• Main basse sur la mémoire, les pièges de la loi Gayssot (Oulala.info)

     

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    Main basse sur la mémoire, les pièges de la loi Gayssot

     

    Sortie web du nouveau documentaire Clap36


    Alors que nous pataugeons dans un faux débat sur la liberté d’expression à propos d’un film antimusulman qui n’est pas un film mais un guet-apens politique, Clap36 a jugé important de revenir sur la mère de toutes les censures actuelles -la loi Gayssot- véritable instrument de régulation du droit d’expression et de la liberté de penser.
    C’est pourquoi nous vous proposons en libre visionnage « Main basse sur la mémoire, les pièges de la loi Gayssot » de Béatrice Pignède.

    Synopsis
    Vingt ans après l’adoption de la loi Gayssot, de nombreux historiens, philosophes, hommes politiques de tous bords, dénoncent les dérives qu’elle a engendrées. La « mère de toutes les lois mémorielles », votée en 1990, pénalise la contestation de l’existence des crimes contre l’humanité, tels que définis par le Tribunal de Nuremberg. Présentée à l’époque comme un rempart contre l’antisémitisme, son bilan est pourtant aujourd’hui désastreux : atteintes aux libertés, concurrence génocidaire, surenchère victimaire, renouveaux identitaires et racistes, gigantesques détournements financiers. Au plan international, le verrou idéologique institutionnalisé par la loi Gayssot participe également à justifier les guerres coloniales de ces dernières années et à couvrir la politique d’Israël d’une caution inoxydable.

    Sous titrage anglais disponible (cliquer sur « CC » dans la vidéo).

    Regarder le film sur clap36.net

     

    http://www.oulala.info/2012/10/main-basse-sur-la-memoire-les-pieges-de-la-loi-gayssot/

     

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    Samedi 7 août 2010

    12 ans après Roger Garaudy, Vincent Reynouard baillonné...et emprisonné, du fait de la loi Gayssot

     


     Né en 1969, marié et père de 8 enfants, le Français Vincent Reynouard est ingénieur chimiste de formation, issu de l'ISMRA (Institut des sciences de la matière et du rayonnement atomique) de Caen. Il se présente volontiers comme catholique traditionaliste et ne cache pas ses opinions politiques ultra-conservatrices. Mais, surtout, il conteste publiquement, sous la forme de DVD et d’écrits, la version classique de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. ll fait partie de ces chercheurs se proclamant « révisionnistes » et qualifiés de « négationnistes » car ils ne croient pas à l’existence des chambres à gaz homicides dans les camps de concentration allemands.

    En 2005, Reynouard écrit et envoie à des syndicats d'initiative, des musées et des mairies un fascicule de 16 pages intitulé « Holocauste? Ce que l'on vous cache », dans lequel il prend le contre-pied de l’histoire académique. La justice française s’abat aussitôt sur lui.

    En première instance, il est condamné, en 2007, par le tribunal correctionnel de Saverne (Bas-Rhin) à 1 an de prison ferme, 10.000 euros d'amende et 3.000 euros de dommages et intérêts pour la LICRA. En appel, en juin 2008, la Cour de Colmar confirme la peine de prison et le condamne à un total de 60.000 euros (20.000 euros d'amende + publications forcées et frais divers). Du jamais vu.

    Comme Reynouard réside en Belgique, la France lance contre lui un mandat d'arrêt européen pour l'obliger à purger la peine de 1 an de prison ordonnée par la Cour d'appel de Colmar. Le 9 juillet dernier, il est emprisonné par la police belge, en attendant son extradition en France. Ce qui fait dire à l’intéressé : « Quand on ne songe qu’à la mise en prison pour se débarrasser d’un contradicteur, c’est qu’on n’a pas d’arguments. »

    Conclusion : un homme de 41 ans, père de 8 enfants, est actuellement emprisonné pour ses recherches historiques, en raison de la loi Gayssot. 

    Cette loi, promulguée au Journal officiel de la République française le 14 juillet 1990, interdit, dans son article 24bis, le fait de « contester (…) l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international [dit de Nuremberg] annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945. »

    Dans mon livre Sarkozy, Israël et les juifs (Oser dire, 2009), j’ai rappelé que cette loi liberticide a été vivement critiquée par des personnalités comme l’académicienne française Simone Veil ; le Secrétaire perpétuel de l’Académie française, Hélène Carrère d'Encausse ; les ministres Jean Foyer, Jacques Toubon, Alain Peyrefitte ; les historiens Henri Amouroux, Pierre Vidal-Naquet, Annie Kriegel, François Furet, Alain Besançon, Jacques Willequet et François Bédarida ; la fondatrice de l’Institut de recherche Hannah Arendt, Chantal Delsol ; le prix Nobel d’économie 1988, Maurice Allais ; les écrivains Michel Tournier, Louis Pauwels, Michel Houellebecq, Philippe Muray, Jean Daniel, Vladimir Volkoff, Michel Rachline et Alain Robbe-Grillet ; les magistrats Philippe Bilger, Alain Marsaud et Raoul Béteille ; les juristes Olivier Duhamel, Anne-Marie Le Pourhiet, Emmanuelle Duverger, André Decoq et Guy Carcassonne ; les avocats Jacques Vergès et John Bastardi Daumont ; le philosophe Paul Ricoeur ; l’humoriste Bruno Gaccio ; des défenseurs de la liberté d’expression comme le fondateur de Reporters sans frontières Robert Ménard (qui la dénonce comme une « police de la pensée ») et Gabriel Cohn-Bendit ; les journalistes Dominique Jamet, Delfeil de Ton, Alain Rollat, Albert du Roy, Philippe Tesson, Jacques Julliard et Ivan Rioufol ; ou encore l’ancienne présidente de la Ligue des droits de l’homme, l’historienne Madeleine Rebérioux. À l’étranger, le linguiste américain Noam Chomsky s’en est déclaré l’adversaire absolu. Pour le physicien et intellectuel belge Jean Bricmont, « la loi Gayssot est une régression juridique de plusieurs siècles ». Les présidents Hugo Chavez et Mahmoud Ahmadnedjad ont, quant à eux, condamné sévèrement cette répression.

    Il nous incombe désormais de défendre la libre expression dans les faits et non plus seulement en théorie. Pourquoi n’entend-on personne dénoncer publiquement le sort réservé à Vincent Reynouard ? Que font Reporters sans frontières, Amnesty International et Human Rights Watch ? Aucun média, ni français ni étranger, n’a informé l’opinion de cette affaire. Un tel silence est anormal.

    Personnellement, j’ai décidé de réagir en tant qu’historien et citoyen, et de faire savoir, par ce communiqué, combien je suis révolté par le fait que, chez nous, on jette en prison un homme pour ses opinions, aussi insolites, stupéfiantes et controversées soient-elles. Un tel traitement est indigne de la France et de sa tradition intellectuelle. La loi n’a pas à intervenir dans la définition de la vérité historique : dans un État libre, cette fonction est celle des historiens. La loi Gayssot, qui restreint la liberté du chercheur, est contradictoire avec la notion d'État démocratique ; c’est une loi scélérate. Je demande en conséquence son abrogation immédiate.

    J’espère être bientôt rejoint par des dizaines, des centaines, des milliers d’autres personnes ne pouvant rester indifférentes face à ce scandale qui nuit gravement à l’image de la France et bafoue l’esprit de la République.

    Celles et ceux qui veulent cosigner avec moi ce communiqué peuvent m’envoyer leur nom et leurs coordonnées à cette adresse : eugenie.blanrue@laposte.net. Il ne s’agit pas de soutenir les idées religieuses, politiques ou historiques de Vincent Reynouard, mais de défendre son droit à les exprimer. Pour les contester, il suffit d’un débat démocratique, ouvert, franc et loyal.

    Nous ferons le point sur ces signatures à la fin du mois de septembre prochain. En attendant, merci de diffuser ce texte au maximum.

