• L'assaut meurtrier de l'armée israélienne contre la flottille de la Liberté 

     

    Les médias dominants ne nous avaient pas habitués à une telle débauche d’informations sur les réactions aux actes de guerre de l’armée israélienne et la plupart des éditorialistes à de tels accès de prise de conscience, ne serait-ce que parcellaire. Mais, à bien lire ce qui a été publié sur les sites Internet et sur la presse quotidienne régionale des 31 mai et 1er juin [1], on découvre, conditionnant d’apparents détails, des prismes déformants, souvent très déformants.

     

    Que s’est-il passé ? Une « interception meurtrière » (Pierre Rousselin, Le Figaro), un « abordage sanglant », (Daniel Ruiz, La Montagne), un « arraisonnement meurtrier » (Didier Pobel, Le Dauphine Libéré), un « drame survenu en pleine mer » (Bertrand Meinnel, Le Courrier Picard) ». Les éditorialistes du 1er juin cherchent leurs mots, tandis que les journalistes d’information traquent les « faits ».

    (1) Des commencements incertains

    « Qui a déclenché les violences ? » : « Faut-il incriminer, comme le font les autorités israéliennes, des provocations de la part de certains passagers de la flottille, ou une réaction disproportionnée des unités israéliennes, comme l’affirment les organisateurs du convoi ? », s’interroge, comme la plupart des médias, Le Monde du 1er juin qui expose ainsi les versions en présence « …les membres du mouvement Free Gaza, principal organisateur du convoi, affirment que les soldats ont été les premiers à ouvrir le feu, sans justification. De son côté, Israël accuse les militants d’avoir déclenché les violences en attaquant les soldats, à coups de massue et de couteaux, alors qu’ils étaient hélitreuillés depuis les hélicoptères sur le pont du bateau… »

    Soit ! Mais la façon dont certains médias ont traité la question s’apparente au récit d’une bagarre de cour de récréation.

    « Qui a commencé » ? La focalisation de l’information sur cette question est lourde de présupposés accablants. Selon cette version, le blocus imposé à Gaza n’est pas la première et la principale violence. Un acte de piraterie, puisqu’il s’est déroulé dans les eaux internationales, ne relèverait pas de la violence. L’intervention armée de commandos de l’armée israélienne ne serait pas, par elle-même, un acte de violence. La menace armée de recourir à la force, avant et pendant le débarquement, non plus. La violence ne commencerait qu’avec le recours à des armes et non avec l’attaque proprement dite, ni même avec le parachutage de commandos surarmés sur les navires.… Seule importerait l’origine du premier coup porté ou du premier tir.

    Et comme dans la bataille des images, l’armée israélienne dispose d’une vidéo prise par une caméra thermique depuis un hélicoptère, celle-ci est complaisamment diffusée un peu partout. Certes, la présentation de cette vidéo prend généralement quelques précautions d’usage, mais elle entérine la version sélective de la question « qui a commencé ? », quand elle conforte la thèse israélienne en affectant de prendre ses distances, puisqu’elle ne montre que les actes de violence commis par les militants agressés.

    Le Point.fr, par exemple, épouse cette version : « Flottille pour Gaza interceptée. Regardez La vidéo de l’armée israélienne pour se défendre », peut-on lire en titre le 31/05/2010 à 17:52 (dans un article modifié le 01/06/2010 à 08:44) : « […] la vidéo ne semble laisser aucun doute sur la violence utilisée par les occupants de la flottille contre les soldats de l’armée de défense israélienne. Prise de plongée, le premier plan montre un soldat israélien débarqué par hélicoptère, attaqué et frappé par les occupants qui le jettent sur le pont inférieur. Sur la seconde scène, on aperçoit un occupant armé d’une longue barre de métal qui frappe l’assaillant. Puis une dizaine de rebelle s tenteraient d’immobiliser un soldat de l’armée israélienne. […] »

    Or ce que montre la vidéo de l’armée israélienne ne dit rien du début des affrontements proprement dits. Mais surtout une agression armée en pleine mer est un acte de violence et de piraterie et, quel que soit le moment où sont intervenus les actions des militants, ce sont des actes de légitime défense. Mais qu’importe au Point.fr ! Un « soldat débarqué » est « attaqué ». Mais un soldat qui débarque est d’abord un attaquant ! Pourquoi pas « un agresseur de l’armée israélienne est agressé à son tour ? » L’armée israélienne – privé pour une fois du doux nom de « Tsahal » - est désignée comme « l’armée de défense israélienne. Aux « soldats » sont opposés des « rebelles ».

    Autre exemple : Ouest France.fr, le 31 mai, expose les deux versions, mais sous un titre qui tranche d’emblée : « Flottille de Gaza. Les commandos israéliens attaqués à la barre de fer » [2]

    Cette version sélective des « violences » ouvre la voie à une querelle d’interprétation sur les sens de l’action.

    (2) Une action troublante

    - Des objectifs contestables ? Un journalisme scrupuleux ne s’en laisse pas conter et pose des questions. Le 31 mai, Claire Servajan, sur France iinter,interroge Leïla Shahid sur sa « réaction » : « Est-ce que vous approuvez Leila Shahid l’opération telle qu’elle était montée, l’opération de cette flottille internationale ? Est-ce que les militants qui étaient sur les bateaux ont eu raison d’insister malgré les mises en garde d’Israël ? ». Puis, elle la coupe « Mais Israël avait prévenu que c’était de la provocation, hein, à ses yeux, une telle opération ? ».

    Un journalisme scrupuleux ne s’en laisse pas conter et se pose des questions. Voici en deux sous-titres, l’alternative que L’Express.fr du 31-05 propose à ses lecteurs : « Initiative humanitaire... ou provocation armée ? » Toute autre signification semble être exclue.

    Les présupposés d’une question de ce genre sont consternants. Ils laissent entendre qu’une initiative humanitaire cesse de l’être quand elle poursuit un objectif politique et qu’une telle initiative cesse d’être pacifique quand elle se donne quelques moyens de défense. Aux yeux de qui cet objectif politique – contester le blocus de Gaza – peut-il passer pour une provocation, sinon pour ceux qui le soutiennent ?

    … Comme Bernard-Henri Lévy qui s’est empressé de déplorer les moyens employés pour « empêcher une provocation. ». Prise de position qui ne dissimule pas son parti-pris en faveur du blocus. Et si tous les commentateurs ne se sentent pas obligés de désavouer explicitement le convoi humanitaire, quelques-uns emboitent le pas à Bernard-Henri Lévy. Ainsi Denis Chaumin dans La Nouvelle République du Centre-Ouest, le 1er juin : « (...) Certes Israël pourra plaider la provocation , s’adossant à de troublants arguments. Les intentions des commanditaires de cette armada humanitaire cinglant en Méditerranée n’étaient probablement pas aussi limpides qu’ils s’appliquent à le soutenir désormais. Et la flottille, bravant un blocus renforcé depuis trois années, n’avait aucune chance raisonnable de parvenir à bon port. Rien à voir avec l’"Exodus" de 1947. L’objectif était ailleurs et le piège tendu a parfaitement fonctionné. »

    Si le « piège » ne consistait pas dans la « provocation » elle-même, il résidait dans la recherche de la médiatisation, ne se lassent pas de répéter les commentateurs : « L’opération une ’Flottille de la paix’ n’avait pas caché son intention de braver l’embargo naval de la bande de Gaza et de chercher la plus grande publicité ». (Pierre Rousselin, Le Figaro) ; « Une "embuscade médiatique" tendue par des "humanitaires" pro-palestiniens pas seulement armés de bons sentiments. » (Jacques Camus, La République du Centre) ; «  (...) L’opération maritime menée au départ d’Istanbul misait sur la médiatisation. L’avertissement d’Israël de ne pas laisser les navires se rendre jusqu’à Gaza avait renforcé le projet des militants pro-palestiniens, certains que des images d’arraisonnement feraient le tour du monde et serviraient leur cause. Mais l’intervention des commandos israéliens est allée au-delà de l’accostage attendu. » (Dominique Quinio, La Croix) – « Qu’il y ait eu, sinon de la provocation dans l’opération "flottille de la paix", au moins une volonté d’orchestration médiatique, sans doute. Pour autant, il est parfaitement stupéfiant de voir avec quelle facilité les responsables israéliens - militaires et civils - sont tombés tête la première dans le piège qui leur était tendu (Jacques Guyon, La Charente Libre)

