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    Mise au point de danielle Bleitrach

     
    j'ai lu et relu l'article du journaliste Goldberg et la mise au point de Fidel.
     
    Sur la mise au point de Fidel je partage totalement l'ensemble de l'analyse et pour qui a lu mes articles sur ce blog, il comprendra à quel point les alarmes de Fidel sont les miennes, et combien je me réjouis qu'il ait percé le mur de silence, même si la presse bourgeoise s'est employé à déformer et à ignorer y compris le contexte de l'article du journaliste nord-américain. Cet article comme le souligne Fidel n'est pas malhonnête et malveillant, même s'il insiste ou isole ce que dit Fidel, jusqu'à, comme dans le cas du modèle cubain lui faisant dire le contraire de ce qu'il dit.
    Mais il me semble que sur deux questions, celle de l'Iran, du danger d'attaque et du fait que ce pays est accusé injustement fidel n'a cessé depuis des mois d'être très clair et ceux qui lui ont fait dire le contraire ou ont feint d'être inquiets étaient de mauvaise foi. Sur le socialisme Fidel a également à de nombreuses reprises dit son opinion et il a précisé à quel point il considérait  le peuple cubain le plus apte à résister y compris en cas d'extension du désastre nucléaire, il a insisté sur le fait que le socialisme était l'avenir.
     
    Il était difficile donc de s'alarmer sur ces deux points, le seul qui hélas à réellement posé problème est celui de "la défense des juifs"...
     
    il reste en effet un point sur lequel Fidel est en retrait c'est celui duquel je m'étais félicité. Fidel selon le journaliste américain disait au président de l'Iran que l'antisémitisme et la négation de l'holocauste ne menait à rien sinon à agraver la paranoïa non des dirigeants israéliens, ceux-là sont des fascistes et ils savent ce qu'ils font mais du peuple juif que ces dirigeants manipulent c'est mon opinion et il me semble que Fidel se positionnait en ces termes. Il ajoutait des paroles qui personnellement m'avaient émues sur le martyre du peuple juif.
     
    Politiquement je suis convaincue effectivement qu'on n'avancera pas par l'antisémitisme ou la négation de l'holocauste et depuis toujours je partage la position du parti communiste israélien qui se bat avec un courage exemplaire pour qu'arabes et juifs ensemble empêchent les implantations, fasse de jérusalem est la capitale de l'Etat palestinien et le droit au retour des palestiniens ainsi que la non discrimination des arabes israéliens.
     
    Ce que dit Fidel sur ce point me parait juste mais il est moins offensif sur la question politique, et je le regrette non seulement sentimentalement parce que cela pouvait aider. je ne suis pas d'accord avec la manière dont il a du céder à la pression du "camp anti-impérialiste" sur l'identité entre ce qu'ont subi chrétiens, musulmans et juifs. je ne chercherai pas des poux mais premièrement quand il y a eu massacre des premiers chrétiens sous néron, on ne distinguait pas encore les chrétiens des juifs et c'était en tant que juifs qu'ils étaient massacrés en Egypte.. de même quand jérusalem est pris, le massacre mêle juifs et musulmans.. Et pour le reste il est inexact historiquement de confondre ce que les juifs traqués, non armés ont subi depuis deux mille ans et les combats qui opposaient armées chrétiennes et armées musulmanes... Et de comparer tout ça à la Shoah. Que Fidel ait été contraint à un tel amalgame prouve à quel point il a du lâcher du lest.
     
    Je le sais d'autant plus que j'ai subi l'intolérable, non seulement les habituels malades de l'antisémitisme mais j'ai découvert avec stupéfaction où en étaient dans ce domaine des gens avec lesquels j'avais toujours combattu tant pour Cuba et l'Amérique latine que pour d'autres causes... Ils geignaient littéralement: ce n'est pas possible que fidel dise du bien des juifs et rien d'autre ne leur importait.. Le président de l'iran qui peut avoir raison dans cette affaire mais qui réprime les communistes était à leurs yeux une sorte de Che Guevara. j'étais stupéfaite par leur antisémitisme et par le fait qu'ils avaient besoin de sanctifier un individu pour défendre un peuple injustement attaqué. ils allaient jusqu'à émettre l'hypothèse que "le vieux était gâteux", c'était la première fois que je les voyais capables de parler comme ça de fidel. Et c'est pour cela que j'ai publié le texte du journaliste qui lui au moins était respectueux.
     

    (..)

     
    C'est pour cela que je me réjouissais que la grande voix de fidel Castro ait su dire ce qu'il fallait sans céder un pouce sur le fond.
     
    Je dois dire honnêtement que tout cela m'a ébranlé et je me demande jusqu'où je peux aller avec des gens capables de tels errances. la seule chose dont je suis sûre est le double combat auquel nous invite Fidel Castro: combat contre la guerre, combat pour une autre planète, le combat de la vie contre la mort (c'est exactement mon combat, note d'Eva).
    Mais n'oubliez jamais que les fascistes, les racistes sont ceux qui portent la mort quelle que soit leur origine...
     

    Danielle Bleitrach
    http://socio13.wordpress.com/


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    Terrorisme, Al Quaïda:

    Une invention atlantiste

    (et une histoire vieille comme le monde)

     

     

    On ne cesse de répéter qu'Al Qaïda est une invention atlantiste qui a pour objectif la diabolisation du monde musulman afin d'envoyer quelques centaines de milliers de soldats y mourir et tuer au passage quelques autres centaines de milliers de civils. On le réitère : Al Qaïda, au grand dam des naïfs, romantiques, sentimentaux, haineux, racistes (chacun ses raisons), n'existe pas. On lui attribue des attentats qui sont perpétrés par les services occidentaux ou orientaux (aux ordres des premiers). Comme preuve les dernières révélations sur les attentats de Karachi.

     

    L'histoire lointaine ou récente nous donne tellement d'exemples qui, hélas,  ne nous servent jamais de leçon ! Le massacre des trappistes de Tibhirine par exemple ou plus loin dans le passé l'affaire Ali Baba en Irak, l'attaque du golfe du Tonkin, l'opération Gladio en Europe, la bleuite du colonel Amirouche, les armes de destruction massive irakiennes, l'attaque du Lusitania, l'incendie du Reichstag... etc. Que dire aussi, même si on est loin du sujet de cet article, du réchauffement climatique et des précipitations neigeuses dans le sud du pays en plein mois de mai !   