     

     

    Paul-Éric Blanrue,

    Historien,

    Fondateur du Cercle zététique,

    Auteur de Sarkozy, Israël et les juifs (Oser dire, 2009).

     

     

    [Le titre est de Alaindépendant, qui n'approuve en rien les thèses néo-nazies défendues par Reynouard, par exemple celles sur le massacre d'Oradour-sur-Glane, mais qui pense que les opinions doivent être combattues s'il le faut par l'intelligence et l'argumentation et non par l'autorité de la loi]

     

    http://alainindependant.canalblog.com/archives/2010/08/07/18760774.html

     

     

     

    Eva : Cette loi liberticide est une honte ! On doit pouvoir effectuer les recherches historiques de SON CHOIX ! Quelles qu'elles soient ! Et le deux poids deux mesures (Juifs, Musulmans) est intolérable et lourd de frustrations pouvant alimenter l'antisémitisme abominable !


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  • Jeudi 4 octobre 2012 

    Chavez : 5 médiamensonges du Soir et du Monde
    Michel Collon

    4 octobre 2012

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    Ce dimanche 7 octobre, élection présidentielle au Venezuela. Michel Collon teste l’info qu’on nous donne en France et en Belgique. Début d’une petite série de test – médias sur Le Soir, Le Monde et d’autres…

     
    Chavez sera-t-il réélu ou bien sera-t-il remplacé par le candidat d’opposition Henrique Capriles Radonski ? J’ai testé les divers articles consacrés à cette élection par le quotidien bruxellois, que je lis tous les matins après le petit déjeuner. Puis, je suis allé voir aussi du côté du Monde français et d’autres médias. Ce qui frappe : ils disent tous la même chose. Mais quelles sont leurs sources ? Et surtout : qu’est-ce qu’ils ne disent pas ?
     
    Mon objectif : montrer comment vous pouvez repérer vous-mêmes les médiamensonges à l’avenir. Et ce que vous pouvez faire vous-même, en tant que citoyen, face à la désinformation…
    Des manips, j’en ai relevé sur cinq points : 1. Pourquoi nous cache-t-on le programme de l’opposition ? 2. Capriles est-il vraiment « un jeune nouveau » ? 3. Chavez « antisémite » et dictatorial ? 4. Qui menace d’une « guerre civile » ? 5. Capriles peut-il gagner ?
     
    1. Pourquoi nous cache-t-on le véritable programme de l’opposition ?

    Les grands médias européens présentent Capriles comme un grand démocrate progressiste, qui serait en fait un candidat de « centre gauche ». Véronique Kiesel est la chroniqueuse attitrée du Soir sur le Venezuela. Elle a consacré deux articles à la campagne présidentielle. Tous deux vantant le candidat de l’opposition. Ses qualités ? Il est plus jeune que Chavez et « plein d’énergie ». Et à part ça ? « Tout en promettant de poursuivre les programmes sociaux actuels, (…) il a réussi à dépasser la pure opposition idéologique à Chavez ».
     
    Qu’entend-elle par ce « dépassement » ? Faudrait-il oublier qu’avant Chavez (sous l’actuelle opposition donc), 80% des Vénézuéliens étaient pauvres, voire très pauvres alors que l’élite se construisait des fortunes colossales avec l’argent du pétrole ? Si les mots ont un sens, Madame Kiesel serait bien aimable d’expliquer par quel miracle on peut dépasser la contradiction entre les très riches et les autres qui en sont victimes ? Qui a intérêt à la prétendre « dépassée », sinon les ultra – riches dont la famille Capriles fait partie d’ailleurs ?
     
    Et Kiesel se démène énergiquement pour cacher que le programme de Capriles est néolibéral, radicalement à droite et ramènerait très vite les anciennes injustices. C’est pourtant écrit en toutes lettres dans ce programme de 166 pages : Capriles veut notamment privatiser la compagnie nationale du pétrole en « élargissant son assemblée d’actionnaires » pour en faire « une entreprise à seule finalité commerciale » Or, c’est justement en redistribuant enfin l’argent du pétrole, que Chavez a pu en quelques années financer des soins de santé pour tous, l’éducation pour tous, la fin de l’analphabétisme, une aide aux petites et moyennes entreprises, la croissance économique, la hausse du salaire minimum et des retraites, etc. ! Capriles veut au contraire privatiser les retraites, malgré les catastrophes sociales constatées dans tous les pays où ce néolibéralisme a été appliqué.
     
    Capriles veut aussi démanteler l’Etat central, pour l’empêcher de mener ces politiques sociales qui ne sont que gaspillage aux yeux des riches. Il prétend tout régler avec une large autonomie des provinces. Mais comme l’écrit Romain Migus, jeune Français vivant à Caracas : « (Sans intervention de l’Etat central), comment ferait un Etat pauvre et peu peuplé, comme le Delta Amacuro, situé á la frontière avec la Guyana, pour financer son réseau d´hôpitaux, d´écoles, ses routes, ses installations sportives, ses services culturels, ou encore son approvisionnement en eau et en électricité, toutes compétences que lui confère le programme de Henrique Capriles ? En réalité, cette décentralisation est le prélude à la privatisation des services publics régionaux dans les zones où le financement local sera impossible. »
     

    2. Capriles est-il vraiment « un jeune nouveau » ?

    Kiesel insiste : en contraste avec le « vieux Chavez », Capriles serait un candidat tout frais et tout nouveau, qui prônerait « la réconciliation d’un pays hautement polarisé depuis plus de 10 ans entre chavistes et antichavistes. »
     
    « Réconcilier », vraiment ? Qui donc est Capriles ? Il a d’abord été élu en 1998 député du parti démocrate chrétien COPEI. Quand ce parti néolibéral et ultra - corrompu a perdu tout crédit, Capriles a décidé avec d’autres de fonder Primero Justicia, un parti ouvertement de droite. Ce parti aura deux sources de financement : 1. Des fonds détournés illégalement de l'entreprise publique PDVSA. 2. Des fonds versés par la CIA à travers ses habituels paravents : National Endowment for Democracy (NED) et International Republican Institute (IRI).
     
    Pire : en 2002, lorsqu’un coup d’Etat militaire tente de renverser Chavez, Capriles, alors maire d’un quartier riche de Caracas, participe à l’attaque très violente contre l’ambassade de Cuba, il fait le mur pour y pénétrer, menace l’ambassadeur, et sa police ferme les yeux quand les putschistes détruisent les autos de l’ambassade, puis coupent son approvisionnement en eau et en électricité.
    Lorsqu’il sera élu gouverneur de l’Etat de Miranda, en 2008, quelle sera la première mesure de Capriles ? Supprimer des cliniques et des projets d’enseignement mis en place par Chavez. Seule l’opposition populaire l’en empêchera finalement. « Centre-gauche », tout ça ?
     
     
    Capriles escalade de le mur de l'ambassade cubaine à Caracas durant le coup d'Etat militaire qu'il a soutenu en 2022.
     

    3. Chavez antisémite et dictatorial ?

    Pour amener le lecteur européen à se méfier de Chavez, pour lui faire oublier ses extraordinaires réalisations sociales, les médias appliquent le principe permanent de la propagande de guerre : diaboliser. Dans tous ses articles, Kiesel tape systématiquement sur les mêmes clous.
     
    Ainsi, le 7 septembre, elle accuse Chavez « d’utiliser les immenses ressources pétrolières pour financer à la fois ses ambitieux programmes sociaux et sa campagne électorale. » Le premier, c’est vrai. Le second est un mensonge sans preuves, très fréquent chez Kiesel.
     
    Le 2 octobre, elle invente l’idée que les Vénézuéliens, intimidés, « sont nombreux à ne pas vouloir parler de politique avec des inconnus ». Promenez-vous un peu à Caracas et vous verrez que le problème serait plutôt, quand ils parlent de politique et quel que soit leur bord, de parvenir à les arrêter !
     
