• samedi 20 novembre 2010

    Brève histoire de l'OTAN

     

    A CONTRE-NUIT

    Revue inspirée par Roger Garaudy/Numéro 3

     

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    Introduction : une guerre américaine en Europe


    La guerre contre la Serbie est-elle, oui ou non une guerre américaine ? Une guerre qui n'a d'autre objet que de renforcer la domination américaine sur l'Europe ?
    Tel est le fond du problème et le principe de tout débat qui ne soit pas fondamentalement hypocrite et politicien?
    Par exemple s'agit-il de "défense des droits de l'homme" ? Il serait grotesque, si ce n'était pas odieux, de voir une "croisade pour les droits de l'homme" menée par les Etats-Unis qui, selon l'appel du Patriarche chrétien chaldéen d'Irak : BIDAWID, ont massacré, par la guerre et par le maintien abject de l'embargo, un million d'enfants en Irak. Ils le font avec l'objectif évident de contrôler le pétrole, et choisissent pour prétexte de combattre une dictature, eux qui ont implanté des dictatures partout où cela servait leur volonté de domination: de PINOCHET au Chili aux juntes de généraux tortionnaires en Argentine comme au Brésil, puis ont accepté dans ces pays des Présidents élus, à condition qu'ils payent les dettes des généraux et oublient leurs crimes.
    La CNN, journal officiel du Pentagone, et la presse aux ordres des valets d'armes de CLINTON, qu'ils s'appellent CHIRAC ou JOSPIN, utilisent les images de malheureux exilés pour apitoyer les foules sur les "massacres"et les "épurations ethniques", alors qu'ils se gardent bien d'évoquer l'exil forcé de millions de Palestiniens chassés par leur allié Israël, ou les Kurdes, massacrés par leurs alliés de la clique militaire turque.
    Ils le font avec les mêmes procédés médiatiques que les montages photographiques fabriqués pour orchestrer les massacres apocalyptiques à Timisoara, avec des cadavres sortis de la morgue pour frapper l'opinion, ou avec la célèbre interview (utilisée par BUSH pour mobiliser le peuple américain sur les couveuses de nourrissons écrasées par les soldats irakiens) d'un "témoin oculaire", qui se révéla être la fille de l'ambassadeur du Koweit à Washington et qui, d'Amérique, n'avait jamais vu ni la guerre en son pays, ni de telles atrocités, fabriquées pour tromper les naïfs.
    Le sens de l'agression américaine en Yougoslavie, avec l'aide de ses mercenaires de l'UCK, a été révélé par l'intervention de Madame ALBRIGHT à Rambouillet, menaçant les représentants de l'UCK : "Nous ne serons plus en mesure de vous soutenir, et nous serons contraints de couper toute l'aide que vous recevez de l'extérieur. " La campagne médiatique sur les réfugiés Kossovars a multiplié par dix le nombre de ces malheureux depuis les bombardements sauvages des américains.
    Préhistoire de l'O.T.A.N.
    a) - Deux siècles et demi d'agression de "droit divin".
    Toute l'histoire de l'O.T.A.N. s'inscrit entre deux dates : le discours précurseur de CHURCHILL à Fulton en 1946, et celui de COHEN, à Munich en 1999.
    Le 5 mars 1946 WINSTON CHURCHILL à Fulton (dans le Missouri, aux Etats-Unis) prononça un discours qui fut le coup d'envoi de la "guerre froide". Il y déclarait notamment : "Il faut que les peuples de langue anglaise s'unissent d'urgence pour enlever toute tentation à l'ambition ou à l'aventure. . . De Stettin à Trieste, un rideau de fer s'est abattu sur le Continent. . . D'après ce que j'ai vu de nos amis Russes pendant la guerre, je suis convaincu convaincu qu'il n'y a rien qu'ils admirent autant que la force militaire et rien qu'ils ne respectent moins que la faiblesse militaire ".
    L'expression même de "rideau de fer", qu'il venait de lancer ainsi, coupait l'Europe en deux (comme, après la première guerre mondiale, la "politique du fil de fer barbelé") et elle lançait une nouvelle vague de surarmement.
    Or, à la conférence annuelle de Wehrkunde des représentants de l'O.T.A.N., le Ministre américain de la "défense" (il serait plus franc de dire "Ministre de la guerre ") Mr William COHEN fit explicitement référence au discours de Fulton : les pays de l'O.T.A.N., dit-il, doivent faire revivre le même esprit pour contrer "les nations hors la loi". Même division de l'Europe et même appel à un armement à outrance.
    Sa conclusion était que l'augmentation du budget de guerre américain de 122 milliards de dollars au cours des six années à venir allait dans ce sens, et il demandait aux autres pays de l'O.T.A.N. de suivre cet exemple de surarmement.
    Mais cette histoire elle-même s'inscrit dans la totalité de l'histoire américaine fondée sur une série de mythes justificateurs d'une politique totalitaire depuis plus de trois siècles.
    Ce qui domine cette histoire c'est la prétention d'être "le peuple de DIEU ", destiné à"civiliser "le monde.
    Dès novembre 1620, lorsque les premiers puritains anglais du "Mayflower" débarquent au Massachussets ils se considèrent comme les envoyés de DIEU dans la "Terre promise ". Le livre -témoin le plus remarquable est celui de COTTON -MATHER (1639-1723): "The wonders of the invisible world ", publié en 1643. Exaltant le premier gouverneur de la colonie du Massachussets, JOHN WINTHROP, il le compare à MOISE menant "le peuple élu"vers la terre promise, et incarnant la mission de ce peuple : étendre le règne de DIEU jusqu'aux confins de la terre. "Nous verrons, écrit-il, que le DIEU d'ISRAËL est parmi nous. "
    Dans la pratique ce "messianisme "se traduit par l'assimilation des autochtones indiens aux Amalécites et aux tribus de Canaan, Investis du pouvoir divin, il était de leur"devoir"de les anéantir selon l'exemple de Josué. En 1776 les Indiens étaient 600. 000, en 1910 ils sont 220. 000 sur le territoire américain. La même idéologie hypocrite, permettant, comme exécuteur de la volonté de DIEU sur la terre, de se placer au dessus de toute loi humaine pour réaliser son "destin manifeste", est le "fil rouge" (rouge de sang)qui traverse toute cette histoire considérée comme celle de l'avènement de DIEU sur la terre.
    La "Déclaration de l'Indépendance des Etats-Unis "du 4 juillet 1776, s'ouvre sur cette proclamation: "Tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de droits inaliénables". Ce "Manifeste de la liberté" maintient l'esclavage des noirs pendant un siècle : les noirs ne font pas partie de la nation. Il fallut une guerre, en 1865, pour mettre fin à cette "institution particulière"sans pour autant mettre fin à une discrimination raciale qui, même en cette fin du XXème siècle, n'a pas disparu.
    Dès son "Inaugural address", le premier Président : Georges WASHINGTON, déclare: "Aucun peuple, plus que celui des Etats-Unis, n'est tenu de remercier et d'adorer la main invisible qui conduit les affaires des hommes. "
    Cette évocation de la "main invisible", empruntée à ADAM SMITH, résume la "double face "de cette politique constante des dirigeants américains : côté face"la main invisible" est celle de Dieu, côté pile elle est celle du "marché libre", côté face: un universalisme abstrait des "droits de l'homme "(inspirés par DIEU) ; côté pile: le racisme et l'exclusion des indiens, des noirs, puis Hiroshima ou le million d'enfants irakiens assassinés par la guerre et l'embargo.
    Déjà TOCQUEVILLE notait : "je ne sais si tous les américains ont foi dans leur religion (mais je suis sûr qu'ils la croient nécessaire au maintien des institutions républicaines." Il ajoutait : "Les uns professent les dogmes chrétiens parce qu'ils y croient, les autres parce qu'ils redoutent de n'avoir pas l'air d'y croire. . . Aux Etats-Unis, le souverain est religieux, et par conséquent l'hypocrisie doit être commune. "
    Cette constante de la politique de domination des Etats-Unis s'affirme avec l'ordonnance de 1785 sur la vente des terres de l'Ouest (volées aux indiens)et qui ouvre la voie à cette appropriation jusqu'au Pacifique.
    En 1846 une guerre d'agression contre le Mexique conduit à leur enlever et à annexer : la Californie, le Nouveau Mexique, l'Arizona, le Nevada et l'UTAH. Comme l'écrira PORFIRIO DIAZ, Président du Mexique de 1876 à 1880 puis de 1884 à 1911: "Pauvre Mexique, si loin de DIEU et si près des Etats-Unis. "
    Le Président TAFT, en 1922, envahissant le Mexique, déclarait : "Je dois protéger notre peuple et ses propriétés au Mexique jusqu'à ce que le gouvernement mexicain comprenne qu'il y a un DIEU en Israël et que c'est un devoir de lui obéir. "
    Le Président MONROE avait déjà dessiné le deuxième cercle de l'hégémonie américaine et de son "destin manifeste".
    Dans son message au Congrès du 2 décembre 1823, il pose deux principes: "Aux Européens le Vieux Continent, aux Américains le Nouveau?"
    C'est ce qui permettra aux Etats-Unis d'évincer l'Espagne et l'Angleterre de toute l'Amérique du Sud, et d'y prendre leur place, comme puissance coloniale, avec des méthodes nouvelles, maniant à la fois la puissance du dollar et celle des armes.
    Les capitaux américains dominent peu à peu les économies du Brésil, du Chili, de la Colombie, du Vénézuela, et des autres pays d'Amérique latine: richesses minières, champs pétrolifères, grandes propriétés foncières, investissements de tous ordres, leur permettant de mettre toute l'Amérique latine en tutelle et de se substituer à l'impérialisme britannique au nom des mêmes principes économiques : était considéré comme ami et "civilisé"tout pays qui ouvrait sans résistance ses portes au marché américain.
    Au milieu du XIXème siècle, SIMON BOLIVAR, l'un des héros des tentatives d'indépendance de l'Amérique latine dira: "Les Etats-Unis semblent destinés à tourmenter et à accabler le continent au nom de la liberté. "
    A la fin du siècle, cette conquête de l'ensemble du continent (Nord et Sud) étant achevée, le Président THEODORE ROOSEVELT, en 1904, formule le fameux"corollaire"de la doctrine de MONROE, interdisant à toute puissance européenne d'intervenir en face des agressions américaines contre ses voisins, ce qui justifiera, après coup, en 1898, après l'invasion de Cuba, l'annexion de Hawaï, de Porto Rico, et même, au delà du "troisième cercle", l'invasion des Philippines et l'annexion de Guam dans le Pacifique, puis, en 1909, l'intervention au Nicaragua et l'envoi, en 1912 de "marines" pour occuper ce pays, d'intervenir en 1915 à Haïti pour en faire un protectorat américain. En 1924, c'est l'occupation sanglante de Saint Domingue.
    Pendant ce temps la 2ème guerre mondiale avait fait couler des flots d'or à travers l'Atlantique par la vente de fournitures de guerre aux peuples d'Europe, et, après Verdun, qui avait mis fin aux possibilités offensives de l'Allemagne, les Etats-Unis volaient au secours de la victoire. . . . en 1917 en envoyant en France son "American Legion" commandée par le Général PERSHING qui venait, l'année précédente, de diriger l'invasion du Mexique soldée par l'assassinat de son Président et l'intronisation à la présidence, par les militaires américains, d'un gangster notoire à leur dévotion : le"général"VICTORIANO HUERTA.
    C'est alors qu'arrive au pouvoir"l'idéaliste"Président WOODROW WILSON qui avait approuvé la guerre hispano-américaine, la conquête des Philippines, l'occupation de Porto-Rico et de Cuba. Pour éviter de donner l'impression que la "démocratie "américaine est liée aux dictatures qu'elle a imposées au Continent, il refuse de reconnaître HUERTA: "Je ne reconnaîtrai pas un gouvernement de bouchers", dit-il.
    Mais, en 1916, il impose à Haïti un traité imposant au pays l'autorité discrétionnaire des militaires américains, et donne à son ambassadeur à Cuba le droit de réviser le budget annuel de l'Ile. En 1917, il intervient au Costa Rica pour obtenir des concessions pétrolières, ses croiseurs "Chattanooga" et "San Diego" imposent au Nicaragua le Président EMILIANO CHAMORRO obéissant aux Etats-Unis. La même année son armée occupe le Panama.
    Successeur de l'expansionniste THEODORE ROOSEVELT et de la "diplomatie du dollar "de TAFT, WILSON poursuit, avec d'autres mots, la même politique, "même après qu'il eût été démontré que les dollars et les "marines" ne pouvaient pas guérir l'instabilité des Caraïbes", écrit l'historien américain MORISON ("The Oxford history of the American people "(Oxford University press. (1965) p. 836) "son administration fut responsable d'un plus grand nombre d'interventions que l'ensemble de celles décidées par THEODORE ROOSEVELT et TAFT" (FRANCK SCHOELL ("Histoire des Etats-Unis. Ed. Payot. Paris 1965 p. 212)
    Toujours fidèle à"l'évangile nationaliste" des Etats-Unis, que le Président HARDING, en 1920, a défini en un clair slogan: "America first" (Amérique avant tout)
    b) - 1917 et 1944 : voler au secours de la victoire.
    Le même Président WILSON, qui n' a pas hésité à faire envahir le Mexique par ses "marines"à Vera Cruz, attend avril 1917 pour épauler la France en Europe, car la "neutralité"américaine avait accru de 15 % les exportations américaines. La balance commerciale des Etats-Unis est passée d'un excédent de 436 millions de dollars en 1914 à 3. 568 millions de dollars en 1917.
    Le torpillage du "Lusitania "par un sous-marin allemand, le 7 mai 1915, n'avait fait que 100 victimes américaines. Verdun, en 1916, avait coûté 350.morts à la France et la bataille de la Somme, 200.aux Français et 400.aux Anglais, quand WILSON envoyait PERSHING envahir le Mexique. Ce n'est que lorsqu'il prit connaissance du télégramme du 16 janvier 1917, du Ministre allemand des Affaires étrangères ZIMMERMAN envisageant une alliance militaire avec le Mexique pour leur faire recouvrer les terres du Texas, du Nouveau Mexique et de l'Arizona, que WILSON se décide : "America first" (Nous sommes loin de la "légende dorée" du : "La FAYETTE nous voilà!")
    Après le Traité de Versailles, les alliés qui avaient contracté des dettes envers les Etats-Unis sont appelés à les payer au "big business" américain, ce qui conduit les alliés à imposer à l'Allemagne la faillite et le chômage qui fourniront à HITLER les meilleurs arguments de sa propagande démagogique.
    Le célèbre économiste Lord KEYNES écrivait, en 1919, dans son livre : "Les conséquences économiques de la paix" : "si nous cherchons délibérément à appauvrir l'Europe centrale, j'ose prédire que la vengeance sera terrible : d'ici vingt ans nous aurons une guerre qui, quel que soit le vainqueur, détruira la civilisation. "
    Ce qui n'empêche pas WILSON de présenter au Congrès, le 8 janvier 1918, les fameux "14 points"sur la "défense de la "démocratie".
    Le même scénario se reproduit à la fin de la deuxième guerre mondiale : volant, une fois de plus, au secours de la victoire, comme autrefois en 1917, après Verdun, les américains débarquent le 6 juin 1944, bien après que l'armée allemande ait été brisée à Stalingrad où elle perdit 400. 000 hommes, dont 140prisonniers. HITLER avait massé ses troupes d'élite : (198 divisions sur 315) sur le front russe, et 64 divisions sur un front qui allait de la Norvège à la France. Les troupes américaines perdirent dans l'opération moins que les allemands dans le seul bombardement de Dresde (135. 000 morts civils) et la moitié moins que les japonais, en 2 jours de bombardement à Hiroshima et à Nagasaki(sans aucune raison militaire puisque l'Empereur du Japon avait déjà proposé la capitulation. (Voir : Paul Marie DE LA GORCE : "1939-1945, une guerre inconnue" p. 529 à 533) C'est avec ces quelques milliers de soldats américains tués, contre 20 millions de soviétiques, que les Etats-Unis furent couronnés "libérateurs". Il est significatif qu'au cours de leur agression contre la Yougoslavie il est fait, à la télévision, une publicité systématique pour le "Mémorial de Caen", et que, pour l'anniversaire du débarquement, ne furent invités ni un seul représentant soviétique, ni même un seul représentant des pays du "Maghreb qui avaient fourni les 3/4 des troupes engagées dans le débarquement de Provence et une plus grande proportion encore de blessés et de morts. Mais l'Amérique était la puissance du dollar, de l'atome et des médias.
    Du dollar d'abord.
    Dès 1948, le chef du "State Department Planning Staff, Georges KENNAN, écrivait: "Nous possédons environ 50 % de la richesse mondiale, mais seulement 6, 3 % de sa population. . Notre vraie tâche, dans la période à venir est de développer un système de relations qui nous permettra de maintenir cette position d'inégalité sans mettre en péril notre sécurité nationale. . . Nous devrions cesser de parler d'objectifs vagues. . . tels que les droits de l'homme, l'élévation du niveau de vie et la démocratisation. . . nous allons devoir agir carrément en termes de rapports de force. . Moins alors nous serons génés par des slogans idéalistes, mieux ce sera. " (Policy Planning studies (PPS) du 23 février 1948)
    KENNAN fut pourtant écarté de son poste parce qu'il était trop "colombe"!
    Son successeur, Paul NITZE, définissait plus clairement ses objectifs: les Etats-Unis détenant une puissance universelle, il était nécessaire de désigner un ennemi global (en l'occurence l'Union Soviétique)et de le diaboliser de telle sorte que toute intervention ou agression des Etats-unis serait d'avance justifiée comme une réaction de défense à une menace globale. . "L'Empire du mal" fut dès lors l'Union Soviétique : peu importait que ce ne soit pas la Corée ou le Vietnam qui envahissent les Etats-Unis mais que les Etats-Unis les envahissent à 10kilomètres de leurs frontières ; ils se déclaraient en état de "légitime défense" et gendarmes de la civilisation contre la "barbarie", comme aujourd'hui en Yougoslavie bombardée bien qu'elle n'ait agressé aucun voisin. Qui est l'agresseur ?
    Le NSC 68 le définit ainsi : le conflit entre les forces de lumière et celles des ténèbres "ne menace pas seulement notre République mais la civilisation elle-même. L'assaut contre les institutions du monde libre est universel et nous impose, dans notre propre intérêt, la responsabilité d'exercer un "leadership" mondial".
    Les assassins des japonais à Hiroshima, des indiens sur le sol de leurs ancêtres, des enfants de l'Irak, se proclament gendarmes de droit divin dans le monde entier .
    Ecoutez-les, car la religion de "peuple élu" est nécessaire à l'accomplissement de leur mission mondiale .
    TRUMAN, l'homme d'Hiroshima, voit dans la Bible "les bases fondamentales " de la Constitution américaine .
    Eisenhower, le 10 mars 1945, avait signé un ordre créant, pour les prisonniers allemands, un statut de "Forces ennemies désarmées ", par lequel ils n'étaient plus protégés par la Convention de Genève sur "les prisonniers de guerre"exigeant notamment qu'ils reçoivent la même ration alimentaire que les soldats.Les troupes américaines, conformément à cette décision d'EISENHOWER, refoulent, en juin 1945, les convois de vivre de la Croix Rouge, malgré la protestation du Général Robert LITTLE JOHN signalant que des milliers de captifs sont en train de mourir de faim .Le Général PATTON écrivit alors à EISENHOWER lui reprochant d'appliquer aux soldats allemands "pratiquement les méthodes de la Gestapo " (Source : James BACQUE : "J'en ai assez de tous les mensonges que l'on répand."(7 mai 1995)
    Le même EISENHOWER, devenu Président des Etats-Unis, affirmait que "seul un peuple fort dans l'amour de DIEU est un peuple assez fort .... pour être libre et rendre les autres libres."
    Son adversaire, Adlaï STEVENSON, dans la surenchère électorale, proclamait : " DIEU nous a confié une effrayante mission : le leadership du monde libre."(Source: Claude JULIEN: L'Empire américain. Ed.Grasset. 1968. p.3.
    Le 22 novembre 1963, la veille de sa mort, dans le texte du discours qu'il devait prononcer à Dallas, lui qui avait financé et armé l'expédition de la Baie des Cochons avec les émigrés maffieux de Cuba, écrivait, citant les Psaumes : "Si Yahvé ne garde la ville, en vain la garde veille".
    Le 14 juin 1954, il avait signé le texte du serment de fidélité devant le Congrès : "Nous réaffirmons la transcendance de la foi religieuse dans l'héritage américain et sur son avenir...Nous renforcerons constamment ces armes spirituelles qui seront toujours la plus puissante ressource de nôtre pays en temps de paix comme en temps de guerre."
    Son frère, le Sénateur Robert KENNEDY, à son tour candidat à la Présidence, range de nouveau DIEU à ses côtés, proclamant, le 17 mars 1968, "notre droit à la direction spirituelle de la planète".
    Cette hypocrisie fondamentale de la contradiction entre la profession de foi et la pratique réelle, est une constante de la politique américaine : le Président Mac KINLEY partait à la conquête des Philippines pour "les élever, les civiliser et les christianiser."
    Cette conviction est imprimée sur chaque dollar: "In God we trust." La foi en DIEU, en le dollar, garantissant la seule religion réelle inspirant cette politique : le monothéisme du marché.
    C'est le langage employé par CLINTON et ses laquais pour justifier son agression contre la Yougoslavie .
    Le dollar, l'atome et Dieu : du "Fonds monétaire international" (FMI) au "Plan Marshall".
    Il est sur le plan militaire, la continuation de la politique des prédateurs-prédicateurs américains, invoquant tour à tour DIEU et les Droits de l'homme, le "droit d'ingérence humanitaire", pour bafouer toute justice et massacrer quiconque ne permet pas le libre jeu du marché(au nom duquel déjà l'Angleterre avait bâti son "empire mondial") permettant de piller les matières premières à des prix de rackett dans le Tiers Monde, d'imposer sans frein les productions de ses multinationales, d'investir "librement"pour se rendre maîtres de l'économie du pays, et par leurs "prêts", ou même leurs "dons", ramenant aux Etats-Unis 3 dollars pour chaque dollar"généreusement "exporté.

