L’Erythrée était-elle une exception dans le monde impitoyable du colonialisme ?
    Il y a eu des aspects positifs mais il ne faut pas se leurrer, le colonialisme italien restait un concept discriminatoire où les Noirs n’avaient pas beaucoup de droits par rapport aux Blancs. Pourquoi ? En fait, quand l’Italie s’est emparée de l’Erythrée et d’une partie de l’actuelle Somalie à la fin du 19ème siècle, elle a tenté de poursuivre son expansion en Ethiopie. Mais les soldats italiens ont été vaincus par Menelik II durant la bataille d’Adoua en 1896. Dans les années suivantes, l’idéologie fasciste s’est développée au sein de l’intelligentsia italienne avec la volonté de restituer l’honneur du pays qui avait été vaincu par des Noirs. Le colonialisme italien était donc très raciste envers ces derniers. La population érythréenne avait été intégrée au projet colonial mais en tant que classe inférieure.
    D’ailleurs, le fascisme italien (qui arrive au pouvoir en 1922) était avant tout basé sur un racisme anti-noir, il n’était pas antisémite comme le fascisme allemand. Des juifs ont travaillé au sein d’organisations fascistes en Italie ! Et Mussolini avait une maîtresse juive. Imaginez cela pour Hitler ! Ce n’est que plus tard, vers la fin des années trente, que l’Italie va commencer à persécuter les juifs. D’abord, parce que Mussolini s’était rapproché d’Hitler. Ensuite, parce que le parti fasciste italien avait besoin d’un second souffle. Il utilisa donc la communauté juive comme bouc émissaire pour mobiliser la population italienne.

    Finalement, les fascistes italiens ont eu leur revanche sur l’Ethiopie : en 1935, les troupes de Mussolini envahirent le seul pays non colonisé de l’Afrique.
    Oui, même si l’occupation de l’Ethiopie ne dura pas très longtemps. En 1941, en pleine guerre mondiale, l’armée britannique chassa les Italiens de la région et les Alliés prirent le contrôle de la Corne de l’Afrique. Au lendemain de la guerre, si l’Ethiopie retrouva son « indépendance », le sort de l’Erythrée, par contre, fit débat.
    L’Union soviétique souhaitait que cette colonie obtienne son indépendance. De leur côté, comme ils l’avaient fait un peu partout, les Britanniques souhaitaient diviser le pays en deux sur base de la religion : les musulmans devaient rejoindre le Soudan et les chrétiens orthodoxes l’Ethiopie. Il est intéressant de noter que l’Eglise éthiopienne était favorable à cette option et faisait pression sur les chrétiens d’Erythrée pour qu’ils l’acceptent. Elle leur disait que s’ils refusaient, ils ne seraient pas enterrés et leur âme ne rejoindrait pas le paradis. Malgré tout, les chrétiens d’Erythrée refusèrent : ils se sentaient Erythréens avant toute chose ! Ce sentiment d’appartenance s’explique notamment par le fait que les Italiens, à l’inverse de nombreuses puissances impérialistes, avaient intégré le peuple érythréen au projet colonial sans distinction ethnique. Mais finalement, ce fut la troisième option qui l’emporta, celle des Etats-Unis : l’Erythrée devait être intégrée à l’Ethiopie dans un système fédéral.

    Pourquoi les Etats-Unis soutenaient-ils cette option ?
    Sa position géographique avait conféré à l’Erythrée une grande importante aux yeux de Washington pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Dès les années 40, le Pentagone et des firmes d’armement privées développèrent d’importants projets dans le pays : une ligne d’assemblage d’avions, des ateliers de réparation, une force navale… Et surtout, dans les années 50, les services de renseignement américains établirent dans sa capitale Asmara une de leurs plus importantes bases de télécommunication à l’étranger. A l’époque, il n’y avait pas de surveillance satellite comme aujourd’hui et les systèmes d’écoute avaient une portée limitée.  Mais depuis l’Erythrée, vous pouviez surveiller ce qui se passait en Afrique, au Moyen-Orient, dans le Golfe et même dans certaines parties de l’Union soviétique.
    Les Etats-Unis plaidèrent donc pour que l’Erythrée soit rattachée à l’Ethiopie, qui était un allié de Washington. John Foster Dulles, une figure éminente de la politique américaine, dirigeait le bureau des Affaires Etrangères. Il reconnut dans un débat du Conseil de Sécurité : « Du point de vue de la justice, les opinions du peuple érythréen doivent être prises en considération. Néanmoins, les intérêts stratégiques des Etats-Unis dans le bassin de la mer Rouge, et les considérations pour la sécurité et la paix dans le monde, rendent nécessaire  que ce pays soit rattaché à notre allié, l’Ethiopie ». Voilà comment fut réglé le sort de l’Erythrée. Avec de lourdes conséquences : la plus longue lutte pour l’indépendance en Afrique allait commencer…