    Le 6 septembre, le chroniqueur Venezuela du Monde, Paolo Paranagua, accuse carrément Chavez de développer l’antisémitisme (entendez : le racisme anti-juifs). Ça, c’est évidemment un tout grand classique, si pas le plus grand de la propagande de diabolisation ! Et ce n’est pas la première fois que Paranagua, Kiesel et aussi Libération accusent ainsi Chavez : ils avaient notamment lancé une grande campagne sur ce thème en janvier 2006 (tiens, encore une année électorale !). Ils avaient en fait tronqué et déformé grossièrement un discours de Chavez (http://www.michelcollon.info/Comment-peut-on-nous-mentir-si.html). Ballon vite dégonflé.
     
    Mais, comptant sur l’amnésie, Paranagua récidive : « Chavez se présente lui-même comme ‘candidat de la patrie’. Il a donc désigné son opposant comme le ‘candidat de l’anti-patrie’. C’est un classique du répertoire nationaliste : ainsi « l’anti-France » désignait pêle-mêle les juifs, les maçons, les communistes. »
    Amalgame grossier et interprétation simpliste : s’il est vrai que les fascistes européens des années 30 utilisaient la propagande chauvine pour endoctriner vers la guerre, le patriotisme peut prendre un sens tout différent dans le cas d’un peuple agressé ! Par exemple, les Palestiniens ont tous les droits d’être ‘nationalistes’ face à l’occupation coloniale. Les Africains aussi face au pillage permanent de leur richesse. Et le nationalisme prend une toute autre signification dans cette Amérique latine colonisée et appauvrie pendant des siècles par les colonialistes étrangers. Dans notre livre Les 7 péchés d’Hugo Chavez, nous avons expliqué que la bourgeoisie dirigeante de nombreux pays latino-américains avait effectivement trahi les intérêts du pays en cédant toutes ses richesses aux multinationales étrangères. Donc si Capriles poursuit cette politique néolibérale soumise aux multinationales US, oui, on a le droit de dire qu’il trahit sa patrie.
     
    En réalité, ce que Paranagua reproche à Chavez, c’est d’avoir osé critiquer publiquement Israël. Mais comme il sait que cet argument n’aurait pas de poids chez les gens honnêtes, il déforme systématiquement. Attention, suivez bien son « raisonnement », ça commence ainsi : « Le discours de Chavez libère la parole de ses militants » (N.B. Cela revient à dire que Chavez est personnellement responsable de tout excès qui serait commis par un de ses partisans ! On attend que cette nouvelle règle soit appliquée à la politique française, par exemple). Mais Paranagua poursuit : « Le site chaviste Martillo Rojo écrit ainsi le nom de l’opposant Caprile$ Rat-onski. Le changement d’une simple lettre pour écrire Rat-onski se passe d’explications » (Ah bon ?). Et il conclut brillamment : « Le signe du dollar incrusté dans le nom en renforce la connotation antisémite. »
     
    Eh voilà comment on fabrique un procès en sorcellerie ! Militants du monde entier qui utilisez souvent le sigle $ pour dénoncer une politique des multinationales, attention, vous faites du racisme anti-juifs sans le savoir ! En fait, Paranagua, comme Le Monde, pratique ici le truc favori du lobby israélien : si vous êtes contre le sionisme, c’est-à-dire contre le colonialisme israélien, alors vous êtes contre les juifs, vous êtes un raciste. Mais non : c’est l’Etat d’Israël qui est raciste, et non ceux qui le critiquent. De nombreux juifs critiquent Israël.
     
    De tout cela, nous sommes prêts à débattre publiquement avec Paranagua, mais il semble que son courage n’aille pas au-delà du fait de lancer des critiques gratuites. Il faut dire que Paranagua est un exemplaire parfait du serial médiamenteur. Quelques exemples parmi bien d’autres…
     
    Le 29 janvier 2008, il insinue qu’un trafiquant de drogue vénézuélien, Del Nogal, condamné en Italie, serait proche du gouvernement vénézuélien dont il aurait financé les campagnes. Alors qu’en réalité l’enquête sur Del Nogal a démarré au Venezuela où tous ses biens, avoirs et sociétés ont été saisis par la Justice. En fait, Paranagua recopiait ici les accusations gratuites de John Walters, un haut responsable à la Maison-Blanche, qui avait prétendu que Chavez était « en train de devenir un important facilitateur du trafic de cocaïne vers l’Europe. » Pourtant, les services vénézuéliens ont arrêté un très grand nombre de contrebandiers en provenance de Colombie. Un détail, le fait de recopier cette accusation US ? Pas du tout. L’invasion du Panama en 1989 fut justifiée par une accusation semblable. La propagande de Paranagua sert à préparer une agression.
     
    Le 28 mai 2007, le même Paranagua écrit : « Les opposants à Chavez ont mobilisé plusieurs milliers de personnes face au Conseil national des télécommunications où des heurts avec la police ont fait une dizaine de blessés. » Qu’est-ce qui cloche ? Un gros mensonge par omission : tous les blessés sont des policiers ! Dont un gravement blessé par balle ! Cela se passerait en France, Le Monde écrirait ainsi ? Et on pourrait multiplier les exemples de cette mauvaise foi à sens unique.
     

    4. Capriles peut-il gagner ?

    Revenons à Kiesel. Ses deux titres montrent clairement où son cœur balance. 7 septembre : « Et si Hugo Chavez était battu ? ». 2 octobre « Capriles, celui qui pourrait battre Chavez. Tout est possible. » Pourtant, Kiesel est bien obligée de reconnaître que les instituts de sondage donnent Chavez largement gagnant : entre 15 et 20 points d’avance. Cependant, elle a réussi à trouver un institut qui affirme le contraire : « 48,6% pour Capriles contre 44,2% pour Chavez. » OK, c’est normal, les sondages sont un art incertain…
     
    Sauf que Kiesel oublie volontairement de signaler que les Etats-Unis… financent des instituts de sondage pour semer la confusion et décourager leurs adversaires. Nous avions exposé ce procédé dans notre préface au livre (épuisé) Code Chavez – CIA contre Venezuela, sur les divers financements secrets de la CIA au Venezuela et ailleurs. Sauf qu’en 2006, Le Soir avait aussi affirmé que Chavez allait perdre, et que ce pronostic s’était fracassé. Sauf que c’est un classique de la propagande US. Et pas du tout une erreur de jugement.
     
    En réalité, quand les USA savent que leur protégé va perdre dans tel ou tel pays (ce fut le cas aussi en Iran), ils répandent quand même pendant des mois l’idée qu’il va gagner. Pourquoi ? Pour préparer les esprits à l’idée que si Chavez gagne, c’est qu’il aura triché. Et pour justifier à l’avance les actions violentes préparées par leurs services avec l’opposition, actions qui seront bien entendu présentées comme des « protestations populaires spontanées ». C’est un scénario classique pour préparer un coup d’Etat.
     
    Bref, Kiesel se comporte également en serial mediamenteuse, complice de coups d’Etat potentiels. Et ce n’est pas une plaisanterie : la CIA a ainsi tenté de renverser Hugo Chavez, mais aussi Evo Morales en Bolivie et Rafael Correa en Equateur. Et elle a réussi à renverser le président du Honduras et celui du Paraguay.
     

    5. Qui menace d’une « guerre civile » ?

     
    Pour renforcer cette manipulation du public, Kiesel a aussi prétendu que Chavez menaçait de déclencher une « guerre civile » s’il ne gagnait pas. Tous les grands médias l’ont répété.
    Mais j’ai vérifié les faits auprès de mon ami Jean Araud qui vit à Caracas depuis quarante ans. Sa réponse : « Depuis Caracas, je crois rêver en t´écoutant. En réalité Chavez n´a rien dit lui-même de cela. Chavez n´a menacé personne, n´a pas prédit de guerre civile ni de chaos. Il s´est limité à citer des commentaires de membres de l´opposition qui ont clairement exprimé et prévenu l´opinion publique que le programme néo-libéral du candidat présidentiel Capriles en supprimant tous les avantages sociaux acquis sous Chavez pouvait avoir ces effets de chaos et de guerre civile. Ils ont dit n’être pas disposés à accepter des agendas occultes, obsessions néolibérales, ni gueules de bois économistes. Quelques heures à peine après ses déclarations, le député William Ojeda a été expulsé de son parti ce qui est typique d´un secteur de l´opposition qui brandit la bannière de la démocratie. » Bref, encore un médiamensonge. Toujours pour préparer les esprits à des incidents possibles.
    Kiesel, Paranagua and Cie diront-ils à leurs lecteurs qu’à la suite de ce scandale, quatre petits partis politiques ont retiré leur soutien à Capriles ? Et que William Ojeda, ce député d'opposition, a carrément appelé à voter Chavez ?
     
