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  • Une guerre de l’information bat son plein contre la Russie - Russie Sujet Géopolitique

    La responsabilité historique des Accords de Munich

    lundi 18 mai 2015, par Comité Valmy

     

    ...ce ne fut pas le Pacte Soviéto-germanique qui induisit le déclenchement de la Deuxième guerre mondiale, à travers l’attaque de la Pologne par Hitler. Ce déclencheur survint au cours de l’année précédente, au début septembre 1938, sous la forme des Accords de Munich...

     

    Une guerre de l’information
    bat son plein contre la Russie.


    Le 12 mai 2015, le journal Svobodnaia Pressa a publié sur son site un article d’Andreï Polounine, analysant les récentes déclarations du Président Poutine à propos du Pacte Molotov-Ribbentrop.
    Ce dernier est replacé dans son contexte historique et politique, mis en perspective vis-à-vis de la situation actuelle, et commentée par deux experts : le Colonel Youri Roubtsov, professeur à l’Université Militaire du Ministère de la Défense de la République Fédérale, et Mikhaïl Alexandrov, Docteur en Sciences Politiques, Expert-dirigeant du Centre d’Études militaires et politiques de l’Université MGIMO.

     

    Lors de la conférence de presse commune avec Angela Merkel, Chancelier de la République Fédérale d’Allemagne, le Président de la République Fédérale de Russie, Vladimir Poutine s’est livré à une déclaration éclatante qu’il eût été impossible d’attendre de la part de représentants officiels de Russie voici quelques années encore. On demanda au chef de l’État de Russie de commenter les paroles du Ministre de la Culture de la République Fédérale, Vladimir Medinski, qui a décrit le Pacte Molotov-Ribbentrop comme « un succès colossal de la diplomatie stalinienne du point de vue des intérêts de l’Union Soviétique ». Le dirigeant de la Russie émit le commentaire suivant : « Ce pacte contenait l’idée de garantie de la sécurité de l’Union Soviétique. Deuxièmement, je rappelle ici qu’après la signature des Accords de Munich, la Pologne elle-même pris des mesures visant à annexer une partie des territoires Tchèques. Il s’avéra qu’après le Pacte Molotov-Ribbentrop et la division de la Pologne, celle-ci fut victime de la politique qu’elle tentait de mener en Europe ».

     

    Il rappela ensuite que l’URSS entreprit d’énormes efforts visant à stimuler la résistance collective au nazisme allemand. Elle accomplit « de nombreuses tentatives de créer un bloc antifasciste en Europe. Mais ses efforts ne furent pas couronnés de succès. Après les Accords de Munich en 1938, certains politiciens estimèrent que la guerre était devenue inévitable », ajouta le Président de la République Fédérale de Russie. « Et lorsque l’URSS comprit qu’elle se retrouvait seule face à l’Allemagne, elle prit les mesures permettant d’éviter la confrontation directe. Et ce pacte fut signé », dit Poutine.

     

    En fait, la déclaration de Vladimir Poutine est emblématique. Jusqu’à ce jour, à un tel niveau de pouvoir, on avait évité d’évaluer le Pacte Molotov-Ribbentrop en adoptant un point de vue très soviétique.

     

    Rappelons-nous. Le pacte, en 1939, concernait la répartition des sphères d’influence entre les grandes puissances mondiales du moment : l’URSS et l’Allemagne. Le pacte et ses protocoles secrets déterminèrent et déterminent encore les frontières contemporaines de la partie Nord-Est de l’Europe. La partie orientale de la Pologne échut à l’Union Soviétique (il s’agit de portions actuelles de l’Ukraine et de la Biélorussie). Les Pays Baltes entrèrent dans la sphère d’influence soviétique, avec la possibilité (qui sera concrétisée) d’être intégrés à l’URSS. Parmi les conséquences des protocoles, on compte le rattachement à la Lituanie du territoire polonais de Vilno (aujourd’hui Vilnius, capitale de la République), et la réunion à la Lituanie de territoires biélorusses, autour de la ville de Kovno (la Kaunas actuelle). En outre, en 1941, l’URSS acheta à l’Allemagne le saillant de Souvalsk et en fit don à la Lituanie.

