• PRESSE ET MEDIAS

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    C'politic
    Lundi 11 Octobre 2010



    « Les cartes de Presse, c’est comme les permis de conduire, certain(e)s l’ont eu dans une pochette surprise! »

    Plus que de ses politiques, la France est malade de son journalisme: ce vrai quatrième pouvoir capable de renverser des gouvernements…autrefois. N’allez pas croire en la thèse du « tous pourris » translatée sur ce qui doit être la plus belle émanation de la liberté d’expression et d’information.
    Non car fort heureusement pour nous, France d’en bas, une minorité de preux journalistes résiste encore aux envahisseurs corrompus par les facilités du système et de ce capitalisme débridé.
    Car c’est avant tout l’indépendance qui constitue la clé de voute d’un vrai journalisme et par extension du ou de la vraie journaliste.
    Et toutes celles et ceux qui n’y obéirait pas devraient plutôt déchirer leur carte de presse, leurs activités étant forcément entachées de l’ombre de l’auto-censure voire de la complaisance sinon de la collusion, soit avec le pouvoir en place, soit avec des intérêts privés, soit des deux ce qui est d’autant plus commun en Sarkozia.
    Ethique, Droit et devoirs…
    Accès privilégié à des lieux et des documents habituellement réservés
    Protéger ses sources et autres témoins.
    Ne pas déformer la réalité.
    Ne pas mentir par omission.
    Garder son indépendance comme sa lucidité.
    Résister à l’appât du gain.
    Conserver son avis pour soi, voire l’oublier.
    Du travail, de l’investigation, de la patience…
    Posons donc les questions qui méritent d’être posées aux chantres du « journalisme professionnel »:
    Alors Mr Nicolas Demorand, combien de zéros sur le gros chèque signé par Mr Lagardère fils pour oublier les « valeurs du service public », vous qui vous vantiez de repousser les propositions de TV et de radio privées? Un certain Fogiel n’a d’ailleurs pas oublié de vous le rappeler… le même Fogiel convoqué ensuite par le patron très protecteur de son nouveau collaborateur débauché de France Inter.
    « je suis journaliste avant tout…j’ai une carte de presse »

    Fogiel bizute Demorand sur Europe 1
    envoyé par TELEOBS. – Regardez les dernières vidéos d'actu.
    Alors Mr Guy Birenbaum, expliquez-nous comment vous pouvez survivre déontologiquement parlant, en bouffant à tous les râteliers?
    Vous qui êtes le matin sur Europe 1 (Lagardère Média) à pondre une chronique aussi courte qu’inutile voire de caniveaux, préférant la facilité en ciblant les buzz du net trop souvent en-dessous de la ceinture, servant par là-même la soupe aux détracteurs d’un internet trop trash.
    Vous qui êtes le midi à donner des leçons de « journalisme » dans votre Ligne Jaune d’Arrêt sur Images, histoire de restaurer a minima votre e-réputation.
    Vous qui êtes le soir à publier un article sur votre blog en « toute honnêteté », évidemment.
    Du journalisme digne d’un Morandini donc, un twitter menaçant de votre part pour un éventuel « face à face », rappelant que vous n’aimez pas cette comparaison avec votre pourtant ami et collègue… ni la liberté d’expression d’ailleurs après un commentaire très critique à la suite de cet article dédié à Fabrice Lhomme, vrai journaliste, lui.
    Article où un certain Cpolitic commentait:
    Joli résumé de l’état du journalisme en France:
    Fabrice Lhomme c’est plutôt scandales Méry, Karachi, Woerth…à Mediapart.
    Guy Birenbaum c’est plutôt speech sur Chatroulette… à Europe1
    Le même genre de comparaison que feu Patrick Bourrat et Jean-Marc Morandini
    Quant à choisir, y’a pas photo!
    Par contre, d’après la bio, il aurait fait tomber Plenel au Monde, et finalement, Plenel le prend dans ses équipes chez Mediapart. Pas rancunier, le Edwy.
    A moins qu’il n’y autre chose derrière? Plus d’infos?

    La vérité n’est jamais bonne à dire, ni à écrire…et ne fait jamais plaisir. Mais elle a le mérite de faire réfléchir.
    Alors Mr David Pujadas toujours spécialiste Liebig pour le président, avec les lardons de démagogie et de sécurité avec les croutons de l’immigration? Votre ambition personnelle vaut-elle la réputation de toute une rédaction de journalistes? Pas d’accablement ici, juste des petits rappels d’articles:
    - Pujadas, Journaliste avec Oreillette en direct de l’Elysée
    - Quand Arlette Chabot et David Pujadas se vengent: les Déplacements Présidentiels Organisés par l’UMP
    - Hier Soir, Sarkozy dans « Lie To Me »
    - Ce soir, on sert la soupe sur la Première Chaîne de l’ORTF
    Et après, si dans un réflexe, comme n’importe quel téléspectateur, un certain Mélenchon ose un « salaud » au visionnage de vos méthodes, inutile de venir pleurnicher, ni de faire naître une polémique fantoche et ignoble. Ce n’est pas l’homme politique qui vous déshonore par cette insulte mais c’est bien vous qui déshonorez, qui insultez le métier de journaliste.

    pujadas sert la soupe à l'ump
    Alors Mr David Abiker, combien pour votre prestation au Microsoft Days cette semaine, à faire ce qu’on appelle des « ménages »? Tout en rappelant que Microsoft, au cas où vous l’ignoriez, c’est aussi ça :
    - Corruption, Je te vois: Quand l’UMP fornique avec le n°1 des logiciels Microsoft…
    - Le mythe Bill Gates Ou Windows 7 péchés capitaux !
    Ce qui ne vous empêche pas de vous moquer de votre généreux employeur, chantant la Marseillaise, sur votre tweet. Pas de leçon mais un conseil: mieux vaut parfois faire profil bas, car à vouloir gagner sur les deux tableaux, on finit par tout perdre, y compris son « honneur de journaliste ».
    Microsoft, ayant fait couler bon nombre d’assembleurs français (comme Brett Computers) en liant l’OS Windows et Office, son patron tentant de chanter la marseillaise. Et Mr Abiker en Mr Loyal

    Alors Mr Jean-François Kahn, toujours prêt à tout pour vendre? Oh certes le titre racoleur de « Nicolas Sarkozy, le Voyou de la République » était justement jouissif, mais votre collusion avec le parti Modem et son président guimauve François Bayrou, ne porte-t-il pas atteinte à l’Ethique du journalisme que vous défendez à longueur de journée? Un franc-parler au goût amer, une lame à double-tranchant.
    Alors Mme Catherine Nay et Mr Michel Denisot aucun regret de posséder une carte de presse et d’avoir écrit une hagiographie chacun sur Nicolas Sarkozy? Nicolas alors candidat de la Rupture, devenu depuis, président de la Fracture…
    - Un pouvoir nommé désir
    - Au bout de la Passion, l’Equilibre par Michel Denisot

    Mais les pires des journalistes, ne sont-ils pas ceux qui, profitant de leur notoriété passée, utilisent leurs éditoriaux pour distiller la voix des lobbies et la vision des néoconservateurs qui les emploient.
    Ressorti des archives, le Direct Matin du 25 novembre 2009, l’édito d’un certain Philippe Labro qui ne peut que provoquer la gêne, avec la fin que l’on connaît du scandale économico-sanitaire de la Grippe A. On peut y lire un Labro, donneur de leçons comme souvent chez les journalistes ripoux, ridiculisant l’opinion publique, tapant joyeusement sur Internet tout en préservant une Bachelot, aujourd’hui clairement inadaptée à un tel poste, coupable d’avoir favorisé l’intérêt du lobby pharmaceutique (son ancien employeur) au dépend de la santé financière de l’Etat et de la santé du public! A vomir…