    Conclusion : nous ne pensons pas qu’il s’agit ici de simples erreurs comme tout journaliste peut en commettre. Il s’agit d’une propagande délibérée, copiée - collée sur Washington et sur l’élite vénézuélienne. Le Soir, Le Monde et autres médias sont en campagne électorale contre Chavez. Aux côtés des Vénézuéliens riches.

    Et le fait que ces journaux refusent systématiquement la parole aux contradicteurs et analystes sérieux, le fait qu’ils refusent de débattre sur leurs « erreurs » en public, le fait qu’ils recourent à des calomnies dégueulasses (Le Soir m’a assimilé au chef de la propagande nazie, Joseph Goebbels, et refuse de publier le droit de réponse qui lui a été envoyé), tout cela prouve leur mauvaise foi. Pour garder leur prestige et leurs recettes publicitaires, Le Soir, Le Monde, etc refusent de traiter le public en adulte. Pas le droit de vérifier les infos. Avec Le Soir, face aux médiamensonges, on doit la fermer.
     

    Que faire alors ?

    Je vois deux manières de nous défendre ensemble contre les médiamensonges.
    1. Notre équipe Investig’Action, trop petite et manquant des moyens nécessaires, va faire appel à vous très bientôt pour renforcer son activité, notamment sur le plan des test - médias. Moi aussi, j’aurais pu me faire avoir, si pas sur le Venezuela, sur d’autres pays que je connais moins bien. Comment j’ai fait pour repérer les tricheries ? Grâce à un réseau d’amis qui vivent au Venezuela et connaissent très bien la situation, particulièrement Jean et Romain que je remercie. Un tel réseau, nous devons le constituer pour d’autres pays.
    2. Mais le rôle fondamental, c’est à vous, lecteurs, de le jouer. Vous pouvez écrire à ces médias, ou à ceux que vous suivez. Vous pouvez demander comment ils expliquent une telle déformation des faits ? Mais surtout, vous pouvez en parler autour de vous. En signalant aux lecteurs de ces journaux qu’il existe d’autres sources d’info. Pour ne pas se faire avoir, tout le monde a intérêt à comparer.
     
    POUR SUIVRE :
    Test – média : Le Soir, Le Monde à propos du nouveau président François Hollande et des résistances sociales
    .
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    Courage, le nettoyage ethnique sera bientôt terminé !
    Rudi Barnet

    2 octobre 2012

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    Il y a des crimes contre l'humanité que tout citoyen aborde avec appréhension, ce sont ceux commis par ses propres dirigeants. C'est ce qui est arrivé aux citoyens allemands qui, aujourd'hui encore, affrontent difficilement le récit des crimes des dirigeants nazis. C'est sans doute la même « gêne » qu'éprouvent de nombreux Espagnols quand ils sont confrontés aux exactions franquistes. Même malaise pour les Hutus et le génocide rwandais, les Belges et les crimes commis au Congo, les Français pour ceux perpétrés en Algérie, etc. Il est donc probable que les citoyens israéliens et les sionistes de bonne foi affronteront douloureusement les informations sur ce crime contre l'humanité qu'a été le sinistre « Plan Daleth ». Ce texte est seulement le résultat des recherches d'un citoyen lambda qui veut « comprendre ». Sauf oubli, on pourra trouver les références de chaque citation et information. Ainsi le lecteur pourra en vérifier la provenance et compléter ses connaissances. Mais qu'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit en rien de stigmatiser une population ! Seuls ceux qui ont fomenté ce plan et commis ces crimes doivent être dénoncés. En espérant que ce texte permettra à certains de faire face à une réalité douloureuse qu'on veut leur cacher... ou qu'ils se refusent de voir.

    Nettoyage ethnique ? Plan Daleth [1] ? Vous délirez !

    Comme pour tout crime, les commanditaires, les exécuteurs de ce plan "D" et les propagandistes de service ont d'abord tenté de nier son existence.
    Mais depuis que certaines archives ont été rendues publiques et que les preuves se sont accumulées, ils cherchent à minimiser son importance en affirmant que ce n'était qu'un simple plan d'opérations militaires dans le contexte de la guerre ou à essayer de décrédibiliser ceux et celles qui ont découvert et révélé les faits.
    C'est ainsi que l'historiographie officielle israélienne et ses officines de propagande cherchent à faire accroire que la destruction, il y a 65 ans, de quelques 530 villages, la fuite de près de 800.000 habitants et les milliers de morts palestiniens étaient simplement les conséquences malheureuses de la guerre... Et que la très grande majorité des "réfugiés" était partie de son plein gré !
    Affirmer cela est mensonger ert injurieux pour la vérité historique et pour les innombrables témoignages recueillis par d'éminents historiens comme Avi Shlaïm,[2]Walid Khalidi, [3]Ilan Pappe [4] Elias Sanbar [5]ou Nur Masalha.[6]
    L'analyse des archives israéliennes disponibles a permis à ces historiens de vérifier la triste réalité : un nettoyage ethnique a bien débuté durant ces années-là.

    Même Benny Morris, [7]l'historien sioniste (!) qui fut le premier à parler de l'existence de ce plan D reconnaissait qu'il y avait bien eu "nettoyage ethnique", tout en amenuisant son importance et le justifiant : "Il y a des circonstances dans l’histoire qui justifient le nettoyage ethnique. Je sais que ce terme est complètement négatif dans le discours du 21ème siècle, mais quand le choix est entre le nettoyage ethnique et le génocide - l’annihilation de votre population - je préfère le nettoyage ethnique (...)Un Etat juif n’aurait pas pu être créé sans déraciner 700.000 Palestiniens. Par conséquent il était nécessaire de les déraciner. Il n’y avait pas d’autre choix que d’expulser cette population. "[8]
    Yoav Gelber [9], historien sioniste d'extrême-droite et partisan de l'expulsion totale des Palestiniens, affirme de son côté que ce n'est qu'un plan élaboré pour répondre aux attaques de l'ALA (Armée de libération arabe qui n'a jamais compté plus de 5.000 volontaires, majoritairement non-palestiniens !) et de la "Légion Arabe", 6.000 soldats dirigés par des officiers britanniques pour le compte de Abdallah, roi de Transjordanie, opposé à la création d'un Etat palestinien.

    L'affirmation de Benny Morris à propos du danger de génocide est assez absurde car, comme on le verra plus loin, ce nettoyage ethnique a débuté en 1947, bien avant la décision de partage de l'ONU et l'entrée en guerre des pays limitrophes. Il visait essentiellement des civils palestiniens.
    Où était le risque de génocide pour les colons sionistes à ce moment ?
    Pour les Palestiniens il en était autrement.
    S'il est vrai que l'armée israélienne ne comptait "que" 40.000 hommes en mai 48, au moment de la déclaration d'indépendance, elle sera rapidement de plus de 100.000 hommes (plus importante en nombre que l’ensemble des forces de tous les pays environnants... et aussi bien mieux équipée (tanks, bombardiers...)
    De leur côté, les Palestiniens étaient dispersés, inorganisés et peu armés et avaient parfaitement conscience que le rapport de forces était trop inégal.
    Ben Gourion le déclara d'ailleurs lui-même : "Je pense que, majoritairement, les masses palestiniennes acceptent la partition comme un fait accompli et ne croient pas possible de l'empêcher ou de la rejeter (...) La grande majorité ne veut pas se battre contre nous." [10]

    Mais, rien n'y fait !
    La propagande israélienne a toujours présenté cette guerre comme la lutte d'un petit David juif affrontant un Goliath arabe alors que la réalité du terrain, révélée par les historiens modernes, montre qu'Israël n'a jamais été confronté à un véritable risque de défaite.
    ... Mais il est fondamental de maintenir le mythe fondateur du "petit peuple obligé de se défendre contre les barbares qui veulent l'exterminer." afin d'éviter ainsi toute accusation de crime contre l'humanité !

