• «Retour de flamme» Quand Sainte-Caroline-de-la-Gauche défend le troisième âge lepéniste

    « Retour de flamme » Quand Sainte-Caroline-de-la-Gauche défend le troisième âge lepéniste
    C’est peut-être bien le chef d’œuvre de Caroline Fourest, dite Sœur Caroline. C’est en tout cas un morceau d’anthologie, à faire étudier en cours de français : un monument de rhétorique réactionnaire, riche en sophismes, mensonges, demi-mensonges, effets d’autorité, poses, postures et autres stratagèmes, qui réussit un véritable tour de force : en partant d’un sondage qui nous apprend que 61% des Français sont favorables à l’extension du droit de vote des étrangers, que cette extension est voulue par les trois quarts de l’électorat de gauche, et que même au Front National près de 40% des électeurs l’acceptent, on arrive à la conclusion qu’il est urgent de ne pas voter cette mesure car… l’opinion n’est pas prête !

    flamme-4b46a.jpg« La guerre, c’est la paix. »
    « La liberté, c’est l’esclavage. »
    « L’ignorance, c’est la force. »

    Ces trois formules sont de George Orwell, ou plutôt elles figurent, dans le 1984 d’Orwell, la manière dont un pouvoir parvient, par une propagande faite de novlangue et de matraquage, à « faire accepter l’inacceptable » [1 ]. C’est à ce stade ultime de la manipulation politique que nous sommes lorsqu’une éditorialiste nous explique doctement qu’une loi mettant fin à une discrimination xénophobe (l’exclusion des étrangers en dehors de toute participation politique) risque de faire le jeu de… la xénophobie !
    Jugez plutôt. L’article commence de la sorte :
    « Ainsi 61 % des Français se disent favorables au droit de vote des étrangers aux élections locales. C’est une nouvelle plutôt réjouissante… »
    Et il finit ainsi :
    « Traversons-nous une période où la mondialisation est vécue comme heureuse au point de donner l’envie de s’ouvrir et de s’adapter ? Ou, au contraire, une période où cette adaptation peut être vécue comme une trahison supplémentaire de l’Etat-nation, et donc générer plus de mal (la xénophobie) que de bien (l’ouverture) ? Tenir compte de ce contexte permet de se faire une idée. »
    Etonnant, non ? Comment est-il possible de prendre acte d’une approbation très majoritaire du vote des étrangers, de s’en « réjouir », et de finalement conclure à l’urgence de ne rien faire ?
    Beaucoup d’aplomb, peu de scrupules, et une vingtaine de phrases : voilà ce qu’il faut pour réussir ce tour de force. Mais regardons de plus près. Par souci d’honnêteté, voici, in extenso, la tribune de Caroline Fourest intitulée « Le citoyen et le droit de vote des étrangers » (et publiée dans Le Monde le 2 décembre 2011), découpée par nos soins en dix actes, et assortie de quelques commentaires qui s’imposent.
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    Acte 1 : « Aie confiance ! » (ou : Le Cœur à Gauche)
    « Ainsi 61 % des Français se disent favorables au droit de vote des étrangers aux élections locales. C’est une nouvelle plutôt réjouissante dans un climat où l’instrumentalisation de ces questions atteint parfois son paroxysme. »
    Tout sophiste réactionnaire qui se respecte doit, pour se faire entendre par le plus grand nombre, commencer par se rendre sympathique, au moyen de ce que George Orwell a appelé des « pétitions de principe » : il s’agit d’afficher, de manière totalement formelle et abstraite, son attachement à des principes moraux hégémoniques ou quasi-hégémoniques parmi l’auditoire auquel on s’adresse – bref : caresser le lecteur dans le sens du poil.
    En l’occurrence, puisqu’on est dans Le Monde, et que c’est au sein de la gauche que Caroline Fourest a entrepris, depuis quelques années, sa tâche de commissaire politique, il faut afficher un antiracisme bon teint, une sainte horreur de la xénophobie, ou pour le dire autrement suggérer en subliminal à ses lecteurs que sous la dure cuirasse de l’éditocrate multimédia se cache un petit cœur qui ne bat que pour la gauche. D’où ce caractère « plutôt réjouissant » que, dans la novlangue des sondeurs, ladite éditocrate reconnaît à ce 61%.
    Tout cela bien entendu n’est que convention littéraire, puisque, si la nouvelle réjouissait vraiment Sœur Caroline, la suite de l’article aurait été quelque chose de ce genre :
    « La gauche va donc enfin pouvoir voter cette mesure de justice au lieu de se défiler comme elle l’a fait depuis trente ans, au prétexte que l’opinion n’était pas prête ».
    Or, comme vous vous en doutez, ce n’est pas vraiment cela que nous dit la suite. Fidèle à son habitude, Sœur Caroline préfère nous sortir son désormais célèbre jeu du « Oui Mais » - pour mémoire, voici ce qu’en disait CPPN il y a peu, ici-même  :
    « La spécialité de Caroline Fourest et ce qui l’a rendue si populaire auprès de médiacrates aussi peu soupçonnables de progressisme qu’Yves Calvi ou Arlette Chabot, c’est sa maîtrise du Oui-Mais :
    - Oui, certes [placer ici les arguments traditionnels des mouvements de gauche dans leur version les plus compassionnelles, pendant un paragraphe]
    - Mais [placer ici les postulats conservateurs dominants sur le même sujet, en lui passant un coup de vernis de gauche]. » [2 ]
    Acte 2 : Savoir raison garder
    « On se prend à rêver des débats sereins et constructifs sur l’immigration et la nationalité, où les arguments remplaceraient les réflexes pavloviens. »
    Vous l’aurez deviné : ce qui est ici dénigré sous la méchante appellation de « réflexe pavlovien », c’est ce minimum de rigueur intellectuelle et de probité morale qui aurait pu faire passer Caroline Fourest d’une « nouvelle réjouissante » (61% d’approbation pour le droit de vote des étrangers) à une exigence politique : que la gauche vote enfin la mesure de justice qu’elle promet depuis trente ans, afin que l’on puisse vraiment se « réjouir ».
    Soeur Caroline voit les choses autrement : s’il y a un petit cœur de gauche sous ma cuirasse d’éditocrate, nous dit-elle, ce petit cœur a ses raisons que la raison ne connait pas. Les élans du cœur se doivent d’être tempérés par une tête bien pleine, bien faite et bien froide : il faut savoir raison garder ! N’apprend-on pas, à l’Ecole des Hautes Etudes en Clichés Editocratiques, que « l’Enfer est pavé de bonnes intentions », et que celui qui « veut faire l’ange » ne peut faire que « la bête » ?
    La raison contre les élans du cœur : c’est cette partition binaire, manichéenne, stupide disons-le, mais structurante dans tout sermon éditocratique qui se respecte, que joue ici Sœur Caroline - et qui lui permet, en douceur, presque imperceptiblement, de dévier sa route et de passer l’air de rien de sa pétition de principe progressiste (ce 61% pour le vote des étrangers est « réjouissant ») à un « Mais » qui ne dit pas son nom – car enfin, vous l’avez deviné, « tout n’est pas si simple ! ».
    debre_1-57e12.jpg Acte 3 : (In-)juste milieu
    « Dans cette France rêvée, on pourrait se demander s’il est judicieux de déconnecter le droit de vote local de la nationalité. Sans que Claude Guéant, le ministre de l’intérieur, vienne agiter le spectre de "maires étrangers", alors qu’il s’agit - au mieux - de pouvoir devenir conseiller municipal. Sans que l’extrême droite entame son couplet sur l’invasion. Mais aussi sans qu’une certaine gauche dégaine le soupçon de racisme envers toute personne non convaincue d’avance. »
    Sœur Caroline nous sort ici encore une figure imposée de la langue de bois gouvernementale ou éditocratique, sa figure de prédilection, celle qu’on retrouve, comme une marque de fabrique - que dis-je : une griffe - dans chacun de ses sermons. Il s’agit du « juste milieu », ou plutôt du « ni-nisme » tel que Roland Barthes l’a analysé dans ses Mythologies [3 ] :
    « ce procédé rhétorique fondé sur une "mécanique de la double exclusion" qui consiste à faire le compte avec une balance dont on charge les plateaux à volonté, de façon à pouvoir apparaître soi-même comme un arbitre impondérable et juste, à l’image du fléau qui juge la pesée. »
    Je me contenterai ici de reprendre les mots de Danièle Lochak  :
    « Le ni-nisme, comme l’ont montré Pierre Bourdieu et Luc Boltanski [4 ], est une des figures privilégiées de la rhétorique politique qui aime à cultiver l’idée du juste milieu. Le procédé qui consiste à poser deux contraires et à les balancer l’un par l’autre de façon à les rejeter tous les deux, en transformant les alternatives en dilemmes, est d’usage commode pour imposer la légitimité d’un choix ou accréditer le bien-fondé d’une politique. Mais le milieu n’étant jamais que la double négation des extrêmes, il est facile de produire une fausse symétrie et de dégager une position centrale en manipulant les extrêmes : on engendre ainsi une position moyenne, médiane, modérée, parée de toutes les vertus. »
    On retrouve partout, dans les discours droitiers en général et dans celui de Sœur Caroline en particulier, cette espèce bien particulière de « juste milieu » : par exemple, entre « l’extrêmisme de droite » qui consiste à vouloir expulser tous les étrangers et « l’excès inverse » qui consiste à vouloir n’en expulser aucun, soyons raisonnables-donc-modérés et expulsons un étranger sur deux !
    Ou encore : entre l’odieuse instrumentalisation islamophobe de la laïcité par Marine Le Pen, Riposte Laïque et les Identitaires, qui veulent interdire le voile partout, et « l’extrémisme de l’autre bord » qui consiste à n’interdire le voile nulle part, soyons de vrais laïques raisonnables-donc-modérés, et interdisons le voile sur la moitié du territoire !
    Ou encore (et celle-là, Sœur Caroline l’a vraiment faite, explicitement) : entre l’excès droitier d’un Fillon qui attaque Eva Joly sur ses origines étrangères, et la tout aussi funeste « partition gauchiste » (sic) d’une Eva Joly, qui consiste à remettre en cause le militarisme envahissant des cérémonies du 14 juillet, la posture médiane-donc-juste-et-raisonnable consiste à faire chanter la Marseillaise aux enfants et aux footballeurs...
    Pour ce qui concerne le droit de vote des étrangers, notre éditocrate centriste oppose l’excès de droite d’une droite véritablement extrême et raciste (Claude Guéant agitant comme un « spectre » l’hypothèse d’élus étrangers, et « l’extrême droite » entonnant le refrain de « l’invasion ») à l’excès de gauche d’une « certaine gauche » (c’est qui, au fait ?) dont le tort (le très grave, le très grand tort !) est une tendance (très fâcheuse) à (tenez-vous bien, c’est très grave, vous dis-je) :
    « dégainer le soupçon de racisme envers toute personne non convaincue d’avance. ».
    Vous vous demandez de qui et de quoi il s’agit ?
    Vous vous demandez en quoi il est si grave de simplement soupçonner de racisme quelqu’un qui s’acharne, envers et contre tout, à refuser le droit de vote aux étrangers ?
    En quoi surtout cette suspicion peut être mise en balance et en équivalence avec « l’extrême de l’autre bord » qu’est le discours de peur et de haine que diffusent, à grande échelle et à haute intensité, un ministre de l’Intérieur et une fasciste surmédiatisée ?
    Moi aussi je me le demande. En attente d’une réponse, nous appellerons cela : « le mystère Caroline ».
    Acte 4 : Nouveau départ
    « Car, non, la déconnexion de la nationalité du droit de vote, même aux élections locales, n’est pas une évidence. »
    Ici commencent les choses sérieuses. Si vous avez bien suivi, trois phrases ont enchaîné trois topiques du discours réactionnaire qui, mises ensemble, forment le moyen le plus canonique d’introduire le fond de l’affaire, à savoir : la légitimation de l’illégitime, la justification de l’injustifiable. Ce triptyque est, je le rappelle :
    -  1. Pétition de principe compassionnelle voire progressiste (« moi aussi j’ai un cœur », traduit ici en : « je me réjouis de l’ouverture d’esprit de mes compatriotes ») ;
    -  2. Appel à la raison contre les égarements du cœur (ici : aux « arguments sereins et constructifs » contre les « réflexes pavloviens ») ;
    -  3. Glissement de la raison à la « modération » et au « juste milieu » (comme si, soit dit en passant, il n’existait pas, de l’anti-esclavagisme aux luttes anticoloniales, en passant par le féminisme radical et l’activisme LGBT, de bons extrémismes, fondés en raison [5 ]).
    C’est seulement après une telle mise en condition que le fin mot de cette histoire de droit de vote des étrangers peut s’imposer sans paraître trop brutal, et ce fin mot est un tout petit mot pourtant assez brutal : « Non » !
    « Non », nous dit Sœur Caroline, le droit de vote aux étrangers « n’est pas une évidence ». Il s’agit bien entendu d’une nouvelle euphémisation de sa position réelle, puisque, nous allons le voir, toute la suite du texte converge vers un ultime paragraphe sans appel dont le résumé serait plutôt :
    « L’opposition à une ouverture du droit de vote aux étrangers s’impose comme une évidence ».
    Mais bien entendu, une telle affirmation, à brûle-pourpoint, sans euphémisation ni détours introductifs, serait du plus mauvais effet, surtout quand l’actualité nous apprend que ce non catégorique au droit de vote des étrangers n’est plus porté que par la moitié la plus droitière de l’électorat UMP et FN.
    Marquons en effet une pause et rappelons le contexte de cette tribune soeurcarolienne. Un sondage. BVA. Qui nous dit ce que de nombreux sondages nous confirment depuis des années, à savoir : que l’acceptation d’un droit de vote des étrangers progresse de manière à peu près continue dans l’opinion, au point qu’elle devient très nettement majoritaire. Et qui nous dit, plus précisément, ceci :
    -  que les avis favorables à l’extension du droit de vote s’élèvent à 70% chez les 18-24 ans, à 75% chez les 25-34 ans, et que seules les personnes âgées de plus de 65 ans y sont majoritairement hostiles (51,4%) ;
    -  qu’ils s’élèvent également à 75% chez les électeurs de gauche, à 63% chez ceux du Modem et à 58% chez ceux du Nouveau Centre, et qu’ils ne sont minoritaires (et pas tant que ça) qu’au Front National (38%) et à l’UMP (43%).
    -  que l’approbation est majoritaire aussi bien chez les cadres supérieurs et les professions libérales (71%) que chez les employés (68%) et les ouvriers (60%), et que seuls les commerçants et artisans y sont majoritairement opposés (54% de « contre »).
    On comprend mieux, dans un tel contexte, qu’il soit difficile à Caroline Fourest d’ouvrir sa tribune par un simple, franc et massif :
    « Non, je ne veux pas qu’on ouvre le droit de vote aux étrangers ».
    Ce qui se rapprocherait pourtant davantage du fond de sa pensée – jugez plutôt, en découvrant la suite !
    debre_2-9ca64.jpgActe 5 : Leçon d’histoire
    « Dans l’absolu, c’est même un renoncement à l’un des traits marquants du modèle hérité de la Révolution française, où l’exercice de la citoyenneté est conditionné par le désir d’appartenir à la nation. Il mérite donc qu’on en discute. »
    Ici encore nous sommes dans le summum du classicisme de la rhétorique réactionnaire. Après la raison contre les sentiments et la modération contre les extrémismes, voici l’ultime stratégie d’intimidation (il ne manquait plus qu’elle) : l’érudition contre l’ignorance. Semblable en cela à son faux-frère ennemi, Eric Zemmour, Sœur Caroline se pique d’histoire de France et oppose les « leçons du passé » aux remous de l’actualité.