    La France Malade de son Journalisme
    Finalement, à l’instar des meilleurs agents secrets, le véritable journalisme d’investigation n’est l’apanage que des hommes et des femmes de l’ombre, celles et ceux y croyant et le pratiquant avec l’audace, le culot, l’acharnement et l’Ethique nécessaires pour le mener, parfois au péril de leur vie.
    Évidemment devant tant de talents et de travail, de manière régulière lors des promotions de livre car il faut bien « manger », de manière ponctuelle lorsque d’autres journalistes s’intéressent à l’origine du scandale, de manière heureusement rare en cas de décès accidentel ou de prises d’otages, la lumière des médias vient les effleurer…
    Mais ces hommes et ces femmes savent retourner en toute humilité à leur labeur sans être aveuglés par les projecteurs, ni corrompus par les ponts d’or d’éventuels admirateurs privés.
    Hommage à eux, les Taponier, les Ghesquière, les Bourrat, les Poveda, les Nérac, les Politkovskaïa, mais aussi les Pierre Péan, les Fabrice Lhomme, les Bernard Nicolas, et tant d’autres inconnus qui se reconnaîtront.
    Honte aux autres, anti-modèles des étudiant(e)s en journalisme, préférant les caméras et micros au terrain, bouffons aux grelots et à l’égo surdimensionnés, phagocytant les temps de parole au détriment des premiers.
    Trop d’informations tuant l’Information.
    Droit de Réponse
    MAJ 10/10/2010: Précisions de Mr David Abiker par mail
    « Juste pour vous informer que ne pas être remuneré a été la condition de ma participation pour le plaisir au jeu de Microsoft. Ni gadget, ni cheque avant pendant après. Je ne leur dois rien. Donc j’aimerais que vous en teniez compte avant votre prochain papier sur « la verification des sources de l’editorialiste citoyen »… C’est pas politique mais ça peut être utile avant de suggérer des choses fausses à ses lecteurs. »
    Mr Abiker fait donc des ménages bénévolement pour une grande multinationale comme Microsoft.
    Original… Pour répondre à la question posée, « combien pour votre prestation? », 0 euro pour M Abiker cette semaine au Microsoft Days. C’est tout à son honneur.



    Lundi 11 Octobre 2010



    http://www.cpolitic.com/cblog/2010/10/10/la-france-malade-de-son-journalisme/ http://www.cpolitic.com/cblog/2010/10/10/la-france-malade-de-son-journalisme/

     

     

    http://sos-crise.over-blog.com/ext/http://www.alterinfo.net/Pourquoi-vous-devriez-vous-inquieter-de-la-vaccination-pandemique_a35816.html

     

     

     

    Autres articles

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  • Un ancien article (2007), mais révélateur

    de l'impossibilité, dans les Médias,

    d'aborder la question

    de "la supercherie de la

    "construction" européenne"

    (eva R-sistons)

     

     

    En ouvrant ses colonnes à François Asselineau, Entreprendre a brisé l’omerta
    samedi 7 juillet 2007
    par Jean-Yves CREVEL

    Pour que la supercherie de la "construction" européenne fonctionne, il est indispensable que tous les médias respectent la consigne de ne jamais laisser la parole à quiconque prétendrait que la liberté du peuple français est un droit supérieur à la dictature de la funeste entreprise.


    En s’affranchissant de cet interdit, le magazine Entreprendre déstabilise le château de cartes.

    Michel Clerc a été si stupéfait de ce qu’il a appris en invitant François Asselineau qu’il y a consacré un article spécial : "D’un débat royal aux taupes de Bruxelles".


    La rencontre de François Asselineau avec un co-signataire du traité de Maëstricht ne manquait pas de piquant. Confronté à la criante réalité des faits, l’ancien Ministre de Mitterrand manquait singulièrement d’entrain pour défendre l’européisme obligatoire. François Asselineau, lui, n’a pas manqué d’exposer quelques raisons très concrètes pour inviter les Français à réfléchir librement sur la mésaventure européenne.

     

    http://www.decapactu.com/spip/article.php3?id_article=393

     

     

    Dans la rubrique :
    1. Le peuple en colère, l’OTAN en manœuvre
      17 octobre 2010
    2. Une unité stratégique profonde qui se construit
      13 octobre 2010
    3. Vers la suppression du droit de grève par l’Union européenne ?
      13 octobre 2010
    4. L’Arc Républicain de Progrès et Debout la République
      8 octobre 2010
    5. Comme le traité, le ridicule TUE
      14 septembre 2010
    6. Le grand secret : L’espérance de vie recule
      10 septembre 2010
    7. Une rencontre franco-britannique très prometteuse
      26 juillet 2010
    8. Sans la France libre, les risques de guerre explosent
      16 juillet 2010
    9. L’UE n’aime pas la liberté d’expression
      2 juillet 2010
    10. Patrick Devedjian dans la 4e dimension ?
      23 juin 2010
    11. APPEL DE L’ARC REPUBLICAIN DE PROGRES
      28 mai 2010
    12. La fin de la retraite à 60 ans est imposée par l’Europe
      26 mai 2010
    13. PEUPLES D’EUROPE, SOULEVONS-NOUS !
      11 mai 2010
    14. Grèce, euro, Union européenne...
      5 mai 2010
    15. Les pays malades de l’euro
      1er mai 2010
    16. La Cour de Justice européenne a tous les droits
      23 avril 2010
    17. Parlons France
      23 mars 2010
    18. Un néo-conservateur américain à passeport français
      22 mars 2010
    19. Mai 68, Cohn-Bendit, first People
      17 mars 2010
    20. 88,39% des inscrits n’ont pas voté pour le pouvoir en place

     

    http://www.decapactu.com/spip/article.php3?id_article=393

     

     


    François Asselineau est totalement boycotté des médias et parcourt la France de long en large pour informer les citoyens quand a la construction européenne, c'est pourquoi même un petit article sur un blog qui ne prendrait même pas position sur lui serait le bienvenu .

     

    Le site de F. Asselineau :


    http://u-p-r.fr/?page_id=23

     


     

    Lire aussi :

     

    Comment la mécanique européenne confisque la souveraineté

    Est-il encore utile de voter après le sommet de Barcelone ? (B. Cassen, le Monde Diplomatique)

     

    Faire semblant de mettre en débat des questions déjà tranchées ailleurs n’est pas le meilleur moyen de réconcilier les citoyens avec la politique. Or les modes de prise de décision de l’Union européenne reviennent à contourner en permanence les citoyens et les élus, et à leur imposer, au nom de l’Europe, des politiques libérales. Le récent Conseil européen de Barcelone, qui a notamment décidé de repousser de 5 ans l’âge de la retraite, est un cas d’école de cette mise à la trappe de la souveraineté populaire.

    Par Bernard Cassen

     

    Pendant que les deux principaux candidats à l’élection présidentielle française faisaient assaut de ces « petites phrases » qui élèvent tellement le niveau du débat électoral, et où se marque cette différence qu’une opinion obtuse ne parvient toujours pas à repérer, le président de la République et le premier ministre s’occupaient des choses sérieuses : ils tranchaient conjointement et définitivement sur quelques grands dossiers. En particulier ceux sur lesquels, sans états d’âme apparents, ils demandent aux citoyens de se prononcer après coup.

    Pour ce qui est, entre autres, de l’âge de la retraite, des fonds de pension, de la « libéralisation » des services publics, de la politique salariale et de la flexibilité du travail, inutile de perdre son temps à lire les programmes ou professions de foi des candidats : tout a déjà été décidé. Où ? A Paris, au Parlement ou au gouvernement ? Non, à Barcelone lors du sommet des chefs d’Etat ou de gouvernement de l’Union européenne (UE), les 15 et 16 mars dernier. Le véritable programme commun à M. Jacques Chirac et à M. Lionel Jospin pour les années à venir figure dans le document intitulé « Conclusions de la présidence, Conseil européen de Barcelone », et qui, en bonne logique démocratique, devrait faire partie des documents adressés à tous les électeurs.

    On pourrait également y joindre un article de M. Michel Barnier, commissaire européen, intitulé « Le grand secret de la présidentielle ». Il y aurait donc un secret expliquant pourquoi le vote des citoyens est par avance vidé de contenu ? Le commissaire Barnier nous le livre : « Ce grand secret, c’est d’abord et avant tout que la plupart des décisions que les candidats vont s’engager à prendre avec la confiance du peuple ne relèvent plus d’eux seuls. (...)Si nous voulons un débat honnête, il faut le dire : dans beaucoup de domaines, il faudra aux futurs élus passer d’abord par Bruxelles et Strasbourg (1). » L’argumentation de M. Barnier est exacte, mais très incomplète.