    Source : Josué de Castro : Géographie de la faim.


    Cette politique comporte un volet économique et financier. Ce furent "les Accords de Bretton Woods", métamorphosant le dollar en or pour en faire la monnaie mondiale. Les Etats-Unis disposent alors de la moitié de la richesse mondiale accumulée sans risque grâce à une guerre qui avait laissé une Europe exsangue et donc insolvable. Merveilleuse "générosité". Les Etats-Unis se trouvaient dans la situation d'un enfant qui, ayant en mains toutes les billes, est obligé d'en prêter à ses petits camarades s'il veut continuer à jouer.
    Le problème se posa de manière aiguë en Europe au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Le danger était double ainsi que l'affirmait la CIA dès 1947 : .
    Pour parer à ce double danger les dirigeants des États-Unis lancèrent un "Plan Marshall" destiné, disaient-ils, à la reconstruction de l'Europe.
    Mais les conditions politiques étaient strictes : d'abord éliminer les communistes des gouvernements occidentaux.
    L'intervention étrangère est évidente :
    - Les ministres communistes français sont exclus du gouvernement le 4 mai 1947 ;
    - Les ministres communistes italiens sont exclus du gouvernement le 13 mai 1947 ;
    - Les ministres communistes belges sont exclus du gouvernement le même mois.
    Aussitôt après ces exclusions, le 5 juin 1947, est officiellement proclamée la "proposition Marshall".
    Ce résultat acquis, devenait possible l'application de ce plan qui constituait, outre un moyen de pression politique, un programme de promotion pour l'exportation américaine en Europe.
    "L'aide" était le moindre objectif du "Plan Marshall".Une étude probante, datée d'avril 1947:

    Source : Joint Chiefs of Staff. n·(1769/ 1)

    Le Secrétaire d'État Dean Acheson et des sénateurs américains influents se mirent d'accord, en 1950, pour que « si la famine devait se déclarer sur le continent chinois, les États-Unis devraient fournir un peu d'aide alimentaire - pas assez pour soulager la famine, mais suffisamment pour marquer un point dans la guerre psychologique.

    Source : Stephen Shalom : Z Magazine. Octobre 1990.

    Cette économie prédatrice engendra son "bras séculier": le "Fonds Monétaire International" (F.M.I.) qui consentait à prêter à des pays déstucturés par le colonialisme antérieur qui avait fait reculer les productions vivrières au profit de monocultures ou de monoproductions en faisant des appendices de l'économie des métropoles. Même théoriquement "libérés", ces peuples restaient dépendants, non plus de colonialismes rivaux (comme l'Angleterre ou la France, mais d'un colonialisme unifié (et ne portant plus ce nom): celui des Etats-Unis, qui avait fait des anciens colonisateurs ses vassaux, et des anciens colonisés des peuples "en voie de sous-développement""en leur imposant un "modèle"de croissance de type occidental qui ne répondait ni à leurs besoins matériels, ni à leur culture,. Avec l'aide de "collabos" autochtones ces peuples furent réduits à la mendicité et à la servitude.



    L'Europe américaine
     
     
     

    Pour imposer cet"ordre nouveau"(qui n'était que l'ancien ordre colonial unifié) il fallait aussi mettre au pas les anciens colonialistes européens. Ce fut le volet politique de cette entreprise de domination mondiale. Il s'appela : l'Europe. Une Europe qui n'était plus ce qu'avait rêvé les trois dirigeants de la démocratie chrétienne au pouvoir en Allemagne, en France et en Italie (ADENAUER, Robert SCHUMAN, et DE GASPERI) : une nouvelle "chrétienté ", paradoxalement inaugurée par une "communauté charbon-acier", qui n'avait guère de consonnance chrétienne, mais qui avait, pour les Etats-Unis, l'avantage de détruire la puissance des charbonnages français et de faire de l'Allemagne le premier relais de la puissance américaine en Europe en favorisant son armement.
    Cette Europe n'était pas non plus celle que rêvait DE GAULLE : "de l'Atlantique à l'Oural", grâce à ce qu'il appelait "la belle et bonne alliance" avec l'Union Soviétique, qui venait de briser HITLER. Cette Europe pouvait avoir une existence autonome, et barrer la route à la domination américaine.
    NON ! il fallait une Europe soumise.
    L'objectif américain fut atteint à Maestricht. L'acte final de la Conférence ne laisse aucun doute à ce sujet: "L'Union Européenne agira en conformité avec les dispositions adoptées dans l'Alliance Atlantique "
    Dans les Annexes il est dit à trois reprises : "l'Europe ne peut être que le pilier européen de l'Alliance Atlantique"
    Il est donc bien clair qu'il s'agit d'une Europe américaine.
    C'est à dire d'une Europe entièrement soumise aux exigences de l'économie américaine depuis son agriculture (Politique agricole commune : P A C) exigeant, par exemple, la mise en friche de 16 % de la terre française, alors que la moitié du monde ne mange pas à sa faim. Mais il s'agit de laisser "libre" le marché des grands céréaliers américains.
    Du point de vue économique une Amérique dont CLINTON vante la prospérité, compte 33 millions d'habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté, un enfant sur huit (selon l'U N I C E F) n'y mange pas à sa faim, mais la Bourse est florissante d'abord parce que la spéculation y joue un rôle déterminant et que le chômage est exporté en Europe par un dollar faible (alors que le carcan de "l'EURO" empêchera un peuple européen en difficulté de dévaluer sa monnaie nationale pour stimuler ses exportations.)
    Colonisation de l'Europe aussi sur le plan culturel. Un exemple : le cinéma. La part de marché du Cinéma français aux Etats-unis est de 0, 5 % ; la part du cinéma américain en France est de 76 %, et plus encore en d'autres pays d'Europe et du monde. Autre chiffre: 86 % de films de violence (qui envahissent petits et grands écrans) viennent des Etats-unis.
    L'O.T.A.N. n'est que l'expression militaire de la colonisation de l'Europe, fournissant supplétifs et piétaille à toutes les agressions américaines contre la souveraineté des peuples pour les maintenir dans la sujétion.
    NOAM CHOMSKY a parfaitement défini l'objectif essentiel de la politique extérieure américaine :
    "La politique étrangère des États-Unis est conçue pour créer et maintenir un ordre international dans le cadre duquel les entreprises des États-Unis peuvent prospérer, un monde de "sociétés ouvertes", ce qui signifie des sociétés qui sont ouvertes aux investissements fructueux, favorables à l'expansion du marché d'exportation et aux transferts de capitaux, ainsi qu'à l'exploitation des ressources humaines et matérielles par les entreprises américaines et leurs succursales locales. Les "sociétés ouvertes", dans la véritable acceptation du terme, sont des sociétés qui sont ouvertes à la pénétration économique et au contrôle politique des États-Unis.
    Dans la perception des gestionnaires américains, le monde est peuplé d'ennemis de cette liberté, qui cherchent à limiter le libre exercice de notre droit fondamental à voler et à exploiter. "

    Source : Noam Chomsky dans"Idéologie et pouvoir". Éditions E P O p.9

    Même un observateur aussi objectif qu'Alexis de Tocqueville notait déjà, en 1835, dans son livre : "De la démocratie en Amérique". : « Je ne connais pas de peuple où l'amour de l'argent tienne une plus grande place dans le coeur des hommes ... Un peuple, disait-il, qui est agglomération d'aventuriers et de spéculateurs »
    Il s'agissait alors des "pionniers". De telles formules ne peuvent plus s'appliquer à l'ensemble du peuple américain, maintenu infantile par la propagande des médias, mais elles demeurent entièrement valables pour les forbans politiques et financiers (ne faisant qu'un) qui dirigent cette politique et le martèlement de ses mythes fondateurs, pas seulement aux Etats-Unis mais dans le monde entier où des milliards de braves gens sont intoxiqués par ces mythes.
    Il n'y a pourtant aucune illusion à se faire lorsqu'on parvient à la connaissance des orientations définies par les textes des dirigeants :
    Nous devons maintenir notre « accès sans entraves aux marchés économiques du monde entier, et aux ressources nécessaires pour appuyer nos besoins industriels ». Il nous faut donc « une capacité crédible d'intrusion armée » avec des « forces véritablement expéditionnaires » capables d'exécuter un large éventail de missions allant de la contre-insurrection à la guerre psychologique en passant par le déploiement de "forces en tous genres." «Nous devons aussi garder à l'esprit le rapide développement technologique des armes auxquelles les nouveaux pouvoirs régionaux du Tiers Monde pourront avoir accès ; nous devons donc développer des capacités militaires destinées à exploiter les implications de l'électronique, de la génétique et autres biotechnologies... si notre Nation veut affirmer sa crédibilité militaire au cours du siècle qui s'annonce.  »

    Source : Gray : "Marine Corps Gazette" (Mai 1990)

    Les thèmes sont familiers. Si on en revient aux opinions du Président Eisenhower en matière de stratégie, l'historien Richard Immermann fait remarquer que «lui, la force et la sécurité américaine dépendaient essentiellement de l'accès aux marchés et aux matières premières du monde - et plus particulièrement du Tiers Monde qui devait être étroitement contrôlé. »

    Source: Immerman. "Diplomatic history" (été 1990.)