    Chercher à attirer l’attention des médias sur un blocus et sur ses effets – attention que ces mêmes médias accordent… avec parcimonie –, serait donc un « piège » que le gouvernement israélien n’a pas su (aurait dû ?) déjouer ? C’est ce que laisse entendre Le Point.fr (31.05) dans un « Décryptage », en provenance de Jérusalem [3] titré en lettre capitales : « Flottille pour Gaza interceptée ». Une simple « interception » dont la suite du titre nous livre le sens : « Le gouvernement israélien de Netanyahou pris aux pièges ». Pas un seul piège mais plusieurs ! Essayez d’expliquer dans ces conditions que ce gouvernement n’est pas une « victime »…

    Et de qui ? On se le demande…

    - Des acteurs équivoques ? - Alors qu’ils ne se sont guère inquiétés des liens politiques du gouvernement de Benjamin Netanyahou avec l’extrême-droite religieuse qui pèse lourdement sur la politique de l’Etat d’Israël, nombre de médias qui nous avaient peu habitués à s’interroger sur l’identité des organisations impliquées dans des actions humanitaires, ont souligné à l’envie l’existence de liens de tout ou partie des organisations partie prenante de « Free Gaza » avec le Hamas : sans même distinguer les liens politiques et les liens « opérationnels » indispensables à l’acheminement de l’aide et alors même qu’une multitude de personnalités peu suspectes de sympathies « islamistes » étaient à bord des bateaux. Des pseudo-informations, souvent invérifiables, suffisent à disqualifier peu ou prou des humanitaires qui ne le seraient pas vraiment.

    Pas vraiment des humanitaires puisqu’il s’agit d’ « un convoi censé transporter des [...] humanitaires  » (iTélé, 31 Mai 2010, 19:02). Des humanitaires, « certains bien intentionnés, d’autres moins », note François Sergent dans Libération, sans préciser à quelle aune il juge la valeur des intentions. Pas vraiment des « humanitaires » puisqu’ils poursuivent un objectif politique : obtenir la levée du blocus. Pas vraiment des humanitaires puisque certains d’entre eux nourrissent d’obscurs desseins. Pas vraiment des humanitaires puisqu’ils entretiennent des liens troubles avec le Hamas (« l’organisation, controversée, entretient des relations proches avec le Hamas » (Le Monde, Guillaume Perrier 2 juin), voire avec al-Quaida ! [4].

    Mais d’ailleurs, « est-ce qu’on est tous d’accord pour dire que le Hamas est un mouvement terroriste ? », interroge Raphaël Enthoven pour conclure et recentrer le débat de « Ce soir ou jamais » de France 3, au lendemain du raid sanglant de l’armée israélienne. [5].

    (3) Une violence invisible

    Quoi qu’il en soit, cette focalisation sélective sur une violence qui n’aurait commencé qu’avec le recours à ses formes visibles non seulement dissimule la violence même d’une action armée dans les eaux internationales, mais cette dissimulation est renforcée par l’omission de la violence… du blocus lui-même.

    Rares, très rares sont les articles ou les reportages qui se sont attachés à restituer le contexte général du conflit israélo-palestinien, de le mettre en perspective et d’apporter un éclairage qui ne soit pas focalisé sur les seules préoccupations israéliennes.

    Les informations sur les effets du blocus israélien (et égyptien) et, particulièrement les conditions de vie des Gazaouis ont généralement été ignorées ou reléguées au second plan. Parmi les exceptions : un court reportage de France 3 dès le 31 mai et un article de Libération : « « Gaza, l’interminable châtiment » de Jean-Pierre Perrin.

    Les responsables israéliens ont pu ainsi, sans être vraiment contredits, affirmer qu’il n’y avait pas de « crise humanitaire à Gaza ». Voici par exemple comment l’AFP rapporte leurs propos : « "Il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza", a affirmé M. Carmon, soulignant que les biens et matériels destinés au territoire doivent emprunter les points de passage autorisés. Le diplomate a rappelé que la bande de Gaza est " occupée par des terroristes qui ont renversé l’Autorité palestinienne lors d’un coup de force violent" et que "des armes y sont continuellement introduites, y compris par mer". ». Un peu de distance – et de recul – n’aurait pas nui…

    Pis : il arrive que « la question du blocus » ne soit soulevée que du point de vue israélien, c’est-à-dire de son efficacité : « La question du blocus se pose [...] ce blocus est totalement inefficace » (iTélé, 1er Juin 2010, 19:15).

    L’inscription de l’agression de l’armée israélienne dans le passé récent et dans le contexte global de sa politique n’est rappelée qu’au détour de quelques éditoriaux et commentaires [6]. Le bilan de la guerre de Gaza est-il évoqué ? C’est pour relever que le rapport dit Goldstone du nom de son auteur, fruit d’une enquête internationale diligentée par les Nations Unies à la suite de l’offensive israélienne de décembre 2008, a été classé sans suite et qu’il en irait sans doute de même d’une enquête sur les circonstances de l’assaut meurtrier : « …Il est plus que probable qu’un récit ne puisse jamais faire l’unanimité des deux camps si on se fie au précédent rapport Goldstone, du nom du juge sud africain chargé en vain par les nations unies de faire la lumière sur l’offensive meurtrière de l’armée israélienne sur la bande de Gaza… » (Gille Paris, Le Monde). Soit ! Mais encore ?

    (4) Un langue châtiée

    Dispensées, en principe, de prendre position, les informations sont fournies dans une langue qui, quand elle n’est pas celle du gouvernement israélien, en épouse l’optique, à grand renfort d’euphémisations [7].

    Dans la langue de Bernard Kouchner, l’attaque israélienne est un « incident ». Dans celle de BFM TV (1 Mai 2010, 19:07) aussi puisque, a-t-on pu entendre, « l’incident de ce matin » risque de remettre en cause les relations entre la Turquie et Israël. Comment désigner l’agression de l’armée israélienne ? Si « Assaut » est le terme le plus communément employé, on peut lui préférer « abordage », apparemment plus pacifique [8] : « le conseil de l’ONU condamne l’abordage » (France 2, 1er Juin 2010, 13:00).

    Pour évoquer la résistance à cet assaut – dont on omet, comme on l’a vu, le caractère « violent » puisque des violences lui ont succédé –, on pourra dire, parlant du commando, « à peine hélitreuillé, un comité d’accueil les attend » (France 3, 31 Mai 2010, 19:31) : une façon détournée de parler d’une « embuscade ».

    Comme on a pu le lire et l’entendre un peu partout, les participants au convoi humanitaire sont des « militants » ou des « activistes » (par exemple France 2, 31 Mai 2010, 20h 00). Humanitaires et strictement désintéressés ? On peut en douter. Et le doute se loge dans un qualificatif : ils sont « pro-palestiniens » [9] En d’autres circonstances, parlerait-on de militants pro-éthiopiens ou pro-tchétchènes ?

    Evidemment, la séquestration des militants enlevés en violation de toutes les règles de droit a eu lieu dans un centre de rétention : « le centre de rétention de Be’er Sheva » (BFM TV, 1er Juin 2010, 12:07). Cette expression remplace opportunément le terme de « prison » ou est donnée comme son synonyme [10]. Mais « prison » pourrait suggérer – c’est fâcheux – que les militants sont… « emprisonnés », voire provisoirement séquestrés.

    Heureusement, les séquestrés ne vont pas le rester longtemps (c’est ce que France Info dès 7h le 2 juin, appellera un « geste d’apaisement ») : « Israël annonce ce soir que tout les ressortissants étrangers arrêtés lors de l’assaut seront expulsés » (BFM TV, 1er Juin 2010, 22 h.31.) Cette annonce est présentée sans distance dans un vocabulaire qui reprend la perspective du gouvernement israélien. En effet, ces « ressortissants étrangers » ne le sont et ne sont présents sur le territoire israélien que parce qu’ils y sont séquestrés à la suite d’une arrestation illégale et arbitraire effectuée dans le cadre d’une opération militaire, elle-même illégale, menées par des forces armées qui les ont enlevés dans les eaux internationales. Pourtant, le mercredi 2 juin, nombre de médias titrent : « Israël expulse les étrangers de la flottille » [11]

    Or il aurait il aurait été plus exact, quitte à être plus long, de dire : « Les participants au convoi humanitaire, enlevés puis séquestrés par le gouvernement israélien, vont donc être relâchés et reconduits hors des frontières d’Israël ». En revanche, parler des « ressortissants étrangers expulsés » les assimile à ces immigrés sans papiers, que le consensus dominant traite en « indésirables » et dont il arrive qu’on dise plutôt, pour atténuer cette fois l’effet de leur expulsion qu’ils ont été … « reconduits » à la frontière ou dans leur pays ! Quant à « libérer », il peut revêtir un sens émancipateur. Ainsi, en Une du Figaro du mercredi 2 juin 2010, ce titre : « Israël libère les membres de la flottille de la paix. Leur "expulsion" du territoire israélien devrait être terminée demain ». « Libère » est en gras et en plus gros. Sympathique et magnanime gouvernement d’Israël ! Mais on a pu entendre beaucoup mieux sur BFM TV, (1er Juin 2010, 23:20) : « Israël annonce l’extradition des militants ». Or la notion d’extradition désigne une procédure par laquelle l’auteur d’une infraction est livré par un Etat à un autre qui le réclame

    (5) Une « faute » ? Quelle « faute » ?

