• Silence Médias sur les multiples interventions US depuis 1890 (LISTE)

    liste compléte des interventions US depuis 1890 de Zoltan Grossman

     

    guerre-US-j.jpg

     

    (70 interventions dans le monde actuellement ! Note d'eva)

    Histoire des
    Interventions Americaines dans le Monde...

     

    Introduction: ingérence et guerre
    "made in America"

    Depuis que je suis tout petit, je suis habitué à voir à
    la télévision ces hommes en vert, parcourant le monde avec des motifs
    divers: lutte contre le communisme, protection contre les nettoyages
    ethniques, lutte contre la drogue, propagation de la démocratie, et
    maintenant lutte contre le terrorisme international... En effectuant
    quelques recherches sur le sujet, il apparaît que cette tendance
    interventionniste ne date pas d'aujourd'hui, ni ne soit l'apanage de ce
    siècle... Je ne vais pas "lister" les interventions qui sont bien trop
    nombreuses (voir liste de Zoltan Grossman), mais remonter dans le temps,
    chercher les raisons et en citer les plus importantes.
    1898 est une date clé dans l'histoire du monde contemporain. Elle
    marque la fin d'un monde et la naissance d'un autre, pas seulement pour
    l'Espagne qui perd ses ultimes colonies d'Amérique Latine, mais pour le
    monde entier qui voit émerger une grande puissance, alors naissante, les
    Etats Unis d'Amérique. Ce mouvement jamais ne s'est démenti, et nous en
    voyons aujourd'hui l'aboutissement, avec l'hégémonie américaine :
    militaire avec l'Irak et l'Afghanistan ; politique, avec le retrait de
    lois gênantes en Belgique, l'assujettissement des instances
    internationales comme le FMI ou la Banque Mondiale ou encore les traités
    bilatéraux qui empêcheront de poursuivre les militaires américains
    devant la CPI (Cour Pénale Internationale); et culturelle avec
    Hollywood, Coca Cola, Mc Do et le rêve américain qui hante encore
    aujourd'hui les trois quarts de l'humanité, même si ces mêmes trois
    quarts rêvent en même temps de voir sombrer l'Oncle Sam...


    Les interventions varient dans le motif, mais quelques
    grandes tendances se dégagent:


    1. Lutte contre le communisme
    2. Instauration ou remise en place d'une "démocratie"
    3. Soutien à Israël
    5. Lutte contre la drogue
    4. Lutte contre le terrorisme


    Et entre toutes ces tendances, il y a tout de même une
    constante qui émerge au delà des "raisons", la protection d'intérêts
    géostratégiques publics ou privés américains!


    Jamais, enfin j'ai peur d'user de ce mot, les Etats Unis ne sont
    intervenus dans des zones non stratégiques, où leurs intérêts, directs
    ou indirects, ne sont pas en jeu !
    Attention, je ne voudrais pas paraître un anti-américain primaire
    parce que j'aime beaucoup d'aspects venus du pays de l'Oncle Sam (que je
    développerai lors d'un prochain dossier "Amérique, je t'aime, moi non
    plus"). Mais je suis atterré par la politique extérieure américaine qui a
    généré en un siècle tant d'injustices, de massacres et autres
    abominations.


    Voici donc "petite histoire des interventions américaines dans le
    monde". Bonne lecture, et comme d'habitude, vos réactions à
    vstevaux@yahoo.com


    "libération" de Cuba de la
    colonisation espagnole,

    1898.

     
    Les USA prennent comme prétexte une explosion survenue dans le
    cuirassé "Le Maine" pour envahir Cuba et le placer sous protectorat
    américain jusqu'en 1903. L'explosion, imputée d'abord aux espagnols, se
    révèlera en fait être un accident dans la salle des machines (enquête
    faite en 1911!!!). La constitution cubaine de 1903 garantit à Washington
    le droit de regard et d'intervention permanente dans l'île via
    "l'amendement Platt". Avec le traité de Paris (10 décembre 1898), signé
    avec l'Espagne qui perdait Puerto Rico, les Philippines, l'île de Guam
    et Hawaï, les Etats Unis font leur entrée sur la scène internationale et
    commencent à appliquer leur politique impériale sur le continent
    latino-américain, souvent au profit d'intérêts privés, nous le verrons.
    L'indépendance est refusée aux Philippines qui resteront un protectorat
    américain jusqu'en 1945.
    L'amiral espagnol fait prisonnier par les rebelles aurait dit " Vous
    troquez la main lourde de l'Espagne contre une joug bien plus étouffant".

