• Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, les Etats- Unis ont lancé leur guerre contre le terrorisme. L’objectif étant de démanteler Al Qaïda et d’arrêter son leader Oussama Ben Laden. Cette guerre n’a, à ce jour, pas encore obtenu les résultats annoncés au départ. Ben Laden court toujours et Al Qaïda sévit sans discontinuer. Webster Tarpley, historien, journaliste d’investigation sur les réseaux terroristes, a eu à mener par le passé l’enquête sur l’assassinat d’Aldo Moro, à la demande de parlementaires italiens. L’auteur écrit dans son livre « La terreur fabriquée made in USA » qu’Al Qaïda est un outil de déstabilisation.

     

    Le Courrier d Algérie : Vous dites qu’El Qaïda et son chef Ben Laden n’auraient pas existé si les Etats-Unis ne les avaient pas créés pour les utiliser contre la Russie en Afghanistan et continuent de les soutenir à ce jour ?

    Webster Tarpley : Oui, c’est cela. Al Qaïda a été créée pendant la guerre d’Afghanistan pour monter une guerre armée contre les Soviétiques. Le fondateur d’Al Qaïda n’est autre que ce «petit bonhomme» qui est aujourd’hui ministre de la Défense, Robert Gate. Il était, à cette époque, le numéro deux ou trois de la CIA, il a écrit dans ses mémoires que je cite dans mon livre : «Nous avons pensé à créer une légion arabe contre les Soviétiques.» Si on suit l’histoire d’Al Qaïda, on trouve que cette organisation attaque toujours par principe les ennemis des Etats-Unis. Si une nation est visée par Washington, elle va aussi subir les attaques d’El Qaïda. Par exemple : aujourd’hui, les Etats-Unis sont en train de déstabiliser le Pakistan. Dick Cheney s’est rendu à Islamabad et a demandé à Musharaf de s’associer à la nouvelle guerre que les Etats-Unis planifient contre l’Iran. Musharaf a dit non. Actuellement, la déstabilisation est en plein processus ; le relais est pris par Ben Laden qui déclare la guerre au Pakistan. Les Etats-Unis veulent à tout prix déclencher une guerre contre l’Iran ; Musharaf a eu le mérite de dire non à Cheney !! Après cela, le New York Times a commencé à publier tout de suite après les noms des généraux parmi lesquels il serait susceptible de choisir un nouveau président pour le Pakistan.

    Dans votre livre «La terreur fabriquée made in USA», vous citez un ancien officier du MI5 ? Vous dites que Sheller a déclaré à des journalistes que les services secrets britanniques avaient financé la tentative d’assassinat contre El Kadhafi ?

    David Sheller qui était un officier du contre -espionnage britannique du MI5 a observé que les services secrets britanniques étaient en train de donner 100 000 livres sterling à Al Qaïda pour assassiner le président Al Kadhafi, et offrir ainsi le prétexte à l’invasion anglo-américaine de ce pays afin de s’emparer de son pétrole. C’est toujours la même chose qui se passe, le même scénario. Si vous trouvez maintenant en Algérie Al Qaïda, cela indique une volonté de déstabilisation contre votre pays. Il y a aussi le fait qu’au moment où un chef de gouvernement dit : «Je veux me libérer de l’hégémonie du dollar, je ne veux pas de dollars, je veux me faire payer en euro, en yen etc.. Il va être défini comme terroriste, cela s’est déjà passé : vous avez l’exemple de Poutine qui était le pôle de résistance contre les Etats-Unis. Poutine voulait vendre son blé et son pétrole en rouble, résultat : il a été l’objet d’une violente campagne de propagande, même chose avec le président Chavez au Venezuela, ce dernier a cherché à remplacer le dollar dans son pays et à avoir des accords avec Cuba. Il a été catalogué comme terroriste. Il est même défini, lui le catholique de l’Amérique du Sud, comme étant un suppôt d’Al Qaïda.

    Vous dites également que Ben Laden n’aurait pas survécu bien longtemps sans ses protecteurs et un vaste réseau de soutien. Qui sont ses protecteurs ?

    L’avocat légal de Ben Laden c’était Madeleine Allbright, qui était alors la secrétaire d’Etat US. Les Soudanais voulaient, à cette époque, livrer Ben Laden à l’Administration américaine directement, et madame Albright a refusé cette opération, disant que c’était impossible, car il n’y a pas d’accusation contre lui. De plus, le président de l’association des amis de Ben Laden, c’est Michael Shayer de la CIA et le valet personnel de Ben Laden, c’est le sergent Ali Mohamed qui était dans l’armée égyptienne, devenu ensuite membre des forces spéciales des Etats-Unis en Caroline du Nord. En tout cas, pour moi Al Qaïda est une véritable machination destinée à déstabiliser les régimes récalcitrants. Vous trouverez des détails appuyés de noms et de lieux dans mon livre «La terreur fabriquée made in USA».

     

    Propos recueillis par Meriem Abdou pour le Courrier d’Algérie

     

    http://mecanopolis.wordpress.com/2008/06/23/robert-gates-serait-le-fondateur-dal-qaeda/


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  • France : la liberté d’expression et la publication de livres en danger

     

    (traduction imparfaite - note d'eva)

     

    En 2009, Paul-Éric Blanrue, l’historien et penseur français, qui a à son actif plusieurs ouvrages, est confronté contrairement à ce qu'il a connu par le passé, avec la publication de son dernier livre « Sarkozy, Israël et les juifs », à un boycott de la part des maisons d’édition et des médias français.
    Il avait décidé après une enquête extrêmement fouillée (plus de 700 références) de publier un ouvrage sur les liens extrêmement troubles entre le Président Sarkozy et le régime d’Israël, intitulé : Sarkozy, Israël, et les Juifs.

    « Sarkozy, Israël et les juifs » qui dévoile l’influence des sionistes en France et l’ombre de lobbys invisible du sionisme est toujours confronté au processus normal de sa publication dans un pays qui prétend défendre la liberté de pensée et d’expression.

    Pourtant son ouvrage est un monument tant la masse d'informations collectées par l'auteur est absolument phénoménale et la thèse de Blanrue est exprimée dès les premières pages : «Israël est devenu hors de portée du débat démocratique».

    Le livre que publient les éditions belges «Oser Dire», sous la signature de Paul-Eric Blanrue, Sarkozy, Israël et les Juifs, est intéressant à plus d’un titre. Il pose en effet à la fois le problème de la liberté d’expression, du rôle des communautés ou des lobbies en France, de la politique étrangère de Paris.

    Ce livre, sorti en Belgique, n’a pas trouvé d’éditeur en France, et les principaux distributeurs ont refusé de le distribuer.

    « Je me suis donc obstiné et ai soumis mon livre à des maisons francophones à défaut d'être françaises. C'est ainsi que l'ouvrage est finalement paru, en Belgique, aux éditions Oser dire » précise Paul-Eric Blanrue.

