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    Alors que le ministre du Budget annonce ce matin un tour de vis sur les dépenses sociales : Les faits contre la propagande.


    C’est un rapport de l’Assemblée nationale on ne peut plus officiel, signé du député UMP Gilles Carrez, pour la Commission des finances, qui ne fera hélas pas la Une. Ce qu’il révèle est pourtant explosif : en dix ans, les "pertes de recettes fiscales non compensées" - en clair les baisses d’impôts - atteignent le montant faramineux de 100 à 120 milliards d’euros ! Précision du rapport : les "allègements" en question sont "concentrés sur l’impôt sur le revenu", à savoir le seul impôt juste, puisque progressif, pesant donc plus lourd pour les riches que pour les pauvres. Voilà ainsi la vérité toute nue : si la dette publique charbatteint aujourd’hui le niveau qui est le sien, c’est que les gouvernements qui se sont succédés depuis 2000 - inclus celui des sociaux-traîtres "socialistes" de Jospin, avec Dominique Strauss-Kahn le grand privatiseur au ministère de l’Economie - ont constamment fait peser sur la collectivité le poids de leurs cadeaux aux privilégiés. Le dessin ci-contre de Charb, publié par le blog du PCF de Carcassonne, l’illustre avec brio. Nous avions du reste titré, dès septembre 2007, lorsque le Premier ministre François Fillon avait osé déclarer la France en faillite, Ah les hypocrites : "Et oui, désolé les gars, les caisses sont vides. Il va falloir vous serrer la ceinture, parce que la dette, vous vous rendez compte... Sauf que. Qui a commencé son règne en distribuant 14 milliards aux privilégiés, avec l’inique paquet fiscal ? Le sénateur communiste Bernard Véra, lors des débats de la chambre haute, avait alors prévenu : "Mes chers collègues, allez expliquer que, pour réduire l’impôt sur la fortune de quelques milliers de privilégiés et restaurer la rentabilité financière des entreprises, il faudra réduire les crédits pour rénover les cités HLM de nos quartiers sensibles, fermer les écoles rurales, dissoudre les juridictions d’instance dans un certain nombre de sous-préfectures, diminuer les crédits destinés au financement des transports ferroviaires de voyageurs, remettre en cause les aides directes à l’agriculture ! Votez ce texte, mes chers collègues de la majorité, mais ne venez pas ensuite vous plaindre amèrement de la réduction de la dépense publique au détriment de tous ceux qui n’auront pas fait jouer le bouclier fiscal ou la défiscalisation des heures supplémentaires, tout simplement parce que leur salaire est trop faible affichepour qu’ils soient concernés par ces dispositifs !" C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui. (...) On commence par vider les caisses pour alléger le fardeau insupportable qui pèse sur ces pauvres riches, et l’on se lamente ensuite que des coupe-sombres sont indispensables dans la dépense publique, qu’il n’y a plus d’argent pour ceux qui en ont vraiment besoin. Et on leur colle par-dessus le marché des franchises médicales... Monstrueuse hypocrisie ! Décidément, en Sarkozie, mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu."

    Commentaire de Guillaume Duval, rédacteur en chef adjoint d’Alternatives économiques, sur sa page Facebook  : "100 [à 120, NdA] milliards d’euros de pertes de recttes fiscales en dix ans pour l’Etat. Celles et ceux qui sont abonné(e)s à Alternatives économiques ou l’achètent régulièrement savent depuis longtemps que l’aggravation de la dette publique est due avant tout aux pertes de recettes organisées et voulues par les gouvernements qui se sont succédés depuis le début des années 2000. Mais c’est bien aussi de le voir confirmé très officiellement par le rapporteur UMP de la commission des finances de l’Assemblée (soit dit en passant il n’a pas tort non plus de rappeler que ce n’est pas la droite qui a commencé après 2002 mais bien la gauche en 2001-2002 et qu’elle n’y était pas allé avec le dos de la cuiller, mais comme le répétait Laurent fabius à l’époque : si on ne baisse pas les impôts on va perdre les élections...)." Morale de l’histoire : élections perdues quand même ! Au-delà de cette pierre dans le jardin solférinien, revenons à ces ordures qui nous gouvernent : le ministre du Budget François Baroin annonce ce matin dans Les Echos une "révision à la baisse d’aides dans le logement et l’emploi, comme le résume l’AFP. Les trois principales mesures concernent une révision à la baisse des subventions pour l’emploi des salariés à domicile et pour le logement étudiant ainsi qu’un ralentissement de l’aide aux handicapés." Ajoutons que "le nombre d’emplois aidés va passer de 400 000 à 340 00O l’an prochain". Ben voyons, alors que le chômage explose ! "Ne faut-il pas remettre en question la baisse de la TVA dans la restauration étant donné la gravité de la crise des finances publiques ?", interroge le confrère des Echos. sarko baroinRéponse de Baroin : "Ce n’est pas d’actualité, car il faut un minimum de stabilité. Cette mesure est récente. (...) rien ne sera fait avant la prochaine élection présidentielle. En effet, seul un candidat ayant pris cet engagement devant les Français peut porter une telle mesure." On en tombe à la renverse : il faut en prendre l’engagement devant les Français pour toucher à la baisse de la TVA dans la restauration mais on impose la contre-réforme des retraites alors que Nicolas Sarkozy avait au contraire promis de ne pas toucher à l’âge légal du départ à 60 ans ! Mais la tartufferie des UMPistes n’a donc aucune limite ! Evidemment, il n’est aucunement question de revenir sur l’inique bouclier fiscal. L’interview se clôt sur ce magnifique aveu de Baroin : "Nous agissons d’abord et avant tout sur les sources de dépenses et non sur l’augmentation générale d’impôts directs ou indirects". Alors que la dette qu’on fait supporter à la France qui souffre finance les cadeaux de celle qui se goberge. "Les Français vont devoir sérieusement se serrer la ceinture", résume la journaliste de France 2 à l’instant dans son journal. Pas tous ! Tout va bien pour la bande du Fouquet’s... Alors qu’on apprend ce matin par Mediapart que l’ancienne comptable de Liliane Bettencourt accuse Eric Woerth et Nicolas Sarkozy lui-même d’avoir touché des enveloppes d’argent liquide, les démissions de deux sous-ministres n’y suffiront pas : il faut renverser ce gouvernement antisocial !


    Auteur : Olivier Bonnet - Source : Plume de Presse

     

    Publié par Roland, webmaster

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=14044


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  • publié par babelouest (crisonnier mais libre) le 04/07/2010 15H51 

     

    S’il devait retourner à l’école, il serait au premier rang, ne cessant d’applaudir le maître que pour appeler à la discipline et exhorter ses camarades à travailler plus. Gérard Carreyrou a passé l’âge, mais il reste - à TF1 hier comme à France Soir aujourd’hui - le fayot de service, bramant toujours dans le sens du pouvoir. À tel point qu’il a réussi à redonner tout son lustre au mot "propagande". Respect !

    lundi 28 juin 2010, par JBB


    68 ans, et toujours au turbin ! Un exemple pour cette France qui rechigne à se lever tôt et à travailler plus longtemps. Un modèle, même. Loin, très loin de ces petits saligauds de grévistes qui « rêvent toujours d’une oasis de facilité au milieu d’un monde cruel » [1], croient encore - les naïfs ! - dans le « paradis terrestre des utopistes de l’État providence » [2] et restent « englués dans un passé mitterrandien qui commence à dater » [3]. Gérard Carreyrou a beau être passé de TF1 à France Soir comme on tombe de Charybde en Scylla, directeur de l’information de l’alors plus puissante chaîne française devenu éditorialiste de luxe en un canard qui peine à s’affirmer [4], il ne lâche rien. Et livre chaque jour - ou peu s’en faut - à des lecteurs qui n’en demandent peut-être pas tant un petit bijou de propagande gouvernementale. Un édito aussi sirupeux, tout en courbettes et amour pour le pouvoir, qu’agressif en sa forme propagandesque [5].

