• Ukraine: Ce qui s'y passe est l'inverse de ce que disent les médias. Génocide !

     

    BHL - Petro Porochenko

     Le lobby dans toute sa dangerosité


    Comme l’explique Vera Graziadei dans un article de Russia Insider paru le 17 novembre [1], Porochenko envient maintenant à affirmer ouvertement son intention de terroriser les populations civiles et il semble convaincu du soutien inconditionnel de l’Union européenne :


    « La semaine dernière, dans un discours plein de candeur, adressé à des nationalistes ukrainiens assemblés à l’Opéra de Kiev, le président Petro Porochenko a présenté son plan pour gagner la guerre en Ukraine de l’Est :

    « Nous (les Ukrainiens) garderons nos emplois. Eux (les habitants du Donbass) non. Nous garderons nos retraites. Eux non. Nous continuerons à prendre soin de nos enfants, de nos concitoyens, de nos retraités. Eux ne le pourront pas. Nos enfants pourront aller à la crèche. Les leurs se cacheront dans les sous-sols. Parce qu’ils ne seront capables de rien. Et c’est ainsi que nous gagnerons cette guerre. »

    Porochenko sur la Novorossia : « Leurs enfants resteront dans les caves ! »
    (sous-titrée en anglais et français, par Thalie Thalie)

    Le Roi du Chocolat, avec le soutien de Bruxelles et de Washington, n’a désormais plus peur d’admettre que l’armée ukrainienne cible délibérément des bâtiments civils, pour obliger les habitants du Donbass et leurs enfants à se réfugier dans les sous-sols et les forcer à évacuer la zone, ou à se rendre.

    La semaine dernière les Ukies ont même attaqué directement une maternité, [2] et, la semaine d’avant, ils ont tué deux enfants en  tirant au mortier sur une école [3].

    Bien que Kiev soit toujours prompte à désigner les rebelles comme responsables de ces incidents (une suggestion absurde dans la mesure où elle sous-entend que les forces d’autodéfense du Donbass, qui sont largement composées d’éléments provenant de la population locale, en viendraient à essayer d’assassiner leurs propres enfants), le discours de Porochenko confirme que ces attaques font partie d’un plan délibéré des forces ukrainiennes.

    Le fait que le bombardement sans discrimination d’immeubles publics ou civils constitue un crime de guerre ne semble pas effrayer Porochenko, qui est certain qu’avec le soutien de l’Union européenne et des USA, il peut mener à bien cette stratégie, en toute impunité.

    Depuis le 15 novembre, toutes les provinces orientales en rébellion ne sont plus protégées par la Convention européenne des droits de l’homme [4], suite à l’annonce de sa suspension par Porochenko, qui a cité une clause qui permet de déroger à certains articles de la Convention par l’un de ses signataires, en cas de guerre ou en cas d’autre danger public menaçant la vie de la nation.’

    Officiellement seuls le droit à la vie, la prohibition de la torture et de l’esclavage, et le droit de ne pas être soumis à une punition illégale seront respectés (bien que le bombardement de civils soit une violation de ces droits), alors que tous les autres droits, notamment le droit à la liberté et la sécurité, le droit à un procès équitable, le droit au respect de la vie privée et de la vie familiale, ne seront plus respectés.

    L’article 15 a été cité pour justifier la publication d’un décret par le Conseil de défense et de sécurité nationale ukrainien, qui ordonne la suspension de tous les services publics [5], notamment des écoles, des jardins d’enfants, des hôpitaux, des services d’urgence et des maisons de retraites, et l’interruption de tous les services bancaires pour les entreprises et les particuliers durant les prochains mois.

    Il s’agit donc d’un blocus économique, qui menacera la vie même de la population locale durant les mois d’hiver froids et rigoureux. Le gouvernement local a qualifié ce décret d’acte de génocide. Porochenko considère qu’il s’agit de se battre pour les valeurs européennes [6]. »

    Porochenko a les poches remplies d'étoiles européennes, mais pas d'argent

    Porochenko a les poches remplies d’étoiles européennes, mais pas d’argent

    Mais sur le plan économique, l’avenir ne s’annonce pas rose non plus pour l’Ukraine de l’Ouest, comme l’explique Pepe Escobar dans un court article paru également le 17 novembre dans Russia Insider : En un mot, l’Ukraine a du souci à se faire… également [7] :

    « Les réserves en devises étrangères de Kiev se sont effondrées le mois dernier d’un allègre 23,2 %, pour atteindre la somme dérisoire de 12,6 milliards de dollars. D’ici la fin de l’année, la situation empirera certainement. Kiev devra payer une facture de gaz de 3,1 milliards de dollars à Gazprom, sinon… la banque centrale devra vendre encore plus de devises étrangères pour maintenir le cours du hrvynia. Et de nouvelles factures de gaz se profilent avec l’avancée du Général Hiver.

    Peuvent-ils compter sur une Union européenne dévastée par l’austérité pour leur prêter ne serait-ce qu’un euro ? Bien sûr que non. Ils doivent se tourner vers le Fonds monétaire international, qui en vient à POSSÉDER l’Ukraine.

