• Un secret bien gardé par les "grands médias"

    Cuba : la marche vers le développement durable
    (Resurgence Magazine)

    Helen YAFFE  

    Le Grand Soir : "le Bio c’est bon, mais pas assez de rendement pour nourrir un pays" ... "le développement durable, c’est juste une théorie, non ?". Vous avez déjà entendu ces phrases ? Eh bien voilà un pays qui s’est vu contraint et forcé de passer au bio et au développement durable ; qui a vu ses rendements augmenter par rapport à l’agriculture industrielle ; qui a connu le fameux "pic pétrolier" qui nous guette... Qui a pris des mesures il y a 3 ans que la presse occidentale a raillées mais que l’on voit aujourd’hui adoptées en France... Bref, encore un secret bien gardé par nos médias. Même lorsque l’avenir est en jeu et qu’on aurait des leçons à apprendre d’une expérience menée sous notre nez et à l’échelle d’un pays, ils préfèrent se taire et nous parler de Cohn-Bendit. Par anticommunisme viscéral ? Par détermination à cacher encore une réussite de la Révolution Cubaine ? Par simple stupidité généralisée ? Quelqu’un aurait-il une autre explication ?

    Les modèles à succès du développement durable à Cuba – alimentation, logement et santé – sont désormais copiés à travers toute l’Amérique latine

    Cuba a célebré la 50eme anniversaire de sa révolution en 2009. Le peuple cubain a résisté à 5 décennies d’hostilité de la part des Etats-Unis et de leurs alliés internationaux. Cuba a résisté notamment par la réaffirmation de sa souveraineté nationale mais aussi par la création d’un modèle de développement alternatif centré sur l’environnement et l’humain.

    En appliquant à la société cubaine les indices de développement économique classiques, par exemple en focalisant sur le niveau de revenu par habitant, le PNB ou le niveau de consommation, les commentateurs concluent souvent que la révolution a échoué à sortir le peuple cubain de la pauvreté. Mais ils oublient que l’état cubain garantit à chaque citoyen une « ration » alimentaire de base ; que la plupart des revenus ne sont pas imposables ; que la plupart des gens sont propriétaires de leur logement ou paient un loyer minime ; que le coût des charges, du transport et de la médecine sont symboliques ; que l’opéra, le cinéma et la ballet sont accessibles à tous. Une éducation et une santé de qualité sont gratuites. Tous ces éléments font partie des richesses matérielles de Cuba et ne peuvent être ignorés - comme si le seule indice de croissance économique était la consommation de DVD ou de caméras digitales.

    Le défi pour nous consiste à comprendre la distinction entre développement etcroissance économique. Face à d’énormes obstacles, Cuba a réussi malgré tout à passer d’une « néo-colonie » sous-développée à un état indépendant qui affiche les indicateurs de développement humain parmi les plus élevés au monde, une éducation, des programmes de santé et un développement durable solidaires au niveau international.

    Ce n’est pas un hasard si Cuba est le seul pays au monde, selon le rapport annuel Living Planet de 2006 de la WWF, à pratiquer un développement durable, c’est-à-dire connaître une amélioration de la qualité de vie tout en préservant les capacités de son écosystème.

    Solutions locales

    L’effondrement du bloc socialiste entre 1989 et 1991 a provoqué l’effondrement du commerce extérieur de Cuba. En mars 1993, le PNB avait chuté de 35% et le pays connaissait de graves pénuries d’énergie, de fertilisants, d’aliments importés, de médicaments, de ciment, d’équipements et de ressources dans tous les secteurs. Cuba s’est trouvée dans l’obligation de chercher des solutions locales.

    Dans l’agriculture, les fertilisants et pesticides biologiques, les techniques de rotation des cultures et les jardins urbains biologiques appelés organoponicos ont été développés, tandis que les tracteurs étaient remplacés par la main-d’oeuvre et la traction animale. Des vélos ont été importés de Chine et le co-voiturage instauré. Au fur et à mesure de l’amélioration de l’économie, Cuba a étendu ces mesures en introduisant l’écotourisme et l’énergie solaire.

    Tandis que des réformes économiques étaient mises en place, dont quelques concessions au « libre marché », la santé universelle et gratuite, la planification par l’état et la prédominance de la propriété publique ont été maintenues. Incroyablement, eu égard à la sévérité de la crise, entre 1990 et 2003 le nombre de médecins cubains a augmenté de 76%, celui des dentistes de 46% et des infirmières de 16%. Le nombre de maternités a augmenté de 86%, de centres de soins pour les personnes agées de 107% et les logements pour les handicapés de 47%. Le taux de mortalité infantile est tombé et l’espérance de vie a augmenté. Les échanges internationaux ont augmenté aussi et des milliers de spécialistes cubains, dont des professionnels de la santé et de l’éducation, se sont portés volontaires pour travailler dans des communautés pauvres à travers le monde. En novembre 2008, Cuba avait prés de 30.000 médecins et professionnels de la santé travaillant dans 75 pays, fournissant soins et formations sur place. Son programme d’alphabétisation a permis d’apprendre à lire et à écrire à plus de 3,6 millions de personnes dans 23 pays.

    2006 fut l’Année de la Révolution Energétique à Cuba, une initiative majeure destinée à économiser et rationaliser la consommation d’énergie : installations de nouveaux générateurs, expérimentations d’énergies renouvelables et remplacement des vieux appareils (réfrigérateurs, téléviseurs et cuisinières) par des modèles plus économiques. Dix millions d’ampoules à basse consommation [note du traducteur : faut-il rappeler ici comment les journalistes se sont moqués à l’époque des "ampoules de Castro" ?] et plus de six millions de cuiseurs de riz électriques et d’auto-cuiseurs à pression ont été distribués gratuitement. L’objectif était d’améliorer la production électrique de l’île tout en économisant des millions de pesos consacrés à subventionner le carburant. Les subventions de l’état signifient que la consommation de l’énergie n’est pas rationnée par le marché : ce sont les rendements énergétiques, et non les augmentations de tarifs, qui constituent le principal moyen pour réduire la consommation.

    En s’appuyant sur la campagne d’économie d’énergie, Cuba a lancé en 2008 une nouvelle campagne pour augmenter la production alimentaire. A la suite de la fermeture de nombreuses centrales sucrières (*), en 2007 prés de 50% des terres arables étaient encore inexploitées et 80% des aliments toujours importés. L’augmentation des prix des aliments et des carburants a provoqué une augmentation de 1 milliard de dollars en importations entre 2007 et 2008. A présent, les terres inexploitées ont été distribuées en usufruit (prêt gratuit) à ceux qui désirent produire des aliments biologiques.

    Désormais, les organoponicos de la Havane couvrent la totalité des besoins en fruits et légumes de la capitale. Ils sont complétés par des patios urbains, dont plus de 60.000 rien qu’à la Havane. Selon Sinan Koont, du Département des Etudes Latino-américaines de l’université de Dickinson, en Pennsylvanie, « Ce n’est pas qu’une question d’économie, de production alimentaire ou de création d’emplois. C’est aussi une question de développement communautaire et de préservation et d’amélioration de l’environnement, par l’introduction dans les villes d’un mode de vie plus sain. »

    Pour comprendre ces réussites, il faut comprendre le rôle joué par l’état à Cuba. L’étatisme et la planification ont permis une utilisation rationnelle des ressources en équilibrant les exigences écologiques et de qualité de vie avec les objectifs économiques. Les critiques qui soulignent l’absence d’élections multipartites et de « société civile » à Cuba ne comprennent pas comment le système alternatif, composé d’organisations de base et de démocratie participative, garantit que l’état est représentatif de sa population et agit dans le sens de l’intérêt collectif. Sous le capitalisme, le secteur privé considère les ressources naturelles de la planète comme un apport « gratuit » de capital. Le parlementarisme à l’occidental dissuade les gouvernements élus pour un mandat limité de calculer les impacts humains ou écologiques à long terme produits par leurs politiques, tandis que le secteur privé pousse à la croissance économique qui est perçue comme une bonne chose par l’électorat. Or, l’exigence d’un développement durable crée une contradiction irréconciliable pour le capitalisme car dans le cadre d’un tel développement, la recherche de profit ne peut plus être le moteur de la production.

    Le modèle de l’ALBA

    Au mois de décembre 2004, Cuba et le Venezuela ont concrétisé leur alliance par la formation d’une Alliance Bolivarienne pour les Amériques (ALBA – "aube" en espagnol). Entre 2006 et 2009, La Bolivie, le Nicaragua, la Dominique et le Honduras (sous la présidence de Zelaya – càd avant le coup d’état récent... NdT), l’Equateur, Saint Vincent et les Grenadines, ainsi que Antigua-et-Barbuda ont rejoint l’ALBA, transformant celle-ci en une zone de commerce significative. Les membres sont engagés dans des projets de coopération humanitaires, économiques et sociales à travers des échanges non mercantiles et à but non lucratif. La banque de l’ALBA a été inaugurée en décembre 2008 avec un capital de 2 milliards de dollars. Ses prêts ne sont pas assortis de conditions et elle fonctionne sur la base d’un consensus entre tous ses membres. Elle contribue à libérer des pays des diktats de la Banque Mondiale et du FMI. Au mois de janvier 2010, une nouvelle devise « virtuelle » qui sert de base aux échanges au sein de l’ALBA a été créée et permet de soulager l’étau exercé par le dollar US.