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    Ne pas faire retraite

    Gérard Carreyrou parle de (presque) tout. Mais il n’est jamais aussi bon que quand il évoque (souvent, très souvent) la « nécessaire » réforme des retraites. En décembre 1995, déjà, il tempêtait vent debout contre ces manifestants refusant l’évidence - c’est-à-dire un plan Juppé allongeant notamment la durée de cotisation. Et il fustigeait, au 20 Heures de TF1, « un mouvement où les fantasmes et l’irrationnel brouillent souvent les réalités » [6], en même temps qu’il louait la bravoure du Premier ministre : « M. Juppé a marqué sans doute un point, celui du courage politique. » Et Serge Halimi de constater, dans Les Nouveaux chiens de garde : « La langue de bois des Importants venait de laisser voler ses plus jolis copeaux : d’un côté — celui du pouvoir et de l’argent — le "courage" et le sens des "réalités" ; de l’autre — celui du peuple et de la grève — les "fantasmes" et l’"irrationnel". Ce mouvement social aurait-il l’impudence de remettre en cause vingt années de pédagogie de la soumission ? »

    Quinze ans après, rien n’a changé - c’en serait presque rassurant, les mots et dogmes de Gérard Carreyrou comme certitude qu’il y aura toujours, en ce monde, quelque chose d’intangible à quoi se raccrocher, fut-ce le plus bel exemple de crétinerie mensongère. Juppé était « courageux » en 1995 ? Fillon est « rigoureux » en 2010 [7], « crédible et courageux » [8] et « son discours sur les déficits s’inspire tout à la fois de Churchill (…) et de Kennedy (…) » [9]. Le plan Juppé en appelait au sens des « réalités » ? La « grande réforme » [10] aussi, « ambitieuse et nécessaire pour assurer la pérennité des retraites des Français », « qui marque une rupture avec le passé de facilité mais [qui] est incontournable et nécessaire dans le contexte de la crise et de nos déficits abyssaux » [11]. C’est juste une question de bon sens, finalement : qui pourrait bien refuser « des propositions mesurées qui passeront fatalement par un allongement progressif de la durée de cotisation et par le glissement ou le contournement du tabou des 60 ans » [12] ? C’est mesuré et fatal, on vous dit…
    La « grande réforme » est même si inéluctable qu’une grande partie des habitants de ce pays en a pris conscience et s’y est résignée. Contre mauvaise fortune bon cœur : « une majorité de l’opinion sait qu’il n’y a pas d’autres choix » [13], « l’opinion française est (…) en train de comprendre qu’il n’y a pas d’alternative à la réforme des retraites, beaucoup d’hommes et de femmes de gauche comme de droite sont préparés, sinon enthousiastes, à faire cet effort national » [14], « la réforme des retraites est passée dans les têtes avant de s’inscrire dans la loi » [15], « une large partie de l’opinion (…) sent bien dans ses profondeurs qu’on n’a pas d’autre choix » [16], etc… Finalement, Gérard Carreyrou lit dans l’opinion comme une mauvaise cartomancienne dans le Ricoré ; au fond de la tasse, entre deux gouttes, c’est la résignation et l’acceptation qu’il trouve.

    .

    Propagande à l’arme lourde

    C’est en cela que les très nombreux éditos de Gérard Carreyrou sont si révélateurs : sans s’embarrasser de quelques précautions ou nuances - ce n’est pas le genre du bonhomme… - , convaincu de s’adresser à des classes populaires (puisque c’est le lectorat cible de France Soir) qu’il imagine sans doute complétement crétines et idiotes, l’homme répète, martèle, pilonne. Il bombarde, même. Celui qui, à l’antenne et en compagnie de Michèle Cotta, s’extasiait au premier soir de l’offensive en Irak [17] devant les images de bombardement au laser diffusées par les forces américaines - « Ce sont effectivement des images tout à fait étonnantes (…). Dans quelques instants, d’autres images tout à fait étonnantes. » [18] - fait preuve du même goût pour l’arme lourde quand il s’agit de mettre en avant l’action gouvernementale. Même sa justification ultérieure, quand il tente d’analyser a posteriori son effarante fascination pour le tapis de bombe US, vaut aussi grille d’analyse pour son incessant bombardement éditorial sur la réforme des retraites : « Bien sûr, certains disent qu’on jubile à l’antenne, qu’on semble y prendre du plaisir. Je ne dis pas que c’est bien. Je dis que c’était inévitable parce qu’enfin - si j’ose dire - le système qu’on avait mis en place depuis des mois allait pouvoir fonctionner. » [19] C’est cela même : le système qu’on avait mis en place depuis des mois allait pouvoir fonctionner… À cette différence que cela fait des années que Gérard Carreyrou (comme ses semblables) ronge son frein. Une fois venu le moment de l’hallali sur les 60 ans, il s’agit de se lâcher : taïaut !

    Rien d’autre qu’une offensive, donc. Gérard en a l’habitude, lui qui a été à bonne école (militaire), celle de son ami de toujours, l’ancien soldat Charles Villeneuve. Eux deux ont fait les 400 coups (antisociaux) ensemble. Se sont imposés de concert à Europe 1 [20], avant de lâcher Jean-Luc Lagardère pour Bouygues. Ont tous deux fait partie de l’équipe dirigeante de TF1 [21]. Et ont surtout produit ensemble Le Droit de Savoir, émission qui n’avait de cesse de vanter l’exemplaire travail de la police, de fustiger les prétendus profiteurs du système ou de dénoncer « la France qui triche »« Les uns profitent à l’excès de l’assurance chômage, les autres fraudent le RMI, d’autres encore fabriquent des arrêts maladie bidons. Des milliards d’euros leurs sont versés chaque année par les organismes de protection sociale », attaque ainsi bille en tête Charles Villeneuve en mai 2007. Juste avant les présidentielles, quel hasard…
    D’une certaine façon (ou même : d’une façon certaine), Gérard Carreyrou a donc participé à l’élection de Nicolas Sarkozy. L’ancien militant PSU des années 60 - devenu depuis giscardien, balladurien [22] et enfin sarkozyste - en tire sans doute une légitime fierté, lui qui porte aux nues, dans France Soir, le président en exercice. Jusqu’à le comparer à Roosevelt - parce qu’il « n’a pas changé depuis son élection mais grandit dans l’épreuve » [23]. Ou à le créditer de toutes les réussites : « Omniprésent et hyperactif dans la mise en œuvre d’une solution européenne face à la crise, Nicolas Sarkozy démontre une nouvelle fois qu’il a la stature d’un président des temps difficiles, comme il l’avait prouvé aussi bien dans la crise financière de 2008 que dans la crise Russie-Géorgie. » [24] Tant d’amour en deviendrait presque touchant.
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    .