     

    http://www.lelibrepenseur.org/ 

     

     

    Eva R-sistons:

     

    La mauvaise foi des Médias est totale.

     

    Les attentats se font sous fausse bannière.

     

    Yougoslavie, par exemple. Conflits ethniques prétexte ? Il s'agissait en fait d'une mise en scène pour justifier l'agression impériale de l'Occident ! Il fallait désintégrer une Yougoslavie (slave) trop proche du rival russe ! Simple question d'intérêts géo-politiques... Et au passage, une jolie base de l'OTAN au Kosovo ! Pour encercler la Russie...

     

    Karachi, maintenant on le sait... et partout !

     

    Par contre le terrorisme d'ETAT est l'apanage de l'Occident ! Et celui-là a une autre dimension... militaro-financière !

     

    Combien de terroristes dans le monde ? 2000 (source, un Spécialiste du contre-terrorisme, sur C dans l'Air). Ils font peur aux armées de l'Occident ?  Bonnes gens, ayez peur. Et enrôlez-vous sous la bannière de l'Occident contre l'Iran (pour commencer)...

     

    eva R-sistons aux mensonges officiels

     

     


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    Réaction des médias à l'influence accrue
    du mouvement pour la vérité sur le 11 septembre
    Deuxième partie: Analyse du changement d'attitude


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    Résumé

     

    L’an dernier, en réaction à l’émergence d’études indépendantes sur les attaques du 11 septembre, neuf médias commerciaux, sept médias publics et deux médias indépendants ont diffusé des émissions analytiques enquêtant sur la version officielle.

     

    La question est de plus en plus traitée comme une controverse scientifique méritant un débat, plutôt qu’une « théorie de conspiration » ignorant la science et le bon sens.

     

    Cet essai présente ces analyses médiatiques sous la forme de 18 études de cas.

     

    Huit pays – la Grande-Bretagne, le Canada le Danemark, la France, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et la Russie – ont permis à leur station de radiotélévision publique de diffuser l’ensemble des preuves contestant la vérité de la version officielle du 11 septembre.

     

    Cette approche davantage ouverte des  médias internationaux – j’aurais pu également inclure les médias japonais – est peut-être un signe que les organes médiatiques publics et privés dans le monde entier se positionnent et préparent leur public possiblement pour leur révéler la véracité de l’affirmation voulant que des forces au sein du gouvernement étasunien étaient complices de ces attaques, une révélation qui mettrait en doute la justification annoncée publiquement pour les opérations militaires en Irak, en Afghanistan et au Pakistan.

     

    Le fait que les preuves sont désormais explorées dans les médias internationaux pourrait ouvrir la voie aux médias étasuniens afin qu’ils jettent un regard approfondi sur les implications de ce qui est maintenant connu sur le 11 septembre et qu’ à la lumière de ces connaissances, ils réexaminent les politiques étrangère et intérieure du pays.

     

    I.  Introduction

     

    Jusqu’en 2009, les doutes sur la version officielle du 11 septembre étaient brièvement mentionnés dans les médias dominants lors de chaque anniversaire de l’événement, permettant ainsi à la communauté de chercheurs indépendants un fugace moment, une fois l’an, d’exprimer publiquement ses conclusions.

     

    Toutefois, après que des preuves scientifiques cruciales aient émergé en avril 2009 pour contester la version officielle de l’effondrement des tours, une série de reportages européens ont suivi. La couverture médiatique de ces preuves semble avoir ouvert la porte à des réflexions plus sérieuses sur tous les aspects de la question du 11 septembre dans les grands médias.

     

    Le premier article dans ma série, « The Media Response to 9/11 » (La réaction des médias au 11 septembre) traite de la reconnaissance réticente du Dr David Ray Griffin, le « principal truther » au monde (tel qu’on l’a surnommé), par le New Statesman qui l’a placé au 41e rang parmi « Les 50 personnes importantes aujourd’hui [1] ». Depuis cet aveu en septembre 2009, la question a pris un élan grandissant.

     

    Le contenu collectif résultant de cette nouvelle impulsion est présenté ici dans l’espoir qu’il encourage d’autres grands médias à considérer la controverse cruciale concernant le 11 septembre et à poursuivre la vérité, où qu’elle puisse mener.

     

    Observations sur l’analyse

     

    Alors que j’entreprenais mon analyse, j’ai observé cinq nouveaux aspects dans le traitement médiatique de la question du 11 septembre s’étant développés au cours de 2009. Ils sont répertoriés ici afin que les lecteurs puissent les chercher dans les études de cas qui suivent ci-dessous :

     

    1. La question du 11 septembre est de plus en plus formulée non pas comme une opposition entre des théories de conspiration et la science dure, mais comme une controverse légitime reposant sur des questions restées sans réponses et une recherche de la vérité.

     

    2. Les reportages et les émissions de télévision examinant ces controverses sont plus longs et plus équilibrés qu’auparavant.

     

    3. Les grands médias d’information ont commencé à présenter d’abord les affirmations du mouvement pour la vérité, ensuite les contre-arguments des défenseurs de la version officielle.

     

    4. Ces mêmes médias ont commencé à inclure et même à présenter des preuves abondantes pour appuyer les affirmations de la communauté pour la vérité sur le 11 septembre.

     

    5. Le traitement médiatique suggère de plus en plus la possibilité d’une nouvelle enquête sur les événements du 11 septembre 2001.

     

    La première partie de cet essai traite des importantes preuves scientifiques qui ont émergé au début de l’année 2009, de la signification de ces preuves relativement à la version officielle du 11 septembre et de la première couverture médiatique qu’elles ont reçue.

     

    II. Un article scientifique conclut à la présence de nanothermite dans la poussière des ruines du World Trade Center, 3 avril 2009

     

    Un article révisé par des pairs paru dans le Open Chemical Physics Journal le 3 avril 2009 [2] rapportait qu’un explosif de haute technologie peu connu appelé nanothermite a été découvert dans la poussière des ruines du World Trade Center.

