• tsiganes roumains n° 9
    Mercredi 21 juillet 2010 3 21 /07 /2010 16:03

     

     

    La patrie des Droits de l'Homme est en train de les piétiner tous les uns après les autres.

    J'ai publié récemment sur mon blog sos-crise un témoignage poignant: Du Sénégal à Calais, voici le lien :

     

    (Cliquer sur le lien) :  Voyage au bout de l'horreur qui peut nous arriver à tous !

    Et voici l'horreur pour les gens du voyage. En France, dans notre pays ! Intolérable..


     

    http://columbusphotos.free.fr/galerie/tsiganes/tsigan04.htm

    tsiganes roumains n° 4

     

    La grande persécution des Tsiganes

    Introduction d'eva

     

     

    Les Tsiganes font partie de ma vie (j'ai appris à danser le flamenco avec eux, par exemple), les Gitans sont mes potes, je défends leurs causes, notamment celle de la reconnaissance du génocide nazi en 1940, qui a tué dans leurs rangs plus de citoyens que les Juifs, proportionnellement parlant - une extermination que personne ne commémore, ce qui constitue une injustice historique qu'il faut impérativement réparer, et pour ma part je m'y emploie. De même que malgré les efforts de Christiane Taubira, on passe presque sous silence le souvenir de la mémoire coloniale, de l'esclavage § (comme promis, je traiterai ce sujet dans une publication future), on ignore le tribut payé par les Tsiganes à travers l'Histoire, notamment au moment de la Shoah. Est-ce parce que les historiens officiels font tous, ou presque, partie du même Clan qui s'est érigé le droit de définir ce qui doit être retenu, et ce que l'on doit penser des événements, pour nous amener à la Pensée unique occidentale mondialiste, marchande, ultra-libérale, impériale, bientôt aux couleurs du Nouvel Ordre Mondial judéo-chrétien (protestant anglo-saxon) ?

     


    Alerte ! Tous les clignotants de notre société sont au rouge. Une société se définit d'abord par la manière dont elle traite les plus faibles, réfugiés économiques, gens du voyage tentant de préserver leur mode de vie, ou même animaux, aujourd'hui enfermés dans des camps de concentration inhumains - pour ne citer que ces exemples. 

     

    http://www.kommunisten-online.de/historie/ausder2.gif

     

    Auzias Claire, Samudaripen : le génocide des tsiganes. Un petit livre court et nécessaire sur l’extermination des tsiganes en Europe sous le nazisme.
    Samudaripen : Le Génocide des tsiganesir?t=solidaouvrie-21&l=as2&o=8&a=2844051

    communisme.wordpress.com/.../

     

     

    La question tsigane est particulièrement préoccupante. Seront-ils les boucs-émissaires, parmi d'autres, d'une France aux abois, dure aux pauvres, indulgente aux riches ? Trop de populations, aujourd'hui, sont stigmatisées: Noire, arabe, tsigane, ou chômeurs, assistés, réfugiés, habitants des cités... On nous dresse les uns contre les autres. On nous inocule, à dose infime mais régulière, les poisons du racisme, du rejet, de la haine. Bref, le choc de civilisations plutôt que la remise en cause du Pouvoir assassin, le rejet du basané plutôt que du Blanc arrogant et prédateur, la stigmatisation de celles qui portent la burqa plutôt que des Maîtres cupides et impitoyables.... Tout est fait pour détourner l'attention des vrais responsables de nos malheurs. Allons-nous ouvrir les yeux pour ne pas nous tromper de cible ?

     

    Plus que jamais, nous devons être en alerte. Et clairvoyants !

     

    Eva R-sistons aux manipulations.

     

    § Oeuvres de christiane TAUBIRA (Wikipedia)

    • L'esclavage raconté à ma fille, 2001
    • Codes noirs de l'esclavage aux abolitions, 2006
    • Rendez-vous avec la République, 2007
    • Egalité pour les exclus : le politique face à l'histoire et à la mémoire coloniales, 2009 (Temps Présent Editions) 

     

    Christiane Taubira - Royal & Zapatero's meeting in Toulouse for the 2007 French presidential election 0529 2007-04-19.jpgwikipedia, Christiane Taubira

     

     

    Histoire: La France contre ses Tsiganes

     

    Comme chaque année, les pouvoirs publics attendent la fin de l’année scolaire pour expulser les tsiganes. Emmanuel Filhol montre comment cette politique de discrimination, qui contredit les principes de la République, s’est lentement mise en place, avant de se durcir au XXème siècle.

     


    Par Emmanuel Filhol

     

    Le traitement stigmatisant adopté envers les Tsiganes français s’inscrit dans la longue durée et ne peut être appréhendé qu’à la lumière de tout un ensemble de dispositifs législatifs et de politiques discriminatoires qui l’ont précédé. L’enracinement tsigane en France est un phénomène ancien puisqu’il remonte au Moyen Âge. Du début du XVème siècle, période de leur arrivée en France, à la première moitié du XVIIème siècle, les Tsiganes ont connu un âge d’or. [1] Mais, par la suite, une série de facteurs entraînent un renversement d’attitude de la part des pouvoirs.

     

     

    http://www.jerusalem-pedibus.net/images/perso/phru08.jpg

    filsduvent.kazeo.com/Histoire/Tsiganes-dans-l...

     

    De l’accueil au rejet

      À partir des années 1600, et surtout de la deuxième moitié du XVIIème siècle, le destin de la diffuse « nation bohémienne » bascule. On assiste à une montée de l’intolérance et, avec elle, à l’établissement rigoureux et constant de sanctions effectives. La sévérité des textes est exemplaire dans sa cohérence ; elle est générale, et pas seulement française. Privés de l’accueil des châteaux, où les Égyptiennes et leurs spectacles de danse suscitaient un véritable engouement, exclus des compagnies de gens d’armes, chassés des villes, la situation des Tsiganes se dégrade rapidement ; ils sont confondus avec les « errants et vagabonds » et pourchassés à ce titre dans toute l’Europe. Les interdictions de contacts et l’impossibilité d’exercer une activité itinérante mais légale condamnent le peuple bohême au bannissement collectif. La déclaration du 11 juillet 1682, voulue par Colbert et signée de Louis XIV, « contre les Bohèmes et ceux qui leur donnent retraite », demande aux baillis, sénéchaux et leurs lieutenants d’arrêter et de faire arrêter les hommes afin qu’on les conduise aux galères, à perpétuité, en dehors de tout délit constaté, tandis que les femmes, séparées des premiers, seront tondues et passibles d’être fustigées et bannies au cas où elles continueraient à « mener la vie de bohémiennes ». [2]

    Au XVIIIème siècle, l’opinion administrative englobe la catégorie des « Bohémiens » dans celle des vagabonds, mendiants et gens sans aveu. Les innombrables textes consacrés à la condamnation du vagabondage et la réprobation de la mendicité soumettent les compagnies tsiganes aux exigences de domiciliation et au contrôle. Sous le Consulat, en décembre 1802, le général de Castellane, préfet des Basses-Pyrénées, procède, avec l’aide de l’armée espagnole, pour que le coup de filet soit efficace, à l’arrestation des « Bohémiens » du Pays basque (environ 500 personnes). [3] La mobilité tsigane fait l’objet d’une surveillance de plus en plus étroite, dont témoigne au cours du XXème siècle l’application de mesures humiliantes et persécutives.


     

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    www.esmeraldjazz.com/influencesfr.html

     

    L’identification d’un groupe à part

    En 1895, un dénombrement général de tous les « nomades, bohémiens, vagabonds » est prescrit par le gouvernement. Le recensement rencontra dans la presse populaire un écho tout à fait favorable. Pour assurer un contrôle des « nomades », l’administration française adopta des procédés nouveaux. Du 18 mars 1908 au 31 juillet 1909, 7 790 « nomades » sont photographiés par les Brigades mobiles de police, créées par Clemenceau, et inscrits dans un fichier. Cette pratique devait trouver son prolongement naturel dans la loi du 16 juillet 1912, qui instituait le carnet anthropométrique des « nomades » [4], basé sur « la méthode Bertillon » (ce chef de service de l’identité judiciaire met au point dans les années 1880 un système de signalement pour retrouver les criminels récidivistes). La loi sur l’exercice des professions ambulantes et la réglementation de la circulation des « nomades » oblige tout « nomade », quelle que soit sa nationalité, à faire viser son carnet individuel, établi dès l’âge de 13 ans révolus, à l’arrivée et au départ de chaque commune, comme elle le contraint à se soumettre aux différentes mensurations et identifications photographiques consignées sur ce carnet. Le carnet du « nomade » comporte de plus une partie réservée aux mesures sanitaires et prophylactiques auxquelles les « nomades » sont assujettis.

    Dans sa volonté de contrôle, la législation ne se limite pas seulement à l’imposition du carnet anthropométrique d’identité. Les « nomades » voyageant en « bandes », c’est-à-dire en groupe ou en famille, doivent aussi se munir d’un carnet collectif. L’article 4 de la loi renforce quant à lui la visibilité des mesures de surveillance administrative et policière, dans le sens où un signe ostentatoire est imposé aux « nomades », dont les véhicules de toute nature seront munis à l’arrière d’une plaque de contrôle spéciale. Le travail de repérage des forces de l’ordre en est facilité. La description des « voitures employées » révèle une attention toute particulière au sein du carnet collectif, comme sur le carnet anthropométrique, qui l’inclut sous la rubrique « nomades voyageant en voiture isolément ». Le recours à différents moyens d’identification permet de comprendre la logique de fichage déployée par la République envers les « nomades ». [5] Une logique qui, par le procédé d’« encartement » anthropométrique, vise à assimiler des individus itinérants à une population perçue et construite comme dangereuse, criminelle, qu’il s’agit donc d’identifier et de contrôler.

    L’internement des Tsiganes pendant les deux guerres mondiales Deux ans après l’établissement du système disciplinaire engendré par la loi de 1912, la guerre éclatait entre la France et l’Allemagne. Les Tsiganes arrêtés à l’intérieur ou autour des territoires reconquis d’Alsace et de Lorraine sont aussitôt évacués, voire incarcérés, et dirigés vers les centres de triage, puis internés dans des camps. D’autres Tsiganes les rejoignent, y compris ceux qui, pourtant munis de certificats d’option, avaient choisi de quitter l’Alsace-Lorraine en 1871 ou 1872 et étaient venus vivre en France. Pour les « Romanichels alsaciens-lorrains », l’internement devait durer jusqu’à la fin de la guerre, et au-delà. [6]

    Durant la Seconde Guerre mondiale, le même scénario est cette fois appliqué à tous les Tsiganes circulant en France. Sans compter que certains d’entre eux, un petit nombre, furent déportés de Poitiers en 1943 vers les camps de concentration de Sachsenhausen et de Buchenwald, tandis que d’autres Tsiganes, raflés dans la région de Lille, aboutirent à Auschwitz, par le convoi Z parti de Malines le 15 janvier 1944. Le 6 avril 1940, un décret interdit aux « nomades » de circuler sur l’ensemble du territoire métropolitain. Ils sont astreints à résidence sous la surveillance de la police. Après la défaite, les Allemands ordonnent début octobre 1940 que les « nomades » de la zone occupée soient internés dans les camps. Ce sont les autorités françaises qui administrent les trente camps où séjournèrent un peu plus de six mille Tsiganes, internés par familles entières. [7] Le constat est partout identique. La vie quotidienne dans les camps révèle des conditions de logement et d’hygiène déplorables. Les Tsiganes ne souffrent pas seulement de la faim et du froid, ils meurent dans les camps. L’internement apparaît d’autant plus pénible aux « nomades » (à 90 % de nationalité française) qu’ils ne reçoivent aucune aide extérieure.

    L’indifférence persista après l’installation du gouvernement provisoire de la République. On pouvait escompter que la libération du territoire national aurait signifié pour tous les Tsiganes internés la sortie des camps. Il n’en a rien été. Les derniers « nomades » seront libérés le 1er juin 1946. Les familles qu’on libère manquent de tout, vêtements, nourriture, argent, et personne ne s’en préoccupe. Malgré tant de privations et de souffrances endurées, les Tsiganes qui rentrent chez eux sont aussitôt assignés à résidence (jusqu’à la loi du 10 mai 1946 portant fixation de la date légale de cessation des hostilités), avec interdiction de quitter la commune où ils doivent demeurer. Cette obligation touche tous ceux qui ont été internés en France mais aussi les survivants revenus des camps de concentration. [8]

     

    http://www.westimpact.com/Clebert-Tsiganes-6.JPG

     

    www.westimpact.com/book_clebert.htm


    L’anti-tsiganisme aujourd’hui

    La paix retrouvée, le droit de pouvoir circuler sans contrainte sur le territoire français ne fut pas pour autant accordé aux Tsiganes puisque la loi de 1912 continua de s’exercer à leur encontre jusqu’en 1969, le « livret ou carnet de circulation », toujours en vigueur, visés chaque mois, puis tous les trois mois par un commissaire de police ou un commandant de gendarmerie, se substituant alors au carnet anthropométrique. Si le caractère vexatoire de ce dernier disparaît, l’obligation, au nom d’une idéologie sécuritaire, de détenir un « carnet de circulation » n’en constitue pas moins une entrave au droit commun, contraire au protocole n° 4 de la Convention européenne des Droits de l’Homme (daté du 16 décembre 1963) relatif au droit de circuler et de choisir sa résidence librement.

    Considérés encore comme des marginaux, les Tsiganes pâtissent de nos jours des discriminations qui limitent l’exercice réel de leurs droits de citoyens. [9] Plus de quinze ans après la loi Besson qui impose aux communes de plus de 5 000 habitants la réalisation d’une aire d’accueil, seulement 20 % des 38 000 places à créer ont été réalisées. Se pose également la question de la non-reconnaissance juridique de la caravane comme un logement (reconnue uniquement comme un domicile). Cette absence de reconnaissance ayant une incidence directe sur le non-accès aux aides au logement, de même qu’elle empêche de recourir à des prêts bancaires préférentiels lors d’achat de caravanes. Selon une recommandation émise par la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité, la loi de 1969 devrait par ailleurs être révisée et il serait souhaitable de faire passer les « gens du voyage » sous le régime normal en ce qui concerne la loi électorale. [10] Ceux-ci pourraient ainsi s’inscrire sur les listes électorales de leur commune de rattachement au bout de six mois au lieu de trois ans imposés. Soulignons en outre que, dans le domaine de l’éducation, les difficultés liées à la scolarisation des enfants tsiganes sont souvent à mettre en relation avec les situations de rejet auxquelles ils se trouvent confrontés. [11] Enfin, l’histoire et la culture pluriséculaire des Tsiganes de France restent largement ignorées, faute de les faire connaître dans les manuels scolaires et de les enseigner à l’université, ce qui ne contribue guère à modifier les attitudes et les discours négatifs à leur égard.