    Contre le bolchévisme, le syndicalisme et la lutte armée…

    Ça fait longtemps que Gérard Carreyrou a choisi son camp. Pas seulement pour Sarkozy. Mais surtout contre les syndicats, la gauche, les grévistes et - de façon générale - la piétaille. Quand, il y a 20 ans, Le Canard Enchaîné publie la déclaration d’impôt de Jacques Calvet, alors patron de Peugeot Citroën, et montre que celui-ci a vu son salaire augmenter de 45 % en deux ans, c’est Gérard qui vient pleurer à l’antenne de TF1 : « Ils ont braqué un revolver chargé sur la nuque du grand pédégé. » [25] Solidarité de classe, déjà : au mitan des années 90, révèle Le Nouvel Observateur, c’est un salaire de 2,8 millions de francs annuels que touche l’apparatchik de TF1. Entre grands patrons, on se comprend…
    C’est sans doute au nom de cette même solidarité que Gérard Carreyrou bave tant qu’il peut quand L’Express publie en 2008 un entretien avec Jean-Marc Rouillan. L’éditorialiste de France Soir monte au créneau, admonestant l’ancien d’Action Directe du haut de son confortable fauteuil : « J’estime que vous devriez avoir la décence de vous taire, monsieur l’assassin condamné à la perpétuité. » [26] Et s’attire une cinglante réponse de Pierre Carles, publiée dans CQFD : « Dans sa chronique de France Soir, Carreyrou explique que Jean-Marc Rouillan aurait "lâchement assassiné" le général Audran "parce que son nom de famille commençait par la première lettre de l’alphabet". Puis ce fut au tour du PDG de Renault, Georges Besse, "dont le nom commençait par un ’b’". Enfin, il lâche à l’adresse de Jean-Marc Rouillan : "Vous vous prépariez à un autre assassinat dont le nom de la victime aurait commencé par un ’c’". C comme… Carreyrou ? »

    Gérard peut dormir tranquille : Rouillan est retourné moisir en taule. Et l’éditorialiste a tout loisir de poursuivre son incessante propagande, sans sueurs froides ni regards jetés en arrière pour s’assurer qu’aucun vengeur social n’approche dans son dos. Serein, il peut savourer la faible mobilisation syndicale du 27 mai, y revenant par deux fois, juste avant et juste après. Dans Echec probable, il gage que « la raison l’emporte[ra] sur les pesanteurs de l’immobilisme social » ; dans L’échec du 27 mai, il se félicite de l’absence de « véritable dynamique de contestation ». Que celle-ci se fasse jour, près d’un mois plus tard, et Gérard Carreyrou évacue en deux lignes ce « baroud d’honneur avant les grandes vacances » [27], avant de longuement revenir sur un fallacieux et mensonger sondage du Figaro [28]. C’est ainsi : le sarkozysme est apostolat, le servir dans France Soir impose certaines œillères. Il faut bien tenir bon la barre quand l’heure est grave : «  Déjà écrasé par les déficits financiers qui n’ont fait que croître et embellir avec la crise, notre pays semble aujourd’hui menacé par un déficit encore plus grave, un déficit moral. » [29] Et il ne sera pas dit que celui qui invitait, sur l’antenne de TF1 en 1989 et en réaction aux (faux) charniers de Timisoara, à créer des Brigades internationales pour « mourir à Bucarest », sera resté bras croisés en 2010. Mourir pour le sarkozysme, c’est une jolie invitation, non ? Allez, dépêche-toi, Gérard…

    Notes

    [1] Édito de France Soir, le 24 juin : Lucidité et manifestations.

    [2] Ibid.

    [3] Édito de France Soir, le 29 mai : L’échec du 27 mai.

    [4] Malgré les rodomontades de son nouveau propriétaire, Alexandre Pougatchev, et en dépit de tout l’argent injecté (20 millions d’euros pour la seule campagne de communication autour de la nouvelle formule), les ventes de France Soirelles se situaient en moyenne à 86 715 exemplaires ; bien loin, encore, de l’objectif fixé à 150 000 exemplaires pour fin 2010 et à 200 000 pour fin 2011. ne décollent pas autant que son nouveau propriétaire le voudrait. Pour le mois d’avril,

    [5] Quand elle est à ce point frontale, la propagande tient quasiment de la trouée allemande dans les Ardennes.

    [6] Cité par Serge Halimi, Le Monde diplomatique, janvier 1996.

    [7] Édito de France Soir, le 26 juin : Fillon le rigoureux.

    [8] Édito de France Soir, le 5 mai : Grèce, retraites : le lien.

    [9] Édito, Fillon jusqu’en 2012 ?

    [10] Si, si, c’est comme ça qu’il l’appelle. C’est même le titre de son édito du 26 mai : Le choix de la grande réforme.

    [11] Édito du 17 juin : Sévère mais juste.

    [12] Édito de France Soir, le 5 mai : Grèce, retraites : le lien.

    [13] Édito du 17 juin : Sévère mais juste.

    [14] Édito du 5 mai, Grèce, retraites : le lien.

    [15] Édito du 29 mai : L’échec du 27 mai.

    [16] Édito du 10 juin : Égalité et équité.

    [17] Soit le 18 janvier 1991.

    [18] Cité par Arnaud Mercier, « Médias et violence durant la guerre du Golfe », Cultures & Conflits.

    [19] Interview à L’Evénement du Jeudi, le 21/02/1991, citée par Arnaud Mercier, ibid.

    [20] Ils n’étaient pas seuls, d’ailleurs. À défaut d’un quelconque autre titre de gloire, Europe 1 restera comme cette radio qui, dans les années 1970, a chaleureusement couvé, sous l’autorité d’Étienne Mougeotte (et surtout de Jean-Luc Lagardère), certains des pires pousses d’une nouvelle caste médiatique : Gérard Carreyrou, Jean-Claude Dassier, Robert Namias et Charles Villeneuve, soit l’essentiel du futur état-major de TF1. Ces caricatures de journalistes - giscardiens aux dents longues - s’étaient même baptisés, en 1974 et en référence à la révolution des Œillets, du pompeux terme de « capitaines portugais ».

    [21] Charles Villeneuve y a été directeur des sports, ainsi que directeur général de TAP, filiale de TF1 et directeur des opérations spéciales. Gérard Carreyrou, lui, a notamment occupé les postes de directeur de la rédaction et de directeur de l’information de TF1.

    [22] Gérard Carreyrou a été l’un des artisans du matraquage pro-Balladur de TF1. Ce qui lui vaudra d’ailleurs une temporaire mise à l’écart, une fois acquise la victoire de Chirac.

    [23] Édito du 4 décembre 2008 : A la Roosevelt.

    [24] Édito du 11 mai : Retour présidentiel, contradictions au PS.

    [25] Cité par Nicolas Cori, dans Les Cordons de la Bourse.

    [26] Édito du 1er octobre 2008 : L’indécence de l’assassin.

    [27] Édito du 24 juin : Lucidité et manifestations.

    [28] Voir sur le sujet ce bon article d’Arrêt sur Image : Sondage : Les Français approuvent (enfin) la réforme des retraites.

    [29] Dans l’édito titré Déficit moral.