    En effet, les conditions de vie dans l'île, loin de s'améliorer
    empirent, et la manière dont les Etats-Unis vont traiter les cubains
    n'est certainement pas étrangère au soulèvement créole de 1959 qui
    permit à Castro de prendre le pouvoir. Les Américains avaient pour la
    première fois crée leur ennemi !

     

    Nicaragua,

    1912

     

    Les Marines américains envahissent le Nicaragua, début d'une
    occupation qui devait durer jusqu'en 1933. Ils laissent alors le pays
    aux bons soins de leur ami, le dictateur Anastasio Somoza et sa garde
    nationale. La même année, le Président Taft déclare : " Le jour n'est
    pas loin où trois bannières étoilées marqueront notre territoire depuis
    trois points équidistants : l'un au Pôle Nord, l'autre au Canal de
    Panama et le troisième au Pôle Sud. Tout l'hémisphère nous appartiendra
    alors de fait, comme il nous appartient moralement aujourd'hui, du fait
    de la supériorité de notre race ".

     

    Première et seconde Guerre
    Mondiale: Relever l'Europe.

     

    Les USA entrent en guerre contre l'Allemagne en 1917 après le
    torpillage du Lusitania. L'Allemagne est vaincue en 1918. Le plan Wilson
    tente pour la première fois d'"organiser un monde meilleur" avant que
    les Etats Unis se retire dans leur isolationnisme en refusant d'entrer
    dans la Société des Nations.

     

    Après Pearl Harbour, l'Amérique entre en guerre contre le Japon,
    l'Allemagne et ses alliés. L'Allemagne est vaincue en 1944, le Japon en
    1945. Via le plan Marshall, les Etats Unis financent le redressement
    européen, mais se garantissent des investissements très rentables en
    Europe de l'Ouest.

     

    Coup d'état en Iran,

    1953.

     

    Le coup d'état est organisé conjointement par la CIA et les services
    secrets britanniques. Le Premier ministre légitime Mohammad Mossadegh
    est renversé et condamné à mort par un tribunal militaire, une peine qui
    sera ultérieurement commuée en trois ans de prison suivis d'une
    assignation à domicile à vie. Il avait menacé de nationaliser les champs
    pétrolifères britanniques de l'Anglo-Iranian Oil Company. Le chah Reza
    Pahlavi, proaméricain, affirme son pouvoir dictatorial et noie dans le
    sang toute opposition laïque. Les Etats Unis remplacent la Grande
    Bretagne comme puissance protectrice de l'Iran. Washington y voit un
    pôle de stabilité pour la région et un moyen de contrer l'avance
    soviétique. Le chah gouverne le pays jusqu'à ce que les fondamentalistes
    islamistes dirigés par l'ayatollah Khomeiny le contraignent à l'exil,
    en 1979.

     

    Coup d'état au Guatémala,
    1954.

     

    En 1954, un coup d'Etat fomenté par la CIA renverse le président
    réformateur Jacobo Arbenz Guzmán et installe un régime militaire plus
    proche des intérêts américains. Guzman avait voulu, via une réforme
    agraire, nationaliser une partie des terres non cultivées de la
    compagnie américaine United Fruit (appartenant à Rockefeller et au
    directeur de la CIA). Son gouvernement fut renversé en 1954 par une
    armée d'exilés politiques dirigés par le colonel Carlos Castillo Armas,
    avec la complicité et l'aide matérielle de la CIA. Le pays connaît alors
    une guerre civile qui dure jusqu'en janvier 1996, où le conservateur
    Alvaro Arzu est élu à la présidence. Il purge l'armée, signe un traité
    de paix avec les organisations de guérilla, mettant fin à 36 ans d'une
    guerre civile qui aura fait plus de 100.000 morts, 40.000 disparus et
    100.000 exilés. Les accords prévoient la reconnaissance des droits
    économiques, politiques et culturels de la majorité indienne.