    Paul-Éric Blanrue face au refus de publication de son livre en France en dépit d’un large succès auprès du public à l’étranger a déclaré lors d’un entretien avec l’Irna : « dans ce livre, qui n’a pas pour ambitieux d’alimenter un débat intellectuel évoque par un langage simple la réalité. Ce qui apparait dans ce livre c’est la simple réalité politique rencontrée dans la vie quotidienne. »

    Aujourd’hui, en France, parler d’Israël avec sérénité et franchise est devenu impossible. La question est taboue. Quiconque se permet de critiquer le régime israélien risque d’être qualifié d’antisémite et Paul-Éric Blanrue d’ajouter : « quand nous parlons des sionistes, en réalité, nous parlons de l’esclavagisme de la pensée que subit la société française de la part des sionistes. Ce parler franc c’est ce que les sionistes considèrent comme allant à l’encontre de leurs idéaux et de leurs intérêts ».

    Paul-Éric Blanrue, à juste titre, se refuse à utiliser le terme de «lobby juif» et lui préfère celui de «réseaux pro-israéliens», comme il l’explique longuement dans le premier chapitre. L’auteur affirme que le terme de «réseaux pro-israéliens» «lui paraît mieux refléter la réalité dans toute sa complexité, telle qu’il va la décrire».

    L’historien français souligne les restrictions et les pressions que les lobbys sionistes ont créé en France à l’encontre des vérités qui les concernent. A tel point que l’on a empêché la publication de l’ouvrage de cet historien français dans les sites de vente de livres en ligne.

    Toutes les sociétés assurant la diffusion d’ouvrages en France refusèrent de mettre « Sarkozy, Israël et les juifs » à leur catalogue. Dans le même temps, les grand médias habituellement si prompts à dénoncer toutes les censures et toutes les atteintes à la liberté d'expression sont, significativement, restés muets, se refusant à aborder tant le livre que le scandale de sa proscription.

    « En fonction des types de livres, un auteur s’adresse à tel ou tel éditeur, or avant la publication de ce livre, je n’avais jamais rencontré de problèmes pour la publication de mes livres mais pour la publication de « Sarkozy, Israël et les juifs », je me suis adressé à une dizaine d’éditeurs dont certains avaient déjà publié mes livres auparavant mais aucun, malgré ma bonne réputation acquise après plus d’une dizaine d’années à publier et de succès remportés avec mes publications apportant de l’argent à mes éditeurs, tous ont refusé de publier ce dernier ouvrage » a précisé Paul-Éric Blanrue.

    Cet historien commentant les causes du refus des éditeurs français de publier son livre a précisé que « les éditeurs ne m’ont jamais officiellement donné leurs raison de leur refus et que si le livre est publié à quel genre de problèmes seront-ils confrontés »

    « Ils ont par ailleurs qualifié mon dernier ouvrage de bon ouvrage mais en même temps ils ont avancé certaines raisons comme par exemple que ce livre ne rentre pas dans la ligne éditoriale de notre maison d’édition soulignant qu’ils privilégiaient avant tout des thèmes d’actualité » a déclaré Paul-Éric Blanru .

    Il a souligné que certains lui avaient même proposer d’éventuellement publier ce livre en 2012 alors que cela n’entre pas dans les principes des maisons d’édition .

    Paul-Éric Blanrue a précisé également que jusqu’à il n’y a pas longtemps encore, il était invité sur les radios et à la télévision ou d’autres manifestations pour débattre après la publication de ses ouvrages notamment le livre « Carla et Nicolas, Chronique d’une liaison dangereuse » dont certains critiques au président français et à sa nouvelle épouse. Ce livre a rencontré le succès avec 20 000 exemplaires vendus très rapidement a figure parmi les dix meilleurs ventes d’ouvrages.

    Paul-Éric Blanrue a évoqué un autre de ses livres qui traitaient des problèmes d’un des employés de la Société Générale sur qui il avait parlé qu’à cause du manque de contrôle exercé dans cette banque comment un employé a pu par ses actions subir 5 milliards d’euros de perte à cette banque.

    A propos de ce livre, Paul-Éric Blanrue évoque qu’il n’a eu aucun problème et on lui a demandé celui qui prédit l’avenir pour évoquer avec autant de précisions des problèmes de cette banque.

    En France, ce genre de réactions amicales a continué jusqu’à ce que l’écrivain ne rentre pas dans les débats des critiques des questions en quelques sorte qui concernant les lobbys sionistes, c’est également pour cette raison que sont livre a fait l’objet de boycott et sa présence dans les médias a été censurée.

    Aujourd’hui ce livre reste introuvable en France et malgré ses restrictions, son succès et l’accession de ceux qui cherchent les Vérités n’a pu être entravées.

    Ce livre publié en Belgique a été réédité trois fois et 10 000 exemplaires ont été vendus.

    Ce livre qui est accessible sur internet, a été 100 000 fois téléchargé par les internautes.

    Les censures en France ne sont pas des actes isolés ; elles ont touchées non seulement les maisons d’éditions mais également des médias d’information , contrairement à ce que l’on peut penser la liberté d’expression et la liberté d’opinion n’existent dans un climat dominé par la pensée sioniste en France et dire et écrire sur certains sujets des politiciens, professeur d’université, d’artistes ou de citoyens ordinaires est interdit.

    Dans d’autres pays, il suffit de voir l’attitude de la presse par rapport à Israël. Un journal suédois se voit traité de tabloïd pour avoir osé parler de trafic d’organes, après notamment qu’il y ait le coup de filet qu’on sait impliquant des rabbins dans le New Jersey et puis silence . Plus rien.

    Une association américaine lève des fonds pour judaïser Jerusalem et financer l’acquisition de terre et confie à Ha’aretz qu’elle se déclare à visée éducative pour ne pas payer d’impôts, dans un pays qui finance déjà largement Israël, et la presse l’évoque à peine.

    Aujourd'hui, en France, parler d'Israël avec sérénité et franchise est devenu impossible. La question est taboue. Quiconque se permet de critiquer l'État juif risque d'être qualifié d'antisémite.

    En 2007, avec l'élection à la présidence de la République de Nicolas Sarkozy, sur la question d'Israël, il prôna désormais la défense inconditionnelle d'Israël, Sarkozy met aujourd'hui en oeuvre une politique qui est l'image inversée de celle du fondateur de la Ve République, le Général Charles de Gaulle.

    L'auteur met ici la lumière sur ce qui n'est ni plus ni moins que la liquidation d'une position française traditionnelle dont la fonction est d'équilibrer les puissances, et qui se voyait si bien incarnée par le Général De Gaulle.

    Paul-Éric Blanrue refuse, quant à lui, de verrouiller sa pensée. L'objectif de son livre est de participer à la prise de conscience du danger que représente la nouvelle politique étrangère française. Paul-Éric Blanrue nous ouvre les yeux et dévoile pourquoi le président français s'est engagé dans une voie qui va contre les intérêts de son pays et risque d'entraîner bientôt la France dans des conflits majeurs, au Liban, en Iran ou ailleurs.