    La volonté politique de domination mondiale s'est affirmée avec plus de cynisme encore après la destruction de l'Irak.
    Deux documents du Pentagone, l'un sous la direction de Paul D.Wolfowitz, l'autre sous celle de l'amiral Jeremia, adjoint du Président du Comité des chefs d'État Major, sont très explicites. En voici 4 extraits :
    «l'ordre international est, en définitive, garanti par les États-Unis», et ceux-ci «doivent se mettre en situation d'agir indépendamment quand une action collective ne peut être mise sur pied ou en cas de crises nécessitant une action immédiate.»
    «Nous devons agir, en vue d'empêcher l'émergence d'un système de sécurité exclusivement européen qui pourrait déstabiliser l'O T A N.»
    «L'intégration de l'Allemagne et du Japon dans un système de sécurité collective dirigé par les États-Unis.»
    «convaincre d'éventuels rivaux qu'ils n'ont pas besoin d'aspirer à jouer un plus grand rôle». Pour y parvenir il faut que ce statut de superpuissance unique «soit perpétué par un comportement constructif et une force militaire suffisante pour dissuader n'importe quelle nation ou groupe de nations de défier la suprématie des États-Unis» et ceux - ci «doivent tenir assez compte des intérêts des nations industrielles avancées pour les décourager de défier le leadership (américain) ou de chercher à mettre en cause l'ordre économique et politique établi

    Source : Cités par Paul Marie de la Gorce dans "le Monde Diplomatique" d'avril 1992.

    Une telle entreprise, à l'échelle mondiale, a besoin de complices et de collabos. La méthode pour les acquérir a été bien rodée, d'abord en Amérique Latine (conquête du "2e cercle).
    La "mise au pas" la plus brutale de l'après guerre fut celle du Guatemala où le gouvernement populaire du Président Arbenz menaçait les privilèges de "l'United Fruit" et des compagnies pétrolières.
    Pour éviter de multiplier les interventions militaires directes une note s'attache à définir les mesures nécessaires pour intégrer les forces armées latino-américaines dans le système américain "d'encouragement" : "augmenter le quota de personnel qualifié latino-américain qui sera entraîné dans les écoles de l'armée et les centres d'entraînement des États-Unis, y compris les académies militaires ; favoriser des relations plus étroites entre les personnels militaires américains et latino-américains, de façon à encourager, de la part des militaires latino-américains, la compréhension et l'adoption des objectifs des États-Unis, en reconnaissant que les organisations militaires de la plupart des États latino-américains jouent un rôle important dans le gouvernement ; chercher la standardisation complète, selon les critères américains, de l'organisation, de l'entraînement, de la doctrine et de l'équipement des forces armées latino-américaines, afin de contrer l'envoi, par d'autres, de missions militaires en Amérique latine, en s'assurant que c'est bien l'équipement américain qui sera utilisé. Remarquons que ces mesures visant à intégrer effectivement les armées latino-américaines dans la structure du commandement militaire des États-Unis sont dirigées contre nos deux ennemis historiques en Amérique latine : l'Europe et la population indigène"

    Source : National Security Council (N S C 5432.)

    Lorsque les exactions des tueurs rendirent impossible de les maintenir au pouvoir, substituant la corruption au terrorisme, les dirigeants des États-Unis les remplacèrent par des dirigeants "élus" comme en Argentine, au Brésil, au Panama après avoir utilisé Noriega. Au Nicaragua pour essayer, après 30.000 morts, de faire du "somozisme sans Somoza".
    La deuxième expérience se fit en Italie (début de la conquête du "troisième cercle ").
    Dès qu'en 1943 le Sud de l'Italie vit refluer les troupes du Duce, sur les conseils de Churchill évoquant le spectre d'un "bolchevisme rampant", les États-Unis appuyèrent le roi d'Italie qui avait collaboré avec le régime fasciste et imposa la dictature du Maréchal Badoglio, tout comme Roosevelt avait installé à Alger, en 1942, non pas de Gaulle, mais l'amiral Darlan, l'objectif étant, dans toute l'Europe, d'empêcher l'arrivée au pouvoir de la résistance au fascisme.
    " Depuis les fuites en 1976 du Pike Report au Congres, on connaît toute l'étendue de l'ingérence de la CIA dans la vie politique italienne : il a été question de subventions dépassant les 65 millions de dollars, accordées aux partis politiques approuvés et à leurs associés, entre 1948 et le début des années 70. En 1976, le gouvernement d'Aldo Moro est tombé en Italie après la révélation que la CIA avait dépensé 6 millions de dollars pour soutenir des candidats anti-communistes.
    En juillet 1990, le président italien, Cossiga, réclama une enquête après des accusations faites par la chaîne télévisée nationale, disant que la CIA avait payé Licio Gelli pour déclencher des actions terroristes en Italie à la fin des années 60 et 70. Gelli était le grand maître de la Loge Maçonnique secrète de propagande (P2), et était soupçonné depuis longtemps d'avoir joué un rôle important dans des activités terroristes et criminelles. Pendant ces années-là, selon un rapport rédigé par le gouvernement italien en 1984, P2 et d'autres groupes néo-fascistes étaient très liés avec des éléments des services secrets italiens et avec l'armée, et préparaient un coup d'état qui imposerait un gouvernement d'extrême droite, faisant obstacle aux forces montantes de la gauche. Un aspect de ces projets était la "stratégie de la tension" provoquée par des attaques terroristes de grande envergure en Europe. Les nouvelles allégations sont de Richard Brenneke, qui dit avoir travaillé comme agent contractuel de la CIA et déclare que les contacts CIA-P2 ont duré plus de 20 ans, moyennant la somme de 10 millions de dollars. Les liens étroits entre Washington et l'extrême droite italienne remontent à l'époque du soutien sans faille accordé par les américains à Mussolini et ses fascistes lors de leur prise du pouvoir en 1922. "

    Source : David Mac Michael : "Lies of our times" (août 1990-)






    Le social-démocratie européenne au service de l'O.T.A.N.
     

    L'étape actuelle est celle de la captation de la social démocratie, à un moment où les partis "socialistes"sont au pouvoir dans les plus grands pays européens.
    L'opération a ses précédents, mais pas à une telle échelle : dès la chute d'HITLER Léon BLUM écrivait la préface du livre de BURNHAM "Pour une domination mondiale ", véritable "Mein Kampf "de l'impérialisme américain, et, par les accords "BLUM-BYRNES", il livrait le cinéma français à Hollywood.
    Peu après, c'est le "socialiste" RAMADIER qui, pour faire place au "Plan Marshall", se chargeait de chasser du gouvernement les ministres communistes français qui y avaient été inclus par le Général DE GAULLE.
    Les députés socialistes ont voté Munich. Léon BLUM a abandonné les républicains espagnols. En 1956 ils participent à une attaque contre l'Egypte, coupable d'avoir nationalisé le Canal de Suez. Guy MOLLET, premier Ministre, a mené contre l'indépendance algérienne une guerre féroce, couvrant, avec le "camarade"Robert LACOSTE, la torture et les exécutions sommaires Ils apportent un silence sans failles à la "purification ethnique "en Israël, contre les Palestiniens.
    Et maintenant JOSPIN (qui sur le plan intérieur a réalisé plus de "privatisations " que JUPPE) se comporte, en politique extérieure, comme un "clone" de CHIRAC (comme Tony BLAIR un "clone de THATCHER) pour soutenir l'agression de l'O.T.A.N. dont les bombardements ont déclenché la "catastrophe humanitaire " des représailles facilement prévisibles des Serbes contre les Kossovars affichant, même en exil, leur solidarité avec l'U C K, financée, armée et encadrée par Washington, qui se contente de faire la guerre "zéro mort" en bombardant Belgrade à partir des missiles largués depuis l'Adriatique. La guerre virtuelle, comme à Hollywood, la guerre presse-bouton, la guerre sans risque, en un mot la guerre des lâches, comme en Irak
    L'on pourrait multiplier de tels exemples, mais pour l'agression de la Yougoslavie par l'O.T.A.N. la collaboration de la social démocratie européenne était un atout décisif.
    Dans un éditorial du "Monde diplomatique "d'avril 1999, Mr Ignacio RAMONET a résumé l'essentiel de cette ruée à la servitude des dirigeants socialistes européens:
    " Pour la première fois, depuis sa création en 1949, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (O.T.A.N.) s'engage dans une guerre contre un pays, la République fédérale de Yougoslavie, n'ayant commis aucune agression hors de ses fontières. C'est aussi la première fois, depuis 1945, que des forces européennes bombardent un autre Etat européen souverain. Annoncée le 23 mars 1999, cette décision a été qualifiée de "devoir moral", par Mr Xavier SOLANA, secrétaire général de l'O.T.A.N..
    Mr SOLANA est un dirigeant historique du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), et il compte, pour cette guerre, sur le soutien principal de MM Gerhard SCHRODER, Lionel JOSPIN, Massimo d'ALEMA et Anthony BLAIR, chefs des gouvernements respectifs de l'Allemagne, de la France, de l'Italie et du Royaume Uni. Et membres éminents, tous les quatre, de la social-démocratie européenne.
    Pour la social-démocratie, qui règne sans partage dans les grands pays européens, la politique, c'est l'économie ; l'économie c'est la finance, et la finance, ce sont les marchés. C'est pourquoi elle s'efforce de favoriser les privatisations, le démantèlement du secteur public, les concentrations et les fusions de firmes géantes. Et elle accepte de renoncer au pacte social.
    Dans l'éventail politique, la gauche est désormais à réinventer, alors que la place du conformisme, du conservatisme, revient maintenant à la social-démocratie ; c'est elle la droite moderne. Elle a accepté, par vacuité théorique et par opportunisme, la mission historique de naturaliser le néolibéralisme. Elle fait aujourd'hui la guerre en Serbie, comme elle la ferait demain dans les banlieues, au nom du "réalisme", car elle ne veut plus rien bousculer. Et surtout pas l'ordre social. "
    Pour eux, comme pour leurs maîtres américains, le marché incarne la liberté dont il est l'assassin.
    La guerre est vendue à l'opinion comme une lessive : avec CNN, les opinions publiques de la planète entrent dans l'Amérique du Pentagone et de Wall Street, donnant comme écrivait BARTHES "à un réel cynique la caution d'un mobile noble "
    Ils appellent "communauté internationale ", comme les chiens à la voix de leur maître, la coalition des anciennes puissances colonialistes, soumises désormais à l'O.T.A.N., comme si la Chine, l'Inde, la Russie, l'Asie entière, l'Afrique, l'Amérique latine, les 2/3 de l'humanité, n'appartenaient pas à la communauté "internationale" et n'étaient pas représentées par l'ONU, exclue des jeux guerriers de l'O.T.A.N..
    Leur télévision nous abreuve des images de la C N N qui, ne traitent que des malheureux réfugiés Kossovars, dont le nombre a décuplé depuis les bombardements américains, essayant de faire passer l'O.T.A.N. et ses sanglants complices pour des soeurs de charité consacrées aux tâches "humanitaires" pendant que flambe Belgrade, et que ses habitants retrouvent les abris comme au temps des bombardements nazis.
    Le plus grand sophisme est celui qui consiste à dire: l'Amérique est en Europe parce que les Européens sont incapables de résoudre eux-mêmes leurs propres problèmes.Alors qu'il est clair, plus encore avec le suivisme des européens dans l'agression américaine contre la Yougoslavie, que l'Europe est incapable de résoudre ses propres problèmes parce que les problèmes lui sont posés et imposés par les dirigeants américains poursuivant, stupidement d'ailleurs, leur politique de domination mondiale qui n'a rien à voir avec les problèmes européens, et même les ignorent totalement.
    Malheureusement les journalistes courageux qui osent évoquer le vrai problème : l'alignement servile sur les Etats-Unis, tels que Jean François KAHN dans "Marianne", RAMONET et Paul Marie DE LA GORCE dansle "Monde Diplomatique ", et quelques autres se comptent sur les doigts d'une main, et les prostitués politiques par milliers.
    Mais, dans le torrent boueux des images télévisées, émerge comme un roc une vérité invincible : l'O.T.A.N. est né en 1949 pour diviser le monde par un"rideau de fer"contre ceux qui, à Stalingrad, avaient fait sonner, pour le monde, le premier carillon de la victoire.
    En janvier 1994, alors qu'avait disparu sa raison d'être: la menace, réelle ou supposée, de l'URSS et du "Pacte de Varsovie" (qui s'était créé pour résister à l'O.T.A.N.) CLINTON lui donnait une autre finalité : l'O.T.A.N., disait-il, demeurait "la principale organisation de sécurité collective en Europe pour la défendre et pour y défendre les intérêts vitaux des Américains."