     

    Les physiciens et chimistes impliqués dans cette étude ont découvert « une quantité significative de fragments particuliers rouge et gris » [3] dans quatre échantillons de poussière récoltés dans le secteur. La présence d’aluminium et d’oxyde de fer dans le matériau rouge ont fourni un des signes indiquant qu’il pourrait s’agir de nanothermite, un explosif de grande puissance (alors que la thermite ordinaire est incendiaire).

     

    Un autre indice a été fourni par la réaction explosive provoquée en plaçant les fragments sous une flamme.

     

    Sur la base de ces observations et d’autres encore, l’équipe a conclu que « la couche rouge des fragments rouges et gris découverts dans la poussière du WTC est un matériau aluminothermique actif non réagi constitué de nanotechnologie et qu’il s’agit d’une substance explosive ou pyrotechnique hautement énergétique [4] ».

     

    Le premier auteur cité dans l’article, Dr Niels Harrit, professeur de chimie spécialisé en nanochimie à l’Université de Copenhague [5], a expliqué au réseau danois TV2 nouvelles :

     

    La thermite date de 1893. Il s’agit d’un mélange d’aluminium et de poudre de rouille qui réagit pour créer une chaleur intense. Chauffée à 2500 degrés Centigrade, la réaction produit du fer. On peut l’utiliser pour faire de la soudure et faire fondre d’autre fer.

     

    Donc dans la nanothermite, cette poudre datant de 1893 est réduite à de fines particules parfaitement mélangées. Lorsqu’elles réagissent, la chaleur intense se développe beaucoup plus rapidement. La nanothermite peut être mélangée avec des additifs pour dégager une chaleur intense ou servir d’explosif extrêmement efficace. Elle contient plus d’énergie que la dynamite et peut être utilisée comme propergol.

     

    On ne peut pas manipuler ce genre de science. Nous l’avons trouvé : de la thermite non réagie [6].

     

    Que signifiait la présence de ce matériau sophistiqué?

     

    Éléments de preuve que la nanothermite est une substance militaire

     

    Dans une entrevue allemande en mai 2009, Dr Harrit a affirmé : « Il n’existe pas d’expert en nanothermite qui n’ait pas de liens avec l’armée […] Ce truc a uniquement été préparé dans le cadre de contrats militaires aux États-Unis et probablement dans de grands pays alliés. Il s’agit de recherche militaire secrète […] Cela n’a pas été préparé dans une caverne en Afghanistan [7]. »

     

    Le chimiste Kevin Ryan, un autre co-auteur, avait rapporté dans un article antérieur que la nanothermite, qui peut être peinte sur des surfaces, a été développée par des scientifiques du gouvernement étasunien aux Lawrence Livermore National Laboratories [8].

     

    Une publication spéciale du département de la Défense des États-Unis confirme que des travaux sur ces « matériaux énergétiques » sont depuis longtemps « effectués dans des laboratoires au sein de tous les services militaires [9] ».

     

    Selon une déclaration de juin 2009 de la prestigieuse Institute of Nanotechnology de Grande-Bretagne [10], l’étude du Dr Harrit « offre des preuves irréfutables qu’un explosif hautement sophistiqué appelé nanothermite a été découvert dans la poussière des trois édifices qui se sont effondrés le 11 septembre 2001 à New York. [sic] Cet explosif de pointe incorporant des nanotechnologies est seulement disponible pour des laboratoires militaires sophistiqués [11] ».

     

    Ainsi, on sait depuis le milieu de l’année 2009 que des explosifs d’origine militaire, probablement fabriqués aux États-Unis, ont contribué à l’effondrement du World Trade Center.

     

    Première couverture médiatique de la découverte de nanothermite dans la presse dominante européenne

     

    Bien que les nouvelles preuves scientifiques allant à l’encontre de la version officielle du 11 septembre n’aient pas été rapportées dans les médias dominants britanniques ou nord-américains, elles ont retenu l’attention sur le territoire continental européen.

     

    Le jour où l’article a été publié, un essai approfondi dans le journal danois Videnskab (Science) a examiné les deux côtés de la controverse concernant la démolition contrôlée [12].

     

    Le même numéro de Videnskab comportait également une entrevue avec le professeur Harrit, lequel a répondu à des questions pointues à propos de l’historique de révision de l’article par des pairs et la nature militaire de la nanothermite [13].

     

    Le jour suivant, le site Danois politiken.dk mentionnait l’article scientifique sur la nanothermite dans un article intitulé « Nouvelle vie pour les théories de conspiration sur le 11 septembre »

     

    Ensuite, le lendemain de son entrevue le 6 avril avec le réseau danois TV2 Nouvelles, le professeur Harrit était à la populaire émission-débat « Go'morgen Danmark » (Bonjour Danemark) où il a déclaré :

     

    Le matériau que nous avons découvert est issu d’une recherche militaire de première ligne à la fine pointe de la technologie. Ce n’est pas un mélange de produits chimiques aléatoires. Il s’agit d’une substance perfectionnée sur laquelle il est difficile d’obtenir de l’information. Cependant, certains articles de conférence et des rapports internes ont été publiés […] Cette tentative doit faire l’objet d’une enquête légale normale. Notre recherche constitue un travail judiciaire de haut niveau. Nous avons fourni des preuves techniques pouvant être utilisée lors d’une future enquête [15].

     

    Le 13 avril, un journal politique croate en ligne a mis sur son site l’interview télévisée du Dr Harrit à TV2 avec un article intitulé « VIDÉO : le 11 septembre n’est plus un sujet tabou au Danemark » [16].

     

    La Russie a également porté attention à cette nouvelle. Le 9 juillet, Laura Emmett, correspondante de RT à Londres a interviewé Dr Niels Harrit pendant plus de 10 minutes (RT, connue autrefois sous le nom de Russia Today, est une chaîne anglophone diffusée mondialement et financée par l’agence de presse étatique RIA Novosti. Elle rejoint mensuellement 1,5 millions de personnes, dont un demi-million d’Étasuniens). M. Harrit, affirmant que « les preuves d’une démolition contrôlée sont accablantes », a souligné que la réaction de la nanothermite avait produit des étendues de fer fondu sous les décombres ainsi que des feux inextinguibles qui ont duré des mois [17].