    ALBA est le fruit du modèle de développement internationaliste cubain basé sur le bien-être. Elle est aussi l’expression des mouvements intégrationnistes pan-latino américains et de la montée des mouvements sociaux qui représentent les intérêts des communautés indigènes et les défavorisés. Ces secteurs exigent la mise en oeuvre de développements rationnels qui respectent leurs traditions et l’environnement. La déclaration de l’ALBA d’avril 2009, « Le capitalisme menace la vie sur terre » fait écho à ces préoccupations.

    La crise économique globale, le changement climatique, la crise alimentaire et la crise énergétique sont le résultat du capitalisme qui représente une menace pour la vie sur terre. Pour éviter une telle issue, il est nécessaire de développer et de forger une alternative au système capitaliste. Un système basé sur la solidarité et non la concurrence ; un système qui soit en harmonie avec la Terre Mère au lieu de piller ses ressources.

    La 50eme anniversaire de la Révolution Cubaine ne doit pas être célébrée comme un événement historique mais comme une illustration vivante, et de plus en plus pertinente, de la possibilité de vivre dignement, et durablement, en dehors de la course au profit du capitalisme, avec le bien-être et l’environnement placés au centre des stratégies de développement. C’est une leçon qu’il nous faut apprendre d’urgence car, selon les mots de Fidel Castro lors du Sommet de la Terre en 1992, « Demain, il sera trop tard ».

    Helen Yaffe
    auteure de Che Guevara : The Economics of Revolution, éd. Palgrave Macmillan 2009, enseigne l’histoire de l’Amérique latine à University College of London et au London School of Economics.

    Article original (accessible uniquement sur paiement - merci qui ?)
    http://www.resurgence.org/magazine/author1249-free-helen-yaffe.html

    Traduction "encore Cuba ? - Ben oui, pourquoi ?" par VD pour le Grand Soir

    (*) lire Cuba est une île, de D. Bleitrach, Viktor Dedaj, J-F Bonaldi, éd. Le temps des Cerises. Une place importante y est consacrée à la restructuration de l’industrie sucrière et la manière extraordinairement démocratique que l’opération fut menée. http://www.legrandsoir.info/Cuba-es...

    Grande Démineuse De Tapettes à Gruyère et Pourfendeuse De Cornichons. http://reineroro.kazeo.com/


    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=11639


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  • LE BOBARD D’OR : objectif

    Participer à la bataille entre les grands médias et Internet.

    Les grands médias cherchent à discréditer Internet (« tout à l’égout de l’information », « informations non vérifiées », « informations déformées », « informations non traitées par des journalistes professionnels »). Il s’agit a contrario de montrer et d’illustrer la désinformation des grands médias en en démasquant la logique et en en dénonçant les aspects les plus outranciers.


    LE BOBARD D’OR : présentation

    « La mondialisation est heureuse. Le libre-échange mondial est bienfaisant. L’immigration est une source permanente d’enrichissement. Les traditions françaises sont faites pour être être bousculées.

    Ces affirmations ne devraient pas souffrir de discussion. Il se trouve pourtant des citoyens pour en contester le bien-fondé et, même, pour abuser des libertés qui leur sont impunément laissées sur Internet, pour y répandre le venin du doute et de la critique.

    Heureusement, les plus grands organes d’information écrite et audiovisuelle défendent avec science et brio le nouvel ordre mondial et l’idéologie dominante. Forts de leurs recettes publicitaires et des subventions publiques reçues (un milliard d’euros), sans parler du produit de la redevance audiovisuelle, les grands médias rétablissent les règles de la bienséance de la pensée.

    A de rares et regrettables exceptions près, les journalistes qu’ils salarient exercent leur métier avec un grand sens de leurs responsabilités sociales et politiques : ils aident leurs lecteurs, leurs spectateurs et leurs auditeurs à discerner le bien du mal et les bons des méchants ; dans un admirable esprit de sacerdoce, la grande majorité des journalistes assument fermement la défense des intérêts publicitaires, idéologiques et relationnels de leurs employeurs.

    Pour la défense du politiquement, de l’économiquement, de l’artistiquement, du moralement, de l’historiquement, du religieusement correct, les meilleurs de ces journalistes n’hésitent pas, quand le devoir le leur commande, à désinformer :

    • - par l’occultation de certains faits le plus souvent ;
    • - par leur déformation quand cela est nécessaire ;
    • - et même par le mensonge pur et simple quand la défense d’une vérité supérieure l’exige.

    Ces courageuses actions de défense des idées et des pouvoirs établis doivent être récompensées. »

    Distinguer et honorer les plus habiles ou les plus audacieux des désinformateurs est l’objet même de la remise des Bobards d’or, d’argent et de bronze.

    La photo qui a fait le tour du monde dans les grands médias : la population de Bagdad s'enthousiasme lorsque la statue de Saddam Hussein de la place Fedaous est abattue par les américains le 9 avril 2003.

    Un plan large qui a été connu ultérieurement et qui permet de se rendre compte de "l'énormité" de la foule (soldats américains et nombreux journalistes compris) pour une ville de 4,5 millions d'habitants.


    LE BOBARD D’OR : organisation

    Remise solennelle des prix le mardi 20 avril à la Salle des Agriculteurs, 8 rue d’Athènes, Paris IXe, à 20h 15.

    Un pot de l’amitié clôturera cette manifestation que nous souhaitons sympathique et divertissante.

    Participation financière volontaire.

    LE BOBARD D’OR : programme

    • - Présentation générale : Jean-Yves Le Gallou;
    • - Présentation des candidats nominés ;
    • - Annonce des lauréats
    • Cette présentation sera illustrée par des projections d’images, de sons et de textes.

    Nous invitons vivement nos lecteurs, très au fait de l’actualité nationale et/ou internationale, à envoyer à Polémia leurs suggestions avec, évidemment, les références utiles et contrôlables :

    • – les faits, date, lieux et circonstances ;
    • – la présentation de ces faits sous forme d’information par un journaliste, avec le nom du journaliste, celui du média concerné, l’émission, sa date et son heure ainsi que les distorsions relevées entre faits et information.

    Adresser les dossiers de candidature par le canal du Contact du site Polémia.

    A titre d’exemple, on peut se reporter à l’article de Polémia du 29/12/2009 :
    France 2 diffuse une photo du Honduras pour illustrer l’Iran

    Renseignements et inscription par Contact du site.

    Nous remercions par avance les contributeurs.

    Polémia 09/03/2010

    Grand concours du « Bobard d’or »

    http://www.marcfievet.com/article-grand-concours-du-bobard-d-or-prix-de-la-desinformation-au-meilleur-journaliste-de-la-presse-ecrite-televisuelle-et-radiophonique-46966168.html
    http://fr.novopress.info/53488/grand-concours-du-bobard-dor/  

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  • Allah en arabe




    L’Europe et l’Islam :
    Le malentendu comme certitude

     

    La visibilité des musulmans semble poser la question identitaire en Europe. Discrimination, incompréhension, voire racisme sont le lot quotidien d’humiliations entretenues par le monde politique et celui des médias.

     

    Seul, le monde associatif et universitaire résiste à cette dérive dangereuse pour la paix en Europe et… ailleurs.

     

    En Europe, le débat sur les questions identitaires et religieuses est monté, ces dernières semaines, d’un cran. Plus précisément, le débat se cristallise autour de la «présence musulmane» en Europe, son rapport aux valeurs judéo-chrétiennes et à la démocratie occidentale.

     

    En tête, les partis politiques de l’extrême droite surenchérissent dans le mensonge, l’opprobre, l’amalgame et la manipulation de la présence musulmane face à la droite nationaliste, qui a compris l’effet racoleur dans les milieux populaires du débat sur l’identité nationale en période électorale et s’en saisit à son tour.

     

    Le débat est violent, dangereux et a fini par ne plus viser, au-dessus et par-dessus tout, que la seule présence des immigrés maghrébins et ceux qui ont pour foi l’islam.

     

    Cette comédie politique aux relents fascistes est amplifiée par les J.T des médias lourds et la presse à sensation et scandales. Les télés exposent la «souffrance» des femmes portant la burqua, le niqab et même le voile. Les journaux rapportent, quotidiennement, des faits divers de violences, vols et agressions sur de veilles personnes commis par des adolescents et jeunes immigrés. Jusqu’aux écoles qui, dans certains pays comme la France, sont devenues des bunkers sous surveillance des caméras vidéo, de policiers et gendarmes.