    Il récuse l'assimilation faite systématiquement entre judaïsme et sionisme et l'auteur avance enfin des propositions qui font revivre la pensée critique française et qui peuvent à nouveau souder les Français dans un projet généreux, pour en finir avec la politique communautarisme imprudemment importée des États-Unis.

    Dans une France qui, jusqu'en 2003 au moins avec le non à la guerre en Irak opposé par De Villepin à l'ONU vivait encore sous l'héritage moral ainsi laissé par le général De Gaulle, l'exposition de la profondeur du mal se révèle particulièrement douloureuse : de Neuilly à l'Elysée, les Etats-Unis et Israël sont les étapes clés de la future allégeance qui engage la France.

    Paul-Eric Blanrue a écrit un livre salutaire alors que la France décline, la manière par laquelle on a tenté de le réduire au silence est révélateur d'un mal profond qui ronge ce pays : où sont ses dissidents ? Où sont ses grands penseurs ? Que reste-t-il des Lumières ? Plus qu'ailleurs, la liberté d'expression est de plus en plus entravée par une pensée unique toute puissante.

    Paul Eric Blanrue, collaborateur à la revue Historia, depuis des années, est un auteur de livres à succès, notamment :
    Le Secret du Suaire, autopsie d’une escroquerie, Pygmalion, Paris, 2006.
    Les Malveillantes, Enquêtes sur Jonathan Littell, Scali, Paris 2006.
    Le Monde contre soi, Editions Blanche, Paris, 2007.
    Carla et Nicolas, Chronique d’une liaison dangereuse (avec Chriss Laffaille), Scali, Paris, 2007.
    Le Joueur, Jérôme Kierviel seul contre tous (avec Chris Laffaille), Scali, Paris, 2008.
    Ces ouvrages se sont vendus à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires.



    Vendredi 23 Juillet 2010


    http://www2.irna.ir/ http://www2.irna.ir/

     

    http://www.alterinfo.net/France-la-liberte-d-expression-et-la-publication-de-livres-en-danger_a48417.html

     

     

    Censure, à lire aussi :

     

    http://www.alterinfo.net/Lula-le-fils-du-Bresil--un-film-qui-derange-aux-Etats-Unis_a48354.html

     