     

    On notera avec intérêt que ce pacte ne fut jamais dénoncé par qui que ce soit. Kiev, par exemple, malgré une attitude officielle hostile à l’égard du pacte, ne s’est pas empressée, on ne sait pourquoi, de « restaurer la justice historique » en rendant Lvov et sa région à la Pologne. Et la Lituanie, qui se considère toujours comme une victime de l’agression stalinienne, ne renonce pas pour autant aux acquisitions territoriales significatives, rendues possibles par les protocoles du pacte.

     

    Surgit dès lors une question pertinente : pourquoi Vladimir Poutine a-t-il abordé précisément maintenant le thème du pacte ? Visiblement, il s’agit d’un thème d’actualité dans la mesure où la situation en Europe semble être une répétition du passé. Sous nos yeux, aujourd’hui, se déroule une division du monde et la résurgence du fascisme, cette fois, en Ukraine. En somme, la célébration du 9 mai a montré clairement la configuration de la nouvelle confrontation : d’un côté, les pays dont les dirigeants se sont rendus à Moscou pour la célébration du 70e anniversaire de la Victoire, et de l’autre, les Etats qui ont ignoré notre fête.

     

    Les années 1939 et 2015 présentent-elles des parallèles internes ?
    Quelle est la place de la Russie dans le processus actuel ?

    Colonel Youri Roubtsov.

    Ce fut de façon intentionnelle que Vladimir Poutine rappela le Pacte Soviéto-germanique de 1939. A mon sens, deux raisons ont dicté la nécessité d’aborder ce thème.

     

    La première est que dans la mesure où l’on fête le 70e anniversaire de la Victoire sur le nazisme germanique, il est naturel que le dernier jour de la guerre fasse penser au début de celle-ci. La science historique de la Patrie, les historiens soviétiques et la majorité des historiens de Russie, considère que ce ne fut pas le Pacte Soviéto-germanique qui induisit le déclenchement de la Deuxième guerre mondiale, à travers l’attaque de la Pologne par Hitler. Ce déclencheur survint au cours de l’année précédente, au début septembre 1938, sous la forme des Accords de Munich. A ce moment, d’une part les démocraties occidentales, Chamberlain et Daladier en tête (les dirigeants de gouvernements de Grande-Bretagne et de France), et d’autre part Hitler et Mussolini, s’entendirent sur l’abandon de la Tchécoslovaquie à Hitler. En cela, les démocraties occidentales donnèrent au führer le signal clair selon lequel son expansion vers l’Est ne rencontrerait pas d’opposition de leur part.

     

    C’est précisément pour cela que le Président Poutine envoie à l’Occident un signal très clair : « Les enfants, il ne convient pas de rejeter sa propre faute sur autrui. Ce n’est pas nous qui avons signé avec Hitler l’acte qui donna le départ à la Deuxième Guerre mondiale. C’est vous qui l’avez fait de vos propres mains ».

     

    Cette analyse, dans la bouche du Président, rappelle l’analyse de l’époque soviétique, ne trouvez-vous pas ?

    Je ne vois rien de criminel à cela. Les évaluations de l’historiographie soviétique sont justes ; elles ont résisté à l’épreuve du temps. Et je suis d’accord avec le Président. De notre point de vue, du point de vue de l’Union Soviétique, la signature du Pacte Molotov-Ribbentrop fut une mesure obligatoire. Sans cela nous risquions de nous retrouver face à une coalition d’agresseurs, si comme en 1938, Hitler et Mussolini s’accordaient avec les démocraties occidentales, cette fois, à nos dépends. Voilà la première raison qui à mon avis a incité Vladimir Poutine à rappeler le Pacte.

     

    Et la seconde ?

    On peut établir d’évidents parallèles entre la situation d’aujourd’hui et les circonstances des années 1938-1939, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. A cette époque, les démocraties occidentales s’employaient à apaiser Hitler. De nos jours, il s’agit d’apaiser le nouveau régime néofasciste en Ukraine. Bien entendu, la Kiev d’aujourd’hui est assez éloignée de ce que fut le troisième Reich. Mais comme on dit, les néonazis ukrainiens n’ont pas encore atteint l’âge adulte. Mais je me souviens aussi qu’au début, Hitler était seulement un simple caporal, un débutant en géopolitique, dont les rêves s’étendaient vers l’Est, précisément vers les étendues de l’Union Soviétique, où il voulait trouver un espace vital pour les Allemands.