    La référence historique n’est, au demeurant, pas anodine : là aussi nous sommes dans le schéma le plus pur et parfait de l’argument d’autorité. N’allez pas dire à Sœur Caroline que sa résistance au droit de vote des étrangers la situe objectivement (confère BVA) dans le dernier tiers sur la droite de l’échiquier politique, du côté des commerçants, des plus de 65 ans et de la frange ultra de l’électorat UMP et FN, puisque cette résistance se fonde, excusez du peu, sur un « modèle hérité de la Révolution française » !
    Bien évidemment, nous sommes ici encore dans la posture et l’imposture. Tout comme la « raison » dont se réclame Sœur Caroline n’a rien de particulièrement raisonnable, tout comme son « juste milieu » n’a rien de juste et n’est même pas au « milieu » (du moins pas au milieu du champ de tous les positionnements possibles : seulement au milieu du champ des positionnements de la droite et de l’extrême droite), la posture érudite qu’elle adopte maintenant ne repose sur aucune érudition réelle, et sa « leçon de l’histoire » est aussi confuse qu’inexacte.
    De manière toute zemmourienne, Sœur Caroline nous inflige un brouet de « clichés science-po » et d’anachronismes, d’où il ressort qu’il y aurait un « modèle » unique de la citoyenneté hérité de la Révolution (ce qui est inexact : plusieurs conceptions se sont opposées au fil des décennies) et que ce modèle se fonderait sur un « désir d’appartenir à la nation » (alors que le concept de nation ne s’est imposé qu’un siècle plus tard) - mais d’où il ne ressort pas, bizarrement, que la Constitution du 24 avril 1793 déclarait ceci :
    « Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis, tout étranger de vingt et un ans, qui, domicilié en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse une Française, ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard, tout étranger enfin qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l’Humanité, est admis à l’exercice des Droits de citoyen français. »
    Ce que surtout l’on ne comprend pas, c’est en quoi un moment politique qui a fait primer le désir de participer à la vie publique sur les origines nationales (car cela, c’est exact !) peut être si contradictoire avec une ouverture de la citoyenneté à des étrangers qui en formuleraient… le désir !
    Avant de poursuivre, conseillons une lecture à celles et ceux qui souhaiteraient un éclairage historique sur la Révolution française et sur les modèles de citoyenneté qu’elle a fait émerger. Un éclairage un peu plus rigoureux que les fiches-révision approximatives d’une Caroline Fourest ou d’un Eric Zemmour : L’impossible citoyen. L’étranger dans le discours de la Révolution française, de Sophie Wahnich, Éditions Albin Michel (1997).
    Acte 6 : Ou bien, ou bien
    « On peut se demander, par exemple, s’il ne vaut pas mieux faciliter l’accès à la nationalité française plutôt que de fermer cette porte tout en laissant une fenêtre ouverte : le droit de vote aux élections locales. »
    La fausse alternative : de cela aussi, Sœur Caro est spécialiste ! Le procédé est habile : il s’agit, pour mettre hors-jeu une politique progressiste qu’on désapprouve mais contre laquelle on est incapable d’argumenter, de construire de toutes pièces une alternative entre ladite politique progressiste et une autre mesure progressiste, beaucoup plus largement plébiscitée que la première, en pariant sur l’inattention de l’auditoire. Charmé par le caractère réellement progressiste de la proposition alternative, ledit auditoire peut, s’il manque de vigilance, en oublier que ladite mesure alternative n’a en réalité rien d’incompatible avec celle qu’elle prétend remplacer.
    Le plus bel exemple de ce tour de passe-passe est un article mémorable publié en 2003 dans lequel Sœur Caroline nous expliquait que, plutôt que d’autoriser le port du voile aux élèves musulmanes au sein des écoles publiques, il fallait redonner un sens ouvert et progressiste à la laïcité en accordant plus de place à l’enseignement de la langue arabe, de l’histoire des religions ou encore de l’histoire des mouvements sociaux. En quoi cette réforme des contenus enseignés s’opposait, comme une alternative, à l’acceptation des élèves portant un foulard, voilà en revanche ce qui ne fut jamais expliqué par notre Sœur à tous.
    Et c’est à nouveau ce type de fausse alternative qui sert aujourd’hui de rempart contre l’extension du droit de vote aux étrangers : plutôt que permettre à des étrangers de voter sans se naturaliser, facilitons la naturalisation pour ceux qui la désirent. Ici comme dans le cas précédent, la mesure alternative est tout à fait légitime, pertinente et progressiste (surtout quand on connait un peu la manière dont s’exerce aujourd’hui le pouvoir discrétionnaire de l’Etat en matière de naturalisation)… sauf qu’elle n’a absolument rien d’alternatif : ce sont deux mesures progressistes parfaitement distinctes, parfaitement compatibles, parfaitement complémentaires, tout aussi urgentes l’une que l’autre, que d’ouvrir d’une part la nationalité française à celles et ceux qui la demandent, et d’ouvrir d’autre part la citoyenneté à celles et ceux qui ne désirent pas devenir français.
    debre_3-4bfaf.jpgActe 7 : Effet Pervers et Mise en Péril
    « On peut se demander si accorder cette concession ne contribue pas à dévaluer l’un des privilèges de la nationalité. Quitte à prendre le risque d’un retour de flamme : la revendication d’une conception plus ethnique de la citoyenneté. »
    Ici recommencent les choses sérieuses. Après la caution intimidante de la Révolution française, voici le top of the pops de la rhétorique anti-immigrés, le Stigmate des stigmates, le Chantage des chantages : « le jeu du Front national » ! Plus exactement, mais cela revient au même :
    « le risque d’un retour de flamme : la revendication d’une conception plus ethnique de la citoyenneté. ».
    J’ai, ici, une pensée émue pour Albert Otto Hirschman, l’auteur émérite du désormais classique Deux siècles de rhétorique réactionnaire  [6 ]. Dans ce livre, Hirschman répertorie et déconstruit trois grandes figures qui ont servi, pendant tout le dix-neuvième et le vingtième siècle, à s’opposer aux réformes progressistes, aussi bien sur le plan des droits sociaux (mise en place d’un « Etat-providence ») que sur celui des droits politiques (parmi lesquelles, justement, l’extension du droit de vote, aux femmes ou aux Noirs !). Ces trois figures sont :
    -  « La thèse de l’inanité » (futility), résumable ainsi : « votre réforme n’aura de toutes façons aucun effet, la nature humaine restant ce qu’elle est et a toujours été » ;
    -  « La thèse de l’effet pervers » (perversity), résumable ainsi : « votre réforme aura des effets, mais des effets diamétralement opposés à ceux que, naïvement, vous escomptez » ;
    -  « La thèse de la mise en péril » (jeopardy), résumable ainsi : « votre réforme atteindra peut-être les effets escomptés, mais au prix d’une chaîne d’autres effets, funestes et mêmes catastrophiques. ».
    Sœur Caroline manie bien entendu les trois avec dextérité, mais c’est ici, et jusqu’à la fin de la tribune, un mélange d’effet pervers et de mise en péril qui vient porter le coup fatal à cette malséante extension du droit de vote.
    Mise en péril (de notre si belle, si républicaine et si universaliste « conception de la nation ») : certes les étrangers voteront, une discrimination xénophobe aura donc été levée, mais l’extrême droite y trouvera une nouvelle jeunesse, avec sa « conception plus ethnique » !
    Effet pervers (rebaptisé ici « retour de flamme ») : le but ultime de cette extension du droit de vote est de venir à bout de la xénophobie, eh bien c’est tout le contraire que vous allez provoquer - une poussée de xénophobie !
    Ne demandez pas à Sœur Caroline des arguments à l’appui de ces deux thèses : Sœur Caroline se situe au-delà de tout ça. Par contre elle sait faire peur.
    Acte 8 : Mayonnaise
    « On peut rétorquer que, dans un monde ouvert, la fermeture de cette petite fenêtre n’a plus beaucoup de sens. Nous pouvons tous être amenés à vivre et à vouloir s’investir dans un autre pays que le nôtre, sans pour autant désirer devenir membre de cette nation. Si la nationalité doit absolument continuer à structurer le droit de vote aux échéances nationales, la vie locale, elle, relève plus de la démocratie participative que représentative. Vu ainsi, permettre à des résidents de longue date de s’investir dans la démocratie locale renforce plutôt l’appartenance citoyenne. »
    Sœur Caroline marque ici une nouvelle pause, avant de porter le coup de grâce. Une nouvelle fois, elle donne des gages de gauchitude - ou a minima des gages d’ouverture à « tous les arguments sur la question ». Cela aussi c’est un passage obligé : pour clore un débat tout en prétendant l’ouvrir et l’alimenter (car c’est bien de cela qu’il s’agit, rappelez vous, ou bien relisez le terrifiant dernier paragraphe de la tribune sœurcarolienne), il convient d’au moins donner l’impression qu’on en a « fait le tour ». « On vous a écouté » est un corollaire utile à « Maintenant taisez vous » et à « Laissez nous revenir aux choses sérieuses ».
    Tel est le rôle de ce « on peut rétorquer que... », et de ces quelques phrases, au demeurant assez confuses, avec leurs concepts mayonnaise [7 ] (comme ce grotesque « monde ouvert ») et leurs dualismes foireux (comme cette sombre histoire de « démocratie locale », « participative plutôt que représentative » - alors qu’on est bien en train de parler, que je sache, de vote à des élections locales, et donc de démocratie locale représentative !).
    Acte 9 : « Aie confiance 2 » (ou : Le retour du Petit Cœur de Gauche)
    « Cette mobilité citoyenne, au coeur de la mondialisation en marche, a déjà généré des aménagements. Puisque les résidents de l’Union européenne ont le droit de voter aux élections locales en France. Dès lors, comment refuser ce droit à d’autres ? Peut-on accepter qu’un Britannique ayant acheté une maison de campagne en France puisse voter, mais pas les chibanis, ces travailleurs maghrébins ayant quitté leur pays et leur famille pour travailler dans nos usines depuis plus de quarante ans ? »
    Pommade et mayonnaise, encore et toujours : un discours indirect libre argumentant (fort mal) le point de vue des partisans du vote des étrangers, avec toujours la même novlangue quasi-bénaliste - cf. cette « mobilité citoyenne, au coeur de la mondialisation en marche »... franchement !
    Notons au passage le registre strictement misérabiliste que notre éditocrate se sent obligée d’adopter quand elle s’efforce de parler la gauche. Notons surtout le prix, fort élevé, que dans sa grande générosité, Sœur Caroline exige pour commencer l’esquisse d’une velléité d’octroi du droit de vote :
    -  être un « travailleur » ;
    -  « travailler quarante ans » ;
    -  ne pas faire venir sa famille en France !
    tourneur-6b3cf-48c2a.jpgActe 10 : La porte ouverte (ou : le retour de l’Effet Pervers)
    « Voilà qui soulève des questions passionnantes. Reste à savoir s’il est urgent d’y répondre. Traversons-nous une période où la mondialisation est vécue comme heureuse au point de donner l’envie de s’ouvrir et de s’adapter ? Ou, au contraire, une période où cette adaptation peut être vécue comme une trahison supplémentaire de l’Etat-nation, et donc générer plus de mal (la xénophobie) que de bien (l’ouverture) ? Tenir compte de ce contexte permet de se faire une idée. »
    Le coup de grâce ! Bande d’abrutis, vous aviez cru, bercés par les concessions qui précèdent, que oui, bien sûr, il est peut-être temps de franchir ce pas audacieux qui mène de l’exclusion à l’inclusion des résidents étrangers ? C’est que nous n’avez pas bien suivi, car enfin, la Révolution française ? Et ce risque d’une « conception plus ethnique » ? Et ces vilains gauchistes « pavloviens » qui tyrannisent la minorité visible des éditocrates en traitant tout le monde de racistes ?
    En même temps, ce n’est pas grave. Vous n’avez pas eu franchement tort en vous laissant bercer, car vous avez au moins retenu une moitié de la leçon : Sœur Caroline a un cœur, et ce cœur est à gauche. Quant à la seconde moitié, vous allez enfin pouvoir l’assimiler, grâce à un dernier paragraphe qui vient tout recadrer, à nouveau à coup d’intimidation et de terreur.
    Tout est millimétré :
    -  d’abord une euphémisation de l’enjeu (l’urgence à inclure dans le jeu politique des étrangers qui en sont exclus, et notamment ces malheureux chibanis évoqués plus haut par notre éditocrate), réduit ici au rang de sujet de causerie pour diner en ville - cf. ce répugnant « Voilà qui soulève des questions passionnantes » !) ;
    -  ensuite un nouveau « Mais » qui ne dit pas son nom (« Reste à savoir s’il est urgent d’y répondre. ») ;
    -  ensuite une question rhétorique, taillée sur mesure pour dicter une seule et « évidente » réponse (« Traversons-nous une période où la mondialisation est vécue comme heureuse... » : évidemment que non !) ;
    -  ensuite une thèse implicite beaucoup moins évidente mais présentée comme telle, dans la foulée de la première, et qui passe en contrebande au détour d’une fin de phrase (« … au point de donner l’envie de s’ouvrir et de s’adapter », sous-entendu : seul un partisan optimiste de la mondialisation libérale peut être assez « ouvert » pour accepter que des étrangers votent [8 ]) ;
    -  ensuite une seconde question rhétorique, qui construit une nouvelle fausse alternative (puisqu’elle oppose, comme deux hypothèses « contraires », l’hypothèse d’une mondialisation heureuse et celle d’un « repli xénophobe » inéluctable « en temps de crise ») ;
    -  une ultime fourberie enfin, consistant à nous dicter une réponse unique sans le dire, et même en prétendant ne pas le faire (que chacun se fasse « son idée » nous dit en substance Soeur Caroline, mais attention : la seule « idée » digne de ce nom sera celle qui a su « tenir compte » du « contexte » - un « contexte » apocalyptique que les phrases précédentes ont construit de toutes pièces.
    Cette accumulation de stratégies rhétoriques malhonnêtes et rétrogrades, cette manière d’édicter la « seule politique raisonnable » tout en simulant le « simple éclairage objectif qui laisse chacun maître de son choix », cette façon de biaiser, digresser, emprunter mille et un détours rhétoriques tout en intitulant sa chronique « Sans détour » (si, si : elle a osé !), cette façon de crier au loup et d’entonner le refrain de « l’opinion pas prête » à l’heure précise où l’opinion manifeste massivement qu’elle est prête, bref : cette manière de nous vendre sans le dire un « Caroline n’est pas prête » en se défaussant sur une pauvre populace précaire qui n’aurait pas le petit cœur de gauche de Sœur Caro, cette manière enfin de justifier un statu quo xénophobe en accusant ceux qui le combattent de « générer » de la xénophobie, tout cela fait de ces cinq dernières phrases de Caroline Fourest ce que j’ai lu de plus pervers et de plus odieux depuis assez longtemps.
    Ce dernier jugement est subjectif. Ce qui en revanche est objectif, ce qui est même arithmétique si l’on met l’hallucinante conclusion fourestienne en regard avec les résultats détaillés du sondage BVA, c’est que la « jeune, belle et rebelle » Caroline Fourest, avec son petit cœur de gauche, sa grande raison éditocratique et son « film sans concession sur Marine Le Pen », défend, de facto, la cause des commerçants retraités qui votent Front National.