    Que penser de l’agression israélienne ? Ici commencent les commentaires proprement dits. Le gouvernement et l’armée israélienne auraient commis une faute. Si les éditorialistes sont quasiment unanimes à la condamner, cette condamnation n’est guère monocolore :

    - du désaveu d’un simple « dérapage » (Hubert Coudurier, Le Télégramme] à celui, très rare, du « terrorisme d’état » (Jean-Claude Kiefer, Les Dernières Nouvelles d’Aasace ou Patrick Le Hyaric, L’Humanité) [
    12]
    - d’un acte d’autodéfense « stupide » (Bernard-Henri Lévy ) ou d’une « riposte mal contrôlée » (Dominique Quinio, La Croix) à « la voie du pire » (Michel Lepinay, Paris Normandie) [
    13] voire, mais très rarement, d’une action qui vise non seulement à étouffer le peuple palestinien de Gaza (Patrick Le Hyaric, L’Humanité), mais à « rendre impossible un État palestinien » (Chantal Didier, L’Est Républicain) [14].

    En général, pourtant, la condamnation dénonce un raid « injustifiable, tant sur le plan moral que juridique. (Patrick Fluckiger, L’Alsace), « une faute politique, morale et historique » (Jacques Guyon, La Charente Libre). Mais la plupart des commentaires (quand ils ne se bornent pas à s’alarmer de la « spirale de la violence » et à en appeler à la paix [15], s’inquiètent d’abord des intérêts de l’Etat israélien : de l’altération de son « image » et son isolement éventuel.

    (6) Une mauvaise image

    Toute guerre est « également » une guerre d’images, note Gilles Paris dans Le Monde du 1er juin. : « Pour Israël, le prix de cet assaut risque d’être une nouvelle fois coûteux. Il confirme une incapacité à se mouvoir dans la guerre d’images qu’est également le conflit israélo-palestinien, que ce soit en termes d’anecdote, lorsque l’un de ses critiques les plus virulents, Noam Chomsky, est empêché de se rendre à Ramallah, ou dans des drames tels que l’assaut du 31 mai ».

    Une simple « anecdote » ? Le terme est pour le moins tendancieux. Mais on peut faire pire… Quand BHL parle, l’AFP se précipite et, le jour même publie une dépêche qui nous apprend que « BHL juge "stupide" l’assaut meurtrier israélien ». « Stupide » seulement, puisque cet assaut constitue une grosse erreur de communication : « Les images (du raid) vont faire le tour du monde. Elles sont plus dévastatrices pour ce pays (Israël) qu’une défaite militaire ».

    (7) Un déplorable isolement

    Autre constat : l’isolement d’Israël. Autre évaluation implicite : cet isolement est néfaste, parce qu’il est néfaste pour Israël : « L’interception meurtrière de la flottille humanitaire au large de Gaza aggrave durablement l’isolement diplomatique d’Israël […] Après la remise en cause de son arsenal nucléaire par la conférence d’examen du TNP, la semaine dernière, Israël est dangereusement isolé. » (Pierre Rousselin, Le Figaro)

    « Il faudra attendre pour savoir qui a tiré le premier »  : ainsi commence, comme si cette question était décisive, La République des Pyrénées, l’éditorial de Jean-Marcel Bouguereau qui se corrige aussitôt par cette déploration à sens unique : « Mais au fond peu importe, car le mal est fait. Israël est plus isolé que jamais, le monde entier proteste. » Le « mal », c’est le tort porté à Israël.

    ***

    Ainsi, par delà la diversité indéniable des informations et des commentaires, leur plus grande pente reste la même : la majorité des médias s’est surtout préoccupée, non du sort des assaillis ou du droit des palestiniens, mais de l’isolement international du gouvernement israélien. Et plus des conséquences géopolitiques, pour lui-même, de la politique de ce gouvernement que des conditions d’une paix juste et durable au Moyen-Orient.

    Henri Maler et Amir Si-Larbi.

    Notes

    [1] Ainsi que de I-télé et BFM TV et France Inter. Pour les principales télévisions, voir notre article précédent. Une fois n’est pas coutume, nous n’avons évoqué que partiellement la presse imprimée nationale.

    [2] Dernier exemple : dans Le Monde du mercredi 2 juin, un article intitulé « Israël isolé après l’assaut contre la flottille pour Gaza » est illustré par une photo manifestement appropriée à son contenu légendée comme suit : « Photo fournie par l’armée israélienne montrant le matériel saisi à bord du “Mavi-Marmara” après l’assaut du 31 mai ».

    [3] Par Jean-Marie Hosatte, à Jérusalem.

    [4] Voir « « Rumeurs sur des rumeurs » dans notre article précédent.

    [5] Un remarquable Raphaël Enthoven qui explique d’abord qu’il est trop tôt pour prendre position, et qu’il y a une guerre des images de part et d’autre. Si Gaza a souffert du blocus israélien, il ne faudrait pas oublier les villages israéliens qui subissent les tirs de roquette palestiniens. Et quand Kouchner a dénoncé l’action israélienne, comme une « incident, il a réagi de façon trop hâtive. Enfin, lorsque Roland Dumas précise que le Hamas a été élu, Enthoven qui, quelques minutes plus tôt, s’indignait que Dumas renvoie les arguments d’autodéfense d’Elizabeth Lévy aux arguments de Hitler invoquant les Sudètes, lui réplique aussitôt : « Hitler aussi a été élu. »

    [6] « Le tollé est général. Une fois de plus Israël a choisi la voie du pire. Comme au Liban envahi à l’été 2006, comme à l’hiver 2008-2009 si meurtrier à Gaza. » (Michel Lepinay, Paris Normandie).

    [7] La suite s’inspire en partie des observations et remarques transmises par Kamel Makhloufi.

    [8] Quoiqu’il renvoie aussi à l’univers de la « piraterie »…

    [9] « Les militants pro-palestiniens étaient ils-armés ? » (iTélé, 1er Juin 2010, 11h.32) ; « militants turcs pro-palestiniens » (BFM TV, 1er Juin 2010, 11:35, 12:01) ; « les militants pro-palestiniens » (France 2, 1er Juin 2010, 13:06)…

    [10] iTélé parle de « prison de Be’er Sheva » à 12:31 et de « centre de détention » à 15:33, et enfin « centre de rétention » à 19:33.

    [11] Voir notre article précédent.

    [12] Dérapage ? Hubert Coudurier : « […] le poids relatif des Palestiniens, qui avait culminé lors des accords d’Oslo, a singulièrement décru, autorisant tous les dérapages , dont l’arraisonnement de ce convoi humanitaire fournit le dernier et triste exemple ». Terrorisme d’État ? Jean-Claude Kiefer : « Mais quelle image Israël donne-t-il ! Ce pays qui gagnait toutes les sympathies bascule à son tour dans ce qu’il faut bien appeler le “terrorisme d’État” […] » ; Patrick Le Hyaric  : « Ces méthodes confinent à l’extrémisme d’État, au terrorisme d’État. ».

    [13] Riposte mal contrôlée ? Dominique Quinio, « Mais l’intervention des commandos israéliens est allée au-delà de l’accostage attendu. (...) Pour une armée aussi entraînée que Tsahal, la riposte semble avoir été mal contrôlée. ». Voie du pire ? Michel Lepinay, «  Une fois de plus Israël a choisi la voie du pire. Comme au Liban envahi à l’été 2006, comme à l’hiver 2008-2009 si meurtrier à Gaza  ».