     

    Poursuivant le parallèle avec la veille de la Deuxième Guerre mondiale, la direction politique de Russie envoie un autre signal à l’Occident : il ne convient pas de jouer avec le feu en Ukraine car ensuite, au bout de quelques temps, on ne parviendra pas à éteindre un nouveau conflit armé dans le centre de l’Europe, comme ce fut le cas en 1941-1945.

     

    Le Monde est divisé en deux camps, comme l’a reflété la situation qui prévalut lors de la parade du 9 mai à Moscou. Peut-on établir des similitudes avec 1939 ?

     

    Le monde est divisé, évidemment. Et ce n’est pas lié à la parade à Moscou. La parade s’est apparentée à une petite feuille de papier de tournesol que l’on utilise pour mesurer l’acidité d’une solution, et qui a indiqué en l’occurrence la position des uns et des autres. L’actuelle division du monde s’est produite sur fond de crise ukrainienne. L’Occident, auteur de cette crise, tente de la porter à notre compte. Malgré qu’il soit notoire que les États-Unis aient investi cinq milliards de dollars dans le projet de promotion de sa « démocratie » en Ukraine. Cette information fut confirmée par Victoria Nuland, Secrétaire d’État assistante pour l’Europe et l’Eurasie, au cours d’un entretien accordé à la chaîne télévisée CNN. Concrètement, cet argent fut consacré à la déstabilisation de l’Ukraine, à la russophobie, à détacher ce pays de la Russie.

     

    Aujourd’hui, il est devenu évident que les États-Unis ont remis en question l’architecture du monde établie à Yalta et Potsdam, la configuration qui reflétait les rapports de force à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale. Il ne fait aucun doute que la configuration politique actuelle soit différente.

     

    Les rôles joués par la Russie (hélas, nous ne disposons plus du potentiel dont jouissait l’URSS) et par la Chine sont devenus différents. Je rappelle que la République Populaire de Chine fut l’un des fondateurs de l’ONU et demeure membre permanent du Conseil de Sécurité. Entre 1945 et 2015, le poids de la Chine dans les relations internationales a évolué fondamentalement ; il s’est notablement accru. De plus une série de nouvelles unions internationales a vu le jour, le BRICS, l’Organisation de Coopération de Shanghai, l’Union Eurasienne. Mais l’essentiel est que de nombreux pays du Tiers Monde nous ont rejoints et avec nous font comprendre aux États-Unis que l’époque du monde unipolaire est révolue. Le monde était plus ou moins stable lorsqu’existaient deux superpuissances, l’URSS et les États-Unis. Aujourd’hui, une même stabilité ne peut être atteinte qu’avec au moins un nouveau point d’appui géopolitique, et mieux encore, deux ou trois.

     

    Quel est le rôle historique de la Russie dans la situation actuelle ?

    En son temps, il revint à l’Union Soviétique de diriger la coalition anti-hitlérienne. Alors la mission historique de l’URSS consistait à amener et guider peuples et États dans la lutte contre le nazisme germanique. Il est vraisemblable qu’aujourd’hui, la mission soit de prendre la tête avec la Chine, l’Inde et d’autre États, d’un mouvement, le plus pacifique possible, dirigé contre la tentative d’ériger un pouvoir absolutiste dans le monde.

     

    Mikhaïl Alexandrov.

    Les attaques contre la Russie sur base du Pacte Molotov-Ribbentrop remontent à la politique krouchtchévienne condamnant Staline. En fait, l’Occident s’en tient à cette ligne et ne manque aucune occasion de nous obliger à nous justifier à ce propos. Mais ces pays occidentaux ont conclu contre la Russie une masse d’accords avec l’Allemagne nazie et entre eux. Jamais ils ne nous ont demandé pardon pour cela.
    Nous devons déclarer clairement qu’en concluant le Pacte de 1939, nous avons préservé nos intérêts nationaux. Et par la même occasion, nous ne devons pas oublier que ce sont l’Allemagne, l’Italie et le Japon qui sont les seuls coupables d’avoir déclenché la Deuxième Guerre mondiale. Je pense que nous devrions considérer de manière officielle que la date du début de la guerre est celle de la signature des Accords de Munich, partageant de force le territoire de la Tchécoslovaquie. Nous pourrions même aller plus loin et déclarer avec la Chine que la date du début de la Deuxième Guerre mondiale est fixée en 1937, lorsque l’armée japonaise envahit le territoire de nos voisins orientaux. Et d’une manière générale, nous devons écarter toutes les conceptions historiques imposées par l’Occident. Il faut bien comprendre que ces conceptions font partie d’une guerre de l’information qui bat son plein contre la Russie.