    Le "monothéisme du marché" assassin de la liberté
     
     

    Pour mieux tenir en mains l'ancien continent, ils poussaient de toutes leurs forces à la création de "l'Europe" que les dirigeants américains saluèrent avec joie: Mr BRUCE JACKSON, Président du Comité américain pour l'expansion de l' O.T.A.N. (chargé aussi de la planification stratégique du groupe LOCKHEED MARTIN, l'un des plus puissants producteurs d'armements du monde)poussait à l'entrée dans l'O.T.A.N. de la Pologne, de la Hongrie, de la République tchèque, qui constituaient, après l'implosion de l'Union Soviétique "un vaste marché d'armes ". Madame ALBRIGHT, qui a, elle, des fonctions officielles comme Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, se fait aussi le porte parole des groupes privés en exaltant le vaste marché qui s'ouvre désormais à l'industrie d'armements américaine.
    Extension de l'O.T.A.N. sous le prétexte d'extension de l'Europe, à condition de rester les maîtres de cette Europe comme du monde.
    Le but et les méthodes de cette nouvelle fonction de l'O.T.A.N. sont définis avec clarté dans l'article "American century prolonged", de Richard REEVES dans le" Hérald Tribune du 12 août 1997.
    "Nos Etats-Unis d'Amérique sont la plus puissante nation que ce monde ait jamais connue. Nous sommes tout à fait à l'aise lorsque nous disons aux Chinois, aux Tchèques et à qui veut nous entendre -et ils doivent nous entendre -comment ils doivent, très exactement, conduire leur politique, leur gouvernement, leur économie et leur défense... et les "tribus" doivent faire ce qu'on leur dit.
    S'ils n'obtempèrent pas, ces pays, nous leur ordonnons de procéder à notre forme d'élections, d'adopter notre système économique et de se comporter comme des humains civilisés, ou alors, nous les faisons arrêter comme criminels de guerre ou nous les faisons frapper par nos "costauds" : l'O.T.A.N., l'ASEAN, le Fonds monétaire international, l'Organisation mondiale du Commerce, la Banque mondiale"..."Nous sommes déterminés à sauver les peuples, qu'ils veuillent ou non être sauvés", écrivait l'historien WALTER MAC DOUGALL, cité par Richard REEVES.
    Pour que ne subsiste aucune ambiguïté sur la domination absolue de l'O.T.A.N. en Europe, l'Ambassadeur HOLBROOKE -qui joua un rôle de premier plan dans l'agression de l'O.T.A.N. contre la Yougoslavie -s'exprimant devant la Commission des Relations internationales de la "Chambre des représentants"à Washington, précise:
    "Rien dans l'action de cette Administration ne peut donner à croire que l'O.T.A.N. puisse être subordonnée à une organisation quelconque...Nous dirigeons l'O.T.A.N.....il y a, en Europe, des nations qui voudraient placer l'O.T.A.N. sous l'autorité des Nations - Unies, ou sous celle de l'Union européenne .... Ceci est inacceptable.Jamais aucune Administration ne pourrait assumer ses responsabilités en ce qui concerne la sécurité de la nation en acceptant que l'O.T.A.N. soit subordonnée à une quelconque organisation. C'est là notre plus solennel traité d'engagement en Europe."
    Nul ne pouvait donc s'y tromper et croire aux "intentions humanitaires"des frappes aériennes de l'O.T.A.N. qui ont entraîné, déjà dans les 10 premiers jours, l'exil de 500.000 Kossovars que l'on commence à expédier de force, en Turquie ou ailleurs, en déchirant les familles de centaines de malheureux, tout en bombardant de milliers de mètres d'altitude, la Yougoslavie entière et même le Monténégro, malgré l'offre de retour au Kossovo que lance Belgrade et que CLINTON rejette aussitôt, sans consulter, bien entendu, le menu fretin de ses alliés "qu'ils soient de droite "ou de gauche"- devenus indiscernables dans la même soumission à une "Europe américaine"où les Etats-Unis peuvent exporter leur chômage, étendre leur marché, et recruter la piétaille pour ses agressions, de l'Irak au Kossovo.




    Conclusion :
    la nouvelle résistance à la domination mondiale



    Le seul clivage, aujourd'hui - et, comme au temps de l'occupation - alors nazie - de l' Europe, est entre les résistants et les collabos, sans distinction de parti ou d'Eglise.
    Cette nouvelle résistance, en France, contre l'agenouillement des nains pervers devant les Etats - Unis et leur Europe américaine, est la levée de tous ceux qui veulent garder l'honneur.Il en est de tous les bords. Dans cette France, il y eut des "chouans"qui savaient mourir pour leur foi, et auxquels nos BALZAC et nos Victor HUGO surent rendre hommage, il y eut des "communards" qui "montaient à l'assaut du ciel", il y eut des catholiques comme d'Etienne d'ORVES, et des communistes comme Gabriel PERI, il y eut des JAURES et des DE GAULLE, qui surent mourir et vivre pour n'être pas esclaves.
    Tous ont place aujourd'hui dans la nouvelle résistance à l'ennemi principal: les dirigeants des Etats-Unis, qui veulent imposer au monde, sous le nom de "liberté" (c'est à dire de liberté du marché) un système où tout s'achète et se vend: les consciences comme les armements ou la drogue.
    Contre ceux qui se sont enrichis des désastres de deux guerres européennes, la résistance la plus efficace n'est pas celle des armes, même pas de ceux qui souffrent, dans leur honneur, d'être mis au service des Etats Majors les plus lâches et les plus ignares.
    Puisque ces maîtres insolents envers leurs laquais ne connaissent d'autre morale qu'acheter et vendre, puisqu'acheter par le pillage et vendre par la force et pour la servitude, est au principe de leur domination, c'est par là seul qu'ils peuvent être frappés, ne disons pas au coeur mais au ventre, c'est à dire à leur bourse: retourner contre eux leurs "embargos"criminels, et organiser contre eux un boycott radical.Ne rien leur acheter et ne rien leur vendre.Du "Coca- Cola "jusqu'au pétrole, des armes jusqu'aux films de violence virtuelle qui enseignent à nos enfants les techniques de la terreur.
    En dépit des rodomontades de CLINTON sur la "prospérité américaine" , fondée sur la spéculation de ses Bourses et sur l'exportation de son chômage en Europe et dans le monde, les Etats-Unis ne pourront pas supporter la perte d'un milliard de leurs clients.
    Leur dette est supérieure à celle de l'ensemble des pays du Tiers Monde et le déficit de leur balance commerciale se compte en centaines de milliards de dollars.
    C'est une action non-violente mais difficile, car elle exige la responsabilité personnelle de chacun, aussi bien dans sa vie de chaque jour que dans sa lutte contre ses dirigeants politiques se ruant à la servitude et qu'il est temps de chasser en disant Non à l'Europe, au FMI, à l'Organisation mondiale du commerce, à l'O.T.A.N. chargés de perpétuer leurs crimes.
    Contre des dirigeants fossoyeurs de leurs peuples suivant dans sa décadence"le dernier empire " comme ose l'appeler un homme d'honneur claivoyant de la nouvelle résistance, Paul Marie DE LA GORCE, contre ceux qui acculent des héros de la dernière guerre mondiale, comme le Général GALLOIS, à se poser avec angoisse la question : La France sort-elle de l'histoire ? , qui acceptera d'être ce lâche à qui tant de morts pourront crier avec colère : Et toi, qu'as-tu fait pour la victoire ?





    Les Pactes militaires régionaux
     
     

    Bien avant la fin de la guerre, les stratèges des grandes puissances alliées ont commencé à envisager le futur et inévitable renversement d'alliances. L'union contre l'ennemi commun, le fascisme hitlérien, laissait intactes les contradictions opposant l'URSS et les pays occidentaux. La coalition anti-hitlérienne avait mis seulement entre parenthèses leurs différentes conceptions politiques, économiques et sociales, qui constituaient le fondement idéologique de chaque camp.


    La division entre les puissances victorieuses de l'Allemagne nazi, allait être le résultat d'une série de crises et conflits qui jalonèrent les mois de l'immédiat après guerre : la crise autour du gouvernement de la Pologne en 1945 ; la crise en Iran (1945-1946) à cause du stationnement des troupes soviétiques dans le pays et la proclamation des républiques d'Azerbaïjan et de Kurdistan, soutenues par l'URSS en Turquie, qui n'avait déclaré la guerre à l'Allemagne qu'en 1945 et à qui l'URSS réclamait une révision de la convention sur les Détroits, doublée d'une base permanente dans les Dardanelles ; la guerre civile grecque (qui durera jusqu'à 1949) et finalement, la crise de Berlin (1948-1949).
    La possession de l'arme nucléaire, donna pendant quelques années, un avantage militaire certain aux Etats-Unis sur l'URSS. Leur pays ravagé et ruiné par la guerre, les soviétiques durent obtempérer et se retirer cédant devant les occidentaux dans toutes les crises mentionnées.
    Dès le début de la guerre froide, l'Europe fut l'enjeu fondamental dans l'affrontement Est- Ouest, et les Etats-Unis et ses alliés fondèrent une organisation militaire commune - l'OTAN - circonscrite à l'Europe (englobant il est vrai, l'Afrique du Nord) pour faire face à la « menace soviétique ». A partir de 1947, après que la « doctrine Truman » fut énoncée (appelée aussi du containment, d'endiguement du cominunisme) les Etats-Unis allaient encourager, voire imposer, des pactes militaires dans d'autres régions de la planète, là où ils estimaient leurs intérêts ménacés. Le moment était venu comme le dit Trurnan dans ses Mémoires «ranger délibérement les Etats- Unis dans le camp et à la tête du monde libre ».
    Truman, qui avait pris la décision d'anéantir la population des villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki, dans un message au Congrès le 11 mars 1947, avait affirmé ; notamment : « Je crois que les Etats-Unis doivent soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d'asservissement par des minorités armées, ou des pressions venues de l'extérieur. Je crois que nous devons aider les peuples libres à forger leur destin de leurs propres mains... ». (1)
    Et après avoir fait une vibrante apologie des vertus du « monde libre », Truman, le champion d'Occident demanda au Congrès d'accorder aux gouvernements grecs et turcs, des crédits de 250 et 150 millions de dollars respectivement pour « préserver la démocratie et les institutions libres » dans ces deux pays.
    La « doctrine Truman » était née et très peu nombreux furent ceux qui remarquèrent que deux parlementaires nord-américains avaient estimé que le message de Truman, équivalait à « une déclaration de guerre à la Russie », voire, « une mesure de guerre ». Mais le héraut du monde libre répéta que les Etats-Unis, avaient « rendez-vous avec le destin », et commença à parsemer la planète de pactes militaires destinés à contrer la menace communiste.
    Quelques mois plus tard, en juillet 1947, la revue Foreign Affairs publiait sous la signature de « X », un article qui exposait la doctrine de l'endiguement. L'auteur, Georges Kennan, avait été auparavant en poste à Moscou. Il écrivait : « Il est clair, que l'élément principal de toute politique des Etats-Unis vis-à-vis de l'URSS doit être un endiguement à long terme, patient, mais ferme et vigilant des tendances expansionnistes de la Russie ... en vue d'opposer aux Russes une contre force inaltérable en tout point où ils montreront des signes de leur volonté d'empiéter sur les intérêts d'un monde pacifique et stable ». (2)
    La pacte de Rio de Janeiro.
    Néanmoins, la première région du monde où fut signé un pacte militaire pour la défense du « monde libre » après la guerre, a été l'Amérique Latine.
    Au début de la Seconde Guerre Mondiale (octobre 1939), se tint à Panama, une réunion consultative des pays latino-américains, qui décida de créer une zone de sécurité de