     

    Une image et un climat de guerre des sanctuaires du savoir de «nos enfants». Le battage médiatique est permanent. La société s’installe dans un climat de peur permanente. Pour rassurer leurs opinions prises dans le vertige de la peur, les pouvoirs politiques répondent par des actes, souvent à la limite de la légalité, pendant que ceux qui aspirent à la conquête du pouvoir, estiment que ces réponses sont insuffisantes.

     

    A l’approche d’échéances électorales, les actes et discours politiques redoublent, dans une enchère, immorale, de férocité et de violence. Les médias, pour des raisons d’audimat, s’y accrochent et amplifient parfois le discours avec une irresponsabilité inouïe.

     

    Heureusement que l’Europe dispose encore de bastions de résistance à cette fuite en avant de la classe politique dans son incapacité à répondre aux véritables problèmes économiques et sociaux que vivent leurs sociétés.

     

    Angoisses légitimes des populations face à la crise multidimensionnelle, fruit de l’ultralibéralisme et d’une mondialisation économique incontrôlable. Cette résistance se manifeste dans la société civile organisée (le monde associatif) et dans un autre temple du savoir, qui fait honneur à sa tradition : les universités.

     

    Oui, régulièrement, chaque jour, en France, en Belgique, en Allemagne, en Angleterre, au Canada, aux USA et ailleurs, des chercheurs, philosophes, écrivains, étudiants, journalistes, artistes… se rencontrent dans les universités, les sièges d’associations civiles, ils débattent et discutent des questions de l’immigration, de la présence musulmane, des minorités ethniques, religieuses, culturelles… exclues de la scène publique.

     

    Ce vaste mouvement «averti» active, bouge et prend des risques sans être… médiatisé, encouragé. Sans bénéficier de l’intérêt des médias, en particulier ceux dits «lourds».

     

    Ce boycott par les médias n’entame en rien la résistance de ce monde intense et foisonnant. Et pas seulement le boycott par les médias, puisque très rares sont les hommes politiques au pouvoir ou dans l’opposition qui y participent. L’un ne va pas sans l’autre : caméras de télé et personnages politiques en quête de promotion.

     

    C’est que ce monde du savoir et de la citoyenneté responsable qui échappe aux manipulations politiciennes promeut un discours différent. Il démontre l’absurdité du discours politique ambiant et replace les urgences de la modernité dans le contexte de la mondialisation envahissante (et inévitable à long terme).

     

    Il construit les paradigmes nouveaux et futurs d’interprétation de la démocratie, de la légalité, de l’égalité, de la justice de la… liberté. C’est un combat permanent contre le révisionnisme et les dangers de la soif du pouvoir pour le pouvoir. C’est un combat qui s’inscrit dans le sens du mouvement de l’histoire.

     

    Qui n’a pas remarqué que depuis que le président américain, Barack Obama, a décidé d’ouvrir le dialogue avec le monde musulman (discours du Caire, juin 2009), depuis son vœu de promouvoir le dialogue des civilisations contre celui de leur affrontement, depuis ses tentatives au profit d’une concertation multilatérale sur les grandes questions du monde contre l’unilatéralisme de son prédécesseur George Bush, l’Europe politique se recroqueville, se crispe et remet au goût du jour les questions identitaires, l’immigration…

     

    Dans la lancée, elle abandonne, peu à peu, sa solidarité sur le terrain aux Américains dans leur engagement contre les talibans d’Afghanistan. «Obama veut s’ouvrir au monde musulman, cela ne nous arrange pas, nous, Européens. L’islam nous fait peur» c’est le message du monde politique européen à Obama.

     

    Et Tout ce débat sur l’islam en Europe est porté sur la scène publique par une majorité de «spécialistes» qui ignore non seulement la très grande complexité et intensité du message coranique, mais ignore jusqu’à la culture, les us et coutumes du monde musulman, ignore… l’histoire du monde musulman et son rapport et apport à la civilisation universelle.

     

    M’hammedi Bouzina Med
    (Source : Lequotidien-oran.com)

     

    http:// europeislam.wordpress.com/

     http://alainindependant.canalblog.com/archives/2010/03/18/17283681.html



    Lire aussi mon article,
    http://r-sistons-actu.skynetblogs.be/archive-day/20100210
    Le nouvel antisémitisme: Contre les Arabes, et souvent de leurs frères sémites juifs !

    et aussi :
    http://eva-communion-civilisations.over-blog.com/article-de-l-antisemitisme-a-l-islamophobie-les-hoquets-de-l-histoire-46966222.html


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    Troupes US en Irak
    © Rick Lomis / Los Angeles Times


    Guerre et mensonge (3/3)

    L’Empire du Mensonge, les Etats-Unis, a doté ses armées d’un Bureau d’influence stratégique qui a intoxiqué les médias du monde entier ; Pour « vendre » la guerre contre l’Irak, il a caricaturé la situation et inventé la menace des armes de destruction massive. Mais cette guerre n’est rien, pas plus que les autres conflits intermédiaires auxquels on nous prépare. La cible ultime, c’est la Chine, car elle se développe et il n’y a pas de place sur Terre pour une seconde puissance consommatrice de cette taille. C’est pourquoi, souligne Giulietto Chiesa, la paix exige le changement de nos modes de vie.


    Comment pouvait-on justifier une attaque contre l’Irak ? Il fallait au préalable fournir à l’opinion publique internationale la preuve que Saddam Hussein était en possession d’armes nucléaires et biologiques. À cette fin, on a fondé aux Etats-Unis ce que certains appellent le « Bureau pour l’information et la désinformation », en anglais l’Office of Strategic Influence (OSI). Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, c’est le Pentagone qui s’occupe directement de ces affaires-là. Avant, il existait bien quelque chose du même genre, mais ça dépendait du Département d’État. À présent, l’Office of Strategic Influence est aux mains de Donald Rumsfeld [1].

    Le Pentagone émet une série de documents que le système médiatique mondial se charge immédiatement de diffuser. On prépare ses amis, comme ils disent. On les (et ils nous) prépare en disant beaucoup de choses dont certaines sont vraies, d’autres à moitié vraies, d’autres encore complètement fausses. Il sera ainsi très difficile de faire la part entre information et désinformation. Nous le savons d’ailleurs, la guerre du Vietnam a commencé avec une formidable invention : l’accusation portée contre les perfides Vietnamiens d’avoir attaqué les navires états-uniens dans le golfe du Tonkin. Ce n’est que plusieurs années après, lorsque la guerre était terminée, qu’on a découvert qu’il n’y avait eu aucune attaque. Faire la liste de ces combines demanderait des ouvrages entiers. Ce qui est stupéfiant, c’est que les journalistes — les Italiens en premier lieu — se font toujours avoir et n’essaient même pas d’en tirer une leçon.

    La société civile états-unienne

    En ce qui concerne les États-Unis, il est très difficile d’espérer que les opposants à la guerre deviennent suffisamment nombreux pour obliger cette Administration à changer de cap. Les raisons en sont multiples et profondes, et nous devons encore y réfléchir à fond. Pendant des dizaines d’années, on nous a inlassablement présenté les États-Unis comme étant le modèle de la démocratie occidentale. Les choses en vont-elles ainsi ? Non ! L’Amérique n’est plus le modèle de la démocratie occidentale. Il y a belle lurette qu’elle ne l’est plus.

    En ce qui concerne le développement de la société civile, l’Europe est beaucoup plus en avance que les États-Unis. En regardant les choses en profondeur, même le système électoral états-unien — que nous avons cherché à copier sans comprendre que chaque démocratie avait sa propre histoire — se révèle beaucoup moins démocratique que nos scrutins proportionnels obsolètes [2]. Même dans les pays européens où l’on pratique le scrutin majoritaire, il s’agit de systèmes électoraux bien mieux articulés et moins embaumés que le bipartisme absolu des Etats-uniens, où les différences entre les deux partis sont désormais si ténues que choisir entre les deux apparaît dénué de sens. C’est pourquoi, en toute logique, la majorité ne se rend même plus aux urnes. Par ailleurs, le niveau de formation démocratique (et d’information politique) du citoyen états-unien est très bas.

    Il ne s’agit pas d’être pour ou contre les États-Unis. J’y ai pour ma part vécu et travaillé. J’ai connu une société dynamique et très diversifiée, mais aussi repliée sur elle-même, réduite à l’adoration du rendement et de la carrière et, dans sa majorité, incapable de défendre ses propres droits. En tout cas dépourvue d’organisations qui lui donnent la possibilité de les défendre. Ce n’est pas un hasard si, dans l’ensemble de l’Occident avancé, les États-Unis sont le seul pays qui maintienne la peine de mort. Le fait est que nous vivons dans un monde d’information où un pourcentage important des articles publiés dans les pages de nos journaux est consacré à l’exaltation de la démocratie états-unienne Des propos comme ceux que je tiens ne trouveraient probablement pas de place dans les pages d’un journal à grand tirage en Italie.