    Le crime est pourtant incontestable.
    Quand on met côte à côte les éléments recueillis par la Haganah[11] pour chaque village palestinien (plan, noms et adresses des habitants de sexe masculin, etc), contenus dans les annexes du plan D, et qu'on les compare avec le rapport des événements et les témoignages des habitants de ces même villages, force est de constater que l'adéquation est, majoritairement, parfaite !
    On voit bien qu'il s'agit de l'application stricte et méthodique d'un plan de nettoyage ethnique.[12]

    On peut toujours nier les faits, nier l'Histoire, nier les crimes... Cela porte un nom : négationnisme.

    De A à C, ou comment peaufiner un plan

    Quand Ben Gourion et les chefs de la Haganah finalisèrent le "Plan D" le 10 mars 1948, il y avait déjà de nombreux mois qu'il avait été "testé".
    En effet, les archives israéliennes révèlent qu'on n'avait pas attendu la décision de partage de l'ONU (29/11/1947), ni la fin du Mandat britannique (14/5/1948) pour passer à l'attaque.
    Quand le 14 mai 1948, Ben Gourion proclame l'indépendance d'Israël, les forces sionistes avaient déjà expulsé par la violence près de 250.000 Palestiniens et 200 villages avaient déjà été détruits.[13]
    ... Près de six mois avant le début du conflit avec les pays arabes limitrophes !

    Il y avait déjà eu, bien entendu, les plans A, B et C.
    Le plan A datait de 1937 et exposait les lignes directrices de la conquête de la Palestine en cas de retrait des troupes britanniques.
    Les deux suivants affinèrent le projet.
    Le plan C énumérait notamment, avec précision, les actions punitives à exécuter contre la population : "Tuer les dirigeants politiques, agitateurs et soutiens financiers, s'en prendre aux transports et moyens de subsistance (puits, moulins, etc)." [14]

    Le "Plan D" complétait et finalisait les trois premiers.
    Il détaillait notamment les moyens d'action pour l'expulsion totale et systématique de la population palestinienne de l'ensemble du territoire.
    L'opération bénéficiait aussi de tous les renseignements accumulés par les "collecteurs" du FNJ (Fonds national juif) depuis les années 30 : plans des villages, photos, composition sociologique, nombre d'habitants de sexe masculin (de 16 à 50 ans), noms des notables, etc.
    Pour chaque village, une liste des Palestiniens qui s'étaient opposés aux Britanniques et avaient combattu le mouvement sioniste avait été établie.
    Ces éléments ont été le moteur des pires atrocités commises contre les civils.
    On y retrouve des ordres précis aux "brigades opérationnelles", tels que :
    "Destruction de villages (y bouter le feu, les faire exploser et planter des mines dans les débris), en particulier les centres de population dont le contrôle continu est difficile. (...) Réaliser des opérations de recherche et de contrôle en fonction des lignes de conduite suivantes : encerclements des villages et fouille de ceux-ci. En cas de résistance, les forces armées doivent être détruites et la population expulsée en dehors des frontières de l'État hébreu". [15]
    Yaël Yadin, un des chefs militaires du "Plan D" a déclaré fin 1948 que c'est cette reconnaissance minutieuse et détaillée de ce qui se passait dans chaque village palestinien qui a permis au commandement militaire sioniste d'affirmer : "Sans la présence britannique nous aurions écrasé la révolte arabe en un mois !... car les Arabes palestiniens n'avaient personne pour les organiser correctement." [16]

    La volonté de destruction de la Palestine rurale et l'expulsion des habitants pour la création d'un Etat "ethniquement pur" est patente. Le mot "nettoyage" figure d'ailleurs en toutes lettres sur les ordres donnés par le "Haut Commandement" aux unités sur le terrain.
    Ben Gourion n'hésitera d'ailleurs pas à affirmer "Nos ennemis sont les paysans arabes !" [17]
    Pas les opposants politiques, pas les propriétaires... Non ! Les cultivateurs pacifiques, ceux qui gênent le plan D par leur refus de se battre contre les sionistes, comme on peut le lire à plusieurs reprises dans les rapports des réunions de Ben Gourion et ses associés. 

    Soixante ans plus tard, Lieberman ne fera que confirmer cet objectif de "nettoyage" en proclamant : "Nous allons faire d’Israël un Etat ethniquement homogène !" [18]

    Partition décidée par l'ONU
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    C'est ainsi que le 31 décembre 1947, on "testa" le plan "D" dans plusieurs endroits, notamment à Balad al-Cheikh, un village à quelques kilomètres de Haïfa, et, le même jour, sur un des quartiers arabes de la ville.
    Pour Balad al-Cheikh, l'ordre était de "encercler le village, tuer le plus d'hommes possible, saccager les biens, mais s'abstenir de s'en prendre aux femmes et aux enfants" [19]
    L'assaut dura trois heures et fit plus de soixante morts... pas tous des hommes !

    Les Britanniques ont laissé faire ces atrocités... Ils ont même parfois apporté leur aide comme après la tuerie de Sa'sa (village près de Safed, à la frontière libanaise) en février 1948.
    Un commando israélien pénétra de nuit dans le village et installa des explosifs contre des maisons cibles. On dénombra de nombreux morts dans les maisons démolies.
    Les Britanniques transportèrent à l'hôpital deux israéliens, blessés par des débris.
    A partir de mars 1948, les opérations de "nettoyage" s'accélérèrent.
    Chaque commandant des douze brigades de la Haganah avait reçu une liste de villages ou quartiers de villes à détruire, les informations sur les Palestiniens à tuer ou à expulser... et la date d'exécution de l'opération ![20]

    Il est à noter que chaque carnage de villageois sera toujours présenté comme le résultat involontaire d'une âpre bataille, en riposte à une attaque, les maisons devenant des fortins bourrés d'armes et les paysans transformés en combattants féroces.
    Décidément, plus de soixante ans après, le discours n'a pas changé ! [21]

    Début de la grande lessive
     
    Le massacre de Deir Yassin [22], petit village de pasteurs et de paysans, n'est pas celui qui a fait le plus de victimes ("moins" de 200 civils, dont de nombreux enfants) mais il est resté dans les mémoires comme un modèle du caractère systématique de l'application du "Plan D".
    Le colonel israélien Païl décrit l'horreur : "Faisant feu de toutes leurs armes, ils balançaient également des explosifs dans les maisons. Ils abattirent ainsi toutes les personnes qu’ils y trouvèrent, y compris les femmes et les enfants. Par ailleurs, près de 25 hommes qui avaient été sortis de chez eux furent chargés dans un camion et exposés, à la romaine, à travers les quartiers de Mahahneh Yehuda et Zakron Josef. Après quoi ils furent emmenés dans une carrière de pierre et abattus de sang-froid" [23]


     Deir Yassin
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    Menahem Begin (commandant de l'Irgoun qui, avec le "groupe Stern" mena l'opération), nia tout massacre, parlant d'une "propagande mensongère".
    Mais devant l'indignation de la communauté internationale, Ben Gourion et ses associés finirent par condamner l'action. Les historiens proches du régime estimèrent ensuite que le massacre avait été "un concours de circonstances, presqu'inévitable", sans connexion avec le "Plan D".
    Evidemment !