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=14009


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  • Noam Chomsky en 2004
    Chomsky, Wikipedia
    Auteur : Laurent Dauré - Source : Acrimed

    Publié le 28 juin 2010 par Laurent Dauré

     

    Ils l’ont montré à maintes reprises : la poignée de journalistes et d’intellectuels parisiens qui se servent à l’envi des médias dominants comme caisse de résonance n’apprécient guère Noam Chomsky [1]. Lorsqu’il n’est pas simplement ignoré – ce qui reste la règle –, Chomsky subit de véritables salves de dénigrement. Sa venue à Paris le mois dernier n’a pas changé la donne. Au contraire, les apprentis tireurs d’élite [2] des médias installés ont même ajouté une nouvelle arme à leur arsenal : renvoyer, sans rien dire de ses arguments, l’intellectuel radical – et parfois même le linguiste – à sa vacuité. Un chef-d’œuvre de journalisme culturel…

    Trois décennies ont passé depuis la dernière visite de Chomsky en France. Serge Halimi, le directeur du Monde diplomatique, a fourni une explication à cette longue absence : Noam Chomsky «  n’apprécie pas trop la scène intellectuelle française, son moralisme hypocrite, la place qu’elle consacre à des penseurs de petit calibre, presque toujours situés dans un même spectre idéologique très étroit  » [3].

    Les carpes médiatiques

    Pour le retour de Chomsky, le comité d’accueil médiatique est – sans surprise – clairsemé. La plupart des médias n’ont ni annoncé ni relaté le passage de Chomsky à Paris alors que durant son séjour il a donné entre le 29 et le 31 mai quatre conférences (deux au Collège de France, une au CNRS et une à la Mutualité) et a participé à deux discussions (avec des lycéens à Clichy et avec des syndicalistes à la Maison des Métallos) [4].

    Si l’on n’était pas un lecteur du Monde diplomatique ou un auditeur de l’émission de Daniel Mermet sur France Inter (« Là-bas, si j’y suis »), il fallait être très attentif pour savoir que Noam Chomsky était en France [5].

    Noam Chomsky étant l’un des intellectuels les plus lus au monde, les médias, habituellement friands d’ « évènements exceptionnels », auraient pu se prévaloir de cette audience pour rendre compte de son passage à Paris, mais ils ont fait preuve d’une retenue dont on ne les croyait pas capables.

    Lorsqu’il s’agit du énième opus très hexagonal – que l’on oubliera le mois suivant – de Bernard-Henri Lévy, Jacques Attali, Michel Onfray ou Max Gallo, la France entière, toutes affaires cessantes et avec tambours et trompettes, est informée de « l’évènement ». Seulement, Chomsky, lui, critique les médias dominants et les médiacrates qui en contrôlent l’accès ne semblent pas apprécier cet affront.

    Le moins que l’on puisse attendre des responsables des rédactions, et en particulier des tenanciers des pages, des rubriques et des émissions culturelles, ce n’est évidemment pas qu’ils fassent l’éloge de la pensée de Chomsky ou qu’ils témoignent d’un enthousiasme particulier à l’occasion de sa venue en France, mais qu’ils rendent compte, de façon honnête et substantielle des conférences qu’il a données et des idées qu’il y a avancées, ne serait-ce que parce que le public y est venu en nombre.

    À part Le Parisien (le 31 mai), qui a consacré un article – certes un peu anecdotique – à la rencontre de Chomsky avec les lycéens de Clichy, et La Croix (le 3 juin), aucun grand média n’a fait de compte rendu des différentes interventions du linguiste à Paris. Et seul Frédéric Taddéï a reçu Chomsky à la télévision (« Ce soir (ou jamais !) », France 3, le 31 mai) dans une émission au titre un peu tapageur mais nullement inexact : « Chomsky : le penseur le plus célèbre du monde face à l’actualité ».

    Mais, voyez-vous, si Le Monde n’a pas donné la parole à Noam Chomsky, c’est parce que celui-ci aurait refusé de la prendre… dans les colonnes du Monde, une institution que la petite coterie intellectuelle parisienne doit trouver beaucoup plus respectable que le Collège de France. C’est du moins ce que l’on apprend dans le supplément Le Monde des livres du 4 juin : «  Hélas, il a refusé d’intégrer à ce programme [de conférences] un entretien avec Le Monde  » Crime suprême. Or, en l’occurrence, Chomsky n’a rien refusé au Monde [6]. Simplement, le journaliste du quotidien, Jean Birnbaum, a contacté Chomsky trop tardivement, le planning de ce dernier était déjà rempli. D’ailleurs pourquoi aurait-il refusé un entretien au Monde alors qu’il en a accordé un au Point [7] ?

    Le savant et le politique

    Tous les médias pourtant ne furent pas silencieux. À défaut de rendre compte des propos de Noam Chomsky à Paris, Mediapart et Le Monde se sont employés à évoquer le linguiste, parfois avec emphase, mais pour mieux taire ou disqualifier les prises de position politiques du militant anarchiste.

    Le site Mediapart dirigé par Edwy Plenel illustre bien cette approche bicéphale. Deux entretiens conduits par Sylvain Bourmeau sont consacrés à l’apport de Noam Chomsky à la linguistique et aux sciences cognitives [8]. Si ces entretiens sont autrement plus consistants que ce que l’on a pu lire ailleurs, ils s’achèvent tous les deux sur des questions consacrées aux rapports entre le savant et le politique qui jettent le doute sur la pertinence des positions de ce dernier, sans rien en dire.

    Pour évoquer celles-ci, Mediapart s’efface derrière la prose du blogueur Philippe Corcuff qui bénéficie d’un appel en « Une » du site, juste à côté de l’annonce du premier entretien conduit par Sylvain Bourmeau. La venue de Chomsky a ainsi fourni à Corcuff une nouvelle occasion de recycler ses articles antérieurs et de se citer abondamment [9]. On y apprend que Chomsky « a (...) contribué à orienter la critique politique contemporaine sur des chemins simplistes » et que la « critique des médias comme [celle] des relations internationales proposée par Chomsky, avec ses tonalités conspirationnistes [où ça ?], apparaît très en deçà des savoirs [lesquels ?] produits par les sciences sociales critiques aujourd’hui sur ces terrains  ». En d’autres termes, circulez, il n’y a rien à entendre et à comprendre. Et Mediapart, en mettant en avant ce pot-pourri, s’est défaussé de tout compte rendu de la pensée politique de Noam Chomsky.

    Mais Le Monde a fait beaucoup mieux.

    Les sommets du Monde

    La réception médiatique du séjour de Chomsky a commencé par un tour de force. Le 29 mai à 16h, Chomsky intervient dans un colloque au Collège de France intitulé « Rationalité, vérité et démocratie : Bertrand Russell, George Orwell, Noam Chomsky ». Le reporter du Monde, Jean Birnbaum, assiste aux interventions de la matinée mais quitte l’enceinte de l’établissement lors de la pause de midi. Un des organisateurs du colloque avait pourtant répété plusieurs fois que les personnes qui quitteraient le Collège de France à l’heure du déjeuner (un repas était offert gracieusement à tous à l’intérieur) n’étaient pas assurées de retrouver une place à leur retour. Ce fut le cas du malheureux journaliste du Monde ; bloqué derrière les grilles, il ne put assister à la conférence de Chomsky. Parce qu’il n’aimait pas les sandwiches, comme l’expliquait Jean-Jacques Rosat dans la tribune que nous avons publiée ici-même, le reporter du Monde en appela en guise de compte rendu à une réforme des mesures de sécurité du Collège de France (« Pour Noam Chomsky, on se bouscule derrière les grilles », Le Monde, le 30 mai).