    Une dizaine de jours après le 11-Septembre, lorsque le président des États-Unis a transmis son message à son peuple, sur toutes les chaînes, il n’a rien trouvé de mieux à dire que cette phrase : « Retournez faire du shopping ». En l’écoutant, j’ai eu le frisson. N’y avait-il rien de mieux à faire que d’appeler à remplir les centres commerciaux, les temples de la consommation ? Quelques jours plus tard, nous avons vu les queues de milliers de consommateurs états-uniens qui s’étaient levés à six heures du matin pour aller aux soldes de fin de saison. Anticipés pour la circonstance. Alors si ce qu’on nous dit est vrai, que l’Amérique nous devance toujours de vingt ans, c’est nous-mêmes que nous risquons de voir en regardant dans ce miroir. Horreur.

    Peut-être que les Chinois aussi s’y reflètent, unis par l’idée qu’il faut consommer toujours plus, gaspiller toujours plus, s’amuser toujours plus et ainsi de suite dans une sorte de compulsion de répétition. Mais la compulsion est le symptôme d’une grave maladie mentale, et il m’est difficile de ne pas avoir l’impression que des millions d’Etats-uniens sont désormais arrivés à un haut degré de lobotomisation. Regardez leurs villes, construites à la mesure de et en fonction des malls, des centres commerciaux. On ne va plus faire une promenade, on va acheter quelque chose dans les malls, on va visiter les malls, comme on allait autrefois visiter un musée.

    C’est pourquoi il me semble improbable d’espérer de la part du peuple états-unien une réponse massive hostile à la guerre. Qui a été atteint par le virus de l’hyperconsommation, qui a parcouru jusqu’au bout la route le transformant en consommateur impénitent conçoit mal l’existence même des problèmes que nous soulevons ici. Il ne les voit pas, tout simplement. Il est devenu aveugle. S’il est vrai que — comme on l’a efficacement résumé — pendant les dix dernières années, les Etats-uniens se sont enrichis en dormant, comment leur faire comprendre qu’ils doivent se réveiller ? C’est difficile, pour eux. Pour nous aussi, très bientôt, ce sera difficile.

    On a aussi dit, justement, que les USA étaient l’unique pays au monde où l’épargne n’existait plus et où les gens dépensaient plus qu’ils ne gagnaient. C’est une situation absolument anormale. La dette des États-Unis envers le reste du monde s’élève à quelque 12 000 milliards de dollars et elle continue de croître au rythme de 12-15 milliards de dollars par mois. Comment peut-on imaginer vivre en paix dans un monde où un pays de 300 millions d’habitants consomme à lui seul un tiers des ressources mondiales, et qui se trouve à l’origine de près d’un quart de la pollution de l’environnement, notre maison commune ?

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    Giulietto Chiesa
    © Humberto Salgado / Agence IPI.

    La super-société globale

    La vérité est que nous nous dirigeons vers une super-société globale gouvernée par une super-classe globale de super-riches de toutes les régions du globe. Lesquels vivront dans leurs villes réservées, surveillés par leurs polices privées parce que les polices nationales seront destinées exclusivement au contrôle des pauvres. On assiste déjà à ce nouveau genre de configuration urbaine. À Johannesburg, en Afrique du Sud, les villes séparées des riches existent déjà. À Moscou, des quartiers entiers sont conçus tout exprès pour les riches, de grands bâtiments où l’on trouve tout — terrain de golf, salles de gymnastique, magasins, promenades, jardins d’enfants, écoles — avec une issue unique que surveillent des agents privés et de très hauts murs. Voilà l’image du futur.

    Les élites n’auront plus besoin de vivre dans un seul pays, elles vivront dans le monde, dans les endroits qui leur seront réservés. Il ne sera plus possible de mélanger les classes car ce sera devenu trop dangereux pour elles. Telle est l’idée qui s’impose aujourd’hui dans le monde. L’idée de ceux qui pourront consommer, et consommer énormément, tandis que les autres, l’écrasante majorité, resteront dehors. Une partie affectée aux services indispensables sera admise à l’intérieur et pourra bénéficier des retombées de ce bien-être. Les autres pourront crever, parce qu’ils seront inutiles. Et la preuve du fait qu’ils seront inutiles sera tautologique : ils seront inutiles car ils auront perdu la course au succès. Or, ceux qui perdent, dans cette super-société des puissants et des avides, auront de toute façon tort et aucun capitalisme compatissant ne viendra à leur secours. Pourquoi donc les laisser continuer impunément de consommer de l’air, de l’eau et de la nourriture ?

    Après la guerre en Irak

    On savait qu’il allait couler du sang, beaucoup de sang : on nous l’a montré, mêlé à la poussière du désert. Cette fois, ils ont décidé que ça fonctionnerait mieux ainsi. Il ne s’agissait plus de mission humanitaire, qui exige une certaine délicatesse. On allait en Irak pour faire peur aux réprouvés qui continuaient de peupler le monde. Il fallait donc que le sang se voie et qu’il soit suivi d’une punition exemplaire, dure, implacable. Une guerre emblématique, une guerre exemplaire, un avertissement. La deuxième guerre d’Irak des États-Unis a eu sa nécessaire chorégraphie impériale, réglée par avance, exécutée avec la plus grande précision.

    En réalité, il y a bien eu quelque raté. Les chaînes impériales devaient se contenter d’instiller la peur. Aucun autre type de message n’était prévu. Mais les télévisions arabes sont venues troubler la fête de cette quatrième guerre de l’Empire. Pour la première fois dans l’histoire des médias mondiaux (Kaboul n’avait été qu’une modeste avant-première), on a commencé à nous raconter la douloureuse histoire des perdants. Pis encore : non pas celle des perdants naïfs, qui cultivent en secret l’espérance de David — pouvoir abattre Goliath d’un seul coup de lance-pierre entre les yeux —.

    Non, les télévisions arabes nous ont raconté la guerre à travers les yeux des perdants qui savent qu’ils ne peuvent pas vaincre, qui ne se font pas d’illusions ; qui sont conscients que, dans le pire des cas, ils mourront comme des chiens et que dans le meilleur, ils ne sauveront leur vie et celle de leurs enfants que pour être asservis. Et puisque les télévisions occidentales ne pouvaient pas montrer grand-chose, enfermées qu’elles étaient dans de grands hôtels soigneusement exclus des cibles (à part ça, c’est bien connu, il y a toujours des erreurs de visée), voilà que le monde entier a vu, lors des deux premières semaines, les images des perdants plus que celle des gagnants. Cela a produit un effet fantastique.

    C’était comme assister à Hiroshima du côté des Japonais. Une primeur absolue même si, sous cette perspective, l’héroïsme des pilotes d’Enola Gay, ceux qui ont largué la Bombe, apparaissait moins clairement. Quoi qu’il en soit, il était malaisé d’interpréter ce que nous avions sous les yeux comme de l’héroïsme. Parce que ces attaquants aussi bien équipés, avec tous ces machins suspendus autour, avec tous ces avions au-dessus et ces hélicoptères à côté, avaient l’air de robots programmés pour apporter une liberté sans mode d’emploi.

    Comme des gens qui auraient débarqué sur une Lune complètement équipée pour la plantation de pommiers et de poiriers. Et le plus étrange semblait de découvrir que, depuis les anfractuosités de cette Lune, il y avait des gens qui résistaient et qui combattaient, sans aucun espoir de victoire. Ces pommiers et ces poiriers, ils n’en voulaient pas. Pouvait-on le prévoir ? Nombreux l’avaient prévu. Certes, George Bush et Tony Blair, eux, ne l’avaient pas prévu. Alors que je rédige ces lignes finales, le scandale des fausses armes de destruction massive, les mensonges proférés au monde entier pour faire la guerre contre l’Irak, ont déjà explosé. Gagnée en mai, la guerre irakienne se transforme en défaite au mois d’août. La guerre en Afghanistan se poursuit. L’illusion d’une paix palestinienne conçue en tant que capitulation des Palestiniens devant Sharon s’est envolée. La feuille de route est bonne à jeter. Bref, aucun des objectifs déclarés par George Bush n’a été atteint.

    La seule, la vraie, la grande guerre remportée par Bush est celle qu’il a menée contre l’Europe, en la divisant (par le biais de la guerre en Irak) et en préparant les dix chevaux qu’elle s’apprête à faire entrer dans ses murs. L’Europe, Troie mal assurée et ignorante du danger, abritera bientôt dix Achéens plus américains que l’Amérique. Dans ce contexte, le rôle qu’elle pourrait avoir de contenir la stratégie impériale américaine devient extrêmement problématique. La France et l’Allemagne tiennent bon mais Bush a de son côté Blair, Berlusconi, Aznar qui, dans la « vieille Europe », jouent le rôle d’alliés des « dix Achéens de la « nouvelle Europe ». Paris et Berlin sont écrasées.