    300 milles marins autour du continent afin de préserver sa neutralité.
    En juillet 1940 eut lieu à La Havane une deuxième réunion, où fut analysé un projet de convention sur l'administration provisoire des colonies et des possessions européennes sur le continent. Puis, en 1942, lorsque l'Allemagne et l'Italie étaient déjà entrées en guerre contre les Etats-Unis, la conférence des pays latino-américains, proclama la solidarité des républiques avec les Alliés.
    Mais à part neuf pays, les Etats-Unis ne réussirent pas à imposer l'entrée en guerre des autres Etats, particulièrement du Chili et de l'Argentine, rétifs à suivre les injonctions de Washington. La réunion se limita alors à une « recommandation » de rompre les relations avec l'Axe.
    La « Conférence Spéciale sur les problèmes de la Guerre et de la Paix », réunie à Mexico le 2 mars 1945, aboutit à « L'Acte de Chapultepec ». Ce document rendait public l'apport officiel fourni par l'Amérique Latine à l'effort de guerre nord-américain.
    L'article 3· de l'Acte stipulait que « Toute attaque contre l'intégrité ou l'inviolabilité d'un territoire ou contre la souveraineté et l'indépendance d'un Etat américain ... sera considéré comme un acte d'agression contre l'ensemble des Etats signataires ». (3)
    Et ce fut le 2 septembre 1947 que les Etats américains signèrent le « Pacte de Rio de Janeiro » (« Traité Interaméricain d'Assistance Réciproque », T.I.A.R.). La guerre froide était déjà commencée et ce traité étendit les mesures de sécurité collective prévues dans la réunion précédente à Mexico.
    Sous inspiration nord-américaine, ce pacte avait un net contenu idéologique et s'inscrivait dans le cadre de la politique de barrage au communisme prônée par Truman.
    Les Etats-Unis voyaient d'un très mauvais oeil l'avancée des communistes et des nationalistes sur le continent : la participation des ministres communistes au gouvernement au Chili depuis 1946 ; l'élection de Peron en Argentine la même année ; la fin de la dictature de Jorge Ubico - soutenue par les Etats-Unis- au Guatémala en 1944, et l'avénernent des gouvernements démocratiques des présidents Arévalo (1945-1951) et Arbenz (1951-1954).
    L'année suivante, en 1947, alors que la guerre froide battait son plein, les ministres communistes qui participaient au gouvernement du président chilien Gabriel Gonzalez Videla (parti radical), furent évincés (avril 1947) sous ordre de Washington et le PC fut mis hors la loi (septembre 1948).
    En Argentine, la brouille entre Peron et les Etats-Unis qui datait de l'époque de la Seconde Guerre Mondiale, ne cessa point et ces derniers, opposés à la politique nationaliste de Peron qui heurtait leurs intérêts, s'acharnèrent à lui mener la vie dure.
    Le Pacte servira d'ailleurs de couverture « légale » aux futures interventions militaires dirigées par les Etats-Unis contre le Guatémala (1954) et Cuba (1961), et lors de l'invasion de Saint Domingue par les troupes yankees en 1965.
    Dans la Conférence Panaméricaine de Caracas (13 mars 1954), John Foster Dulles, secrétaire d'Etat nord-américain, avait qualifié la présence de ministres communistes dans le gouvernement d'un pays latino-américain, « d'agression extra-continentale ». La pression des Etats-Unis imposa par la suite une déclaration (« Déclaration de Solidarité et pour la Préservation de l'Intégrité Politique des Etats Américains contre le Communisme International ») dans le plus pure style de la guerre froide : « Les Républiques américaines déclarent que par sa nature et sa tendance interventionniste, le communisme international est incompatible avec la conception de la liberté américaine ... il faut un très haut degré de coopération de tous nos pays pour empêcher les actions subversives du communisme international ».
    La déclaration condamnait aussi officiellement la participation communiste au niveau gouvernamental, assimilant les nationalistes, populistes et indépendentistes aux communistes : « Le contrôle des institutions politiques d'un Etat américain par le mouvement communiste international, pourrait avoir comme conséquence, l'extension jusqu'au Continent américain du systéme politique d'une puissance extra-continentale.. Cela constituerait une menace pour la souveraineté et l'indépendance des Etats américains et mettrait en danger la paix en Amérique ».
    Or, cette conférence avait lieu au même moment où la CIA entraînait préparait et armait les mercenaires du colonel Castillo Armas, qui en juin de cette année-là, allaient envahir le Guatémala. La capitale guatemaltèque tomba en effet peu après dans les mains des « libérateurs », tandis qu'un médecin argentin de 26 ans - Ernesto Guevara - cherchait désespérément à organiser la défense du gouvernement légal de Jacobo Arbenz. Le printemps guatemaltéque avait vécu.
    Le Pacte de Rio de Janeiro, disait dans son article 3, paragraphe 1, «qu' une attaque armée contre un Etat américain, sera considérée comme une attaque contre l'ensemble des Etats américains ». Cette disposition, qui aurait dû jouer pleinement contre l'impérialisme anglais dirigé par Margaret Thatcher en 1982, à l'occasion de la guerre des Malouines, ne fut pas appliquée. Elle avait été conçue pour être utilisée seulement contre les ennemis de l'empire, mais pas contre un allié privilégié de celui-ci.
    Le Pacte de Rio de Janeiro continue d'être en vigueur à l'heure actuelle.
    L'ANZUS
    Dans l'Extrême Orient et le Pacifique Sud, les Etats-Unis établirent dés le début de la guerre froide, - effrayés par la proclamation de la République Populaire de Chine le l' octobre 1949, et la montée de l'influence du mouvement communiste en Asie - un système de pactes militaires, que la résolution Vandenberg votée par le sénat nord-américain autorisait depuis juin 1948.
    Un premier traité de ce type, inspiré par la doctrine Truman, fut signé entre les Etats-Unis et les Philippines le 30 août 1951. Le gouvernement fantoche qui existait dans cette sorte de protectorat nord-américain, faisait face à l'insurrection des Huk qui par la suite, prirent le maquis dans les montagnes de Luzon.
    Le 1er septembre 1951, les trois pays anglo-saxons qui avaient participé à la guerre contre le Japon, c'est-à-dire, l'Australie, la Nouvelle Zélande et les Etats-Unis, qui entendaient suivant la doctrine du containment s'opposer aux mouvements communistes dans la région, signaient l'ANZUS. Les nations «» du Pacifique Sud, ne faisaient que suivre l'orientation indiquée par Churchill à Fulton lorsque celui-ci affirmait : « Il faut que les peuples de langue anglaise s'unissent d'urgence pour enlever toute tentation à l'ambition ou à l'aventure » soviétique, naturellement.
    L'Australie et l'Anecterre avaient déjà prêté main forte aux néerlandais en Indonésie, qui avaient iristallé à Canberra pendant l'occupation japonaise le «provisoire des Indes néerlandaises ». Des troupes anglaises débarquèrent ensuite en 1945, pour restaurer le pouvoir de l'ancienne puissance coloniale hollandaise, évinçant ainsi Sukarno, qui avait été proclamé président en 1945. Un fort mouvement nationaliste et communiste faisait peur aux puissances occidentales.
    D'autre part, la guerre de Corée avait déjà commencé en juin 1950, et les puissances anglo- saxonnes craignaient un embrasement de la région.
    Bien que ce traité tripartie de sécurité ait été signé dans le cadre de la politique d'assistance mutuelle pronée par le secrétaire d'Etat Foster Dulles, contrairement à l'OTAN, il eut une organisation et des structures militaires moins importantes et moins étoffées que le pacte atlantique.
    L'ANZUS lie depuis 1951, l'Australie, la Nouvelle Zélande et les Etats-Unis, au niveau des ministres des affaires étrangères et de la défense. Les deux pays anglosaxons du Pacifique Sud, ont participé tout de même aux aventures militaires entreprises par les Etats-Unis en tant que des supplétifs de l'armée nord-américaine. Ce fut le cas pendant la guerre de Corée et la guerre du Vietriam.
    Aujourd'hui lorsqu'un regain de tension a lieu autour de la mer de Chine et de la Corée du Nord, les « pays blancs » du Pacifique Sud, prêtent à leur allié toute leur collaboration.

    L'OTASE
    Le 8 septembre 1954 fut signé à Manille le « Traité de défense Collective pour l'Asie du Sud-Est » (OTASE). Huit pays apposèrent leur signature : la France, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l'Australie, la Nouvelle Zélande, le Pakistan, la Thailande et les Philippines.
    Ce traité faisait partie des divers pactes conçus par le Département d'Etat nord-américain et son secrétaire d'alors, John Foster Dulles, atteint vraisemblablement à l'époque de « pactomanie aigüe ».
    L'OTASE fut organisé après les accords de Généve (juillet 1954), qui mirent fin à la première guerre d'Indochine commençée huit ans auparavant. Signé presqu'un an, jour pour jour, après la signature de l'armistice de la guerre de Corée, l'accord de Généve entérinait en Indochine, le partage du Vietnam en deux zones séparées par le 171 parallèle. Foster Dulles, anticommuniste viscéral, affirmait en même temps sa volonté de ne pas céder le Vietnam du Sud et de ne pas tolérer l'extension de l'influence communiste. L'OTASE, fut ainsi conçue comme un pacte complémentaire du Pacte atlantique.
    La signature de l'OTASE provoqua la réaction de Pékin, qui courant septembre 1954 bombarda les îles de Quemoy et Matsu prés de Taiwan, tenues par les forces de Tchiang Kai Chek, l'allié fidèle du monde libre.
    L'OTASE fixait une zone de protection : l'Asie du Sud-Est et le Pacifique du Sud-Ouest au Sud du parallèle 21.
    L'article 4 reconnaissait qu'une agression contre un Etat ou un territoire situé dans la zone délimitée par le traité, constituait un « casus belli », et engageait la sécurité des parties signataires. Un protocole annexe incluait à la zone protégée par le traité, le Cambodge et le Laos, ainsi que le « territoire placé sous la juridiction de l'Etat du Vietnam du Sud ». Par la suite, aussi bien le Cambodge que le Laos, ont renoncé expressément à cette garantie.
    Comme dans d'autres régions du monde, les Etats-Unis se sont substitués au colonisateur européen, dans ce cas, à la France. Pour les stratéges nord-américains, il fallait empêcher à tout prix que la région toute entiére puisse tomber sous le contrôle des communistes.
    Mais à la différence de l'Europe, où l'affontement Est-Ouest allait avoir lieu pendant quarante ans dans le cadre de la guerre froide, le Sud-Est asiatique, fut le théâtre de plusieurs guerres « chaudes », qui pendant presque trente ans allaient ensanglanter la région, mettant aux prises les deux super-puissances par pays interposées.
    Les Etats-Unis tenaient à garder les alliés qui avaient hérité de l'ancien colonisateur, les défendant de la grandissante influence communiste. C'est alors que le président Eisenhower énonça -avril 1954- la fameuse « théorie des dominos » :
    « Vous avez le principe du 'domino qui tombe' ... vous avez une rangé de dominos debout, vous renversez le premier, et ce qui arrivera au dernier c'est la certitude qu'il tombera très rapidement »(4). Le président Eisenhower voyait avec angoisse tomber dans son imagination l'un après l'autre, des 'dominos' tels que le Vietnam, la Birmanie, la Thailande, la Malaisie, l'Indonésie, le Japon, l'Australie et la Nouvelle Zélande...
    L'article 5 du traité prévoyait un Conseil permanent ayant son siège à Bangkok qui était chargé d'étudier les plans d'éventuelles interventions militaires. Mais bien que l'OTASE voulut être l'équivalent asiatique de l'OTAN, faisant partie du schéma défensif d'endiguement cher à Foster Dulles (OTAN-Pacte de Bagdad- OTASE), le traité fut pratiquemment abandoné : par la France de de Gaulle en 1965 et depuis 1973, ses activités militaires ont cessé. En juin 1977, l'OTASE cessa d'exister étant donné la nouvelle configuration des forces dans le Sud-Est du continent asitique.
    Le Pacte de Bagdad
    La « doctrine Trutman » énoncée en 1947, puis celle du « roll back », du refoulement de l'influence communiste, conduisirent les Etats- Unis à appliquer la politique du cordon sanitaire contre l'URSS, en essayant de l'isoler.
    Entre le 24 février et le 30 mm 1955, une série de réunions eurent comme résultat la signature dans la capitale irakienne du Pacte dit, de Bagdad. Le défenseur à outrance du pacte était pour la partie irakienne, le premier ministre Nouri Saïd, un agent anglais, puis nord- américain, (ou les deux à la fois) qui avait multiplié les gestes d'allégeance à l'empire : il avait déclenché des mesures de caractère anti- communiste, allant jusquà la rupture des relations diplomatiques avec Moscou en janvier 1955.
    Le Pacte de Bagdad fut signé d'abord par la Turquie et la monarchie hachémite régnante en Irak, plus tard, par la Grande Bretagne, le Pakistan, l'Iran et les Etats-Unis en tant « qu'associés ».
    John Foster Dulles, le secrétaire d'Etat de Washington, exigeait de son côté une fidélité absolue et exerça des pressions pour que d'autres pays de la région décident d'adhérer à l'organisation militaire. Il partait du principe que « Tout Etat membre de la communauté internationale qui ne s'associe pas au système d'alliance pro-occidental est considéré comme faisant partie du camp adverse pro-communiste ».
    Dulles considéra que toute tendance favorable au Non-Alignement était « immorale », parce que cela voulait dire qu'on ne faisait pas la différence entre le «» (monde libre) et le « mal » (communisme). Donc, tous les Etats devaient s'allier dans cette croisade, surtout ceux du monde arabe, qui en plus, étaient situés dans des territoires recélant d'incalculables richesses pétrolières.
    Le Pacte entre en vigueur en février 1955. Il faisait partie de la chaîne d'alliances du parapluie militaire américain, allant du Bosphore jusqu'à l'Indus, et destiné à faire la jonction entre l'OTAN et l'OTASE.
    Le Pacte fut dés le début mis à rude épreuve. Le président Nasser dénonça la collusion de l'Irak avec les ennemis de la nation arabe. Nasser allait jouer un rôle important dans le mouvement Afro-Asiatique et des Pays Non Alignés, qui s'est réuni le mois suivant à Bandoung, du 17 au 24 avril 1955.
    Le Pacte de Bagdad sera enterré définitivement lorsque la monarchie hachémite fut renversée le 14 juillet 1958, par un mouvement d'officiers nationalistes irakiens, à la tête duquel se plaça le général Kassem, qui proclama la république et quitta le Pacte en mars 1959.
    Le CENTO
    Le même mois, le siège de l'alliance fut transféré chez un allié docile (Ankara) et rebaptisé CENTO (Central Treaty Organization). A cause du repli britannique - conséquence de son déclassement au niveau de puissance secondaire - le nouveau traité fut soumis dorénavant entièrement à l'influence nord-américaine.
    L'objectif du CENTO était de constituer - grâce à la participation de trois nations musulmanes - une «verte » autour de l'URSS. En réalité, le vieux rêve de la politique de Foster Dulles semblait réussir : un système de chaînes successives entourant l'URSS depuis la Scandinavie jusqu'au Pacifique Sud. Dans cette véritable ceinture militaire hérissée de missiles et de bombardiers prêts à passer à l'action, le CENTO constituait un élément de liaison entre l'OTAN et l'OTASE.
    La diplomatie nord-américaine dans la région privilégiait les relations avec la Turquie et l'Iran des Pahlavi. Mais le traité n'allait pas pouvoir supporter les changements politiques intervenus à l'intérieur de certains de ses membres.
    Le 8 novembre 1972, le Pakistan se retira des deux pactes militaires (OTASE et CENTO) puis, en mars 1979, l'Iran de Khomeiny fit de même.
    La politique des Etats-Unis par la suite, tendra a renforcer les liens avec la Turquie, la poussant à passer des accords politiques et militaires avec l'autre associé privilégié et indispensable dont dispose l'empire dans la région : Israël.
    Le rapprochement entre ces deux alliés fidèles de l'impérialisme nord-américain, vise une stratégie de plus longue haleine : maintenir le Proche et le Moyen Orient sous contrôle impérial, repousser et contenir la menace réprésentée par l'Irak (c'est déjà fait !) et l'Iran, tout en gardant la main haute sur les plus importantes réserves pétrolières de la planète.

    Notes



    1. André Fontaine, Histoire de la guerre froide, vol. I, Seuil, page 344.
    2. Pascal Boniface, Manuel de Relations Internationales, Dunod, page 44.
    3. Pour le Pacte de Rio de Janeiro, nous avons consulté « Estados Unidos y America Latina », de Carlos Machado, éditions Pattîa Grande, Montevideo, 1968.
    4. Cité par Philippe Moreau Desfarges dans Relations Internationales, vol. 1, Questions régionales, page 192.




    Annexes
    Les deux mamelles du pouvoir aux États-Unis : le dollar et Dieu



    Dans le New York Times du 7 janvier 1991, l'ancien président Richard Nixon précisait :

    Nous n'allons pas là-bas [au Koweit] pour abattre une dictature sinon nous ne serions pas alliés à la Syrie. Nous n'allons pas là-bas pour défendre la légalité internationale. Nous allons là-bas, et nous devons y aller, parce que nous ne permettons pas que l'on touche à nos intérêts vitaux ".