    Après le grand reportage, le fabuleux dossier. Privé d’entretien avec Chomsky, c’est en comptant sur ses seules forces que le 4 juin le quotidien vespéral a consacré «  trois pages du Monde des livres pour convaincre ses lecteurs qu’ils doivent oublier Noam Chomsky  », ainsi que le relève Thierry Discepolo [10]. Il s’agit pour Le Monde de «  nous convaincre qu’en politique, comme en linguistique, Chomsky est dépassé.  »

    La recette est simple. Elle consiste tout d’abord à sous-traiter à de grands témoins la critique que l’on souhaite entendre. Premier de ces témoins, Jean-Claude Milner, linguiste – qui s’est illustré en expliquant que l’œuvre de Pierre Bourdieu était antisémite [11] – se voit ainsi interrogé : «  Comment expliquez-vous que Chomsky soit moins influent en France qu’ailleurs en Europe ?  » (ce qui est déjà une affirmation discutable) ; Milner répond : «  Politiquement, c’est très simple : la gauche française n’a pas besoin de Chomsky. S’il s’agit de critiquer violemment les États-Unis, elle a suffisamment de ressources autochtones. Et s’il s’agit de conclure que la France est vouée au néant intellectuel, les progressistes soutiennent le contraire. Politiquement, Chomsky ne sert à rien.  » Et de conclure : «  Le secret de Chomsky réside dans son provincialisme. Ce qu’il appelle international, c’est l’ensemble des effets, généralement mauvais, d’une Cause première qui se situe à Washington. Le monde n’existe que pour alerter l’honnête citoyen américain des fautes de son propre gouvernement. Le moindre gauchiste européen des années 1970 a une expérience politique plus ample et une réflexion plus sérieuse.  » Il fallait oser. Un autre témoin, Patrice Maniglier, philosophe, profite de l’occasion qui lui est donnée pour prendre à partie de façon méprisante et très faiblement argumentée Jacques Bouveresse.


    En somme : «  Chomsky ne sert à rien. » Point final ? Non. Jean Birnbaum n’a pas fini sa démonstration et doit solliciter d’autres témoignages qui confirment sa propre vision. C’est donc lui qui produit la pièce maîtresse du dossier à charge contre Chomsky. Dans cet article intitulé « Chomsky à Paris : chronique d’un malentendu », on peut par exemple lire ceci : «  la France résiste à Chomsky [La France ? Quelle France ?]. Le pays de Descartes ignore largement ce rationaliste, la patrie des Lumières se dérobe à ce militant de l’émancipation. Il le sait, et c’est pourquoi il n’y avait pas mis les pieds depuis un quart de siècle [C’était donc parce que « la France » se dérobait que Chomsky (lâchement ?) n’était pas venu.]. Mais, pour tenter d’éclairer cette exception, il ne suffit pas d’invoquer une prétendue omerta. [Si elle ne suffit pas, c’est donc que l’omerta existe ; si elle n’existe pas, pourquoi dire qu’il ne suffit pas de l’invoquer ?]. Il convient de comprendre pourquoi le discours politique de Chomsky est beaucoup moins influent à Paris qu’à Rome ou à Berlin, sans parler de Porto Alegre  ».

    Jean Birnbaum concentre son explication non sur « la France », mais sur la réception de Noam Chomsky dans la gauche contestataire dont il prétend ainsi exprimer le point de vue : « À l’entendre évoquer le soutien des États-Unis aux dictatures sud-américaines ou aux talibans, à l’écouter dénoncer la guerre en Irak et l’embargo sur Cuba, émergeait un sentiment de déjà-entendu. Pour les femmes et les hommes de gauche qui ont été nourris à Pierre Bourdieu et à Daniel Bensaïd, pour ceux qui aiment aujourd’hui Alain Badiou, Slavoj Zizek, Antonio Negri ou Jacques Rancière, pour tous ceux qui lisent Le Monde diplomatique, surtout, le discours de Chomsky n’apporte pas grand-chose.  » Pour valider cette thèse, Le Monde donne la parole à l’un des porte-voix (médiatique) de la gauche altermondialiste : «  En France, il y a une longue tradition d’intervention des intellectuels dans le débat public, précise Christophe Aguiton, membre du conseil scientifique d’Attac. Nous n’avons pas besoin d’une icône comme Chomsky, on en a déjà pas mal à la maison.  » Plutôt que de se presser de répondre à n’importe quelle question, peut-être vaudrait-il mieux se presser de ne rien dire…

    Il y a donc une nouveauté dans le traitement médiatique de Chomsky : en parler non plus seulement pour tenter de le discréditer en l’accusant à demi-mot de négationnisme ou de complaisance à l’égard du régime des Khmers rouges, mais en renvoyant au néant, sans même l’exposer, sa critique des médias et de la politique étrangère des États-Unis, sous prétexte que des intellectuels bien de chez nous feraient aussi bien, voire mieux.

    Nicolas Weill, le petit soldat du journalisme culturel

    Comment parler de Noam Chomsky sans avoir à en parler ? L’exercice, on le voit, était difficile. Mais il l’était d’autant plus qu’un éminent journaliste du Monde des livres avait décrété qu’il ne fallait surtout pas lui en parler.

    C’est ce que nous apprend cet échange de courriels [12] entre la directrice des Cahiers de L’Herne (qui, selon nos informations, lui avait proposé un entretien avec Noam Chomsky dès le mois de février) et Nicolas Weill.

    Cher Nicolas Weill,

    Je suis heureuse d’apprendre que l’édition du Monde des livres datée du 4 juin reviendra sur la tournée de Noam Chomsky en France.

    À cet égard, je tiens à vous rappeler que nous avons déjà fait parvenir des exemplaires en service de presse de nos publications à Nicolas Truong et Robert Solé. Vous trouverez en pièce jointe un argumentaire récapitulatif pour ces titres.

    (…)

    Cordialement,

    Laurence Tacou

    Réponse de Nicolas Weill :

    Madame, Permettez-moi de saisir l’occasion de vous dire que le personnage auquel vous avez consacré une publication ne m’intéresse nullement. Je vois sa popularité comme un signe de déclin intellectuel absolu. Inutile donc d’encombrer de message le concernant ma boite mail. Bien à vous,

    Nicolas Weill

    Nicolas Weill qui, il faut le rappeler, soupçonna ouvertement d’antisémitisme Pierre Bourdieu, Jacques Bouveresse et Serge Halimi [13], devait pourtant s’intéresser à ce « personnage » qui ne l’intéresse pas, mais une semaine après le dossier à charge publié dans Le Monde des livres.

    Dans Le Monde du 11 juin, il profite de la recension d’un livre du linguiste et anthropologue Daniel Everett pour écrire, dès la première phrase de son texte : «  Avec la tonitruante visite à Paris du linguiste Noam Chomsky, cet essai en forme de récit qui vient d’être traduit en français arrive à point nommé. Le linguiste et anthropologue américain Daniel Everett combine en effet la description de son "terrain" d’exploration avec une contestation des théories chomskyennes.  » « Tonitruante » ? Cet adjectif ici dépréciatif laisse entendre que la visite de Chomsky aurait été largement médiatisée. On l’a compris : si le livre de Daniel Everett «  arrive à point nommé  », c’est pour permettre à Nicolas Weill de contester les «  célèbres thèses de Chomsky sur la "grammaire universelle"  ».