    Il suffit, pour s’en convaincre, de mentionner les propos tenus par des élus : ceux-ci en disent long sur les stéréotypes racistes et les préjugés que cherchent à légitimer ces représentants de l’anti-tsiganisme français. À gauche comme à droite, la stigmatisation des gens du voyage, qualifiés de groupe « asocial », est de fait largement répandue. En juillet 2002, le sénateur de l’UMP Dominique Leclerc les traitait de

    « gens asociaux, aprivatifs [sic], qui n’ont aucune référence et pour lesquels les mots que nous employons n’ont aucune signification […]. Nous voyons toutes les nuits trois, quatre ou cinq camionnettes de gens du voyage qui viennent sauter – je n’ai pas d’autre mot – des gamines de douze ou treize ans jusque devant chez leurs parents. » [12]

    S’adressant à ses administrés, le maire socialiste de Berre (Bouches-du-Rhône) invoquait en mars 2004 les principes républicains pour justifier sa politique répressive vis-à-vis des gens du voyage :

    « Le stationnement des gens du voyage : une honte et un scandale pour la République ! […]. Ce mardi 20 janvier, la gendarmerie, à ma grande satisfaction, a procédé aux expulsions. Je tiens à la remercier vivement […]. Je poursuivrai cette action avec ténacité pour assurer la tranquillité de vous toutes et de vous tous. » [13]

    Dans un même état d’esprit, son collègue UMP de Venelles (proche d’Aix-en-Provence), encourageant des pratiques de délation dignes d’une autre époque, déclarait à ses électeurs :

    « Madame, Monsieur, vous avez pu observer et, pour certains d’entre vous, subir la présence de gens du voyage installés sur un terrain privé proche de la résidence des Vergers de Venelles […]. J’ai été immédiatement informé et j’ai demandé à la Police municipale d’engager, dans le dialogue, des mesures fermes pour leur départ dans les meilleurs délais […]. Il est anormal que dans une démocratie, des minorités imposent leur style de vie à la majorité pacifique qui peuple notre Pays […]. Je vous prie de bien vouloir noter le numéro de téléphone portable de la Police municipale de Venelles qui intervient 24 h sur 24… »

    En janvier 2006, le maire de la commune d’Ensisheim, par ailleurs vice-président du Conseil général du Haut-Rhin, prenait l’initiative de faire incendier 14 caravanes de Roms croates et roumains, sous prétexte de l’illégalité de leur installation sur le territoire communal. Selon le procureur en charge de l’affaire, « le maire aurait participé directement à l’opération en mettant le feu à une épave avec un chiffon enflammé et aurait donné des instructions pour que les autres caravanes soient transportées sur le brasier, après en avoir fait retirer les objets pouvant exploser ». Un tract (les fautes d’accord et d’orthographe sont dans l’original) du Front de libération de la Provence (FLP), diffusé au printemps 2004 dans la région PACA, appelait ni plus ni moins à l’action punitive meurtrière, contre l’attentisme politique :

    « Ras le bol des gitans qui volent nos voitures qui cambrioles nos maisons qui pourrissent notre environnement. Et nos hommes politiques que font-ils ? Ils se moquent bien de tout cela se qui les intéressent, c’est d’être à la tête de la région pour les prochaines élections. Alors réglons le problème nous même puisqu’ils ne sont pas capable. Prenons les armes et exterminons cette vermine jusqu’au dernier pas de pitié, hommes, femmes enfants et nourrissons ».

    Rien d’étonnant alors si les lois qui ont suivi le statut administratif des nomades fixé par la législation du 3 janvier 1969, comme le texte du 5 juillet 2000 relatif à l’accueil et à l’habitat des gens du voyage, ou encore les articles concernant les gens du voyage dans la loi du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure et la loi du 5 mars 2007 sur la prévention de la délinquance, poursuivent toutes elles aussi le même objectif : rendre le voyage et le stationnement temporaire suffisamment contraignant pour obliger les nomades à se sédentariser. Les débats au sein du Parlement en attestent clairement :

    « Pire : loin de régler la question du nomadisme, vous allez l’encourager, et vous avez même commencé à le faire. Vous donnez une raison d’être, une sorte de fondement à ce mode de vie, dont il faut bien reconnaître qu’il n’est pas compatible avec la société qui est la nôtre […] Il faut changer de politique à l’égard du nomadisme et abandonner l’idée rétrograde, coupée des réalités, qui sous-tend votre projet. […] Cessons de dire des sottises ! La véritable politique à l’égard du nomadisme réside dans l’encouragement à la sédentarisation, qui a été la ligne de conduite de la République pendant des lustres et qui a réussi. » [14]

    Cette politique mènera toujours à une impasse parce qu’elle ne prend pas en compte la spécificité anthropologico-culturelle des identités et modes de vie inhérents aux minorités tsiganes. Les Tsiganes ont une culture qui leur est propre et repose sur des principes différents de celle des sédentaires

     

    http://www.villemagne.net/images/perso/campement-de-tsiganes-dans-la-plaine-meridionale-pres-du-village-de-videle-roumanie-ru50.jpg

     

    villemagne.net

     

    On le voit, les politiques adoptées par les pouvoirs publics en France vis-à-vis des Tsiganes présentent historiquement depuis le XVIIème siècle une continuité répressive, moins sévère il est vrai au cours du XIXème siècle jusqu’au Second Empire. Ses formes ont varié, en fonction des contextes et des changements opérés dans la société, et avec elle de l’idée que les législateurs se font de la déviance et de la marginalité. Le traitement administratif des « bohémiens, nomades, gens du voyage » peut se résumer, comme l’écrit Jean-Pierre Liégeois, à une logique dont les étapes vont de l’exclusion à la réclusion, puis à l’inclusion par l’assimilation. Pour chaque période de rejet, le législateur s’appuie sur la relation directe et falsificatrice entre l’image négative du Tsigane et la loi. Ainsi, « le texte de loi s’alimente à l’image. L’image sert à le rationaliser. Et l’image s’y alimente à son tour. […]. Des individus sont Bohémiens et sont bannis. Une fois bannis ils demeurent à bannir et le bannissement s’attache à la définition du Bohémien. Des Tsiganes culturellement différents sont perçus et désignés comme des « personnes d’origine nomade » à réadapter pour être incluses dans le reste de la société. Une fois objets de réadaptations, ils sont perçus et désignés comme inadaptés et leur inadaptation s’attache à l’image que l’on se fait d’eux. Le condamnable est imaginé comme tel et condamné. Et comme le condamné est forcément condamnable, il le demeure. Le discours est clos, mais non le questionnement à son égard. » [15]

    Emmanuel Filhol


    (Illustration : © Vincent Van GOGH, Les roulottes, campement de bohémiens aux environs d’Arles, en 1888 [Museum d’Orsay, 2009])

    laviedesidees.fr

     

    tsiganes roumains n° 1

     

    http://columbusphotos.free.fr/galerie/tsiganes/tsigan01.htm

     

    [1] Henriette Asséo, Les Tsiganes. Une destinée européenne, Paris, Découvertes Gallimard, 1994. Un âge d’or entrecoupé certes d’expulsion ou de peines infamantes

    [2] Voir François de Vaux de Foletier, Les Tsiganes dans l’ancienne France, Paris, Connaissance du Monde, Société d’Édition Géographique et Touristique, 1961, p. 152-160 ; Henriette Asséo, « Le traitement administratif des Bohémiens », in Problèmes socio-culturels en France au XVIIème siècle, Paris, Klincksieck, 1974, pp.9-87

    [3] François de Vaux de Foletier, « La Grande Rafle des Bohémiens du Pays basque sous le Consulat », Études Tsiganes, mars 1968, pp.13-22

    [4] François de Vaux de Foletier, Les Bohémiens en France au XIXème siècle, Paris, Éditions Jean-Claude Lattès, 1981, pp.182-189 ; Emmanuel Filhol, « Les Brigades mobiles et le contrôle des « nomades » (Tsiganes) en France (1907-1914) », Le Banquet, 19 p. dact., à paraître dans le numéro 27 ; et « La loi de 1912 sur la circulation des « nomades » (Tsiganes) en France », Revue Européenne des Migrations Internationales, 2007, 23 (2), pp.135-156

    [5] Henriette Asséo, « La gendarmerie et l’identification des « nomades » (1870-1914) », in Jean-Noël Luc (dir.), Gendarmerie, État et Société au XIXème siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2002, p. 301-330 ; et « La République des Nomades », in Dictionnaire critique de la République, sous la direction de Vincent Duclert et Christophe Prochasson, Paris, Flammarion, 2002, p. 400-405

    [6] Emmanuel Filhol, Un camp de concentration français. Les Tsiganes alsaciens-lorrains à Crest 1915-1919, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 2004

    [7] Jacques Sigot, Ces barbelés oubliés par l’Histoire. Un camp pour les Tsiganes… et les autres. Montreuil-Bellay 1940-1945, Châteauneuf les Martigues, Éditions Wallâda, 1994 ; Denis Peschanski, avec la collaboration de Marie-Christine Hubert et Emmanuel Philippon, Les Tsiganes en France 1939-1946, Paris, CNRS Éditions, 1994 ; Mathieu Pernot, textes de Henriette Asséo et de Marie-Christine Hubert, Un camp pour les Bohémiens. Mémoire du camp d’internement pour Nomades de Saliers, Arles, Actes Sud, 2001 ; Emmanuel Filhol, La mémoire et l’oubli. L’internement des Tsiganes en France, 1940-1946, Paris, L’Harmattan, 2004 ; Emmanuel Filhol, Marie-Chrstine Hubert, Les Tsiganes en France : un sort à part (1939-1946), Paris, Perrin, 2009

    [8] Emmanuel Filhol, « L’internement et la déportation de Tsiganes français sous l’Occupation : Mérignac-Poitiers-Sachsenhausen , 1940-1945 », Revue d’histoire de la Shoah, n° 170, Septembre-Décembre 2000, p. 136-182

    [9] Sur la question de ces droits, Jean-Pierre Liégeois (dir.), L’accès aux droits sociaux des populations tsiganes en France, Rennes, École Nationale Supérieure de la Santé Publique, 2007 ; Territoires et minorités : la situation des gens du voyage, sous la direction de Bernard Drobenko, Les Cahiers du CRIDEAU, n° 12, Limoges, Presses Universitaires de Limoges, 2005

    [10] Voir à ce sujet la Délibération n° 2007-372 du 17 décembre 2007 (article 38) de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité)

    [11] Cf. Les jeunes tsiganes : le droit au savoir, Coordonné par Marie-Pascale Baronnet, Éditions Licorne, Paris, L’Harmattan, 2007

    [12] Sénat, séance du 31 juillet 2002

    [13] Andréoni Serge, maire PS de Berre, déclaration après l’expulsion d’un camp de gens du voyage, 20 janvier 2004, cité par Vincent Geisser, « Un « anti-tsiganisme » venu d’en haut : le rôle central des élites politiques dans la fabrication du préjugé. Note de synthèse », Migrations Société, Vol. 19, n° 109, janvier-février 2007, p. 111-112. Les citations suivantes sont tirées de cette étude

    [14] Assemblée Nationale, 2ème séance du 2 juin 1999, cité par Christophe Robert, « Le discours sur les « gens du voyage » dans les enceintes parlementaires », Recherche sociale, n° 155, juillet-septembre 2000, p. 20

    [15] Jean-Pierre Liégeois, « Le discours de l’ordre. Pouvoirs publics et minorités culturelles », Esprit, Mai 1980, p. 43 (p. 17-44)

     

    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article14156

     

    Paris : le plus vieux camp de roms évacué
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    Tous les camps Roms de Seine-Saint-Denis vont disparaître,
    celui du Hanul comme les autres. Les évacuations se feront au rythme de quatre par semaine», avait récemment annoncé le sous-préfet du département, Olivier Dubaut. Ce matin, soixante-dix CRS ont procédé à l’évacuation du plus vieux camp d’Ile de France, situé sous l’autoroute A86, le long du boulevard Anatole France. Malgré les barricades érigées par les résidents et les militants associatifs, les forces de l’ordre ont pu pénétrer l’enceinte et les bulldozers ont commencé à détruire les habitations de fortune en tôle et en bois. A 7h00, le bidonville était déserté.
    http://www.parismatch.com/Actu-Match/Societe/Actu/Paris-le-plus-vieux-camp-de-roms-evacue-198003/
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    http://columbusphotos.free.fr/galerie/tsiganes/tsigan07.htm

    tsiganes roumains n° 7

     

     

    Sarkozy scandalise les associations

    avec sa réunion sur les Roms

     

    "C'est sidérant : on est dans la désignation de boucs émissaires après des faits divers", dénonce la LDH après l'annonce de la tenue d'une réunion à l'Elysée sur les "problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms".

    L'annonce de la tenue d'une réunion le 28 juillet à l'Elysée sur les "problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms" suscite mercredi 21 juillet l'indignation de plusieurs associations.

     

    Le président Nicolas Sarkozy "stigmatise" les Roms et les gens de voyage et en fait des "boucs émissaires", dénonce la Ligue des Droits de l'Homme (LDH).

    "C'est sidérant : on est dans la désignation de boucs émissaires après des faits divers", a estimé Malik Salemkour, chargée de la question au sein de la LDH, dans une déclaration à l'AFP.

    Le chef de l'Etat a annoncé une réunion à l'Elysée sur les "problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms", après les violences survenues à Saint-Aignan (Loir-et-Cher). "Cette réunion fera le point de la situation de tous les départements et décidera les expulsions de tous les campements en situation irrégulière", a-t-il dit.

     

    "L'impression que tous les Roms sont des criminels"

    Il a fait cette annonce après les événements de Saint-Aignan (Loir-et-Cher), où la gendarmerie a été attaquée et des voitures brûlées, après la mort d'un jeune de la communauté du voyage, tué dans la nuit de vendredi à samedi par un gendarme après avoir forcé un contrôle.

    "Il ne faut pas faire une réunion pour stigmatiser une ethnie" car "ça donne l'impression que tous les gens du voyage et tous les Roms sont des criminels et des délinquants", a souligné Malik Salemkour, tout en jugeant "inacceptables" les violences de Saint-Aignan.

    Pour lui, la "réponse sécuritaire" proposée par Nicolas Sarkozy est "inadaptée" car "en réalité, la France ne veut pas des Roms".

    Malik Salemkour en veut pour preuve les mesures transitoires "qui leur ferment l'accès au marché du travail alors que ce sont des ressortissants européens".

    "Plutôt que de stigmatiser une population, il serait bien que les lois de la République s'appliquent à tous", a-t-il recommandé, pointant du doigt les maires qui n'ont pas aménagé les places adaptées à ces populations contrairement à ce que prévoit la loi.