    Le pétrole ...
    Se rappelant les principaux points de la doctrine Monroe de 1823 - liberté du trafic maritime sur l'Atlantique, liberté d'accès aux marchés européens pour leurs produits, liberté de commerce et d'installation sur tout le continent américain - les zélateurs de la domination planétaire américaine appellent à une croisade générale. En 1898, le sénateur Albert J. Beveridge, affirme : " Le commerce mondial doit être et sera nôtre, et nous l'aurons. Nous couvrirons les mers de notre marine marchande ; nous construirons une flotte à la mesure de notre grandeur. De grandes colonies, se gouvernant elles mêmes, battant notre pavillon et travaillant pour nous, jalonneront nos routes commerciales. Nos institutions suivront notre drapeau sur les ailes de notre commerce. Et le droit américain, l'ordre américain, la civilisation et le drapeau américains, aborderont des rivages jusqu'ici sanglants et désolés mais qui, par la grâce de Dieu, deviendront bientôt resplendissants ".
    " Il viendra un temps, dit Truman, où il nous faudra obtenir à l'extérieur des États-Unis bon nombre des choses dont nous avons besoin. C'est au Labrador et au Liberia que nous devons aller chercher le minerai nécessaire à la bonne marche de nos aciéries. C'est de l'étranger qu'il nous faut faire venir notre cuivre. Nous en avons en Arizona et dans l'Utah, mais nous ne pouvons plus nous passer de celui du Chili. Il y a de l'étain en Bolivie et en Malaisie, du caoutchouc en Indonésie, et, bien entendu, je pourrais allonger la liste de ce que nous avons besoin de nous procurer dans le reste du monde. " Les pays mentionnés correspondent exactement à ceux qui, par le truchement de gouvernements oligarchiques ou sous administration directe, sont favorables à Washington, où les sociétés américaines sont le plus fortement implantées, où la finance américaine contrôle d'une façon plus ou moins occulte l'économie nationale.
     Un témoignage de Lacouture sur l'attitude américaine à l'égard du Général de Gaulle et de la "France Libre" :
    Le 27 août, le New York Times se permet de revoquer en doute la légitimité du mouvement lancé par le général à la suite de l'appel du 18 juin. La première mention explicite de l'acrimonie américaine date de décembre 1941. Le secrétaire d'État Cordell Hull appelle les français libres ce «soit-disant mouvement
    De Gaulle n'est perçu par les services américains que comme «le résidu minuscule et grotesquement anachronique d'une histoire révolue» . C'est ce qu'expriment des diplomates tels que Maynard Barnes et Freeman Matthews, responsables des orientations de Roosevelt et du Département dÉtat pendant toutes ces années. "la plume de Barnes, ajoute Lacouture, la France fracassée et défaite a cessé d'exister comme nation. Sous celle de Freeman Matthews, les gaullistes forment une sorte de gang, formule que reprendra à son compte le ministre de l'Intérieur de FDR, Harold lckes. " Roosevelt est entouré de spécialistes hostiles à la France et à son chef en résistance : Cordell Hull, qui ne savait rien d'elle, Sumner Welles qui se méfiait considérablement des Européens, Adolf Berle, William Leahy, l'amiral, Robert Murphy, le diplomate, tous peu clairvoyants, prévenus contre la France et contre de Gaulle. Adrien Tixier rapporte un entretien auquel il assista entre André Philip, porteparole de De Gaulle, FDR et Sumner Welles, à Londres, le 20 novembre 1942, au cours duquel Roosevelt qui se veut pragmatique, dit : " Moi, je ne suis pas un idéaliste comme Wilson, je m intéresse avant tout à l'efficacité, j'ai des problèmes à résoudre. Ceux qui m'y aident sont les bienvenus. Aujourd'hui, Darlan me donne Alger, et je crie : Vive Darlan ! Si Quisling me donne Oslo, je crie : Vive Quisling !... Que demain Laval me donne Paris et je crie : Vive Laval ! "




    Comment diaboliser l'adversaire : presse de 1916, télévision de 1999.



    Ce que vos grands pères ont "lu" et ce que vous avez "vu" ! (à la télévison)




    Atrocités en Serbie
    700 victimes

     

     De notre correspondant. Rome , Lundi (18h. 45)
     
    " Les gouvernements alliés ont reçu témoignages et documents qui seront prochainement publiés, prouvant que l'Autriche et la Bulgarie se sont rendues coupables d'horribles crimes en Serbie, où les massacres qu'ils ont commis sont pires que ceux perpétrés par la Turquie en Arménie.
     
    Aujourd'hui, le gouvernement italien a publié le témoignage de deux prisonniers italiens qui se sont évadés d'Autriche par la Serbie et ont trouvé refuge en Roumanie. Pourtant ce que ces deux prisonniers ont vu et appris n'est rien, comparé aux témoignages produits par les Serbes eux-mêmes et communiqués par M. Pasitch au gouvernement italien et au Pape. Selon des informations dignes de foi, le nombre des victimes des Autrichiens et des Bulgares a dépassé sept cent mille. Des régions entières, avec villes et villages, ont été dépeuplées par des massacres. Femmes, enfants et vieillards ont été enfermés dans des églises par les Autrichiens et passés à la baïonnette ou étouffés par le moyen de gaz asphyxiants. C'est ainsi que, dans une seule église de Belgrade, trois mille femmes, enfants et vieillards ont été asphiyxiés.
     
    Des réfugiés serbes ont déclaré, sans que ce soit sous serment, qu'ils ont assisté à la distribution de bombes et de machines à produire des gaz asphyxiants, distribution faite aux Bulgares par les Allemands et les Autrichiens, avec les instructions d'emploi de ces instruments en vue d'exterminer la population Serbe. Les Bulgares ont usé de cette méthode à Nich, Pirot, Prizren, et Negotin où les habitants sont mort asphiyxiés. Les Autrichiens ont employé des moyens identiques en différentes parties du Montenegro. "
     

    The Daily Telegraph, le 22 mars 1916






    Lettre d'un Lecteur
     

    Dans les discours du Président de la République comme dans leur traduction par le Premier Ministre, il est un mot qui n'est jamais prononcé : AMERICAIN.
    C'est pourtant le mot-clé des problèmes du Kossovo, et qui gène tous les supplétifs du Pentagone
    POURQUOI ?
    Parce que tout simplement, ce que font les Américains, c'est la guerre à l'Europe.
    S'agirait-il d'une opération "humanitaire" !
    - Alors pourquoi ce matraquage télévisé sur les malheureux Kossovars, sur lesquels nous avons tous raison de nous apitoyer et de les accueillir, alors que rien n'a été fait pour des victimes de ce que les officiels et les médias appellent : "l'épuration ethnique" ?
    A-t-on tant pleuré sur les "réfugiés palestiniens" (et même VIDAL NAQUET fait aujourd'hui un parallèle entre MILOSEVICHT et NATANYAHOU) ?
    Pleure-t-on autant sur les Kurdes ! NON.
    Parce que les dirigeants israéliens et les généraux turcs sont des protégés des américains, comme hier PINOCHET et les tortionnaires des "Escadrons de la mort" formés et soudoyés par eux en Amérique latine.
    - CLINTON et le PENTAGONE seraient-ils devenus brusquement amis de l'Islam et des musulmans, alors qu'ils les torturent depuis près de 10 ans en Irak, qu'ils les laissent expulser et persécuter en Palestine ?
    Ou s'agit-il de faire semblant de se racheter, en Bosnie et au Kossovo, auprès des propriétaires du pétrole du Moyen-Orient ?
    D'ailleurs, pour Washington, il ne s'agit pas de défendre les Kossovars (leur fuite de Pristina sur laquelle s'acharnent les missiles et les bombardiers américains, ont décuplé depuis le début de l'agression).
    Il s'agit, au contraire, de discréditer les amis de la paix comme RUGOVA et de s'appuyer sur les nouveaux "oustachis" de l'UCK, mercenaires du Pentagone, armés et financés par eux.
    CLINTON -UCK, même combat.
    Même combat pour justifier l'injustifiable : intervenir dans les affaires intérieures d'un pays qui n'a attaqué aucun de ses voisins.
    Comment parler de Munich alors qu'il s'agissait alors de livrer à HITLER un pays qu'il venait d'envahir !
    A moins que le Pentagone ne recommence l'opération des "talibans" qu'ils ont portés au pouvoir en Afghanistan ; les "talibans" de l'UCK fournissent un excellent alibi à ce dynamitage de l'Europe.
    Les chiens couchants de la social-démocratie, d'Angleterre, d'Allemagne, de Fréance, d'Italie, (sans parler des moindres) prétendent représenter "la communauté internationale", comme si la Chine, l'Inde, l'Afrique, l'Amérique-latine (les 3/4 de l'humanité) n'en faisaient pas partie. Ce qu'ils appellent "la communauté internationale" c'est celle des anciens colonialistes vassalisés et "unifiés" sous la tutelle de celui qui les a tous soumis : les Etats-Unis, par son dollar et son nucléaire.
    Qu'importent dès lors le droit international, l'ONU (et son docile Président). Les vrais maîtres de l'Europe américaine, depuis Maestricht, qu'il s'agisse de la banane, du veau aux hormones ou de "l'exception culturelle" et du cinéma, sont à Washington, avec leurs "multinationales" leurs banquiers et leurs marionnettes politiques dont ils tirent les ficelles : les criminels de guerre du genre CLINTON, COHEN ou ALBRIGHT.
    Cet "Antiaméricanisme" est-il "primaire", secondaire, quaternaire, ou supérieur ?
    Il est historique et non mythologique.

    Michel Calvignac

    Hérault







    Bibliographie sommaire
     

    (par ordre chronologique)
    pour combattre le mythe américain de la pensée unique
    1 - CLAUDE JULIEN : L'Empire américain Ed. Grasset 1967.
    2 - MICHEL HARRINGTON : L'autre Amérique (Préf. de Claude ROY) Ed. Gallimard 1967.
    3 - HENRI ALLEG : Requiem pour l'oncle SAM Ed. Messidor 1991.
    4 - PHILIPPE DE SAINT ROBERT : L'Europe déraisonnable Ed. Valmonde 1992.
    5 - Gén&ea


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  • Il y a 6 ans, l’empoisonnement du président palestinien
    Les circonstances politiques de la mort de Yasser Arafat
    par Thierry Meyssan*

    Le 11 novembre 2004, le président Yasser Arafat décédait dans un hôpital militaire français. Une polémique se déclenchait alors sur l’origine de son empoisonnement. Ce n’est que bien plus tard, lors de la saisie par le Hamas de documents dans les archives personnelles du ministre Mohamed Dahlan, que les preuves du complot furent réunies. L’assassinat a été commandité par Israël et les Etats-Unis, mais réalisé par des Palestiniens. Thierry Meyssan revient sur les circonstances politiques qui ont conduit à planifier cette élimination.


     


    11 novembre 2010

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     Palestine/Israël

    Personnalités
     Yasser Arafat

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    Mohammed Dahlan et Mahmoud Abbas

    L’arrivée au pouvoir de George W. Bush, en janvier 2001, et celle du général Ariel Sharon, en mars 2001, en pleine Intifada, marquent un changement radical de politique à l’égard des Palestiniens. La période coïncide avec la remise du rapport du sénateur George Mitchell sur les responsabilités partagées dans la continuation du conflit. Le président Bush désigne un diplomate chevronné, William Burns, pour le représenter au Proche-Orient. Avec le directeur de la CIA, George Tenet, ils élaborent un protocole en six points pour cesser le feu. MM. Sharon et Bush examinent ce plan, le 26 juin 2001 à la Maison-Blanche.

    Il s’agit en fait d’une simple mise en scène. La réouverture des voies de circulation dans les Territoires occupés est subordonnée à l’arrêt immédiat et complet des hostilités. En d’autres termes, les mesures de répression dans les Territoires occupés ne seront levées que si les Palestiniens renoncent sans contrepartie à la résistance armée. MM Sharon et Bush s’accordent sur un discours qui stigmatise le président Yasser Arafat et le rend responsable de la poursuite des hostilités : il est « le terroriste » par excellence et les deux pays doivent s’unir pour faire échec au « terrorisme ». Par conséquent, le général Sharon décide d’appliquer désormais la stratégie des « assassinats ciblés » aux dirigeants politiques palestiniens. Le premier éliminé sera Abou Ali Moustapha, un des chefs de l’OLP.

    Aussi lorsque surviennent les attentats du 11 septembre 2001, cette rhétorique se fond sans problèmes dans celle de la « guerre au terrorisme ». Ce matin-là d’ailleurs, les médias diffusent une revendication par un groupe palestinien et Israël ferme toutes ses représentations diplomatiques dans le monde. Des images d’une quinzaine de Palestiniens criant leur joie devant les dommages infligés aux Etats-Unis font le tour du monde. Quoi qu’il en soit, la responsabilité palestinienne sera écartée au cours de la journée et les attentats seront attribués à un groupuscule installé en Afghanistan. Pour clore ce chapitre, Yasser Arafat se rendra dans un hôpital donner son sang pour les victimes états-uniennes. Mais l’occasion est trop belle : les dirigeants israéliens multiplient les déclarations de compassion avec les vcitimes en établissant un parallèle entre ce qu’endurent les États-uniens et les Israéliens. Ariel Sharon qualifie l’Autorité palestinienne d’« organisation soutenant le terrorisme », tandis que le porte-parole de la Maison-Blanche souligne qu’Israël a le droit de se défendre. L’amalgame est complet entre Résistance et terrorisme.

    Tel-Aviv multiplie les démarches pour isoler « le terroriste » Yasser Arafat. Cependant, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne réaffirment que le président de l’Autorité palestinienne est un partenaire pour la paix, tandis que Washington maintient ses contacts avec le vieux leader.

    Constatant l’impossibilité d’une solution militaire, le général Sharon imagine un plan de redécoupage de la Palestine qui assure la continuité territoriale d’Israël et de ses colonies et qui, au contraire, divise les Territoires palestiniens en deux zones discontinues. Avec discrétion, il débute de grands travaux d’équipement, notamment la construction d’un mur qui marquera la nouvelle frontière. Le plan d’ensemble ne sera dévoilé qu’ultérieurement. Le général Sharon se contente dans un premier temps d’annoncer la création de « zones tampons », taillées dans les Territoires occupés. Simultanément, une association d’anciens officiers mène une campagne de propagande pour une séparation unilatérale des juifs d’avec les arabes. On se dirige vers une forme d’apartheid où Gaza et la Cisjordanie joueront le rôle de Bantoustans.

    Pour déplacer les lignes sur le terrain, le cabinet israélien lance l’opération « Mur de protection » (parfois traduite par opération « Rempart ») dont l’intitulé ne sera compris qu’ultérieurement. Tsahal rase une partie de Jénine et assiège la Basilique de la Nativité à Bethléem où l’Église catholique a accordé l’asile à des résistants palestiniens. Le général Sharon désigne Yasser Arafat comme l’« ennemi d’Israël », ce que beaucoup interprètent comme le signal de son élimination imminente. Dans une allocution télévisée solennelle, le Premier ministre israélien déclare : « L’État d‘Israël est en guerre (…) Une guerre sans compromis contre le terrorisme (…) activité coordonnée et dirigée par Yasser Arafat ». Durant cinq mois, les Forces israéliennes assiègent le palais présidentiel à Ramallah et déclarent la ville « zone militaire interdite ». Le vieux leader est cantonné dans quelques pièces, tandis que l’eau et l’électricité sont coupés. Sharon lui offre de partir, « avec un billet sans retour ». À l’issue du siège, levé sous la pression internationale, Arafat restera assigné à résidence dans les ruines du palais présidentiel.

    Le prince Abdullah d’Arabie saoudite énonce un plan de paix raisonnable, tenant compte des intérêts des différents protagonistes. Il le présente au sommet de la Ligue arabe à Beyrouth, en l’absence de Yasser Arafat prisonnier à Ramallah, et obtient le soutien des États arabes. George Bush, —qui jouait d’un côté le chaud avec William Burns et Donald Rumsfeld, de l’autre le froid avec Anthony Zini et Colin Powell— sabote le plan de paix arabe. Le 24 juin 2002, il se prononce pour la création d’un État palestinien, mais pose comme préalable le départ volontaire du président Arafat et la mise en place d’une nouvelle direction palestinienne qui ne soit pas « compromise avec le terrorisme ».

    La logique qui va conduire à l’assassinat du vieux leader est désormais en marche. Rien ne pourra l’arrêter.