    Bruxelles, c’est la Commission, et Strasbourg, le Parlement européen. L’une a le monopole de la proposition des actes législatifs communautaires (directives, décisions, règlements), mais, sauf en matière de concurrence, n’a pas le pouvoir de décision, qui appartient au Conseil des ministres (Conseil de l’Union) siégeant en formation spécialisée : économie et finances, agriculture, etc. ; l’autre dispose de pouvoirs variables selon les domaines, pouvant aller jusqu’à la codécision avec le Conseil. Mais c’est le Conseil européen, et lui seul, qui définit les grandes orientations que la Commission, le Conseil et le Parlement devront ensuite impérativement mettre en œuvre. Les conclusions des sommets sont d’ailleurs un catalogue de prescriptions : le Conseil européen « engage le Conseil et le Parlement à adopter dès que possible... », le Conseil européen « invite la Commission à... », « le Conseil européen a décidé que... », etc. Donc « Bruxelles » et « Strasbourg », loin d’être à l’initiative des décisions, ne travaillent en définitive que dans un cadre politique fixé à l’unanimité par les responsables gouvernementaux des Quinze. Donc, en France, par les deux têtes de l’exécutif. Un « secret » d’importance que M. Barnier omet de nous dévoiler.

    Dans ces conditions, les intéressés ont tout intérêt à tenir « avec l’"Europe de Bruxelles", une coupable idéale, maniant cornues technocratiques et pouvoirs indépendants, pour des décisions politiquement difficiles à assumer (2 ». Celles prises à Barcelone, et pas à Bruxelles (mais le public ne fera pas la différence), entrent effectivement dans cette catégorie, et l’on comprend mieux le battage médiatique organisé autour de certaines, qui ne sont que des sursis à exécution, et le silence sur d’autres, qui, pourtant, sont lourdes de conséquences.

    Compassion pour deux candidats en campagne

    La grande affaire apparente du sommet européen était le degré et les délais de libéralisation du marché de l’énergie. Dans le collimateur : EDF et GDF, qui disposent d’un monopole en France. Exigences initiales de la présidence espagnole et de la Commission : libéralisation complète (c’est-à-dire libre choix du fournisseur en Europe) pour tous les usagers (entreprises et ménages) en 2003 pour l’électricité et en 2004 pour le gaz. Résultats obtenus : libéralisation complète en 2004 (gaz et électricité) pour les entreprises, soit 60 % de la totalité du marché ; avant le printemps 2003, décision pour les ménages. Différence pratique : un an.

    Dans un émouvant geste de solidarité intergouvernementale, les Quatorze ont ainsi laissé à MM. Chirac et Jospin le temps de franchir le cap des élections françaises en se drapant à bon compte dans le drapeau de la défense du service public : « Ce que les commentateurs ont appelé "compromis" n’est donc rien d’autre en vérité que l’expression de la compassion de leurs collègues européens pour deux candidats en campagne. A charge de revanche  (3). »

    Un petit lot de consolation cependant, pour sauver la face des Français : la demande faite à la Commission de rédiger un projet de directive sur les « services d’intérêt économique général » avant la fin de l’année, mais en respectant l’article 86 du traité, qui fait référence à une série d’autres affirmant surtout le primat de la concurrence. Un exercice qui s’apparente un peu à la quadrature du cercle. Une vraie « victoire » de la France aurait consisté à subordonner la libéralisation de l’énergie à l’approbation d’une telle directive, mais cela, nous dit-on, aurait nui à la crédibilité de l’UE aux yeux des « marchés », les seuls électeurs qui comptent vraiment.

    A aucun moment, avant d’aller plus loin en matière de libéralisation, les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pris en considération les problèmes de sécurité d’approvisionnement énergétique, d’investissements à long terme et de couverture territoriale. La libéralisation est de toute manière décidée irrévocablement pour 2004 et les éventuelles décisions sur ces questions remises à 2003. La proie d’un côté, l’ombre de l’autre. Les membres du Conseil européen se sont encore moins interrogés sur le bien-fondé de toute libéralisation du marché de l’énergie (pour ne pas parler de l’eau et des transports), et ce à partir du bilan des exemples existants. On le comprend parfaitement, car ce bilan aurait mis à nu les véritables motivations, d’ailleurs non exclusives l’une de l’autre, de la plupart d’entre eux : idéologie libérale militante et soumission à de grands intérêts privés.

    Car, s’il est une finalité totalement étrangère à la libéralisation du marché de l’énergie, c’est celle de l’intérêt public. Hôte du sommet de Barcelone, le président du gouvernement espagnol, M. José Maria Aznar, s’est bien gardé d’évoquer la situation de son propre pays. Cinq compagnies privées s’y partagent le marché national, et les coupures d’électricité sont désormais monnaie courante, bien que la facture aux usagers comporte une clause de garantie de maintien de la puissance fournie. Et « la société doit se préparer à pire », affirme l’administrateur d’une des electricas (4).

    Quant à l’exemple de la Californie, que des atlantistes aussi forcenés que MM. Aznar, Silvio Berlusconi et Anthony Blair devraient considérer comme un modèle, il est calamiteux sur tous les plans : pannes de courant de longue durée affectant jusqu’à la sacro-sainte Silicon Valley, augmentation des tarifs de 500 à 1 000 %, ponction du contribuable à hauteur de 20 milliards de dollars (auxquels pourraient s’ajouter 43 milliards supplémentaires) pour financer des contrats que l’Etat a dû passer en catastrophe pour pallier les carences du secteur privé, etc.

    Commissaire à la régulation de l’électricité de l’Etat, M. Carl Wood ne mâche pas ses mots : « Il est évident que personne ne devrait suivre l’exemple de la libéralisation en Californie. Il s’est révélé désastreux sur tous les plans. (...) La situation actuelle est le chaos. (...) En fin de compte, la Californie n’est pas le seul exemple de la libéralisation. C’est simplement le plus spectaculaire. On a agi de la même manière au Royaume-Uni et en Australie, avec des résultats identiques (5). » Là comme ailleurs (transport ferroviaire, services postaux, etc.), l’UE va maintenant s’évertuer à rattraper son « retard » sur les Etats-Unis...

    Ce n’est pas la seule nouvelle que les électeurs français apprendront à la lecture des « Conclusions de la présidence » espagnole de Barcelone. Qu’ils « sautent », dans les programmes des candidats, les passages sur l’âge de la retraite, puisque la décision est désormais « actée » officiellement par l’UE, et donc par la France : « Il faudrait chercher d’ici à 2010 à augmenter progressivement d’environ cinq ans l’âge moyen effectif auquel cesse, dans l’UE, l’activité professionnelle. Des progrès à cet égard seront examinés chaque année avant le Conseil européen de printemps. » Les élections n’arrêteront donc pas le « progrès ».

    Autre information utile : bientôt des fonds de pension européens, donc français. L’introduction ou non de ces fonds, destinés tôt ou tard à se substituer aux systèmes de retraite par répartition, ou du moins à les réduire à la portion congrue, n’est désormais plus un enjeu électoral en France. L’affaire est en marche, et qu’importent les leçons à tirer de ceux qui existent aux Etats-Unis (lire « Aux Etats-Unis, des retraites toujours plus inégales »). Donc autant de nouvelles pages de programmes électoraux à « sauter ». Si cette décision ne figure pas dans les conclusions de la présidence, c’est qu’elle avait été réglée en amont du Conseil européen, lors du Conseil des ministres Ecofin (affaires économiques et financières) tenu le 5 mars. C’est M. Laurent Fabius qui y représentait, seul, la France, sans être handicapé par les impératifs de la cohabitation. Il a ainsi pu signer un document demandant au Conseil et au Parlement d’approuver en 2002 une série de projets de directives, dont celui sur « les fonds de pension professionnels ».