     

    Je me tourne maintenant vers les changements dans la couverture de la presse dominante à propos des arguments allant à l’encontre de la version officielle depuis la publication de l’article sur la nanothermite.

     

    III.  Changements du traitement des preuves du 11 septembre dans les médias dominants entre le début de 2009 au début de 2010 : 18 études de cas

     

    Deux nouvelles en février 2009 illustrent l’attitude méfiante qui domine en début d’année envers les théoriciens de la conspiration. Un article du New York Times disait à propos de l’acteur Daniel Sunjata :

     

    Le second épisode de la cinquième saison de « Rescue Me » débutant en avril pourrait constituer la première présentation fictive des théories de conspiration sur le 11 septembre par une entreprise médiatique dominante […] Le personnage de M. Sunjata livre un monologue de deux minutes […] décrivant  « un effort d’un gouvernement néoconservateur » pour contrôler le pétrole de la planète, augmenter dramatiquement les dépenses militaires et « changer la définition d’attaque préemptive ».

     

    Mr. Sunjata a surpris certains des reporters de la télévision lorsqu’il a déclaré qu’il appuit « absolument, à 100 pour cent » les assertions voulant que « le 11 septembre était un coup monté de l’intérieur » [18]

     

    À Fox News, on faisait preuve d’un peu moins de retenue :

     

    Un prochain épisode de la dramatique « Rescue Me » traite du le 11 septembre comme étant un coup monté de l’intérieur. L’acteur qui vomit les théories à la caméra, Daniel Sunjata, croit lui aussi à cette théorie.

     

    Regardez, en réalité, les acteurs qui dégueulent ces conneries le font pour leur propre ego. Ils se sentent ainsi intelligents parce que pour une fois ils débitent quelque chose de provocateur plutôt que puéril. Peu importe qu’il s’agisse d’une insidieuse insulte aux victimes du 11 septembre – comme ça l’est pour nous tous, qui pourrions ou non être coupables, selon la théorie de Sunjata [19].

     

    Toutefois, les choses ont commencé à changer après l’apparition de l’article sur la nanothermite le 3 avril, comme on peut le voir dans l’étude de cas suivante portant sur des reportages, chacun étant identifié comme étant la propriété d’un média d’entreprise, d’un média public ou indépendant.

     

    L’étude de cas révèle les preuves présentées à la conscience collective l’année dernière. 

     

    Étude de cas 1 : Le procès fictif d’Oussama ben Laden à la télévision néerlandaise, 25 avril 2009


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    Le 8 avril 2009, une populaire émission télévisuelle appelée « L’avocat du diable » a tenu un procès fictif d’Oussama ben Laden avec des avocats argumentant devant un jury civil politiquement équilibré de cinq personnes.

     

    L’argument contre ben Laden était présenté par deux réels opposants : l’ancien correspondant aux États-Unis Charles Groenhuijsen et l’américano-danois Glenn Schoen, qui oeuvre pour une entreprise de sécurité. Avocat dans la vraie vie, Gerald Spong agissait pour sa part à titre d’avocat de la défense de ben Laden [20]. 

     

    M. Spong a présenté de nouvelles preuves provenant d’une vidéo du professeur émérite en études islamiques Gernot Rotter, lequel affirmait que les traducteurs étasuniens ayant transcrit les cassettes de la « vidéo de confession » de ben Laden du 9 novembre 2001, ont « clairement ajouté des choses à bien des endroits : des choses qui ne sont pas là, que l’on entend pas même après de multiples écoutes » [21].

     

    M. Spong a gagné. Bien que le jury ait jugé que ben Laden était un terroriste, il a affirmé qu’il n’y avait pas de preuve qu’il avait commandé les attaques du 11 septembre.

     

    Par cette méthode, cette émission sur AVRO, le radiodiffuseur public danois, a présenté des preuves qui n’avaient pas été vues auparavant dans les médias dominants, allant contre la probabilité que ben Laden ait ordonné les attaques.

     

    Le 15 avril, Fox News rapportait les conclusions du jury danois dans un long reportage exceptionnellement équilibré, dans lequel l’ancien maire de New York Rudy Giuliani était cité à six reprises disant que l’exonération de ben Laden envoyait un « message troublant » au monde et nourrissait les théories de conspiration. Giuliani a qualifié ce message de diverse façons, soit de « bizarre », de « dangereux », d’« aberrant », d’« irrationnel » et de « regrettable » [22]. 

     

    Cependant, en faisant référence à M. Spong en tant qu’avocat « bien connu quoique controversé », Fox a mentionné l’homme 10 fois et plus substantiellement en soulignant ses preuves que les vidéos de ben Laden paraissaient inauthentiques, ainsi que son argument que le FBI n’a pas accusé ben Laden d’avoir orchestré ces attaques.

     

    Conclusion : (AVRO est publique et Fox News commercial.) Aucun de ces deux traitements des doutes sur la version officielle présentés par des médias dominants n’a été diffusé le jour de l’anniversaire annuel et chacun d’eux a rejoint des millions de personnes.

     

    Étude de cas 2 : l’architecte Richard Gage dans le Financial Post du Canada, 25 avril 2009

     

    L’un des quatre principaux journaux anglophones du Canada, le quotidien conservateur National Post, publie sa section affaires sous le nom de Financial Post.

     

    Trois semaines après la sortie de l’histoire de la nanothermite, , Jonathan Kay, chroniqueur et rédacteur en chef détenant des diplômes en ingénierie et en droit, a écrit un article à propos de Richard Gage, le « lucide » architecte de San Francisco à la tête du mouvement fort de 1000 membres « Architects and Engineers for 9/11 Truth » (Architectes et ingénieurs pour la vérité sur le 11 septembre) [23].

     

    M. Kay, qui lui-même endosse la version officielle du 11 septembre, a décrit M. Gage comme un architecte « d’âge mûr à l’allure respectable, en veston-cravate et au front dégarni ». Il a écrit que l’organisation de M. Gage a réussi à se faire une place à la prochaine conférence de l’American Institute of Architects du 30 avril au 2 mai.