     

    Coup d'état au Congo Belge,
    1960.

     

    Les Etats-Unis et la Belgique renversent le gouvernement du leader
    nationaliste Patrice Lumumba, démocratiquement élu en juin 1960, et
    soutenu par les Soviétiques. La sécession des régions riches du Katanga
    et du Sud Kasaï, soutenue par la Belgique et ensuite placé sous l'égide
    des Nations Unies, affaiblit le pouvoir de Lubumba. Voyant que les
    Nations Unies jouent le jeu de l'ancienne colonie, Lubumba (1er
    ministre) rompt avec les Nations Unies et entre en conflit avec Joseph
    Kasa Vubu (président), soutenu par les belges. Un vide de pouvoir se
    crée, et Mobutu Sese Seko, chef d'armée, en profite pour proclamer
    l'état d'urgence, et prendre le pouvoir. Lubumba est mis sous
    surveillance et sera fusillé le 17 janvier 1961. L'arrivée au pouvoir de
    Mobutu Sese Seko marque le début de trente-deux ans de dictature et de
    corruption. (voir : Ludo de Witte, L'assassinat de Lumumba, Paris,
    Karthala, 1999).

     

    Cuba, la baie des cochons,
    1961.

     

    Il y a 40 ans, les USA organisent une "invasion" de Cuba à la Baie des
    Cochons. La jeune révolution cubaine est un oiseau qui a le vent en
    poupe. Il est un dangereux exemple pour d'autres peuples. Il faut lui
    couper les ailes, et vite ! L'opération " baies des cochons " propose de
    faire envahir l'île par des paramilitaires cubains formés et armés par
    la CIA afin qu'ils se rebellent contre le régime dictatorial de Castro
    depuis l'intérieur, faisant croire à une révolution plus qu'à une
    invasion. La CIA s'était d'ailleurs assuré du soutien de certaines
    personne de l'intérieur. Ils partent donc du Nicaragua et pas de Miami,
    pour masquer le rôle américain, et devraient occuper un petit territoire
    où ils pourraient faire venir le " gouvernement en exil " qui attend à
    Miami et qui pourrait à son tour demander l'aide des américains pour
    aider la contre-révolution et rétablir la démocratie à Cuba. L'opération
    est un fiasco, et Fidel Castro, qui a mis en place un régime de type
    socialiste, aidé par l'Union Soviétique, tient toujours, malgré un
    embargo de près de 40 ans.

     

    Le Vietnam,

    1964.

     

    Prétextant une fausse attaque contre un de leurs navires dans la baie
    du Tonkin, les Etats Unis interviennent au Vietnam. Une longue et
    destructrice guerre commence. L'armée américaine utilisera des bombes au
    napalm et un désherbant puissant "l'agent orange" sur les populations
    locales. Des milliers de femmes, d'enfants et de vieillards succomberont
    aux brûlures ou à l'empoisonnement. L'armée américaine sera vaincue et
    devra quitter le pays en 1975. La maison blanche espérait sortir
    vainqueur de la guerre en moins de six semaines.

     

    Invasion de la République Dominicaine,

    1965.

     

    Le cas de la République Dominicaine est complexe et long. Dès 1916,
    les Etats-Unis envahissent la république sous la protection du traité de
    1907 pour la stabilité des caraïbes. Elle est placée sous protectorat
    jusqu'en 1924, où le " Plan Hughes-Peynado " lui rend l'autonomie. En
    1945, le général Trujillo s'empare, avec l'assentiment des Américains du
    pouvoir et installe l'une des dictatures les plus sauvages du continent
    américain. Il en fait finalement trop (à sa mort, Trujillo était
    propriétaire de 71 % des terres cultivables du pays de 90 % des
    industries), ce qui finit par indisposer son allié de toujours. La CIA
    met alors au point un plan et l'assassine en 1961. S'en suivent des
    périodes troubles ou l'armée occupe souvent le pouvoir jusqu'en 1965, où
    les Etats Unis envahissent l'île pour " sympathies avec le régime
    communiste de Fidel Castro chez les nationalistes rebelles ". Les
    élections suivantes sont remportées par Joaquín Balaguer, candidat de
    l'Oncle Sam, qui rempilera pour plusieurs mandats jusqu'en 1996. Le "
    pantin " des USA n'oublie pas ceux qui l'ont mis là, et ouvre les portes
    du pays à l'exploitation des transnationales, particulièrement de la
    Gulf & Western qui finalement contrôle l'industrie sucrière,
    acquiert des intérêts dans les banques, les hôtels, l'agro-industrie,
    l'élevage, obtenant par conséquent une grande influence politique dans
    l'île.