    Washington sollicite en vain ses partenaires du Quartet (ONU, Union européenne, Russie) pour qu’ils appuient le départ d’Arafat. A la suite d’un attentat qui fait 7 morts à Tel-Aviv, le général Sharon ordonne de reprendre le siège du palais présidentiel. Tsahal détruit presque tout le complexe gouvernemental et les dirigeants israéliens ne font pas mystère de vouloir en finir avec leur « ennemi » Arafat. Toute la population palestinienne manifeste en soutien au vieux leader, tandis que le Conseil de sécurité vote la résolution 1435 intimant à Israël de cesser immédiatement cette opération. Tsahal lève le camp.

    Des élections anticipées sont convoquées en Israël. Leur résultat renforce le pouvoir d’Ariel Sharon. En composant son nouveau cabinet, il déclare sans détour qu’il va « achever la guerre contre le terrorisme, écarter la direction terroriste et créer les conditions de l’émergence d’une nouvelle direction avec laquelle il sera possible de parvenir à une paix véritable ».

    La Russie et la France pressent Arafat de lâcher du lest pour éviter le pire. Le vieux leader consent à créer un poste de Premier ministre et à le confier à une personnalité qui sera acceptée par Tel-Aviv et Washington et pourra discuter avec eux pour rompre l’isolement. Il désigne Mahmoud Abbas. Les deux hommes ont toutes les difficultés à s’accorder pour la formation du gouvernement. Abbas souhaite confier les relations avec les organisations de la Résistance militaire au général Mohammed Dahlan qu’Arafat récuse. En définitive, ils conviennent de nommer Dahlan à la tête de la police.

    Quoi qu’il en soit, la formation de ce gouvernement ne change rien. La décision de tuer Arafat a été prise. C’est même le programme officiel du nouveau cabinet Sharon. L’ambassadeur William Burns et le Premier ministre Ariel Sharon organisent une rencontre secrète avec le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas et le futur ministre de l’Intérieur Mohammed Dahlan. Les conjurés mettent au point les détails du crime. Ils conviennent à la fois d’assassiner le vieux leader et les chefs du Hamas, pour que ceux-ci ne puissent pas reprendre le flambeau.

    Le Quartet accueille la nomination du nouveau gouvernement palestinien en publiant la « feuille de route ». Le cabinet Sharon approuve publiquement cette démarche, mais transmet en secret à la Maison-Blanche une note explicitant 14 réserves qui vident la « feuille de route » de son sens.
    Pendant six mois, Mahmoud Abbas participe à de nombreuses rencontres internationales pour mettre en œuvre les recommandations du Quartet et est reçu avec tous les honneurs à la Maison-Blanche. Cependant, il apparaît vite qu’il prend des engagements hors de ses compétences. Il aurait ainsi promis au sommet d’Akaba la fin de la Résistance armée sans contrepartie.

    Quoi qu’il en soit, Jacques Chirac est informé du complot. Il alerte son homologue russe, Vladimir Poutine. La France et la Russie proposent au président Arafat de l’évacuer immédiatement de Ramallah et de lui accorder l’asile politique dans le pays de son choix. Le vieux leader décline l’offre. Il sait que s’il quitte la Palestine, il n’y retournera jamais.

    Pour garantir sa sécurité, Arafat créé un poste de Conseiller national de sécurité qui empiète sur les prérogatives d’Abbas et de Dahlan. Il le confie à Jibril Rajoub. La tension atteint son paroxysme. Abbas démissionne, emportant Dahlan avec lui.

    C’est dans cette période que Mohammed Dahlan a adressé une lettre au ministre israélien de la Défense Shaul Mofaz ; un document dont le double a été retrouvé dans les archives privées de Dahlan lors de sa fuite. Il y écrit : « Soyez certain que les jours de Yasser Arafat sont comptés. Mais laissez-nous l’abattre à notre manière, pas à la vôtre (…) je tiendrai les promesses que j’ai faites devant le président Bush ».

    Yasser Arafat nomme Ahmed Qorei Premier ministre. Le cabinet Sharon réplique en adoptant le principe de l’expulsion du président de l’Autorité palestinienne hors de Palestine. Les Palestiniens manifestent à nouveau pour leur leader. La Syrie demande au Conseil de sécurité de l’ONU d’interdire l’expulsion du président Arafat, mais les États-Unis opposent leur veto à ce projet de résolution. Par rétorsion, les avions israéliens survolent le palais présidentiel syrien et bombardent un ancien camp palestinien près de Damas.

    En mars 2004, Tsahal assassine cheikh Ahmad Yassine, chef spirituel du Hamas. Ce meurtre ne peut se comprendre que comme la volonté de décapiter la branche musulmane de la Résistance de sorte qu’elle ne puisse prendre la relève lorsque la branche laïque sera elle aussi décapitée. A l’ONU, Washington oppose son veto à une résolution condamnant ce crime. Continuant sur cette lancée, Tsahal assassine le mois suivant Abdel Aziz al-Rantissi, le chef civil du Hamas.

    Ariel Sharon se rend à Washington et dévoile le nouveau plan de partage de la Palestine qu’il met en œuvre depuis trois ans. Il insiste sur le fait que la continuité territoriale israélienne exige le démantèlement de colonies trop avancées et indéfendables ; et que les troupes israéliennes se retireront des territoires destinés aux Palestiniens. Il admet le projet de séparation des populations en entités ethniquement homogènes et le tracé complet du mur de séparation. Le président Bush lui donne par écrit le feu vert de Washington et ajoute que, compte tenu de « la nouvelle réalité sur le terrain », le principe de retour aux frontières établies par la communauté internationale est désormais « irréaliste ». Le fait accompli prime sur le droit.
    Le Conseil de sécurité refusant de condamner les annexions de territoires derrière le mur de séparation, l’Assemblée générale saisit la Cour de La Haye pour qu’elle dise le droit.

    A Ramallah, Yasser Arafat craint que le ministre de l’Intérieur du gouvernement Qorei n’ait rejoint le complot. Il décide de le démettre. Ahmed Qorei, se sentant désavoué, présente sa démission. Finalement Arafat renonce. Qorei et son équipe restent, y compris les traitres.

    Erreur fatale.

    Le 21 octobre 2004, Yasser Arafat est pris de vomissements. Les médecins croient d’abord à une simple grippe. Son état empire rapidement et son système immunitaire est gravement affaibli. Sur proposition de son homologue français, Jacques Chirac, il accepte de quitter la Palestine pour se faire soigner. Il sait que sa vie est en danger et que même s’il en réchappe, il ne retrouvera plus sa terre. Il est pris en charge dans un hôpital militaire spécialisé. Les médecins ne parviennent pas à isoler le poison d’autant que ses assassins lui ont également inoculé le rétrovirus du sida rendant illisibles tous les examens. Il tombe dans le coma. Sa mort est annoncée le 11 novembre 2004 à 3h30 heure de Paris. L’Élysée veille à ce que l’acte de décès stipule que le président de l’Autorité palestinienne est né à Jérusalem.

    Le cabinet Sharon s’opposant à l’inhumation à Jérusalem, des obsèques internationales ont lieu au Caire et l’inhumation à Ramallah. Les Collaborateurs qui ont comploté avec l’Occupant pour le tuer vont s’emparer du pouvoir sans tarder.



     Thierry Meyssan

    Analyste politique français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie chaque semaine des chroniques de politique étrangère dans la presse arabe et russe. Dernier ouvrage publié : L’Effroyable imposture 2, éd. JP Bertand (2007).

     

    http://sos-crise.over-blog.com/ext/http://www.voltairenet.org/article162429.html


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  • L’UE et les « hedge funds » : régulation ou abandon du territoire européen ?
    par Jean-Claude Paye*

    .


    A grand renfort de trompettes, l’Union européenne vient d’adopter une réglementation des hedge funds pour encadrer le risque systémique qu’ils font courir à l’économie. En réalité, observe Jean-Claude Paye, la nouvelle directive est une passoire qui aura un effet inverse à celui qui est annoncé. Son objectif réel est de contrôler sommairement les fonds européens, tout en ouvrant la porte aux fonds états-uniens qui, eux, pourront spéculer sans limite au détriment des Européens.


     


    12 novembre 2010

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    La City de Londres, cheval de Troie de la prédation capitaliste états-unienne dans l’Union européenne.

    À la différence des institutions financières, banques, assurances, entreprises d’investissement qui font appel publiquement à l’épargne, les hedge funds n’ont pas de contrôleurs spécifiques. Ils peuvent utiliser pleinement les exemptions prévues par les textes réglementaires. Cependant, si les fonds spéculatifs ne sont pas la cause de la crise actuelle, mais bien l’assouplissement des conditions du crédit bancaire et la création monétaire qu’il induit, le risque systémique que les hedge funds font courir à l’ensemble du système financier a été mis en lumière. En effet, afin d’obtenir des performances élevées, ils ont recours à un effet de levier. Ils empruntent massivement aux banques, afin de compenser la faiblesse de leur mise et induisent ainsi, en cas de problème, un effet multiplicateur sur les déséquilibres

    En n’encadrant pas la possibilité offerte de s’endetter et de créer des bulles financières, l’Union européenne évite de s’attaquer à la question essentielle. La directive sur les hedge funds désigne formellement un bouc émissaire, les fonds spéculatifs, dont, cependant, il n’accroît pas la surveillance, mais, au contraire, élimine, dans les faits, les possibilités de contrôle des autorités nationales à leur égard.

    Une régulation en trompe l’oeil

    Ce projet fait simplement semblant d’exercer un contrôle sur les hedge funds [1] et ne construit pas de surveillance au niveau communautaire. Il ne constitue pas un pas en avant dans la création d’un espace financier européen. Au contraire, la directive étend le niveau national d’accréditation de ces fonds, en permettant aux organismes domiciliés dans un État membre d’avoir, sans autorisation de chaque autorité nationale, accès à l’ensemble des territoires nationaux composant l’UE. À l’inverse de l’effet annoncé, le texte renforce la nation dominante au niveau financier et, ainsi, la position de la City londonienne qui gère la plupart des fonds spéculatifs situés sur le sol européen.

    La directive est également présentée comme s’inscrivant dans la lutte contre les paradis fiscaux, alors que, en réalité, par le biais de la City, elle leur ouvre la porte de l’Union européenne, sans aucun contrôle de la part des États membres, hormis celles, bienveillantes, des autorités anglaises.

    Après avoir été acceptée le 26 octobre [2], la proposition de directive AIFM (Alternative Investment Fund Manager) [3], a été finalement votée par le Parlement européen ce 11 novembre 2010. Il est demandé à l’assemblée de légitimer un texte cadre qui donne des pouvoirs discrétionnaires à la Commission. La directive laisse une grande marge de manoeuvre à la Commission pour déterminer ou pour ne pas préciser les points clefs de la législation, telle la fixation des niveaux maximaux de levier, les procédures d’évaluation, les restrictions des opérations de ventes à découvert et cela au moment de la mise en place de la directive, mais aussi après son installation [4]. Il s’agit, pour le Parlement de donner un chèque en blanc à la Commission, ainsi qu’à « l’auto-régulation » du système financier.

    Le texte fixe formellement un cadre européen aux hedge funds, en mettant en place un « passeport » permettant la commercialisation des fonds dans toute l’UE, sans devoir obtenir une autorisation dans chaque pays. Les gestionnaires européens pourront librement commercialiser leurs fonds à partir de 2013. Le passeport sera octroyé aux organismes offshore en 2015. Il sera réservé à ceux relevant de pays signataires d’accords de coopération fiscale et de lutte contre le blanchiment.

    La question du « passeport » était au cœur des négociations sur la directive AIFM. Elles ont été entamées il y a un an et demi entre la Commission européenne, le Conseil et le Parlement européen. Le conflit a formellement opposé le Royaume-Uni, réticent à toute forme de régulation des hedge funds, à la France et au Parlement de l’UE.

    Un sésame donnant accès à l’ensemble du marché européen

    Si le passeport donne accès à l’ensemble du territoire européen, il dépendra exclusivement d’autorités de supervision nationales. Il sera fourni par l’Autorité de supervision du pays d’origine, une fois celle-ci assermentée par la future Autorité de régulation communautaire des marchés financiers (ESMA). Celle-ci sera opérationnelle début 2011. L’ESMA gérera en outre le registre des managers de fonds autorisés à opérer dans l’Union. Elle disposera d’un pouvoir d’arbitrage en cas de conflit entre autorités nationales sur la nature et les garanties données par un fonds.

    Comme toute place financière située dans un État membre, la City de Londres, où sont domiciliés 70 à 80 % des hedge funds, sera seulement dépendante de la structure de contrôle britannique. Ainsi, au lieu de former un cadre régulateur européen, la directive favorise la concurrence entre les États membres. Rien n’empêchera les gestionnaires de choisir leur pays d’enregistrement en fonction du degré de complaisance des autorités nationales à leur égard.

    Les gestionnaires de fonds ont maintenant l’obligation de définir un levier d’endettement maximum. Cette information est transmise aux autorités nationales du pays européen où le gestionnaire est enregistré. Mais, rien, dans la directive, n’oblige celle-ci à agir lorsque le levier est jugé excessif. Et l’ESMA, le régulateur européen des marchés financiers, n’aura pas non plus le pouvoir de contraindre l’autorité nationale à le faire.

    La directive ne se donne pas les moyens de contrôler réellement le niveau d’endettement. Or, c’est celui-ci qui est à l’origine du risque systémique induit par les fonds spéculatifs. En effet, ils ont très peu de capitaux propres et empruntent massivement auprès des banques. Il en résulte une capacité d’action démultipliée sur les marchés, sans commune mesure avec leurs capitaux.

    Dans les faits, la directive ne touche pas au levier d’endettement, elle oblige simplement les fonds spéculatifs à le communiquer à leurs autorités de contrôle, sans obligation de la part de ces dernières d’intervenir en cas de problème. Il s’agit surtout de maintenir l’indépendance de l’ensemble du système financier. Comme le fait remarquer Guido Bolliger, chief Investment Officer d’Olympia Capital Management [5] : « plutôt que de passer par une directive, il aurait été plus simple de contraindre l’effet de levier que les banques d’investissement peuvent allouer aux hedge funds en augmentant la charge de capital sur le levier accordé dans les opérations de prime brokerage »

    Une domination de la finance anglo-saxonne

    Une disposition de l’accord se présente comme un moyen pour lutter contre les paradis fiscaux. Les fonds spéculatifs, situés dans des pays qui n’assurent pas un échange effectif d’informations, notamment fiscales, ne pourront plus être commercialisés dans l’Union européenne. La question est d’importance quand on sait que 80 % des hedges funds sont situés dans ces centres offshores.

    Cependant, suite aux pressions de Londres, le texte final limite le champ de la directive à la commercialisation dite « active ». Cela signifie concrètement que rien n’empêchera un investisseur européen, une banque, une compagnie d’assurance, un organisme de placement collectif, d’acheter des parts de fonds, situés hors de l’Union européenne, qui n’auraient pas obtenu le passeport européen pour non-respect des critères de la directive. Cette disposition donne ainsi accès au territoire européen aux capitaux placés dans les paradis fiscaux en relation avec la City, tels les territoires anglo-normands et les îles Caïmans ou par exemple, ceux gérés directement par les Etats-Unis, tel le Delaware.