     

    Au beau milieu des références aux réactions de la thermite et des explosifs à base d’oxyde de fer, M Kay a écrit ce qui suit à propos des démolitions contrôlées :

     

    Aussi radicale qu’elle puisse paraître aux lecteurs, la théorie de M. Gage est étonnamment populaire. Le « Mouvement pour la vérité sur le 11 septembre » […] a des millions de membres à travers le monde. Nombreux sont ceux qui croient que le World Trade Center a été détruit le 11 septembre au moyen d’une démolition contrôlée orchestrée par de propres représentants du gouvernement et de l’armée des États-Unis.

     

    La présentation de M. Gage a également été décrite comme étant « efficace » :

     

    Dans un segment particulièrement efficace, il présente des clichés des feux localisés qui ont pris naissance sur les étages inférieurs de l’édifice 7 du WTC des heures avant qu’il ne s’écroule. Quelques secondes plus tard, il montre des images de l’hôtel Mandarin Oriental de Beijing, lequel a subit en 2009 une conflagration épique de haut en bas… et est demeuré debout.

     

    Conclusion : (commercial). En plus de rapporter les preuves de M. Gage sans tenter de les réfuter, cet auteur de la presse commerciale a noté qu’« aucun grand média n’a dressé de portrait détaillé ni fait d’enquête approfondie du mouvement des truthers ». Il semble ainsi suggérer qu’il est maintenant temps de prendre ce mouvement au sérieux.

     

    Étude de cas 3 : Débat publique de la radio d’État norvégienne à propos de la vérité sur le 11 septembre, 21 mai 2009.

     

    Le professeur Harrit, qui donnait une conférence en Norvège à la fin mai 2009, a été interviewé pour une émission de radio publique, « Ici et maintenant » [24] sur NKR (radiodiffuseur norvégien).

     

    M. Harrit a présenté les conclusions de l’article sur la nanothermite, lesquelles ont été par la suite débattues par trois scientifiques norvégiens qui ne les appuyaient pas.

     

    Après l’émission radiophonique, un débat élargi s’est poursuivi par courriel entre Dr Ola Nilsen, enseignant en chimie à l’Université d’Oslo et Dr Steven Jones, co-auteur de l’article en question, qui enseignait auparavant la physique à la Brigham Young University. Ce débat, durant lequel Dr Nilsen a quelque peu modifié son point de vue original, a été mis en ligne sur un blog anglophone norvégien [25].

     

    Conclusion : (public). Bien que NKR ait contesté les conclusions de l’article de M. Harrit lors de cette émission d’avril, les choses allaient changer à a fin de l’été, comme nous le verrons ci-dessous.

     

    Étude de cas 4 : L’architecte Richard Gage à Fox News le 28 mai 2009


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    Richard Gage
     

    Les animateurs de Fox News à KMPH à Fresno en Californie ont débuté leur entrevue de 7 minutes en disant : « Il est un architecte spécialisé dans les structures d’acier. Maintenant, Richard Gage est […] ici pour nous montrer pourquoi il réclame une enquête plus approfondie sur l’effondrement des édifices du WTC [26]. »

     

    Ces deux animateurs ont activement encouragé M. Gage à expliquer les 10 caractéristiques clés de la démolition contrôlée. On lui a permis d’expliquer l’accélération en chute libre de l’édifice 7 du WTC (que l’on voit tomber dans ses deux séquences vidéo à la même vitesse qu’un second édifice détruit par démolition contrôlée) et l’« étonnante » défaillance de 40 000 tonnes de colonnes portantes d’acier, conçues pour résister à son effondrement.

     

    Bien que l’on ait dit que les effondrements étaient dus aux feux normaux des bureaux, divers pompiers ont signalé de vastes étendues de fer fondu au sol.

     

    « Qu’est-ce qui a produit tout ce fer fondu? » a demandé M. Gage.

     

    La réponse, a-t-il ajouté, a été trouvée dans les quelques pouces de poussière recouvrant le Bas Manhattan. « Le sous-produit de la thermite est le fer fondu et il est dispersé à travers toute cette poussière […] [I]l y a également des petits fragments de thermite qui ne se sont pas enflammés. Il s’agit de thermite de haute technologie : de la nanothermite. On ne trouve pas ça dans une caverne en Afghanistan. On la produit dans des laboratoires très sophistiqués qui ont des contrats avec la défense […], ses particules sont mille fois plus petites qu’un cheveu humain.

     

    Questionné à savoir si ben Laden aurait pu avoir accès aux édifices, M. Gage a répondu que ce n’était pas probable, qu’il serait nécessaire d’enquêter sur quelqu’un d’autre ayant eu accès à la nanothermite, ainsi qu’aux systèmes de sécurité des édifices. Quelqu’un qui a travaillé à la modernisation des ascenseurs, laquelle a eu lieu neuf mois plus tôt et avait lieu « juste à côté des colonnes portantes et des poutres dans l’édifice ».

     

    Conclusion : (commercial). Cette émission de Fox News a commencé par demander à M. Gage quelles étaient ses qualifications, en disant « nous le demandons pour clarifier car nous voulons qu’au fur et à mesure que nous entrons dans le sujet, les gens s’assure que vous n’êtes pas simplement quelqu’un qui a des idées délirantes […] [V]ous avez un bagage scientifique ». L’émission s’est terminée sur des remerciements sincères à M. Gage pour avoir « ouvert la porte à beaucoup de réflexions » et un avis sur « la grande quantité d’informations » disponible sur le site web de KMPH.com. Bref, M. Gage a été traité avec le respect auquel a droit tout participant sérieux traitant d’une question importante et controversée.

     

    Une émission de Russia Today du 9 juillet 2009 a été le prochain événement important survenu dans un média dominant. Comme il a été mentionné précédemment nous allons passer immédiatement à la période anniversaire de septembre 2009, alors que davantage de preuves des conséquences de la découverte de nanothermite ont fait leur apparition.