     

    Hortefeux toujours au gouvernement

    D'autres associations emboîtent le pas à la LDH. Nicolas Sarkozy "cherche à détourner l'opinion vers des cibles faciles", les Roms, estime ainsi l'association La Voix des Roms.

    "La France va mal, votre président va mal. Il cherche à détourner l'opinion publique vers des cibles faciles", a déclaré Saimir Mile, porte-parole de la Voix des Roms.

    "Nous nous préparons à en prendre plein la gueule comme ça a toujours été le cas pendant les crises politiques mais cette fois-ci, encore un peu plus", a-t-il ajouté.

    "La situation est très grave", a poursuivi Saimir Mile. "Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a été condamné pour injures raciales et il est toujours au gouvernement", a-t-il déploré.

    Pour Coralie Guillot, de l'association Parada France, qui travaille avec les Roms de Seine-Saint-Denis, "ce n'est pas la peine qu'ils se réunissent car c'est déjà décidé: on n'a jamais vu autant d'évacuations en Ile-de-France que depuis deux ou trois mois".

    "Après ces expulsions, ils vont en Roumanie quelques semaines puis reviennent en France ou bien ils s'installent ailleurs", dit-elle. "Cela ne fait que créer plus de précarité", assure Coralie Guillot.

    Pour Olivier Peyroux de l'association Hors la rue qui s'occupe des jeunes en situation d'errance, Nicolas Sarkozy "fait encore une fois l'amalgame entre les Roms, les gens du voyage et la délinquance".

    "C'est une réponse sécuritaire qui va renforcer les clichés alors qu'on n'a pas besoin en temps de crise d'exacerber les fantasmes des uns et des autres", a-t-il dit.

     

    Un contre-feu ?

    De son côté, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a assuré lors du compte-rendu du Conseil de ministres que Nicolas Sarkozy ne voulait pas "stigmatiser une communauté" en consacrant la semaine prochaine une réunion aux "comportements" des gens du voyage et des Roms.

    "Il ne cherche pas à stigmatiser une communauté mais il cherche à répondre à une problématique. On a beau être Rom, gens du voyage, parfois même Français au sein de cette communauté, et bien on doit respecter les lois de la République", a déclaré Luc Chatel.

    "Cette réunion fera le point de la situation de tous les départements et décidera les expulsions de tous les campements en situation irrégulière", a ajouté Nicolas Sarkozy.

    Interrogé sur ce regain d'intérêt du chef de l'Etat pour le dossier de la sécurité en pleine affaire Bettencourt/Woerth, Luc Chatel a réfuté l'idée qu'il puisse s'agir d'un contre-feu de l'exécutif.

    "Je n'ai pas eu le sentiment que depuis 8 années maintenant, Nicolas Sarkozy, comme ministre de l'Intérieur d'abord, comme président de la République ensuite, se désintéresse des questions de sécurité", a-t-il dit.

    "Sur une longue période, les crimes et délits dans notre pays ont baissé, de 17% en huit années. Le taux d'élucidation a augmenté de 50%, c'est tout à fait considérable", a-t-il détaillé.

    "Simplement la violence est mouvante, elle évolue et le rôle du gouvernement c'est de s'adapter en permanence et de riposter à chaque fois qu'il y a des exactions et des actes majeurs en matière d'insécurité qui sont commis", a encore dit le porte-parole.

     

    (Nouvelobs.com)

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    Roms persécutés : Fanny Ardant dit "Assez !"
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    Fanny Ardant, marraine d’une campagne de soutien en faveur des Roms, a plaidé mardi au Conseil de l’Europe devant les parlementaires réunis à Strasbourg. Objectif : une meilleure intégration de cette minorité.
     Fanny Ardant en a «assez» des préjugés. Marraine de la campagne «Dosta !» («Assez !», en romani) lancée le 7 juin dernier en Italie, l’actrice et réalisatrice s’est exprimée au Conseil de l’Europe pour demander moins de préjuges à l’égard des Roms. Elle a plaidé la cause de cette minorité «rejetée en toute illégalité». «Ils n’évoluent pas dans nos codes serrés, mais ils ont droit aussi à un logement, une école ou un médecin», a-t-elle martelé
    suite ici :
    http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Roms-persecutes-Fanny-Ardant-dit-Assez-!-195128/.
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    tsiganes roumains n° 9
    http://columbusphotos.free.fr/galerie/tsiganes/tsigan09.htm
    Droits de l'Homme en France :

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    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=14276

     

     

     

     

    Lire aussi:

     

     

    Tsiganes boucs-émissaires, racisme, France au ban de l' UE ?

     


     

     

     

    Paquet de Gitanes


    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=14595

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      Les chiens de l’UMP aboient, la caravane passe…

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=14601

     


     la-caravane-passe1.jpg?w=300&h=225

     

     

     

     

     


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  • Lire aussi, d'eva R-sistons:

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    par Thierry Meyssan §

     

    Happée par le conflit qui fait rage entre son président et son Premier ministre, la Russie est en train de laisser passer une chance historique de se déployer au Proche-Orient. Les élites russes n’ont pas su élaborer de stratégie dans cette région lorsqu’elles en avaient la possibilité et ne sont plus en mesure de la définir aujourd’hui. Pour Thierry Meyssan, Moscou est paralysé : il ne parvient pas à tirer pleinement parti de l’échec du « remodelage » états-unien, ni à répondre aux attentes que Vladimir Poutine a suscitées.

     


     

     

     

    Quelle place pour la Russie au Proche-Orient ?

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    Le président Medvedev et le Premier ministre Poutine. La complicité entre les « amis de trente ans » s’est soudain muée en guerre ouverte. Dans ces conditions, comment Moscou pourrait-il assumer une grande ambition au Proche-Orient ?

    L’échec israélien face à la Résistance libanaise, à l’été 2006, a marqué la fin de l’hégémonie états-unienne au Proche-Orient. En quatre ans, la donne militaire, économique et diplomatique de la région a été entièrement renouvelée. Dans la période actuelle, le triangle Turquie-Syrie-Iran s’affirme comme leader, tandis que la Chine et la Russie étendent leur influence au fur et à mesure du retrait US. Cependant Moscou hésite à saisir toutes les opportunités qui s’offrent à lui d’abord parce que le Proche-Orient n’est pas sa priorité, ensuite parce qu’il n’y a pas de projet consensuel des élites russes pour cette région, et enfin parce que les conflits du Proche-Orient renvoient la Russie à des problèmes internes non résolus. Etat des lieux :

    2001-2006 et le mythe du remodelage du « Proche-Orient élargi »

    L’administration Bush avait su rassembler autour d’un projet grandiose le lobby pétrolier, le complexe militaro-industriel et le mouvement sioniste : dominer les champs pétroliers de la mer Caspienne à la Corne de l’Afrique en redessinant la carte politique sur la base de petits ethno-Etats. Délimitée non en fonction de sa population mais des richesses de son sous-sol, la zone a d’abord été nommée « Croissant de crise » par l’universitaire Bernard Lewis, puis a été désignée comme « Proche-Orient élargi » (Greater Middle East) par George W. Bush.

    Washington n’a pas lésiné sur les moyens pour la « remodeler ». Des sommes gigantesques ont été englouties pour corrompre les élites locales afin qu’elles renoncent à leurs intérêts nationaux au profit d’intérêts personnels dans une économie globalisée. Surtout, une armada titanesque a été transportée en Afghanistan et en Irak pour prendre en tenaille l’Iran, principal acteur de la région à tenir tête à l’Empire. Déjà les projets cartographiés de l’état-major états-unien circulaient. On y voyait tous les Etats de la région, y compris les alliés de Washington, dépecés en multiples émirats, incapables de se défendre. Tandis que la Maison-Blanche imposait à l’Irak vaincu une partition en trois Etats fédérés (un kurde, un sunnite et un chiite).

    Alors que rien ne semblait pouvoir arrêter ce processus de domination, le Pentagone confia à Israël le soin de détruire les fronts secondaires avant l’attaque de l’Iran. Il s’agissait d’éradiquer le Hezbollah libanais et de renverser le gouvernement syrien. Las ! Après avoir écrasé un tiers du Liban sous un tapis de bombes sans équivalent depuis la guerre du Vietnam, Israël était contraint de se retirer sans avoir atteint un seul de ses objectifs. Cette défaite a marqué le renversement du rapport de force.

    Dans les mois qui suivirent, les généraux états-uniens se révoltèrent contre la Maison-Blanche. Ils ne maitrisaient toujours pas la situation en Irak et anticipaient avec effroi les difficultés d’une guerre contre un Etat bien armé et organisé, l’Iran, sur fond d’embrasement régional. Unis autour de l’amiral William Fallon et du vieux général Brent Scowcroft, ils firent alliance avec des politiciens réalistes qui s’opposaient à ce dangereux sur-déploiement militaire. Tous utilisèrent la Commission Baker-Hamilton pour influencer l’électorat états-unien jusqu’à renverser le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et à imposer un des leurs pour lui succéder : Robert Gates. Par la suite, les mêmes personnalités hissèrent Barack Obama à la Maison-Blanche, pourvu qu’il conserve Robert Gates au Pentagone.

    En réalité, l’état-major US n’a pas de stratégie de rechange après l’échec du « remodelage ». Il se préoccupe exclusivement de stabiliser ses positions. Les GI’s se sont retirés des grandes villes irakiennes et se sont repliés dans leurs bases. Ils ont laissé la gestion du pays aux Israéliens dans la partie kurde, aux Iraniens dans les parties arabes. Le département d’Etat a cessé ses cadeaux somptueux aux dirigeants de la région et semble de plus en plus avare en ces temps de crise économique. Les obligés d’hier se cherchent de nouveaux maîtres qui les nourrissent.

    Seul Tel-Aviv pense que le repli états-unien n’est qu’une éclipse, et que le « remodelage » reprendra une fois la crise économique terminée.

    La formation du triangle Turquie-Syrie-Iran

    Washington avait imaginé que le démantèlement de l’Irak serait contagieux. La guerre civile entre chiites et sunnites (la Fitna, selon l’expression arabe) aurait dû projeter l’Iran contre l’Arabie saoudite et diviser tout le monde arabo-musulman. La quasi-indépendance du Kurdistan irakien aurait dû sonner l’heure de la sécession kurde en Turquie, en Syrie et en Iran.

    A contrario, la diminution de la pression états-unienne en Irak a scellé l’alliance des frères ennemis turcs, syriens et iraniens. Tous ont réalisé qu’ils devaient s’unir pour survivre et qu’unis, ils pouvaient exercer le leadership régional. En effet, à eux trois, ces Etats couvrent l’essentiel du champ politique régional. La Turquie, héritière de l’Empire ottoman, incarne le sunnisme politique. La Syrie, seul Etat baasiste depuis la destruction de l’Irak, incarne la laïcité. Enfin, l’Iran, depuis la révolution de Khomeini, incarne le chiisme politique.

    En quelques mois, Ankara, Damas et Téhéran ont ouvert leurs frontières communes, diminué leurs droits de douane, et jeté les bases d’un marché commun. Cette ouverture a créé un appel d’air et une soudaine croissance économique. Du coup, elle rencontre un vrai soutien populaire, malgré le souvenir des querelles précédentes.

    Cependant, chacun de ces Etats a son talon d’Achille par lequel non seulement les Etats-Unis et Israël, mais aussi certains de leurs voisins arabes, espèrent les blesser.

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    Tout autant que Mahmoud Ahmadinejad, Vladimir Poutine est devenu pour Washington « l’homme à abattre ».
    © Mehdi Ghasemi, Agence ISNA

    Le programme nucléaire iranien

    Depuis plusieurs années, Tel-Aviv et Washington accusent l’Iran de violer ses obligations de signataire du Traité de non-prolifération et de poursuivre un programme nucléaire militaire secret. Du temps du Shah Reza Pahlevi, les mêmes capitales —plus Paris— avaient organisé un vaste programme pour doter l’Iran de la bombe atomique. Personne ne pensait à ce moment-là qu’un Iran nucléaire représenterait une menace stratégique, dans la mesure où ce pays n’a pas eu de comportement expansionniste au cours des derniers siècles. Une campagne de communication, fondée sur des informations volontairement falsifiées, a alors objecté que les actuels dirigeants iraniens seraient des fanatiques qui pourraient utiliser la bombe, s’ils en avaient une, de manière irrationnelle, donc dangereuse pour la paix mondiale.

    Pourtant, les dirigeants iraniens affirment s’interdire de fabriquer, de stocker ou d’utiliser la bombe atomique, précisément pour des raisons idéologiques. Et ils sont crédibles sur ce point. Souvenons-nous de la guerre déclarée par l’Irak de Saddam Hussein contre l’Iran de Rouhollah Khomeini. Lorsque Bagdad lança des missiles sur les villes iraniennes, Téhéran lui répondit à l’identique. Les missiles en question étaient des projectiles non guidés, que l’on tirait dans une direction et à une certaine puissance, et qui tombaient à l’aveuglette. L’imam Khomeini intervint alors pour dénoncer l’usage de ces armes par son état-major. Selon lui, de bons musulmans ne pouvaient prendre le risque moral de tuer massivement des civils en ciblant des militaires. Il avait alors prohibé le tir de missiles sur des villes, ce qui déséquilibra les forces en présence, allongea la guerre, et ajouta des souffrances à son peuple. Aujourd’hui son successeur, le Guide suprême de la Révolution, Ali Khanenei, défend la même éthique à propos des armes nucléaires, et l’on ne voit pas très bien quelle faction de l’Etat pourrait passer outre son autorité et fabriquer secrètement une bombe atomique.

    En réalité, l’Iran, depuis la fin de la guerre que lui livra l’Irak, a anticipé l’épuisement de ses réserves d’hydrocarbures. Il a voulu se doter d’une industrie nucléaire civile pour assurer son développement sur le long terme, et celui des autres Etats du tiers-monde. Pour ce faire, les Gardiens de la Révolution ont constitué un corps spécial de fonctionnaires dédié à la recherche scientifique et technique, organisé selon le modèle soviétique au sein de villes secrètes. Ces chercheurs travaillent également à d’autres programmes, notamment ceux d’armement conventionnel. L’Iran a ouvert toutes ses installations de production nucléaire aux inspecteurs de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA), mais refuse de leur ouvrir les centres de recherche d’armement conventionnel. On se retrouve donc dans une situation déjà vue : les inspecteurs de l’AIEA confirment qu’aucun indice ne permet d’accuser l’Iran, tandis que la CIA et le Mossad affirment sans apporter d’indice que l’Iran cache des activités illicites au sein de son vaste secteur de recherche scientifique. Cela ressemble à s’y méprendre à la campagne d’intoxication de l’administration Bush qui accusait les inspecteurs de l’ONU de ne pas faire correctement leur travail et d’ignorer les programmes d’armes de destruction massive de Saddam Hussein.