    A suivre dans les prochaines semaines, les deuxième et troisième parties de notre interview sur l’Erythrée. Avec Mohamed Hassan, nous retracerons les trente ans d’un combat épique mené par les résistants. Nous découvrirons les enjeux de la révolution érythréenne, ses similitudes avec Cuba. Nous aborderons également la question des droits de l’homme en Erythrée, objet d’attaques des puissances occidentales. Enfin, nous analyserons ce fameux paradoxe africain : tant de richesses pour une population si pauvre.

     

     

    Mohamed Hassan recommande les lectures suivantes:

    - Dan Connell, Against All Odds. A Chroincle of the Eritrean Revolution , The Red Sea Press, Inc, 1997

    - Firebrace & Holland, Never Kneel Down, Spokesman, 1984

     

    Mohamed Hassan* est un spécialiste de la géopolitique et du monde arabe. Né à Addis Abeba (Ethiopie), il a participé aux mouvements d’étudiants dans la cadre de la révolution socialiste de 1974 dans son pays. Il a étudié les sciences politiques en Egypte avant de se spécialiser dans l’administration publique à Bruxelles. Diplomate pour son pays d’origine dans les années 90, il a travaillé à Washington, Pékin et Bruxelles. Co-auteur de L’Irak sous l’occupation (EPO, 2003), il a aussi participé à des ouvrages sur le nationalisme arabe et les mouvements islamiques, et sur le nationalisme flamand. C’est un des meilleurs connaisseurs contemporains du monde arabe et musulman.

     

    http://sos-crise.over-blog.com/article-tout-ce-que-vous-ne-devriez-pas-savoir-sur-l-erythree-1-3-49433161.html 

     

    Déjà paru dans notre série "Comprendre le monde musulman":

    - Comment expliquer le succès du Hamas?

    - Réponse à vos questions sur le Hamas: "Gaza est un endroit normal avec des gens normaux"

    - Crise au Darfour: le sang, la faim et le pétrole

    - Afghanistan-Pakistan: Le trou noir de l'Empire

    - Que doit faire Ahmadinejad pour recevoir le Prix Nobel?

    - Somalie: Comment les puissances coloniales maintiennent le pays dans le chaos

    - Yémen: Ce n'est pas Al-Qaïda que les USA combattent, mais la démocratie

    http://www.michelcollon.info/index.php?option=com_content&view=article&id=2709:tout-ce-que-vous-ne-devriez-pas-savoir-sur-lerythree-13&catid=6:articles&Itemid=11

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  • police-ss-papiers-j.jpg http://laplote.blogs.courrierinternational.com/

    Un enfant de 3 ans en garde à vue pendant deux heures avec son père

    Un enfant de trois ans a été maintenu durant deux heures au commissariat de Juvisy en Essonne, après que son père, en situation irrégulière, a été interpellé puis placé en garde à vue, jeudi dernier, selon le Réseau éducation sans frontières (RESF). Lire la suite l'article

    Selon RESF, l'homme a été arrêté le 22 avril, vers 17h, alors que son fils de trois ans se trouvait avec lui.

    «Séparé de son père, il est terrorisé»

    Au commissariat, l'enfant se trouve «seul avec son père, dans une pièce vide. Son père est assis sur une chaise, menotté à cette chaise. Les policiers laissent l'enfant une vingtaine de minutes avec son père puis viennent le chercher. Le petit ne comprend rien, séparé de son père, il est terrorisé», indique RESF dans un communiqué.

    La mère de l'enfant a pu venir chercher le garçonnet vers 19h. Contacté par l'AFP, le commissariat de Juvisy n'a pas été en mesure de commenter cette information. 

     

    http://fr.news.yahoo.com/82/20100427/tfr-un-enfant-de-3-ans-en-garde-vue-pend-4abdc0f.html

     

     

     

    Etrange garde à vue pendant

    la visite de Sarkozy à Bobigny

     

     

    Mardi, Nicolas Sarkozy se déplaçait à la préfecture de Seine-Saint-Denis, à Bobigny, pour assister à la prise de fonction du nouveau préfet, Monsieur Christian Lambert. Pour l'occasion, la préfecture a été fermée pendant deux jours, cette mesure étant justifiée par les autorités par le fait qu'il faille « travailler en sécurité ». C'est à se demander s'il ne faudrait pas également fermer l'Elysée pour les deux prochaines années.