     

    14 mai 2015

    Source.

    http://svpressa.ru/politic/article/121418/

    Russie Sujet Géopolitique

    Crédit photo : Pravda / N. Akimov

     

    http://www.comite-valmy.org/spip.php?article5968

     

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    Autre article sur ce remarquable site,

    Le Parlement français a annulé
    la constitution démocratique de la France
    Giulietto Chiesa


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  • Désinformation mortelle: la guerre, les médias et la mort tragique de réfugiés africains

     
    imperialism-refugee-boat

    La mort tragique de centaines de réfugiés la nuit du samedi au dimanche 19 avril en mer Méditerranée a de nouveau mis en lumière l’hypocrisie meurtrière des dirigeants et des médias traditionnels occidentaux. L’événement catastrophique est isolé de sa cause principale par des omissions et des déformations, empêchant ainsi les vrais coupables d’être pointés du doigt. Les victimes libyennes étaient-elles des « migrants cherchant une vie meilleure en Europe » ou plutôt des réfugiés fuyant une zone de guerre créée et alimentée par les puissances occidentales?

    La façon dont l’histoire est racontée et les termes employés sont trompeurs. L’intellectuel danois Jan Oberg explique :

    Dans divers reportages et déclarations politiques, le terme « réfugié » est de plus en plus remplacé par « migrant » [...] Un migrant, selon l’ONU, est une personne qui est engagée dans [la recherche] d’une activité rémunérée dans un État dont il ou elle n’est pas un ressortissant. Un réfugié est une personne complètement différente, vivant à l’extérieur de son pays d’origine parce qu’il a souffert [ou craint] des persécutions en raison de son ethnicité, sa religion, sa nationalité, son opinion politique; parce qu’il ou elle fait partie d’une catégorie sociale de personnes persécutées; ou parce qu’il ou elle fuit une guerre [...] L’emploi du terme « migrants » au lieu de « réfugiés » nous distancie de la raison pour laquelle ils fuient et de notre propre complicité dans ces événements, minimisant ainsi notre devoir de protéger les réfugiés [...], car la plupart d’entre eux proviennent de zones où les interventions militaires occidentales et les exportations d’armes ont complètement raté leurs objectifs officiellement déclarés et seulement causé davantage de problèmes.

    Comme c’est le cas avec d’autres problèmes actuels, il existe un déni psycho-politique du fait que le militarisme occidental constitue la cause la plus importante des problèmes auxquels nous sommes confrontés. (Jan Oberg,Behind Every Refugee Stands an Arms Trader, TFF Associates & Themes Blog, 28 avril 2015.)

    Johannes Stern et Bill Van Auken ajoutent:

    La presse étasunienne, dirigée par le New York Times, parle des réfugiés fuyant la pauvreté et la violence au Moyen-Orient et en Afrique du Nord sans même mentionner que ce sont les États-Unis et leurs alliés européens qui ont causé la catastrophe humanitaire. Ce qui arrive en Méditerranée n’est pas une tragédie : c’est un crime de guerre impérialiste. (Johannes Stern et Bill Van Auken, Blood on their Hands: Libya’s Boat Refugees and “Humanitarian” Imperialism, World Socialist Web Site, 21 avril 2015.)

    Robert Parry accuse directement les médias d’être responsables de la crise libyenne en raison du rôle clé qu’ils ont joué dans la promotion de la guerre :

    Les principaux médias étasuniens fustigent les Européens pour ne pas avoir réussi à mettre fin à la crise humanitaire qui se déroule en mer Méditerranée, alors que des Libyens désespérés fuient leur pays déchiré par la guerre dans des bateaux surchargés qui coulent, et que des centaines d’entre eux se noient. Les médias dominants oublient toutefois comment cette crise libyenne a commencé, y compris leur propre rôle clé aux côtés d’« interventionnistes libéraux » comme Hillary Clinton et Samantha Power. (Robert Parry, The US Hand in Libya’s Tragedy, Consortium News, 21 avril 2015.)