    fourest_fin-a38bc.jpg

    Notes

    [1 ] George Orwell, « La politique et la langue anglaise », dans Tels étaient nos plaisirs et autres essais, Éditions Ivrea, 2005
    [3 ] Roland Barthes, Mythologies, Rééd. Points Seuil, p. 144
    [4 ] « La production de l’idéologie dominante », Actes de la recherche en sciences sociales, juin 1976, p. 46 et s.
    [5 ] Cf. Martin Luther King, Lettre de la geôle de Birmingham  :
    « S’il ne défoule pas, par des voies non violentes, ses émotions réprimées, celles-ci s’exprimeront par la violence. Ce n’est pas une menace mais un fait historique. Je n’ai pas demandé à mon peuple :« Oublie tes sujets de mécontentement. » J’ai tenté de lui dire, tout au contraire, que son mécontentement était sain, normal, et qu’il pouvait être canalisé vers l’expression créatrice d’une action directe non violente. C’est cela qui est dénoncé aujourd’hui comme extrémiste.
    Je dois admettre que j’ai tout d’abord été déçu de le voir ainsi qualifié. Mais en continuant de réfléchir à la question, j’ai progressivement ressenti une certaine satisfaction d’être considéré comme un extrémiste.
    Jésus n’était-il pas un extrémiste de l’amour – « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, priez pour ceux qui vous maltraitent » ?
    Amos n’était-il pas un extrémiste de la justice – « Que le droit jaillisse comme les eaux et la justice comme un torrent intarissable » ?
    (…)
    Abraham Lincoln n’était-il pas un extrémiste – « Notre nation ne peut survivre mi-libre, mi-esclave » ? Thomas Jefferson n’était-il pas un extrémiste – « Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes : tous les hommes ont été créés égaux » ?
    Aussi la question n’est-elle pas de savoir si nous voulons être des extrémistes, mais de savoirquelle sorte d’extrémistes nous voulons être. Serons-nous des extrémistes pour l’amour ou pour la haine ? Serons-nous des extrémistes pour la préservation de l’injustice ou pour la cause de la justice ? »
    [6 ] Albert O. Hirschman, Deux siècles de rhétorique réactionnaire, Fayard, 1991
    [7 ] Oui, parfaitement : de même qu’il existe des cœurs grenadine, il existe des concepts mayonnaise.
    [8 ] Alors qu’il est assez probable qu’on trouve, dans l’électorat UMP, de larges franges d’électeurs favorables à la mondialisation libérale, pas trop inquiétés par la crise, et farouchement opposés au droit de vote des étrangers ; et réciproquement qu’on trouve des « anti-mondialisation » ou des « inquiets » parmi les 75% d’électeurs de gauche, les 60% d’ouvriers et les 68% d’employés qui sont favorables à ce vote des étrangers.

    http://lmsi.net/Retour-de-flamme
    http://www.alterinfo.net/Retour-de-flamme-Quand-Sainte-Caroline-de-la-Gauche-defend-le-troisieme-age-lepeniste_a68367.html

     

     

    Sœur Caroline et Frère Jean-Louis

    À propos de la récente canonisation de Caroline Fourest

    par MRASC, Juin 2006

    Soeur Caroline vient d’être distinguée par le Gotha médiatique et politicien en recevant, des mains du grand philanthrope Jean-Louis Debré, le « prix du livre politique de l’Assemblée nationale ». Retour sur un parcours admirable.

    FOUREST_1-722bd.jpgComment la présenter ? Animatrice de la revue et du site Prochoix et auteure de livres politiques, Soeur Caroline est une « super-héroïne » - disons : la Wonder-Woman de « l’universalisme à la française » et du combat contre « l’obscurantisme musulman ». C’est aussi - et surtout - une Super-Menteuse [1], dont quelques-unes des meilleures performances en la matière furent en leur temps recensées sur ce site...

    Opus 1 : Tirs croisés

    Il y eut d’abord Tirs croisés, un livre publié en octobre 2003 par Sœur Caroline, dont Sadri Khiari critiqua fort bien le caractère approximatif et le parti-pris anti-musulman, et dont Sylvie Tissot souligna la malveillance et la malhonnêteté intellectuelle.

    Opus 2 : « Pieux mensonges »

    Il y eut ensuite l’étonnant épisode des « Pieux mensonges », mettant en scène d’un côté Caroline et sa collaboratrice Fiammetta Venner dans le rôle des Croisées de la laïcité, de l’autre Pierre Tevanian dans le rôle du méchant islamo-gauchiste, et quelques seconds rôles comme Daniel Borrillo, Françoise Gaspard et Eric Fassin, trois universitaires que les méthodes particulières de Caroline et Fiammetta conduisirent à quitter le comité de rédaction de la revue Prochoix.

    Opus 3 : Soeur Caroline contre la gauche pro-voile

    Le troisième épisode de la saga « Prochoix contre Lmsi » prit la forme d’un remarquable pamphlet intitulé « Pierre Tevanian ou la gauche provoile », dans lequel Caroline et Fiammetta réussissaient ce tour de force de placer une trentaine de contre-vérités en à peine deux pages. Nous sommes en décembre 2003.

    Opus 4 : Soeur Caroline et Frère Papaz

    L’Opus 4 de la même saga fut nettement moins épique : en janvier 2004, Caroline, sa collaboratrice Liliane Kandel et leur avocat Gaëtan Papazian tentèrent un très hasardeux coup de bluff judiciaire, en exigeant par courrier recommandé, et sous peine de poursuites en justice, le retrait de tous les textes figurant sur le site lmsi.net et les concernant de près ou de loin. Comme ces textes n’avaient bien entendu rien d’injurieux ni de diffamatoire, mais qu’ils se contentaient de critiquer des opinions ou de rectifier des allégations mensongères, l’affaire tourna court. Aucun texte ne fut retiré, et aucune poursuite ne vint. Salué comme il se doit par quelques happy few (cf. « Après la calomnie, l’intimidation »), cet Opus 4 est pourtant, de l’avis général, le moins réussi de la série.