     

    Étude de cas 5 : Le documentaire de National Geographic le 31 août 2009, « 9/11: Science and Conspiracy »

     

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    À la fin août 2009, la chaîne National Geographic (NGC) a diffusé un documentaire de deux heures, « 9/11: Science and Conspiracy » (11 septembre : science et conspiration)
    , lequel tentait de répondre à plusieurs questions : « Qu’est-ce qui a causé l’effondrement des tours jumelles? Étaient-ce les feux ou des explosifs placés à l’intérieur des édifices et provoquant leur implosion? Est-ce un missile plutôt qu’un avion de ligne qui a frappé le Pentagone [27]? »

     

    Cette émission de « NatGeo » prétendait explorer les preuves d’une démolition contrôlée présentées par le mouvement pour la vérité sur le 11 septembre. Dylan Avery (réalisateur des films « Loose Change »), Richard Gage, David Ray Griffin, et Steven Jones ont été interviewés. Mais en réalité, cette émission était entièrement dédiée à déboulonner leurs affirmations en utilisant des démonstrations pseudo-scientifiques afin de réfuter des déclarations qu’aucun de ces homme n’ont faites.

     

    Par exemple, dans le but de réfuter l’affirmation que la nanothermite pourrait avoir causé l’effondrement des édifices, NatGeo a utilisé de la thermite ordinaire (le narrateur expliquant qu’ils n’avaient pas accès à de la nanothermite). De plus, au lieu d’utiliser la thermite pour faire des charges formées, lesquelles peuvent tailler de l’acier, les expérimentateurs de NatGeo ont simplement placé un sac de thermite à côté d’une colonne d’acier et l’ont allumé. Puisque la thermite enflammée (de façon entièrement prévisible) n’a pas fait fondre la colonne, le narrateur a conclu, de manière triomphale, que la science avait prouvé la fausseté de la déclaration des théoriciens de conspiration.

     

    Tout en n’exposant pas entièrement l’hypocrisie de l’émission affirmant qu’elle représentait la « science », une critique dans Media Life Magazine a tout de même souligné certains défauts en disant :

     

    Toutefois, certaines questions soulevées par les truthers ne sont pas abordées ou le sont dans de brefs apartés. Cela expose ce documentaire à des accusations, soit d’avoir sélectionné quels arguments seraient traités. "9/11: Science and Conspiracy" passe trop de temps à discuter de la psychologie derrière les théories de conspiration, ce qui ne constitue pas vraiment de la science dure [28].

     

    Une critique du New York Post a cité Sander Hicks, un journaliste et membre affiché de la communauté pour la vérité sur le 11 septembre, disant que ses représentants à l’émission « paraissent prudents et professionnels, impassibles, mais compatissants envers la vérité » et que l’émission, en dépit de ses erreurs, démontre « que le sujet est toujours pertinent et que l’affaire n’est pas réglée [29] ».

     

    Conclusion : (commercial). Cette émission de National Geographic offre un bon rappel de la façon dont la question de la vérité sur le 11 septembre a en général été traitée par les médias contrôlés par des entreprises. Cependant, elle démontre également que la controverse est très vivante dans les grands médias.

     

    Étude de cas 6 : Le guide télé hebdomadaire allemand TV Hören und Sehen, 31 août 2009


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    TV Hören und Sehen, avec un tirage de près d’un million de copies, est détenu par Bauer Media Group, lequel publie 308 magazines dans 14 pays. Le magazine télévisuel présente des entrevues et des articles d’éminents auteurs allemands [30].

     

    Il est par conséquent significatif que le 31 août 2009, ce magazine ait publié l’article « Die Geheimakten von 9/11 » (Les dossiers secrets du 11 septembre) sur deux pages entières, suivi de photographies sur deux pages subséquentes. L’article débutait en disant : « Le 11 septembre est officiellement la plus importante affaire criminelle de l’histoire, mais des documents confidentiels et des comptes rendus de témoins font surface, lesquels contredisent les versions officielles de la CIA et du Pentagone [31]. »

     
    (..)

     


    Screen showing the face of Osama Bin Laden 

     

     

     

    suite article ici :
    Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.

     

     

     

    Notes sur le site 

    Elizabeth Woodworth
     est une libraire retraitée spécialisée en sciences de la santé et pigiste. Elle a écrit deux livres et de nombreux articles sur des questions politiques et de justice sociale.


     Articles de Elizabeth Woodworth publiés par Mondialisation.ca



    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=18135

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  •                               



    Dans un article paru le 28 janvier, sous le titre
    « La dette est au cœur des préoccupations des Français », annoncé en « une » de sa version papier et sur son site internet la veille, le Figaro se fonde sur un sondage d’opinion réalisé par l’IFOP pour prouver ce qu’annonce le titre. Sondomanie abusive ? Sans doute. Méthodologie douteuse ? Peut-être. Mais, à consulter sur le site de l’IFOP le détail du sondage, on constate surtout ici l’étonnante capacité du Figaro à tordre, dans le sens et à l’appui de l’action gouvernementale, des résultats qui ne confirment guère la thèse avancée.


    Les sondages d’opinion occupent,« on » le sait [
    1], une place de choix dans la boîte-à-outils des médias dominants et du journalisme politique. Ainsi, quand le gouvernement lance une campagne agressive pour justifier la baisse des dépenses de l’Etat (ou du moins de certaines d’entre elles…) et les suppressions de poste massives dans la fonction publique, le Figaro opine du chef en annonçant en « une » – comme en écho et par magie – la vérité révélée par un sondage : « 9 Français sur 10 pour la baisse des dépenses publiques ». Comment pourrait-on légitimement s’opposer à 90% de la population ?




    Un sondage et son usage


    S’il ne nous plaît guère de devoir faire nous-mêmes l’analyse d’un sondage, celle-ci s’impose dans la mesure où le journaliste du Figaro qui a commis cet article ne semble pas avoir pris la peine d’en consulter les résultats détaillés ou, s’il l’a fait, n’a pas le moins du monde été dérangé d’en livrer un commentaire faussé et, pour tout dire, mensonger.