    Mais Deir Yassin n'était que le début de la "Grande Lessive".
    Haïfa fut "désarabisée" en une journée de ses milliers d'habitants palestiniens par la sinistre brigade Carmeli.
    On pilonna d'abord la ville au mortier depuis les collines, repoussant la population affolée vers la mer.
    Ensuite les milices envahirent la place.
    Les ordres de Mordehaï Maklef, officier des opérations, étaient clairs et simples : "Tuez tous les Arabes que vous rencontrez, incendiez tout ce qui est inflammable et ouvrez les portes à l'explosif." [24]
    Ce fut fait !

    Ben Gourion visita les quartiers arabes après le nettoyage et nota dans son journal : "Un spectacle épouvantable et fantastique. Une ville morte, une ville carcasse ... sans âme qui vive, à part les chats errants." [25]

    Ce qui est arrivé à Acre – le plan de partage de l'ONU attribuait la ville à l'État arabe projeté – est exemplatif de la méthode d'exécution du "Plan D".
    La ville était assiégée mais résistait aux bombardements.
    Début mai 1948, la Croix-Rouge constata l'empoisonnement de l'eau des aqueducs qui approvisionnaient la ville. L'origine ?... Injection des germes de la typhoïde. [26]
    Affaiblis par l'épidémie et le pilonnage intensif, les habitants se rendirent... et partirent, laissant les israéliens piller leurs maisons.

    Le cas de Jaffa est également exemplaire.
    C'est la dernière ville conquise avant la fin du mandat britannique par 5.000 "soldats" de la Haganah et de l'Irgoun.
    Après trois semaines de siège, les 50.000 habitants ont été expulsés sous la "protection" des Britanniques.


     Ruines de Jaffa
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    A cette date, il n'y avait plus de Palestiniens dans les grands centres urbains et 200 villages avaient été détruits, leurs habitants tués ou expulsés.
    Tout cela s'est passé avant la proclamation d'indépendance, dans l'indifférence ou avec la complicité des troupes britanniques.
    Comme l'écrit Ilan Pappe :"C'est un fait, à dire et à répéter, car il anéantit le mythe israélien selon lequel les "Arabes" se seraient enfuis quand "l'invasion arabe" a commencé (...) C'est une pure fabrication de prétendre qu'il y a eu des tentatives juives pour persuader les Palestiniens de rester, comme l'affirment encore aujourd'hui les manuels scolaires israéliens" [27]
    Avant "l'entrée en guerre" des pays voisins, près de la moitié des villages palestiniens du territoire que l'ONU leur avait attribué avaient déjà été attaqués et conquis par les sionistes.
    De nombreux autres seront rayés de la carte dans les mois qui suivirent la déclaration de l'Etat d'Israël.

    ... Et nettoyage final ?

    Après le 14 mai 1948, le "nettoyage ethnique" s'accentua encore.
    L'arrivée, en juin, de nouveaux avions, entre autres armes "lourdes", renforça notablement les moyens de la conquête.
    Yigaël Yadin, chef d'état-major adjoint de la Haganah, lança à ses troupes : "Aujourd'hui, nous avons toutes les armes dont nous avons besoin (...) Les Britanniques s'en vont (...) Toute la situation sur les fronts va changer"
    Et il avait plus que raison de se réjouir.

    Ben Gourion avait ordonné à la Haganah : "Le nettoyage de la Palestine demeure l'objectif premier du plan Daleth !" [28]
    Des 64 villages entre Tel-Aviv et Haïfa, seuls deux furent épargnés... Sur la demande des colons qui avaient besoin des villageois pour le travail [29]
    Parmi les villages rasés se trouvait celui de Al-Tantoura qui comptait 1500 habitants.
    Après avoir maté la résistance, la soldatesque de la brigade Alexandroni rassembla les hommes (adolescents compris) et déclencha une orgie d'exécutions de sang-froid sur la plage, la mosquée ou le cimetière.
    Plus de 200 Palestiniens furent ainsi assassinés.

    Malgré les témoignages des survivants et les aveux de certains membres de la brigade, Israël a toujours nié les faits et diffamé ceux qui les révélaient.
    Encore aujourd'hui ceux qui critiquent Israël sur ce massacre sont considérés comme traîtres ou menteurs.
    Mais comme l'écrit Benny Morris, historien sioniste, il suffirait d'ouvrir les archives pour connaître les détails de ce que lui-même considère comme un crime de guerre. [30]
    Mais c'est apparemment encore un sujet trop sensible pour le régime... plus de 60 ans après !

    Jusqu'à l'automne 48, les diverses brigades de la nouvelle armée israélienne continuèrent leur lugubre besogne : expulsions, destructions d'un maximum de villages palestiniens et exécutions de ceux qui résistent. Comme à Al-Bassa, gros village de 3.000 habitants, où de nombreux hommes et adolescents furent alignés devant l'église et assassinés, tandis que le reste de la population était expulsée vers le Liban. [31]

    A certains moments, le médiateur de l'ONU, Folke Bernadotte [32] parvint à ralentir les exactions et à obtenir de courtes trêves, pas toujours respectées.
    Mais dès la fin de la trêve, le "rouleau compresseur" se remettait à écraser, impitoyable.
    C'est ainsi que 50 à 70.000 personnes furent expulsées des villes "palestiniennes" de Lydda (Lod aujourd'hui) et Ramla. La brigade, commandée par Yigal Allon et Yithzak Rabin, [33] y assassina plus de 250 habitants. [34]

     Exode de Lydda

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    Benny Morris rapporte que durant cette "opération Hiram", dirigée par le général Carmel, [35]les forces israéliennes perpètrent au moins neuf massacres de civils palestiniens et de prisonniers de guerre.
    Des tonnes de bombes furent déversées par les "B-17" sur 7 villages de Galilée, provoquant la mort de près de cent civils.
    L'armée israélienne fit également des incursions dans des villages du Sud-Liban, proche de la frontière. Fin octobre 48, elle massacra 80 personnes à Hula et 94 à Saliha.
    L'officier Shmuel Lahis qui tua de sa main 35 habitants de Hula sera condamné à 7 ans de prison, avant d'être amnistié... et nommé directeur de l'Agence Juive. [36]
    Israël sait honorer ses héros !

    Morris estime que la moitié des massacres commis durant la "guerre" se produisirent durant cette l'opération.[37]
    Nazareth qui comptait une population de religion chrétienne importante connut un sort moins dramatique.
    Ben Gourion ordonna d'arrêter les expulsions car "Ici, le monde nous regarde." [38]
    Même les 90.000 Bédouins du Néguev furent "nettoyés" ou cantonnés dans des "réserves".

    Al-Dawaimeh, village martyr !
     
    Ce village près de Hébron a été le théâtre d'une des pires atrocités commises par l'armée israélienne durant les opérations de nettoyage ethnique.
    Ce fut aussi la dernière grande tuerie... avant celle de Kfar Kassem en 1956.
    A Al-Dawaimeh, plus de 200 civils palestiniens ont perdu la vie le 28 octobre 1948 quand le général Yitzak Sadeh [39], commandant de la "Brigade Huit", sous les ordres du général Yigal Allon [40], lança ses tueurs dans le village.
    Les récits des témoins, soldats israéliens inclus, et le rapport de l'ONU décrivent un massacre impitoyable, jusque dans la mosquée.[41]
    Devant les risques de scandale, les lieux de la tuerie furent rapidement nettoyés le 1er novembre [42], ce qui permit, dans un premier temps, de nier l'ampleur du massacre et de s'opposer aux témoignages.
    Ce n'est que des mois plus tard (juin 1949) qu'un rapport des Nations Unies mentionna : "La raison pour laquelle on connaît si peu au sujet de ce massacre qui, à bien des égards, a été plus brutal que celui de Deir Yassin, est dû au fait que la Légion arabe (la force jordano-britannique qui contrôlait la région) a craint que, si la nouvelle se répandait, elle exercerait le même effet sur le moral de la paysannerie que Deir Yassin : un nouvel afflux de réfugiés arabes." [43]
    C'est ce qu'on nomme le cynisme ordinaire ?