    Aucun pays au monde n’ayant fait l’objet d’autant d’inspection de l’AIEA, il n’est pas sérieux de continuer à accuser l’Iran, mais cela n’érode pas la mauvaise foi de Washington et de Tel-Aviv. L’invention de cette prétendue menace est indispensable au complexe militaro industriel qui met en œuvre depuis des années le programme israélien de « bouclier anti-missile » avec les fonds des contribuables états-uniens. Sans menace iranienne, plus de budget !

    Téhéran a mené deux opérations pour s’extraire du piège qu’on lui a tendu. Il a d’abord organisé une conférence internationale pour un monde dénucléarisé, au cours de laquelle il a —enfin !— expliqué sa position à ses principaux partenaires (17 avril). De plus, il a accepté la médiation du Brésil, dont le président Lula da Silva ambitionne de devenir secrétaire général de l’ONU. M. Lula a demandé à son homologue états-unien quelle mesure serait susceptible de rétablir la confiance. Par écrit, Barack Obama lui a répondu que le compromis conclu en novembre 2009 et jamais ratifié ferait l’affaire. Le président Lula est venu à Moscou s’assurer que son homologue russe était sur la même ligne. Le président Dmitry Medvedev lui a confirmé publiquement que de son point de vue aussi, le compromis de novembre suffirait à résoudre la crise. Le lendemain, 18 mai, M. Lula a signé avec son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad, un document correspondant en tous points aux exigences états-uniennes et russe. Mais la Maison-Blanche et le Kremlin ont soudain fait volte face et, revenant sur leur position, ont dénoncé des garanties insuffisantes.
    Il n’y a pourtant aucune différence significative entre le texte ratifié en mai 2010 et celui négocié en novembre 2009.

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    Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan (à gauche) s’efforce de restaurer l’indépendance de son pays par rapport à la tutelle états-unienne. En ouvrant son pays au commerce russe, il entend rééquilibrer les relations internationales. Son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoğlu (à droite), tente de régler un à un les conflits hérités du passé qui entravent la marge de manœuvre d’Ankara.
    © Service de presse du Kremlin

    Le passif de la Turquie

    La Turquie a hérité d’un grand nombre de problèmes avec ses minorités et ses voisins qui ont été entretenus par les Etats-Unis pour la maintenir durant des décennies dans une situation de dépendance et de vassalité. Le professeur Ahmet Davutoğlu, théoricien du néo-ottomanisme et nouveau ministre des Affaires étrangères, a élaboré une politique extérieure qui vise d’abord à dégager la Turquie des interminables conflits où elle s’est embourbée, puis à multiplier ses alliances au travers de quantité d’institutions inter-gouvernementales.

    Le différent avec la Syrie a été le premier réglé. Damas a cessé de jouer avec les Kurdes et a renoncé à ses prétentions irrédentistes sur la province du Hatay. En échange, Ankara a cédé sur la question du partage des eaux fluviales, l’a aidé à sortir de l’isolement diplomatique et a même organisé des négociations indirectes avec Tel-Aviv qui occupe le Golan syrien. En définitive, le président Bachar el-Assad a été reçu en Turquie (2004) et le président Abdullah Gül en Syrie (2009). Un Conseil de coopération stratégique a été mis en place entre les deux pays.
    Concernant l’Irak, Ankara s’est opposé à l’invasion du pays par les Anglo-Saxons (2003). Il a fait interdiction aux Etats-Unis d’utiliser les bases de l’OTAN situées sur son territoire pour attaquer Bagdad, provoquant la colère de Washington et retardant la guerre. Lorsque les Anglo-Saxons passèrent formellement le pouvoir à des autochtones, Ankara favorisa le processus électoral et encouragea la minorité turkmène à y participer. Puis, la Turquie allégea le contrôle à la frontière et facilita le commerce bilatéral. Seule ombre persistante au tableau : si les relations avec le gouvernement national de Bagdad sont excellentes, celles avec le gouvernement régional kurde d’Erbil sont chaotiques. L’armée turque s’est même octroyée le droit de poursuite des séparatistes du PKK en territoire irakien —certes, avec l’aval et sous le contrôle du Pentagone—. Quoi qu’il en soit, un accord a été signé pour garantir l’exportation du pétrole irakien par le port turc de Ceyhan.
    Ankara a pris une série d’initiatives pour mettre fin au conflit séculaire avec les Arméniens. Utilisant la « diplomatie du football », il a admis le massacre de 1915 (mais pas sa qualification de « génocide »), est parvenu à établir des relations diplomatiques avec Ierevan, et cherche une solution au conflit du Haut-Karabagh. Cependant, l’Arménie a suspendu la ratification de l’accord bipartite de Zurich.
    Le passif est également très lourd avec la Grèce et Chypre. Le partage de la mer Egée n’est toujours pas clair et l’armée turque occupe le Nord de la République de Chypre. Là encore, Ankara a proposé diverses mesures pour rétablir la confiance, notamment la réouverture mutuelle des ports et aéroports. Néanmoins, les relations sont encore loin de la normalisation et, pour le moment, Ankara ne semble pas vouloir lâcher l’auto-proclamée République turque de Chypre du Nord.

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    Le président Mevedev est venu négocier en Syrie la rénovation et l’agrandissement des facilités offertes à la flotte russe. D’ici trois ans, le port de Tartous pourrait ainsi recevoir des destroyers et des sous-marins. Pour servir quelle stratégie ?
    © Service de presse du Kremlin

    L’isolement diplomatique de la Syrie

    Washington reproche à la Syrie de poursuivre la guerre contre Israël par intermédiaires interposés : les services iraniens, le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien. Les Etats-Unis ont donc feint de considérer le président Bachar el-Assad comme commanditaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, et ont mis en place un Tribunal pénal spécial en vu de le juger.
    Avec une habileté surprenante, M. Assad, que l’on présentait comme un « fils-à-papa » incompétent, a su se tirer d’affaire sans rien lâcher, ni tirer un coup de feu. Les témoignages de ses accusateurs se sont dégonflés et Saad Hariri, le fils du défunt, a cessé de réclamer qu’on l’enchaîne pour venir lui rendre d’amicales visites à Damas. Plus personne ne veut financer le Tribunal spécial et il est possible que l’ONU le démantèle avant qu’il ait eu à siéger, à moins qu’il ne soit utilisé pour charger le Hezbollah.
    Enfin, à Hillary Clinton qui lui enjoignait de rompre avec l’Iran et le Hezbollah, Bachard el-Assad a répondu en organisant un sommet impromptu avec Mahmoud Ahmadinejad et Hassan Nasrallah.

    Et la Russie ?

    L’affirmation du triangle Turquie-Syrie-Iran correspond au déclin de la puissance militaire d’Israël et des Etats-Unis. La nature ayant horreur du vide, l’espace vacant s’ouvre à d’autres puissances.

    La Chine est devenue le principal partenaire commercial de l’Iran et s’appuie sur l’expertise des Gardiens de la Révolution pour écarter les embuches de la CIA en Afrique. En outre, elle apporte un soutien militaire aussi discret qu’efficace au Hezbollah (auquel elle a probablement livré des missiles sol-mer et des système de guidage résistant aux brouillages) et au Hamas (qui a ouvert une représentation à Pékin). Toutefois, elle se hasarde prudemment et lentement sur la scène proche-orientale et n’entend pas y jouer de rôle décisif.

    Toutes les attentes se tournent donc vers Moscou, absent depuis la dislocation de l’Union soviétique. La Russie ambitionne de redevenir une puissance mondiale, mais hésite à s’engager avant d’avoir réglé ses problèmes dans l’ancien espace du Pacte de Varsovie. Surtout, les élites russes n’ont aucune politique à substituer au projet US de « remodelage » et bloquent sur le même problème que les Etats-Unis : le rapport de force régional ayant changé, il n’est plus possible de mener une politique d’équilibre entre Israéliens et arabes. Tout investissement dans la région implique, à plus ou moins long terme, une rupture avec le régime sioniste.

    L’horloge moscovite s’est arrêtée en 1991, lors de la conférence de Madrid. Elle n’a pas assimilé que les accords d’Oslo (1993) et de Wadi Araba (1994) ont échoué à mettre en place la « solution à deux Etats ». Celle-ci est désormais irréalisable. La seule option pacifique possible est celle qui a été mise en œuvre en Afrique du Sud : abandon de l’apartheid et reconnaissance de la nationalité unique des juifs et des autochtones, instauration d’une vraie démocratie sur la base « un homme, une voix ». C’est déjà la position officielle de la Syrie et de l’Iran, ce sera à n’en pas douter bientôt celle de la Turquie.

    La grande conférence diplomatique sur le Proche-Orient que le Kremlin souhaitait recevoir à Moscou en 2009, annoncée lors du sommet d’Annapolis et confirmée par des résolutions de l’ONU, n’a jamais eu lieu. Dans ce jeu, la Russie a passé son tour.

    Les élites russes, qui continuent à jouir d’un grand prestige au Proche-Orient, ne fréquentent plus cette région et la rêvent plus qu’elles ne la comprennent. Dans les années 90, elles s’enthousiasmaient pour les théories romantiques de l’anthropologue Lev Goumilev et se trouvaient en phase avec la Turquie, seule autre nation à la fois européenne et asiatique. Puis, elles succombèrent au charisme du géopoliticien Alexandre Dugin, qui abhorrait le matérialisme occidental, pensait la Turquie contaminée par l’atlantisme, et s’extasiait devant l’ascétisme de la Révolution iranienne.

    Cependant ces élans se sont brisés en Tchétchénie avant même de trouver un début de concrétisation. La Russie a affronté brutalement une forme d’extrémisme religieux, soutenue en sous-main par les Etats-Unis et alimenté par les services secrets turcs et saoudiens. Du coup, toute alliance avec un Etat musulman semblait compromise et périlleuse. Et lorsque la paix est revenue à Grozny, la Russie n’a pas su, ou n’a pas voulu, assumer son héritage colonial. Comme l’a analysé Geïdar Dzhemal, le président du Comité islamique de Russie, elle ne pouvait prétendre être une nation eurasiatique en feignant que rien ne se soit passé et en se considérant toujours comme un Etat orthodoxe protégeant de turbulents petits frères musulmans. Elle devait —elle doit toujours— se redéfinir en pensant à égalité orthodoxes et musulmans.

    Plutôt que de repousser à demain la solution du problème des minorités, et à après-demain l’engagement au Proche-Orient, la Russie pourrait au contraire s’appuyer sur des partenaires extérieurs musulmans, en qualité de tiers de confiance, pour nouer le dialogue intérieur. Ainsi, la Syrie de Bachar el-Assad présente un modèle d’Etat post-socialiste en voie de démocratisation, qui a su préserver ses institutions laïques et laissé s’épanouir les grandes religions, et les différents courants de ces religions, y compris l’islam wahhabite le plus intransigeant, en préservant la paix sociale.

    L’attrait économique

    Pour le moment, les élites russes ignorent les mises en garde de leur ancien chef d’état-major, le général Leonid Ivahov, sur la nécessité d’alliances asiatiques et proche-orientales face à l’impérialisme états-unien. Elles préfèrent penser avec le politologue Gleb Pavlovski que les antagonismes géopolitiques se dissoudront dans la globalisation économique. Aussi abordent-elles le Proche-Orient d’abord comme un marché.

    Le président Dmitry Medvedev vient d’entreprendre une tournée qui l’a conduit à Damas et à Ankara. Il a levé des obligations de visa, et ouvert le marché commun en constitution (Turquie, Syrie, Iran, + Liban) aux entreprises russes. Il a favorisé la vente d’un impressionnant arsenal aux uns et aux autres. Surtout, il a négocié des chantiers décennaux de construction de centrales électriques nucléaires. Enfin, il a exploité l’évolution stratégique de la Turquie pour qu’elle prenne en considération les besoins russes de transit d’hydrocarbures. Un pipe-line russe terrestre permettra de relier la Mer noire à la Méditerranée. Et Ankara pourrait se laisser tenter par le projet de gazoduc South Stream.

    Les limites de l’engagement russe

    Hors du champ économique, Moscou peine à s’affirmer. Les bases navales soviétiques en Syrie ont été remises en état et ouvertes à la flotte russe de Méditerranée, qui n’en fait qu’un usage limité, d’autant que la marine en mer Noire va être réduite. Tout se passe comme si Moscou gagnait du temps et repoussait à plus tard le problème israélien.

    C’est que toute condamnation du colonialisme juif pourrait raviver des problèmes intérieurs. D’abord parce que d’une manière caricaturale et peu flatteuse, l’apartheid israélien renvoie au traitement des Tchétchènes. Ensuite parce que la Russie agit sous le poids d’un complexe historique, celui de l’antisémitisme. Vladimir Poutine a plusieurs fois tenté de tourner la page avec des gestes symboliques comme la nomination d’un rabbin aux armées, mais la Russie n’est toujours pas à l’aise avec ce sujet.

    Pourtant l’attentisme n’est plus de mise : les dès sont déjà jetés. Il faut en tirer les conséquences. Israël a joué un rôle déterminant dans l’armement et la formation des troupes géorgiennes qui ont attaqué et tué des ressortissants russes en Ossétie du Sud. En échange, le ministre géorgien de la Défense Davit Kezerashvili, double national israélo-géorgien, avait loué deux bases militaires aériennes à Tsahal. De la sorte, les bombardiers israéliens se serait approchés de l’Iran et aurait pu le frapper. Moscou a stoïquement encaissé le coup, sans prendre de mesures de rétorsion à l’égard de Tel-Aviv.

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    Le président de la Fédération de Russie, Dmitry Medvedev, discute du possible accueil de réfugiés israéliens ex-soviétiques avec le gouverneur de l’oblast autonome juif du Birodijan, Alexander Vinnikov (2 juillet 2010).
    © Service de presse du Kremlin

    Cette absence de réaction étonne au Proche-Orient. Certes, Tel-Aviv dispose de nombreux relais dans les élites russes et n’a pas hésité à s’y créer des réseaux en offrant à des gens influents des facilités matérielles en Israël. Mais Moscou dispose de bien plus de relais en Israël avec un million d’ex-Soviétiques émigrés. Il pourrait mettre en lice une personnalité capable de jouer en Palestine occupée le rôle de Frederik de Klerk en Afrique du Sud : liquider l’apartheid et instaurer la démocratie au sein d’un Etat unique. Dans cette perspective, Dmitry Medevedev anticipe un exode d’Israéliens qui n’accepteraient pas la nouvelle donne. Il a donc bloqué la fusion annoncée du kraï de Khabarovsk et de l’oblast autonome juif du Birobidjan. Le président, issu d’une famille juive convertie à l’orthodoxie, envisage de réactiver cette unité administrative fondée par Staline en 1934 comme alternative à la création de l’Etat d’Israël. Ce qui fut, au sein de l’Union soviétique, une république juive pourrait accueillir des réfugiés. Ils seraient d’autant plus les bienvenus que la démographie russe est en chute libre.