    Modération salariale et flexibilité du travail

    Les citoyens et les syndicats partisans d’une augmentation des salaires et de la garantie des conditions de travail doivent savoir quelle est la mission impartie par le Conseil européen de Barcelone aux partenaires sociaux (organisations patronales et syndicales) dans le cadre des « domaines d’action prioritaires ». Il leur est demandé (article 29 des Conclusions de la présidence) de présenter, en décembre 2002, une contribution sur, entre autres, « la modération salariale » et « l’organisation flexible du travail ». La modération actionnariale, elle, n’est pas mentionnée. Mme Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, qui se plaignait récemment du peu d’enthousiasme des deux principaux candidats pour le « dialogue social », va enfin être comblée par cette initiative qu’ils ont conjointement approuvée. Le Financial Times, lui, ne s’y trompe pas : il est certes un peu déçu par le délai supplémentaire imposé aux mesures de libéralisation de l’énergie, mais il repart de Barcelone avec de sérieux motifs de satisfaction : « Le résultat le plus encourageant est que l’UE va toujours dans la bonne direction. Malgré les exigences des syndicats, on ne voit aucun indice du retour à un programme de réglementation sociale et d’harmonisation fiscale (6). »

    Plus qu’aucun autre sommet européen, celui de Barcelone aura fait la démonstration du caractère profondément antidémocratique de la décision dans l’UE. Tout d’abord parce que, barricadé dans un quartier de la capitale catalane placé sous protection quasi militaire, les chefs d’Etat et de gouvernement prenaient des décisions en totale contradiction avec les aspirations qui s’exprimaient massivement dans la rue : après le cortège syndical du jeudi 14 mars, fort de 100 000 manifestants exigeant une Europe sociale, les mouvements sociaux avaient mobilisé plus de 300 000 personnes le samedi 16 mars pour dire « non » à « l’Europe du capital » et pour affirmer qu’« une autre Europe est possible ». Cet autisme est pour le moins préoccupant au moment où les gouvernements n’ont que la « société civile » à la bouche.

    Mais, pour ceux qui considèrent à juste titre que, si la politique doit être à l’écoute de la rue, elle doit être faite par ceux que le suffrage universel a désignés, le bilan de Barcelone est tout aussi choquant, ses traits caricaturaux étant mis en évidence par le contexte particulier d’une période électorale. C’est en effet le lot ordinaire de tout Conseil européen, voire de tout Conseil de l’Union, de prendre des décisions pour lesquelles les gouvernements ne disposent d’aucun mandat particulier des parlementaires et encore moins des électeurs, voire savent pertinemment que, s’ils étaient consultés, ces derniers les rejetteraient. Ce serait évidemment le cas, entre autres, de l’allongement de cinq ans de l’âge de la retraite décidé par MM. Chirac et Jospin. La malchance des deux cohabitants est la fâcheuse coïncidence entre la campagne électorale (où ce thème est censé être mis en débat) et une présidence espagnole de l’UE ne dissimulant pas son ultralibéralisme. Cette malchance a cependant d’heureuses conséquences pédagogiques pour les citoyens les moins informés de la logique profonde de l’Union.

     

    Ces citoyens ne lisent sans doute pas tous Le Figaro Magazine. Ils y trouveraient pourtant la révélation d’un « secret » aussi utile que celui livré par le commissaire Barnier, mais que les gouvernants se gardent bien d’éventer : celui du fonctionnement de la machine à libéraliser qu’est l’UE. Le voici : « La concurrence intraeuropéenne exercera une pression telle que nos futurs gouvernements devront renoncer à quelques aberrations qui alimentent d’importantes sorties de capitaux. Citons-en trois : l’impôt de solidarité sur la fortune, l’impôt sur les bénéfices des entreprises et les tranches supérieures de l’impôt sur le revenu. (...)De la libération des prix à la flexibilité accrue du travail, en passant par la fiscalité, c’est à notre engagement européen, et à lui seul, que nous devons autant de réformes successives que nous n’aurions pas su ou pas pu mener par nous-mêmes (7) ». Chacun pourra ainsi connaître la généalogie et la signification exacte du mot « réforme », champion toutes catégories du lexique libéral et social-libéral.

    Le minimum à attendre des candidats à toutes les fonctions serait qu’ils expliquent à ceux dont ils briguent les suffrages comment, à supposer qu’ils en aient l’intention, ils entendent faire face à ce qui n’est plus seulement un déficit démocratique, mais une véritable mise à la trappe de la souveraineté populaire, un vice structurel de l’actuelle construction européenne.

    Bernard Cassen.

    http://www.monde-diplomatique.fr/2002/04/CASSEN/16407

     

    (1)Michel Barnier, « Le grand secret de l’élection présidentielle », Libération, 12 février 2002.

    (2) Ibid.

    (3) Denis Sieffert, « Barcelone in et off », Politis, 21 mars 2002.

    (4) Thierry Maliniak, « Menacée de pannes de courant, l’Espagne se fâche contre ses "electricas" », La Tribune, 21 février 2002.

    (5) Entretien avec Carl Wood, La Vanguardia, Barcelone, 14 mars 2002.

    (6) « Barcelona bore », Financial Times, 18 mars 2002.

    (7) Yves Messarovitch, « L’Europe et l’impôt », Le Figaro Magazine, 26 février 2002


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    Christophe Barbier, rédacteur en chef de l'Express, a une longueur d'avance sur les organisateurs d'apéros saucisson-pinard : instigateur dès février 2010 d'une réunion éditoriale placée sous le signe de la charcuterie - "pâté, rillettes, saucisson" - il a aussi gravé ses thèses riches (c'est-à-dire grasses) dans le papier glacé de l'hebdomadaire - dernière livraison, n°3092 semaine du 6 au 12 octobre.

    Le dossier s'intitulait "L'Occident face à l'Islam" et s'étalait sur 11 pages interrompues par six rappels publicitaires : un grand bol d'air consumériste pour donner à cette enquête une haleine idéologique aussi fraîche que celle des journalistes du Point fantasmant dans leurs salons sur les polygames de banlieue. Retour sur ce dossier symptômatique d'une construction, à la fois ignorante et maligne, de l'Islam comme péril.


    La couverture d'abord est exemplaire : en lettres capitales, un titre se décline selon plusieurs pistes qui convergent toutes vers le niveau d'alerte maximal - en quatre phases : "le retour de la menace terroriste", "la poussée des fondamentalistes", "l'échec de l'intégration", "les forces politiques qui en profitent". Une rhétorique où la menace est évidemment mondiale et la générosité pure qui visait à civiliser le métèque en l'intégrant à l'échelle de la nation, vaine en tous points. Enfin, on attise la rancoeur en imputant la droitisation de l'Europe aux musulmans - qui ne sont pourtant pas ceux qui votent en majorité pour les partis ultra-nationalistes. Tous nos malheurs ne découleraient en somme que de cette affreuse religion : c'est dire la subtilité de la problématique unidimensionnelle mise en place par l'Express.


    L'Occident - dont l'évidence de la définition et la supériorité morale sont tenues pour acquises tout au long du dossier - est d'emblée positionné "en face". L'imaginaire haineux de la confrontation déployé par la rédaction de l'Express est implicitement prêté à l'autre partie - celui de la "musulmanerie". Or, d'un point de vue islamique et dégagé de la gangue orientaliste des préjugés qui représentent le musulman comme un barbu au couteau entre les dents - un tel dispositif est non seulement absurde, mais contraire à la lettre :

    "La piété ne consiste point en ce que vous tourniez vos visages vers le Levant ou le Couchant. Vertueux sont ceux qui croient en Dieu et au jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, qui donnent pour l'amour de Dieu des secours à leurs proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide, et pour délier les jougs, qui observent la prière, qui font l'aumône. Et ceux qui remplissent les engagements qu'ils contractent, se montrent patients dans l'adversité, dans les temps durs et dans les temps de violences. Ceux-là sont justes et craignent le Seigneur." Coran 2-77

    La photographie choisie pour la couverture de l'hebdomadaire représente un paysage crépusculaire, avec un minaret bien visible en premier plan à droite et un pauvre petit clocher - réduit à la pénombre - en second plan. L'Express met lui-même en scène le péril qu'il prétend analyser en construisant, au moyen notamment de cette imagerie islamophobe, un discours aux références très discutables et dont le peu de légitimité morale et de fiabilité théorique ont déjà été avérés - deux entretiens sont publiés, l'un avec la menteuse Ayaan Hirsi Ali et l'autre avec l'ego hypertrophié d'Abdennour Bidar. On a connu des sources mieux habilitées pour délivrer un discours crédible et rationnel sur l'Islam. Pour qu'une critique puisse être prise en compte, encore faudrait-il qu'elle soit posée sur des fondements honnêtes qui ne cherchent pas systématiquement à nuire et à tourner en dérision l'objet qu'elle prétend investiguer.