    Le nombre de personnes qui meurent littéralement de rejoindre l’Europe a explosé depuis la destruction de la Libye en 2011, l’État africain le plus prospère avant l’intervention de l’OTAN dirigée par les Français.

    Bien que l’émigration de l’Afrique et du Moyen-Orient existait avant 2011, la crise a récemment dépassé des niveaux jamais vus dans l’histoire moderne. Depuis le début de 2015 seulement, on estime que plus de 1800 personnes sont mortes dans la Méditerranée, en route pour le sud de l’Europe. (Abayomi Azikiwe, African, Asian Migrants Dying in Mass in the Mediterranean, Global Research, 28 avril, 2015.)

    Selon l’OIM [Organisation internationale pour les migrations], le nombre de personnes qui meurent en tentant d’atteindre les rivages de l’Europe a augmenté de plus de 500 pour cent entre 2011 et 2014.

    Bien sûr, 2011 est l’année où les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN, principalement la France et la Grande-Bretagne, ont lancé leur guerre pour changer de régime en Libye, en prétextant qu’ils intervenaient pour empêcher un massacre par le gouvernement de Mouammar Kadhafi dans la ville de Benghazi, dans l’est du pays. (Stern, Van Auken, op. cit.)

    Cette intervention militaire en appui à des milices d’Al-Qaïda est intrinsèquement liée au malheur de ces gens et les grands médias font preuve d’aveuglement volontaire en omettant de faire des liens entre les événements. Leur couverture de la situation en Libye a en fait pris fin avec la « victoire du peuple libyen » et la fin d’une « dictature brutale ». La réalité sur le terrain est loin du succès fabriqué dont on nous a gavés. Ce qui s’est produit après la chute de Kadhafi, une fois que l’OTAN a laissé le pays aux mains des terroristes, n’était pas considéré comme digne d’intérêt médiatique :

    Cette mission « humanitaire » a lancé une campagne de six mois de bombardements des États-Unis et de l’OTAN tuant au moins 10 fois plus de personnes que les combats dispersés entre les troupes gouvernementales et les rebelles armés l’ayant précédée [...]

    Près de deux millions de réfugiés, soit plus du quart de la population de la Libye, ont été contraints de fuir vers la Tunisie pour échapper à une guerre civile sans fin entre les milices islamistes rivales et deux gouvernements concurrents [...] Selon le site web Libya Body Count, seulement depuis le début de 2014, trois ans après l’intervention des États-Unis et de l’OTAN, quelque 3500 personnes ont été tuées.

    L’escalade de la barbarie en Libye comprend des exécutions de masse [...] Il n’y avait pas de tels meurtres de masse interreligieux en Libye avant la guerre des États-Unis et de l’OTAN visant à changer de régime, et les milices islamistes liées à Al-Qaïda n’étaient rien d’autre qu’une force marginale. Ces milices ont été promues, armées et soutenues par la force aérienne massive des principales puissances impérialistes lorsqu’elles ont décidé de renverser et d’assassiner Kadhafi, et de violer à nouveau la Libye.

    Les conséquences désastreuses de cette intervention néocoloniale prédatrice sont désormais indéniables. Il ne s’agit que d’une guerre parmi le nombre croissant de guerres et d’interventions impérialistes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, une région riche en pétrole. Celles-ci ont détruit des sociétés entières et fait des millions de réfugiés [...]

    Selon Amnesty International, l’escalade des conflits en Afrique et au Moyen-Orient a « mené à un nombre catastrophique de réfugiés, le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale ». (Ibid.)