    Profitant de l'occasion pour parler de la sécurité justement, Nicolas Sarkozy a promis que « tous les jours il y aura des actions de police contre les trafiquants ». Sitôt dit, sitôt fait. Pour l'action en tous cas. Pour le trafiquant, on repassera.

    Garde à vue non justifiée

    Il s'appelle Grégory Pasqueille. Il a l'air bonhomme, un t-shirt mauve marqué « No Sarkozy day » qu'il incarne bien. Le jeune homme s'est déplacé devant la préfecture pour parler à la presse, annoncer une mobilisation le 8 mai prochain pour un nouveau « No Sarkozy day ».

    Il n'a pas eu le temps de parler qu'il a été interpellé et placé en garde à vue. Rien n'est dit, tout est fait. Pourquoi une telle mesure ?

    On rappellera que les gardes à vue sont régies par les articles 63 et suivants du code de procédure pénale. L'article 63 du code de procédure pénale est ainsi libellé :

    « L'officier de police judiciaire peut, pour les nécessités de l'enquête, placer en garde à vue toute personne à l'encontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tenté de commettre une infraction. »

     

    L'article 63-1 du code de procédure pénale précise :

    « Toute personne placée en garde à vue est immédiatement informée par un officier de police judiciaire […] de la nature de l'infraction sur laquelle porte l'enquête. »

     

    Difficile pour Grégory Pasqueille de savoir le motif de son placement puisque l'OPJ lui-même l'ignorait. Sa hiérarchie lui avait juste demandé d'interpeller l'individu.

    Là encore, rien n'est dit mais tout est fait.

    Difficile de supporter d'être privé de sa liberté quand celui qui vous en prive est incapable de justifier. Difficile aussi probablement pour l'OPJ qui obéit, avec ce que cela représente de renoncement et de compromission.

    La possibilité d'émettre une contestation, voire de sortir une dangereuse pancarte, voilà l'infraction dont était officieusement soupçonné Grégory Pasqueille. Mais puisque manifester, puisque parler, puisque s'opposer n'est pas encore illégal, les policiers ont choisi l'outrage. Ils n'ont même pas pu désigner le mot qui aurait constitué cet outrage.

    Si les mots ont un sens, ils n'ont pas choisi l'outrage pour rien. Etre opposant serait-il devenu outrageant ?

    Des ordres qui empêchent la police de travailler

    Au commissariat de Bobigny, on ne fait pas semblant. On est trop effondré pour ça. Effondré comme on l'est devant les valeurs qui s'écroulent, y compris celles de la loi. Effondrés comme on l'est devant soi-même quand on plie devant l'autorité par peur d'être sanctionné alors qu'on devrait y résister.

    Et pendant ce temps là, Nicolas Sarkozy annonçait « pas un jour sans traquer les trafiquants ». Au commissariat de Bobigny, on le dit aussi.

    On dit qu'on doit arrêter des trafiquants, qu'on est débordé et que des ordres comme celui-là empêchent de travailler.

    Au commissariat de Bobigny, on dit surtout qu'on a dû arrêter « un gars gentil et qui était dans son bon droit », qui n'avait même pas une pancarte, juste un t-shirt « No Sarko » en guise de drapeau.

    Au commissariat de Bobigny, on pense comme le conseil général de Seine-Saint-Denis qui réclame un effectif supplémentaire de 400 policiers. Seulement, les policiers ne peuvent pas être dans les bus de Tremblay et en escorte présidentielle pour empêcher une petite voix solitaire à peine muée de s'élever.

    Voilà le premier acte du préfet. Pour sa tranquillité et pour celle de sa majesté, on fait embastiller les individus pour que rien ne dépasse sur les côtés. On fait pression sur les policiers pour qu'ils utilisent des moyens illégaux contre ceux qui veulent parler.

    Nul besoin d'être juriste pour s'inquiéter du message en droit qui vient d'être transmis à la société. Nul besoin d'être militant pour imaginer l'illégalité quotidienne quand l'infraction présumée est plus grave que de parler.

    Ni grand caïd ni petit dealer, juste harcelé

    Et puis il y a eu « l'entretien avocat » durant la garde à vue, cette demi-heure d'une utilité relative puisque, en attendant la réforme pour laquelle le corps judiciaire a eu l'outrage de manifester, l'avocat ne sait toujours rien du dossier.

    L'article 63-4 dispose :

    « L'avocat peut communiquer avec la personne gardée à vue dans des conditions qui garantissent la confidentialité de l'entretien. »

     

    L'entretien a eu lieu dans une salle sécurisée, chacun y entre de son côté, la porte qui se referme du côté du gardé à vue ne peut plus être ouverte de l'intérieur, un hygiaphone sépare l'avocat de son client : la confidentialité est tellement respectée qu'on ne s'entend pas. Même en maison d'arrêt, les parloirs avocats ne se font pas dans ces conditions là.