    "Lula, le fils du Brésil", un film qui dérange aux Etats Unis



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    Plusieurs grands journaux français réclament que les gouvernements européens augmentent leurs dépenses militaires pour se préparer à des guerre de grande envergure à l'avenir. Ces demandes et les scénarios sinistres que les médias exposent, sont un avertissement sérieux pour la classe ouvrière. Participant des réductions des dépenses, en réponse à la crise de la dette souveraine, les gouvernements de par l'Europe annoncent une réduction temporaire ou un gel des dépenses de défense. La France prévoit d'économiser quelque 5 milliards d'euros sur trois ans, comprenant une réduction de 54 000 emplois dans les forces armées. Le budget 2011 pour la défense s'élèvera à 30,1 milliards d'euros, soit le même qu'en 2010.
    Ces sommes sont considérées être totalement inadéquates par la presse bourgeoise de premier plan. Dans son éditorial du 3 juillet intitulé «Aux armes,citoyen européens. » le quotidien français de référence Le Monde écrit, «Dans un monde qui s'arme, l'Europe désarme. Sous le choc de la crise et la nécessité d'assainir leurs finances publiques, les pays européens taillent dans les budgets de la défense - massivement. C'est dangereux. »
    Le 24 juin, le quotidien de droite Le Figaro publiait un article intitulé « L'Europe, puissance militaire? » de Thérèse Delpech, chercheur associé au Centre d'études et de recherches internationales (CERI) de Paris. Elle écrit, « L'avenir de la puissance militaire européenne, à un moment de coupes sombres dans les budgets de la défense, n'est pas une raison pour célébrer la paix européenne ou 'la puissance soft'. Au contraire, c'est potentiellement inquiétant. »[retraduit de l'anglais]
    De tels commentaires témoignent de la perspective de classe flagrante qui domine dans la presse. Les coupes massives dans les retraites ou le droit du travail sont applaudies, mais toute coupe budgétaire menaçant la capacité de la France à mener la guerre est inacceptable à l'ensemble de l'éventail de la presse bourgeoise.
    En fait, la France consacre des ressources gigantesques à l'armée. En 2008, la France a introduit un livre blanc sur la défense, définissant l'orientation stratégique de l'armée française. Ce livre blanc accordait la stabilité du budget de la défense pour 2009-2011, puis une augmentation d'un pour cent pour 2012. Il accordait 377 milliards d'euros de dépenses pour la défense sur six ans. Les économies prévues dans les dépenses de la défense ne toucheraient pas les principaux programmes d'armement de la France: les avions Rafale, la modernisation des sous-marins nucléaires ou l'avion de transport militaire Airbus A400.
    Comme le montrent clairement ces projets, l'objectif de la bourgeoisie française est de préparer des interventions impérialistes à l'étranger, soit aux côtés des Etats-Unis, soit pour rivaliser avec eux.
    Le Monde écrit, « La défense, pour un continent comme l'Europe, c'est la capacité à justifier ses ambitions stratégiques (en a-t-elle encore ?) ; c'est l'aptitude à projeter sa puissance sur des théâtres éloignés où se joue une partie de son avenir économique ; c'est la possibilité d'intervenir pour s'interposer sur un autre continent… Bref, tenir son rang parmi les puissances de l'époque.. »
    Il y a un prix à payer au privilège d'être une puissance impérialiste majeure, poursuit Le Monde. Faisant remarquer que «la majorité des pays européens consacre moins de 1.5 percent de leur produit intérieur brut (PIB) à la défense. » écrit-il, « Les Etats-Unis entendent rester une des grandes puissances militaires de leur temps - avec plus de 4 % de leur PIB consacré à la défense ; les Russes de même, en plein effort avec plus de 5 % ; les Chinois plus encore... »
    L'article de Delpech présente des scénarios à faire froid dans le dos, dont celui d'une guerre mondiale conduite par les Etats-Unis et l'Europe contre la Chine, dans laquelle la France interviendrait pour aider à stopper l'approvisionnement en énergie de la Chine au Moyen-Orient.
    Elle écrit, «L'Asie est encore largement perçue en Europe comme un partenaire économique, alors même que les Etats-Unis la considèrent à juste titre comme un problème stratégique potentiel. Bien plus près de nous, le Moyen-Orient n'est souvent compris qu'en termes de conflit arabo-israélien, quand même au-delà de l'énigme nucléaire iranienne, il existe bon nombre d'autres questions qui méritent que l'on s'y attarde: la nouvelle politique régionale de la Turquie ou le destin de l'Egypte et de l'Arabie saoudite après que leurs dirigeants actuels ne soient plus. »[retraduit de l'anglais]
    Delpech ajoute, « Les conflits potentiels du 21 siècle sont trop évidents pour que l'Europe se contente uniquement d'être un observateur. Même l'Asie n'est pas aussi éloignée que bien des gens voudraient nous le faire croire. La Chine est présente en Asie centrale, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine, ce qui veut dire partout. »[retraduit de l'anglais]
    Depech traite la montée de la Chine comme une menace potentielle majeure pour ses intérêts mondiaux. S'il y a un conflit entre la Chine et l'Amérique, écrit-elle, les Européens « devront peut-être intervenir; au Moyen-Orient par exemple, pour aider à bloquer des routes maritimes. L'Europe est-elle prête à envisager ceci, voire même à le faire? » [retraduit de l'anglais]
    Les dépenses militaires européennes ne visent pas uniquement des puissances hors de l'Europe, mais visent de plus en plus des relations stratégiques au sein même de l'Europe.
    Le déclenchement de la crise de la dette d'Europe méridionale, à commencer par la crise de la dette souveraine de la Grèce a aussi généré des tensions au sein de l'Europe, notamment entre la France et l'Allemagne. En mai dernier, quand l'Allemagne traînait des pieds pour donner son accord au renflouement de l'euro pour rembourser les banques détentrices de la dette grecque, le président français Nicolas Sarkozy aurait menacé de quitter la zone euro. Le directeur de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a dit que la situation internationale était la plus difficile depuis le début de la Deuxième guerre mondiale.
    Les mesures d'austérité à mettre en place menacent la classe ouvrière et la base industrielle de toute l'Europe. Dans le système d'Etat-nation, ceci pose inévitablement la question de savoir qui maintiendra une base industrielle suffisamment forte, capable de soutenir une armée importante. En effet, la rivalité économique dans une situation de dépression mondiale prend également le caractère de rivalité militaire.
    Ecrivant dans Le Post, Jean-Pierre Chauvin fait remarquer que les pays européens « redoutent un déclassement des forces armées et un décrochage industriel, qui auraient des conséquences à long terme sur l’emploi, l’économie, la souveraineté, la puissance même du pays [la France]. »
    Evoquant la défaite militaire de la France en 1940, au début de la Deuxième guerre mondiale, il ajoute, « L’histoire de France, aiment-ils rappeler, et notamment la période qui précède la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle Paris a assisté sans réagir au réarmement allemand, devrait pourtant servir de leçon.  »
    Au même moment, la classe dirigeante française approfondit sa relation économique et politique avec la Russie, dont le principal partenaire commercial bilatéral européen est l'Allemagne. En 2009 la France et la Russie ont échangé 14 milliards d'euros de marchandises, alors que le volume d'échange entre l'Allemagne et la Russie était de 44 milliards d'euros.
    En juin, le président Sarkozy s'est rendu en Russie pour participer au Forum économique international de Saint Petersbourg. Accompagné de groupes d'affaires, Sarkozy a supervisé la signature de quelque 25 contrats, concernant des accords sur l'alimentaire, l'énergie, les transports et l'aérospatiale entre des entreprises françaises et russes. Ils sont estimés à 5 milliards d'euros. Les compagnies énergétiques françaises GDF-Suez et EDF (Electricité de France) ont acheté respectivement 9 et 10 pour cent de parts dans les pipelines de gaz North Stream et South Stream de Russie.
    Ceci est lié à une relation militaire en train de se développer. En mars dernier, la France avait annoncé que des négociations avaient débuté pour la vente à la Russie de quatre navires d'assaut amphibiens classe Mistral.
    Dans son discours principal Sarkozy avait dit, «j'ai une conviction, c'est que l'Europe et la Russie, nous devons travailler ensemble de façon stratégique, de façon très proche et dans un rapport de confiance. » Il avait ajouté, « La guerre froide, c'est fini. Le mur, c'est fini. La Russie est une grande puissance, nous sommes des voisins, nous avons vocation à être des amis. Nous devons nous rapprocher. »
    Les accords de la France avec la Russie, visant à rivaliser avec l'Allemagne, sont le signe de tensions stratégiques grandissantes au sein de l'Europe. De plus en plus, elles comprennent une rivalité avec des puissances autres que les Etats-Unis et les principales puissances de l'OTAN.
    L'élite dirigeante française s'inquiète de la pénétration chinoise croissante dans le marché européen. Depuis l'annonce par la Grèce de la privatisation de sa compagnie publique de chemin de fer OSE, une des mesures clé que la Grèce doit prendre selon l'accord de renflouement de 110 milliards d'euros signé avec l'Union européenne et le Fond monétaire international, l'opérateur des chemins de fer français SNCF s'y intéresse.
    Selon divers rapports, les entreprises chinoises cherchent aussi à acheter des parts dans les chemins de fer grecs. En juin, la Chine a signé des accords commerciaux d'une valeur de plusieurs milliards d'euros avec la Grèce, considérés comme le plus important investissement unique de la Chine en Europe. Les entreprises chinoises ont signé 14 accords dans les secteurs de la construction navale, du tourisme, du bâtiment et des télécommunications.
    Le 1er juillet, le ministre français des Transports, Dominique Bussereau s'est rendu en Grèce et a signé un «accord de coopération stratégique dans le domaine du transport ferroviaire » avec son homologue grec Dmitris Reppas. Bussereau a ajouté, « Je regarde froidement la réalité : si la France ne se mobilise pas, d'autres et pas seulement des Européens, le feront à sa place. »



    Vendredi 23 Juillet 2010



    http://www.wsws.org/ http://www.wsws.org/

     

    Commentaires :

     

    La guerre sera leur roue de secours face à cette crise, une forme de diversion. Enfin c'est ce que l'oligarchie croit car une guerre mondiale aura des conséquences énormes sur la vie quotidienne des occidentaux si bien que l'on risque de voir des troubles sociaux majeurs se produire.
    Notamment l'augmentation du prix du pétrole et les risques de pénurie entraînera une réaction en chaîne...avec le carburant à 5 euros le litre le salarié lambda n'ira plus au boulot car son salaire entier passera en frais de transport...le prix du ticket de bus triplera, pareil pour le prix des aliments dont la production et le transport dépendent en bonne partie du pétrole...

     

    L'armée des 27 a donc 27 armées...mais ce n'est pas assez....

     

    FRANCE : les médias demandent que le Pays se prépare pour une Guerre Mondiale.

    C'est la logique inexorable. J'avais entendu la semaine dernière à la Radio qu'
    - AIR-FRANCE supprimait 4'100 Emplois dans les trois ans ;
    - Que 54 Hôpitaux allaient être fermés dans les trois ans ;
    Les Caisses sont vides - chômages - Dette publique France : plus de 1'500 Milliards d'euros
    (cinq fois celle de la GRECE laquelle ne s'élevait qu'à 300 Milliards d'euros).
    La Guerre et le Nouvel Ordre Mondial sont voulus et imposés par l'Elite qui nous gouverne. Ils veulent une réduction drastique de la population mondiale.