    Malheureusement, un destin atroce attend des milliers d’autres personnes. L’« intervention humanitaire » occidentale en Libye a créé le monstre que nous appelons maintenant le groupe armé État islamique (EI), un prétexte pour plus d’interventions militaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les terroristes de l’EI sont utilisés pour faire des ravages et renverser des régimes comme lorsqu’ils étaient des terroristes de l’OTAN en Libye, alors qualifiés de rebelles pro-démocratie et utilisés pour renverser Kadhafi :

    « Qui êtes-vous? », a demandé Mouammar Kadhafi de façon rhétorique lors d’un célèbre discours vers la fin de son règne, questionnant (à juste titre) la légitimité de ceux qui cherchaient à renverser son gouvernement à l’époque, les qualifiant d’extrémistes, d’agents étrangers, de rats et de toxicomanes. On a rit de lui, on l’a injustement caricaturé, ridiculisé et sans cesse diabolisé.

    Kadhafi savait de quoi il parlait. Dès le départ il a accusé les soi-disant rebelles libyens d’être influencés par l’idéologie d’Al-Qaïda et l’école de pensée de Ben Laden. Bien sûr, personne ne l’a pris au sérieux, pas même un petit peu.

    Kadhafi les appelait les fondamentalistes islamiques toxicomanes. Nous les connaissons comme le groupe armé État islamique (EI)… On n’a plus vraiment envie de rire aujourd’hui n’est-ce pas? L’EI était d’ailleurs prévu depuis le début. Le lynchage « révolutionnaire » et la sodomisation de Mouammar Kadhafi au cœur des chants maniaques d’« Allahou Akbar » ont été salués par plus d’un à l’époque comme une sorte de triomphe tordu du bien de la volonté populaire (lire: le règne de la populace soutenu par l’OTAN) contre le mal de la dictature (l’État souverain). Cet événement n’était toutefois rien d’autre qu’un précurseur sanglant de l’avenir du pays et de la région, le lynchage de populations entières en Libye, en Syrie et en Irak, ainsi que la fragmentation d’États arabes clés en petits États ennemis. (Ahmad Barqawi, Libya, ISIS and the Unaffordable Luxury of Hindsight, Counter Punch, 12 mars 2015.)

    Aussi incroyable que cela puisse paraître, les dirigeants occidentaux peuvent utiliser les mêmes terroristes pour nous tromper à maintes reprises, en changeant simplement leur nom. Les médias répéteront la propagande d’État et les gens seront invariablement leurrés par de nouvelles guerres. Kadhafi a fait rire de lui lorsqu’il a affirmé qu’il se battait contre des terroristes, mais les vrais idiots sont ceux qui ont ri de lui. Abdelhakim Belhadj, le commandant d’Al-Qaïda en Libye et allié de l’OTAN, est désormais un chef de l’EI en Libye :

    Selon de récents reportages, Abdelhakim Belhadj (photo, tenant le cadre avec John McCain) s’est confortablement installé comme commandant de l’EI en Libye.

    L’information provient d’un responsable anonyme du renseignement étasunien, lequel a confirmé que Belhadj appuie et coordonne les activités des centres de formation de l’EI dans l’est de la Libye autour de la ville de Derna, une zone connue depuis longtemps comme un foyer du militantisme djihadiste.

    Bien que cette histoire puisse sembler sans importance – un terroriste d’Al-Qaïda devient commandant de l’EI – le fait est que depuis 2011 les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN présentent Belhadj comme un « combattant de la liberté ». Ils l’ont dépeint comme un homme ayant courageusement mené ses semblables épris de liberté contre Kadhafi, le « despote tyrannique», dont les forces de sécurité avaient capturé et emprisonné par le passé de nombreux membres du Groupe islamique combattant en Libye (GICL), y compris Belhadj. (Eric Draitser, Washington’s Al Qaeda Ally Now Leading ISIS in Libya, New Eastern Outlook, 10 mars 2015.)

    On ne peut plus faire confiance aux médias traditionnels. Ils ont prouvé à maintes reprises n’être rien d’autre que des courroies de transmission de la propagande du complexe militaro-industriel. C’est seulement en transmettant la vérité que nous pourrons arrêter ce flux de désinformation mortelle. Partagez cet article!

    Julie Lévesque

    Pour plus d’informations sur la Libye visitez nos dossiers sur la Libye (en anglais), le Maghreb, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

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    Article original en anglais : Deadly Disinformation: War, the Mainstream Media and the Tragic Death of African Refugees


    Sélection d’articles

    Manlio Dinucci, Mission impossible pour l’Ue, pas pour l’Otan

    Jules Dufour, La misère ou la mort. Une tragédie humanitaire sans nom.