    Quant à la Russie de Poutine, elle a perdu avant même de commencer. Exemple sans précédent dans l’histoire d’un pays qui se suicide, elle a assisté sans bouger à sa propre ruine. Elle a accepté l’annulation du traité ABM de 1972, apposant sa signature sous la déclaration formelle marquant la fin de sa puissance, même moyenne. L’élargissement de l’Otan à l’Est ne lui a arraché qu’une grimace. Enfin, elle a perdu l’Asie centrale sans broncher. Dans quinze ans, cette Russie sera tombée à moins de 100 millions d’habitants et elle flottera dans ses frontières actuelles comme les habits d’un géant sur le dos d’un nain. Peut-être aura-t-elle encore des missiles, qui ne lui serviront même plus (comme maintenant) à exercer une pression politique sur l’Empereur : ustensiles rouillés et inutiles.

    De la Chine enfin, on devra parler encore longtemps. Le destin et l’histoire lui ont attribué un rôle prépondérant dans le siècle qui vient de commencer. C’est la Chine, le vrai problème de Washington. C’est à la Chine qu’était consacré le PNAC, le « Projet pour le Nouveau Siècle Américain ». Les dirigeants chinois le savent pertinemment. Et aucune reprise, ou reprise partielle, de Wall Street ne permettra de se débarrasser du problème, qui contrecarrera l’axiome de Bush, qui fut aussi celui de Reagan : le niveau de vie états-unien n’est pas négociable. Très bientôt, il n’y aura plus de place sur cette planète pour deux Amériques, une blanche et une jaune. Même l’hypothèse d’englober la Chine (comme subalterne des États-Unis, évidemment) dans le marché occidental ne résoudrait pas la question. Tel est le véritable profil de la situation que notre génération et la suivante devront affronter : nous sommes arrivés au terminus.

    Le développement que le monde a connu ne peut pas se prolonger indéfiniment. Il faut choisir — si l’on accepte le tableau que j’ai dressé — qui peut survivre dans un univers déjà gravement « troublé ». Ceux qui pensent, même à gauche, en termes de « reprise » du vieux développement (sur le plan économique) et qui croient pouvoir modérer les prétentions de l’Empire (sur le plan politique) sont condamnés à la stupeur et à l’impuissance devant les événements tragiques qui s’annoncent.

     Giulietto Chiesa

    Giulietto Chiesa est journaliste. Il fut correspondant de presse d’El Manifesto et d’Avvenimenti, et collaborateur de nombreuses radios et télévisions en Italie, en Suisse, au Royaume-Uni, en Russie et au Vatican. Auteur de divers ouvrages, il a notamment écrit sur la dissolution de l’URSS et sur l’impérialisme états-unien. Ancien député au Parlement européen (Alliance des démocrates et libéraux, 2004-2008), il est membre du Bureau exécutif du World Political Forum.


    http://no-war.over-blog.com/ext/http://bridge.over-blog.org/ext/http://www.voltairenet.org/article164026.html
    Le système d’information et la guerre contre l’Irak

    par Giulietto Chiesa*

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    Réaction des médias à l'influence accrue du mouvement pour la vérité sur le 11 septembre
    Deuxième partie: Analyse du changement d'attitude




    Résumé

     

    L’an dernier, en réaction à l’émergence d’études indépendantes sur les attaques du 11 septembre, neuf médias commerciaux, sept médias publics et deux médias indépendants ont diffusé des émissions analytiques enquêtant sur la version officielle.

     

    La question est de plus en plus traitée comme une controverse scientifique méritant un débat, plutôt qu’une « théorie de conspiration » ignorant la science et le bon sens.

     

    Cet essai présente ces analyses médiatiques sous la forme de 18 études de cas.

     

    Huit pays – la Grande-Bretagne, le Canada le Danemark, la France, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et la Russie – ont permis à leur station de radiotélévision publique de diffuser l’ensemble des preuves contestant la vérité de la version officielle du 11 septembre.

     

    Cette approche davantage ouverte des  médias internationaux – j’aurais pu également inclure les médias japonais – est peut-être un signe que les organes médiatiques publics et privés dans le monde entier se positionnent et préparent leur public possiblement pour leur révéler la véracité de l’affirmation voulant que des forces au sein du gouvernement étasunien étaient complices de ces attaques, une révélation qui mettrait en doute la justification annoncée publiquement pour les opérations militaires en Irak, en Afghanistan et au Pakistan.

     

    Le fait que les preuves sont désormais explorées dans les médias internationaux pourrait ouvrir la voie aux médias étasuniens afin qu’ils jettent un regard approfondi sur les implications de ce qui est maintenant connu sur le 11 septembre et qu’ à la lumière de ces connaissances, ils réexaminent les politiques étrangère et intérieure du pays.

     

    I.  Introduction

     

    Jusqu’en 2009, les doutes sur la version officielle du 11 septembre étaient brièvement mentionnés dans les médias dominants lors de chaque anniversaire de l’événement, permettant ainsi à la communauté de chercheurs indépendants un fugace moment, une fois l’an, d’exprimer publiquement ses conclusions.

     

    Toutefois, après que des preuves scientifiques cruciales aient émergé en avril 2009 pour contester la version officielle de l’effondrement des tours, une série de reportages européens ont suivi. La couverture médiatique de ces preuves semble avoir ouvert la porte à des réflexions plus sérieuses sur tous les aspects de la question du 11 septembre dans les grands médias.

     

    Le premier article dans ma série, « The Media Response to 9/11 » (La réaction des médias au 11 septembre) traite de la reconnaissance réticente du Dr David Ray Griffin, le « principal truther » au monde (tel qu’on l’a surnommé), par le New Statesman qui l’a placé au 41e rang parmi « Les 50 personnes importantes aujourd’hui [1] ». Depuis cet aveu en septembre 2009, la question a pris un élan grandissant.

     

    Le contenu collectif résultant de cette nouvelle impulsion est présenté ici dans l’espoir qu’il encourage d’autres grands médias à considérer la controverse cruciale concernant le 11 septembre et à poursuivre la vérité, où qu’elle puisse mener.

     

    Observations sur l’analyse

     

    Alors que j’entreprenais mon analyse, j’ai observé cinq nouveaux aspects dans le traitement médiatique de la question du 11 septembre s’étant développés au cours de 2009. Ils sont répertoriés ici afin que les lecteurs puissent les chercher dans les études de cas qui suivent ci-dessous :

     

    1. La question du 11 septembre est de plus en plus formulée non pas comme une opposition entre des théories de conspiration et la science dure, mais comme une controverse légitime reposant sur des questions restées sans réponses et une recherche de la vérité.

     

    2. Les reportages et les émissions de télévision examinant ces controverses sont plus longs et plus équilibrés qu’auparavant.

     

    3. Les grands médias d’information ont commencé à présenter d’abord les affirmations du mouvement pour la vérité, ensuite les contre-arguments des défenseurs de la version officielle.

     

    4. Ces mêmes médias ont commencé à inclure et même à présenter des preuves abondantes pour appuyer les affirmations de la communauté pour la vérité sur le 11 septembre.

     

    5. Le traitement médiatique suggère de plus en plus la possibilité d’une nouvelle enquête sur les événements du 11 septembre 2001.

     

    La première partie de cet essai traite des importantes preuves scientifiques qui ont émergé au début de l’année 2009, de la signification de ces preuves relativement à la version officielle du 11 septembre et de la première couverture médiatique qu’elles ont reçue.

     

    II. Un article scientifique conclut à la présence de nanothermite dans la poussière des ruines du World Trade Center, 3 avril 2009

     

    Un article révisé par des pairs paru dans le Open Chemical Physics Journal le 3 avril 2009 [2] rapportait qu’un explosif de haute technologie peu connu appelé nanothermite a été découvert dans la poussière des ruines du World Trade Center.

     

    Les physiciens et chimistes impliqués dans cette étude ont découvert « une quantité significative de fragments particuliers rouge et gris » [3] dans quatre échantillons de poussière récoltés dans le secteur. La présence d’aluminium et d’oxyde de fer dans le matériau rouge ont fourni un des signes indiquant qu’il pourrait s’agir de nanothermite, un explosif de grande puissance (alors que la thermite ordinaire est incendiaire).

     

    Un autre indice a été fourni par la réaction explosive provoquée en plaçant les fragments sous une flamme.

     

    Sur la base de ces observations et d’autres encore, l’équipe a conclu que « la couche rouge des fragments rouges et gris découverts dans la poussière du WTC est un matériau aluminothermique actif non réagi constitué de nanotechnologie et qu’il s’agit d’une substance explosive ou pyrotechnique hautement énergétique [4] ».

     

    Le premier auteur cité dans l’article, Dr Niels Harrit, professeur de chimie spécialisé en nanochimie à l’Université de Copenhague [5], a expliqué au réseau danois TV2 nouvelles :

     

    La thermite date de 1893. Il s’agit d’un mélange d’aluminium et de poudre de rouille qui réagit pour créer une chaleur intense. Chauffée à 2500 degrés Centigrade, la réaction produit du fer. On peut l’utiliser pour faire de la soudure et faire fondre d’autre fer.