     

    Cambodge,

    1970.

     

    En 1968, le parti communiste khmer commença la lutte armée contre le
    régime du roi Sihanouk, déjà affaibli par le conflit vietnamien et les
    pressions étrangères. Le 18 mars 1970, alors que Sihanouk est à
    l'étranger, le Premier Ministre et Général Lon Nol dépose le roi,
    soutenu par les États Unis. Le 19 mars, de Pékin, le roi Sihanouk
    révoque le général Lon Nol et appelle à la résistance, créant le FUNK
    (Front uni national du Kampuchéa). Hanoi et Pékin lui accordent
    immédiatement leur soutien. Quatre divisions nord-vietnamiennes entrent
    au Cambodge. L'armée cambodgienne réplique par le massacre d'au moins
    100 000 Vietnamiens du Cambodge. L'immense majorité de la paysannerie a
    rallié le FUNK et le petit parti communiste khmer!; le coup d'État,
    techniquement réussi, s'avérait un échec politique complet. Malgré
    l'entrée des Américains et des Sud-Vietnamiens au Cambodge, les troupes
    du maréchal Lon Nol se retrouvèrent petit à petit assiégés dans les
    villes. Le 17 avril 1975, les Khmers rouges entrent dans Phnom Penh, et
    l'un des régimes les plus sanguinaires peut commencer.

     

    Chili,

    1973,

    l'autre 11 septembre.

     

    En 1970, coup de tonnerre en Amérique Latine, un marxiste remporte
    légalement les élection chilienne. Salvator Allende voulait depuis
    toujours orienter le pays vers le socialisme grâce aux bulletins de vote
    et sans sortir de la légalité constitutionnelle. Ce n'est pas le modèle
    cubain où l'on fait la révolution avec les armes. C'était un pari.
    C'est là l'essence même de l'originalité de l'expérience chilienne. S'il
    réussit, l'exemple chilien risque de faire tâche d'huile, de servir de
    modèle. Trop dangereux pour les Etats-Unis qui craignent la contagion
    dans l'hémisphère américain considéré comme " chasse gardée ". Avec
    ténacité, Washington va organiser un blocus financier et économique du
    pays, appuyant généreusement les forces de droit avant d'appuyer, via
    Nixon et Kissinger, le coup d'état qui renversera Allende le 11
    septembre 1973. Le soutien est venu ensuite des autres instances
    politiques et des grandes entreprises. Un juste retour des investisseurs
    en somme, puisque la politique d'Allende menaçait directement des
    intérêts considérable dont ceux d'ITT (International telephone and
    telegraph devenue AT&T), et de plusieurs sociétés minières, dont la
    Falcon Bridge canadienne au-delà de l'exemple même du système prôné.

     

    Nicaragua, 1981 : financement
    de l'opposition militaire des contras.

     