    Opus 5 : Soeur Caroline contre Frère Tariq

    livre-politique-2006-1-d-ba931.jpgLa saison suivante est en revanche l’une des plus riches : consacré à la vie et à l’œuvre de Tariq Ramadan, le second roman de Caroline, intitulé Frère Tariq, réalise une formidable alchimie entre le vrai, le faux et l’approximatif - sans oublier les citations tronquées [2] - et se recentre sur une dramaturgie plus simple et efficace : le duel, le face à face entre la valeureuse Caroline et le beau ténébreux mais fourbe Tariq. Notons qu’au détour des pages 366 et 367, un épisode cocasse met en scène, cette fois-ci dans un second rôle, le personnage tellement haut en couleur de Pierre Tevanian. Cette courte séquence, d’une grande densité, renouvelle presque l’exploit de décembre 2003 : en deux pages consacrées à ce sinistre personnage, neuf contre-vérités !

    Avant de poursuivre plus avant ce parcours dans son œuvre, il est temps de rappeler que c’est à ce formidable Frère Tariq que la romancière doit son surnom le plus usuel, celui qui a éclipsé son véritable patronyme : désormais, pour ses véritables fans, elle n’est plus Caroline Fourest, mais Sœur Caroline !

    Opus 6 : Sœur Caroline contre le Hezbollah

    Si Sœur Caroline contre Frère Tariq est désormais un classique, reconnu à sa juste valeur par tous les amateurs d’aventures, d’exotisme et d’épouvante, son chef-d’œuvre demeure le méconnu Sœur Caroline contre le Hezbollah. Parue en avril 2004, l’œuvre se présente sous la forme d’un tryptique diffusé essentiellement sur internet, et réalisé par Jean-François Chalot, Tewfik Allal et Fiammetta Venner [3]. À partir d’un épisode réel (une conférence-débat qui eut lieu le 31 mars 2004 au « Café littéraire » de l’Institut du Monde Arabe, et au cours de laquelle Caro et Fiam furent poliment mais sévèrement critiquées), les auteurs ont imaginé une intrigue palpitante : l’histoire d’un « get-apens » [4] tendu à Sœur Caroline et Sœur Fiammetta par le perfide Badr-Eddine Arodaky (Directeur commercial et responsable du café littéraire de l’Institut) et ses complices du Hezbollah (venus infiltrer le public). Après moultes « injures » et « menaces », Caro et Fiam se sortent saines et sauves de cette véritable séance de « lapidation », pour reprendre les termes évocateurs [5] de Tewfik Allal.

    Méconnu, ce chef d’œuvre est aussi incompris : nombreux sont ceux qui, ayant assisté au « Café littéraire » qui sert de prétexte à ce thriller (ou ayant entendu l’enregistrement qui en a été fait), ont cru bon de rappeler qu’il n’y avait eu en réalité ni guet-apens ni agression ni injures ni menaces ni Hezbollah, et ont bêtement reproché aux auteurs de Soeur Caroline contre le Hezbollah de prendre des libertés avec la vérité historique : cf. par exemple le démenti publié par l’Institut du Monde Arabe et le témoignage intitulé « Une campagne honteuse »). À ces esprits chagrins et étroits, à ces donneurs de leçons professionnels, nous répondons que c’est ne rien comprendre à la littérature que de formuler de tels griefs : les plus grands écrivains sont justement ceux qui ne se cantonnent pas dans la reproduction servile du réel, mais savent le transcender, le sublimer, l’arranger, le dramatiser, le métamorphoser !

    Opus 7 : Sœur Caroline et Frère Bernard-Henri contre l’Axe du mal

    livre-politique-2006-2-d-1ad56.jpgAprès Sœur Caroline contre les intégristes, Sœur Caroline contre la gauche pro-voile, Sœur Caroline contre Frère Tariq et Sœur Caroline contre le Hezbollah, les aventures de Sœur Caroline ont rencontré un engouement certain dans une partie croissante de la bourgeoisie cultivée [6]. Parmi les épisodes les plus célèbres, on peut citer Sœur Caroline et Frère Charlie [7], Sœur Caroline au FSE, Les caricatures du Prophète et Sœur Caroline et Frère Charlie contre le Cousin Mouloud - sans oublier, au printemps 2006, un efficace opuscule d’héroic fantasy intitulé : L’Appel des Douze, mais plus connu sous son sous-titre : Sœur Caroline et Frère Bernard-Henri contre l’Axe du Mal. Violemment attaqué par les trois derniers présidents de la Ligue des Droits de l’Homme (Henri Leclerc, Michel Tubiana et Jean-Pierre Dubois  [8]), cet opuscule rencontre malgré tout un certain succès, aussi bien chez les nostalgiques de Jules Ferry et Edgar Quinet que chez ceux de Joseph Mac Carthy [9]

    Opus 8 : Sœur Caroline et la Tentation obscurantiste

    Touche-à-tout de génie, Soeur Caroline s’est essayé avec un bonheur presque égal à tous les genres littéraires, du pamphlet au thriller, et de la comédie loufoque au mélodrame, sans oublier l’épouvante, la politique-fiction, le poème en prose et le roman de capes et d’épées. Mais c’est avec un conte pour enfants que Soeur Caroline rencontre enfin la consécration. Soeur Caroline contre la Tentation obscurantiste propose en effet, sous une forme abrégée et simplifiée accessible aux tout-petits, un condensé des principaux thèmes qui traversent l’œuvre sœur-carolienne [10] : le foulard, le voile, l’Islam, l’islamisme, l’intégrisme, l’obscurantisme musulman, Tariq Ramadan, l’UOIF, le Hezbollah, la gauche provoile, Une école pour tous, les Indigènes de la république, le voile, Xavier Ternisien, Alain Gresh, Tariq Ramadan, les Frères musulmans, l’Islam des frères, Frère Tariq, Tariq Ramadan, le voile, Tariq Ramadan et bien entendu l’incontournable Pierre Tevanian [11].

    Paru en octobre 2005, l’ouvrage n’a évidemment pas fait l’unanimité. La radicalité de son parti-pris « anti-islamiste » a naturellement heurté les « belles âmes », les « Tiers-mondistes » et les tenants de la « tolérance ». Son souci de simplification, ses raccourcis pédagogiques et ses innovations léxicales (par exemple, en langue soeur-carolienne, un « islamiste » est un musulman qui n’est pas d’accord avec Caroline Fourest ; ou encore : un « anti-laïque » est un laïque qui récuse sa conception théologique et intégriste de la laïcité et qui s’inquiète de l’exclusion des élèves voilées [

    ]) ont évidemment déplu aux coupeurs de cheveux (ou de voile) en quatre ; l’ébouissante simplicité de son message, l’exquise légèreté de son argumentation, son formidable sens de l’ellipse et ses inimitables pieds-de-nez aux canons académiques et aux règles du débat intellectuel ont bien entendu irrité les trissotins, les grincheux, les pisse-froids, les rabat-joie, les peine-à-jouir [13], les rats de bibliothèques et autres tâcherons de l’enquête ethnographique, bref : tous ceux qui se soucient davantage de véracité que de beauté et d’émotions fortes, et qui croient bêtement que c’est en collant au réel, en recueillant des données empiriques, en apportant des preuves, en élaborant des concepts, en entrant dans les détails et en cultivant les nuances qu’on écrit de beaux livres. C’est ainsi que, dans une tribune publiée par Le Monde et par Oumma.com, plusieurs sociologues spécialisés dans l’étude du « monde musulman », Bruno Etienne, Franck Fregosi, Vincent Geisser, Raphaël Liogier et Jean Baubérot, n’ont pas hésité à vilipender lâchement Sœur Caroline, en lui reprochant ce qui fait justement son génie : la « haine viscérale de la connaissance scientifique », le registre du « pamphlet », le « trafic des émotions et des peurs », l’usage des « raccourcis » [14] - bref : la maîtrise des effets dramatiques, le sens de l’ellipse, la capacité à jouer avec les archétypes et à s’adresser à l’imaginaire - en d’autres termes : la recherche inconditionnelle du beau et du sublime, par-delà le vrai et le faux, par delà le réel et l’irréel, par-delà le le bien et le mal ! [15]

    Soeur Caroline canonisée

    FOUREST_DEBRE-ecdca.jpgMais heureusement, aux antipodes de cet « intégrisme scientifique » lourd de toutes les menaces contre la liberté de l’artiste, il s’est trouvé d’authentiques esthètes qui ont su rendre au dernier recueil de Sœur Caroline l’hommage qu’il méritait. Des esprits brillants et férus de littérature comme Arlette Chabot, Jean-Pierre Elkabbach, Laurent Joffrin et Jean-Michel Helvig [16] se sont réunis pour décerner à Sœur Caroline le « Prix du livre politique » de l’Assemblée Nationale. L’intellectuel progressiste Jean-Louis Debré s’en est réjoui, et il a chaleureusement félicité l’auteure. D’émouvantes photos immortalisent l’événement : on y voit Sœur Caroline - métamorphosée pour l’occasion en Sœur Sourire - recevant son prix des mains de Frère Jean-Louis, avant d’échanger avec lui une amicale poignée de main. À Cette occasion, d’ailleurs, certains mauvais esprits n’ont pas pu s’empêcher de persifler. Sans doute jaloux de la fulgurante ascension de Sœur Caroline, d’aucuns ont soutenu que Jean-Louis Debré était ce que la droite parlementaire produisait de plus réactionnaire, de plus sexiste et de plus xénophobe. Que c’était lui qui, ministre de l’Intérieur en juillet 1996, avait envoyé les CRS fracasser les portes de l’Eglise Saint Bernard pour rafler les sans-papiers. Que c’est lui qui avait accéléré le rythme des expulsions forcées par charters. Que c’est lui qui, en 1997, avait fait durcir les lois Pasqua. Que c’est lui qui avait déclaré ceci :

    « Est-ce que vous acceptez que des étrangers viennent chez vous, s’installent chez vous et se servent dans votre frigidaire ? Non, bien évidemment ! Eh bien c’est pareil pour la France. »

    Mais le silence punit l’insolence, et la bave du crapaud tiers-mondiste, angéliste et islamo-gauchiste n’atteint pas la blanche Caro. Notre Sœur à tous et toutes ne s’est pas laissée déstabiliser par ces belles âmes qui ne comprennent rien à l’Art pour l’Art et qui croient sans doute que c’est avec des bons sentiments qu’on fait des bons livres ! Elle a su mettre de côté ses préférences partisanes (car, il faut le souligner, Sœur Caroline est tout de même de gauche) et apprécier à sa juste valeur

    « le courage dont le président de l’Assemblée a fait preuve en me décernant ce prix, apportant par là-même publiquement un soutien clair à la laïcité et au combat que je mène, au péril de ma vie, contre la menace islamiste. »

    FOUREST_DEBRE_2-3afec.jpgCette citation est naturellement un pastiche. Elle ne donne qu’une pâle copie de ce que peut produire l’audace et le génie créateur de Sœur Caroline, son penchant romantique pour le burlesque, le grotesque et le pittoresque, son goût pour la dérision et l’absurde... Nul doute que la véritable Sœur Caroline saura trouver des mots encore plus fantaisistes et envoûtants pour nous faire avaler cette formidable, incroyable, inimaginable et injustifiable connivence avec l’un des représentants les plus emblématiques du « racisme républicain ». Vite, Sœur Caroline, nous sommes toutes et tous impatients de lire ton prochain opuscule, Frère Jean-Louis et moi !

    P.-S.

    Le MRASC est le Mouvement pour le Rassemblement des Amis de Soeur Caroline.

    P.S.

    Ce texte a été écrit le 25 mars 2006, à l’occasion de la remise du Prix du Livre politique de l’Assemblée Nationale à Sœur Caroline. Nous sommes depuis sans nouvelles du très attendu Frère Jean-Louis et moi. Les mauvaises langues font courir le bruit que Sœur Caroline traverse une panne d’inspiration. Selon une autre rumeur, moins malveillante, Soeur Caroline aurait renoncé à écrire Frère Jean-Louis et moi pour se consacrer à plein temps à un projet d’adaptation cinématographique et télévisée de L’Appel des douze. Sœur Caroline et Frère Bernard-Henri contre l’Axe du Mal, co-réalisé par Mohamed Sifaoui, Elie Chouraqui et Cyril Denvers. Enfin, on s’autorise à penser dans les milieux autorisés que Sœur Caroline pourrait défendre les couleurs du Parti Socialiste à l’élection présidentielle de 2022.

    Notes

    [1] Sœur Caroline, avant de nous attaquer en justice, lis la suite ! Tu y trouveras des liens « hypertexte » vers des éléments factuels très probants, qui nous autorisent à parler de mensonge.

