16 septembre 2011 (Nouvelle Solidarité) – Le secrétaire au Trésor américain Tim Geithner participe aujourd’hui et demain à la rencontre des ministres européens des Finances qui se tient à Wroclaw en Pologne. D’après les annonces qui ont fuité dans la presse via l’agence Reuters hier, et qui ont été confirmées à nos camarades américains du LaRouche PAC par des sources gouvernementales à Washington, Geithner a proposé aux dirigeants européens une technique pour porter le Fonds de renflouement européens (FESF) à 4 000 milliards d’euros ! Ce plan aussi fou que suicidaire doit se coupler à un recours « illimité » de la BCE et de la Banque d’Angleterre à la ligne de crédit en dollars qui leur est ouverte à la Fed.
Évidemment, un tel mécanisme ne vise pas à relancer les économies des pays européens en faillite, mais à prolonger artificiellement la vie du système bancaire du vieux continent, centré à la City de Londres. Geithner a en effet proposé aux Européens de s’inspirer du système qu’il avait lui-même mis en place à la Fed de New York en 2008 avec le plan TALF. Le Term Asset-Backed Securities Loan Facility visait alors à sauver le monstrueux marché des ABS (valeurs mobilières adossées à des actifs), un produit financier dérivé sans valeur intrinsèque dont le seul rôle est de démultiplier artificiellement l’argent. Avec le TALF, la Fed prêta 200 milliards de dollars aux banques pour qu’elles rachètent des ABS, avec pour seule garantie 20 milliards de dollars du Trésor, soit un effet de levier démultiplicateur de 10 pour 1. Transposé au FESF, ce mécanisme créerait un fonds de renflouement potentiel de 4 400 milliards d’euros, sur la base des 440 milliards déjà garantis quasi-exclusivement par les contribuables allemands et français.
Parallèlement, la BCE a annoncé hier qu’elle offrirait trois opérations de refinancement illimité aux banques européennes dès le 12 octobre (échéances à 3 mois au taux de 1,1%), sur la base de la ligne de crédit en dollars que lui offre la Fed depuis décembre 2007. Déjà, le 14 septembre, deux banques européennes ont recouru en urgence à ces prêts de la BCE à hauteur de 575 millions de dollars. D’après les rumeurs, il pourrait s’agir de la Société Générale et du Crédit Agricole.
Cette politique de renflouement ex-nihilo pourra au mieux prolonger pour encore quelques jours ou semaines la survie d’un système déjà mort, mais ne fait qu’empirer la chute de l’économie mondiale sur la tête des peuples. Renflouer l’Europe et ses banques est une illusion suicidaire que nos dirigeants veulent vous faire payer au prix du sang, de la sueur et des larmes, et dans laquelle Geithner, Bernanke et Obama précipitent les Etats-Unis.
Inspirateur et porte-voix des forces rooseveltiennes aux Etats-Unis, l’économiste Lyndon LaRouche a déclaré hier soir :
Au diable les lignes de crédit en dollars de la Fed ; stoppons le chantage au renflouement de l’Empire britannique. Nous devons les mettre en faillite avant qu’ils ne vous tuent. Ce plan aboutira à la mort d’Américains ; il faut l’arrêter maintenant. S’il faut destituer le Président des Etats-Unis pour ce faire, eh bien faisons-le dès maintenant.
C’est pour cela que j’insiste tant pour que les Etats-Unis reviennent immédiatement au critère Glass-Steagall instauré par Franklin Roosevelt avec sa loi de 1933 qui établit clairement : "Cette loi vise à établir un usage plus sûr et plus efficace des actifs bancaires, à réguler le contrôle interbancaire, à empêcher le détournement indu de fonds vers les opérations spéculatives, ainsi qu’à d’autres buts."
Cette intention déclarée a toujours force de loi, constitutionnellement, dans ce pays. Alors rétablissons-la pendant que c’est encore possible.