    De rares responsables israéliens eurent le courage de dénoncer l'horreur, tel Aharon Tzizling, Ministre de l'agriculture, qui déclara au conseil des ministres, le 17 novembre 1948 : "Je n’ai pu dormir de la nuit. Ce qui est en cours blesse mon âme, celle de ma famille et celle de nous tous (...) Maintenant, les juifs aussi se conduisent comme des nazis, et mon être entier en est ébranlé" [44]

    En dépit des preuves accablantes, aucun des israéliens auteurs ou commanditaires des massacres et des destructions durant ces années de nettoyage ethnique n'a été inculpé pour crime de guerre !

    Et... En route vers de nouvelles aventures ?

    La passivité de l'ONU devant le non-respect de sa décision de partage du territoire est impressionnante.
    A aucun moment, Israël n'a dû rendre de comptes sur ses "débordements" d'avant la création de l'Etat et toutes ses conquêtes n'ont pas provoqué la moindre réaction au moment de sa reconnaissance comme membre de l'ONU en mai 1949.
    Seule une attaque contre le plateau du Golan (Syrien !) a pu être empêchée par l'ONU... pour quelques années.

    Mais Ben Gourion n'avait pas l'intention de s'arrêter là !
    Il prévoyait, dans un premier temps d'étendre le territoire israélien en Cisjordanie et au Sud-Liban, mais les ordres d'attaque furent reportés par crainte des accords d'alliance militaire de la Jordanie avec la Grande-Bretagne.
    Il révèle sa soif de puissance et ses prochains objectifs dans un texte daté du 24/5/1948 : "Nous allons créer un Etat chrétien au Liban, dont la frontière sera le Litani. Nous allons briser la Transjordanie, bombarder Amman et détruire son armée, et alors la Syrie tombera, après quoi, si l'Egypte veut continuer à se battre, nous bombarderons Port-Saïd, Alexandrie et Le Caire.
    Ce sera notre vengeance pour ce qu'ils ont fait à nos aïeux à l'époque biblique."[45]

    Nouvel Alexandre le grand ? Nouveau Napoléon ? Nouvel Attila ?... Ou nouveau Dr Folamour ?

    Revenir ? Où voulez-vous revenir ?

    Fin 1948, ce nettoyage ethnique était terminé, mais les épreuves des Palestiniens n'étaient pas près de prendre fin.
    Pour une bonne partie d'entre eux, le régime israélien activa un second plan, celui de "l'anti-rapatriement".
    Pour empêcher toute possibilité de retour des expulsés, on accéléra la destruction des villages et la création d'implantations juives, de manière à éviter toute pression internationale et toute revendication basée sur la résolution 194 de l'ONU du 11/12/1948, proclamant le droit au retour des réfugiés palestiniens.
    On créa une unité spéciale chargée d'empêcher les villageois et citadins de revenir dans leurs maisons.
    Elle n'hésitait pas à les exécuter sans sommation, comme en témoignent les archives des FDI (Forces de Défense d'Israël) [46]

    Et demain ?

    Il serait illusoire de croire que ce sinistre "Plan D" n'est plus en activité !
    Toute la politique du régime actuel tend à poursuivre le plan Daleth, à conquérir de nouveaux territoires et à assujettir les habitants qui n'ont pas été expulsés.

    Avant le plan Daleth... et après le plan Daleth
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    S'il n'est plus possible d'agir comme il y a 65 ans et qu'il n'est plus envisageable de museler l'information, il est visible que les pratiques actuelles du régime israélien sont dans le droit fil de ce plan.
    Ses objectifs ont simplement pris d'autres formes : que ce soit dans la partie arabe de Jérusalem où les expulsions sont journalières, que ce soit en Cisjordanie où l'armée chasse les habitants de la zone C, où les colons fanatiques sèment la terreur, brûlent les récoltes et volent les terres, que ce soit dans le Néguev où les Bédouins sont pourchassés, que ce soit à Gaza où les commandos marins assaillent les pêcheurs à quelques centaines de mètres du rivage... Tout est conforme au "Plan D"
    On est bien loin, à l'opposé même, du "Petit peuple qui a dû se défendre contre les armées arabes qui n'acceptaient pas son existence !" et de "Deux peuples qui ne parviennent pas à s'entendre".
    Ces leitmotivs sont d'ignobles tartufferies !

    Il y a certes encore de nombreuses zones d'ombre à éclaircir – ce ne sera possible qu'en rendant publiques toutes les archives de cette époque – et il existe de nombreux faits et comportements qui restent à élucider.
    Mais il est indéniable, pour tout honnête homme, qu'il y a bien eu là-bas un effroyable nettoyage ethnique !
    Indéniable aussi que ce "Plan D" a été mis en œuvre bien avant la décision de l'ONU de partager la terre et que l'explication "ils sont partis de leur plein gré" est un mensonge éhonté.
    Il est aussi troublant de constater que l'objectif du régime israélien est toujours, visiblement, de nettoyer ce territoire de la présence palestinienne par des mesures de plus en plus oppressantes : mesures d'apartheid, humiliations, blocus, expulsions, créations de colonies, occupations militaires, destructions de maisons... etc.
    Tout en continuant de discourir sur une solution à deux Etats... Mirage pour les naïfs, Hochet pour les discoureurs !

    Ce plan"D" est bien un crime de guerre et un crime contre l'Humanité.
    Il faut être d'une totale mauvaise foi pour le contester !
    ... Mais les tribunaux qui jugent ce type de crime étant presque toujours les tribunaux des vainqueurs, il est malheureusement plus que probable que les criminels qui ont élaboré, planifié et perpétré cet odieux programme ne se retrouveront jamais dans le box des accusés.
    L'Histoire les jugera.
     
     
     
     
     
    On peut être antisioniste sans être antisémite... Et on peut être sioniste et antisémite !
    Les Palestiniens étant des Sémites, les traiter comme des sous-hommes est de l'antisémitisme !