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    Marchand sur les pas de ses ancêtres, le président Medvedev s’est rendu au Birobidjan pour réactiver les traditions de l’oblast autonome juif.
    © Service de presse du Kremlin

    En définitive, ce sont les atermoiements à propos du nucléaire iranien qui surprennent le plus. Il est vrai que les marchands iraniens n’ont cessé de contester les factures de la construction de la centrale de Busher. Il est également vrai que les Persans sont devenus susceptibles à force de subir les ingérences anglo-saxonnes dans leurs vies. Mais le Kremlin n’a cessé de souffler le chaud et le froid. Dmitry Medvedev discute avec les Occidentaux et les assure du soutien russe pour voter des sanctions au Conseil de sécurité. Tandis que Vladimir Poutine assure aux Iraniens que la Russie ne les laissera pas sans défense s’ils jouent le jeu de la transparence. Sur place, les responsables se demandent si les deux dirigeants se sont répartis les rôles selon les interlocuteurs et font ainsi monter les enchères. Ou si la Russie est paralysée par un conflit au sommet. C’est en réalité, semble t-il, ce qui se passe : le tandem Medvedev-Poutine s’est lentement dégradé et la relation entre les deux hommes a tourné brutalement à la guerre fratricide.

    La diplomatie russe a laissé entendre aux Etats non alignés qu’une quatrième résolution du Conseil de sécurité condamnant l’Iran serait préférable à des sanctions unilatérales des Etats-Unis et de l’Union européenne. C’est faux : Washington et Bruxelles ne manqueront pas de s’appuyer sur la résolution de l’ONU pour justifier des sanctions unilatérales supplémentaires.

    Le président Medvedev a déclaré, lors de sa conférence de presse conjointe avec son homologue brésilien le 14 mai, qu’il avait arrêté une position commune par téléphone avec le président Obama : dans le cas où l’Iran accepterait la proposition qui lui a été faite [en novembre 2009] d’enrichissement de son uranium à l’étranger, il n’y aurait plus de raison d’envisager des sanctions au Conseil de sécurité. Or, lorsque —contre toute attente— l’Iran a signé le Protocole de Téhéran avec le Brésil et la Turquie, Washington a fait volte face et Moscou lui a emboité le pas au mépris de la parole donnée.

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    Le 14 mai 2010, le président Medvedev apporte publiquement son soutien à l’initiative de son homologue brésilien, Lula da Silva, pour résoudre la crise iranienne. Quelques jours plus tard, il se ralliera aux Etats-Unis et donnera instruction à son ambassadeur aux Nations Unies de voter la résolution 1929 au mépris de la parole donnée.
    © Service de presse du Kremlin

    Certes le représentant permanent de la Russie au Conseil de sécurité, Vitaly Churkin, a largement vidé de sa substance la résolution 1929 en écartant un embargo énergétique total, mais il l’a votée. A défaut d’être efficace, celle-ci est infamante, à la fois pour l’Iran, le Brésil, la Turquie et pour tous les Etats non-alignés qui soutiennent la démarche de Téhéran. Cette résolution a été d’autant plus mal perçue qu’elle contrevient aux termes du Traité de non-prolifération. Celui-ci garantit à chaque signataire le droit d’enrichir de l’uranium, tandis que la résolution onusienne l’interdit à l’Iran. Jusqu’à présent, la Russie apparaissait comme le gardien du droit international, ce n’est pas ici le cas. A tort ou à raison, les non-alignés en général et l’Iran en particulier ont interprété le vote russe comme la volonté d’une grande puissance d’empêcher les puissances émergentes d’atteindre l’indépendance énergétique nécessaire à leur développement économique. Il sera difficile de faire oublier ce faux pas.

     

    http://www.voltairenet.org/article165795.html

     

     

    §

     

    Thierry Meyssan :

    Analyste politique français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie chaque semaine des chroniques de politique étrangère dans la presse arabe et russe. Dernier ouvrage publié : L’Effroyable imposture 2, éd. JP Bertand (2007).


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  • Des talibans armés d'un Stinger, le 30 décembre 1999, près de Kandahar (Muzammil Pasha/Reuters).

    Afghanistan : ce que disent les documents de WikiLeaks

    Bavures, double jeu du Pakistan, incidents français… Live blogging sur le décorticage de 90 000 rapports confidentiels de guerre.

    Le site WikiLeaks vient de rendre publics quelque 92 000 documents confidentiels de l'armée américaine sur les opérations de l'Otan en Afghanistan, de 2004 à fin 2009. Ces notes et rapports soulignent le double jeu qu'a pu jouer le Pakistan, témoignent des efforts pour dissimuler le nombre de victimes civiles, et mentionnent des incidents mettant en cause des soldats français.

    Ce lundi matin, trois journaux étrangers publient en même temps leur analyse des 92 201 rapports d'opération de l'armée américaine que leur a fournis WikiLeaks : le New York Times, le Guardian et Der Spiegel (aussi en anglais).

    Ces rapports sont riches d'enseignements sur les opérations militaires, mais aussi sur le rôle du Pakistan, principal allié américain dans la région, les relations des troupes de l'Otan avec les différentes composantes de la société afghanes, et l'action de l'armée française sur place.

    Pour Gérard Chaliand, géopolitologue expert en guérillas, ces rapports confirment

    « les analyses des gens sérieux qui, jusqu'à maintenant, étaient classés comme pessimistes. C'est un énoncé des faits, reconnaissant la situation telle qu'elle se présente : complexe, sans perspective de victoire ».

    L'historien Justin Vaïsse se dit « impressionné » par « l'ampleur des documents » : même s'ils ne recellent aucune grosse suprise sur le fond, ils viennent confirmer quelques « secrets de Polichinelle » connus des spécialistes de ce conflit.

    Les serveurs de WikiLeaks pris d'assaut

    Les serveurs de WikiLeaks.org étant pris d'assaut ce lundi, le site Owni.fr publie la base de données complète. Le Guardian propose une carte de 300 incidents clés recensés dans ces rapports. (Cliquez pour agrandir)

    Capture d'écran du Guardian.

    Bavures en nombre, « état de choc »

    Parmi les révélations des rapports se trouvent un certain nombre de bavures, mais aussi de tirs entre alliés.

    L'un des rapports présente le bombardement de Kunduz (nord), le 3 septembre 2009. A la recherche de camions d'essence volés par des talibans, les forces de l'Isaf (la force multinationale en Afghanistan) les repèrent la nuit même, sur le bord d'une rivière, bloqués dans la boue.

    Le rapport assure que les camions sont « entourés par 70 insurgés », qu'il n'y a « aucun civil » et « qu'une attaque aérienne est autorisée ». Le lendemain matin, le rapport cite la presse locale, qui dénombre 60 civils tués, ils venaient se servir en essence, dans les camions abandonnés par les talibans. L'après-midi, l'armée en compte 56, aucun d'eux n'est un « insurgé ».

    Les documents regorgent de bavures comme l'histoire de cet Afghan sourd et muet, blessé à la cheville par un tir, parce qu'il ne pouvait entendre les sommations.

    Le Guardian révèle aussi les maladresses internes aux forces alliées. Le rapport recenserait 20 cas de tirs « bleu sur bleu ». Les confusions sont aussi importantes envers l'armée et la police afghanes. En mai 2006, un rapport décrit une attaque britannique blessant douze soldats de l'armée nationale afghane et tuant l'un d'entre eux.

    La « Task Force 373 » : captures, assassinats, bavures

    Autre élément gênant, l'obscure unité opérationnelle 373. Commando des forces spéciales américaines Delta Force, l'équipe aurait pour mission de capturer ou d'assassiner les chefs talibans regroupés sur la liste JPEL, aussi appelée « Tuer ou capturer ».

    Gérard Chaliand nous explique l'utilité pour l'Otan d'une telle unité :

    « La chose la plus difficile à remplacer dans un mouvement révolutionnaire, ce sont les cadres. Si vous les liquidez, vous gagnez du temps.

    Ils reconnaissent aussi des échecs, avec des victimes civiles. Cela ne vous rend pas populaire, tout comme les bombardements de civils considérés comme des “dommages collatéraux”. »

    C'est bien le problème : l'unité a manqué sa cible à plusieurs reprises, provoquant la colère des Afghans.

    Le 11 juin 2006, l'unité 373 organise une opération de nuit visant à capturer ou assassiner un commandant taliban. Alors que le commando s'approche, une torche est pointée vers eux, ce qui provoque un échange de tirs. L'ennemi est touché et la mission avortée. Le rapport final montre ensuite que les ennemis nocturnes n'étaient autres que des policiers afghans. Sept d'entre eux sont tués et quatre sont blessés.

    Six jours plus tard, une nouvelle opération est montée à l'encontre d'un autre chef d'Al Qaeda. Cinq roquettes sont tirées sur un bâtiment censé contenir l'homme à abattre. A l'intérieur, le commando trouve finalement huit enfants. Un seul a survécu mais il est sérieusement blessé. Dans le rapport, l'armée affirme qu'un « état de choc » a parcouru la région, forçant le gouverneur à rencontrer les villageois pour leur expliquer les raisons de l'attaque.

    Selon Chaliand, les forces spéciales françaises ne participent pas au programme « Kill and Capture » :

    « Les Américains préfèrent travailler en circuit fermé. »

    Expert des questions de renseignement, le journaliste et écrivain Roger Faligot nous signale que les rapports mentionnent aussi la TF 500, une unité équivalente des forces spéciales britanniques, dans le sud du pays.

    « Ils ont une pratique différente des Américains : leur objectif est en général d'abattre des éléments décisionnels, les plus ultras dans un groupe, pour conforter ceux qui sont prêts à négocier.

    Contrairement aux Américains (ou aux Espagnols dans leur lutte contre l'ETA) qui abattent les plus modérés, les Britanniques font l'inverse pour faire émerger un pôle de négociation, pour “faire monter en structure” une fraction prête à négocier…

    Je crois que c'est l'enjeu à comprendre sur le conflit afghan, qu'il faudrait vérifier bien sûr. »

    Précisons que l'armée britannique, comme les autres, a commis son lot de bavures.

    Les pertes civiles sont-elles minimisées ?

    La publication de ces documents devrait aussi confirmer les alertes lancées par des organismes de veille ou de défense des droits de l'homme.

    Ainsi, la sous-estimation du nombre de victimes civiles en Afghanistan pourrait être confirmée dans ces documents. Rachel Reid, qui enquête pour Human Rights Watch sur le sujet, en fait part au Guardian :

    « Ces documents mettent en lumière une tendance lourde des Etats-Unis et de l'Otan : la dissimulation des pertes civiles. Malgré de nombreuses directives tactiques ordonnant la transparence des enquêtes lors de la mort de civils, certains incidents sur lesquels j'ai enquêté ces derniers mois montrent que ça n'est toujours pas le cas.

    La responsabilité n'est pas à endosser seulement lorsqu'on se fait pincer. Elle devrait faire partie de la manière dont les Etats-Unis et l'Otan se comportent en Afghanistan quand ils tuent ou blessent des civils. »

    Pour l'historien Justin Vaïsse, « il serait étonnant que des bavures dont on n'a pas eu connaissance ne ressortent pas » après la publication des rapports par WikiLeaks.

    La France pointée du doigt

    Dans le Guardian, on apprend que plusieurs documents mettent en cause l'armée française. Des militaires ont par exemple, lors d'un accident de la circulation, percuté un aveugle, décédé ensuite de ses blessures.

    Regardons ce qui s'est passé le 2 octobre 2008 : « Des véhicules français ont ouvert le feu sur un bus qui s'approchait trop de leur convoi. » Bilan : huit enfants blessés.

    Rapport sur des enfants blessés par l'armée française

    Joint par Rue89, l'état-major des armées nous a envoyé sa version de cet incident. Elle est différente de celle qu'on lit dans le rapport de WikiLeaks, puisque l'armée française ne comptabilise que quatre blessés, dont un seul enfant :

    « Deux minibus afghans avaient tenté de s'insérer dans un convoi de véhicules militaires français en route pour le district de Surobi. Les militaires français […] ont effectué d'abord des gestes d'avertissement, ensuite deux tirs de sommation en l'air, et enfin deux tirs de sommation au sol devant le minibus de tête.

    Les deux véhicules afghans se sont alors arrêtés sans manifester de difficulté particulière, le convoi a donc poursuivi sa route.

    Peu de temps après, quatre civils afghans se sont présentés au camp de Warehouse pour être pris en charge médicalement, suite à des blessures légères occasionnées par les conséquences de ces tirs.

    Un des civils afghans a quitté le centre médical français le jour même, deux le lendemain. Le quatrième blessé était un enfant. Il a d'abord été soigné par les équipes médicales françaises et gardé en observation et a pu recevoir la visite de sa mère. Il a été accompagné le surlendemain à l'hôpital Mère-Enfant de Kaboul pour des examens complémentaire en vue d'une éventuelle prise en charge ORL.

    Il avait alors été demandé à la police afghane de rechercher d'éventuels autres blessés. Les investigations n'ont rien donné. »

    Les ratés de la guerre technologique

    L'Afghanistan a été présenté comme une guerre high-tech. Les drones, ces avions sans pilote, patrouilleraient le long de la frontière en assaillant des paysans armés d'AK-47, de leurs frappes chirurgicales imparables. Deux assertions contredites par des rapports sortis par Wikileaks, qui révèlent que les technologies ne sont pas si efficaces et les talibans pas si archaïques.

    Le 13 septembre, 2009, un drone de type Reaper -un appareil armé, de 20 m d'envergure- patrouille dans le sud de l'Afghanistan. Soudain, il ne répond plus aux injonctions de la base, qui le télécommandait depuis les Etats-Unis. Alors qu'il se dirige vers la frontière tadjik, l'armée décide de le torpiller : les forces aériennes sur place envoient un avion F15 pour le descendre au-dessus d'une zone désertique.

    Au même moment, la base américaine reprend le contrôle du drone. Trop tard, son moteur est touché et l'appareil à 13 millions de dollars s'écrase.

    Il n'est pas rare que les drones américains tombent au sol. Le Los Angeles Times révélait ce mois-ci que 47 Predator et Reaper s'étaient crashés en Afghanistan et en Irak dont 9 pendant les entraînements sur le sol américain. L'armement des talibans a aussi surpris les forces de l'ISAF. Outre les bombes artisanales (IED), véritable fléau pour les forces de la coalition, les rebelles afghans seraient également armés de technologies avancées.