    [2] Cf. par exemple les remarques d’Alain Gérard parues dans Hommes et Libertés et sur le site Islam-laïcité. Cf. aussi la critique de Mona Chollet, « Tariq Ramadan, Caroline Fourest et l’islamisation de la France ».

    [3] Soeur Caroline n’en est que le personnage principal et la co-productrice.

    [4] Sic !

    [5] Bien que, tout de même, légèrement obscènes pour quiconque prend au sérieux la situation desfemmes vraiment lapidées.

    [6] Selon les enquêtes les plus récentes, le public sœur-carolien est un public plutôt aisé, âgé, blanc et de gauche - même si quelques Maghrébins de sensibilité « éradicatrice » radicale et certaines mouvances droitières (UMP, « Corinne Lepage ») voire extrême-droitières (« France-échos ») applaudissent l’œuvre sœur-carolienne

    [7] Cf. B. Dreano, « « SOS Charlie Hebdo »

    [8] Dans une tribune parue dans Libération, et reproduite sur « La feuille de chou ».

    [9] Sans oublier, bien entendu, les Huntingtoniens, les nostalgiques de l’Algérie française et quelques anticléricaux égarés.

    [10] Cet épithète, soeur-carolien(ne), est pour le moment le plus utilisé. Mais les véritables admiriateurs de Soeur Caroline lui préfèrent un autre terme : carolingien(ne).

    [11] Toujours dans un second rôle. Toujours quelques lignes, toujours plusieurs énormités. Concernant ses rapports avec le MIB, le CMF et les milieux dits altermondialistes, son rôle dans la création du collectif Une école pour tous, et son poids lors du congrès du MRAP de décembre 2004. À peu près tout ce qui est écrit à ce(s) sujet(s) est faux.

    [12] Sur le caractère fondamentalement religieux de la loi anti-foulard, cf. P. Tevanian, « Une révolution conservatrice dans la laïcité. Réflexions surles soubassements idéologiques de la loi anti-foulard ». Sur les raisons qui permettent de qualifier cette loi et l’idéologie qui la sous-tend d’ intégrisme anti-voile, cf. P. Tevanian, « Tentative de cartographie ».

    [13] En revanche, Henri Péna-Ruiz a beaucoup apprécié La tentation obscurantiste.

    [14] Ces formules sont de Bruno Etienne, Franck Fregosi, Vincent Geisser, Raphaël Liogier et Jean Baubérot.

    [16] Jury complet : Richard Descoings, conseiller d’Etat, directeur de l’Institut d’études politique de Paris ; Jean-François Bège, Sud-Ouest ; Jean-Pierre Boulais, Paris Normandie ; Alexis Brézet, Le Figaro Arlette Chabot, France 2 ; Elisabeth Chavelet, Paris Match ; Michèle Cotta, Nouvel Economiste ; Gérard Courtois, Le Monde ; Antoine de Tarlé, Ouest-France ; Dominique de Montvalon, Le Parisien ; Chantal Didier, L’Est Républicain ; Jean-Pierre Elkabbach, Europe 1 ;Sylvain Gouz, France 3 ; Bernard Guetta, France Inter, L’Express ; Anita Hausser, LCI ; Jean-Michel Helvig, Libération ; Laurent Joffrin, Nouvel Observateur ; Philippe Méchet, LCI, BFM ; Catherine Pégard, Le Point ; Luce Perrot, présidente de Lire la Politique ; Michel Sailhan, AFP ; Brice Teinturier, TNS-Sofres

     

    http://lmsi.net/Soeur-Caroline-et-Frere-Jean-Louis

     


     


     



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  • Propagande médiatique, politique, idéologique

    Protestations en Russie: Les mensonges des médias occidentaux : Ce que les médias disent et ce qu’ils ne vous disent pas



    Tony Cartalucci
    Lundi 12 Décembre 2011
    Protestations en Russie: Les mensonges des médias occidentaux : Ce que les médias disent et ce qu’ils ne vous disent pas

    Ingérence impérialiste en Russie: la NED / CIA prise la main dans le sac de l’ingérence dans les élections russes…

     

    1. Ce que les médias disent: De CNN : “Entre 20 et 25 000 manifestants se sont rassemblés dans la capitale Moscou, a dit Ria Novosti Samedi, citant la police. Il n’y a eu aucun trouble et la sécurité a été renforcée.
    Vladimir Ryzhkov, co-premier secrétaire du parti de la liberté du peuple, a dit que 40 000 personnes étaient rassemblées et quelques 10 000 se dirigeaient vers des lieux de protestation, a rapporté l’agence de presse.”
     

     

    Ce que les médias ne vous disent pas:
    Vladimir Ryzhkov est un membre de la NED, financée par le gouvernement Etats-Unien.” La NED finançait également les observateurs des élections que Ryzhkov cite comme sa justification pour remplir les rues de Russie avec de la contestation.
     

     

    2. Ce que les médias disent:
    From CBS/AP : “Des centaines de personnes ont été arrêtées dans de plus petites manifestations plus tôt dans la semaine. Quelques-uns, incluant le bloggeur influent de l’opposition Alexei Navalny, furent condamnés à 15 jours de prison.”
     

     

    Ce que les médias ne vous disent pas:
    Alexei Navalny, défendu by Neo-Con, Fortune 500 think-tank (page 18) Henry Jackson Foundation, était le co-fondateur de US NED-funded “Da! ” ou “Democratic Alternative.” L’autre co-fondateur Mariya Gaydar coordonnerait les activités avec un autre US NED-funded movement, le Moscow Helsinki Group qui mène la campagne “Stratégie 31”, mené par un autre activiste “important” que les médias occidentaux mentionnent beaucoup: Ilya Yashin.
     

     

    3. Ce que les médias disent:
    From the London Telegraph : “Les élections russes: Boris Nemtsov appelle pour une nouvelle élection. Boris Nemtsov, un personnage haut en couleur de l’opposition libérale du pays, fut un de ceux qui furent arrêtés durant la manifestation anti-Kremlin de Jeudi soir. Il a été relâché depuis.
     

     

    Ce que les médias ne vous disent pas:
    Boris Nemtsov mène le “Parti de la Liberté du Peuple” russe avec le sus-mentionné et collaborateur de la NED-USA (NdT: la NED est une vitrine reconnue de la CIA, branche de l’USAID), Vladimir Ryzhkov. A part le fait d’être membre du même parti, le conseiller politique de Nemtsov, Vladimir Kara-Murza (de Solidarnost), a récemment pris part le 14 Septembre 2011, à un évènement sponsorisé par la NED et intitulé: “Les élections en Russie: Sondages et perspectives”.
     

     

    4. Ce que les médias disent:
    From the Guardian, Comment is Free : “Pour avoir travaillé avec Golos, la seule organisation indépendante de Russie pour l’observation des élections, pendant plus de huit ans, je n’avais jamais imaginé que l’administration du président se serait engagée dans une campagne ouverte contre notre organisation, spécifiquement dans la semaine précédent les élections législatives pour la Douma de Dimanche dernier.”
     

     

    Ce que les médias ne vous disent pas:
    Golos est financée par la NED, elle-même financée par le gouvernement des Etats-Unis. Cité sur le site internet de l’agence the official NED.org website :
    “Regional Civic Organization in Defense of Democratic Rights and Liberties “GOLOS”
    65 000 US$ afin de procéder à une analyse détaillée du cycle des élections de l’automne 2011 et du printemps 2012 en Russie, ce qui incluera une observation de la presse, de l’agitation politique, de l’activité des commissions électorales et des autres aspects de l’application de la législation électorale sur le processus d’élection dans le long-terme. Golos tiendra des conférences de presse locales et nationales et publiera des rapports sur ses trouvailles, ainsi que donnera un avis méthodologique détaillé à ses observateurs et à ceux d’autres agences.”
     

     

    Conclusion
    Le fil conducteur inséparable entre la mozaïque des groupes d’opposition qui remplissent maintenant les rues de Russie est leur financement et leur soutien de courtoisie par le gouvernement des Etats-Unis et la NED. Les médias occidentaux de masse refusent de reconnaître ceci et sont complètement imperméables au fait que les observateurs qui ont reportés de la “corruption” et “de la fraude électorale” sont en première instance financés par la NED états-unienne, ceci incluant la très souvent mentionnée GOLOS. Quand certaines reconnaissances sont faites, elles sont minimisées et des mots comme “indépendant” sont toujours utilisés alors même que Golos est financée par un gouvernement étranger qui est clairement en faveur de l’opposition russe; ceci est une question importante et illustre parfaitement un conflit d’intérêt.
    Quand les médias omettent systématiquement les liens de l’opposition russe avec le gouvernement des Etats-Unis qui facilite ses réseaux, ses ONG et son activité politique, il existe une conspiration réelle. Exposer ces liens entre le gouvernement américain et l’opposition russe est le devoir de tout journaliste digne de ce nom, ainsi que de relater les faits et la vérité de manière impartiale afin d’informer le public. Ce n’est seulement qu’avec un corps de journaliste honnête, motivé, éthique et fonctionnant correctement que la démocratie peut réellement fonctionner. Alors que le gouvernement des Etats-Unis croasse sur le fait de promouvoir “la vraie démocratie” en Russie, l’hypocrisie aveuglante qui émane des gouvernements occupés par la clique des financiers de Wall Street et de la City de Londres, ne peut que faire sonner le message creux.
    par Tony Cartalucci
    Url de l’article original: http://landdestroyer.blogspot.com/2011/12/russian-protests-western-media-lies.html


    ~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

     

    http://www.alterinfo.net/Protestations-en-Russie-Les-mensonges-des-medias-occidentaux-Ce-que-les-medias-disent-et-ce-qu-ils-ne-vous-disent-pas_a67889.html

     

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    Lire aussi :

     

     

    Législatives russes : L'Opposition peut-elle échapper à la récupération occidentale ?

     

    csto.pngComme en Libye et en Syrie, la question de la récupération de l'opposition populaire par les puissances occidentales est aujourd'hui d'actualité après que les élections législatives du 4 décembre dernier aient accordé une courte majorité au parti "Russie Unie" de Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev.

     

    Dès le 6 décembre la bouillante secrétaire d'Etat américaine Mme  Clinton s'est empressée de qualifier d' "injuste" les élections législatives russes et a demandé uen enquête sur les fraudes présumées, à l'heure où se tendent à nouveau les relations entre Moscou et Washington sur le projet de bouclier antimissile de l'OTAN.

     

    Le journaliste belge Jean-Marie Chauvier explique dans un article récent que l’association « Golos », que dirige M. Gregory Melkoyants, est un des principaux relais de l'action des Etats-Unis en Russie. Elle, "a plusieurs implantations régionales, et figure également sur les listes d’ONG assistées par National Endowment for Democracy (NED) la fondation conservatrice créée en 1983 par Ronald Reagan pour combattre l’URSS et le communisme et qui s’emploie, depuis 1991, à étendre l’influence et les clientèles de Washington dans tout l’espace ex-soviétique", précise-t-il. Les Occidentaux peuvent aussi compter sur "de nombreuses associations russes de lutte pour les Droits de l’Homme et les libertés, pour l'inventaire des crimes de l'ère soviétique, contre le racisme et la guerre en Tchétchénie. Parmi ces associations, il ne manque pas de noms connus du public occidental, vu qu’elles sont aussi les sources d’information des journalistes étrangers en poste ou en reportage à Moscou : le centre Youri Levada d’étude de l’opinion publique, la Fondation Andrei Sakharov, le Comité tchétchène de salut national,  les associations « Sova », "Memorial" etc…" .

     

    Dans son compte rendu de la manifestation du 10 décembre à Moscou qui a réuni 30 à 40 000 personnes Jean-Marie Chauvier remarque que les libéraux, interlocuteurs privilégiés des Occidentaux, dirigés par Boris Nemtsov ont cherché à voler la vedette aux autres tendances présentes dans le cortège, notamment le Parti communiste (qui dépasse Russie Unie en Moyenne Sibérie -  Novossibirsk, Irkoutsk, Argansk, Omsk) et Russie Juste (le parti propulsé par le Kremlin pour concurrencer le PC et qui occupe aujourd'hui l'espace socialdémocrate). De nouvelles manifestations sont prévues les 17, 18 et 24 décembre.