     

    suite sur le site :

     

    http://www.alterinfo.net/France-les-medias-demandent-que-le-pays-se-prepare-pour-une-guerre-mondiale_a48391.html

     

    NB Eva : Les Médias français sont aux mains des industriels de l'Armement.


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    http://www.marianne2.fr/sarkofrance/photo/922362-1092506.jpg?v=1279051640
    20 mensonges pour 65 minutes d'interview

    Ne croyez pas Nicolas Sarkozy quand il explique qu'il va travailler «tout l'été» avec François Fillon et Eric Woerth pour discuter et peaufiner la réforme des retraites. Il part ce soir en vacances. L'an dernier déjà, il s'était accordé 5 semaines de congés.


    Lundi soir, la prestation télévisuelle de Nicolas Sarkozy n'a réservé que deux surprises : Eric Woerth va démissionner de ses fonctions de trésorier de l'UMP, une preuve supplémentaire, s'il en est, que la polémique de ces dernières semaines a porté ses fruits. Autre sujet, Sarkozy a promis la création, dès la rentrée prochaine, d'établissements scolaires spécialisés pour «redresser» les collégiens et lycéens les plus dissipés voire violents.

    Pour le reste, les propos furent prévisibles. Le chef a «évacué» l'affaire Woerth-Bettencourt-Sarkozy en une quinzaine de minutes. Il fut même surprenant de constater à quel point il n'a rien compris au problème de conflit d'intérêt. Il n'a pu s'empêcher de récupérer à son compte l'initiative d'évènements qui le dépassent, tels le départ de Joyandet de son gouvernement. Sans surprise non plus, il a réitéré que sa réforme des retraites irait à son terme, et qu'importe l'ampleur des manifestations le 7 septembre prochain. Pas un mot sur son revirement au sujet de l'âge de la retraite. Si Sarkozy n'a pas compris l'ampleur de la situation, c'est peut être parce qu'il ne connaît pas bien la réalité. Le nombre d'erreurs et de mensonges, incroyable pour une intervention télévisée soit-disant préparée depuis un mois, est stupéfiant.

    Outre les réactions négatives, sauf à l'UMP et dans les colonnes du Figaro, certaines déclarations de Nicolas Sarkozy ont été rapidement démenties. Ainsi, Pierre-Alain Muet, économiste et député socialiste du Rhône, a détecté 10 mensonges, plus ou moins grossiers, dans les propos présidentiels. d'autres démentis sont venus de toutes part.

    Voici donc la liste des 20 mensonges de Nicolas Sarkozy.

    1. «La France est le pays qui travaille le moins.» C'est faux: les salariés français travaillent plus en moyenne 36,5 heures en 2008 par semaine, contre 34,6 heures en Allemagne, 34,5 heures au Danemark, 35,6 heures en Suède, 33,2 heures en Norvège, et 33,9 heures aux Etats-Unis.

    2. «Les pays qui ont le plus réduit le chômage sont ceux qui ont augmenté le temps de travail». La réalité est ... inverse : Pierre-Alain Muet rappelle que «les pays qui ont le plus réduit leur temps de travail sont ceux qui ont le taux de chômage le plus faible. Les Pays-Bas (4,3 % en mai 2010) ; la Norvège (3,7 %), l'Allemagne (7,5 %), le Danemark (6 %) alors que le taux dechômage harmonisé approche 10 % en France

    3. «Les 35 heures on détruit la compétitivité». Faux : elle s'est améliorée de 1997 à 2002. Le solde extérieur de la France est redevenu négatif ... depuis 2002.

    4. «La France est le pays qui taxe le plus les hauts revenus». Faux à nouveau. Grâce aux niches fiscales et à la faible taxation des revenus du capital, le taux d'imposition des plus riches reste faible : «Il est de 25 % pour les 1 000 plus hauts revenus et tombe à moins de 20% pour les 10 plus hauts revenus» note le député Muet. Et le taux d'imposition de Mme Bettencourt est estimé à 20%. Pas plus.

    5. «La France est le pays qui taxe le plus les entreprises.» Toujours faux. Le taux d'imposition des bénéfices des grosses PME (>500 salariés) est d'environ 20%, et inférieur à 13 % pour les entreprises de plus de 2 000 salariés.

    6. «Le bouclier fiscal évite de verser plus de 50 % de ce que l'on gagne à l'Etat.» C'est argument a été maintes fois démonté. le bouclier fiscal protège le patrimoine et la rente, pas le travail.

    7. «Il existait avant mon élection des contribuables qui payaient 100% d'impôt. C'est-à-dire qu'ils gagnaient 1.000, ils payaient 1.000. » Ce mensonge est l'un des meilleurs, le plus grossier, le plus énorme. Personne, en France, ne paye 100% d'impôt. Lundi soir, David Pujadas n'a même pas relevé. Faut-il rappelé que la tranche la plus élevée de l'impôt sur le revenu est de ... 40% ?

    8. «Le collectif Sauvons la recherche ne s'exprime plus, les chercheurs ne font plus grève». Evidemment, la réponse n'a pas tardé. L'arroseur de l'Elysée s'est fait copieusement arrosé. Le collectif Sauvons la recherche s'est fendu d'un communiqué intitulé: «Aujourd’hui en France quand des chercheurs font grève, seul le chef de l’Etat croit qu’ils travaillent ». Et il a rappelé que l'année 2009 écoulée «a été marquée par une grève dans les universités et organismes de recherche comme on n’en avait pas vu depuis 1968.» Depuis 2007, on recense 1600 mouvements de grèves dans la recherche. La dernière manifestation date ... du 1er juin dernier.

    9. «En 1997, les socialistes allemands ont supprimé l'impôt sur la fortune en Allemagne». On appelera cela un mensonge par omission : Sarkozy oublie de préciser que les Allemands, socialistes ou pas, n'ont pas supprimé les droits de succession sur l'héritage. Surtout, Sarkozy attribue aux socialistes allemands la décision politique de supprimer leur ISF. Ce n'est pas tout à fait ça : après une décision de leur Cour constitutionnelle du 22 juin 1995, les Allemands ont renoncé à leur ISF. De surcroît, cette décision de la Cour a été invalidée par une autre décision de justice depuis.

    10. «Le bouclier fiscal existe en Allemagne depuis plus de vingt ans». Sarkozy récidive. Il n'y a pas de bouclier fiscal en Allemagne. Le président français, qui paraît-il use de Facebook, pourrait-il prendre la peine de regarder sur le Net à quel point cette récidive mensongère finit par amuser la galerie ?