    Souvenons nous qu'en 1933, les Etats Unis ont mis au pouvoir le clan
    Somoza au Nicaragua. Ceux-ci vont tenir le pouvoir de père en fils
    jusqu'en 1979. Entre temps, un tremblement de terre en 1972 détruit la
    capitale Managua, et crée plus d'un million de sans abris. Somoza
    détourne l'aide internationale à son profit (revente des stocks de sang,
    des aides alimentaires,...) et aux manifestations de protestations qui
    suivent la junte répond par la violence. En 1978, un journaliste
    d'opposition est assassiné, entraînant une révolte qui se mue rapidement
    en guerre civile. Après plusieurs mois d'affrontement, Somoza est "
    lâché " par les américains et part en exil. Les sandinistes mettent
    alors en place un programme économique d'inspiration socialiste
    comprenant notamment des nationalisations et une réforme agraire. La
    Constitution de 1974 est suspendue. Inquiet de voir les sandinistes
    aider les rebelles marxistes au Salvador, le gouvernement américain
    interrompt son aide économique au Nicaragua en 1981 et finance
    l'opposition militaire des " contras ", puis impose au pays un embargo
    commercial, pénalisant sévèrement l'économie. La guerre reprend ses
    droits ! À la faveur des négociations en 1987 entre sandinistes et
    contras, le gouvernement sandiniste, dirigé depuis 1985 par Daniel
    Ortega, consent à organiser des élections libres en 1990 en contrepartie
    du désarmement des contras.

     

    Philippines,

    1985.

     

    Marcos, l'ancien allié, est devenu gênant, et les Etats Unis poussent
    pour des élections, qui seront truquées par Marcos. L'armée conteste le
    scrutin et soutien la veuve du leader progressiste assassiné Corazón
    Aquino. Sous les pressions américaines, Marcos lâche le pouvoir et
    s'exile à Hawaï. En 1992, le général Ramos sort vainqueur des urnes et
    les USA évacuent leurs bases militaires.

     

    Libye,

    1986.

     

    Les Etats-Unis bombardent la Libye, visant personnellement le colonel
    Kadhafi, mais échouent, faisant 111 victimes civiles... 2 ans plus tard,
    l'attentat de Lockerbie est imputé à la Libye.

     

    Panama,

    1989.

     

    Après la mort du Général Omar Torrijos, en 1981, Noriega devient le
    nouvel homme fort du régime. Il a été recruté par la CIA dès 1960, et
    participe au coup d'état de 1968 qui a mis Torrijos au pouvoir. Il est
    devenu par la suite son bras droit. Mais le régime de Noriega devient de
    plus en plus répressif et corrompu, et les relations avec les
    États-Unis se détériorent, le président américain, George Bush, appelant
    en mai 1989 l'armée et le peuple panaméens à renverser Noriega. En
    octobre 1989, une tentative de coup d'État contre Noriega échoue et le
    20 décembre de la même année, les États Unis envoient des troupes au
    Panamá (opération "Juste Cause"). Noriega se réfugie dans la nonciature
    du Vatican, mais il est extradé aux États-Unis; en 1990, les Américains
    réinstallèrent au pouvoir Guillermo Endara. La transition vers la
    démocratie est ici relativement réussie. Panama a toujours fait l'objet
    de beaucoup d'attention de la part des Américains, et ceci n'est pas
    sans rapport avec le canal du même nom.

     

     

    Haitï,

    1994.

     

    L'accession en décembre 1990 à la présidence de Jean-Bertrand
    Aristide, un prêtre catholique qui s'était fait l'avocat des pauvres,
    redonne espoir au peuple haïtien mais l'espoir est de courte durée. En
    effet, il est renversé par un coup d'État militaire en septembre 1991 et
    part se réfugier aux États Unis. Le régime pousse des milliers de
    personne à fuir le pays, et ces boat people haïtiens sont refoulés par
    les garde-côtes américains. L'Organisation des États américains (OEA),
    puis l'Organisation des Nations unies (ONU) décrètent des sanctions
    contre le nouveau régime militaire du général Raoul Cédras. Le pays est
    soumis à un blocus économique à partir de 1993. La situation alimentaire
    et sanitaire se dégrade, et les négociations pour le retour d'Aristide
    s'éternisent. Finalement, les États Unis décident une intervention
    militaire et les troupes débarquent le 19 septembre 1994. La junte
    militaire quitte le pouvoir et le président Aristide est rétabli dans
    ses fonctions en octobre 1994.

     

    Afghanistan,

    2001.

     

    Une coalition, dirigée par les Etats-Unis renverse le régime des
    talibans qui refusaient de livrer des informations quand aux attentats
    sur les deux tours de septembre 2001. Hamid Karzai exerce les fonctions
    de président par intérim en attendant d'hypothétiques élections libres.
    Le chaos et l'anarchie règnent toujours près de trois ans après
    l'invasion.