    Ce décryptage d'un clash annoncé, s'il prétend donc éclairer le lecteur, remplit de fait une autre mission : interpréter la partition néo-conservatrice bien connue d'une prétendue guerre de civilisations entre deux blocs monolithiques fantasmés. Sa réactivation actuelle au sein de l'opinion publique française assure des fonctions géopolitiques bien précises que l'Express, tout en prétendant promouvoir une réflexion critique et informer son lectorat, se contente en réalité de valider - et non sans malhonnêteté : puisque d'une part, il ne dit évidemment jamais d'où il parle et, d'autre part, il emploie une imagerie grossière et un style excessif dignes des "tabloïds" - ce qui ne fait pas vraiment honneur à son histoire.


    Dès la page 60, on voit une de ces photographies dont raffolent les sites laïcards ultra-nationalistes : des musulmans qui prient dans la rue - sûrement par goût de l'exhibitionnisme, et certainement pas faute de locaux adéquats, propres, fermés et propices au recueillement. L'usage de cette image sans autre commentaire que : "l'islam à la française reste une gageure des années 1990" témoigne d'une bonne dose de mépris et d'un refus de penser.


    La photographie est surplombée de lettres énormes et rouges sur fond noir - une esthétique qui relève davantage du remake de Dracula que de l'analyse rationnelle. Dans ce premier article, on nous annonce dès le chapô qu'il sera "sans tabous". Putasserie oblige. Le lecteur islamophobe en aura pour ses 3, 50 euros.


    Christian Makarian, qui signe le premier papier, observe que : "la supériorité des valeurs occidentales est d'un faible secours face à un faisceau convergent d'éruption planétaire". La religion musulmane est donc ici réduite aux groupes variés et armés qui se revendiquent de l'Islam politique. Ce dispositif idéologique est récurrent dans les discours islamophobes : on s'étonne que les musulmans s'en émeuvent, on leur prête une trop grande sensibilité.

    Mais enfin, les catholiques par exemple aimeraient-ils que leur foi et le message des Évangiles soient résumés aux pratiques du Ku-Klux-Klan - qui se réclame lui aussi du christianisme?


    Le journaliste poursuit, sans avoir questionné "la supériorité des valeurs occidentales", ni même seulement donné une définition, un exemple ou une manifestation de ces "valeurs" supérieures. Alors que sa prose y participe, il dénonce à la page 62 un "funeste amalgame" entre les "musulmans anonymes" et une "noria de groupuscules agissant pour le compte d'un islamisme affiché et conquérant". Or, par le choix précis de la photographie des hommes contraints de pratiquer leur culte dans la rue, il y a un glissement, une confusion même entre ces deux ces catégories. Le journaliste persiste à feuilleter le dictionnaire des idées reçues sur l'Islam en sortant la carte prévisible de l'Islam politique, sans avoir pris soin d'expliquer au lecteur quelle tendance de l'Islam politique il dénonçait et en oubliant d'expliquer qu'au sein de cet Islam politique, il existait des groupes extrêmement variés, porteurs de projets différents - certains incitant leurs frères à relever la tête dans une perspective anticoloniale, tandis que d'autres la leur écrasent plutôt en adoptant les intérêts géo-stratégiques des "sociétés occidentales" - dont l'Express a établi pour mémoire l'indiscutable supériorité.

     

    Fort de ses préjugés, le journaliste résume la mentalité islamique - alors même qu'il n'a mentionné que les groupuscules dits terroristes et des musulmans anonymes - à "une spiritualité exogène [qui] se transforme en angoisse endogène". Joli chiasme parfaitement creux dont la trouvaille a, faute d'enquête sérieuse, sans doute réjoui le journaliste.


    D'autres expressions irrationnelles ponctuent l'article dénué d'argument précis et rigoureusement fondés : "une amplification du risque", "aucun pays ou presque n'échappe à la question de l'islam", la désormais bien connue "maladie de l'islam"...


    On n'échappe pas non plus à l'argument fallacieux de la démographie, cher à Oriana Fallacci et aux antisémites des années 1930 - le journaliste énonce la liste de prénoms musulmans donnés aux nouveaux-nés bruxellois...


    Page 67, c'est l'entretien avec Abdennour Bidar - un des philosophes auto-proclamés de l'Islam des Lumières. La citation, qui donne son titre à l'article, n'est rien de moins qu'une nouvelle bidarade en forme constat - comme à son usage, illégitime et infondé : "Beaucoup de musulmans étouffent". Beaucoup : on appréciera le degré de précision de cette rumeur. L'ego surdimensionné de Bidar déplore que les "penseurs susceptibles de faire évoluer le dogme [n'aient] trouvé aucun relais." Une publicité télévisuelle vantait autrefois les mérites du poisson (pané et surgelé) - la même joyeuse mélodie vient à l'esprit quand on lit cet ersatz de pensée philosophique qui n'est pas de toute fraîcheur : Heu-reu-se-ment qu'il y a Bidar!


    Plus sérieusement, il y a dans le Traité de la réforme de l'entendement de Spinoza - que Bidar devrait daigner parfois relire - une critique des différents degrés de connaissance ; un énoncé tel que "Beaucoup de musulmans étouffent" relève assurément du degré le plus bas de la connaissance, quelque part entre "l'ouïe-dire" et "l'expérience vague" - c'est-à-dire très loin de la vérité.

     

    Comme dans ses autres textes, le petit Abdennour est très arrogant ; il s'agace et s'invente des obligations là où personne ne lui a rien demandé : "De quel droit cette tradition islamique me commande-t-elle de prier cinq fois par jour? C'est à moi de juger quand prier." Invente donc ton propre culte si tu tiens absolument générer des dogmes!


    Il poursuit : "Je n'ai pas besoin d'un muezzin hurlant dans son micro, mais d'apprendre à entendre un appel intérieur à la prière ou à la méditation." Ce crétin ne s'est apparemment jamais demandé pourquoi les églises sonnaient les cloches, ni si le "muezzin hurlant" ne participait pas précisément de la même fonction de rappel que les cloches - que Bidar trouve sûrement mélodieuses.

     

    L'être exceptionnel qu'est Abdennour Bidar - une cloche elle-même fondue dans le plus dissonant des métaux - n'a nul besoin de rappel. La chose est entendue. Mais pourquoi donc cet acharnement à en priver les autres - nous autres, pauvres musulmans qui n'avons pas atteint son degré d'intelligence et de foi?


    Les musulmans, s'ils étouffent, c'est d'abord sous la pression d'âneries érigées en discours philosophique.


    Le prix de l'article le plus comique de ce dossier islamophobe revient néanmoins à celui de Noria Ait-Kheddache qui s'intitule "France : Polémique au menu" (p.68). Tout un programme. La journaliste, comme ses collègues, ne s'embarrasse pas de précision mais se permet d'asséner comme une vérité générale : "Un islam rigoriste s'immisce depuis quelques années dans les revendications des citoyens français".

     

    La dénonciation du péril halal - si chère au rédacteur en chef, mais c'est sans doute pur hasard - ressurgit : "A Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) depuis la rentrée scolaire, les cantines de la ville propose deux menus : l'un avec viande, l'autre sans." C'est très grave en effet, soufflez trompettes et sonnez tocsins : les "valeurs occidentales" sont en danger, il y a des plats sans viande à la cantine!

     

    Le développement de cet article ridicule se poursuit en citant l'exemple d'un maire de la ville voisine n'ayant rien de mieux à faire pour l'intérêt général de sa commune que de se féliciter de servir une bonne carne industrielle aux enfants tous les midis. Voilà le genre de "résistance", à hauteur de talonnettes, dont la France se flatte aujourd'hui : contrer "l'alliance" entre musulmans et végétariens - ériger un rempart contre l'islamo-vegétarisme, en quelque sorte !


    Les pages 72 à 76 sont pour l'essentiel consacrées à des exemples internationaux, notamment européens et américain puisqu'en dehors de cet espace, selon l'Express, point de culture ...