    11. «En 2008, les socialistes espagnols ont supprimé l'impôt sur la fortune en Espagne.» José-Luis Zapatero a rétabli une forte imposition sur le patrimoine depuis mars dernier, crise oblige.

    12. «Il n'y a aucune raison que l'Etat s'impose une gestion rigoureuse et que les collectivités territoriales, notamment les régions, continuent une politique d'augmentation du nombre de fonctionnaires: 34.000 chaque année depuis 10 ans à compétence constante». Ainsi Sarkozy voulait-il dénoncer l'inflation des budgets régionaux. Le socialiste Martin Malvy, porte-parole de l'Association des régions de France (ARF) lui a répondu : l'Etat a transféré 80 000 fonctionnaires aux Régions ces dernières années.

    13. Pour le défendre, Nicolas Sarkozy a qualifié le procureur de Nanterre de «juge». C'est faux. Il est procureur. C'est d'ailleurs toute la différence. Un procureur dépend du parquet, c'est-à-dire du ministère de la Justice. Un juge est indépendant.

    14. Le taux de chômage en France serait de 9,5%, et non pas de 10%. C'est faux. Il faut être précis, comme l'a rappelé Nicolas Sarkozy à David Pujadas. Le taux de chômage en France (Outre-mer comprise) est de 9,9% selon l'Insee.

    15. Au début de son intervention, Sarkozy cite le «rapport extrêmement fouillé de l'inspection des finances» au sujet de l'éventuelle intervention d'Eric Woerth dans l'examen de la situation fiscale de Mme Bettencourt. Le rapport n'est pas de l'IGF mais de la seule responsabilité de son directeur, comme ce dernier le rappelle en préambule. De surcroît, il ne contient que 12 pages, et multiplie les précautions d'usage à cause du faible délai imparti à l'enquête (10 jours).

    16. Aucune enquête sur les soupçons de conflit d'intérêt du couple Woerth ni sur le financement politique illégal n'a été conduite à ce jour.

    17. A propos de la nomination des patrons de l'audiovisuel public, Sarkozy explique que ces nominations sont soumises à l'approbation des commissions culturelles du Sénat et de l'Assemblée Nationale. C'est faux.

    18. «En 35 ans, jamais on ne m'a accusé de quoique que ce soit de sérieux.» Sarkozy oublie simplement le Karachigate, et ces accusations émanant de la police luxembourgeoise. Rien que ça.

    19. Selon Nicolas Sarkozy, la prise en compte de la pénibilité dans sa réforme des retraites, serait «un droit nouveau». C'est faux. Le principe même des régimes spéciaux des cheminots, des mineurs, et d'un certain nombre de professions jugées physiquement éprouvantes était cette prise en compte de la pénibilité. Sarkozy, qui se félicite de les avoir abroger (ce qui est également partiellement faux, mais c'est un autre sujet), devrait s'en souvenir...

    20. Lundi soir, Sarkozy s'indignait aussi qu'on le soupçonne d'être allé chercher des enveloppes d'espèces chez le couple Bettencourt. Effectivement, certaines enveloppes étaient directement portées au siège de l'UMP, sur instruction du trésorier Eric Woerth. Mais cela, c'est la révélation du jour. Malgré ses efforts, le Sarkogate continue.

    Ces deux commissions ont un droit de veto, au 3 cinquièmes. Elles n'approuvent rien. Bien au contraire, un obstacle majeur (3/5èmes de vote) leur est imposé si elles veulent contester la décision du Chef. "Le stade ultime de la corruption"
    Mardi, le Nouvel Observateur publiait en effet une nouvelle information relative au financement politique de la campagne Nicolas Sarkozy en 2007 : un mémo de Patrice de Maistre, daté du 29 septembre 2006, via la Fondation Bettencourt-Schueller, à André Bettencourt, qui demandait à son actionnaire de verser, avec son épouse Liliane, 30 000 euros au futur candidat dès septembre 2006. Le tout, en jonglant avec la loi. Cette dernière interdit à une personne physique de verser plus de 7 500 euros à un même parti politique, et plus de 4 500 euros à un candidat. Patrice de Maistre suggère à son patron (1) de profiter que Nicolas Sarkozy n'ait pas été déclaré officiellement candidat, et (2) de verser, avec son épouse, à deux associations politiques pour contourner le plafond de 7 500 euros. Au total, de Maistre demande à Bettencourt de verser 30 000 euros pour la campagne, dans 4 enveloppes séparées. Mieux, dans ce courrier, Patrice de Maistre explique qu'il fait suite à «la réunion avec Monsieur Eric Woerth, trésorier de l'UMP». Maistre précise : «Nous avons convenu avec Monsieur Woerth que vous pourriez faire déposer ces quatre chèques à son attention, à l'UMP, 55 rue de la Boétie, Paris 8ème

    On savait, depuis le rapport du directeur de l'IGF publié dimanche, que Patrice de Maistre avait ses entrées auprès d'Eric Woerth, vu le nombre de visites personnelles répertoriées dans le document. On comprend aujourd'hui l'origine de ces faveurs.

    L'affaire Woerth-Bettencourt se poursuit donc. Sarkozy avait peine à comprendre qu'on puisse s'inquiéter du conflit d'intérêt potentiel. Le conflit d'intérêt est pourtant «le stade ultime de la corruption» expliquait Séverine Tessier, porte-parole d'antiCor quelques heures avant l'intervention présidentielle. Sarkozy, lundi soir, fut bien en peine pour débattre du sujet. Il s'est abrité derrière de vieilles pratiques, et a annoncé la création d'une commission qui viserait non seulement les ministres mais aussi les parlementaires.

    Cette dernière révélation sur 30 000 euros remis, légalement et en quatre enveloppes à l'UMP pour financer la campagne électorale de Sarkozy, n'était pas la seule information du moment.
    La veille, pas moins de sept perquisitions concernant l'affaire Bettencourt et les soupçons d'évasion fiscale ont été menées sur ordre de Philippe Courroye. Faudrait-il rappeler, une fois de plus, que ces enquêtes n'existent que grâce aux révélations de ces dernières semaines ?

    Autre information, Patrice de Maistre, selon l'Express, a bénéficié d'un don de 5 millions d'euros de Mme Bettencourt.

    Et Mediapart, de son côté, revenait sur la fameuse Eva Ameil, banquière à la BNP qui a démenti avoir reçu un appel de Claire T., l'ex-comptable de Bettencourt mentionnant un éventuel financement politique illégal de la campagne de Sarkozy. Eva Ameil est «une super VRP pour le compte de BNP Paribas. Elle utilise son carnet d'adresses pour ramener vers la banque une clientèle sélecte et fortunée, qui préfère généralement des établissements bancaires plus discrets.» Voici donc le témoin à charge avancé contre l'ancienne comptable de Bettencourt. Qu'attend-t-on pour lancer une instruction judiciaire en bonne et due forme ? Philippe Courroye, dans une interview au Monde, jugeait toujours, lundi dernier, qu' «en l'état, il n'y a aucune raison technique, juridique ou procédurale pour ouvrir une information judiciaire.»