    [14] Patrick Le Hyaric : « (...) Par cet acte barbare et sanglant, les dirigeants israéliens signifient bien qu’ils veulent que le blocus de Gaza soit total. Autrement dit, ils souhaitent étouffer ce peuple aux mains nues. »,(Patrick Le Hyaric, L’Humanité). Chantal Didier, : « Tout à sa volonté de rendre impossible un État palestinien, Tel Aviv prend le risque de s’aliéner jusqu’à ses amis. »

    [15] Voir l’ éditorial « ontologique » de Didier Pobel (Le Dauphiné Libéré) dans notre article précédent.


    Auteur : Amir Si Larbi, Henri Maler - Source : Acrimed

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=13506

     

     


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  • http://twitter.com/AugustinS

     

    [VIDEO] Propos off de Sarkozy : un journaliste mis en examen

     

    Augustin Scalbert, journaliste de Rue89, a été mis en examen pour "recel".

     

    Un journaliste du site internet Rue89, Augustin Scalbert, a été mis en examen vendredi 11 juin à Paris pour recel dans l’enquête sur la diffusion de propos tenus hors antenne par Nicolas Sarkozy en 2008 sur France 3.

    Convoqué vendredi matin par la juge Anne-Julie Paschal, au palais de justice de Paris, qui l'a mis en examen pour "recel", Augustin Scalbert est passible d'une peine de 5 ans de prison et de 375 000 euros d'amende.

    Détournement de la loi sur la presse

    "Ce qui est troublant dans cette affaire, c’est que l’on poursuive un journaliste pour recel, comme si une information pouvait être volée. C’est un véritable détournement de la loi sur la presse", a indiqué à Nouvelobs.com, Me Antoine Comte, avocat d’Augustin Scalbert, à la sortie du tribunal.

    "L’objet de cette procédure est au final d’obtenir mes sources et de savoir comment j’ai obtenu ces informations », a confié à Nouvelobs.com Augustin Scalbert.

    Un rassemblement de soutien était prévu devant le tribunal mais seuls des membres de Reporters sans frontières, Pierre Haski , patron de Rue 89 et une journaliste des Inrocks étaient présents.

     

    Un technicien de France 3 également visé

    Cette mise en examen fait suite à une plainte déposée le 8 juillet 2008 par France 3 pour “vol, recel et contrefaçon” après la diffusion sur internet, en particulier sur Rue89, d’une vidéo montrant Nicolas Sarkozy hors antenne, avant un passage au journal “19/20” le 30 juin 2008.

    Sur cette vidéo, visionnée à plusieurs centaines de milliers de reprises, Nicolas Sarkozy semblait irrité parce qu’un technicien de France 3 ne lui avait pas rendu son salut avant l’interview. Il avait également demandé au journaliste de France 3 Gérard Leclerc combien de temps il était resté "au placard" et fait rajouter une question au débat..

    Outre Augustin Scalbert, un technicien de France 3 a déjà été mis en examen pour “vol” et “malgré toutes nos demandes, la direction de France 3 refuse de retirer sa plainte”, a dénoncé jeudi le SNJ (Syndicat national des journalistes).

    La vidéo incriminée :

     

    Reproduction autorisée en citant la source en français : http://www.al-har.fr/blog/2010/06/11/un-film-echappe-a-la-censure-israelienne-concernant-lattaque-de-la-flotte-de-la-liberte
    Ainsi que le lien de l’article original (publié sous licence Creative Commons) : http://www.democracynow.org/2010/6/10/exclusive_journalist_smuggles_out_video_of

     

     

    Communiqué LDH

    Vendredi 11 juin, Augustin Scalbert, journaliste à Rue 89, est convoqué pour se voir signifier sa mise en examen au motif de vol d'un document audiovisuel appartenant à la chaîne de télévision France 3

    Cet objet juridique, qui ressemble bien à une vengeance du Président, n'a pas, pour une fois, pris le moyen du délit d'outrage pour tenter de contrer une représentation assez dévastatrice d'un Nicolas Sarkozy filmé tel qu'il est, mais celui du vol et du recel. Convoqué en avril 2009, prévenu que l'affaire serait suivie en septembre sous cette incrimination, Augustin Scalbert pouvait penser que le ridicule avait fait tomber la procédure dans l'oubli.

    Ce n'est pas le cas. Alors que le journaliste n'a fait que son travail de transcription de faits avérés, puisque enregistrés, l'accusation de vol et de recel est maintenue. Il faut dire qu'un procès pour avoir révélé des mots réellement prononcés est plus difficile à mener jusqu'au bout ! Car la seule question qui vaille n'est pas de savoir si les phrases du Président n'auraient jamais dû être révélées, mais de constater qu'elles ont bien été prononcées.

    La Ligue des droits de l'Homme soutient Augustin Scalbert et proteste contre le mauvais procès en délinquance qui lui est intenté.

    Paris, le 11 juin 2010

     

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=13433


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    L'assaut meurtrier de l'armée israélienne contre la flottille de la Liberté 

     

    Flotille humanitaire Gaza:

    Les Sionistes juges et parties.

    Par eva R-sistons

     

     

    Vous le savez, les médias sont essentiellement  aux mains des néo-sionistes (§) ou de leurs partisans, ce n'est pas de l'antisémitisme de l'affirmer, c'est de l'information; Il suffit de regarder les intervenants partout, des Grandes chaînes de télévision françaises ou internationales aux Chaînes parlementaires, pour comprendre: De Pujadas à Elkabbach, de Leymergie à Calvi...  Ou bien, c'est un défilé de journalistes du Figaro, du Point, de l'Express, du Nouvelobs, de Libération... tous grands défenseurs de la Pensée Unique ultra-libérale, atlantiste, néo-sioniste.  Et ces journalistes sont épaulés par de pseudos sondeurs, tous là pour justifier les politiques contraires aux intérêts des peuples. 

     

    Et la journaliste que je suis, attachée à la neutralité, au pluralisme, ne cesse de dénoncer une main-mise qui condamne l'information à n'être que de la désinformation, de la manipulation et de la propagande, au service de ceux qui piétinent impunément les peuples. 

     

    Naturellement, cette main-mise sur les Médias de ceux qui défendent seulement les intérêts du capitalisme ultra-libéral, militaro-financier, a pour conséquence une coloration unique qui apparaît très clairement lors d'événements comme celui que nous venons de connaître avec la Flotille humanitaire de Gaza. 

     

    Les Sionistes seront juges... et parties. Comment voulez-vous qu'ils soient neutres ?  Ils sont là pour défendre leur clocher, comme D. Strauss-Kahn annonçant au micro d'une radio juive qu'"en se levant, chaque matin, il se demande comment servir Israël".  Vous voyez cet homme-là servir la France, vous ? Eh bien, pour les Médias c'est pareil. Ils vont défendre la position sioniste, même si elle est... indéfendable. Cela nous vaut des contorsions incroyables !

     

    D'abord, la part belle est consacrée au point de vue israélien. La Communauté internationale condamne, certes, il y a des morts parmi les "activistes pro-Palestiniens" et des dizaines de blessés, certes, car les faits sont incontournables. Mais c'est Israël qui bénéficiera du temps de parole le plus important, pour justifier... l'injustifiable, accréditer l'idée qu'"ils ont été attaqués", et par "des Islamistes violents" s'il vous plaît, "armés de barres, de couteaux, d'armes blanches", et donc qu'ils "n'avaient pas d'autre choix que de répondre à la violence par la violence".  On "leur a tiré dessus" (avec des couteaux ???) ?, ils se contentent de "répondre". La "volonté délibérée d'attaquer" incombe aux humanitaires, pas à Israël. Au contraire, il "a tout fait pour empêcher cela", et cerise sur le gâteau, cet Etat réputé pour sa mansuétude en effet, "regrette les pertes en vies humaines". 

     

    L'agression israélienne est non seulement minimisée, mais justifiée. Le crime de guerre est honteusement maquillé !

     

    La presse israélienne soutient qu'il y a dix morts, il y en aurait dix-neuf.   

     

    Les termes employés ? En face d'eux, les Israéliens ont des "activistes"(terme très méprisant, tendant à rabaisser les humanitaires), des "Islamistes", des "terrroristes", des "provocateurs" (et la provocation est "préméditée"), des militants "appartenant à des organisations djihadistes internationales comme Al Quaïda et le Hamas", "dont les intentions, les méthodes et les résultats sont naturellement violents". Attention ! Je me contente de citer les expressions que j'ai entendues sur les Chaînes de télévision françaises et internationales ce lundi matin.