     

    Dans un communiqué du 12 décembre le vice président du comité central du Parti communiste de la fédération de Russie, Vladimir Kachine accuse les libéraux pro-Occidentaux d'essayer de voler la victoire au peuple et rappelle que les libéraux, qui avaient participé à la prise de la Douma par les armes aux côtés de Eltsine, ont été associés à toutes les manipulations de la présidence eltsinienne sont tout aussi autoritaires et aussi peu démocrates que Russie Unie. Le parti communiste a proposé le 7 décembre à Russie Juste une alliance électoral pour que Ziouganov soit le candidat unique de tout "le centre gauche", proposition rejetée le 10 par Russie Juste qui a désigné son propre candidat.

     

    Delphine Jaen

     

    Après les législatives russes : l'opposition peut-elle échapper à la récupération occidentale ?

     



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    Lire aussi sur les mensonges des Médias :

     

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    L'expression printemps syrien est une pure fiction

     

    Montage syrien

     

    La diplomatie turque et la Syrie: un jeu à haut risque pour l’unité de la Turquie

     

    Premières pertes militaires turques dues à la crise avec la Syrie?

     

     

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    Haro sur le candidat Gaulliste !

    Par eva R-sistons

     

     

    De Villepin candidat !

     

    Sur nos médias sionisés, favorisant les chou-chou du CRIF (Sarkozy, Copé, DSK, Hollande, Delanoë, Valls, Hidalgo...), ne comptez pas sur une présentation honnête des autres candidats, Royal, Aubry, Montebourg, etc surtout s'ils sont gaulliens ! Car le Gaullisme sincère est synonyme d'indépendance... et donc il est vomi par Israël (comme par ses alliés ) qui a encore en mémoire l'intervention de D. de Villepin à l'ONU.

     

    Donc, sur France24 comme sur FR2 ou sur C dans l'Air, voici ce qu'on dit de Dominique de Villepin :

     

    - "Haine de de Villepin pour Sarkozy" (On oublie celle de Sarkozy pour de Villepin, jalouse, vindicative, dévastatrice...).

     

    - "Les casseroles, les Affaires". On tait que de Villepin a été blanchi par la Justice. Et de toutes façons, celles de Sarkozy, bien réelles, sont plus importantes ! Et l'occupant de l'Elysée a tout arrangé pour perdre son beau rival...

     

    - "De Villepin se venge de Sarkozy en posant sa candidature". Et le Président, lui, n'est pas hargneux envers tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui ?

     

    - "De Villepin n'aurait ni moyens ni programmes, ni troupes, ni partis, rien". Comme de Gaulle en son temps ! Et d'ailleurs, il a un programme, pas encore totalement au point, et il a un large soutien populaire donc financier.

     

    - "De quoi vit-il ? Il est avocat. Mais sans clients !" (sic)

     

    - Et cette perle, éloquente, sur C dans l'Air du 12 décembre 2011 : "On n'a pas été très tendre avec lui ce soir" ! En effet. Mais Sarkozy, lui, a droit un traitement de faveur. Pas de critique, il est... Super Sarko, le sauveur de l'euro, etc !

     

    Un deux poids deux mesures qui déshonore notre Presse... aux ordres !

     

    eva R-sistons

    http://anti-fr2-cdsl-air-etc.over-blog.com/

     

     

    Sur mon blog R-sistons,

     

    Note d'eva : Le Mouvement international Démosophie créé pour contrer les Plans du Nouvel Ordre Mondial (en pronant un monde sans politiciens mais basé sur la démocratie directe), mérite toute notre attention. Mais s'il n'obtient pas les 500 signatures nécessaires, pourquoi ne pas rassembler les Français autour de l'héritier du Gl de Gaulle attaché, lui, à l'indépendance de la France ? Pour commencer ! Je propose juste une piste de réflexion... afin d'ouvrir le débat ! Je ne suis pas là pour plaire, mais pour interpeller ! Ce post ne se comprend que compte tenu du fait que notre pays est occupé par des puissances étrangères (une analyse saluée par le Liesi lui-même) et qu'il faut s'en débarrasser, notamment pour ne plus entreprendre avec Londres des guerres coloniales comme en Libye, pour le compte de Washington et de Tel-Aviv ! (eva)

     

     

    Un Gaulliste à l'Elysée pour rassembler les Français ?

    Opinion d'eva R-sistons

     

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    Un Gaulliste à l'Elysée ?

    Le rassemblement

    des Patriotes et des Républicains.

    "La République solidaire".
    Par eva R-sistons

     

    L'Elysée est occupée par un homme qui n'aime pas la France et qui la détruit au profit de ses amis de l'oligarchie anglaise, américaine et israélienne. Dominique de Villepin, héritier du Gaullisme (et dauphin de Jacques Chirac) écarté au profit de Nicolas Sarkozy par les Puissances, notamment dans les Médias, au service du CRIF, du MEDEF, des Anglo-Saxons et plus généralement du Cartel bancaire qui rackette la planète, est un homme de devoir attaché au bien public et en particulier, au bien de notre pays. Il a une haute idée de l'Etat, du service de l'Etat, comme le Gl de Gaulle, il aime viscéralement la France, il en a été le plus prestigieux ambassadeur à l'ONU, lorsqu'il a porté très haut la voix de notre pays contre la guerre en Irak, et avec le panache qu'on lui connaît, au point d'être applaudi par cette Assemblée - chose inhabituelle.

     

    ../local/cache-vignettes/L345xH229/Villepin2B14c7ae-c08db.jpg

    D de Villepin représente la France à l'ONU

    http://1.bp.blogspot.com/-392jSEyf-...

     

    L'homme est équilibré, lui, il est distingué, volontaire, cultivé, il a des convictions, et il s'inscrit d'autant plus directement dans la tradition gaullienne, qu'il a tiré les leçons de l'échec du CPE et qu'il souhaite désormais faire vibrer la corde sociale chère au coeur de tous les Français. Car on ne gouverne pas contre le peuple, on le rassemble ! Et tout projet qui ne s'enracine pas dans le modèle social français, est condamné à l'échec : D. de Villepin a eu l'intelligence politique de le comprendre.


    Le fondateur de "République solidaire" n'a pas de nombreuses troupes derrière lui ? Le Gl de Gaulle, lui, était seul lorsque la patrie était en danger. Et aujourd'hui, notre pays, occupé, flétri, meurtri, offert à l'Etranger et plongé dans des guerres impériales contraires à ses intérêts et aussi coûteuses qu'insensées, notre pays, donc, a besoin d'être nettoyé, redressé. Un homme de l'envergure d'un de Villepin peut le faire. Et veut le faire ! Il a d'ailleurs compris combien la Loi du Marché était pernicieuse et synonyme de souffrances sociales insupportables pour les classes moyennes et les plus modestes, pour les jeunes comme pour leurs aînés. 

     

    Aussi, solennellement, je lance un Appel à tous les Français de Droite pour qu'ils ne gaspillent pas leur bulletin pour un individu qui a fait la preuve de son mépris pour notre pays, et afin qu'ils votent pour celui qui saura avec dignité, courage, volontarisme, charisme, préserver la souveraineté et redresser une France couchée, avilie, et plongée dans des guerres coloniales meurtrières d'un autre âge au profit des multinationales et de la Finance anglo-saxonne. Ces guerres, d'ailleurs, risquent d'exposer la France à des représailles de toutes sortes - même bactériologiques. On ne piétine pas indéfiniment les peuples, à l'extérieur !

     

    Je lance aussi un Appel à tous ceux qui sont attachés à la souveraineté de notre pays, pour qu'ils choisissent Dominique de Villepin - ou François Asselineau, ou Nicolas Dupont-Aignan, car Jean-Pierre Chevènement n'ira pas au bout de sa candidature, il l'a laissé entendre. Notre pays doit être débarrassé de ses scories infâmes et meurtrières. L'heure est grave, aucune voix de Droite, ou souverainiste, ayant la fibre sociale, ne doit se porter sur l'occupant actuel de l'Elysée, Nicolas Sarkozy : Après 2012, il achèvera de liquider notre pays, son indépendance, ses traditions, et il l'alignera complètement sur les valeurs américaines, sauvages, guerrières, communautaristes, substituant d'ailleurs la loi du plus fort au Droit. Notre pays doit impérativement chasser l'Intrus qui occupe l'Elysée - sous peine de ne jamais se relever. 

     

    Avec D. de Villepin, c'est donc une page importante de notre Histoire qui s'ouvre. Il faut la porter très haut, car le Président Sarkozy représente aujourd'hui la plus grande menace pour les intérêts et pour les valeurs de notre pays. Comme pour la paix, à l'heure où les bruits de guerre nucléaire se font de plus en plus entendre !

     

    Sur la ligne de départ, D. de Villepin semble bien seul. Les électeurs de Droite, surtout d'inspiration gaullienne, doivent le rejoindre, mais pas seulement : Ceux qui ont le sens de l'Etat, la nostalgie de la grandeur d'une France respectée dans le monde, le souci de ses traditions ; en effet, Nicolas Sarkozy est totalement étranger à nos valeurs comme à nos besoins. Son plan est de mettre le pays à la remorque de l'Amérique ultra-libérale, brutale, va-t-en guerres illimitées !

     

    Alerte, l'heure est grave ! Et je perçois D. de Villepin comme le rassembleur qu'il faut à la France, avec dans son sillage des hommes comme François Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan, et pourquoi pas, s'ils le souhaitent, Jean-Pierre Chevènement et Arnaud Montebourg, tous attachés aux valeurs supérieures, et solidaires, de la Nation, comme d'ailleurs Gérard Privat ("Avenir Solidaire") et François Bayrou, à condition que ce dernier prenne enfin conscience des dangers véhiculés par la mondialisation financière et l'Europe des banquiers - il pourrait d'ailleurs être un excellent Ministre de la Culture ou de l'Education  ! Ou Ségolène Royal... tous francs-tireurs, à juste titre !

     

    A l'heure de tous les dangers, rassemblons-nous, pourquoi pas autour de la personne pleine de prestance de D. de Villepin, en veillant bien sûr à ce qu'il tienne vraiment le cap du Programme du Conseil National de la Résistance élaboré tant par le Gl de Gaulle que par les Communistes : Nos conquêtes sociales doivent être préservées à tous prix (la Santé comme l'Education républicaine gratuite, pour ne citer que ces deux exemples), surtout à l'heure de tous les périls !

     

    Lorsque la patrie est en danger, lorsque le pays est occupé, lorsque tout s'effondre, lorsque des charognards carriéristes et sans scrupules s'apprêtent à dévorer la France, alors il est impératif de se poser les bonnes questions et d'être prêt à laisser au vestiaire ses grands idéaux d'Egalité - le temps, au moins, de procéder au nettoyage des Grands Corps d'Etat désormais au service des Puissances étrangères et financières apatrides ! Ensuite, d'autres choix pourront être faits, notamment pour vraiment démondialiser. Mais aujourd'hui, l'union de tous ceux qui ont une haute idée de la France et de ses valeurs, doit être la priorité absolue. Par amour de notre pays, de ses traditions notamment laïques, sociales et d'indépendance, enfin de l'éthique comme de la solidarité fraternelle. Demain, il sera trop tard...

     

    Aujourd'hui, la priorité est au grand nettoyage nécessaire. Ensuite, tout sera possible ! Avant de réformer, il faut un anti-corps, il faut extirper le Mal qui ronge la France... en rassemblant toutes les forces opposées au Parti de l'Etranger qui aligne notre pays sur les valeurs militaro-financières anglo-saxonnes ! Dominique de Villepin représente la France gaullienne qui sommeille dans le coeur des Français aimant vraiment leur pays, et qui refusent la tutelle étrangère américaine comme les excès du libéralisme - devenu financier, fou et criminel !

     

    eva R-sistons

     

    http://sos-crise.over-blog.com

    D. de Villepin, l'héritier de de Gaulle, se présente en 2012. Un espoir ? (eva)

     

    ../local/cache-vignettes/L311xH207/ID3007551_1103bb-41e77.jpg

    http://www.lesoir.be/stories/vignet...