    Pour finir, le Guardian révèle que l'Otan a émis des doutes sur la sécurité des appels passés au siège de l'organisation à Kaboul. Selon un rapport de 2007, les talibans pourraient intercepter les conversations téléphoniques. Un coup de plus dans le mythe du combat entre un Goliath high-tech et un David moyen-âgeux.

    Des talibans armés de missiles américains

    Des talibans armés d'un Stinger, le 30 décembre 1999, près de Kandahar (Muzammil Pasha/Reuters).

    Les Américains sont combattus avec leurs propres armes… Entre 1979 et 1989, alors qu'ils aidaient les moudjahidine afghans à combattre l'envahisseur soviétique, les Etats-Unis leur ont distribué deux mille missiles sol-air Stinger.

    Les experts militaires américains considèrent que ces missiles sont aujourd'hui hors service. Néanmoins, vingt ans après, des rapports de WikiLeaks font état d'attaques au missile Stinger. L'un d'eux met en lumière un évènement passé sous silence en 2007 : sept soldats et un reporter sont mort dans l'attaque au missile Stinger d'un hélicoptère Chinook dans le Helmand.

    Selon un rapport datant de 2005, un agent des services de sécurité afghans aurait été autorisé à payer 5 000 dollars pour de vieux missiles SA-7 et 15 000 pour un Stinger. La Direction nationale de la sécurité afghane a en effet ordonné le rachat de ces armes inutilisées, afin qu'elles ne tombent pas entre les mains des rebelles.

    Le double jeu du Pakistan

    Le New York Times l'affirme : les documents montrent clairement que le Pakistan, officiellement allié des Etats-Unis qui lui versent plus d'un milliard de dollars par an, collabore avec les rebelles talibans :

    « Ces documents […] laissent penser que le Pakistan, allié ostensible des Etats-Unis, autorise des représentants de ses services secrets à rencontrer en personne des talibans lors de réunions stratégiques secrètes destinées à organiser les réseaux rebelles en lutte contre les soldats américains en Afghanistan et même à fomenter des complots visant à assassiner des dirigeants afghans. »

    Pour le géopolitologue Gérard Chaliand, ce double jeu du Pakistan « est une des clés majeures du conflit »

    « Tant que vous avez une logistique et un sanctuaire garantis, avec des réserves inépuisables sur le plan démographique, vous pouvez tenir des années. Le temps travaille pour vous.

    Le Pakistan n'a jamais cessé de jouer un double jeu, dans la mesure où ses intérêts et ceux des Etats-Unis sont divergents. L'Afghanistan est son arrière-cour stratégique. »

    Une autre guerre : contre la drogue

    Les forces de l'Otan tombent fréquemment sur des trafiquants de drogue, hacshich ou opium et ses dérivés (morphine ou héroïne). Pour les « seigneurs de la guerre » afghans comme pour les talibans, le trafic de drogue est une source de financement. Les Etats-Unis ont donc dépêché sur place des agents de la Drug Enforcement Administration (DEA).

    Sur WikiLeaks, la catégorie « Drug Operations » raconte plusieurs épisodes qui montrent l'importance de la drogue dans le conflit afghan, et la manière dont l'Otan et les forces locales se partagent le travail.

    En février 2007, environ 200 fermiers se rebellent dans l'est du pays contre la brigade antinarcotique des forces de police afghanes. Des coups de feu sont tirés et trois agents sont blessés.

    Curieux épisode en mars 2007 : la police afghane surprend des trafiquants en possession de deux containers des forces de coalition, dont il n'est pas précisé s'ils ont été volés ou perdus par ces dernières. La précision serait utile, car l'un d'entre eux est ouvert et contient l'équivalent de cinq millions de dollars en drogues ! Notamment en hacshich et en alcool. Le second ne sera pas ouvert, mais restitué aux forces de la coalition.

    Un matin d'avril 2009, à 8h30, la DEA découvre lors d'une opération trois tonnes de morphine pouvant servir à produire 1 500 kilos d'héroïne. Alors qu'ils cherchent à la détruire depuis plus d'une heure avec des grenades thermite, ils réclament des renforts car un groupe de civils les encercle et menace de les prendre en embuscade. Un hélicoptère Apache intervient et la destruction se termine.

    En septembre 2009, la brigade générale a confisqué, 20 puis 25 autres kilos d'opium chez un individu. Il a affirmé que c'était pour son usage personnel et il a été relâché après que ses données biométriques ont été récupérées.

    Les stups américains en renfort en Afghanistan

    Les Etats-Unis désarmés face à l'opium afghan

    Les réactions des puissances concernées

    Les Etats-Unis

    Dans un communiqué envoyé par mail aux journalistes américains, le conseiller de la Maison Blanche à la sécurité nationale, Jim Jones, a fustigé les fuites de WikiLeaks :

    « Ces fuites irresponsables n'auront aucun effet sur notre engagement actuel à approfondir nos partenariats en Afghanistan et au Pakistan. »

    Il rappelle que « la période couverte par les document (janvier 2004-décembre 2009) s'arrête avant que le président n'annonce sa nouvelle stratégie ». Et d'ajouter :

    « Il est évident que WikiLeaks n'est pas un organe de presse objectif mais une organisation opposée à la politique américaine en Afghanistan. »

    Mais l'un des plus importants alliés de Barack Obama, John Kerry, le président du Comité des affaires étrangères au Sénat, a paru saluer la publication des documents :

    « [Ils soulèvent] d'importantes questions sur le réalisme de la politique américaine envers le Pakistan et l'Afghanistan. […]

    Ces politiques traversent une phase critique, et ces documents pourraient bien souligner les enjeux et rendre plus urgents les ajustements nécessaires à leur mise en adéquation. »

    Le Pakistan

    L'ambassadeur pakistanais aux Etats-Unis, Husain Haqqani, a qualifié cette publication d'irresponsable, avant de minimiser la fiabilité des documents révélés :

    « Ces documents ne représentent rien d'autre que des commentaires individuels et des rumeurs, qui sont monnaie courante des deux côtés de la frontière pakistano-afghane et sont souvent démentis. [Ces documents] ne reflètent pas la réalité du terrain. »

    Le Royaume-Uni

    William Hague, secrétaire aux affaires étrangères, a minimisé les révélations, qu'il a qualifiées d'« insignifiantes » malgré le fait que l'armée britannique soit impliquée dans 21 incidents ayant causé la mort de civils :

    « [Ces révélations] sont insignifiantes pour les troupes britanniques. Nous travaillons à améliorer la sécurité au sol en augmentant les pouvoirs du gouvernement afghan, nous ne comptons pas commenter ces “fuites”. »

    La France

    Contacté par Rue89, le ministère de la Défense a répondu sur la bavure commise par l'armée française qui, en tirant sur un bus, aurait blessé huit enfants selon les rapports (lire ci-dessus). Pour le reste, le gouvernement n'a pas réagi à la publication orchestrée par WikiLeaks.

    Photo : des talibans armés d'un Stinger, le 30 décembre 1999, près de Kandahar (Muzammil Pasha/Reuters).

    Clément Boileau, Emmanuelle Bonneau, Antoine Bouthier, Corentin Chrétien, Lucie Hennequin, Augustin Scalbert et David Servenay

    Ailleurs sur le Web

     

    http://www.rue89.com/2010/07/26/afghanistan-que-revelent-les-documents-de-wikileaks-159943

     

     

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    lundi 26 juillet 2010

    mis à jour le 27 juillet 2010

    Les révélations du site Wikileaks

    Rapports explosifs sur la guerre en Afghanistan

     

    Une masse considérable de fichiers confidentiels de l’armée américaine vient d’être dévoilée, lundi 26 juillet, par le site Internet Wikileaks.org. Ces documents relatent, événement après événement, le quotidien d’une guerre entamée en octobre 2001 et d’une occupation qui n’en finit pas.

    Fouiller l’ensemble des quelque 92 000 rapports d’incident divulgués constitue une tâche herculéenne. C’est pourquoi Le Monde diplomatique s’est associé à l’initiative d’Owni.fr visant à mettre à la disposition de tous un outil de consultation de ces rapports. Accessible directement en ligne, ce dispositif nommé « War Logs » permet au lecteur d’appréhender le jargon militaire dans lequel les événements sont décrits, d’effectuer des recherches dans l’ensemble des documents dévoilés, et d’ajouter des annotations. La base de données comprend déjà 75 000 documents et sera enrichie rapidement.

    Les lecteurs qui le souhaitent peuvent exploiter cet outil pour, d’une part, se familiariser avec ces documents exceptionnels, et, d’autre part, participer — avec les dizaines de personnes qui se sont déjà plongées dans ces fichiers — à la mise à nu de la guerre d’Afghanistan. Le Monde diplomatique reviendra sur ces révélations.

    Avant d’ouvrir ces données à tout le monde, Wikileaks s’est associé à trois journaux, leur offrant une période d’exclusivité qui leur a permis de travailler sur ces informations : The Guardian, The New York Times et Der Spiegel. Ces derniers proposent, chacun sur leur site, un premier aperçu de ces 200 000 pages de « journaux de bord de guerre » (d’où le titre, War Logs), qui donnent de la guerre en Afghanistan une image dévastatrice aussi bien pour les talibans que pour les occupants occidentaux, Etats-Unis en tête.

    Parmi les 300 rapports sélectionnés dans cette masse par The Guardian, trois concernent les troupes françaises. Notamment ceci, qui n’avait jamais été rendu public : le 2 octobre 2008, à Tangi Kalai, à proximité de Kaboul, elles ont fait feu sur un bus s’approchant trop près d’un convoi militaire, blessant huit enfants.

    Sur la carte dessinée par les « data journalists » (journalistes de données) du Guardian à partir de ces rapports, on peine à distinguer une « ligne de front » ou de grands mouvements stratégiques (voir la carte des incidents). Ce sont, un peu partout dans le pays, des engins explosifs improvisés (IED) qui tuent des civils, des troupes de la coalition ou des militaires afghans (voir la carte des IED).

    Si, pour le président afghan Hamid Karzai, cette fuite ne nous apprend « rien qui ne soit déjà connu », Julian Assange, porte-parole de Wikileaks, est plus convaincant quand il affirme qu’une foule d’informations se nichent dans les données qu’il a collectées : « Regardez par exemple le ratio du nombre de tués par rapport aux blessés et aux prisonniers : cette guerre est extrêmement létale. »

    Wikileaks pense ainsi pouvoir déjà mettre en évidence plusieurs éléments :
    — sur l’implication du Pakistan dans les attaques contre les forces de la coalition ;
    — sur le rôle qu’on prête encore, au sein de l’armée, à Oussama Ben Laden ;
    — sur une présence clandestine des Iraniens ;
    — sur les combats entre soldats afghans ;
    — sur l’unité américaine TF-373, spécialisée dans la capture et l’assassinat de chefs talibans, et qui disposerait d’une liste de 2 000 noms ;
    — sur le fait que les Etats-Unis ont caché au public l’usage de missiles sol-air par les talibans contre un hélicoptère Chinook ;
    le tout avec force détails, d’incident en incident et de mission en mission.

    Quant au tableau des pertes humaines directes recensées par ces fichiers, qui couvrent six années de guerre (2004-2009), il est éloquent :

    Nombre de morts
    Ennemis 15 506
    Civils 4 232
    Armée afgh. 3 819
    OTAN 1 138

     

    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-07-26-Rapports-explosifs-sur-la-guerre

     

    <script type="text/javascript" language="JavaScript"> // <![CDATA[ // <![CDATA[ OAS_AD("Middle"); // ]]> </script> Cliquez ici !

     

     

    Lire aussi :

    Afghanistan : au boulot les journalistes après la somme de documents révélés par WikiLeaks !

     

     

    http://sos-crise.over-blog.com/article-rapports-explosifs-afghanistan-ce-que-disent-les-documents-de-wikileaks-54563083.html


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     Dette publique : Mort des nations contre richesse des nations
    Commentaire paru sur l'article publié plus bas:

    Cette dette ils l'ont créé, cette dette c'est leur enfant.

    Ainsi depuis 1973 (l'article 25 de la loi du 3 janvier présenté par le tandem Pompidou Giscard, précise que "Le trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France". Ce qui signifie que notre pays s'est interdit de permettre à la Banque de France de financer le Trésor Public, c'est-à-dire de créer la monnaie dont il a besoin pour son développement (écoles, routes, ponts, aéroports, ports, hôpitaux, bibliothèques, etc.).

    Ce sont les banques privées qui prêtent à l'État l'argent qu'elles n'ont pas, tout droit sorti de leur réserve fractionnaire par un simple jeu d'écriture .
    N'oublions pas que les banques créaient la monnaie, Elles prêtent l'argent qu'elles n'ont pas en caisse ! Elles sont autorisées par les pouvoirs publics ,à prêter 30 à 40 fois plus d'argent qu'elles ont en caisse !
    "Nous avons payé, en 2008, près de 55 milliards aux prêteurs, pour les seuls intérêts et pour une seule année, ce qu'on appelle "la charge de la dette" des Administrations publiques. Pour vous donner une idée, c'est l'équivalent de 1000 airbus A320 (soit un cadeau de presque 2 Airbus A320 par jour aux « non-résidents »), ou de 3 portes-avions, ou de 55 000 belles villas sur la Côte d'Azur, ou de l'isolation (en comptant 10 000 euros par foyer) de 5 500 000 logements, ou un salaire net de 18000 euros annuel (salaire médian en France) pour plus de 3 000 000 personnes ... mais vous pouvez trouver d'autres exemples, il n'en manque pas!
    C'est transférer de notre travail et notre production 150 millions d'euros par jour - oui, par jour: 1 milliard par semaine! - à ceux qui sont déjà les plus riches (qui d'ailleurs peuvent ainsi nous reprêter cet argent à nouveau contre intérêts). Mais cette monnaie qu'ils nous prêtent, est, comme 93% de la monnaie en circulation, issue de la création monétaire par les banques privées, monnaie évidemment payante bien que créée à partir d'une simple ligne d'écriture lors de "monétisation" de créances (voir le site http://monnaie.wikispaces.com/ pour les détails concernant l'émission de monnaie par les banques de second rang)."
    extrait de : L’arnaque de la dette publique
    http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=Arnaque+dette+2