    Johannes Stern et Bill Van Auken, Du sang sur les mains: l’impérialisme « humanitaire » et les réfugiés en provenance de Libye

    Martin Kreickenbaum, Alors que s’aggrave le bilan des naufrages en Méditerranée, l’UE et les USA préparent de nouvelles actions militaires en Libye

    Bill Van Auken, La pseudo-gauche et la catastrophe libyenne

    Comaguer, Morts de migrants en Méditerranée: Ce n’est pas parce que les crocodiles pleurent qu’ils ont perdu l’appétit !

    Sélection d’articles en anglais

    Jan Oberg, Behind Every Refugee Stands an Arms Trader

    Johannes Stern and Bill Van Auken, Blood on their Hands: Libya’s Boat Refugees and “Humanitarian” Imperialism

    Robert Parry, The US Hand in Libya’s Tragedy

    Abayomi Azikiwe, African, Asian Migrants Dying in Mass in the Mediterranean

    Ahmad Barqawi, Libya, ISIS and the Unaffordable Luxury of Hindsight

    Eric Draitser, Washington’s Al Qaeda Ally Now Leading ISIS in Libya

    http://www.mondialisation.ca/desinformation-mortelle-la-guerre-les-medias-et-la-mort-tragique-de-refugies-africains/5446764

     

     


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  • Caroline Fourest prise au piège de son mensonge chez Ruquier

    Publié par Diatala sur 3 Mai 2015, 10:07am

    Catégories : #Femen-Fourest- LGBT

    Caroline Fourest pris au piège de son mensonge chez Ruquier

     

    Laurent Ruquier ne pouvait pas ignorer que Caroline Fourest mentait en ce qui concerne sa condamnation et que chacun pourrait le vérifier sur le Net ou sur Wikipédia.

    La menteuse pathologique sera obligée pour s'en sortir, comme le font tous les faibles et les lâches, d'insulter Aymeric Caron. Si sa crédibilté était déjà nulle, cette fois-ci sa carrière devrait toucher à sa fin. Or, il n'en sera rien.

    Wikipédia : Le 23 octobre 2014, Caroline Fourest est condamnée par la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris pour avoir diffamé une jeune fille musulmane voilée victime d'une agression à Argenteuil. Lors de sa chronique du 25 juin 2013 sur France Culture, Caroline Fourest avait mis en doute la véracité de l'agression et jeté la suspicion sur la famille de la victime, en « l'absence totale de base factuelle à cette imputation » selon le tribunal67.

     

    De plus, Aymeric Caron a ensuite contacté la Cour d’appel de Paris et l’avocat de Rabia Bentot, qui lui ont confirmé que l’essayiste a bien été condamnée le 22 octobre 2014 pour diffamation (il cite un extrait du jugement : « Caroline Fourest se borne à produire quelques coupures de presse dont aucune n’évoque les faits sur lesquels elle appuie son imputation diffamatoire ») et que l’affaire en appel n’a pas encore été jugée.

    Or, autre mensonge, elle prétend sur le plateau d'ONPC qu'elle a gagné en appel. Pire, tous les médias ont commenté ce clash sans qu'aucun ne précise que C.Fourest avait bien été condamné et qu'elle avait menti à deux reprises.

    Fourest avait déjà passée sa semaine a faire le tour des médias pour s'expliquer sans évoquer le fond. Ses mensonges sont ainsi soutenus par cette engeance médiatique et aucun d'entre eux ne lui posera la question sur sa réelle condamnation et sur sa manière non professionnelle de travailler.

     

    Alors à quel jeu joue l'animateur d'ONPC en défendant une menteuse, la bouffonne sioniste et la protégée du dangereux BHL, et ce, devant un public totalement idiot qui applaudit bêtement au signal du chauffeur de salle et une Léa Salamé complice du mensonge qui reste sans réaction ?

     

    Aymeric Caron doit d'ailleurs être remplacé par un autre adepte de BHL, Yann Moix. Ce qui explique cela.

    Toutefois, Ruquier démontre une nouvelle fois sa vile complaisance envers certains, la très piètre qualité et le peu de sérieux de son émission et sa très mauvaise foi ; de plus en plus pitoyable.