     

    C'est à peine si l'on entend dire, entre deux justifications par l'Armée israélienne, que les militants comptent dans leurs rangs des dirigeants d'associations humanitaires, des journalistes, ou des Députés européens, et que l'intervention plus que musclée "viole les lois internationales" en particulier parce qu'elle a lieu au milieu des eaux internationales appartenant à tous.

     

    La réalité, c'est qu'Israël continue d'imposer sa loi, au détriment du Droit international, c'est qu'il ne connaît que la force pour résoudre les problèmes, comme ses amis texans, et qu'il fait peu de cas de la vie humaine. La réalité, c'est que Gaza est victime d'un blocus, autrement dit que toute sa population est punie en violation du Droit de la Guerre (protégeant les civils, rejetant les punitions collectives) parce qu'il n'a pas voté dans le sens souhaité par l'Occident colonial, qui montre là son vrai visage, anti-démocratique.

     

    Et cet événement a au moins le mérite de rappeler au monde dans quelles conditions vivent les Gazaouis, privés de tout parce qu'ils ont voté pour des dirigeants qui refusent de collaborer avec un Etat criminel, raciste, ayant en fait pour objectif non seulement de retirer aux victimes de l'occupation meurtrière le droit pourtant inaliénable de se défendre, mais même, avec le Gouvernement israélien actuel (de coloration fasciste), le droit d'exister, puisque les habitants sont privés de liberté, des moyens vitaux (eau, électricité, médicaments, travail...) et même d'avoir une descendance jouissant d'une santé normale: Je ne cesse de rappeler que les mamans palestiniennes, suite aux bombardements sur un périmètre très restreint, avec des armes de destruction massive interdites par la Loi, mettent de plus en plus au monde des enfants malformés. Bref, il s'agit d'un génocide qui ne dit pas son nom, toléré par une Communauté internationale au mieux résignée et apathique, au pire, comme en France, complice. Je rappelle que le Gouvernement de notre pays est aux mains des néo-conservateurs, et qu'ils sont un simple relais des diktats usraéliens.

     

     

    arme-uran.-tue-j.jpg 

     

    Cet événement effroyable nous rappelle deux choses: Que les Médias sionistes sont une caisse de résonance pour les crimes d'Israël, toujours justifiés, bref qu'ils sont outrageusement partiaux; ensuite, que les bourreaux, encore et toujours, se font passer pour les victimes, et qu'ils jouissent d'une impunité scandaleuse, suspecte,  qui devrait tous nous interroger.

     

    Il est temps d'accélérer la dénonciation des crimes d'israël, et de faire triompher la vérité, la justice, la paix.

     

    Faute de quoi l'Occident, et pas seulement Israël, se déconsidèrera encore un peu plus aux yeux de l'opinion internationale. Aux Etats-Unis, Obama se débat avec une marée noire provoquée par la cupidité de ses concitoyens, dans le monde entier les citoyens subissent les effroyables conséquences du cynisme des financiers qui vampirisent la planète, et aujourd'hui le massacre accompli par Israël, en haute mer, nous renvoie à la face notre scandaleuse tolérance envers... l'intolérable.

     

    Cet intolérable, justement, que je ne cesse de dénoncer dans mes blogs. Parce que je suis une humaniste, et surtout pas une antisémite. Les amalgames scandaleux, ça suffit ! 

     

    Osons affirmer nos choix en faveur d'un monde pacifié, en rappelant que pour être durable, la paix ne se bâtit que sur la Justice.

     

    Eva R-sistons à l'intolérable, une fois de plus ! 

     

    (§) J'utilise ce mot pour dénoncer les tenants israéliens du libéralisme militaro-financier qui sévit sur la planète. Je ne parle pas de la création de l'Etat d'Israël. Je m'en prends aux grandes forces qui rendent la vie difficile, sinon impossible, aux peuples de la planète.  

     

    paix-j.jpg

     

    Voir le post sur mon blog No-War,

     

    http://no-war.over-blog.com/article-l-assaut-meurtrier-de-l-armee-israelienne-contre-la-flottille-de-la-liberte-51392745.html

     

     

    Un bateau pour Gaza

    Texte de Thomas,

    depuis la flottille de la Liberté

    se trouvant au large de chypre

     

    De la part de CCIPPP(ccippp)

    http:// www.protection-palestine.org

     : dimanche 30 mai 2010 07:55
    Bonjour,
    voici le texte que Thomas Sommer-Houdeville, coordinateur des missions
    civiles, avait écrit hier soir  depuis le cargo grec faisant partie de
    la flotille de la liberté. Thomas a participé depuis 3 mois en Grèce à
    la préparation de la flotille et était venu en France pour élargir la
    participation, il est intervenu entre autre dans une réunion du
    collectif national pour présenter l'initiative.
    L'occasion ici de rendre un fervent hommage à la petite délégation
    française composée de 7 personnes (cbsp,  cvpr et ccippp).

    Le dernier set


    29 mai 2010 - de Thomas Sommer-Houdeville*, depuis l'un des bateaux de

    la flottille de Gaza

    Un jour ou l'autre peut-être, quelqu'un écrira l'histoire complète de

    cette aventure. Il y aura beaucoup de rires, de véritables cris et
    quelques larmes. Mais ce que je peux dire maintenant, c'est que nous
    n'avions jamais imaginé que nous ferions flipper Israël comme ça.
    Enfin, peut-être dans certains de nos plus beaux rêves.... Tout
    d'abord, ils ont créé une équipe spéciale d'urgence réunissant le
    ministère israélien des Affaires étrangères, le commando de marine
    israélien et les autorités pénitentiaires pour contrer la menace
    existentielle que nous et nos quelques bateaux remplis d'aide
    humanitaire représentent. Puis, Ehud Barak lui-même a pris le temps,
    malgré son agenda chargé, de nous mettre en garde à travers les médias
    israéliens. Ils nous annoncent maintenant qu'ils nous enverront dans la
    pire des prisons israéliens, dans le désert près de Beersheva.

    Ce sont des annonces pour nous faire peur. Et d'une certaine façon nous

    avons peur. Nous avons peur de leurs navires de guerre, peur de leurs
    Apaches et de leur commando tout noir. Qui n'en aurait pas peur ? Nous
    avons peur qu'ils saisissent notre cargaison et toute l'aide médicale,
    les matériaux de construction, les maisons préfabriquées, les kits
    scolaires, et qu'ils les détruisent. Toute cette solidarité patiemment
    rassemblée dans de si nombreux pays pendant plus d'un an. Tous ces
    efforts et cette vague d'amour et d'espoir envoyés par des gens
    normaux, d'humbles citoyens de Grèce, Suède, Turquie, Irlande, France,
    Italie, Algérie, Malaisie. Tout ceci pris comme un trophée par un État
    agissant comme un vulgaire pirate des îles. Qui ne sentirait pas un
    certain sentiment de responsabilité et de peur de ne pas être capable
    d'accomplir notre mission et livrer nos marchandises à la population
    emprisonnée de Gaza ?

    Mais nous savons que la peur est aussi de l'autre côté. Parce que

    depuis le début de notre coalition, l'Etat d'Israël fait tout ce qu'il
    peut pour éviter la confrontation avec nous. Depuis le début ils ont
    essayé de nous empêcher de partir, de regrouper nos forces et de
    prendre le large tous ensemble vers Gaza. Ils ont essayé de nous
    briser. Leur scénario idéal était de nous diviser, les Irlandais d'un
    côté, les Grecs et Suédois d'un autre, les Américains d'un autre encore
    et les Turcs tout seuls. Bien sûr, ils savaient qu'ils ne pourraient
    pas mettre la pression sur la Turquie, ni agir directement là-bas.
    Alors ils ont concentré leurs attaques sur les parties irlandaises et
    grecques de notre coalition.