     

    NB : Les Médias sionisés (Israël a en aversion les Gaullistes, et pour cause, ils sont trop patriotes !) vont vite le pourfendre ! En l'attaquant sur son absence de Parti (au moins, voilà un homme indépendant ! Comme d'autres, d'ailleurs...) et sur les Affaires... orchestrées et médiatisées par Celui qui, à l'Elysée, le jalouse et le hait. Alors, pendu à un croc de boucher, ou poil à gratter de l'UMP ? Il va y avoir du sport ! Et moi, avec gourmandise, je l'entretiens ! Quant à Poutine, il est lui aussi ciblé, et lui seul, parce qu'il incarne justement l'indépendance, le non-alignement honni par l'Empire "usraélien" qui veut imposer ses diktats à tous. De surcroît, il s'érige en protecteur de la Syrie convoitée par Israël et ses alliés, afin de la dompter et de la dévorer. Une Russie forte dérange, et une France forte, indépendante, dérangerait aussi les dictateurs anglo-saxos et israéliens déguisés en démocrates pour mieux nous berner et nous éouffer ! (Voir  Révolutions de couleurs, droit d'ingérence, guerres "humanitaires". Dossier)

     

    Commentaire sur ce post, sur le site Alterinfo :

     

    Dominique de Villepin constitue une menace pour le CRIF qui a un contrôle sur les destinés de la France et les atlantistes de tout bord en Europe. La candidature de Hollande n'est qu'un magistral leurre pour faire croire aux français qu'ils ont le choix entre plusieurs candidats et des courants différents. En réalité le CRIF a ratissé large à l'instar de Bilderberg et la commission Trilatérale pour assurer ce contrôle vital au niveau de l'Europe. L'installation de Sarkozy à la tête des commandes de l'Etat à la barbe de tous les citoyens en est la preuve la plus évidente. Ce candidat avait été imposé par l'AIPAC à l'administration américaine en 1984, laquelle devait à son tour le préparer avec le concours du CRIF comme étant le meilleur choix pour les français.

     

    - ..................

     


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      http://nsa26.casimages.com/img/2011/05/19/110519013124823656.jpg

    visitez le site d’Avenir Solidaire..

     

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/local/cache-vignettes/L150xH200/arton6398-5d7b2.jpg

     

     

    http://sebastienchauvelleborgne.blogcitoyen.net/files/2011/10/nicolas-dupont-aignan1.jpg

     

    2012

     

    Pour mieux connaître ces candidats non-alignés,

     

    c'est  ici :

     

    2012, Candidats négligés par Médias (2). F. Asselineau, une vision différente pour la France

     

    Gérard privat : petit candidat, mais grand projet solidaire - à découvrir !

     

    2012 : un candidat ignoré par les médias, gérard privat (avenir solidaire)

     

    La parole aux non-alignés (vidéos): asselineau, dupont-aignan, m'pep

     

    .

    http://www.pyepimanla.com/10-mai-juin-0229/france/images/avenir-solidaire.jpg

    .

    Dans le cadre des élections présidentielle et législatives 2012, Yahia Gouasmi s’adresse aux Français et dresse, dans ce tract, un premier constat de la situation dans notre pays…


    Élections 2012 : Yahia Gouasmi parle aux Français

     

    Tract au format PDF

    URL : www.partiantisioniste.com/articles/962
    .
    Yahia Gouasmi a envoyé une lettre et une demande de parrainage à 15274 maires de France. Il remercie de leur soutien ceux qui l’ont parrainé.
    Nous invitons nos adhérents et sympathisants à l’appuyer auprès de leurs élus afin qu'il recueille les signatures qui lui manquent.
     
     
    .

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  • PRESSE ET MEDIAS

    Présidentialisme et lutte des places dans les médias audiovisuels

     

    Présidentialisme et lutte des places dans les médias audiovisuels
    Dans les institutions de la Vème République, le rôle central joué par l’élection présidentielle favorise indéniablement la personnalisation de la vie politique. Alors qu’Olivier Besancenot a annoncé le 5 mai 2011 qu’il renonçait à porter les couleurs du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) en 2012, et qu’au contraire, Jean-Luc Mélenchon a été désigné pour porter celles du Front de gauche, étudions l’évolution de la médiatisation accordée à ces deux porte-parole de la contestation (de gauche) sur la période du 1er janvier 2008 à décembre 2011, à travers l’analyse de leurs passages dans les principaux médias audiovisuels nationaux [1 ].
    Cette analyse a pour objectif de mettre en évidence le pouvoir de consécration des grands médias, et notamment celui de la télévision, et de pointer les dangers qu’il recèle du point de vue du débat démocratique, qu’il s’agisse de l’accentuation du bipartisme ou de la personnalisation de la vie politique.
    I. Une imposition médiatique du bipartisme politique
    Si Besancenot et Mélenchon ont été (ou sont) entendus et vus régulièrement dans les médias, il ne faut pas pour autant oublier que le nombre de leurs prestations reste très largement inférieur à celui des représentants des deux principaux partis politiques français, l’Union pour un mouvement populaire (UMP) et le Parti socialiste (PS), qui cannibalisent l’espace médiatique.
    Pour prendre la mesure de cette disproportion, un repère parmi d’autres possibles peut être fourni par le résultat du premier tour de l’élection présidentielle de 2007. Pour mémoire Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont obtenu environ 57 % de suffrages exprimés (respectivement 31,18 et 25,87%) et tous les autres 43 % [2 ]. Or cette « représentativité » n’apparaît pas dans les médias. Trois exemples (décompte effectué par nos soins) :
    - Le « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI » du 3 septembre 2006 au 4 décembre 2011. Sur 226 invités :

    - UMP, apparentés, membres du gouvernement ou appartenant à la majorité présidentielle, conseillers, proches : 106 invités, soit 46,90 % du total (auxquels on peut ajouter un ex-UMP) ;
    - PS et apparentés : 55 invités, soit 24, 33 % du total ;
    - Autres formations politiques : LCR/NPA (4 invitations), Parti de Gauche (3), PC (1) et gauche antilibérale-Bové (1), UDF/Modem (9), Europe Ecologie - Les Verts (8), FN (7) ;
    - Patrons et assimilés : 20 invités ;
    - Syndicats de salariés : 9 invités (CFDT (4), CGT (4), FO (1),
    - Divers : Cour des Comptes - Philippe Séguin et Didier Migaud (2), association - Nicolas Hulot (1).
    - Le « Grand-rendez-vous Europe 1- Le Parisien/Aujourd’hui en France/I>télé » [3 ] du 2 janvier au 4 décembre 2011. Sur 49 invités :
    - UMP, apparentés, membres du gouvernement ou appartenant à la majorité présidentielle, conseillers, proches : 16 invités soit 32, 65 % du total (auxquels on peut ajouter un ex-UMP) ;
    - PS : 16 invités soit 32, 65 % du total ;
    - Autres formations politiques : Parti de Gauche (2), Europe Ecologie - Les Verts (2), Modem (1), FN (1) ;
    - Patrons et assimilés : 6 invités ;
    - Syndicats de salariés : 2 invités (CFDT) ;
    - Divers : Cour des Comptes - Didier Migaud (1), Ambassadeur du Japon (1).
    Passons (du moins cette fois) sur la surepésentation des patrons par rapport aux syndicats de salariés. Le constat est accablant : UMP et PS et leurs apparentés bénéficient de respectivement de 71, 23 et 65, 30 % des invitations ! Si on ne conserve que les invités rattachés strictement à des formations politiques on obtient le chiffre de 82, 56 % pour RTL (161 sur 195) et 82,05 % pour Europe 1 (32 passages sur 39) !!!
    - L’émission quotidienne « Bourdin and co » sur RMC du 2 mai 2011 au 6 décembre 2011 donne des résultats identiques. Sur 136 invités politiques :

    - UMP, apparentés, membres du gouvernement ou appartenant à la majorité présidentielle, conseillers, proches : 67 invités soit 49, 26 % du total (auxquels on peut ajouter 3 ex-UMP) ;
    - PS et apparentés : 40 invités soit 29, 41 %. Soit un total cumulé de 78, 67 % ;
    - Autres formations politiques : Europe Ecologie - Les Verts et apparentés (8), Parti de Gauche (5), Modem (5), FN et CAP 21 de Corinne Lepage (3), Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan (2).
    UMP et PS et leurs apparentés bénéficient donc de 80 % des invitations. Pourtant, face à Jean-Luc Mélenchon (qui ne démentira pas), Jean-Jacques Bourdin affirme, et sans complexe le 18 août : «  Ici, encore une fois, tout le monde est invité sur un pied d’égalité , vous reviendrez.  » Il ne parlait sans doute pas du nombre d’interventions et n’en tenait guère compte...
    Mais ces exemples n’ont qu’une valeur d’indice et devraient être complétés par une évaluation des temps de parole ainsi qu’une étude qualitative du traitement des invités. Mais l’indice est clair : à en juger par ces trois émissions (et celles sur lesquelles nous avons déjà fait ce type de comptage), 80% environ des invités politiques appartiennent à deux formations politiques dont les candidats, lors de la présidentielle de 2007 n’avaient pas atteint, ensemble, 60% des suffrages. Pis : le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) n’a que faire de cette disproportion, puisqu’il n’a pour objectif (en dehors des périodes électorales) que de faire respecter la règle des « trois tiers » (un tiers de temps de parole pour le gouvernement, un tiers pour la majorité parlementaire, un tiers pour l’opposition parlementaire).
    Le bipartisme auquel poussent les institutions [4 ]est donc gravement conforté par les médias audiovisuels : le moins que l’on puisse dire, c’est que le pluralisme dont le CSA se prétend le garant est totalement déséquilibré et, pour une large part, illusoire. En effet, c’est une place étroite que doivent se partager des formations politiques minoritaires, au point que la concurrence politique et électorale est amplifiée par la concurrence médiatique : qui sera le plus visible ?
    II. La lutte des places
    Cette question se pose à tous ces courants politiques dont on peut douter qu’ils figurent au deuxième tour de l’élection présidentielle à venir. On examinera ici uniquement les effets de la lutte des places parmi les courants qui se situent ou que l’on peut situer « à gauche du Parti socialiste » : toute autre appellation déplairait sans doute à certains d’entre eux.
    Les porte-parole des différentes formations contestataires ne sont pas, loin s’en faut, sur un même pied d’égalité en matière d’accès aux principaux médias. Pour bénéficier de leur l’hospitalité, plusieurs conditions doivent être réunies :
    - Mieux vaut être candidat réel ou potentiel à la Présidentielle (mais ce n’est pas gagné !)
    Olivier Besancenot a commencé à être médiatisé à partir du moment où la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) l’a choisi pour la représenter aux élections présidentielles de 2002. La personnalisation médiatique a redoublé très vite la personnalisation électorale : Besancenot était un « bon client » qui incarnait la nouveauté, un « produit » très recherché et un personnage pour médias construit par eux : « le facteur de Neuilly.
    De la même manière, Jean-Luc Mélenchon a vu son audience médiatique progressivement augmenter dès l’instant où il a annoncé son départ du PS le 7 novembre 2008 pour fonder le Parti de gauche (PG) [5 ] avec, dans la foulée, le 18 novembre, la création, avec le Parti communiste français (PCF), du Front de gauche. Avec l’annonce de sa candidature d’abord déclarée le 21 janvier 2011, puis officialisée le 20 juin après le vote des militants communistes, Jean-Luc Mélenchon surpasse largement Olivier Besancenot comme meilleur « bon client », qui lui, annonce, qu’il ne sera pas le candidat du NPA. La « sanction » a donc été immédiate : le NPA disparaît pratiquement des grands médias. En effet, le candidat désigné par les militants du NPA – Philippe Poutou – est rarement invité sur les principaux plateaux télé, Olivier Besancenot y faisant des apparitions de plus en plus espacées.
    Etre candidat est nécessaire, mais ne suffit pas… Ainsi, Nathalie Arthaud, candidate officielle à l’élection présidentielle 2012 pour Lutte Ouvrière (LO) est quasi-absente des principaux médias. Depuis son intronisation comme porte-parole de son parti, puis comme candidate à l’élection présidentielle, ses passages dans les journaux télévisés ou principales émissions politiques se comptent sur les doigts des deux mains (Voir annexe 2). Quant au Parti ouvrier indépendant (POI) [ancien Parti des travailleurs], c’est assez simple : l’accès aux principaux médias lui est tout simplement « interdit » [6 ]. Le fait que ce parti ait finalement renoncé le 2 octobre 2011 à présenter un candidat n’a donc pas amplifié sa représentation médiatique !
    - Mieux vaut être candidat à la Présidentielle que « simple » porte-parole et responsable politique.
    Alors que le NPA a désigné deux porte-parole en avril 2011, ce sera Olivier Besancenot et, faute de « mieux », Philippe Poutou, ou rien ! Il en va de même pour le Parti de gauche : sa co-présidente et porte-parole – Martine Billard – reste invisible et inaudible, excepté sur La Chaîne Parlementaire (LCP).
    Mais le cas le plus emblématique reste sans doute celui du PCF, la principale force politique composant le Front de gauche. Ses représentants devraient être les candidats de ce rassemblement aux législatives dans près de 80 % des circonscriptions. Mais les législatives n’intéressent guère les experts en interviews et autres animateurs de débats. Pierre Laurent, le 8 avril 2011 devant le conseil national du PCF, peut le déplorer [7 ] : la sélection médiatique est impitoyable.
    - Mieux vaudrait tout accepter, plutôt que prendre le risque de disparaître ?
    La rareté des émissions véritablement politiques, voire leur absence totale jusqu’à une période récente, sur des chaînes comme TF1 ou M6, a pour conséquence de pousser les contestataires à se précipiter dans des émissions de pur divertissement ou de mélange des genres, dans l’espoir d’élargir l’audience de leurs idées [8 ].
    Or, même si ces émissions permettent parfois de disposer de conditions d’expression équivalentes voire meilleures que celles qu’offrent les entretiens proprement politiques, force est de constater qu’elles contribuent généralement à une personnalisation excessive des enjeux et des idées politiques. Ces émissions tendent à effacer le collectif que le candidat est censé représenter et, surtout quand les jeux du cirque l’emportent, constituent des espaces de dépolitisation, comme l’a encore parfaitement illustré le passage du candidat du NPA à la présidentielle Philippe Poutou, le 29 octobre dernier à l’émission « On n’est pas couché  » sur France 2 [9 ]. Une dépolitisation qui serait éminemment démocratique, si l’on en croit l’ineffable Jean-Michel Aphatie, pour qui la présence des politiques « dans les endroits où on s’amuse [...] c’est plutôt le signe d’une forme de démocratisation des esprits [10 ]. » Difficile dans ces conditions de contester ce type d’émission et l’ordre médiatique dont elles sont l’un des fleurons !
    - Mieux vaudrait devenir un personnage pour médias que le porte-voix d’un collectif ?
    La sélection des porte-parole, opérée de facto par les médias audiovisuels, pour leur accorder le droit de siéger dans l’espace rétréci qui leur est réservé, privilégie certains d’entre eux, parce qu’ils sont de « bons clients ». Seuls Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon ont, dans la période récente, bénéficié d’un tel « privilège », très grossièrement fondé sur les scores électoraux, sur les sondages et sur l’audience espérée.
    Très vite, la personnalisation médiatique redouble la personnalisation électorale, dépendante de l’élection présidentielle. Mais il n’existe pas assez de place pour tout le monde. Aussi, Olivier Besancenot, après avoir fait la course en tête jusqu’à la fin 2009, a-t-il été concurrencé, puis dépassé et remplacé par Jean-Luc Mélenchon, en fonction de l’évolution des scores électoraux (voir en « Annexe 1 » la trajectoire de leur médiatisation) et de son renoncement à se présenter à la Présidentielle en 2012.
    Or, cette personnalisation médiatique est aussi une fabrique de rôles de plus en plus distincts du collectif qu’est censé représenter le porte-parole ; et cette individualisation s’accompagne de la construction médiatique de personnages : Jean-Luc Mélenchon dans le rôle du « populiste-dévoreur-des-journalistes » ou Olivier Besancenot dans celui du « facteur de Neuilly » [11 ]. Ces personnages succédant à d’autres : la « travailleuse » Arlette Laguiller et José « Astérix » Bové.
    * * *
    Les questions alors se bousculent. Comment éviter que l’élection présidentielle dicte sa loi à l’impératif de pluralisme politique ? Comment éviter la sous-représentation médiatique des courants minoritaires, qui représentaient tout de même environ 40% de l’électorat lors de l’élection présidentielle de 2007 ? En particulier, les courants situables « à gauche du Parti socialiste » peuvent-ils, sans se renier, accepter une personnalisation et des jeux de rôle qui contredisent leurs ambitions collectives ? Et comment pourraient-ils mettre en cause cette personnalisation et les mutilations du pluralisme sans critiquer les médias dans les médias et, défendre en leur sein, des projets de leur transformation qu’ils ont pourtant dans leurs « cartons » ? [12 ]. Questions bonnes à ressasser, pour peu qu’on ait l’intention, plutôt que de subir, de leur apporter véritablement des réponses [13 ]
    Pourquoi ne pas s’inspirer des mouvements des « indignés » américains qui ont inscrit « la critique des médias au cœur de leur mouvement »  ?
    Henri Maler Denis Perais et Mathias Reymond