     

    Un portrait de l'imam Feisal Abdul Rauf, dans le prolongement de l'entretien avec Bidar, offre un modèle de "bon musulman" - au "CV moderne et humanisme". Qu'est-ce qu'un CV moderne? Celui qui n'est pas rédigé à la plume? Ou celui d'un musulman qualifié de "prêcheur soufi" et promoteur d'un Islam tolérable, réduit à sa seule dimension culturelle, vidée de sa pratique? En ligne de mire : un Islam sans Islam - "assemblage d'installations sportives, de galeries, de restaurants, de salles de conférence et d'activités culturelles ouverts à tous." Un espace où, à l'instar de l'Institut des Cultures d'Islam à Paris, on peut vraiment tout faire - sauf pratiquer sa religion.


    Le tour d'Europe traverse l'Allemagne, l'Autriche, la Suède, le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas. Chaque fois, la xénophobie dans le débat public est, selon un étrange tour de force, corrélée aux musulmans et non pas à ceux qui produisent le discours xénophobe. Ce qui reviendrait à imputer le sexisme aux femmes, l'antisémitisme aux Juifs, la négrophobie aux Noirs. Ils l'ont bien cherché.


    En dehors de l'Europe et des Etats-Unis, le dossier islamophobe examine sur une page le cas algérien - ce qui n'a rien de surprenant. Dans cette page, Anis Allik, correspondant de l'Express s'emploie à démontrer combien les fidèles non musulmans sont persécutés par des musulmans. Les non musulmans sont des chrétiens. Mais le journaliste oublie de souligner le fait que ces chrétiens n'appartiennent à aucune Eglise - d'Orient ou d'Occident - établie mais relèvent d'une secte néo-évangéliste américaine - qui serait même en France tenue pour dangereuse.

     

    Sans naturellement minimiser les persécutions dont les membres de cette secte font l'objet, on doit cependant ne pas en ignorer le contexte. En outre, ceux qui ont le plus souffert d'arrestations arbitraires et de tortures au Maghreb - avec la complicité de cet Occident aux valeurs supérieures - sont les islamistes. Mais les droits humains, pour le journaliste de l'Express, ne s'étendent pas jusque là.


    L'article qui clôt assez superbement ce dossier mensonger est un entretien avec la menteuse Ayaan Hirsi Ali. Elle vient de publier un livre non encore traduit en français où elle raconte sa vie, sans doute émaillée des mythes qui ont fait sa célébrité. Elle critique le pourtant "bon musulman" Feisal Abdul Rauf mais déclare : "Je suis prête à lui accorder le bénéfice du doute". Les scientifiques devraient se pencher sur une possible corrélation entre arrogance et Islam désislamisé : le travers déjà constaté chez Bidar se retrouve dans les propos de Hirsi Ali ; et tous les deux partagent cet amour pour la "dimension spirituelle de l'islam".

     

    Mais ce goût pour la spiritualité n'empêche malheureusement pas Hirsi Ali de condamner a priori tous les musulmans, coupables tant qu'ils n'ont pas prouvé leur innocence - ses concitoyens, accessoirement : "Le danger [peut] venir aussi des musulmans américains." Que cette humaniste soit conséquente avec elle-même et suggère, en guise de prévention, de les déporter tous à Guantanamo!

     

    Même le journaliste de l'Express - Philippe Coste - esquisse un doute : "Les millions de musulmans américains vous paraissent-ils vraiment tentés par une mouvance extrémiste?"


    En définitive, ce qui se voulait un décryptage de l'Islam n'est qu'une synthèse journalistique des préjugés islamophobes en cours. Les promesses de la couverture ont été tenues : aucun effort n'a été tenté pour rendre intelligible la situation concrète des musulmans. Le dossier brosse en revanche un tableau irrationnel et sombre qui porte en lui le mépris de l'Autre, tenu pour inférieur. Ce choix délibéré en faveur de l'ignorance et de l'activation des peurs n'est pas seulement dommageable pour la réputation des musulmans : il neutralise, plus profondément, toute possibilité d'une réflexion vraiment critique, et dégagée des idées préconçues sur l'Islam conçu comme une idée abstraite - une bannière aussi inadéquate que celle de l'Occident, brandie par les journalistes de l'Express.


    Source ici


    Auteur : La Princesse de Clèves - Source : http://islamogauchiste.blogspot.com/search?updated-min=2010-

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=16747

     

     

    Ce Journal sera-t-il poursuivi pour son islamophobie manifeste ?  Eva R-sistons


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    fuck_racism_tee2_display.jpgC’est un drôle de gus, à côtoyer avec une pince à linge sur le nez, un de ces mecs qui sent le gaz : Jean-Paul Guerlain, septuagénaire hériter de la marque de parfumeur. Sa place est juste en correctionnelle.

     

    Le truc, c’est une interview sur le média moderne France 2, plus connu sous le nom de Rance 2. Ce crétin puant la prétention fait le cador devant « la présentatrice du journal » comme dit l’œcuménique AFP. Non, la présentatrice en cause a un nom, Elise Lucet, et d’ailleurs on l’entend bien rigoler devant ce gros balourd raciste.

    L’héritier, interrogé à propos de la création du parfum Samsara, s’est en effet lancé dans cette délicieuse explication : « Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin... »

    Et après avoir bien gloussé de rire devant cette saillie de l’esprit, Elise Lucet, visiblement proche de l’extase, enchaîne sur ses questions toujours aussi passionnantes. Le service public de la télé, c’est la célébration de l’esprit critique.fuck_racism_prep_jerks1.jpg

    Bien sûr, le propos est devenu de notoriété, et le parfumer enfumeur a vite fait rédiger par son service de com’ un communiqué par lequel Jean-Paul Guerlain déclare « assumer seul la responsabilité de ses propos », au cazou ça pourrait nuire au groupe. Non, mais ils se foutent de qui, ces délabrés de la glandouille ? L’enfoiré mondain d’ajouter : « Il n'est plus actionnaire de Guerlain depuis 1996, ni salarié depuis 2002. Il regretterait que ses propos puissent ternir l'image de l'entreprise et de ses salariés alors qu'ils n'en sont responsables en rien ». C’est sûr mon chouchou : injurier les noirs, c’est fâcheux, mais faire baisser le chiffre du groupe serait une cata.

    Après, cette andouille sous cellophane nous sort un truc du genre : « Ces propos n’ont rien à voir avec ma pensée ». Et ben c’est bon, mon pote, dans ce cas on va te préparer un greffe de tête, ça allégera tes souffrances. Et si on te colle une tête de nègre, tu verras si tu travailles. A propos, je vais t’acheter un livre sur l’esclavagisme, avec des images et pas trop de texte, pour que tu puisses comprendre sans te fatiguer.

     

    Il y en a absolument assez de ces racistes. Leur place est au tribunal. Que fait la police ?


    Auteur : Gilles Devers - Source : Actualités du droit

     

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=16715

     


     

     

     

     

     

     

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    Pascal SACRE

    A la prisonnière 650.

    Quelle différence y a-t-il entre des opposants politiques emprisonnés aux Etats-Unis, en Iran ou en Chine ? Entre des prisonniers condamnés à mort, soumis à la torture, incarcérés sans procès et internés en institution psychiatrique en Norvège, aux Etats-Unis, en Arabie Saoudite, en Iran ou en Chine ?

    Entre Aafia Siddiqui, Lynne Stewart, Synnove Fjellbakk Tafto et Liu Xiaobo (Prix Nobel de la paix 2010), Farah Vazehan [1], Hossein Derakhshan [2] ?

    Le traitement médiatique et politique de ces prisonniers d’opinion n’est pas du tout le même selon qu’ils servent ou desservent les intérêts de l’impérialisme des Etats-Unis et de leurs alliés.

    Les prisonniers politiques dont nos médias ne parlent pas

    Aafia Siddiqui, une femme pakistanaise de 36 ans, fut amenée le 5 août 2008 enchaînée, blessée aux épaules par deux coups d’armes à feu, squelettique, tremblante et en état de choc, dans une salle de tribunal de « la plus grande » démocratie occidentale, à New York.

    Cette femme est diplômée en neurologie du Massachusetts Institute of Technology et de l’Université de Brandeis [3] aux USA, mère de trois enfants, elle a vécu de nombreuses années tranquilles aux Etats-Unis.

    Elle a été accusée de tentative d’assassinat sur des officiers de l’armée et des agents du FBI, après avoir été interpelée puis emprisonnée au Pakistan dans des circonstances obscures, accusée de complicité avec le terrorisme à l’issue d’un simulacre d’enquête dans laquelle les simples déclarations des militaires US ont eu force de preuve.