    [1]4ème lettre de l'alphabet hébreu
    [2]"Le mur de fer. Israël et le monde arabe" (Buchet Chastel, 2008) et "Israël face à son passé" (Editions Arkhê, 2010)
    [3]Il a enseigné à Oxford et Harvard et est membre de l'American Academy of Arts and Sciences.
    [4]Historien israélien, professeur d'histoire à l'Université d'Exeter en Grande-Bretagne
    [5] "Palestine 1948, l’expulsion" (Revue d’études palestiniennes, 1984)
    [6]Historien britannique né en Palestine, rédacteur en chef de la revue Holy Land Studies (Edinburgh University Press)
    [7] Il est professeur à l'Université Ben Gourion du Néguev à Beer-Sheva et a également enseigné aux USA.
    [8]"Haaretz" le 15/1/2004
    [9] Officier dans l'armée durant 13 ans, professeur à l'Université de Haïfa
    [10]Cité par Ilan Pappe dans "Le Nettoyage ethnique de la Palestine (Fayard, 2006)
    [11] Principale milice clandestine sioniste créée en 1920
    [12]Walid Khalidi "Plan Daleth : Master Plan for the conquest of Palestine" (Middle East Forum, novembre 1961) 
    [13]Benny Morris " The Birth of the Palestinian Refugee Problem 1947-1949" (Cambridge University Press, 1989)
    [14]Yehuda Sluzki "Le Livre de la Haganah"
    [15] "Archives de la Haganah", cité dans "Le Nettoyage Ethnique de la Palestine" de Ilan Pappe (Fayard, 2006)
    [16]"Israel : The Establishment of a State" de Harry Sacher (British Book Centre. 1952, Hyperion. 1976)
    [17]Discours au comité exécutif du Mapai le 6/4/1948
    [18]"Le Monde" du 19/9/2010
    [19] Uri Milstein : " History of Israel's War of Independence"(University press of America) cité dans "Le Nettoyage Ethnique de
      la Palestine" de Ilan Pappe (Fayard, 2006)
    [20]Archives des FDI (Forces de Défense d'Israël), 1950/2315, dosier 47, 11/5/1948
    [21]Doctrine de l'historien sioniste Nathan Weinstock dans "Terre Promise, Trop Promise" (Odile Jacob, 2012)
    [22]Deir Yassin était situé dans la zone attribuée par l'ONU à la partie arabe. Partage soit-disant accepté par Ben Gourion.
    [23]Colonel Meir Païl dans "100 clés du Proche-Orient" de Alain Gresh et Dominique Vidal (Huchette Pluriel, 2003)
    [24]Archives de la Haganah 69/72 du 22/4/1948. Maklef devint, plus tard, chef d'état-major de l'armée israélienne.
    [25] Voir dans www.haifa-israel.info/Haifahistoire.html et "Le Port dans la Tempête" de Shay Fogelman (Haaretz du 3/6/2011)
    [26]Archives de la Croix-Rouge (Genève, dossier G59/1GC, G3/82)
    [27]"Le Nettoyage Ethnique de la Palestine" (Fayard, 2006, p145 et 177)
    [28]Journal de Ben Gourion, repris par Ilan Pappe dans "Le Nettoyage Ethnique de la Palestine, P.174)
    [29]Archives FDI (Forces de Défense d'Israël) 15/957, dossier24
    [30] "The Tantura "Massacre" Affair" dans "The Jerusalem Report" du 4/2/2004
    [31]On peut trouver la liste chronologique des méfaits sur "www.palestineremembered.com&quo...;;
    [32]Il sera assassiné en septembre 48 par le groupe d'Yitshak Shamir pour avoir, notamment, tenté de sauver les
     Palestiniens (droit au retour)… comme il avait tenté, en tant que président de la Croix-Rouge suédoise, de sauver ses
      concitoyens juifs quelques années auparavant.
    [33] Tous deux deviendront Ministres
    [34] Salim Tamari "Journal of Palestine Studies" (Vol.27 n° 4, 7/1998)
    [35]Originaire de Bielorussie, émigré en 1924 en Israël, devint ensuite ministre des transports
    [36] Dominique Vidal "Comment Israël expulsa les Palestiniens (1947-1949)" (Editions de l'Atelier
    [37] Benny Morris"Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste" (Editions complexe, 2003)
    [38]Journal de Ben Gourion du 18/7/1948 (cité par Ilan Pappe)
    [39]D'origine polonaise (émigré en 1920), il est le fondateur de "Palmah" (unité de choc paramilitaire)
    [40]Futur Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères
    [41]Benny Morris "The Birth of the Palestinian Refugee Problem"(Cambridge University Press, 1989)
    [42]Wikipedia : "A-Dawayima massacre"
    [43]Cité par Ilan Pappe dans "Le Nettoyage Ethnique de la Palestine" (Fayard, 2006)
    [44]"Magazine Tel-Aviv" (23/4/2004) cité par Dominique Vidal dans "Dix ans de recherches sur la guerre de 1947-1949" (Le
     Monde Diplomatique de décembre 1997)
    [45] "Journal de Ben Gourion" du 25/5/1948 (cité par Ilan Pappe)
    [46]Archives FDI 51/957, dossier 1683

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    Stan Maillaud

                  Stan Maillaud

    Christian MAILLAUD, allias Stan
    né à PARIS le 7 janvier 1968

    Qui est Stan Maillaud ?


    - Ancien sous officier de
    gendarmerie, rentré par idéal, sorti par dégoût, car ayant notamment été témoin d’exactions graves commises par mes collègues sur la population de Kourou, en Guyane française, et entre autres sur un « clandestin » de quinze ans.

     

     

    Réseaux pédophiles et sataniques

    SOS – Stan Maillaud, mon compagnon, disparu après un probleme avec les gendarmes

    .

    Les faits


    Samedi, 22.09.2012 :

    Pendant que Stan, moi et notre équipe faisait une enquête sur les réseaux pédophiles et sataniques dans la région de Besançon, le fourgon de son équipier dans lequel Stan se trouvait se faisait suivre par deux voitures de gendarmes vers 15 heures. J’ai vue les feux bleus et j’ai entendu leur sirène.

     Ce que j’ai appris plus tard, c’est que Stan a pu s’échapper, comment, je ne le sais pas exactement.  Son équipier était bloqué avec les gendarmes jusqu’à 20 heures.

    Il a vue que des équipes avec chien étaient envoyées derrière Stan. Un hélicoptère était commandé, puis annulé à cause du brouillard.

    Notre équipe a essayé de retrouver les deux, puisque tout contact était interrompu. Vers 19 heures on a retrouvé le fourgon de son équipier à la gendarmerie d’Amancey. (Environ 20 km au sud de Besançon).

    Vers 20h20 l’équipier nous appelle pour dire qu’il est sorti. Il nous demande si nous avons des nouvelles. Nous sommes surpris, c’était à lui de nous en donner. Jusqu’à la on était persuader qu’il était pris par les gendarmes tous les deux.

    Vers 20h30, le même jour, sur la route pour rejoindre notre équipier, je suis relativement sur d’avoir vue Stan dans une voiture de gendarmes. J’étais à un stop, il faisait nuit, une voiture de gendarmes passait devant mes phares et je pense que c’était Stan à l’arrière de la voiture.

    Dans le doute, si ce n’était pas lui avec les gendarmes ou qu’il arrive à s’échapper ou d’être libérer, quelqu’un l’attendait dans la région à un endroit précis pendant 3 jours. Moi je ne pouvais pas rester parce que je suis relativement sur que mon véhicule et moi était remarqué.

    Depuis on a perdu toute trace de lui.

    J’ai appris que Stan n’a pas pu s’enfuir avec son téléphone et que c’est les gendarmes qu’ils l’ont pris. Je sais aussi qu’il n’avait pas d’argent sur lui.

    Il n’a pas de moyen de se déplacer, de me contacter ou quelqu’un d’autre, puisque j’ai son carnet d’adresse.

    Je n’ai pas de doute qu’il est arrêté.

    J’ai appris également que les gendarmes ont appelé le dimanche matin l’équipier de Stan, qui était rentré chez lui. Les gendarmes ont demandé des choses incroyable par exemple, si Stan ne l’a pas contacté, s’il n’a pas prévue de lui rendre ses affaires etc…

    Je pense que s’il n’avait pas attrapé Stan ils surveilleraient son équipier tout simplement. Pourquoi cet appel ? Ca ressemble que Stan aurait pu s’échapper au début, qu’ensuite il aurait été attrapé. Ca me semble logique, avec tous ces moyens. On est quand même pas dans un film de fiction! Mais qu’ils veulent nous faire croire que non. Ca, c’est très inquiétant, parce que là, ils peuvent même le tuer sans l’amener à la gendarmerie, puisque on sait qu’il y a aussi les gendarmes qui protègent les réseaux et qui en font partie.

    Ils ont mis en œuvre des moyens pour l’attraper, comme pour quelqu’un de « dangereux », mais pas un mot dans la presse.

    Qu’est-ce qu’ils essayent de cacher ?

    Je suis morte d’inquiétude.

     

    Je fais un appel, un appel ici à tout le monde de s’activer, se mobiliser pour retrouver Stan. A tous les journalistes de faire une enquête, à tous les gendarmes qui ne sont pas pourris, à tout les activistes de diffuser l’information et d’aller voir en bloc qu’est-ce qu’il se passe à la gendarmerie d’Amancey, faire des manifestations là-bas pour les obliger de dire la vérité !!! A toutes les mères que Stan a déjà aidé et tous les gens qui ne supportent pas que les enfants soient violés, torturés et sacrifiés.

    Je vous prie de faire vite et en bloc !!!

     

    http://smrrr.wordpress.com/2012/10/04/sos-stan-maillaud-mon-compagnon-disparu-apres-un-probleme-avec-les-gendarmes/


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