     

    Donc dans la nanothermite, cette poudre datant de 1893 est réduite à de fines particules parfaitement mélangées. Lorsqu’elles réagissent, la chaleur intense se développe beaucoup plus rapidement. La nanothermite peut être mélangée avec des additifs pour dégager une chaleur intense ou servir d’explosif extrêmement efficace. Elle contient plus d’énergie que la dynamite et peut être utilisée comme propergol.

     

    On ne peut pas manipuler ce genre de science. Nous l’avons trouvé : de la thermite non réagie [6].

     

    Que signifiait la présence de ce matériau sophistiqué?

     

    Éléments de preuve que la nanothermite est une substance militaire

     

    Dans une entrevue allemande en mai 2009, Dr Harrit a affirmé : « Il n’existe pas d’expert en nanothermite qui n’ait pas de liens avec l’armée […] Ce truc a uniquement été préparé dans le cadre de contrats militaires aux États-Unis et probablement dans de grands pays alliés. Il s’agit de recherche militaire secrète […] Cela n’a pas été préparé dans une caverne en Afghanistan [7]. »

     

    Le chimiste Kevin Ryan, un autre co-auteur, avait rapporté dans un article antérieur que la nanothermite, qui peut être peinte sur des surfaces, a été développée par des scientifiques du gouvernement étasunien aux Lawrence Livermore National Laboratories [8].

     

    Une publication spéciale du département de la Défense des États-Unis confirme que des travaux sur ces « matériaux énergétiques » sont depuis longtemps « effectués dans des laboratoires au sein de tous les services militaires [9] ».

     

    Selon une déclaration de juin 2009 de la prestigieuse Institute of Nanotechnology de Grande-Bretagne [10], l’étude du Dr Harrit « offre des preuves irréfutables qu’un explosif hautement sophistiqué appelé nanothermite a été découvert dans la poussière des trois édifices qui se sont effondrés le 11 septembre 2001 à New York. [sic] Cet explosif de pointe incorporant des nanotechnologies est seulement disponible pour des laboratoires militaires sophistiqués [11] ».

     

    Ainsi, on sait depuis le milieu de l’année 2009 que des explosifs d’origine militaire, probablement fabriqués aux États-Unis, ont contribué à l’effondrement du World Trade Center.

     

    Première couverture médiatique de la découverte de nanothermite dans la presse dominante européenne

     

    Bien que les nouvelles preuves scientifiques allant à l’encontre de la version officielle du 11 septembre n’aient pas été rapportées dans les médias dominants britanniques ou nord-américains, elles ont retenu l’attention sur le territoire continental européen.

     

    Le jour où l’article a été publié, un essai approfondi dans le journal danois Videnskab (Science) a examiné les deux côtés de la controverse concernant la démolition contrôlée [12].

     

    Le même numéro de Videnskab comportait également une entrevue avec le professeur Harrit, lequel a répondu à des questions pointues à propos de l’historique de révision de l’article par des pairs et la nature militaire de la nanothermite [13].

     

    Le jour suivant, le site Danois politiken.dk mentionnait l’article scientifique sur la nanothermite dans un article intitulé « Nouvelle vie pour les théories de conspiration sur le 11 septembre »

     

    Ensuite, le lendemain de son entrevue le 6 avril avec le réseau danois TV2 Nouvelles, le professeur Harrit était à la populaire émission-débat « Go'morgen Danmark » (Bonjour Danemark) où il a déclaré :

     

    Le matériau que nous avons découvert est issu d’une recherche militaire de première ligne à la fine pointe de la technologie. Ce n’est pas un mélange de produits chimiques aléatoires. Il s’agit d’une substance perfectionnée sur laquelle il est difficile d’obtenir de l’information. Cependant, certains articles de conférence et des rapports internes ont été publiés […] Cette tentative doit faire l’objet d’une enquête légale normale. Notre recherche constitue un travail judiciaire de haut niveau. Nous avons fourni des preuves techniques pouvant être utilisée lors d’une future enquête [15].

     

    Le 13 avril, un journal politique croate en ligne a mis sur son site l’interview télévisée du Dr Harrit à TV2 avec un article intitulé « VIDÉO : le 11 septembre n’est plus un sujet tabou au Danemark » [16].

     

    La Russie a également porté attention à cette nouvelle. Le 9 juillet, Laura Emmett, correspondante de RT à Londres a interviewé Dr Niels Harrit pendant plus de 10 minutes (RT, connue autrefois sous le nom de Russia Today, est une chaîne anglophone diffusée mondialement et financée par l’agence de presse étatique RIA Novosti. Elle rejoint mensuellement 1,5 millions de personnes, dont un demi-million d’Étasuniens). M. Harrit, affirmant que « les preuves d’une démolition contrôlée sont accablantes », a souligné que la réaction de la nanothermite avait produit des étendues de fer fondu sous les décombres ainsi que des feux inextinguibles qui ont duré des mois [17].

     

    Je me tourne maintenant vers les changements dans la couverture de la presse dominante à propos des arguments allant à l’encontre de la version officielle depuis la publication de l’article sur la nanothermite.

     

    III.  Changements du traitement des preuves du 11 septembre dans les médias dominants entre le début de 2009 au début de 2010 : 18 études de cas

     

    Deux nouvelles en février 2009 illustrent l’attitude méfiante qui domine en début d’année envers les théoriciens de la conspiration. Un article du New York Times disait à propos de l’acteur Daniel Sunjata :

     

    Le second épisode de la cinquième saison de « Rescue Me » débutant en avril pourrait constituer la première présentation fictive des théories de conspiration sur le 11 septembre par une entreprise médiatique dominante […] Le personnage de M. Sunjata livre un monologue de deux minutes […] décrivant  « un effort d’un gouvernement néoconservateur » pour contrôler le pétrole de la planète, augmenter dramatiquement les dépenses militaires et « changer la définition d’attaque préemptive ».

     

    Mr. Sunjata a surpris certains des reporters de la télévision lorsqu’il a déclaré qu’il appuit « absolument, à 100 pour cent » les assertions voulant que « le 11 septembre était un coup monté de l’intérieur » [18]

     

    À Fox News, on faisait preuve d’un peu moins de retenue :

     

    Un prochain épisode de la dramatique « Rescue Me » traite du le 11 septembre comme étant un coup monté de l’intérieur. L’acteur qui vomit les théories à la caméra, Daniel Sunjata, croit lui aussi à cette théorie.

     

    Regardez, en réalité, les acteurs qui dégueulent ces conneries le font pour leur propre ego. Ils se sentent ainsi intelligents parce que pour une fois ils débitent quelque chose de provocateur plutôt que puéril. Peu importe qu’il s’agisse d’une insidieuse insulte aux victimes du 11 septembre – comme ça l’est pour nous tous, qui pourrions ou non être coupables, selon la théorie de Sunjata [19].

     

    Toutefois, les choses ont commencé à changer après l’apparition de l’article sur la nanothermite le 3 avril, comme on peut le voir dans l’étude de cas suivante portant sur des reportages, chacun étant identifié comme étant la propriété d’un média d’entreprise, d’un média public ou indépendant.

     

    L’étude de cas révèle les preuves présentées à la conscience collective l’année dernière. 

     

    Étude de cas 1 : Le procès fictif d’Oussama ben Laden à la télévision néerlandaise, 25 avril 2009


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    Le 8 avril 2009, une populaire émission télévisuelle appelée « L’avocat du diable » a tenu un procès fictif d’Oussama ben Laden avec des avocats argumentant devant un jury civil politiquement équilibré de cinq personnes.

     

    L’argument contre ben Laden était présenté par deux réels opposants : l’ancien correspondant aux États-Unis Charles Groenhuijsen et l’américano-danois Glenn Schoen, qui oeuvre pour une entreprise de sécurité. Avocat dans la vraie vie, Gerald Spong agissait pour sa part à titre d’avocat de la défense de ben Laden [20]. 

     

    M. Spong a présenté de nouvelles preuves provenant d’une vidéo du professeur émérite en études islamiques Gernot Rotter, lequel affirmait que les traducteurs étasuniens ayant transcrit les cassettes de la « vidéo de confession » de ben Laden du 9 novembre 2001, ont « clairement ajouté des choses à bien des endroits : des choses qui ne sont pas là, que l’on entend pas même après de multiples écoutes » [21].

     

    M. Spong a gagné. Bien que le jury ait jugé que ben Laden était un terroriste, il a affirmé qu’il n’y avait pas de preuve qu’il avait commandé les attaques du 11 septembre.

     

    Par cette méthode, cette émission sur AVRO, le radiodiffuseur public danois, a présenté des preuves qui n’avaient pas été vues auparavant dans les médias dominants, allant contre la probabilité que ben Laden ait ordonné les attaques.

     

    Le 15 avril, Fox News rapportait les conclusions du jury danois dans un long reportage exceptionnellement équilibré, dans lequel l’ancien maire de New York Rudy Giuliani était cité à six reprises disant que l’exonération de ben Laden envoyait un « message troublant » au monde et nourrissait les théories de conspiration. Giuliani a qualifié ce message de diverse façons, soit de « bizarre », de « dangereux », d’« aberrant », d’« irrationnel » et de « regrettable » [22]. 