    Pour ceux qui auraient un doute, Bobigny n'est pas en Turquie.

    Et pendant ce temps-là, Nicolas Sarkozy expliquait que ce qu'avaient vécu les chauffeurs de bus de Tremblay en France était intolérable. Il avait raison. Il aurait pu dire la même chose de ce que vivait Grégory Pasqueille dans une cellule crasseuse, retenu en toute illégalité, pour que le Président puisse tranquillement parler de sécurité.

    Il devait se sentir en sécurité ce garçon de 20 ans devant les forces de police qui pouvaient tout contre lui, puisqu'ils pouvaient même s'affranchir des lois.

    Et pendant ce temps là, Nicolas Sarkozy disait qu'il allait « harceler les délinquants, qu'ils soient grands caïds ou petits dealers ». Grégory Pasqueille n'est ni grand caïd ni petit dealer, juste harcelé.

    Ils ont quand même fini par relâcher ce dangereux criminel désormais « défavorablement connu par les services de police » puisqu'arrêté.

    Il risque de récidiver. Est-ce qu'on encoure une peine-plancher pour vouloir s'exprimer ?

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    Classement mondial de la liberté de la presse : la France en 43e position !

     

    Reporters sans frontières a publié en octobre 2009 son classement mondial de la liberté de la presse. 175 pays ont ainsi été passés en revue, avec des résultats fort instructifs.

     

    Dans le palmarès des vingt premiers, nous trouvons bon nombre de pays européens aux identités nationales fortes et structurées, des pays indépendants où dominent un esprit civique et un respect de la tradition : le Danemark (1er du classement : tout le monde se souvient du courage et de la solidarité dont ont fait preuve les Danois face aux menaces des islamistes dans l'affaire des “caricatures de Mahomet”), la Finlande (2e), l'Irlande (3e : longtemps réfractaire à l'asservissement de l'Union européenne), la Norvège (4e : elle ne fait pas partie de l'Union européenne), la Suède (5e), la Suisse (8e : où l'Union démocratique du centre de Christophe Blocher réunit plus de 30 % des voix sans subir de diabolisation par le système médiatique), l'Islande (9e), etc.

    Puis suivent l'Australie (16e), le Japon (17e), et les Etats-Unis d'Amérique qui remontent - effet de la fin de l'ère-Bush oblige… - de la 40e à la 20e place.

     

    Vous ne serez sans doute pas étonnés d'apprendre que la France se situe glorieusement à la 43e place, juste entre le Surinam (42e) et le Cap-Vert (44e), et loin derrière le Ghana et le Mali.

     

    La France poursuit ainsi sa descente aux enfers, où elle s'enfonce année après année. Une reculade qui n'a pas été freinée par l'arrivée du Grand Conducator que le monde nous envie : Nicolas Sarkozy.

     

    Autre dégringolade remarquée : celle d'Israël qui perd carrément 47 places d'un coup, se retrouvant au  93e rang, loin derrière le Koweit (60e) et les Emirats-Arabes-Unis (86e), mais, ouf !… quand même devant son ennemi juré, l'Iran, sans surprise à la 172e place.

     

    Dans cette liste établie entre le 1er septembre 2008 et le 1er septembre 2009, les critères sont basés sur un questionnaire recensant des atteintes directes contre les journalistes (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces…) ou les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions…).

     

     

    Deux principales sources peuvent être citées à cet ensemble de données :
    -
    http://humanrights-geneva.info/Classement-mondial-de-la-liberte,6782
    - http://www.rsf.org/fr-classement1001-2009.html

     

    L'information a notamment été relayée par Anne Kling sur son journal informatique, le mercredi 21 octobre 2009.

     

    En guise de complément, les commentaires de l'actualité par Nicolas Domenach et Eric Zemmour sur I-Télé, samedi 24 octobre, soulignent l'importance de la liberté d'expression et d'information des Français par Internet.

     

    Enfin, il est révélateur de savoir que cet article a été publié sur LePost.fr le 26 octobre 2009 et que LePostfr l'a finalement censuré en mars 2010.

     

    La France est bien en 43e position de la liberté de la presse.

     

     

    Propagande, pensée unique, médias français

    22 avril, 2010 à 12:22

     

     

    http://sangliergris.unblog.fr/2010/04/22/classement-mondial-de-la-liberte-de-la-presse-la-france-en-43e-position/


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