    L’IFOP a commencé par interroger « les Français », ou plutôt un échantillon représentatif de 1024 individus, sur « les thèmes prioritaires de 2010 ». Voilà ce qu’on pouvait lire dans le Figaro à ce sujet : « Contrairement à ce qui s’observait il y a quelques années, les Français ne restent plus de marbre devant le sujet de la dette. Bien conscients désormais qu’il s’agit de l’avenir des générations futures , ils placent les questions de finances publiques au cœur de leurs préoccupations, au même titre que le chômage, la santé ou l’avenir des retraites ». A l’appui de cette affirmation, le journal propose ce résumé visuel :


    La dette publique « au même titre » que le chômage, la santé et les retraites ? On s’étonnera, si on n’a lu que cet article (et surtout sa « une »), de constater que « la réduction de la dette publique » n’apparaît qu’en 11ème position des thèmes « tout à fait prioritaires », bien loin derrière « la lutte contre le chômage », « la santé », « l’éducation », « l’avenir des retraites », « le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat », « la lutte contre la précarité », etc. Quelle surprise dès lors que le Figaro n’ait pas titré « Le chômage, la santé et l’éducation au cœur des préoccupations des Français », ou encore « Relever les salaires et lutter contre la précarité : une priorité selon les Français » ! D’autant que les écarts ne sont pas minces : 65% et 54% des enquêtés jugent que « la lutte contre le chômage » et « le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat » sont « tout à fait prioritaires », contre 36% affirmant de même pour « la réduction de la dette publique ».


    La principale information qui ressort de ce sondage, c’est donc bien que la rédaction du quotidien de Dassault, propriétaire du Figaro et sénateur UMP, ne pense guère urgent d’augmenter les revenus de ses salariés et des travailleurs en général, ou de lutter contre le chômage, ce qui n’apparaît pas vraiment comme un scoop.


    Mais par quel miracle médiatique le Figaro parvient-il à cette « une » sans ambiguïtés : « 9 Français sur 10 pour la baisse des dépenses publiques » ? Tout simplement parce que l’IFOP, dans ce sondage commandé par la « Fondation pour l’innovation politique » (think-thank créé par l’UMP et dirigé par l’admirable « chercheur en science politique »
    Dominique Reynié) a introduit un module sur « l’inquiétude à l’égard du déficit public et de la dette de l’Etat ». On apprend ainsi, grâce à l’IFOP, que 75% des enquêtés, « en pensant au déficit public et à la dette de l’Etat », se disent « inquiets » ; c’est d’ailleurs là moins qu’en octobre 2009, où cette réponse avait été choisie par 83% des enquêtés. Est-ce à dire que « les Français » sont moins inquiets aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a quelques mois, ou n’est-ce là que le produit de l’activité médiatique mettant au premier plan, inégalement selon les périodes, certains sujets ? Nous serions bien en peine de répondre à cette question mais on remarquera qu’une question aussi vague ne peut engendrer que des réponses aux significations extrêmement disparates et difficiles, pour ne pas dire impossibles, à interpréter.


    Les impensés d’un sondage


    On ne peut toutefois s’en tenir à rétablir les résultats du sondage contre l’usage qu’en fait le Figaro, ce qui laisserait entendre que le journal de Dassault s’est en quelque sorte écarté de la vérité révélée par ce sondage. Au contraire, le discours médiatique vient ici se superposer à un dispositif sondagier dont on va voir qu’il tend à créer la réalité qu’il prétend mesurer.


    Il importe en effet de rappeler qu’un sondage, ou quelque enquête que ce soit où l’on interroge des individus en dehors d’un contexte ordinaire, produit une forme d’injonction à produire une opinion. Plutôt que de mesurer des « attentes » ou des « opinions » préexistantes, les sondeurs et les commentateurs contribuent à faire exister la « préoccupation » ou l’ « inquiétude » qu’ils prétendent saisir et quantifier.


    De surcroît, la réponse à la question posée dépend de sa formulation et de l’éventail des options possible. Comment s’étonner, dès lors, que 92% des enquêtés, « pour faire face à la situation actuelle (crise économique, déficits publics élevés) », préfèrent « réduire les dépenses de l’Etat et celles des collectivités locales (villes, départements, régions) » quand la seule autre option proposée consiste à « augmenter les prélèvements obligatoires ( impôts locaux, impôt sur le revenu ) » ? Il est vrai qu’on voit mal l’IFOP, répondant à la commande d’une fondation liée à l’UMP, proposer aux enquêtés de répondre à cette question en leurs proposant d’autres choix : par exemple « la suppression des niches fiscales et des exonérations de cotisations sociales dont bénéficient le patronat », ou « le rétablissement de l’impôt sur les successions et la suppression des niches fiscales dont jouissent les foyers aisés ».


    On imagine mal également le Figaro, dont il est particulièrement opportun, en l’occurrence, de rappeler qu’il appartient au marchand d’armes Dassault, s’appesantir dans son article sur ce constat : la première réponse choisie par les enquêtés – lorsqu’on leur pose la question du « secteur » dans lequel on devrait baisser les dépenses publiques – n’est autre que « la défense, l’armée », et ce à 45% (contre 25% pour la réponse arrivant en 2ème position). Il serait dommage de laisser entendre que les Français aimeraient, pour une grande partie d’entre eux, que Dassault cesse de faire les poches de l’Etat.


    De même, concernant les recettes de l’Etat, quelle tristesse que – dans sa célérité à utiliser les résultats de ce sondage – le Figaro n’ait pas remarqué qu’interrogés sur l’augmentation des prélèvements obligatoires, les enquêtés pensent à 57% et 47% que cela « devrait d’abord passer » par « l’augmentation de l’ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune) » et « l’augmentation de l’impôt sur les bénéfices des sociétés », contre 7% pour l’augmentation de la TVA et 1% pour celle des impôts locaux ! Mais ces « préoccupations des Français » contredisant totalement les préoccupations (et l’action) du gouvernement, le Figaro n’a pas jugé pertinent d’en informer ses lecteurs.


    Au vu de ces réponses, on est d’ailleurs en droit de se demander combien d’enquêtés se seraient prononcés pour « augmenter les prélèvements obligatoires » plutôt que « réduire les dépenses de l’Etat » si, dans la parenthèse suivant « prélèvements obligatoires », étaient mentionnés non les impôts locaux et l’impôt sur le revenu, comme c’est le cas dans ce sondage, mais l’ISF et l’impôt sur les bénéfices des sociétés.


    On remarquera, mais cela juste pour le plaisir, avec quelle remarquable (et peu coutumière) précision une des réponses proposées pour cette question a été formulée : « la généralisation de l’impôt sur le revenu à tous les foyers sachant qu’actuellement un ménage sur deux n’en paye pas  ». Moralité : lorsqu’il s’agit de faire payer les classes populaires, les sondeurs savent faire preuve d’une étrange précision. Dommage qu’une réponse n’ait pas été formulée de la manière suivante : « supprimer les exonérations de cotisations sociales sur les salaires dont bénéficie le patronat, dans la mesure où elles ont coûté 21,4 milliards d’euros à l’Etat en 2008 ».