    Rien n’était plus urgent que d’évoquer de « célèbres thèses » qui ne le sont pas, en attribuant à leur auteur l’idée selon laquelle, dit-il, « le langage [serait] autonome par rapport aux contextes culturels dans lequel il évolue.  » Or Chomsky affirme que la capacité langagière est innée mais seulement dans sa structure profonde. Le « câblage » du cerveau permet le développement spontané de la grammaire universelle chez l’enfant mais ce sont les stimuli apportés par le contexte culturel (et donc linguistique) qui paramètrent cette capacité et donnent accès à la compréhension et à la pratique d’une langue particulière. Nicolas Weill devrait lire les livres qu’il refuse de recevoir !


    * **

    Faut-il conclure ? Nous pourrions laisser la parole à Pierre Encrevé. Celui-ci répond à Sylvain Bourmeau qui revient avec insistance sur le prétendu « simplisme » de Chomsky :

    «  Les intellectuels français le trouvent simpliste ; il leur faut des intellectuels critiques philosophes, fussent-ils des philosophes médiatiques... mais un linguiste anarchiste ! Pourtant si on lit sa critique des médias, elle n’est pas très différente de celle de Bourdieu. Simplement elle n’est pas écrite à la française, et d’ailleurs il se flatte de ne pas écrire pour les intellectuels mais pour tout le monde. Ça se comprend d’autant mieux que, quand il écrit vraiment pour ses pairs, il écrit pour les linguistes dans une langue totalement illisible pour tous les autres. Quand il fait de la politique en revanche, il dit des choses très simples – qui font quand même souvent plaisir à entendre.  »

    Les intellectuels français et, parmi eux, les journalistes cultivés défendent leur pré-carré. Ils justifient leur indigence et leur hostilité en prétendant constater les dégâts provoqués par les « affaires »… qu’ils ne cessent eux même de ressasser et d’alimenter, comme « l’affaire Faurisson » (voir « Annexe »). À l’instar de Libération (le 31 mai), ils se plaisent à présenter Chomsky comme un «  intellectuel controversé  », «  célèbre pour ses prises de positions radicales  » et objet de «  polémiques  » dont ils sont eux-mêmes les auteurs.

    Ce faisant, ils invitent à prêter attention à ce que leur cercle dit de Chomsky plutôt qu’à ce qu’il dit lui-même. Pis : ils se présentent comme « la France » et prétendent restituer un sentiment général alors qu’ils ne parlent qu’en leur nom propre. Plutôt que de débattre des positions de Chomsky, préférer le silence ou allumer des contre-feux. Le franc rationalisme de Chomsky agace les zélateurs de Bernard-Henri Lévy et des autres stars de la pensée. Leur nonchalance intellectuelle n’y trouve pas son compte. Le radicalisme de Chomsky horripile les admirateurs de l’empire américain. Pour eux, les choses sont toujours plus « complexes ». En guise de journalisme, l’accueil réservé à Noam Chomsky nous a offert, dans les médias dominants, un exemple exemplaire de ce que Nicolas Weill appelle, mais pour parler de la popularité du linguiste, « un signe de déclin intellectuel absolu ».

    Laurent Dauré (avec Mathias Reymond)


     

    Annexe : Vous reprendrez bien un peu d’affaire Faurisson ?

    Parmi les médias qui ont condescendu à parler de Chomsky, la plupart ont rappelé (avec plus ou moins d’insistance) « la sordide "affaire Faurisson"  » (Le Monde des livres, le 4 juin). Rien ne vaut un rappel plein de sous-entendus de cette « affaire » pour justifier, l’air de rien, le mépris dans lequel on tient des positions politiques de fond que l’on se garde de mentionner [14]. Auparavant, la règle était de ne pas être trop précis quant aux détails de « l’affaire » et surtout de négliger voire de déformer les propos de Chomsky. Et aujourd’hui, rien n’a changé.

    Sur Mediapart (le 28 mai), par exemple, Sylvain Bourmeau ne peut s’empêcher d’écrire : «  S’il n’est pas venu en France depuis si longtemps, et s’il est boudé par certains en France, ce n’est pas seulement du fait de ce qui est perçu comme du simplisme en politique mais aussi à cause de l’affaire Faurisson...  » Lorsque Libération interroge Pierre Encrevé, un ancien traducteur de Chomsky, un commentaire (hors sujet) brûle les lèvres du journaliste : «  En France, on se souvient surtout de sa préface au livre du négationniste Robert Faurisson, au tout début des années 80.  » « Boudé par certains » ? De qui parle-t-on si ce n’est d’abord des gardiens médiatiques du débat public ? « Ce qui est perçu comme du simplisme » ? Par qui, si ce n’est par ceux qui « boudent » Chomsky ? « On se souvient surtout », qui est ce « on » si ce n’est l’élite médiatique et ses intellectuels satellites ?

    Le Monde des livres du 4 juin – sous la plume toujours de Jean Birnbaum – s’est également plu à ressortir ce vieux dossier : «  À l’origine du grand malentendu entre Chomsky et la France, pourtant, il y a aussi quelques faits. À commencer par la sordide "affaire Faurisson", qui n’en finit plus de peser sur la réception de Chomsky en France.  » La réception par qui, si ce n’est par ceux qui ressassent cette « affaire » en la qualifiant de sordide ? Et Birnbaum de poursuivre : «  En 1980, en effet, un texte signé de lui fut publié sous forme de préface à un livre du négationniste Robert Faurisson. L’intellectuel américain commença par protester du fait que son texte ne visait qu’à défendre la liberté d’expression. Mais il alla ensuite plus loin, et la polémique qui s’ensuivit fut d’autant plus dévastatrice qu’elle l’opposa à l’une des grandes consciences de la gauche française, l’historien et militant anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet.  » Chomsky serait donc allé « plus loin ». Qu’est-ce qui est ainsi sous-entendu ? Jean Birnbaum ne le précise en rien. Quant à l’évocation de la polémique avec Pierre Vidal-Naquet, pourquoi ne pas en rappeler la teneur ? Et ne pas remarquer que nos chers protecteurs des bienséances se sont empressés d’oublier la polémique qui opposa « l’historien et militant anticolonialiste » à Bernard-Henri Lévy ? Mais quand il s’agit de Noam Chomsky…

    Dernier exemple. Alors qu’il reçoit ce jour-là Susan George, la présidente d’honneur d’Attac, voici comment Marc Voinchet présente le linguiste dans les « Matins » de France Culture : «  une personnalité dont on sait que quand elle vient en France [une fois tous les trente ans !] elle suscite de nombreux [sic] polémiques, de nombreux débats, de nombreux même combats : Noam Chomsky  » (le 27 mai). Susan George, qui connaît et apprécie Chomsky, commence à parler de lui en termes élogieux mais Marc Voinchet ne tarde pas à l’interrompre : «  Alors cependant, cependant, vous connaissez la polémique, chaque fois qu’il vient en France [une fois tous les trente ans ! (bis)] on l’accueille, enfin on l’accueille ou on ne l’accueille pas, il a même été interdit de séjour en Israël puisqu’il faisait un tour au Moyen-Orient et on dit de lui, ça c’est le réflexe pavlovien, voilà, "c’est un négationniste", il a un jour laissé publier une préface à un livre de Faurisson.  » Un réflexe pavlovien, en effet. Mais que de contorsions ou de sous-entendus pour le constater et réduire à une anecdote – à charge ? – l’interdiction de séjour en Israël (dont on ne saura rien de plus).