    voir aussi Maurice Allais prix Nobel d'économie " Création monétaire bancaire et fausse monnaie par Maurice Allais Prix Nobel de sciences économiques 1988, La Crise mondiale aujourd’hui (éd. Clément Juglar 1999)
    " Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi.”
    Ces dispositions reprises par l’art. 123 du traité de Lisbonne sont un véritable coup d'état de la finance réalisé avec l'aimable complicité des ordures politiques , de gauche comme de droites qui se sont succédé depuis 1973 ,qui ont autorisé et légalisé ces pratiques totalement anticonstitutionnelles .
    Pourquoi la dette est anticonstitutionnelle:
    -elle est faite contre la constitution et son Titre « de la souveraineté »,car elle attribut la compétence, a titre exclusif monétaire à une entité tiers.
    -elle est fait contre la liberté contractuelle, car elle oblige a emprunter; or cette liberté suppose qu’on puisse emprunter ou ne PAS emprunter.
    -elle faite contre le referendum de 2005, depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne.
    Corollairement tous les partis politiques de gouvernements depuis 1973 ,de gauche comme de droite ont concouru à la création et à la pérennité de ce système que je ne qualifierai pas de fasciste pour ne froisser personne.
    Quoi que d’après la définition qu’en donne un spécialiste en la matière :
    « Le Fascisme devrait plutôt être appelé Corporatisme, puisqu’il s’agit en fait de l’intégration des pouvoirs de l’état et des pouvoirs du marché. »
    Benito Mussolini (1883-1945), Dirigeant Fasciste de l’italie de 1922 à 1943
    Bien évidemment il n'est pas nécessaire d'être grand clerc pour comprendre que toutes nos difficultés matérielles actuelles découlent de ces dispositions et qu'un "programme de régression" du niveau de vie pour satisfaire au paiement d'une dette " créée de toutes pièces" est une inadmissible aberration.
    Grâce à leur forfaiture nous payons en intérêts de cette dette anticonstitutionnelle illégale la totalité de l'impôt sur le revenu.
    La principale activité du gouvernement français et européen est de percevoir l'impôt afin de pouvoir payer les colossaux intérêts de la dette qu'ils s'obligent , eux-même , à verser comme rente aux banquiers en acceptation de l'article 123 du traité de Lisbonne. (Dispositions reprises des lois scélérates du 25 janvier 1973 du tandem Pompidou Giscard etc. etc. )
    La seconde activité est de renflouer les banques qui prêtent 29 fois plus d'argent qu'elles ont en caisse ( Fonds propre ) ,
    de leur accepter tous les passe-droits comptables et autres joyeusetés du hors bilan qui mènerait immédiatement à la faillite, à la saisie et à l'incarcération le vulgaire quidam .
    Le pacte social est pulvérisé, c'est la haute trahison et la prévarication généralisée érigée en système au plus haut niveau des états.
    Il conviennent désormais d'ériger les échafauds d'y dresser les guillotines et de passer tous ces traîtres politiques et leurs complices de la finance au raccourcissement.
    Et pas de pitié même pour ceux qui sont déjà tous petits , mal-formés et à moitié étrangers par leur déclaration d'allégeance et de soutien inconditionnel à Israël .
    Il faut dorénavant que la peur change de camp , il faut que ces crapules sachent qu'elles n'auront pas de sanctuaire où se réfugier et que nous serons sans pitié.
    Notre nombre à le clamer les fera vite changer de teint.
    Personnellement, je verrais bien un procès pour haute trahison de tous les responsables et le rétablissement de la peine de mort pour les crimes économiques contre le peuple.
    Ne l'oublions pas ! Ces saligauds veulent nous ruiner, nous affamer , nous vacciner avec des produits dangereux quand c'est pas nécessaire, réduire nos retraites et nous foutre tous au chômage parce qu'ils ont délocalisé toutes les usines hors de France.
    Diffusons tout cela, bientôt la masse critique de la population qui en la connaissance sera atteinte et tous les subterfuges des hommes du pouvoir seront visibles.

    "Pour mettre en place un gouvernement mondial, il est nécessaire de retirer des esprits leur individualisme, leur loyauté aux traditions familiales, leur patriotisme national, et leurs dogmes religieux."
    George Brock Chisholm (1896-1971), ex-directeur de l'Organisation Mondiale de la Santé
    "Nous travaillons présentement discrètement de toutes nos forces, pour retirer du fonctionnement des états nations du monde cette mystérieuse force appelée souveraineté."
    Arnold Toynbee (1889-1975), historien et philosophe anglais, lors d'un discours à Copenhague, en 1931

    Addenda sur la véritable nature de la BCE qui participe au triumvirat de la gestion de l'Europe avec la commission présidée par Barosso et Van Rompuy:
    La Banque Centrale Européenne est une banque privée, comme la FED aux états-Unis
    ..."Les banques centrales des principaux pays de la planète sont indépendantes par la loi du gouvernement de leur État (par exemple la Réserve fédérale des États-Unis, la Banque du Japon ou la Banque d'Angleterre)[réf. nécessaire]. En particulier, pour prendre en compte la particularité des unions monétaires[réf. nécessaire], la BCE a été conçue dès son origine pour être totalement indépendante des gouvernements des États membres. Son conseil et son président sont nommés par les gouvernements des pays de la zone Euro, et elle doit régulièrement présenter ses actions devant le Parlement européen. Les institutions européennes (autres que la BCE) et les gouvernements des États membres s'interdisent le droit d'influer sur les décisions de la BCE."
    « Dans l’exercice des pouvoirs et dans l’accomplissement des missions et des devoirs qui leur ont été conférés par le présent traité et les statuts du SEBC, ni la BCE, ni une banque centrale nationale, ni un membre quelconque de leurs organes de décision ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions ou organes communautaires, des gouvernements des États membres ou de tout autre organisme. Les institutions et organes communautaires ainsi que les gouvernements des États membres s’engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher à influencer les membres d’organes de décision de la BCE ou des banques centrales nationales dans l’accomplissement de leurs missions. »
    — Article 108 du traité de Rome sur l'indépendance de la BCE
    Extrait Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_centrale_europ%C3%A9enne

    La BCE est une organisation indépendante du SEBC (les Banques Centrales de chaque pays de l'Eurozone )
    dans son Chapitre3 Article 7, notamment les dispositions relatives à l'indépendance prévues à l'article 108 du traité et à l'article 7 des statuts. ...
    www.ecb.int
    www.ecb.int/ecb/legal/pdf/FR_CON_2002_18_f_sign.pdf
    Le pdf. en référence est un pavé indigeste de plusieurs centaines de pages ... Je pense que c'est certainement volontairement (pour limiter l'accès aux recherches ) qu'il n'y a pas un accès direct
    Il ne faut pas se laisser abuser par le terme "indépendance",choisi à dessein de brouiller les esprits, parce que naturellement nous attachons de l'importance à ce mot mais il recouvre aussi une autre réalité:
    Par définition la sphère publique est sous la responsabilité des hommes politiques élus, donc du peuple et donc n'est pas "indépendant", le reste qui est donc "indépendant" , fait alors partie de la sphère privée...C.Q.F.D.

    Nous sommes désormais gouvernés par une banque privée !
    Nous nous acheminons clairement vers une dictature en Europe.

     

     

    http://www.alterinfo.net/Dette-publique-Mort-des-nations-contre-richesse-des-nations_a48474.html

    Dette publique : Mort des nations contre richesse des nations

     

    Council on Renewal, dvrabel, 7 juillet 2010

     

          L'écart n'a jamais été aussi grand entre la vérité et la désinformation qui en tient lieu dans les médias. Mais vivre dans le mensonge est très destructeur. Il est donc important de franchir cet obstacle. Je voudrais dissiper aujourd'hui l’un des plus gros mensonges appuyés par les médias, l'idée que nous avons des pays souverains.

     

          La plupart d'entre vous ont sans doute entendu parler de la crise de dette souveraine affrontée par tant de pays. Nous entendons en parler d’intarissables économistes, journalistes, et prédateurs milliardaires des fonds spéculatifs. Mais l'expression qu’ils utilisent est fictive. C’est une invention de l'Ivy League, de Wall Street et des périodiques savants comme le Financial Times de Londres. Une dette souveraine est une impossibilité. Ça ne peut pas exister.

     

          Ça paraît ridicule de le souligner, mais dette souveraine sous-entend souveraineté. D’accord ? Eh bien, si les pays sont souverains, comment ont-ils pu avoir le besoin de s’endetter auprès d’établissements bancaires privés ? [1] Comment ont-ils pu être attaqués aussi facilement par des gens comme George Soros, JP Morgan Chase et Goldman Sachs ? Pourquoi seraient-ils soumis aux caprices des ventes aux enchères et aux spéculateurs ?

     

          La vrai souverain n’a de dette envers personne et n'est pas négociable sur les marchés publics. Par exemple, comment George Soros pourrait-il attaquer, disons, la famille royale britannique ? C’est impossible. Elle est souveraine. Ses actions ne sont pas échangées à la Bourse de New York. Il ne peut pas orchestrer une stratégie de vente à découvert non dissimulée pour détruire son crédit et la forcer à restructurer ses actifs. Mais il peut le faire contre que la plupart des 6,7 milliards d’autres habitants du monde en concevant des stratégies d’attaques contre des entreprises qui travaillent pour les gouvernements dont elles dépendent.

     

          Le fait est que la plupart des pays ne sont pas souverains (les rares pays qui le sont, sont attaqués par la CIA, le MI6, le Mossad ou l'armée [zunienne]). Ce sont plutôt des circonscriptions administratives ou des clients de l’établissement banquier mondial, dont le pouvoir n'a cessé de croître au fil du temps sur la base des mathématiques du marché obligataire, dominé à l'heure actuelle par le dollar zunien et la nature expansionniste du prêt fractionnaire. Leur culte envers des économistes venant d’endroits comme Harvard, Chicago, et la London School, a constamment érodé la souveraineté nationale en forçant à l’endettement les pays aux monnaies flottantes. Commençons donc par être honnêtes et arrêtons de qualifier de souverains leurs instruments de dette.

     

          Il y a longtemps que nous avons abandonné le marché libre envisagé par Adam Smith dans « La Richesse des nations. » Un tel monde exigerait des monnaies souveraines, c’est-à-dire, des monnaies bien régulées plutôt que flottantes, et qui sont un atout plutôt qu’une dette rapportant des intérêts [2]. Alors seulement il pourrait y avoir une « richesse des nations. » Mais à présent nous n'avons rien que la « dette des nations. » Les mathématiques exponentielles de la dette signifient par définition que les pays ne font que perdre leur richesse au fil du temps et deviennent de plus en plus endettés auprès du réseau bancaire mondial.

     

          Ainsi, grâce au système basé sur l’endettement et aux monnaies flottantes, la « richesse des nations » est passée « dette des nations, » qui est à présent en train de se transformer en « mort des nations. » Le nouvel ordre économique, avec une monnaie unique, un système bancaire, un gouvernement, et un empire lié au monde des affaires, pointe son nez à l'horizon. Peut-être que c'est une bonne chose, mais si ça l’était, pourquoi l’establishment concocte des oxymorons du style « dette souveraine, » au lieu de dire la vérité ? [3] C'est mon seul but ici. Je pense pour ma part que l’on peut confier la vérité aux gens. Les mensonges nuisent non seulement à la population qui l’écoute, mais aussi aux puissants qui les racontent.

     

          Ces puissants ont les meilleurs vendeurs du monde, alors pourquoi ne font-ils pas simplement passer la vérité dans la population ? Apparemment, ils ne pensent pas que vous l’apprécierez. Eh bien maintenant vous l'avez. Et le nouvel ordre s’approche, à moins que les pays ne suivent l'exemple de l'Islande et recouvrent leur souveraineté. Ce choix est nôtre.



    Original : csper.wordpress.com/2010/07/07/sovereign-debt-the-death-of-nations-vs-the-wealth-of-nations/
    Traduction copyleft de Pétrus Lombard



    Notes du traducteur

     

    [1] Dans le cas de la France, c’est très simple. C’est à l’époque de Giscard, me semble-t-il, que le gouvernement a commencé à émettre des emprunts d’État pour équilibrer son budget. Il s’agissait d’une escroquerie grossière des dirigeants corrompus et de leurs riches copains pour, au lieu de redistribuer par l’impôt la masse d’argent qu’ils avaient amassé grâce à leurs affaires en France, prêter cet argent, qui leur était bien évidemment inutile, à l’État et bénéficier ainsi de revenus supplémentaires grâce aux intérêts.

          En principe, Les dirigeants normaux agissent dans l’intérêt public. Ils s’arrangent pour que l’argent soit réparti équitablement afin que leur pays tourne rond. Ils ne permettent pas à leurs copains de monopoliser le fric pour ensuite pouvoir le prêter parce qu’il manque.

          L’argent ne devrait pas pouvoir devenir un moyen servant à attirer l’argent. Il devrait servir uniquement à compenser le travail. Et c’est à la loi d’imposer cette règle de bon sens.

          Bref, les Français qui votaient encore auraient dû mieux voter. Je dis auraient parce que maintenant nous ne sommes plus maître de l’argent que nous utilisons. La France ne peut plus l’imprimer ni le dévaluer comme avant l’euro. Nous sommes condamnés à devoir toujours plus payer puisque l’argent est devenu un service payant.

     

    [2] Comme tout le monde le sait, l’argent sort du néant à chaque emprunt contracté auprès d’un organisme financier.

     

    [3] Et surtout quand on voit les moyens mis en œuvre pour imposer le nouvel ordre économique : incitations à la révolte des minorités dans les pays non-alignés (en particulier, mais pas seulement, au Soudan, puisque ça fait l’actualité, pour pourvoir ensuite, grâce aux débordements que cela provoque, pouvoir traduire le président devant un tribunal à la seule solde l’establishment occidental qui se propose de mettre un dictateur à sa solde à la tête du Soudan), révolutions de couleur, guerres, génocides, attentats... commis par la puissance dominante et sa mouche du coche, Israël. À vrai dire, il serait sage de se cramponner par tous les moyens au bordel mondial actuel. Là au moins sont esclaves seulement ceux qui le veulent bien.


    25.7.10

     

    Alterinfo


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    Interventions Américaines dans le monde depuis 1846 (non-exhaustif)

    Selon le rapport du département américains présenté en 1962 par le secrétaire d’état Dean Rusk devant le comité sénatorial et repris sous le titre « Quelques usages de la force armée américaine à l’étranger 1798-1945 » présentant quelques-unes des 103 « opérations extérieures » américaines avant l’intervention américaine à Cuba. Liste "enrichie" par l'actualité.

     

    1846- Mexique. A l’issue d’une guerre qu’ils avaient programmées et provoquée, les USA s’emparent de la moitié du territoire mexicain. Ce territoire conquis s’appelle aujourd’hui : la Californie, le Nevada, l’Utah, l’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado (en partie).

    1852-1853- Argentine. Les « marines » débarquent et s’installent à Buenos-Aires pour protéger les « intérêts » américains face à une révolution.*

    1853- Nicaragua. « protection » des citoyens et intérêts américains pendant des troubles politiques.