    Le premier set a commencé il y a deux semaines quand ils ont saboté le

    cargo irlandais, l'obligeant à retarder son départ pour près d'une
    semaine. Mais, les Irlandais ont réparé aussi vite qu'ils le pouvaient
    et maintenant ils sont à un ou deux jours derrière nous. Puis ils ont
    mis une pression énorme sur le gouvernement grec, affaibli par la crise
    économique, pour l'obliger à ne pas laisser partir le cargo grec et le
    bateau de passagers greco-suédois. A cause de ces pressions, nous avons
    dû retarder notre voyage deux fois et demander aux Turcs, à leurs 500
    passagers et aux amis américains qui étaient prêts à partir de nous
    attendre. C'est ce qu'ils ont fait heureusement ! Jusqu'à la dernière
    minute avant leur départ de Grèce, nous ne savions pas si les deux
    bateaux auraient l'autorisation du gouvernement grec, mais finalement
    le gouvernement grec a décidé de prendre ses responsabilités en
    agissant comme un Etat souverain et a laissé le cargo et le bateau de
    passagers quitter le port du Pirée à Athènes. Le deuxième set a eu lieu
    hier, dans la partie grecque de Chypre, là où nous avions négocié avec
    le gouvernement d'embarquer une délégation VIP deparlementaires
    européens et nationaux de Suède, d'Angleterre, de Grèce et de Chypre.
    Alors que les deux bateaux de Grèce, le bateau américain venant de
    Crète et les 4 bateaux turcs étaient déjà au point de rendez-vous
    attendant que la délégation VIP arrive et embarque à notre bord, nous
    avons reçu la nouvelle que notre délégation était encerclée par la
    police chypriote dans le port de Larnaka et interdite de bouger où que
    ce soit. Chypre, un pays européen, était en train d'interdire a des
    parlementaires européens de se déplacer librement sur son sol, en
    rupture complète de toute législation et réglementations européennes !
    Alors que nous commencions à négocier avec le gouvernement chypriote,
    nous avons clairement compris que ce changement soudain d'attitude
    envers nous était dicté directement par Israël. De sept heures du matin
    jusqu'au soir, le gouvernement de Chypre nous mentait, disant que
    c'était un malentendu que les VIP aient été autorisés à embarquer pour
    n'importe quelle direction qu'ils souhaitaient, que c'était juste une
    question bureaucratique à résoudre. Mais rien ne s'est passé et nos
    parlementaires ont été pris au piège. Le gouvernement chypriote
    agissait comme un auxiliaire d'Israël et nous a fait perdre un temps
    crucial. Ce matin, la délégation VIP a décidé que le seul choix qui
    restait était d'aller au port de Formogossa dans le Nord de Chypre sous
    contrôle turc, et de là prendre un bateau rapide pour nous rejoindre au
    point de rendez-vous. Bien sûr, parce que notre coalition est formée de
    Turcs et de Grecs et de Chypriotes, la Chypre du Nord qui est sous
    occupation turque, est une question politique très importante. Et
    envoyer notre délégation prendre un bateau dans le port de Formogossa,
    encore sous embargo des Nations Unies, est une question politique
    encore plus importante. Cela aurait pu briser le dos de nos amis grecs
    et chypriotes de la coalition. Ce fut presque le cas. Mais c'est le
    contraire qui s'est révélé. Notre coalition tient toujours. C'est le
    parti chypriote au pouvoir qui est sur le point de se briser, et les 7
    parlementaires grecs et chypriotes qui faisaient partie de la
    délégation et ne pouvaient pas aller au nord de Chypre sont furieux
    contre le gouvernement chypriote. Un immense débat a toujours lieu en
    ce moment en Grèce et à Chypre sur ce qui s'est passé et sur notre
    flottille pour Gaza. Dans une heure ou deux, 80% de notre délégation
    VIP embarquera sur nos bateaux et nous partirons pour Gaza comme prévu.
    Donc nous pouvons dire qu'Israël a perdu les deux sets qu'il a joués.


    Dans quelques heures, le dernier set, crucial, commencera quand nous

    entrerons dans les eaux de Gaza. Bien sûr, matériellement, il serait
    très facile pour Israël de nous stopper et nous arrêter, mais le coût
    politique qu'ils auront à payer sera énorme. Vraiment énorme, à tel
    point que toutes les ruses et les pièges qu'ils ont tenté de mettre sur
    notre route ont réussi à faire une seule chose : sensibiliser de plus
    en plus de gens partout dans le monde sur notreflottille et sur la
    situation de Gaza. Et de tout ça, nous apprenons quelque chose : la
    peur n'est pas de notre côté, mais du côté d'Israël. Ils ont peur de
    nous parce que nous représentons la colère des gens tout autour du
    monde. Les gens qui sont mécontents de ce que l'Etat criminel d'Israël
    fait aux Palestiniens et à chaque amoureux de la paix qui ose prendre
    le parti des opprimés. Ils ont peur de nous parce qu'ils savent que,
    dans un proche avenir il y aura encore plus de bateaux à venir à Gaza
    comme il y a de plus en plus de personnes à décider de boycotter Israël
    chaque jour.

    Thomas Sommer-Houdeville, depuis l'un des bateaux de la flottille de

    Gaza

    * coordinateur de la campagne civile internationale pour la protection

     du peuple palestinien (ccippp)
    http:// www.protection-palestine.org

     

     

     

    Auteur : Thomas Sommer-Houdeville - Source : Reçu par Courriel

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=13175#13175

     

     

    Rassemblements de protestation partout en France :

     

    Le gouvernement Netanyahou a commis l’irréparable : ses commandos ont donné l’assaut contre la flottille de la liberté, faisant plusieurs morts.

    Cet acte de guerre est une véritable provocation contre la communauté internationale : il s’est déroulé dans les eaux internationales et visait des bateaux civils transportant plusieurs centaines de personnes, dont des députés européens et français, venus tenter de briser pacifiquement un blocus dont les Nations unies exigent la levée. Il constitue un véritable crime de guerre.

    Jamais les dirigeants israéliens n’auraient déployé cette violence s’ils n’avaient bénéficié, depuis des mois, de la complaisance de nombreux responsables occidentaux, à commencer par Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner. Après la tragédie, cette complaisance doit cesser. Le ministre des Affaires étrangères doit immédiatement :

    -  convoquer l’ambassadeur d’Israël et lui signifier des mesures de rétorsion ; une demande à cet effet a été adressée au conseiller du ministre par JC Lefort, président de l’AFPS, au nom du Collectif national pour une Paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.

    -  exiger la levée sans délai du blocus de Gaza ;

    -  agir, à Bruxelles, pour la suspension de l’accord d’association Union européenne-Israël ;

    -  intervenir, à New York, pour une réunion rapide du Conseil de sécurité destinée à condamner l’action israélienne et à prendre des mesures pour la sanctionner.

    Voilà les exigences que l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS) appelle ses militants à faire entendre dans toute la France, et notamment

    A Paris, ce lundi 31 mai,

    à 18h30, aux abords de l’ambassade d’Israël.

    Par ailleurs, l’AFPS est déterminée à prendre des initiatives dans les jours prochains, au niveau européen, dans le cadre de la Coordination européenne des Comités Palestine (CECP), pour briser le siège de Gaza.

    Paris, le 31 mai 2010.


    Annecy : Rassemblement ce lundi soir à 18h devant la Préfecture.

    Bordeaux : Ce lundi 31 mai, 18h30 rassemblement Place de la Victoire

    Lille : Rassemblement ce soir partir de 18 h 30 Grand’Place

    Montpellier : LUNDI 31 MAI 18H PLACE DE LA COMEDIE

    Nantes : L’AFPS et la plate-forme nantaise des ONG pour la Palestine appellent à un rassemblement à Nantes place du commerce à 18 heures pour dénoncer l’attaque meurtrière de la flotille humanitaire pour Gaza et réclamer l’ouverture immédiate de la bande de Gaza.

    Belfort : Rassemblement de soutien mercredi 02 juin à partir de 18h00 Place Corbis

    Pau : rassemblement ce soir à 18h30 devant la préfecture de Pau

    A Lyon, Marseille, Poitiers, Genève....

    et en Israël : La coalition israélienne contre le siège de Gaza organise une manifestation cet après midi à 16h près du port d’Ashdod. Elle veut exprimer sa solidarité avec la flottille et appelle à la fin du blocus de Gaza et à l’ouverture des portes de Gaza.

    En Palestine, le président Abbas a déclaré 3 jours de deuil national

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=13174

     

     

    Rectifions les mensonges :

     

    Au delà des positions militantes, il me semble utile de rectifier certaines “informations” diffusées en boucle par la télé et la radio

    La télé (FR3) présente les passagers du bateau comme étant majoritairement de jeunes hommes musulmans barbus et de jeunes femmes musulmanes voilées et quelques européens “gauchistes”.