    Le procureur de Nanterre a subi un échec : mardi matin, la cour d'appel de Versailles a rejeté son appel en urgence contre le supplément d'information ordonné le 1er juillet par le tribunal correctionnel dans le procès visant les dons de la milliardaire au photographe François-Marie Banier. Une magistrate indépendante, la juge Isabelle Prévost-Desprez,va ouvrir une seconde enquête, cette fois-ci sur la fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt.

    Mercredi, le Canard Echaîné et Marianne lançaient un nouveau scud contre l'honnête homme du ministère du Travail. Le maire de Chantilly, ministre du Travail et trésorier de l'UMP aurait bradé une parcelle de la forêt de Compiègne, contre l'avis de son collègue ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire.Cette propriété de l'Office National des Forêts, qui comprend également un hippodrome et un golf, a été cédé à la Société des courses de Compiègne. L'heureux acquéreur, Antoine Gilibert, est une proche connaissance d'Eric Woerth, dont la commune et l'hippodrome sont voisins.


    Les affaires continuent. Il est temps de partir en vacances. Au Cap Nègre.

    http://www.marianne2.fr/sarkofrance/Sarkozy-a-la-television-20-mensonges-4-enveloppes-et-un-parc_a127.html

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    À quelques jours d’intervalle, David Pujadas a reçu la laisse d’or du Plan B destinée à récompenser « le journaliste le plus servile », suscitant l’indignation de la direction de France 2 et de quelques blogueurs, puis il a interviewé, avec une rare complaisance, Nicolas Sarkozy, provoquant l’indignation du SNJ-CGT et de nombreux autres journalistes. Faut-il lui décerner la Légion d’honneur ?

    Complaisance

    « J’ai trouvé ça plutôt rythmé et tonique, de bonne tenue, pas mal sur le fond et sur la forme. À deux ou trois moments, il y a eu confrontation, il y a eu aussi des explications, un peu de pédagogie. C’était un entretien libre de ton. » [1]. C’est en ces termes que David Pujadas lui-même analyse son interview du président de la République le 12 juillet 2010. Cette auto-célébration est loin d’avoir été partagée, comme le montrent les critiques dont l’animateur du Journal de France 2 a été la cible juste après l’émission avec Nicolas Sarkozy.

    Dès le lendemain, en effet, le SNJ-CGT de France Télévisions publie un communiqué dénonçant un David Pujadas « complaisant et incompétent, (…) et laissant Nicolas Sarkozy avancer des contre-vérités ». Cette émission est, selon le syndicat, « une honte pour l’information de service public. » De son côté, le site Marianne2.fr revient en détails (sans pour autant être exhaustif…) sur les manquements de l’intervieweur : « lorsqu’on a la vanité d’accepter ce rôle en solo, on prépare un minimum la confrontation. (…) Il n’est pas admissible de se faire balader sans répliquer lorsque Nicolas Sarkozy réitère des mensonges grossiers sur des questions connues qui ont déjà largement fait polémique et que tout journaliste s’intéressant à la politique, même doté d’une attention flottante, ne peut pas ignorer. »

    Des exemples ? Marianne2.fr en donne deux : « "Il existait avant mon élection des contribuables qui payaient 100% d’impôt, c’est-à-dire il gagnait 1000, ils payaient 1000 et ils partaient tous", a affirmé le Président sans être contredit par Pujadas. Pratiquement, personne n’a jamais payé 100% d’impôts et le bouclier fiscal, contrairement à ce que répète le Président, n’a pas pour effet de limiter la taxation des revenus réels à 50 % mais plutôt autour de 20% comme on l’a vu avec Madame Bettencourt. Toute aussi fausse son affirmation selon laquelle "le bouclier fiscal existe en Allemagne depuis plus de vingt ans". Il n’y a jamais eu de bouclier fiscal en Allemagne, mais une décision de la Cour constitutionnelle qui ne concernait d’ailleurs que l’impôt sur la fortune et qui a été supprimée depuis, comme nombre de mises au point l’ont rappelé dans la presse ces derniers mois. »

    Plus complet, un article publié sur le site de l’Expansion (13 juillet 2010) explique « comment David Pujadas aurait pu argumenter contre Nicolas Sarkozy » et expose dix (grosses) contre-vérités assénées par le président de la République non relevées par le présentateur.

    En comparant l’entretien du président avec celui, un mois plus tôt, de Martine Aubry dans son JT, le site de Arrêt sur images revient sur la pugnacité variable de David Pujadas. Face à la première secrétaire du Parti socialiste, l’interview se révèle « tenace, exigeante sur la précision des réponses attendues. » Et face à Nicolas Sarkozy, « Pujadas change radicalement de ton : il se fait plus coulant, bienveillant, et surtout, laisse Sarkozy digresser comme il l’entend. »

    Nous ne reviendrons pas sur cet entretien de juillet 2010 qui, comme les précédents, soulève avec insistance la même question : qui invite qui [2] ? David Pujadas invite-t-il Nicolas Sarkozy dans son JT pour lui poser ses propres questions ? Ou Nicolas Sarkozy reçoit-il (comme ce fut le cas se 12 juillet 2010) David Pujadas à l’Elysée pour qu’il serve de porte-micro et de passe-plat ? Poser la question, c’est y répondre…

    Récompense

    Hasard du calendrier, quelques jours plus tôt (le 30 juin 2010), des proches du défunt journal Le Plan B accompagnés du réalisateur Pierre Carles décidaient de remettre à David Pujadas, sur le trottoir, devant les locaux de France Télévisions, une « laisse d’or », symbole de « la servilité du journaliste ». En guise de consécration et… d’anticipation involontaire du rendez-vous à l’Elysée. Une opération qui tombait à point nommé moins de deux semaines avant celui-ci.
    Un communiqué publié sur le site du Plan B apporte quelques explications à cette action :

    « En décernant ce kit [une laisse d’or plus une boîte de cirage, une brosse et un plumeau multicolore doté] au présentateur du « 20 heures » de France 2, les organisateurs entendaient récompenser le « journaliste le plus servile », comme ils l’ont expliqué au Plan B, qui passait par là. Selon eux, Pujadas mérite la Laisse d’or pour son amour des euros (12 000 euros de salaire mensuel), sa haine des syndicalistes [3] et son dévouement pour les puissants, réaffirmé récemment dans le film culte de Denis Jeambar, « Huit journalistes en colère » (Arte, 9.2.10), qui le montrait fustigeant la surmédiatisation des humbles : « Le journalisme des bons sentiments, c’est aussi une bien-pensance. C’est l’idée que, par définition, le faible a toujours raison contre le fort, le salarié contre l’entreprise, l’administré contre l’État, le pays pauvre contre le pays riche, la liberté individuelle contre la morale collective. En fait, c’est une sorte de dérive mal digérée de la défense de la veuve et de l’orphelin. » »

    La cérémonie fut brève et non violente. Ses organisateurs ont même repeint le scooter de l’animateur d’une peinture dorée…et délébile. Une action symbolique qui n’a gère attiré l’attention de la presse imprimée et des grands médias audiovisuels, mais que de nombreux blogueurs et sites Internet ont dénoncé comme une « agression ».