    1853-1854- Japon. Plan « d’ouverture du Japon » et expédition Perry qui conduit, avec les navires de guerre américains, à forcer le Japon à ouvrir ses ports aux États-Unis.*

    1853-1854- Ryukyu et Iles Bonin. Attendant une réponse du Japon l’autorisant à se rendre dans ce pays, le contre-amiral américain Perry, opère une démonstration navale de force et débarque par deux fois. Il obtient des autorités de Naha, sur l’île d’Okinawa, la gestion d’une concession minière. Il opère la même démonstration de force dans les îles de Bonin afin d’obtenir des facilités commerciales.*

    1854- Nicaragua. Pour « venger » une offense faite au ministre-résident américain en poste au Nicaragua : destruction de la vile de Greytown (San Juan del Norte)*

    1855- Uruguay. Les marines américaines et européennes débarquent pour « protéger » les intérêts américains au cours d’une tentative de révolution à Montevideo.

    1859- Chine. Intervention américaine destinée à protéger les intérêts américains à Shanghai.

    1860- Angola. Intervention en Afrique occidentale portugaise pour assurer la sécurité des citoyens et des biens américains pendant une révolte indigène à Kissembo.

    1893- Hawaii. Sous couvert officiel de protéger les vies et les biens des américains, cette intervention visa à mettre en place un gouvernement provisoire sous l’autorité de Sanford D. Dole.

    1894- Nicaragua. Intervention pour protéger les intérêts américains à Bluefields à la suite d’une révolution.

    1898- Cuba. Sous prétexte de libérer l’île de la tutelle espagnole, les USA s’installent et imposent une base militaire, la possibilités d’investissements financiers américains et un droit d’intervention dans les affaires intérieures du pays.

    1898- Porto-Rico, Hawaii, Wake, Guam. Sous prétexte de défaire la tutelle espagnole, les USA s’installent et imposent une base militaire, la possibilités d’investissements financiers américains et un droit d’intervention dans les affaires intérieures du pays.

    1898- Philippines. L’archipel est vendu aux USA par l’Espagne (décembre 1898), les philippins se soulèvent contre les États-Unis (février 1899), les USA envoie 70 000 militaires qui mettront trois ans pour mater le soulèvement (des milliers de pertes).

    1903- Colombie. Les États-Unis fomentent une « révolution » à l’issue de laquelle ils créent de toute pièce la république de Panama qui lui assure le contrôle du célèbre canal et des bénéfices énormes qu’il génère.

    1915- Haïti. Nouvelle intervention et occupation des troupes américaines pour… 19 ans.

    1916- République Dominicaine. Quatrième intervention et maintien des troupes américaines pour… 8 ans.

    1926- Nicaragua. Nouvelle intervention et expédition de 5000 militaires pour contrer une révolution.

    1945-46- Chine. Les USA bombardent la Chine.
    1946- Philippines. Colonie américaine jusqu’à l’occupation japonaise, les Philippines accèdent à leur indépendance en 1946 en concédant aux USA un droit illimité d’exploitation des ressources naturelles du pays au titre des dommages de guerre. Jusqu’en 1992 les USA conservent 23 bases militaires et participent à la répression des opposants communistes ou musulmans.
    1947- Grèce. Les américains volent au secours de la dictature de droite mise en place par les britanniques et menacée par la guérilla de gauche. Les USA livrent 74 000 tonnes de matériels militaires et d’armements et envoient 250 « conseillers » militaires sur le terrain, assurant ainsi la victoire des force de droite en 1949.

    1950- Porto Rico. Les troupes américaines qui stationnent en permanence écrasent un mouvement d’indépendance. 2 ans plus tard Porto Rico se voit accorder le délicieux statut « d‘État libre associé aux États-Unis »

    1950- Corée. Les armées de la Corée du Nord franchissent le 38ème parallèle et pénètrent en Corée du Sud. A la « demande » des Nations-Unies qu’ils dominent très largement, les USA « acceptent » d’aider à repousser l’agression armée. 2 millions de coréens trouvent la mort au cours de cette guerre.
    1950-53- Chine. Les USA bombardent la Chine.

    1953- Iran. Un coup d’État orchestré par la CIA est mené par l’armée et les grands propriétaires fonciers après que les britanniques aient organisés le boycott des compagnies pétrolières iraniennes suite à leur nationalisation en 1951. Les USA vont alors soutenir pendant les 25 ans qui suivent l’homme fort du pays, le Chah d’Iran. Celui-ci devra s’enfuir en 1978 devant le raz-de-marée de la révolution islamique. (2 ans plus tard, en 1980, la guerre entre l’Iran et l’Irak sera une aubaine pour les industries d’armements, notamment américaines).

    1954- Guatemala. Des mercenaires entraînés par la CIA au Honduras et au Nicaragua renversent, avec l’aide de l’aviation américaine, le gouvernement le plus démocratique que le Guatemala ait jamais connu.

    1958- Liban. Des milliers de « marines » sont envoyés au Liban pour empêcher le renversement du gouvernement pro-américain et protéger les intérêts américains dans cette région riche en ressources pétrolières.

    1958- Indonésie. Les USA bombardent l'Indonésie.
    1960- Guatemala. Les USA bombardent le Guatemala.

    1961- Cuba. Armés et entraînés par la CIA, plus de 1000 exilés cubains débarquent dans la baie des cochons avec l’espoir de provoquer une rébellion contre le gouvernement castriste en place très populaire. Le soulèvement n’a pas lieu, les mercenaires sont rejetés à la mer, les USA frappe d’embargo Cuba. En 2002 l’embargo américain dure encore.

    1961-1972- Vietnam. Pendant 11 ans les USA, prenant le relais de l’armée française, utilisent tout leur arsenal militaire y compris chimique pour venir à bout d’un mouvement révolutionnaire nationaliste d’indépendance. La guerre la plus longue dans laquelle se sont embarqués les USA fera des millions de morts vietnamiens et américains sans succès pour le plus puissant des pays de la planète.

    1961-1972- Laos Cambodge- Bien qu’officiellement pas en guerre avec ces deux pays, les USA y effectuèrent d’incessantes attaques aériennes et d’innombrables massacres de populations.

    1964- Panama.   Les « marines » qui protègent les intérêts des administrations américaines du canal de Panama écrasent une révolte visant à nationaliser ce secteur stratégique. Après avoir protéger et utiliser le dictateur panaméen Noriega pour leurs attaques contre le Nicaragua sandiniste, les USA s’en débarrassent. 26 000 soldats américains envahissent le pays sous couvert de le faire comparaître devant les tribunaux américains pour trafic de drogue. Des centaines de civils périssent sous les bombardements.

    1964- Congo. Les USA bombardent le Congo.

    1965- Indonésie. Prétextant une tentative de coup d’état des communistes pourtant proches du pouvoir de Sukarno, une opération militaire sanglante dont les dirigeants sont téléguidés par la CIA est menée. Des centaines de milliers d’indonésiens sont victimes d’une chasse à l’opposant, la longue et meurtrière carrière de l’homme de paille américain Suharto commence pour culminer au Timor-oriental.

    1965- République Dominicaine. Sous le couvert de l’ « Organisation des États Américains », les USA interviennent militairement pour contrer une prétendue menace communiste. La bataille de Saint-Domingue fait quelque 10 000 victimes.

    1965- Pérou. Les USA bombardent le Pérou.
    1967-69- Guatemala. Les USA bombardent le Guatemala.

    1970- Oman. Épaulées par les « conseillers » américains, les troupes iraniennes tentent d’envahir le sultanat.

    1970- Proche Orient. Implication militaire des USA auprès d’Israël dans les guerres qui ont lieu dans cette région du globe.

    1973- Chili. Suite à la réforme agraire et aux nationalisations, les États-Unis, par l’intermédiaire de la CIA et de la firme ITT, fomentent un coup d’état militaire qui conduit à l’extermination du Président élu de gauche Salvador Allende. Des milliers de morts, de femmes et d’enfants torturés, de disparus et l’installation de la dictature d’extrême-droite du général Pinochet, conseillé par la CIA.

    1975-1999- Timor Oriental. Les USA soutiennent sans faillir l’invasion et l’annexion conduite par l’Indonésie de Suharto. Un tiers de la population est décimée en près de 25 années. Alors qu’en 1999 lors d’un référendum, 80% de la population du Timor-oriental choisit l’indépendance, les USA soutiennent les exactions et la terreur de milices téléguidées par l’armée indonésienne qui s’opposent à l’indépendance. Les États-Unis finissent par accepter, sous la pression internationale, l’idée d’une force de maintien de la Paix de l’ONU.

    1980-1990- Salvador. Les USA s’engagent militairement aux côté des forces gouvernementales, de l’oligarchie au pouvoir et des « escadrons de la mort » pour contrer la guérilla de gauche. En 1980, l’archevêque Romero, très populaire chez les pauvres, est assassiné par des hommes proches de la CIA. En dix ans, la guerre civile fait 100 000 morts.

    1981-1988- Nicaragua. Les USA n’acceptent pas la série de réformes que les Sandinistes arrivés au pouvoir en 1979 engagent. Les États-Unis apportent leur soutien aux « contras » basé au Honduras. En 1986, le scandale de l’Irangate révèle que le produit financier des ventes d’armes américaines à l’Iran a servi a financer les groupes terroristes de la « contra ».

    1982-1984- Liban. Les troupes phalangistes du Liban soutenu par Israël et les USA expulsent et massacres les palestiniens.

    1983- Grenade. Embourbés au Liban, les États-Unis font une démonstration de force en envahissant la minuscule île de la Grenade prétextant de la sécurité de quelques citoyens américains. Huit ans plus tard, le « Wall Street Journal » qualifie cette démonstration « d’invasion des banques », l’île était en fait devenue un paradis pour la fraude financière et l’évasion fiscale.

    1986- Libye. L’aviation américaine bombarde des villes libyennes, faisant des centaines de victimes parmi les civils et les officiels.

    1986- Les USA sont condamnés pour "usage illégal de la force" contre le Nicaragua par la Cour internationale de justice de La Haye .

    1989- Philippines. L’aviation américaine prête main-forte aux forces gouvernementales pour contrecarrer un des nombreux coup d’État contre la présidente Corazon Aquino, farouche opposante aux communistes et aux indépendantistes musulmans.

    1989- Panama. Les USA bombardent le Panama.

    1991- Irak. Allié précieux des États-Unis dans la région durant de longues années, Saddam Hussein envahit le Koweït sans en référer à la superpuissance. Les USA, n’acceptant pas de perdre le contrôle sur une partie des ressources pétrolières du Golfe, déclarent la guerre à l’Irak en janvier 1991 et mettent en place une coalition militaire internationale qui, avec le soutien de l’ONU, libère le Koweït. L’Irak est placé sous embargo.

    1994- Haïti. Ayant occupé Haïti de 1915 à 1934 puis soutenu les deux effroyables dictatures de François et Jean-Claude Duvalier de 1957 à 1986, les USA se montrent favorables au renversement par coup d’état en 1991 du premier président élu du pays le père Aristide. Parmi les militaires impliqués dans le coup d’état, le colonel François formé, comme les dictateurs latino-américains Noriega et d’Aubuisson, dans la même académie militaire américaine. Trois ans plus tard les États-Unis interviennent militairement pour remettre en scelle le Président déchu.

    1998- Irak. Les USA et l’Angleterre reprennent leurs bombardements sur l’Irak et se fixent comme objectif l’élimination physique de Saddam Hussein et la mise en place d’un gouvernement de remplacement.

    1998- Soudan. L’armée américaine détruit par missiles des usines pharmaceutiques supposées servir de lieux de production d’armement chimique à des fins terroristes.

    1999- Yougoslavie. Au mois de mars, sous l’impulsion des États-Unis, l’OTAN bombarde le Kosovo et la Serbie ou s’opposent l’Armée de Libération du Kosovo qui depuis 1998 mène des opérations de guérilla et les forces de polices serbes qui, de leur côté, prennent en otage les populations civiles. Des centaines de bombes à uranium appauvris sont testées par les USA.

    2001- Afghanistan. Suite aux attentats meurtriers commis le 11 septembre aux États-Unis et attribués à l’organisation Al-Qaida dirigée par Oussama Ben Laden (ancien agent de la CIA soutenu pendant de longues années par les USA dans la guerre contre les communistes, milliardaire et actionnaire de sociétés pétrolières) les États-Unis forment une coalition, implantent des bases au Pakistan et bombardent massivement le pays. Les talibans islamistes sont renversés, les USA ne parviennent pas à imposer leur « protégé » (l’ancien roi), un gouvernement de transition est mis en place, les prisonniers de guerre se voient déniés par les USA les droits internationaux reconnus par les conventions internationales,   certains prisonniers sont déportés sur la base militaire américaine de Guantanamo et subissent un régime d’exception contraire aux principes internationaux et à la législation américaine elle-même. Derrière ces événements les USA légitiment leur allié dictateur du Pakistan, assurent peu à peu leur mainmise sur le transit des ressources naturelles régionales.

    2002- Corée. Les États-Unis placent ce pays au nombre des composantes de "l’Axe du Mal", nouvelle doctrine militaro-mystique de mise en place de "guerres préventives"  contre tous ceux qui ne s'alignent pas sur les USA

    2002- Irak. Les États-Unis font pression sur la communauté internationale pour lancer un corps expéditionnaire en Irak visant au renversement de Saddam Hussein, à l’instauration d’un gouvernement favorable à leurs intérêts, à l’obtention des principales parts de marchés de la reconstruction du pays après bombardements, à l’octroi de concessions sur les immenses ressources pétrolières du pays. Fin 2002, les USA et leurs alliés anglais ont massés des dizaines de milliers de soldats sur-équipés sur place, prêts à une offensive.

    2003- Irak. Les États-Unis se placent hors la Loi internationale et les décisions de l'ONU et envahissent dans la nuit du 19 au 20 Mars, avec le soutien de l'Angleterre, l'Irak. Un déluge de feu s'abat sur le pays et la population dont déjà près de 500 000 personnes sont mortes en 10 ans du fait du blocus économique (800 missiles Tomahawk, 23 000 bombes à uranium, à fragmentation, mini-nucléaire). Un mouvement mondial d'opposition à la guerre et à l'agression militaire des États-Unis se développe en faveur de la Paix et pour le respect du droit international. La majorité des pays de la planète condamnent l'agression américaine contre un pays souverain. Par cet acte les USA ouvre la voix dangereuse et criminelle à la doctrine de la guerre préventive permettant d'attaquer tout pays ne se soumettant pas à la conception impérialiste américaine.

    http://usgohome.free.fr/interventions.htm

     

     

    Autre liste :

    La première, publiée ici. La seconde, voir mon blog NO-WAR

     

     


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