    Aafia Siddiqui avait été enlevée en mars 2003 avec ses trois enfants, à Karachi, par les services secrets pakistanais (ISI), et remise au personnel militaire étasunien qui l’avait transférée dans la terrible prison à l’intérieur de la base de Bagram, en Afghanistan. Aafia, c’était la « prisonnière 650 » dans ce qui est devenu le tristement célèbre « département tortures » de la prison de Bagram.

    Sa sœur Fawzia, qui habite à Karachi, a déclaré : « Elle a été violée et torturée pendant 5 ans, nous ne savons rien de ce qui a pu arriver à ses trois fils. »

    Siddiqui et d’autres femmes ont été, et sont toujours, incarcérées à Bagram et dans d’autres prisons qui pratiquent la torture pour le compte des Etats-Unis. Les déclarations des témoins selon lesquels elle aurait tiré sur des militaires avec un fusil d’assaut, laissé, on ne sait pourquoi, à portée de main, sont peu crédibles, mais furent retenues comme des preuves irréfutables.

    Aafia fut la seule atteinte par une balle. Aucun des militaires n’a été blessé.

    Imaginez cette histoire en Iran ou en Chine, avec une opposante politique au régime ! Ensuite, « on » l’a retrouvée en 2008 en Afghanistan, désorientée et ayant sur elle des plans pour faire sauter des édifices à New York…Digne de la série 24 heures chrono. Lady Al-Qaeda [sic !], surnom donné par le NY Daily New, a été condamnée en janvier dernier.

    Pendant tout le procès, le Ministère public n’a pas cessé d’utiliser le terme de terroriste en se référant à elle.

    Il n’y avait aucune preuve formelle attestant qu’elle avait tiré sur des militaires ou qu’elle s’était livrée à des activités terroristes. Au cours du procès, les témoins ont décrit Siddiqui comme « une femme complètement brisée ».

    Elizabeth M. Fink, l’avocate d’Aafia Siddiqui a déclaré : « C’est une femme profondément traumatisée par les tortures qu’on lui a fait subir pendant les 5 années de sa détention, et par l’angoisse de ne pas savoir ce que ses fils sont devenus. On lui a seulement bandé ses blessures, alors qu’elle aurait eu besoin de bien d’autres soins dans un hôpital. A cause de la lutte contre le terrorisme la justice des Etats-Unis est devenue arbitraire, aveuglément féroce, infâmante pour le nom de notre pays dans le monde entier. » [4] Aafia Siddiqui, la « prisonnière 650 » de Bagram, n’est même pas une opposante politique mais plus probablement une victime anonyme sacrifiée sur l’autel de la lutte contre le prétendu terrorisme.

    Elle fait partie de ces méchants inventés par l’Occident pour accréditer ses thèses afin que ses populations croient à sa fable de la guerre contre le mal.

    « Lady Al-Qaeda » ! Un alibi fabriqué de plus pour justifier l’injustifiable.

    Aafia Siddiqui a été condamnée à une peine de prison incompressible de 86 ans [5].

    L’article « Triumph Of Evil » (Le Triomphe du Mal) [6], écrit par John Kozy, ancien professeur à l’université en philosophie et logique, témoigne de la corruption et de la dégradation de toutes les strates du système juridique et policier US : Cours locales et fédérales, Cour Suprême, Bureaux de procureurs, laboratoires d’« expertise ».

    Les preuves sont manipulées, des témoignages partiaux sont pris comme faits avérés, les informateurs et les policiers sont crus sur parole, des aveux sont extorqués par la force et pris au sérieux par les juges.

    Nous sommes très éloignés des séries télévisées (« Les Experts ») qui nous font prendre la mythologie pour la réalité.

    Sur le terrain, révélée grâce à des témoignages de lanceurs d’alerte courageux et intègres, c’est bien à la criminalisation de toute une société que nous assistons. Le crime devient la règle, et la loi ne protège plus les gens mais est utilisée par le gouvernement étasunien pour nuire à sa population et protéger les dirigeants [7]. Cela s’observe également dans d’autres gouvernements occidentaux comme la France [8] ou l’Italie.

    Comme le dit le professeur John Kozy,

    « Les sociétés modernes ont justifié leur utilisation de méthodes criminelles en argumentant que de telles techniques étaient nécessaires pour combattre le mal. Mais la guerre menée par le bien contre le mal ne peut être gagnée en utilisant les armes du mal. Le mal n’apporte jamais de bien, et en usant de ces viles pratiques, la somme de mal augmente en quantité et qualité.

    Tenter de sauver la nation en devenant ce dont vous essayez de sauver cette nation est suicidaire. [9] »

    Contredisant la pensée malfaisante de Richard Dick Cheney [10], et de beaucoup de moralisateurs occidentaux, chaque fois que nous voulons combattre le mal en utilisant ses armes, torture, mensonges, sacrifices d’innocents, meurtres, massacres, jugements sans preuves, plutôt que le réduire, nous augmentons la quantité, et la qualité du mal dans nos sociétés.

    C’est exactement ce cycle de violence progressive, degré par degré, avec son cortège de banalisations et de cynisme, d’arrogance et de mauvaise foi qui finalement conduit aux massacres de masse et aux comportements inhumains comme ceux de la période nazie. La complicité des médias et des « experts » y joue un rôle important.

    « La fin justifie les moyens » est un slogan populaire dans nos pays qui cultivent et s’arrogent la bonne conscience.

    Pourtant cela n’est pas vrai. N’importe quelle fin ne justifie jamais n’importe quel moyen. Les moyens utilisés déterminent la fin qui nous attend.

    Même pour nous défendre du mal, user de moyens vils nous rend vil à notre tour, sans retour en arrière possible.

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    Le 19 novembre 2009, Lynne Stewart, âgée de 70 ans, avocate spécialisée dans la défense des droits civils et militante de longue date, condamnée à 28 mois de prison, a été incarcérée pour conspiration et soutien matériel au terrorisme.

    Lynne Stewart a consacré sa vie aux pauvres, aux défavorisés, à la communauté noire et à la justice. Ceux d’entre eux qui n’avaient pas les moyens de payer les services d’un avocat pouvaient frapper à sa porte [11].

    « Sa seule faute est d’avoir contrevenu aux mesures administratives spéciales (Special Administrative Measures, SAM) du bureau américain des prisons (US Bureau of Prisons). Elle avait été obligée de signer ces mesures pour pouvoir défendre le Cheik Omar-Abdel Rahman. Les SAM sont inconstitutionnels : elles violent le Premier Amendement ainsi que le Sixième Amendement de la Constitution américaine selon lequel, tout accusé a droit à un avocat et à être jugé par un jury d’État impartial dans l’État même où le crime a été commis et seulement pour ce crime. L’Administration Clinton n’a pas considéré Lynne Stewart comme une terroriste et un traître. À l’époque, son cas a simplement été considéré comme une faute administrative. Lynne Stewart a reçu une lettre à cet effet, et n’a pas pu rendre visite à son client pendant quelque temps. Puis, elle a pu reprendre ses visites au Cheik en prison et poursuivre son travail d’avocate. Ce n’est que le 9 avril 2002 qu’elle a été arrêtée à son domicile par le FBI, quelques mois après les évènements du 11 septembre 2001 et dans un climat d’hystérie collective. Le soir de son arrestation, John Ashcroft, ministre de la Justice des États-Unis, est allé à l’émission populaire de David Letterman, Late Night Show, et a déclaré à toute l’Amérique que Lynne Stewart était un traître à la nation. [12] »

    Lynne Stewart, de même qu’Aafia Siddiqui, n’est pas une héroïne, pas plus qu’une terroriste.

    C’est une victime d’un système odieux qui dit combattre le mal mais qui pour cela, en commet bien plus, sans que les médias, prompts à fustiger l’Iran, la Chine, Cuba ou le Venezuela au moindre écart de conduite, ne trouvent rien à y redire, quand c’est l’Occident.