    L’article et le sondage s’achèvent sur une question qui ne peut apparaître curieuse que si l’on oublie la fonction médiatique et politique des sondages, à savoir : imposer une problématique en laissant entendre qu’existe une « opinion publique » sur une question que seuls les politiciens professionnels et les journalistes politiques se posent. Ainsi l’IFOP a-t-elle demandé aux enquêtés de se prononcer sur la question suivante : « si un référendum était organisé par Nicolas Sarkozy pour savoir s’il faut inscrire dans la Constitution l’interdiction de tout déficit budgétaire en dehors des périodes de crise économique ? ». Mimant le scrutin référendaire, le sondage propose alors aux enquêtés de voter « oui », « non » ou de s’abstenir.


    Mais quelle valeur politique (et intellectuelle) peut avoir un sondage qui exige des enquêtés qu’ils votent pour une question, forcément abstraite en dehors de toute campagne référendaire contradictoire, mais dont le contenu s’avère en outre totalement déconnecté de leur vie quotidienne ? Peut-on recueillir autre chose que des réponses imaginaires lorsqu’on pose à 1024 individus une question qui ne peut leur apparaître qu’imaginaire ?

    L’article du Figaro ne pose donc pas seulement la question de l’indépendance d’un journal possédé par un milliardaire et sénateur UMP, mais plus largement celle de la fonction d’imposition et de légitimation qu’exercent les sondages d’opinion dans le « nouveau jeu politique » [2]. Qu’un journal de droite formule des opinions de droite sur la dette de l’Etat et les dépenses publiques, il n’y a rien là qui puisse choquer ou étonner. Qu’il ait recours à un sondage d’opinion pour maquiller ces opinions et laisser entendre qu’elles ne font que traduire les « préoccupations des Français », en dissimulant au passage certains des résultats du sondage n’allant pas dans le sens des discours gouvernementaux, c’est là soustraire au débat politique des questions cruciales et contribuer à la fabrique d’un consentement aux idées du patronat et du gouvernement.


    Le sondage dont il est ici question – et surtout l’usage qu’en fait le Figaro – apparaissent ainsi symptomatiques de la politique des médias dominants qui se donne comme expertise, de ces jugements de valeur qui voudraient se faire passer pour des jugements de fait, et finalement des volontés gouvernementales, patronales et médiatiques qui aiment à se représenter – grâce aux sondages d’opinion – comme l’expression des « attentes des Français ».


    Une vision médiatique unilatérale


    On connaît la propension toute libérale des éditocrates [
    3], et plus largement des médias dominants, à vitupérer contre la dette de l’Etat, et plus précisément contre les dépenses publiques qui en seraient à l’origine et qu’il faudrait « nécessairement » revoir à la baisse [4].


    Il est pourtant plusieurs manières d’expliquer l’origine de la dette publique et son augmentation récente. Un effectif pluralisme devrait au moins les mentionner, sans nécessairement prendre parti pour l’une d’entre elles. On peut imputer son accroissement actuel aux facilités de crédit accordées aux banques, d’ailleurs sans aucune garantie quant à l’utilisation de ces fonds, depuis le début de la crise financière. On peut également en chercher la raison dans les multiples niches fiscales et autres exonérations de cotisations sociales décidées, depuis une vingtaine d’années, au nom de la lutte contre le chômage et du soutien à la croissance [
    5]. On pourrait encore invoquer la quasi-suppression de l’impôt sur les successions et de la taxe professionnelle par le gouvernement actuel, ainsi que la création du « bouclier fiscal » dont bénéficient les plus riches contribuables.


    Mais, à l’exception de quelques articles comme ceux que nous citons en note, rares sont ceux qui présentent d’autres diagnostics. La plupart des médias et des journalistes dominants – suivant sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, le gouvernement et le patronat – préfèrent incriminer les dépenses publiques, auxquelles on aurait « lâché la bride » depuis une vingtaine d’années, aboutissant à une situation « intenable » et constituant un « fardeau pour les générations futures ».


    La vision médiatique la plus répandue repose sur l’oubli – volontaire ou pas, peu importe – non seulement de la question de l’évolution des recettes (qui paye quoi et combien ?) mais aussi de la diversité des politiques publiques et donc des dépenses de l’Etat. En effet, cette catégorie de « dépenses publiques », maniée de manière machinale comme désignant une réalité homogène, passe sous silence le fait qu’on agglomère à travers elle des choses bien différentes : dépenses de santé et crédits militaires, financements en matière d’éducation et frais de bouche des ministères ou de l’Elysée [
    6], etc.


    Ainsi les chefferies éditoriales peuvent-elles substituer – comme sur la question du « trou de la sécu » [
    7] – une discussion purement quantitative sur le « niveau des dépenses publiques » au débat politique sur la justice fiscale et les priorités de l’action publique, l’affirmation implacable de « solutions » apparemment évidentes à la confrontation potentiellement conflictuelle de choix de société.

    Ugo Palheta

    Notes

    [1] Voir la rubrique que notre site leur consacre.


    [2] Sur ces questions, voir le livre de Patrick Champagne : Faire l’opinion. Le nouveau jeu politique, Paris, Minuit, 1990.


    [3] Voir la présentation du Jeudi d’Acrimed que nous leur avons consacrée.


    [4] Voir par exemple notre analyse d’une émission que France 5 avait consacré à « la dette ».


    [5] Pour une évaluation du montant de ces exonérations, voir, dans Libération, « Quand l’Etat exonère, c’est 140 milliards qu’il perd ».


    [6] Voir sur le site Rue89 : http:// www.rue89.com/2009/07/16/deplacements-prives-sondages-garden-party-lelysee-epingle">« Déplacements privés, sondages, garden-party : l’Elysée épinglé ».


    [7] Lire ici même un extrait du livre de Julien Duval, Le mythe du « trou de la sécu ».



    Auteur : Ugo Palheta - Source : Acrimed

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