    Marc Kravetz, chroniqueur dans l’émission, ajoute : «  Je crois que ce débat est rigoureusement insoluble, on ne comprendra jamais, vu de France, ce que veut dire le premier amendement américain  ». On ne comprendra jamais ou on ne fera jamais l’effort de comprendre ? Alain-Gérard Slama, également chroniqueur des « Matins », se porte alors volontaire pour illustrer les propos de son collègue : « en tant qu’intellectuel, [Chomsky] se devait de combattre Faurisson ». Marc Voinchet reprend la parole pour conclure l’émission : « je vous renvoie au Cahier de L’Herne qui lui est consacré et qui est très intéressant puisqu’il est fait mention dedans des textes très intéressants et assez formidables d’opposition à Chomsky qui avaient été signés Pierre Vidal-Naquet et qui rejoignent, Alain-Gérard Slama, ce que vous venez, vous, de dire ». Le Cahier de L’Herne consacré à Chomsky est donc « très intéressant » avant tout parce qu’on peut y lire « des textes très intéressants et assez formidables d’opposition à Chomsky  ». Et ce sera le mot de la fin.

    Notes

    [1] Sur les précédents épisodes, voir notre article récapitulatif : « Noam Chomsky et les médias français ».

    [2] En effet, cette fois-ci ce sont des seconds couteaux qui se sont chargés des basses œuvres, Philippe Val, Alain Finkielkraut, Bernard-Henri Lévy et les autres calomniateurs de Chomsky avaient semble-t-il mieux à faire. Ceci dit, l’exégète de Botul avait récidivé il y a quelques mois sur France Info en affirmant que Noam Chomsky, Pierre Bourdieu et Serge Halimi étaient « des chiens de garde (…) des plus grands pétroliers du monde, du vrai pouvoir pétrolier, qui sont l’Iran, le Venezuela de Chávez, la Russie de Poutine  » (« Parlons Net », émission présentée par David Abiker, le 25 septembre 2009).

    [3] Nous avons publié sous forme de tribune l’intégralité de ce texte de présentation de Chomsky lu à l’occasion de la conférence à la Maison de la Mutualité (le 29 mai) ici-même.

    [4] « Chut ! Chomsky est à Paris », résumait le titre d’un article sur le site « Arrêt sur images », qui relevait notamment que même l’AFP n’avait pas jugé bon de consacrer une dépêche à la présence de Noam Chomsky.

    [5] Cela ne l’a toutefois pas empêché de faire salle comble à chacune de ses interventions. Comme le rappelle Thierry Discepolo, le directeur des éditions Agone, « en quatre jours et cinq réunions publiques à Paris, près de quatre mille personnes auront accueilli le linguiste et activiste anarchiste américain, qui n’était pas venu en France depuis trente ans  ». Voir l’article sur le site Article XI.

    [6] Il convient de préciser ici que Chomsky n’est pas avare de son temps et qu’il a l’habitude de répondre favorablement aux sollicitations.

    [7] « La France est devenue une île », propos recueillis par Élisabeth Lévy, Le Point, le 24 juin 2010. Un entretien portant sur la linguistique est également paru dans le numéro de juillet-août 2010 du magazine La Recherche.

    [8] Avec pour surtitre commun « Professeur Noam et Citizen Chomsky », alors qu’il n’est pratiquement pas question du second : « Le paradoxe de Chomsky » (le 28 mai) entretien avec Pierre Encrevé, socio-linguiste, Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales ; « Chomsky et la révolution cognitive » (le 29 mai), entretien avec Pierre Jacob, philosophe, directeur de recherches au CNRS.

    [9] Voir son article « Chomsky à contre-courant » publié le 29 mai sur son blog ; Philippe Corcuff y réussit l’exploit de citer trois fois le même article (de lui, bien sûr) dans la même phrase : «  Je renvoie à un article précédemment mis en ligne sur Mediapart (…), paru initialement dans la revue Contretemps, (…), repris sur Mediapart, 12 juin 2009.  » Ou encore : «  Cet exemple je l’ai déjà développé dans un texte de Rue 89 : (…).  » Le lecteur a ainsi la chance d’avoir accès dans un seul article aux œuvres complètes de Corcuff sur Chomsky.

    [10] Voir l’article déjà cité. Voir également l’article de Jean-Matthias Fleury, philosophe rattaché à la chaire de Jacques Bouveresse au Collège de France, dans lequel il est revenu sur le traitement médiatique du séjour de Chomsky en France, sur le blog de la revue Agone. Pierre Pica, l’un des organisateurs de la « tournée » de Chomsky à Paris, a même parlé à propos du dossier du Monde des livres de « manipulation médiatique  » (sur le plateau) et de « nombreuses absurdités  » (sur le forum) d’ « Arrêt sur images » (le 4 et le 5 juin) ; sur ce sujet, voir le site Antennerelais.

    [11] Voir : « Nouvelle insanité contre Bourdieu : Finkielkraut propose d’en débattre sur France Culture » et « Droits de répondre et droit de répandre : Jean-Claude Milner, Alain Finkielkraut et compagnie ».

    [12] Dont nous avions été avisé et qui a été rendu public dans l’un des commentaires à l’article déjà cité de Thierry Discepolo.

    [13] Voir l’article que nous avions consacré à cette vilenie : « Le Monde contre "les critiques antimédias", antidémocrates et antisémites ».

    [14] Pour une réfutation de la validité des attaques sur ce point, voir la dernière partie de notre article déjà mentionné : « Noam Chomsky et les médias français » et aussi « Philippe Val sur France Inter : un récital de mensonges et de calomnies contre Chomsky ». Lire également l’article de Jean Bricmont, « La mauvaise réputation de Noam Chomsky », sur le site du Monde diplomatique.

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=13849

     


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  • Logo d'euronews - wikipedia

     


    Comment euronews est devenue eurabianews

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    Par Michel Garroté

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    Lundi 5 juillet ? 23 Tammuz 5770

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    Régulièrement, la chaîne de télévision euronews, avant de parler de l'Europe, parle du Proche et du Moyen Orient. Et à chaque fois qu'euronews parle, en premier, du Proche et du Moyen Orient, les images et le discours sont systématiquement hostiles à Israël et complaisants envers les pays mahométans. Le méchant loup, c'est Netanyahu. L'agneau, c'est Erdogan. La star, c'est Obama. Euronews montre les images d'une flottille sur laquelle des barbus démolissent à coups de barre de fer un soldat israélien ? Le discours d'euronews, lors de ces mêmes images, c'est qu'Israël attaque une flottille humanitaire et que Netanyahu refuse de s'excuser auprès d'Erdogan qui pourtant, en lieu et place d'excuses, mériterait un coup de pied aux fesses.

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    Et ne parlons pas des fois innombrables où euronews accorde du temps et donne la parole aux barbus hallucinés du Hamas et du Hezbollah. Jadis, au KGB, la propagande était un art ; un art pervers, mais un art quand même. Aujourd'hui, la propagande n'est plus qu'une farce grossière relayée par des journaleux médiocres, capitulards et collabos.

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    L'actionnaire de la chaîne de télévision euronews est la SECEMIE, Société Editrice de la Chaîne Européenne Multilingue d'Information EuroNews. Outre des chaînes de télévision publiques contrôlées par des Etats membres de l'UE, la SECEMIE compte parmi ces actionnaires des chaînes de télévision publiques contrôlées par l'Etat algérien, tunisien, égyptien, russe et turc. L'Iran souhaite devenir actionnaire de la SECEMIE. Pour toutes ces raisons et d'autres encore, euronews est progressivement devenu un média contrôlé par des Etats, y compris des Etats qui ne sont ni européens, ni démocratiques.