    « C’est une femme de 70 ans avec des années d’expérience de vie en tant que mère, grand-mère, activiste et avocate. Jeune femme blanche, elle s’est engagée et a lutté pour la cause de ses compatriotes noirs, parce qu’elle croyait dans la justice. Des décennies plus tard, elle a défendu le Cheik Omar-Abdel Rahman, parce qu’elle croyait toujours dans la justice. [13] »

    Lynne a mis en garde les autres avocats de la défense : « C’est un avertissement pour les autres avocats. [Le gouvernement leur envoie le message] Ne défendez pas vos clients avec trop de vigueur, ne faites pas de zèle ».

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    Synnove Fjellbakk Tafto, ancienne avocate du ministère des Affaires étrangères en Norvège, et dissidente politique, a été hospitalisée de force pour la cinquième fois et s’est vue administrer un traitement psychiatrique quelques jours après la publication d’un article subversif [14].

    Un article subversif ?

    Internée et obligée de prendre un « traitement » psychiatrique pour un article subversif ? Imaginez si madame Tafto était chinoise ou iranienne.

    Depuis 1994, comme le rapporte Ron Paul, le député républicain US, madame Tafto accuse les dirigeants de son pays d’avoir trahi la nation en adoptant des accords anticonstitutionnels visant à contourner l’opposition de la population.

    Ce mépris des acquis constitutionnels est devenu la règle en Occident, depuis les attentats du 11 septembre 2001.

    Il n’est pas propre à la Norvège, mais gangrène tous nos pays qui se targuent malgré tout de représenter des valeurs qu’ils bafouent tous les jours : égalité, vérité, liberté, honneur.

    Comme les Irlandais en 2008 [15], les Norvégiens ont refusé à deux reprises, par référendum, de rejoindre l’Union Européenne, en 1972 [16] et en 1994 [17]. La militante a dénoncé notamment l’accord qui a malgré tout fait rentrer le pays dans l’Espace économique européen.

    Dans son dernier article « subversif », elle accuse le ministre des Affaires étrangères norvégien, Jonas Gahr Störe, d’être un agent au service des intérêts mondialistes. La sanction est l’internement psychiatrique.

    Terroriste. Traître qui mérite la pire punition. Ennemi antipatriotique.

    Nos médias et nos gouvernants ont leurs formules pour salir, diaboliser toute résistance à l’autorité.

    Des référendums bafoués, des votes et opinions populaires ignorés, des « terroristes » fabriqués, des emprisonnements et jugements arbitraires, des médias partisans, des films et séries TV propagandistes.

    Des dissidents, des résistants internés, torturés, incarcérés après en avoir faits nos ennemis, des « terroristes », après avoir diabolisé, sali leur image ou plus simplement fait en sorte que personne n’en entende parler.

    C’est ainsi que se comportent nos démocraties occidentales, qui parviennent à tirer l’oreille à des pays comme la Chine ou l’Iran.

    L’attribution de médailles et de prix, comme le Prix Nobel de la Paix, ou la Médaille de la Liberté, participe de cet endoctrinement des populations occidentales et plus généralement de celles des Etats-Unis et de leurs alliés de la Coalition.

    Certains de ces alliés (Arabie Saoudite, Egypte, Colombie) le sont parce que, pragmatiques, ils y trouvent leur intérêt (financier, armements, permissions d’opprimer leur propre population) mais la plupart, dont les peuples européens, se persuadent eux-mêmes qu’ils se trouvent dans le camp du Bien et de la Justice.

    Le Prix Nobel de la paix fait partie des « jouets », des artifices leur permettant de flatter leur bonne conscience.

    Ainsi après Henry Kissinger, Al Gore, Barack Obama, voilà le « valeureux » dissident chinois Liu Xiaobo [18] décoré de la prestigieuse médaille.

    Car à condition d’être de Chine ou d’Iran, les opposants politiques ont bonne presse en Occident.

    Ces Prix et Médailles sont des instruments politiques utilisés par le système occidental et ses alliés, dans le but d’envahir le monde entier et de lui imposer ses doctrines, le capitalisme inégalitaire et la domination par une minorité, la légitimité d’une micro-caste de riches amoraux s’arrogeant le droit inné d’occuper le sommet de l’échelle sociale et de dominer tous les peuples du monde.

    Cela est fait par la force (les guerres, les coups d’état, les assassinats) et surtout par la ruse (la moralisation démocratique, les prix et médailles, les fondations « philanthropes » et les organes « mondiaux » de régulation, FMI, Banque Mondiale, OMC, OMS, ONU).

    Plusieurs auteurs et chercheurs indépendants, dont le Réseau Voltaire (« Le prix Nobel de la paix au service de l’impérialisme ») [19], Thierry Meyssan (« Le dessous du prix Nobel de la paix 2009 ») [20], le professeur Domenico Losurdo (« Le Nobel de la guerre aux Messieurs du « Nobel de la paix ») [21], le professeur Chems Eddine Chitour (L’ordre occidental impérial : Stratégie d’attribution des prix Nobel) [22], nous révèlent toute la corruption qui règne au cœur de cette institution soumise, le Nobel, asservie comme toutes les autres institutions officielles aux mondialistes occidentaux, appuyés aujourd’hui sur les Etats-Unis et leurs alliés de la Coalition.

    Ceux-ci nous gouvernent au moyen de leurres et instrumentalisent sans cesse notre bonne conscience, avec l’aide des médias et des institutions dans lesquelles nous avons naturellement confiance.

    Sans risquer l’internement, l’incarcération ni la torture, vous pouvez toujours parler autour de vous de la « prisonnière 650 », en lui rendant son nom : Aafia Siddiqui et en rétablissant sa véritable histoire, voire signer la pétition réclamant sa libération, http://www.gopetition.com/petitions..., parler de Lynne Stewart, de Synnove Fjellbakk Tafto et afficher leurs photos, leurs calvaires, partout où vous pouvez.

    Pascal Sacré

    Sources :

    [1] http://www.gopetition.com/petition/...

    [2] http://www.guardian.co.uk/media/pda...

    [3] L’Université de Brandeis (Brandeis University) est une université privée américaine située à Waltham dans le Massachusetts, à 16 km à l’ouest de Boston. http://fr.wikipedia.org/wiki/Univer...

    [4] Aafia, un spectre au tribunal, http://www.legrandsoir.info/Le-vers...

    [5] http://blog.emceebeulogue.fr/post/2...

    [6] The Triumph of Evil, by Prof. John Kozy http://www.globalresearch.ca/index....

    [7] Le projet diabolique et criminel appelé États-Unis d’Amérique. Le gouvernement étasunien utilise la loi pour nuire aux gens et protéger les dirigeants, par John Kozy http://www.mondialisation.ca/index....

    [8] Affaires Bettencourt, Karachi, Wildenstein… http://www.lemonde.fr/politique/art...

    [9] Op.cit., The Triumph of Evil, by Prof. John Kozy

    [10] Réflexion menaçante du vice président Cheney juste après l’attentat contre les Tours Jumelles : « Maintenant l’Amérique va devoir entrer dans le versant obscur de son histoire ».

    [11] Lynne Stewart en prison : Quand la justice déraille, par Claude Herdhuin. http://www.mondialisation.ca/index....

    [12] Op.cit., Lynne Stewart en prison : Quand la justice déraille.

    [13] Ibid., Claude Herdhuin

    [14] Revue Nexus, Juillet-Août 2010, n°69, p.4

    [15] Les Irlandais rejettent à 53,4 % le traité de Lisbonne

    http://www.lemonde.fr/europe/articl...

    [16] Le 25 septembre 1972, les Norvégiens sont appelés à se prononcer par référendum au sujet de l’adhésion de leur pays aux Communautés européennes. A l’issue du scrutin, le non l’emporte avec 53,5% des suffrages. http://www.ena.lu/referendum_norveg...

    [17 1994 la Norvège s’oppose pour la deuxième fois par référendum à l’entrée dans l’Union européenne. http://www.strasbourg-europe.eu/norvege,17976,fr.html

    [18] Qui est Liu Xiaobo ? Ce que le jury Nobel vous cache http://www.mondialisation.ca/index....

    [19] Les lauréats du Prix Nobel de la paix après le 11-Septembre http://www.mondialisation.ca/index....

    [20] http://www.voltairenet.org/article1...

    [21] http://www.futurquantique.org/?p=12677

    [22] http://www.mondialisation.ca/index....

     

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    http://www.legrandsoir.info/Le-traitement-mediatique-et-politique-des-prisonniers-d-opinion.html

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