     

    Irak,

    2003

     

    Vous connaissez les détails, mais voici "une" conclusion. Une
    "coalition", toujours dirigée par les Etats-Unis, envahit l'Irak pour
    mettre fin au régime tyrannique de Saddam Hussein, sous prétexte qu'il
    développe des Armes de Destructions Massives et qu'il représente un
    danger pour la sécurité du monde. L'Irak a été envahi sans grande
    résistance, alors qu'il était jugé si dangereux, et les sois-disant
    armes de destruction massives restent introuvables. Et le monde est il
    plus sur maintenant que le tyran est tombé? Les attentas de Madrid
    prouvent le contraire... Et l'addition de tout ceci est toujours payé
    par le peuple Irakien. De plus personne ne critiquait Saddam quand il
    utilisait ces mêmes armes contre le démon iranien de l'époque.

    A suivre Iran 2004 ? Corée du Nord 2005 ?

     

    Et tout le reste...

     

    Conclusions

     

    Et ceci ne sont que quelques exemples d'Interventions
    directes (Bombardement du Japon, par ex, note d'Eva)

    Ne parlons pas des indirectes, des soutiens, des aides, comme
    le soutien de la dictature des colonels en Grèce pour protéger l'Europe
    du communisme, du soutien aux Brigades Rouges terroristes en Italie
    encore contre le communisme, le soutien de l'UNITA en Angola, du
    dictateur Videla en Argentine, de la junte militaire salvadorienne... ou
    plus récemment, du coup d'état soutenu par Washington mais avorté
    contre Hugo Chavez au Vénézuela! La liste est tellement longue... et
    l'hypocrisie toujours au rendez vous.

    Je ne prétends pas dire ici si les interventions sont justifiées ou non. Je vous laisse à votre idée. Mais en me posant la question, je constate que souvent derrière les visions idéales que prétend défendre le gouvernement, il y a d'autres intérêts bien moins avouables...
    Personnellement, si certaines interventions me semblent "justifiées",
    elles doivent l'être dans un consensus international, dans l'intérêt des
    populations, et qu'elles doivent le plus vite possible laisser la place
    à une gestion nationale (tiens tout le contraire de ce qui s'est passé
    en Irak!).

    De plus cessons ce deux poids deux mesures qui consiste
    en un Irak envahi et détruit, et une Arabie Saoudite moyennageuse
    toujours dirigée par des dirigeants qui ne valent pas mieux que Saddam.
    Je me souviens lors de mes lectures qu'un conseiller d'un président
    américain a dit courant des années 80 quelque chose du genre: "Nous
    n'allons pas laisser en place ce dirigeant qui nous menace à cause de
    l'imbécillité du peuple qui l'a élu"! Ca en dit long sur les sois disant
    champions de la démocratie...

     

    Au delà de l'intervention, c'est souvent la suite des
    opérations qui ne fonctionne pas. Un des grands (seul) exemples "réussi"
    de reconstruction est celle du Japon suite à la seconde guerre
    mondiale, mais c'est oublier qu'à cette époque, les Américains étaient
    encore des "bleus" en matière d'Affaires étrangères. Ils avaient étudié à
    fond le japon, le pays, sa mentalité, ses traditions. Ne laissant rien
    au hasard, ils savaient où ils allaient et comment le faire. Aujourd'hui
    avec l'Afghanistan ou l'Irak, on est très très loin du compte, et les
    GI's qui sont sur le terrain ne sont pas formés pour ce qu'ils doivent
    faire, ne connaissant rien, ni du pays, ni de la religion islamique et
    de ses coutumes... d'où le gâchis actuel en Irak ou les américains
    jouissaient il y a un peu plus d'un an d'une popularité énorme qui s'est
    réduite aujourd'hui à une peau de chagrin.

     

    http://academic.evergreen.edu/g/grossmaz/interventions.html

     

     

     

     

    Noam Chomsky

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Lire aussi : 

    Noam Chomsky : "Les Etats-Unis sont le plus grand terroriste du monde"

     


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