     

    Cependant, en faisant référence à M. Spong en tant qu’avocat « bien connu quoique controversé », Fox a mentionné l’homme 10 fois et plus substantiellement en soulignant ses preuves que les vidéos de ben Laden paraissaient inauthentiques, ainsi que son argument que le FBI n’a pas accusé ben Laden d’avoir orchestré ces attaques.

     

    Conclusion : (AVRO est publique et Fox News commercial.) Aucun de ces deux traitements des doutes sur la version officielle présentés par des médias dominants n’a été diffusé le jour de l’anniversaire annuel et chacun d’eux a rejoint des millions de personnes.

     

    Étude de cas 2 : l’architecte Richard Gage dans le Financial Post du Canada, 25 avril 2009

     

    L’un des quatre principaux journaux anglophones du Canada, le quotidien conservateur National Post, publie sa section affaires sous le nom de Financial Post.

     

    Trois semaines après la sortie de l’histoire de la nanothermite, , Jonathan Kay, chroniqueur et rédacteur en chef détenant des diplômes en ingénierie et en droit, a écrit un article à propos de Richard Gage, le « lucide » architecte de San Francisco à la tête du mouvement fort de 1000 membres « Architects and Engineers for 9/11 Truth » (Architectes et ingénieurs pour la vérité sur le 11 septembre) [23].

     

    M. Kay, qui lui-même endosse la version officielle du 11 septembre, a décrit M. Gage comme un architecte « d’âge mûr à l’allure respectable, en veston-cravate et au front dégarni ». Il a écrit que l’organisation de M. Gage a réussi à se faire une place à la prochaine conférence de l’American Institute of Architects du 30 avril au 2 mai.

     

    Au beau milieu des références aux réactions de la thermite et des explosifs à base d’oxyde de fer, M Kay a écrit ce qui suit à propos des démolitions contrôlées :

     

    Aussi radicale qu’elle puisse paraître aux lecteurs, la théorie de M. Gage est étonnamment populaire. Le « Mouvement pour la vérité sur le 11 septembre » […] a des millions de membres à travers le monde. Nombreux sont ceux qui croient que le World Trade Center a été détruit le 11 septembre au moyen d’une démolition contrôlée orchestrée par de propres représentants du gouvernement et de l’armée des États-Unis.

     

    La présentation de M. Gage a également été décrite comme étant « efficace » :

     

    Dans un segment particulièrement efficace, il présente des clichés des feux localisés qui ont pris naissance sur les étages inférieurs de l’édifice 7 du WTC des heures avant qu’il ne s’écroule. Quelques secondes plus tard, il montre des images de l’hôtel Mandarin Oriental de Beijing, lequel a subit en 2009 une conflagration épique de haut en bas… et est demeuré debout.

     

    Conclusion : (commercial). En plus de rapporter les preuves de M. Gage sans tenter de les réfuter, cet auteur de la presse commerciale a noté qu’« aucun grand média n’a dressé de portrait détaillé ni fait d’enquête approfondie du mouvement des truthers ». Il semble ainsi suggérer qu’il est maintenant temps de prendre ce mouvement au sérieux.

     

    Étude de cas 3 : Débat publique de la radio d’État norvégienne à propos de la vérité sur le 11 septembre, 21 mai 2009.

     

    Le professeur Harrit, qui donnait une conférence en Norvège à la fin mai 2009, a été interviewé pour une émission de radio publique, « Ici et maintenant » [24] sur NKR (radiodiffuseur norvégien).

     

    M. Harrit a présenté les conclusions de l’article sur la nanothermite, lesquelles ont été par la suite débattues par trois scientifiques norvégiens qui ne les appuyaient pas.

     

    Après l’émission radiophonique, un débat élargi s’est poursuivi par courriel entre Dr Ola Nilsen, enseignant en chimie à l’Université d’Oslo et Dr Steven Jones, co-auteur de l’article en question, qui enseignait auparavant la physique à la Brigham Young University. Ce débat, durant lequel Dr Nilsen a quelque peu modifié son point de vue original, a été mis en ligne sur un blog anglophone norvégien [25].

     

    Conclusion : (public). Bien que NKR ait contesté les conclusions de l’article de M. Harrit lors de cette émission d’avril, les choses allaient changer à a fin de l’été, comme nous le verrons ci-dessous.

     

    Étude de cas 4 : L’architecte Richard Gage à Fox News le 28 mai 2009


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    Richard Gage
     

    Les animateurs de Fox News à KMPH à Fresno en Californie ont débuté leur entrevue de 7 minutes en disant : « Il est un architecte spécialisé dans les structures d’acier. Maintenant, Richard Gage est […] ici pour nous montrer pourquoi il réclame une enquête plus approfondie sur l’effondrement des édifices du WTC [26]. »

     

    Ces deux animateurs ont activement encouragé M. Gage à expliquer les 10 caractéristiques clés de la démolition contrôlée. On lui a permis d’expliquer l’accélération en chute libre de l’édifice 7 du WTC (que l’on voit tomber dans ses deux séquences vidéo à la même vitesse qu’un second édifice détruit par démolition contrôlée) et l’« étonnante » défaillance de 40 000 tonnes de colonnes portantes d’acier, conçues pour résister à son effondrement.

     

    Bien que l’on ait dit que les effondrements étaient dus aux feux normaux des bureaux, divers pompiers ont signalé de vastes étendues de fer fondu au sol.

     

    « Qu’est-ce qui a produit tout ce fer fondu? » a demandé M. Gage.

     

    La réponse, a-t-il ajouté, a été trouvée dans les quelques pouces de poussière recouvrant le Bas Manhattan. « Le sous-produit de la thermite est le fer fondu et il est dispersé à travers toute cette poussière […] [I]l y a également des petits fragments de thermite qui ne se sont pas enflammés. Il s’agit de thermite de haute technologie : de la nanothermite. On ne trouve pas ça dans une caverne en Afghanistan. On la produit dans des laboratoires très sophistiqués qui ont des contrats avec la défense […], ses particules sont mille fois plus petites qu’un cheveu humain.

     

    Questionné à savoir si ben Laden aurait pu avoir accès aux édifices, M. Gage a répondu que ce n’était pas probable, qu’il serait nécessaire d’enquêter sur quelqu’un d’autre ayant eu accès à la nanothermite, ainsi qu’aux systèmes de sécurité des édifices. Quelqu’un qui a travaillé à la modernisation des ascenseurs, laquelle a eu lieu neuf mois plus tôt et avait lieu « juste à côté des colonnes portantes et des poutres dans l’édifice ».

     

    Conclusion : (commercial). Cette émission de Fox News a commencé par demander à M. Gage quelles étaient ses qualifications, en disant « nous le demandons pour clarifier car nous voulons qu’au fur et à mesure que nous entrons dans le sujet, les gens s’assure que vous n’êtes pas simplement quelqu’un qui a des idées délirantes […] [V]ous avez un bagage scientifique ». L’émission s’est terminée sur des remerciements sincères à M. Gage pour avoir « ouvert la porte à beaucoup de réflexions » et un avis sur « la grande quantité d’informations » disponible sur le site web de KMPH.com. Bref, M. Gage a été traité avec le respect auquel a droit tout participant sérieux traitant d’une question importante et controversée.

     

    Une émission de Russia Today du 9 juillet 2009 a été le prochain événement important survenu dans un média dominant. Comme il a été mentionné précédemment nous allons passer immédiatement à la période anniversaire de septembre 2009, alors que davantage de preuves des conséquences de la découverte de nanothermite ont fait leur apparition.

     

    Étude de cas 5 : Le documentaire de National Geographic le 31 août 2009, « 9/11: Science and Conspiracy »

     

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    À la fin août 2009, la chaîne National Geographic (NGC) a diffusé un documentaire de deux heures, « 9/11: Science and Conspiracy » (11 septembre : science et conspiration)
    , lequel tentait de répondre à plusieurs questions : « Qu’est-ce qui a causé l’effondrement des tours jumelles? Étaient-ce les feux ou des explosifs placés à l’intérieur des édifices et provoquant leur implosion? Est-ce un missile plutôt qu’un avion de ligne qui a frappé le Pentagone [27]? »

     

    Cette émission de « NatGeo » prétendait explorer les preuves d’une démolition contrôlée présentées par le mouvement pour la vérité sur le 11 septembre. Dylan Avery (réalisateur des films « Loose Change »), Richard Gage, David Ray Griffin, et Steven Jones ont été interviewés. Mais en réalité, cette émission était entièrement dédiée à déboulonner leurs affirmations en utilisant des démonstrations pseudo-scientifiques afin de réfuter des déclarations qu’aucun de ces homme n’ont faites.