    On peut même se demander si Aymeric Caron ne quitte pas l'émission su ordre de BHL après l'avoir flingué lors d'un passage dans le fauteuil. Vidéo à suivre.

    Lors du visionnage de cette séquence, chacun pouvait se dire, effectivement, qu'il allait être viré.

    Si cette émission, qui est devenue 100% propagandiste, perd de plus en plus d'audimat ce n'est pas sans raisons. Il est également inutile de rester éveiller pour s'emmerder puisqu'il suffit de regarder le lendemain le moment fort, si moment fort il y a.

    Wikipédia page Fourest condamnation

    Wikipédia page Fourest condamnation

    VIDEO. Caroline Fourest Aymeric Caron dans "ONPC"


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  • Ce que les meRdias nevous disent pas !

    Loi Renseignement : L’Europe déjuge le gouvernement

    Loi Renseignement : L’Europe déjuge le gouvernement

    L’Assemblée parlementaire du Conseil

    de l’Europe a adopté un rapport appelant

    à la création d’un «Code du renseignement»,

    jugeant que l’initiative française allait

    dans «la mauvaise direction».

    François Hollande a saisi le Conseil Constitutionnel.

    C’est pour éviter des programmes de

    surveillance massive du type de ceux pratiqués

    par la NSA et révélés par Edward

    Snowden que l’Assemblée parlementaire

    du Conseil de l’Europe a adopté un rapport

    appelant à la création d’un «Code du

    renseignement».

    Cette assemblée siégeant à Strasbourg,

    où siègent les législateurs de 47 pays,

    a approuvé un rapport de 40 pages intitulé

    «les opérations de surveillance massive».

    Le texte dénonce ainsi les mesures prévues

    en France par la future loi sur le renseignement

    présentée par Manuel Valls.

    Le chrétien-démocrate néerlandais

    Pieter Omtzigt, rapporteur du texte,

    estime que les discussions sur la

    loi renseignement examinée par

    l’Assemblée Nationale en France

    allaient dans «la mauvaise direction».

    Il a ajouté que «la surveillance de masse

    est inefficace dans la lutte du terrorisme».

    (Note d'eva : Evidemment, le sayan Valls

    ne cherche pas à lutter contre le terrorisme,

    mais contre les dissidents surtout anti-sionistes !)

    Lors de la présentation de son texte face

    à l’Assemblée, Manuel Valls a dénoncé les

    «fantasmes et faux procès» à propos

    des doutes et interrogations levés par les

    associations de défense des droits de l’homme

    sur le projet de loi.

    De nombreuses associations de défense

    des droits de l’Homme et des libertés

    individuelles ont exprimé leur inquiétude.

    Ils ont tout d’abord convoqué une conférence

    de presse à l’annonce du projet de loi, puis

    ont manifesté devant l’Assemblée Nationale

    au premier jour de l’examen du texte.

    Les hébergeurs web avaient pour leur part

    menacé de quitter la France si la loi

    venait à être promulguée en l’état. Certains

    sont déjà passé des paroles aux actes.

    Des hébergeurs quittent déjà la France

    Des hébergeurs quittent déjà la France

    Lors de son interview télévisée face à

    Maïtena Biraben dimanche 19 avril,

    François Hollande a déclaré avoir

    décidé de saisir le Conseil Constitutionnel

    afin de vérifier la conformité de la loi sur

    le renseignement face à la Constitution.

    C’est la première fois sous la cinquième

    république qu’un président saisit lui-même

    le Conseil Constitutionnel, pour une loi ordinaire.

    C’est la solution qu’a trouvée le président de

    la République pour calmer les inquiétudes

    autour des mesures les plus polémiques.

    Le texte prévoit huit grandes missions pour

    les services de renseignement,

    en élargissant considérablement leurs

    pouvoirs. Alors que la majorité souligne

    la mission de protection des citoyens,

    les opposants au projet de loi déplorent

    un cadre flou et des cibles trop larges.

    http://francais.rt.com/france/1864-loi-renseignement-va-dans-mauvais

    http://reseauinternational.net/loi-renseignement-leurope-dejuge-le-gouvernement/

     


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