    La radio (France Inter) nous dit que des soldats israéliens qui ont attaqué les bateaux ont été frappés “à la hache” “au couteau” ou par balles et qu’au moins un militant du Hamas a été arrêté.

    Donc, le bateau est une initiative islamiste et non pacifique (voire le Hamas “se dissimulait” derrière les internationaux)… 

    Rectifications :

    - Les bateaux sont une initiative prise au Forum Social Européen de Malmö co-organisée par les mouvements sociaux du FSE et par les mouvements de solidarité à la Palestine (cf mails ci dessous)

    - Les fonds ont été collectés par ces mouvements (dont les syndicats nordiques qui ont apporté le gros des fonds)

    - l’objectif des bateaux est de briser le blocus de Gaza qui est illégal au regard du droit international (tout comme l’occupation militaire de Gaza et des eaux internationales de Gaza)

    - Il y a avait des députés européens sur les bateaux (malgré les tentatives de Chypre sous pression israélienne de les empêcher d’y monter)

    - Il y avait aussi beaucoup de jeunes européens musulmans, juifs, chrétiens, athées (dont 7 français) volontaires pour risquer leur sécurité et leur vie pour briser le siège

    - Il serait logique et légitime qu’il y ait aussi des militants palestiniens de différentes organisations également volontaires pour risquer leur sécurité et leur vie pour briser le siège de leurs compatriotes puisqu’il s’agit de briser le siège imposé aux Palestiniens

    - Le Hamas (quels que soient les désaccords sur ses pratiques politiques et son idéologie) est une des organisations représentatives du peuple palestinien et sa qualification de “terroriste” par Israel, l’UE et les USA n’a ni base juridique, ni légitimité, de même que le blocus imposé aux Palestiniens au prétexte que le Hamas a été majoritaire aux élections de 2005 et gouverne à Gaza.

     Françoise Clement

     

    Auteur : Françoise Clement - Source : Le blog de Raoul-Marc Jennar

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=13182

     

       

     

    Michel Collon: Israël est devenu fasciste,

    c'est à nous de l'arrêter maintenant !

     

    Où s’arrêtera Israël ? Seulement là où nous l’arrêterons. Après avoir massacré les femmes et les enfants de Gaza, après avoir bombardé des écoles et des hôpitaux, après avoir tiré sur des ambulances et employé des armes chimiques, à présent Israël massacre les humanitaires européens et internationaux.

     


     

     Et, une fois de plus, la couverture médiatique est pleine de mensonges. A la radio que j’écoutais ce matin, on ne donnait pas la parole aux victimes mais seulement à l’agresseur qui balançait ses excuses habituelles…

     

    1.    La Flottille de la Paix n’aurait pas obéi aux injonctions de l’armée israélienne. Mais depuis quand doit-on obéir aux ordres illégaux d’un Etat qui occupe ou bloque illégalement des territoires ne lui appartenant pas ?!
    2.    Les navires n’auraient pas eu le droit de venir au secours des habitants de Gaza affamés et privés de médicaments ? Mais le blocus israélien viole entièrement le droit international !
    3.    Les soldats israéliens auraient été agressés. Evidemment ! Comment n’y avait-on pas pensé ! Les crimes israéliens sont toujours de la légitime défense !


    Tous ces médiamensonges ne font qu’appliquer les « principes de la propagande de guerre » tels que je les ai exposés dans mon livre Israël, parlons-en ! Je me trouve actuellement en France, ce soir à Montpellier, pour une tournée de débats à ce sujet. Partout, chaque soir, c’est la même lancinante question : que pouvons-nous faire, nous simples citoyens, pour combattre la désinformation, ouvrir les yeux des gens autour de nous et faire cesser les massacres ?


    La réponse est simple : en tout premier lieu, gagner la bataille de l’information en discutant le plus possible autour de soi (entreprise, école, quartier, amis…) et le mieux possible : c’est-à-dire en ayant les connaissances concrètes pour réfuter tous les mythes et les médiamensonges et avec une méthode intelligente et efficace pour combattre les préjugés, lever les tabous, instaurer un véritable débat démocratique et citoyen.  C’est possible : après nos discussions et nos ateliers de formation, beaucoup nous disent qu’ils ont réussi à débloquer la discussion et à ouvrir les yeux…


    Les crimes commis par Israël montrent-ils qu’il serait tout puissant ? Au contraire, Israël se sent de plus en plus en position de faiblesse, même ses partisans se divisent. Et s’il bénéfice encore de l’impunité, c’est à cause du soutien des Etats-Unis et de l’Europe. A nous donc, citoyens européens, d’agir sur nos dirigeants politiques qui sont complices.


    Disons partout que c’est l’Europe qui vient d’accueillir Israël comme son 28ème membre dans les faits. Disons partout que Sarkozy s’est vanté d’aller chercher tous les prisonniers français à l’étranger mais n’a pas levé le petit doigt pour défendre Salah Hamouri, jeune franco-palestinien prisonnier politique en Israël ! Disons partout que l’Europe aide Israël à importer ses produits illégaux ! Et qu’il est légitime de les boycotter contrairement à ce que prétend Madame Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur qui viole le droit international ! Disons partout qu’en refusant de reconnaître et de négocier avec le gouvernement élu par les Palestiniens, l’Europe a donné le feu vert à Israël pour bombarder Gaza. Disons partout que ce sont les marchands européens d’armements qui arment Israël avec l’aide de Sarkozy, Merkel et Cie ! Donc, quand Israël bombarde et massacre, ce sont aussi Sarkozy et Merkel et Cie qui bombardent et massacrent !


    Si nous expliquons tout cela, de façon simple et concrète, en s’en tenant aux faits, les gens comprendront et feront pression pour arrêter ces crimes. Telle est notre responsabilité à tous. J’en parlerai ce soir avec vous à Montpellier, mercredi à Mulhouse, jeudi à Belfort, vendredi à Besançon. Et le 10 juin à Bruxelles, avec Tariq Ramadan et Ilan Halévi (voir les détails sur l’agenda du site michelcollon.info)


    Faites circuler ces infos autour de vous. Interpellez dirigeants politiques et médias. Mais surtout appelez vos proches à se mobiliser dès maintenant pour dénoncer les crimes, apporter les explications sur la véritable histoire du colonialisme israélien, sur les raisons économiques scandaleuses pour lesquelles USA et Europe le soutiennent, pour réfuter les mythes et médiamensonges qu’Israël répand dans les médias.


    Avec une pression suffisante, nous pourrons imposer le respect du droit et la fin des crimes :


     

    1.    Les pays européens doivent renvoyer l’ambassadeur israélien sur le champ, et suspendre tous les accords économiques, politiques et militaires avec Israël.
    2.    Il faut boycotter tous les produits israéliens tant que le droit ne sera pas respecté.
    3.    Les médias doivent donner la p    arole aux victimes et entamer un débat public sur tous les médiamensonges de la propagande israélienne.


    MICHEL COLLON

    Téléphone de contact lundi et mardi pour interviews de Michel Collon : 06 62 09 19 70
    Adresse de contact pour toutes autres demandes et propositions :
    leeloo26@hotmail.com 

     

     

    Auteur : Michel Collon - Source : Investig'action 

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=13178  

     

     

     


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    publié par roland (webmaster) le 25/05/2010 11H36  
     
    Auteur : Mathias Reymond - Source : Acrimed

     

    Crises financières, déficits budgétaires, inquiétudes européennes, rigueur… L’agitation dans les pages économiques de la presse écrite est révélatrice de la manière dont les questions économiques et sociales sont traitées par les médias. Entre humanisation des marchés et légitimation du discours libéral, retour sur quinze jours de frénésie médiatique et de langue automatique.

     

    C’est bien connu, l’inquiétude caractérise les marchés financiers en temps de crise. Ils sont même de nature très anxieuse comme le dévoile Les Echos (6 mai 2010) : « les marchés financiers ont, de nouveau, fait preuve d’une grande fébrilité , hier, devant les risques de contagion de la crise grecque. » On découvre plus loin que ce sont « les bourses européennes qui ont accusé le coup  », ou encore que « les marchés ont tremblé  » (Le Figaro, 5 mai). « A Bruxelles, explique tout simplement Le Monde, on a conscience du danger lié à la nervosité du marché  » (6 mai). En effet, « le spectre de la faillite d’un pays européen reste une source d’angoisse pour les marchés » s’inquiète Le Monde (16 mai).