     

    Par exemple, dans le but de réfuter l’affirmation que la nanothermite pourrait avoir causé l’effondrement des édifices, NatGeo a utilisé de la thermite ordinaire (le narrateur expliquant qu’ils n’avaient pas accès à de la nanothermite). De plus, au lieu d’utiliser la thermite pour faire des charges formées, lesquelles peuvent tailler de l’acier, les expérimentateurs de NatGeo ont simplement placé un sac de thermite à côté d’une colonne d’acier et l’ont allumé. Puisque la thermite enflammée (de façon entièrement prévisible) n’a pas fait fondre la colonne, le narrateur a conclu, de manière triomphale, que la science avait prouvé la fausseté de la déclaration des théoriciens de conspiration.

     

    Tout en n’exposant pas entièrement l’hypocrisie de l’émission affirmant qu’elle représentait la « science », une critique dans Media Life Magazine a tout de même souligné certains défauts en disant :

     

    Toutefois, certaines questions soulevées par les truthers ne sont pas abordées ou le sont dans de brefs apartés. Cela expose ce documentaire à des accusations, soit d’avoir sélectionné quels arguments seraient traités. "9/11: Science and Conspiracy" passe trop de temps à discuter de la psychologie derrière les théories de conspiration, ce qui ne constitue pas vraiment de la science dure [28].

     

    Une critique du New York Post a cité Sander Hicks, un journaliste et membre affiché de la communauté pour la vérité sur le 11 septembre, disant que ses représentants à l’émission « paraissent prudents et professionnels, impassibles, mais compatissants envers la vérité » et que l’émission, en dépit de ses erreurs, démontre « que le sujet est toujours pertinent et que l’affaire n’est pas réglée [29] ».

     

    Conclusion : (commercial). Cette émission de National Geographic offre un bon rappel de la façon dont la question de la vérité sur le 11 septembre a en général été traitée par les médias contrôlés par des entreprises. Cependant, elle démontre également que la controverse est très vivante dans les grands médias.

     

    (..)


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    Conclusion : (indépendant). Les auteurs de cet article, plutôt que de faire référence aux « théoriciens de conspiration » présentent la question du 11 septembre comme un « désaccord sur le plan technique » d’importance historique. Les deux versions de l’article représentent un virage à 180 degrés dans le reportage de la presse écrite étatsunienne, offrant une introduction utile à la recherche longtemps ignorée de professionnels indépendants. Le Santa Barbara Independent, cherchant à connaître l’opinion publique plutôt qu’à la cacher, a publié un sondage local demandant s’il y avait conspiration derrière les effondrements : 75 % des gens ont répondu « oui » [35].

     

    (..) 

     

    Étude de cas 9 : Le Daily Mail de Londres se demande si Oussama ben Laden est mort, 11 septembre 2009

     

    Cet article long et détaillé débute avec l’enregistrement audio menaçant de ben Laden datant du 3 juin 2009, prévu pour coïncider avec l’arrivée de Barack Obama en tournée au Moyen-Orient, pour se tourner ensuite vers la nouvelle offensive anglo-étasunienne visant à « pourchasser et tuer » le chef d’Al-Qaida.

     

    Cependant le Daily Mail pose la question : et si ben Laden n’était pas en vie?

     

    Et si tout ce que nous avons vu ou entendu de lui sur des cassettes vidéo et audio depuis les premiers jours suivant le 11 septembre était faux – et que les alliés occidentaux le gardait « en vie » pour stimuler le soutien à la guerre au terrorisme?

     

    Voilà la stupéfiante théorie qui gagne incroyablement en crédibilité parmi les commentateurs politiques, les académiciens respectés et même les experts en terrorisme [37].

     

    Les professeurs Angelo Codevilla de la Boston University et Bruce Lawrence de la Duke University soulignent que le premières vidéos vérifiables de ben Laden ne correspondent pas  aux vidéos qui ont émergé depuis 2002 ni même avec l’une d’elles datant de la fin 2001.

     

    Les caractéristiques distinctives révélatrices incluent une structure faciale transformée et des messages au contenu de plus en plus laïc.

     

    L’article présente ensuite les conclusions du livre du Dr Griffin au sujet de ben Laden, Oussama ben Laden : mort ou vivant?, comme une oeuvre « provoquant une onde de choc ».

     

    Ce livre présente des preuves que ben Laden est mort, probablement en raison d’une insuffisance rénale, à la mi-décembre 2001, ce qui signifierait que les messages enregistrés depuis ont été falsifiés afin « d’alimenter un appui déclinant pour la guerre au terrorisme en Irak et en Afghanistan ».

     

    La cassette probablement la plus controversée a été rendue publique le 13 décembre 2001 par le Pentagone, qui prétendait qu’elle avait été trouvée dans une maison de Jalalabad. Avant cette cassette, ben Laden, tout en faisant l’éloge des attaques du 11 septembre, niait constamment toute responsabilité dans cette affaire. Mais le ben Laden de cette cassette se vantait de les avoir planifiées.

     

    Le président Bush, le gouvernement Blair et les médias dominants ont tous acclamé ce message comme étant une preuve concluante de la culpabilité de ben Laden.

     

    Le Daily Mail signale cependant diverses raisons fournies dans le livre de M. Griffin portant à croire que l’homme dans cette vidéo était un imposteur. Le quotidien fait référence à l’existence d’une « technologie cinématographique très sophistiquée d’effets spéciaux servant à fusionner des images et des enregistrements vocaux ».

     

    On cite M Griffin : « La cassette de confession est arrivée exactement au moment où MM Bush et Blair avait échoué à prouver la responsabilité de ben Laden pour les attaques du 11 septembre et que les deux hommes tentaient de gagner l’appui du public à travers le monde pour la campagne antiterroriste, particulièrement dans le monde islamique. »

     

    Loin de chercher à ridiculiser le livre de M. Griffin, le Daily Mail conclut ainsi : « [L]es cassettes de ben Laden ont émergé avec une régularité horlogère alors que des milliards ont été dépensés et bien du sang a été versé dans le cadre de sa poursuite. Ben Laden a été le point central de la « guerre [occidentale] contre le terrorisme ». Se pourrait-il que, pendant des années, il n’ait été que du vent? »

     

    Conclusion : (commercial). Cet article de 2400 mots constitue la première couverture médiatique dominante sérieuse des preuves qu’Oussama ben Laden est mort et qu’il l’est depuis bien des années.

     

    Étude de cas 10: Le New Statesman nomme Dr David Ray Griffin au 41e rang des « Cinquante personnalités importantes de nos jours », 24 septembre 2009

     

    Deux semaines après la publication du Daily Mail, une seconde publication commerciale britannique a évoqué le Dr Griffin en le plaçant au 41e rang d’une liste de personnalités « importantes de nos jours » [38].

     

    Puisque cet article a fait l’objet d’une étude dans mon article précédent, la première partie de cette série, il est mentionné ici seulement à titre de réussite significative, laquelle a fait reconnaître (avec réticence) le fait que le mouvement contestant la version officielle du 11 septembre ne peut plus être ignoré.

     

    On peut voir son impact sur les médias par la nomination du Dr Griffin (qui obtient 200 000 résultats de recherche sur Google) sur la liste des personnes influentes du New Statesman, devant le président vénézuélien Hugo Chavez (lequel obtient plus de 11 millions de résultats).

    Conclusion : (commercial) Bien que le New Statesman ait qualifié le mouvement représenté par le Dr Griffin de « pernicieux », l’évaluation qu’il fait de son importance représente un point de non-retour dans la couverture médiatique du 11 septembre, comme nous allons le voir.

     

    Étude de cas 11 : Jean-Marie Bigard sur la télévision publique France 2, 28 octobre 2009

     

    En septembre 2008, Jean-Marie Bigard, l’humoriste français le plus populaire, a été contraint de s’excuser pour avoir déclaré que le 11 septembre avait été orchestré par le gouvernement étasunien [39]. Mais en juillet 2009, Bigard a commencé à mettre sur son site web des vidéos humoristiques tournant en ridicule la version officielle des attaques du 11 septembre.

     

    En octobre 2009, Bigard et le réalisateur français primé Mathieu Kassovitz ont participé a un débat d’une heure sur France 2, le réseau public de télévision [40]

     

    Les animateurs, qui avaient refusé d’inclure le scientifique qui devait à l‘origine participer à l’émission (Dr Niels Harrit), ont tenté de centrer le débat sur des théories d’« hommes pailles » que ni Bigard, ni Kassovitz n’avaient avancées. Cela a mené à des arguments permettant ensuite au Figaro, le deuxième plus grand quotidien de France, d’écarter le débat en le qualifiant de « sophisme bruyants » [41].

     

    Conclusion : (public). Même si cette émission était destinée à discréditer le mouvement du 11 septembre, comme le démontre le refus d’y inclure un scientifique, le fait qu’elle ait été en onde sur ce réseau détenu par l’État constituait une percée, mettant un terme à l’époque où la remise en question du 11 septembre était ignorée en France. 


    Suite ici : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=18135


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