    Annexe 1 :
    De Besancenot à Mélenchon ?

    En 2008 et 2009, Olivier Besancenot a la faveur des médias [14 ]. La consécration médiatique d’Olivier Besancenot est confirmée en août 2008 par son entrée dans le « Top 50 » des personnalités les plus populaires publié par Le Journal du Dimanche : « Du côté des politiques, Nicolas Sarkozy tient la tête (au 44ème rang contre un 32ème rang en décembre 2007), tout juste devant Olivier Besancenot qui apparaît pour la première fois dans le classement (45ème rang). Quant à Ségolène Royal, elle descend du 36ème au 49ème rang ».
    Dans ce contexte, il n’est guère surprenant qu’Olivier Besancenot bénéficie alors de beaucoup plus d’invitations dans les médias audiovisuels, alors que Jean-Luc Mélenchon n’en reçoit que 38 [voir Annexe 2]. La différence de fréquence n’est pas tout : Olivier Besancenot est accueilli à six reprises sur les plateaux de journaux télévisés et une fois sur le divan de Michel Drucker.
    Fin 2009, Jean-Luc Mélenchon et Olivier Besancenot sont autant présents dans les médias.
    Cette inflexion se produit dans un contexte où le Front de gauche a réalisé de meilleurs scores aux élections européennes [15 ]. Dans la perspective de la présidentielle, pour les médias, Jean-Luc Mélenchon, qui n’est pourtant pas encore candidat, devient pratiquement l’égal d’Olivier Besancenot comme « meilleur contestataire ».
    A partir de 2010, la courbe s’inverse assez nettement en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Ce n’est pas tant, globalement, le nombre de plateaux accordés à Olivier Besancenot qui fléchit, puisqu’il reste à 32 durant l’année 2010 mais celui dévolu à Jean-Luc Mélenchon qui explose littéralement : 55.
    Avec l’annonce de sa candidature d’abord déclarée le 21 janvier 2011, puis officialisée le 20 juin après le vote des militants communistes, Jean-Luc Mélenchon surpasse Olivier Besancenot, qui lui, annonce, qu’il ne sera pas le candidat du NPA. La « sanction » a donc été immédiate : le NPA disparaît des médias. En effet, Philippe Poutou est rarement invité sur les principaux plateaux télé. L’effet direct est le score du NPA dans des sondages (entre 0% et 1%) qui servent largement de boussole aux médias dominants. Comme le rappelle Alain Garrigou, professeur en sciences politiques à l’université Paris X - Nanterre : « Les sondages sont devenus un instrument de pouvoir. Quand ils sont associés à des lois sur le financement public des partis et que les banques ne prêtent qu’aux candidats « faisant » 5% au moins dans les intentions de vote, on imagine les tentations. Cela devient même une condition pour l’accès aux médias. La sondomanie prospère sur un paradoxe et une tromperie : il faut sonder à satiété pour confisquer la démocratie en restaurant des mécanismes censitaires et ploutocratiques. » [16 ].
    Annexe 2 :
    À gauche du PS : Relevé de prestations des porte-paroles dans les médias audiovisuels(2008-2011).

    Ci-dessous, en Pdf, un relevé (effectué par Denis Perais) qui n’a qu’une valeur d’indices de la place occupée par les différents porte-paroles et de la lutte des places entre eux dans un espace retreint. Ces indices devraient être complétés par une évaluation des temps de parole et une étude qualitative du traitement des invités : les premiers de la classe et les autres…

    Notes

    [1 ] TF1, France 2, France 3, Canal+(« Le Grand Journal » « Dimanche + » , « La matinale » et « Salut les terriens »), France Inter, France Info, Europe 1, RMC et RTL, de janvier 2008 au 6 décembre 2011).
    [2 ] François Bayrou 18,57% ; Jean-Marie Le Pen 10,44% ; Olivier Besancenot 4,08 ; Philippe de Villiers 2,23 ; Marie-George Buffet 1,93 ; Dominique Voynet 1,57 ; Arlette Laguiller 1,33 ; José Bové 1,32 ; Frédéric Nihous 1,15 ; Gérard Schivardi 0,34.
    [3 ] La chaîne d’information en continu du groupe Vivendi Universal est partenaire depuis le 28 août 2011.
    [4 ] En raison, surtout, du poids de élection présidentielle qui ne laisse en en lice au second tours que deux candidats. Mais aussi des règles adoptées par le CSA qui ne reconnaît comme « opposition » que les ârtis représentés à L’assemblées nationale.
    [5 ] Création officielle : le 1er février 2009
    [6 ] Constat établi à partir de la consultation du site internet du parti.
    [7 ] Sur le site du PCF  : « La seconde remarque porte sur les médias. L’absence persistante de la présence des dirigeants communistes [et des autres composantes du Front de gauche], non pas dans tous les médias, mais dans la plupart des émissions télévisuelles de grande audience et dans la totalité des grandes émissions politiques radiophoniques du week-end est une anomalie démocratique. L’invitation de Jean-Luc Mélenchon, avancée par les chaînes en question pour justifier cette discrimination, n’est pas une explication convaincante, elle n’est pas recevable. Pourquoi le Front de gauche, rassemblement divers, subirait-il un traitement univoque quand EELV, le PS, et que dire de la droite, voient leurs représentants défiler les uns après les autres ? Comment justifier cette interdiction d’antenne de fait dans ces grandes émissions au lendemain des résultats des élections cantonales ? La démocratie en souffre, et la dynamique collective du Front de gauche aussi. »
    [8 ] Tel est l’argument défendu par Alain Krivine le 22 mai 2004 dans L’Express pour justifier le passage d’Olivier Besancenot aux « Grosses têtes » en 2003 ou dans d’autres émissions de ce genre : « Même si Olivier n’aime pas ça, mieux vaut ne pas refuser ces émissions, sinon nous disparaîtrons  » (cité par Le Plan B n°3 de juillet-septembre 2006. Tel est également l’argument de Jean-Luc Mélenchon, exposé sur son blog le 9 novembre 2010, pour justifier sa présence sur le divan de Michel Ducker : « On me dit que c’est un record d’audience. » Arlette Laguiller, pour Lutte ouvrière, et José Bové ont défendu le même point de vue.
    [9 ] Voir notre article à ce sujet.
    [10 ] Interview paru sur [LePoint.fr, le 2 novembre 2010.
    [11 ] Olivier Besancenot, confirmé dans ce rôle par des journalistes, à l’occasion de la lettre où il refusait de s’y laisser enfermer et, plus généralement, de subir la personnalisation à outrance imposée par les médias, comme on peut le lire ici même sous le titre : « Médiatisation et personnalisation (à propos d’une lettre d’Olivier Besancenot) ».
    [12 ] Ainsi, le Front de gauche, le PCF, la défunte LCR par la voix d’Olivier Besancenot puis le NPA.
    [13 ] Une urgence à s’engager dans cette voie lucidement relevée le 15 avril 2010 dans l’hebdomadaire du NPA, Tout est à nous  : « Aucune organisation de gauche – et le NPA pas plus que les autres – n’a pris au sérieux et à bras le corps cette question en élaborant et en propageant une critique politique des médias[...]. Le champ médiatique constitue un obstacle spécifique pour toute politique d’émancipation en réservant la parole aux élites politiques et économiques, en rendant les luttes sociales invisibles ou en les réduisant à quelques clichés, en proposant une lecture systématiquement compassionnelle des oppressions et en présentant comme utopique tout projet de transformation radicale de la société. À nous, y compris dans les grands médias, de populariser une critique et des propositions anticapitalistes dont pourraient s’emparer les mouvements sociaux – et les salariés du secteur ! – pour contester le pouvoir d’une minorité sur l’information et le débat public. »
    [14 ] Le 5 juillet 2011, Paris Match publie un article sur Philippe Poutou, le nouveau candidat à la présidentielle du NPA pour 2012. En marge de cet article, on peut lire un bref historique sous le titre « Février 2009. “Olivier superstar” »
    [15 ] 6,47 % des suffrages exprimés pour le premier contre 4,88 % pour le second
    [16 ] Dans un entretien accordé au site scienceshumaines.com.

    ACRIMED
    http://www.alterinfo.net/Presidentialisme-et-lutte-des-places-dans-les-medias-audiovisuels_a67678.html

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