     

    On l’aura compris, l’agitation n’a pas lieu sur les marchés financiers, mais ce sont les marchés financiers qui sont eux-mêmes agités…

     

    Humanisation des marchés

     

    Entités floues, « les marchés financiers » peuvent pourtant être aussi agressifs que les clients d’un grand magasin à l’heure de l’ouverture des soldes : «  Violemment bousculée par les marchés financiers (…), l’Europe a donné un sacré coup de rein le week-end dernier. »(Le Monde, éditorial du 14 mai). Pis, ils exercent une pression intolérable sur les chefs d’Etat : «  Acculés par des marchés financiers prêts à parier sur l’effondrement de la zone euro, les dirigeants européens ont réussi. » (L’Express, 12 mai)

    Plus surprenant : les marchés pensent. Certes, ils ne sont pas aussi compétents que les experts qui les scrutent, mais ont quelques opinions qu’ils défendent avec aplomb. Par exemple, ils « n’ont pas été convaincus par le plan de sauvetage » rappelle Le Monde (6 mai). Rebelles, «  les marchés ont manifesté leur défiance à l’égard de la monnaie unique. » (Id.) Comme le remarque Le Figaro, « les marchés doutent de l’Europe » (5 mai). Et ces penseurs dubitatifs sont aussi imaginatifs : « à la moindre étincelle, les marchés imaginent le pire. » (Le Monde, 6 mai) Etc.

     

    Mieux, il leur arrive même de présenter de véritables revendications : « La zone euro a besoin de réformes de structures. (…) C’est ce signe-là, politique, que les marchés attendent  » (Id.). Mais il faut rester attentif car leur humeur est parfois versatile : « Les marchés [sont] euphoriques après le plan européen » annonce Le Figaro Economie (11 mai), alors que pour Patrick Artus, dans Le Monde (16 mai), « les marchés sont, pour une fois, raisonnables . » Toutefois, regrette Les Echos, une nouvelle « prévision a déçu les marchés financiers, pourtant choyés avec la progression du dividende » (19 mai). En définitive, « le marché a pointé le manque de cohésion européenne » (Les Echos, 20 mai).

    Joueuses,
    « les bourses mondiales se font peur  » (Le Figaro, 5 mai). Sportifs, « les marchés ont plongé en fin de semaine. »Journal du Dimanche, 16 mai). Spéléologues, «  les marchés financiers s’engouffrent dans les failles de la zone euro » (La Croix, 19 mai). Mais ils manquent de sang froid : lorsque « l’Europe perd la boussole, les marchés s’affolent  » (Libération, 6 mai). En d’autres termes, les marchés financiers se comportent comme des êtres humains, à la fois réfléchis et passionnés. (

     

    Légitimation du discours économique

     

    En décrivant les marchés ainsi - comme des sujets individuels et vivants [1] qui pensent, s’inquiètent, attendent ou raisonnent -, les journalistes qui ont recours à ces discours contribuent à faire disparaître les véritables acteurs qui font exister ces marchés, à savoir les spéculateurs et les banquiers. On oublierait presque que des individus – des êtres humains, oui ! – s’affolent sur les places boursières du monde entier.

     

    Mais surtout, cette sémantique efface les structures réelles dans lesquelles s’ébattent justement les acteurs… qui eux pensent, s’inquiètent, attendent et raisonnent (pour de vrai). Les formulations qui personnalisent et humanisent les marchés financiers en tant que tels concourent à la légitimation du discours économique dominant [2]  : le marché est, et l’on ne peut rien y faire. Il est devenu une entité dotée d’une vie propre et souveraine, aussi immuable qu’une divinité. Mais à visage humain : il fait partie de notre vie, c’est un voisin, un ami. « Il est comme nous », disent en substance les journalistes, puisqu’il pense, s’inquiète, attend et raisonne.

     

    Ce n’est pas le retour en France de Clotilde Reiss ou l’état de santé du mollet de William Gallas qui changeront la donne. La crise financière occupe le devant de la scène médiatique depuis de nombreuses semaines, et la presse, quand elle s’exprime de la sorte, plutôt que de décrire les structures et de nommer les acteurs, préfère présenter les défaillances économiques comme des soubresauts d’une entité autonome et sacrée, dotée d’une volonté indépendante.

     

    Ce fétichisme humanise et sacralise un ordre soustrait à l’action des hommes qui, du même coup, sont sommés de s’y soumettre. Dans une formule restée célèbre, Alain Minc avait tranché : «  La réalité économique, c’est comme la loi de la pesanteur. Jusqu’à nouvel ordre, on ne s’est pas émancipé de la loi de Newton. » Ainsi, quand la pensée de marché s’épanche sur les pensées du marché, c’est pour entretenir l’illusion que la domination capitaliste est éternelle et que les luttes sont vaines. Le journalisme dominant concourt, jusque dans ses phrases toutes faites, à entretenir ces illusions.

     

    Mathias Reymond

     

    Nota bene  : A noter que Le Monde daté du 22 mai 2010 tente de prendre à contrepied ce fétichisme. Dans un article titré : « Qui sont les "marchés" ? », on peut lire notamment : « Qui sont ces "marchés" qui semblent à même de décider du sort de nos économies, de fragiliser des Etats après avoir mis à mal les banques ? » et Le Monde répond en nommant justemment les acteurs et les structures. Avant de céder... Alors que les guillemets qui entourent le mot "marché" étaient de rigueur au début de l’article, ils s’effacent progessivement. En fin d’article on découvre des phrases du type : « Les marchés ont-ils dévié de leur trajectoire ? » et on apprend que d’après Patrick Artus, « les marchés sont devenus malsains »…

    Notes

    [1] Et non comme les sujets grammaticaux des verbes si décrivent ce que font les acteurs effectifs sur les marchés.

    [2] A ce sujet, lire ici-même « La construction de l’opinion économique par les médias ».


    Auteur : Mathias Reymond - Source : Acrimed

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=13071

     

     


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  • couv'Un petit million à peine de manifestants pour défendre nos retraites ? Et la droite de pavoiser : La faible mobilisation ouvre la voie à la réforme, titre Le Figaro, qui conçoit ainsi sa mission d’informer. Libération se met quant à lui à l’heure de Rolland-Garros et croit bon de décerner un Avantage Sarkozy. Tout n’est-il pas déjà écrit d’avance ? Les grands médias ressassent jusqu’à la nausée le faux argument démographique et la propagande qui prétend l’allongement de la durée du travail inéluctable est puissamment auto-réalisatrice, comme disent les économistes des prédictions de "les-marchés". Parce qu’on sait bien qu’ils vont le faire. Comme ils font toujours ce qu’ils veulent, au fond, en méprisant les peuples tout en invoquant hypocritement une démocratie de plus en plus hypothétique.

     

     

    une

       

    Ils expliquent même la technique à utiliser dans un document officiel : le cahier N° 13 de politique économique du Centre de recherches de l’OCDE. Son titre ? La faisabilité politique de l’ajustement. D’un cynisme écoeurant. Extrait : "Les politiques de stabilisation économique et d’ajustement peuvent provoquer des troubles sociaux, voire mettre en péril la stabilité des pays. Dans ce Cahier de politique écononomique sont analysées les conséquences politiques de tels programmes. Il ressort de cinq études de cas approfondies et de deux échantillons importants de pays, en Amérique latine et en Afrique, que les coûts politiques en termes de grèves, de manifestations ou d’émeutes sont très différents d’une mesure de stabilisation à l’autre. Le calendrier d’application des mesures, le régime constitutionnel, les interventions ciblées des donateurs influent également sur ces coûts. Ces recherches ont ainsi permis de définir et de préciser les caractéristiques d’un programme de stabilisation politiquement optimal qui, pour un même résultat économique, minimise les coûts politiques. (...) le programme de stabilisation a un caractère d’urgence et comporte nécessairement beaucoup de mesures impopulaires puisque l’on réduit brutalement les revenus et les consommations des ménages en diminuant les salaires des fonctionnaires, les subventions ou l’emploi dans le bâtiment. En revanche, les mesures d’ajustement structurel peuvent être étalées sur de nombreuses années et chaque mesure fait en même temps des gagnants et des perdants, de telle sorte que le gouvernement peut s’appuyer facilement sur une coalition des bénéficiaires pour défendre sa politique." Ecoeurant, on vous dit. C’est comme ça sur 42 pages. Lisez : l’intégralité du document est consultable ici.

    Documents joints

     


    Auteur : Olivier Bonnet - Source : Plume de Presse

     

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=13127


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