    Indignation

    Pour le site Gala.fr, David Pujadas s’est fait « piéger par un commando », pour voici.fr, le « happening était trop violent pour être drôle. » Selon Europe1.fr, « David Pujadas a été victime d’un guet-apens ». Sur le site d’Arrêt sur images, on parle d’« agression ». Terme qui est utilisé un peu partout, notamment par les sites Internet des quotidiens nationaux. On appréciera enfin le titre de l’article sur le site 7sur7 : « David Pujadas agressé avec une laisse ». De son côté, la direction de l’information de France 2 s’est empressée de juger « méprisable », dans un communiqué publié le 6 juillet 2010, l’opération menée contre David Pujadas qui « porte atteinte au travail de l’ensemble de la rédaction » de la chaîne publique. « De plus, l’action consistant à interpeller David Pujadas à la sortie du siège de France Télévisions dans des conditions contestables ne peut que renforcer notre sentiment d’indignation », a ajouté la direction de la chaîne, prétendant parler au nom de toute la rédaction.

    Encore ne s’agit-il, jusqu’ici, que de réactions … nuancées. En revanche, le 7 juillet 2010, Bruno Roger-Petit dénonce sur son blog du Post.fr un « lynchage »  : celui de David Pujadas par une équipe diligentée par Pierre Carles et Le Plan B (« qui est à la critique des médias ce que le site « Françoisdesouche » est aux Droits de l’Homme »). Ne reculant devant aucun poncif, il y compare Le Plan B tour à tour à la Milice, à Je suis partout et aux tortionnaires d’Abou Graïb, n’hésitant pas non plus à le soupçonner d’antisémitisme :

    « Tout est insupportable dans cette agression (désolé, il faut bien appeler les choses par leur nom) : l’acte lui-même (quel courage que de tendre un guet-apens à plusieurs !) la narration de l’acte (avec l’allusion à la petite taille de la victime, comme s’il s’agissait d’un sous-homme, donc c’est un être indigne), le choix d’une laisse (cet homme est un chien, donc c’est un être indigne), la fuite du coupable (il se dérobe, donc c’est un être indigne) et enfin le scooter de la victime peint en or (vieille symbolique, pas de pitié pour les juifs adorateurs du veau d’or, ces êtres indignes). Cela pue. Le Plan B fait l’apologie de la Milice médiatique des années 2000. Bravo !

    […] Cela confirme qu’une certaine extrême gauche qui fait de la critique des médias « vendus au grand capital et aux forces de l’argent » son petit fonds de commerce, façon « Je suis Partout », est en train de passer de l’autre côté du miroir. Il est triste de constater que Pierre Carles s’est fait le complice de ce petit lynchage, aussi minable que sinistre, et s’est abaissé à filmer cette mise en scène sordide. En tout cas, voilà un document vidéo-filmé qui aura toute sa place dans la vidéothèque de Lynndie England et sa collec’ de DVD « Abou Graïb inside ». »

     

    Qu’une action non-violente (comme David Pujadas en conviendra lui-même) suscite autant de mensonges (un seul exemple : la petite taille de David Pujadas n’a fait l’objet d’aucune allusion) et une telle débauche d’interprétations diffamatoires, laisse pantois ! Surtout lorsque l’on sait que Bruno Roger-Petit n’a pas assisté à la scène [4]. On peut ne pas se réjouir de cette action symbolique sans sombrer dans la caricature…

    … Caricature que Jean-Marc Morandini magnifie en consacrant une partie de son émission sur Direct 8 (modestement intitulée « Morandini ! ») à cet épisode. Au terme d’une présentation dramatique (« David Pujadas agressé devant France Télévision, le journaliste a été victime d’une opération commando »), l’animateur donne la parole à celui qui, dit-il, « a révélé cette affaire » : un certain Bruno Roger-Petit. Ce dernier décrit la scène comme s’il l’avait vécue : « ça a commencé à déraper parce que d’abord il y a eu des remarques déplaisantes sur sa taille (…). Moi quand j’ai vu ça [sic], j’étais sidéré (…). On n’est plus dans la critique des médias, on est dans l’agression physique d’une personne. Ça devient quand même grave. C’est écœurant. Franchement, c’est une opération abjecte. C’est un guet-apens, c’est minable, c’est lâche… »

    Le lendemain, David Pujadas s’explique sur Europe 1 dans l’émission de Jean-Marc Morandini (encore lui !) et contredit ce qui a été dit dans les médias : « j’ai vu trop de bêtises écrites un peu partout. (…) Il n’y a rien eu de dégradant. (…) J’ai dit stop et ça c’est arrêté là. »
    Il est sans doute dans l’intérêt de Pujadas de faire oublier cette affaire puisqu’elle révèle des choses vraies sur le fond. D’ailleurs quand Morandini l’interroge sur ce sujet, il fuit la conversation :

    - Morandini : « Quand ils parlent de votre haine des syndicalistes et votre dévouement aux puissants, ça vous touche, ou vous vous dites c’est des allumés… »

    - Pujadas : « Non, ça ne me touche pas du tout. Ne vous attendez pas à ce que je réponde sur le fond à ces gens-là puisqu’ils n’ont aucun argument »

    Aucun argument ? Ce serait oublier un peu vite tous ceux qui sont réunis sur le site d’Acrimed (voir notre dossier « David Pujadas ») ou dans les archives du Plan B. Ce serait oublier désormais la célèbre interview de Nicolas Sarkozy un certain 12 juillet 2010.

    Complaisant, servile ou tout simplement fonctionnel ? En tout cas, un jour viendra – peut-être un 14 juillet… - où David Pujadas recevra la Légion d’honneur, pour services rendus. Mais à qui ?

    Mathias Reymond

    Notes

    [1] Télé2semaines, 13 juillet 2010.

    [2] A ce sujet, voir Après l’« interview » de Sarkozy, quelques commentaires autorisés du spectacle.

    [3] Exprimée notamment lors de son interview en direct de Xavier Mathieu, le porte-parole CGT des grévistes de l’usine Continental de Clairoix, le 21 avril 2009. Lire à ce propos « Des journaux télévisés face aux “violences” des salariés » sur le site d’Acrimed.

    [4] La séquence que nous avons visionnée sera visible dans le prochain film de Pierre Carles, « Fin de concession ».

     


    Auteur : Mathias Reymond - Source : Acrimed

     

    Publié par Roland, webmaster

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=14463&rech=24955#24955

     



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