    Il s’agit d’une violation de l’esprit de la législation car dans ce cas, aucune information ne sera transmise aux régulateurs qui ne pourront ainsi pas évaluer l’exposition au risque des « investisseurs » européens. Mais, il s’agit surtout d’un nouvel abandon des pays membres de l’UE à la toute puissance de la finance anglo-saxonne. Ce n’est pas la possibilité formelle, pour un État membre de l’UE, de déposer recours devant l’ESMA, en cas de différend avec l’autorité nationale d’un pays tiers, qui pourra modifier le rapport de forces.

    Cette directive s’inscrit ainsi dans la structuration des marchés financiers, révélée par le G20 d’avril 2009 sur « la lutte contre la fraude fiscale » [6], c’est à dire dans la légitimation de la main-mise anglo-saxonne sur la finance européenne. Cependant, si primauté de la City au niveau de l’Union européenne, en ce qui concerne la gestions des fonds spéculatifs, est écrasante (80 % de l’industrie de ces fonds est britannique, contre 5 % pour la France), cette puissance doit être relativisée. Les fonds anglais représentent 212 milliards de dollars, relativement à un montant de 1 000 milliards de dollars pour ceux situés aux USA. Ainsi, la place londonienne apparaît avant tout comme le cheval de Troie des hedges funds étasuniens.



     Jean-Claude Paye

    Sociologue. Derniers ouvrages publiés : La Fin de l’État de droit, La Dispute 2004 ; Global War on Liberty, Telos Press 2007.






    [1] « Quand l’Europe fait semblant de réguler les fonds spéculatifs », Blog Libération, le 26 octobre 2010.

    [2] « Les 27 enfin d’accord sur la régulation des hedge funds », par Clémentine Forissier, EurActiv.fr, le 20 octobre 2010.

    [3] Proposition de directive du Parlement européen et du Conseil sur les gestionnaires de fonds d’investissements alternatifs et modifiant les directives, 2004/39/CE et 2009/.../CE.

    [4] « Comment réguler les hedge funds ? », par David Thesmar, Telos, le 18 février 2009.

    [5] « La régulation européenne des hedge funds, vers des anomalies dangereuses pour le secteur », par Imen Hazgui . Easybourse.com, le 11 mai 2010.

    [6] Lire : « Le G 20, une hiérarchisation des marchés financiers » et « UBS et l’hégémonie du dollar », par Jean-Claude Paye, Réseau Voltaire, 9 navril et 21 octobre 2009 .

     

     

    http://www.voltairenet.org/article167498.html


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    L'enfermement - espace rétréci - Phobique, à quel point ?

    http://www.linternaute.com/sante/temoignage/temoignage/24139/l-enfermement/

     

    La télé-société,

    par eva R-sistons

     

     

    Télé-vision ! Les auto-proclamés Maîtres

    ont façonné le monde

    dans lequel nous devons vivre. 

    Ils imposent leur vision :

    Rétrécie à la ville, à l'individu, à la maison ! 

    Chacun chez soi, coupé des autres.

    Isolé de ses pairs, surtout !

    Condamné à vivre par procuration:

    A travers la télévision,

    à travers l'information aseptisée, officielle

    (ou ludique comme sur la télévi-Sion FR2).


    En France, la République restera entre quatre murs.

    Marianne enfermée ! Ghetto de pauvres.

    Enfermement dans mégapoles, enfermement dans cités,

    enfermement chez soi.


    L'école ? Pour se frotter à la diversité

    des cultures ou des opinions ? Non.

    Télé-Enseignement, prodigué par des spécialistes,

    soigneusement sélectionné par la Pensée unique.


    Le travail ? Si on a la chance d'en avoir un,

    Télé-travail chez soi :

    Fini le contact avec les autres,

    finies les luttes ensemble,

    finie la rencontre avec la diversité.


    Les loisirs ? Télé-vision. Télé-viSion !

    Contre les peuples non-alignés,

    contre l'insoumission au Nouvel ordre Mondial impérial,

    contre la coopération entre les individus,

    contre la communion des civilisations.

    Pour la compétition, la mondialisation financière,

    la guerre, le choc de civilisations.


    Courses à faire ? Télé-achats.

    Livrés à domicile. Ou colis dans la boîte à lettres.

    Banque ? Banque à domicile.

     

    Vous êtes stressé, malade ?

    Télé-médecine. Les soins par téléphone...

     

    Télé-bonheur ?

    Pas vraiment.

    Pas du tout, même.

     

    La société est à ré-inventer.

    Ré-inventons-la, ensemble !

     

    Et si on retrouvait nos réflexes d'antan ?

     

    eva R-sistons

     

     

     

     

    http://www.cnt69.org/index.php/2009/02/08/13-enfermement-et-psychologie

     

     



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  • A l'intention des non-informés.

    Qu'est-ce que le Nouvel Ordre Mondial,

    et quelles sont ses fins ?

     

     

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    Introduction

     

     

    Le Nouvel Ordre Mondial ? Le mot, trop décrié par les Internautes, n'est plus à la mode. Alors, on lui préfère un mot plus "acceptable": Nouvelle Gouvernance Mondiale. Comprenez, un Gouvernement planétaire de Grands Banquiers, non élus, prendra soin de nous tous, décidera de tous les aspects de notre vie, que ça nous plaise ou pas. Ces décideurs (Dénominateurs communs: Richissimes, placés au sommet des grandes Institutions financières ou d'Affaires, tout puissants...) auront droit de vie ou de mort sur nous tous ! Bref, cette gouvernance mondiale  présentée comme capable de résoudre tous nos problèmes, et en particulier d'assainir la Finance folle, sera en fait une dictature planétaire à laquelle nul ne pourra échapper, sous peine de perdre la vie. 

     

    Astuces suprêmes, nous y entrons progressivement (pas à pas, sans même nous en rendre compte) et les Médias aux ordres nous dépeignent cette future Gouvernance comme idyllique. Souriez, bonnes gens, vous êtes copieusement roulés, une fois de plus ! 


    Par exemple, l'Europe mise en place (contre la volonté et contre les intérêts des citoyens et au bénéfice des multinationales et de la Haute Finance) est un tremplin, une première étape vers cette organisation planétaire dictatoriale qui décidera de tout derrière notre dos, sans nous consulter, et seulement pour le profit d'un petit nombre de familles puissantes. Par exemple, les Gouvernements ne décideront plus du budget de leur pays, ils se contenteront de faire appliquer ce qui sera décidé à Bruxelles pour le compte du Nouvel Ordre Mondial. Et d'ailleurs, ne parlons plus de Nations: Elles seront sacrifiées, comme les citoyens. Vous avez dit souveraineté, démocratie et bien commun ?  


    Le mot Nouvel Ordre Mondial:

     

    On a commencé à parler de Nouvel Ordre Mondial, Nicolas Sarkozy lui même a dit clairement qu'on y viendrait de gré ou de force. Bonjour la démocratie ! Puis ce terme a recouvert une réalité tellement hideuse, que les internautes s'en sont emparés pour dénoncer cette structure planétaire injuste et d'essence totalitaire. Donc, pour mieux "faire passer la pilule", on parle aujourd'hui de "gouvernance mondiale" dans l'intérêt des peuples, prétendent mensongèrement les promoteurs de cette structure supra-nationale.


    Il faut être vigilant: Les mots employés par nos grands communicants recouvrent de sombres réalités. Ainsi, on parle aujourd'hui de "vidéo-protection" au lieu de vidéo-surveillance (des citoyens, tous potentiellement suspects). Ou encore de "modernité", pour signifier en réalité: régression sociale, austérité pour les peuples. Un homme comme Dominique Strauss-Kahn, au FMI, symbolise à lui seul ces politiques injustes, dévastatrices, qui ont échoué dans le Sud. Il veut maintenant les imposer en Europe (et par exemple, aujourd'hui en Irlande, poyr le malheur des Irlandais qui pourtant n'en veulent pas, ni d'ailleurs du Traité de Lisbonne) ! Pour mémoire, le Traité de Lisbonne a été rejeté par les populations. Il est passé quand même, via le coup de force de Nicolas Sarkozy (prétendant simplifier, alors qu'il imposait). Vous avez dit démocratie ? 

     

    Qu'est-ce que le Nouvel Ordre Mondial ?


    C'est un grand désordre planétaire conçu par les personnes les plus puissantes du monde des affaires, de la Finance, de la Presse... pour être encore plus riches et influentes !


    Les Médias ? Ils sont les meilleurs alliés, et promoteurs, de cette future dictature planétaire: En désinformant, en mentant, en falsifiant, en faisant de la propagande pour ce qui est contraire à nos intérêts, en nous conditionnant quotidiennement pour que nous acceptions tout, pour que, même, nous désirions ce qui nuira à nos vies, comme les guerres ou les pseudo vaccinations ! En croyant que ces politiques règleront les problèmes, alors qu'elles rendront la vie impossible aux peuples, pour engraisser toujours plus une petite minorité d'individus.

     

    Au final, tout sera décidé par les dirigeants de grandes banques et des multinationales, afin de servir leurs seuls intérêts. Les promoteurs de ce futur grand désordre mondial sont Occidentaux, Anglo-Saxons (GB et sa City, surtout, où se décident toutes les guerres pour le profit et pour les ressources, Etats-Unis, Canada, Australie, etc) et israéliens. Les Européens sont soumis aux diktats des dirigeants anglo-saxons et israéliens.

     

    Il faut savoir que les "Maîtres du monde" comme les Rockdefeller, Rothschild, Bill Gates, Bush, Kissinger, Ted Turner, Cheney, etc, estiment qu'il y a trop de pollution, trop de population, et pas assez de ressources. Cette idée maîtresse conduit à des politiques dévastatrices, notamment de dépopulation.

     

    Pour quelles politiques ?

     

    Voici ce qui caractérisera le Nouvel Ordre Mondial:


    - Concentration maximum. Le pouvoir sera entre peu de mains, et les citoyens devront subir des décisions prises au sommet qu'ils n'auront pas choisies. La démocratie, ce sera fini. Déjà, en Europe, il est question d'abolir les Nations, même les Budgets seront décidés à Bruxelles et ensuite, promulgués par un Parlement-simple Chambre d'enregistrement.

     

    - La démocratie n'existera plus. Seuls décideront quelques individus haut placés, ils auront droit de vie et de mort sur les peuples, il n'y aura plus de politique, le droit de vote ne servira à rien, les citoyens devront subir au lieu de décider de leur destin.

    Ce système totalitaire reposera sur certains leviers, comme:

    1) La peur, en instrumentalisant des notions comme le terrorisme, alors que les attentats (11 septembre, Madrid, Londres, Irak contre les chrétiens etc...) sont commis par les services secrets des pays occidentaux. En nous manipulant, on nous amène à accepter tout ce qui est décidé soi-disant pour notre "Bien".

    2°) La police, l'armée, ou plus exactement sur des vigiles, des agents de sécurité, des mercenaires sans foi ni loi ni patrie ni respect pour la vie, car la police et l'armée seront privatisées, remplacées peu à peu par des individus seulement motivés par l'appât du gain. Toutes les libertés seront peu à peu supprimées. Ce sera le règne de Big Brother, de la délation, etc. En somme, soumission, ou élimination ! Et bien sûr on nous implantera une puce, qui renseignera sur tout ce que nous faisons. 

    3°) Les Médias seront de simples relais de l'information officielle. Nous serons en permanence conditionnés !


    - Programmes de dépopulation. Nous sommes trop nombreux ? Il faudra éliminer une partie de l'humanité. Comment ? Au moyen de pandémies conçues pour tuer (Sida, etc), des OGM (suicide de centaines de milliers de paysans ruinés, par ex), de l'alimentation industrielle et des produits pharmaceutiques bourrés de produits chimiques toxiques (cancers, stress etc), avec à la clef interdiction de recourir à une alimentation naturelle, à une médecine naturelle, aux compléments alimentaires, et dans certains pays, déjà, les potagers sont interdits ! Les guerres meurtrières tueront aussi...


    - Guerres permanentes, préventives, totales, planétaires, nucléaires... sous l'égide de l'OTAN. Conditionnement en faveur d'un juteux choc de civilisations. Et contre les pays réfractaires à la gouvernance mondiale anglo-saxonne (Chine, Iran, Liban, Syrie, Vénézuela, etc..).


    - Endettement continu et progressif, pour mieux asservir les peuples et pour enrichir toujours plus les banques.


    - Crises: Elles permettent de justifier un immense transfert des ressources des populations vers les grandes banques, et la suppression progressive du Droit (du Travail, par exemple), des protections sociales, des services publics, etc, tout sera privatisé. Pour augmenter les profits, les Emplois ne seront plus assurés (délocalisation, robotisation, flexibilité, management impitoyable, précarisation, baisse des coûts..., on connaît tous ces mots), suppression progressive des fonctionnaires, des emplois industriels, agricoles, de caissières etc. Misère et famine (spéculation sur les produits de base..) en essor. Les manifestations seront sauvagement réprimées.


    - Urbanisation forcenée, mégapoles inhumaines, ghettos (étroitement surveillés) de riches et de pauvres. 


    - Cloisonnement des individus, invités à travailler chez eux,à se soigner chez eux, à étudier chez eux, à se cultiver chez eux, à faire du sport par procuration (matchs retransmis à la télévision...), abêtissement et enfermement garantis.


    - Elimination de ceux qui n'accepteront pas cette Organisation planétaire monstrueuse.


    Conclusion:  Refus et résistance

     

    Nous ne pouvons accepter l'horreur absolue pour le profit de quelques-uns et de leurs amis. La Sagesse Populaire dit: Savoir, c'est pouvoir. Faisons circuler l'information. Boycottons la télévision, les médias menteurs. Toutes tendances confondues, organisons-nous, via Internet par exemple, pour refuser la Dictature planétaire en préparation. A la mondialisation financière, doit répondre la mondialisation des luttes ! Partout, et en même temps. Et traduisons en Justice les malfaiteurs de l'humanité... 

     

    Et puis, pensons au lieu de dépenser: Simplicité de vie, consommation réduite à l'essentiel, pas d'endettement, entraide, troc de services et de biens, chasse au gaspillage, pas de vaccinations inutiles, pas de puce, refus de participer aux guerres pour le profit des multinationales, cultivons notre jardin, etc... Soyons créatifs, et prévoyants: Fourgonnette-camping-car au lieu d'une voiture, achat de matériel solaire, provisions, semences, purificateurs d'eau, etc... Investissons dans le seul investissement sûr: La terre.

     

    Nous ne devons pas laisser notre avenir confisqué par une poignée de psychopathes cupides.

     

    Eva R-sistons

     

    http://r-sistons.over-blog.com

     

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