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    Cela explique, en partie, le fait que euronews tienne systématiquement un discours, à la fois hostile à Israël et complaisant envers les pays mahométans. Ironiquement, euronews est devenue une sorte d'Union Pour la Méditerranée telle que Sarkozy l'avait souhaitée sans parvenir pour autant à la mettre sur les rails. Euronews est une sorte d'Union Pour la Méditerranée à la fois hostile à Israël et complaisante envers les pays mahométans.

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    Plus de six millions de téléspectateurs regardent euronews chaque jour. Pourtant, euronews ne vaut pas mieux que le Groupe France Télévisions dont Sarkozy vient de nommer le nouveau patron. Et le service français d'euronews ne vaut pas mieux que l'AFP. Bref, si vous regardez euronews, cessez de regarder euronews. Si vous ne regardez pas euronews, continuez à ne pas regarder euronews.

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    Copyright Michel Garroté 2010


    http://www.juif.org/blogs/26137,comment-euronews-et-devenue-eurabianews.php



    NB Eva: L'auteur est un ultra-sioniste, et il excècre les Arabes. Il est partisan du choc de civilisations....


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  • Auteur : Bao - Source : Mecanoblog

    On a beaucoup parlé de flottilles pour Gaza. Comme l’arbre qui cache la forêt, cela nous a fait perdre de vue les vraies flottes d’assaut avec des véritables bâtiments de guerre portant de vrais avions de combat et des hommes de troupe.

    Selon le site israélien d’information politique et militaire Debka, confirmé par le site de la Marine américaine, un troisième porte-avions américain se serait rapproché des côtes iraniennes avec à son bord 4.000 Marines et des navires amphibies de débarquement. Ainsi, le nombre de Marines embarqués sur cette flotte de trois porte-avions atteindrait les 10.000.

    Le porte-avions USS Nassau (LHA-4) et ses navires d’escorte ont été placés dernièrement dans la zone de déploiement du Commandement de la 5ème Flotte responsable des vaisseaux de guerre dans le Golfe Persique.

    Cette armada américaine navigue à l’entrée du Golfe d’Aden vers la Mer Rouge face au Détroit de Bab-El-Mandeb. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles la République Islamique d’Iran a annoncé, dimanche 27 juin,  l’annulation de ses flottilles d’humanitaire pour la Bande de Gaza. Les Iraniens craignent que l’armada américaine n’arraisonne ses bateaux pour y faire des recherches, chose permise par le droit maritime international depuis que le Conseil de Sécurité de l’ONU a entériné des mesures de sanctions (la résolution 1929, ndlr) élargies à l’encontre de la République Islamique d’Iran.

    Dans ce déploiement de bataille navale, quels sont les grands bâtiments de guerre américains ?

    • Le bâtiment d’assaut amphibie USS Nassau comprenant 3.000 Marines américains. L’USS Nassau est un navire de débarquement et également un gigantesque porte-avions portant des chasseurs bombardiers à décollage vertical de type Harrier AV-8B, des hélicoptères d’assaut de type AH1-W Super Cobra, des hélicoptères de transport marin de type CH-46 Sea Knight et CH-53 Sea Stallion ainsi que des hélicoptères se transformant en avions V-22 Osprey. Ce bâtiment contient 1.400 cellules dans lesquelles se trouvent les Marines qu’il transporte à bord, tous appartenant au 24ème corps expéditionnaire de  l’US Marine Corps. L’USS Nassau est escorté par deux bâtiments.
    • Le navire de débarquement USS Mesa Verde. C’est un navire semblable au USS San Antonio qui peut transporter 800 hommes de troupe avec tout leur équipement prêts à débarquer à tout moment.
    • Le navire de débarquement USS Ashland, également amphibie, transportant 400 hommes de troupe ainsi que 100 combattants des commandos marins des US Navy Seals pour des opérations spéciales en mer et derrière les lignes ennemies. Ce navire avait été attaqué par des tirs de missiles de type Katioucha par des hommes d’Al Qaeda en Jordanie en août 2005 alors qu’il était ancré face à Eilat dans le Golfe d’Aqaba.

    La semaine dernière, est arrivée dans le Golfe Persique  la Force d’assaut maritime Harry S. Truman (USS Harry S. Truman Carrier Strike Groupe) composée de douze navires dont le principal est le porte-avions Harry S. Truman.

    C’est donc la force aéromaritime américaine la plus proche des côtes iraniennes. Elle se trouve face à Chah Bah, non loin de la frontière entre l’Iran et le Pakistan. Chah Bah est la base maritime centrale du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique dans laquelle est postée une grande partie des forces spéciales iraniennes.

    Plus à l’Ouest dans l’Océan Indien, derrière ce déploiement se trouve la force d’assaut aéromaritime Dwight D. Eisenhower (USS Dwight D. Eisenhower Strike Group).

    Source : Israël 7.com- 29 juin 2010


    Auteur : Bao - Source : Mecanoblog

     

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=14016

     

     

     

     

     

     

    Temps limite nécessaire pour se rendre dans les abris en cas de bombardements. Ce document (en hébreu ou en anglais) est distribué aux foyers par l'armée israélienne :

     

    Selon nos informations, il est certain qu'une guerre sans précédent éclatera d'ici peu au Moyen-Orient. Selon les rumeurs les plus courantes, elle pourrait avoir lieu dès cet été.

     

    Cette guerre n'aura rien à voir avec la dernière guerre du Liban ou celle de Gaza. Ce sera une guerre incroyablement violente et meurtrière. En effet, selon de nombreux experts militaires, Israel risque d'être attaqué sur tous les fronts. Le ministre israélien de la défense adjoint Matan Vilnai a dit que dans l'éventualité de nouvelles opérations militaires, les combats ne seront pas ressentis seulement près des frontières d'Israël, mais dans tout le pays.

     

    L'Iran, le Liban et la Syrie se sont réunis en février dernier à Damas et sont en pleins péparatifs militaires: approvisionnement massifs en armes et missiles, construction de routes près des frontières avec Israel, mises en place de systèmes de défense inédits…

     

    Voici les attaques qui sont envisagées en cas d'agressions sur plusieurs fronts:


    - Tirs de missiles depuis l'Iran, la Syrie et le Liban.
    - Incursion militaire syrienne sur le plateau du Golan.
    - Incursion militaire du Hezbollah en direction du nord-ouest d'Israel (Naharia, Kiryat Shmona).
    - Tirs de missiles depuis la bande de Gaza.
    - Tirs de missiles depuis le désert du Sinai en direction d'Eilat et du sud d'Israel.
    - Intifada palestinienne / Reprise des attentats suicides / Emeutes arabes en Galilée…

     

    Suite à des informations de plus en plus inquiétantes concernant l'imminence de ce conflit, Barack Obama s'est longuement entretenu avec son état-major durant ces derniers jours. Les Etats-Unis ont finalement décidé de renforcer leur présence militaire, notamment navale, en Méditerranée et dans le Golfe Persique. Le porte-avions Harry S. Truman, à propulsion nucléaire, a quitté le 21 mai Norfolk en Virginie pour rejoindre le Dwight D. Eisenhower en mer d'Arabie. Jusqu'à 4 ou 5 porte-avions pourraient être visibles des côtes iraniennes d'ici le début du mois d'août.

     

     

    http://consciencedupeuple2007.blog.mongenie.com/index.php?idblogp=943472#COMMENT


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