    Et bien sûr, les « financements d’urgence«  ne seront fournis que si Kiev se conforme à ces bons vieux« ajustements structurels« , comme par exemple, transformer l’immense majorité des Ukrainiens en mendiants pour le reste de leur vie.

    Voici les faits. Tout le reste n’est que conneries. »

    C’est donc dans cette situation économique prometteuse que Kiev annonce urbi et orbi, au plus haut niveau, par la bouche de son président lui-même, se préparer à une grande offensive contre les provinces dites séparatistes, afin de réunifier l’Ukraine, et concentre d’importants moyens militaires sur le terrain.

    Et comme par hasard, c’est le moment que choisissent Victoria Nuland, Vice-secrétaire d’État des USA pour les Affaires européennes, et Joe Biden, Vice-président, pour programmer un voyage à Kiev, les 20 et 23 novembre prochains. Les deux incendiaires confirmés, comme les qualifie Philippe Grasset [8], ont bien préparé leur visite, en rencontrant préalablement des parlementaires ukrainiens, et pas n’importe lesquels, puisqu’il s’agit des commandants d’unités d’extrême droite engagées dans la lutte contre les russophones de Novorussie.

    Nuland et Biden vont-ils à Kiev pour calmer le jeu ? Vont-ils au contraire inciter Kiev à aller de l’avant ? Vont-ils même promettre une assistance de l’Otan, dans le cas où l’armée ukrainienne rencontrerait une résistance plus forte que prévue de la part des Novorussiens, d’autant plus que ceux-ci n’ont pas caché se renforcer en armement importé de Russie.

    Or Poutine a toujours affirmé que la Russie ne laissera pas anéantir la population du Donbass, et il l’a martelé lors de la longue interview qu’il a accordé la chaine allemande ARD, le 13 novembre :

    « Aujourd’hui, il y a des combats dans l’est de l’Ukraine. Les autorités centrales ukrainiennes ont envoyé les forces armées là-bas et ils utilisent même des missiles balistiques. Est-ce que quelqu’un en parle ? Pas un seul mot. Et qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cela nous dit ? Cela souligne le fait que les autorités centrales ukrainiennes veulent anéantir tout le monde là-bas, tous leurs ennemis et opposants politiques. Est-ce que c’est ce que vous voulez ? Nous certainement pas. Et nous ne laisserons pas cela se produire. » [9]

    De toute façon, Poutine n’a guère le choix : s’il laissait tomber les Novorussiens, il signerait sa mort politique en Russie.

    Or si des troupes russes interviennent directement, et sans se cacher, au secours des Novorussiens, tout le monde sait que Kiev ne tiendra pas huit jours.

    Que fera alors l’assistance militaire de l’Otan, composée de troupes au sol venues de Pologne ou d’autres pays européens, assistées le cas échéant de contingents de l’US Army ? Faute de moyens suffisants en Europe pour livrer des batailles conventionnelles, l’Amérique fera-elle appel à des armes nucléaires tactiques ?

    Le bon sens voudrait que Nuland et Biden aillent à Kiev pour calmer le jeu, pour dissuader Porochenko de toute offensive généralisée contre la Novorussie, pour inciter les parties à négocier pour fédéraliser l’Ukraine. Le bon sens voudrait que la diplomatie européenne hausse la voix pour pousser dans le même sens. Mais Obama, poussé par un Congrès de plus en plus belliciste, ne fera pas appel au bon sens. Il suivra la politique qui a toujours été la sienne, laisser faire ceux qui parlent le plus fort. Quant à l’Europe, nous pourrions dire d’elle, en paraphrasant Ezéchiel : Tyr, on te cherchera, mais on ne te trouvera pas.

    La fin de l’année 2014 risque d’être intéressante à observer… pour ceux qui seront encore en état d’observer quelque chose.

    Jean-Paul Baquiast  19 NOVEMBRE 2014

    Notes

    [1] Poroshenko Promises Terror for East Ukraine (russia-insider.com, anglais, 17-11-2014)

    [2] ВС Украины открыло минометный огонь по родильному отделению #Новости_Новороссии #ЛНР #ДНР #НКН (youtube, russe sans sous-titres, 15-11-2014)

    [3] Ukraine: Shelling deaths of children playing football in Donetsk must be investigated (amnesty.org, anglais, 05-11-2014)

    [4] La Convention européenne des droits de l’homme [PDF] (echr.coe.int, français)

    [5] Ukraine orders closure of state services in rebel-held east (afp.com, anglais, 15-11-2014)

    [6] Ukraine crisis: Petro Poroshenko says country is ‘ready for total war’ with Russia (abc.net.au, anglais, 17-11-2014)

    [7] Pepe Escobar Explains Ukrainian Economics in 1 Minute (russia-insider.com, anglais, 17-11-2014)

    [8] Biden-Nuland en visite à Kiev, et autres tambours de guerre (dedefensa.org, français et anglais, 19-11-2014)

    [9] Poutine à la TV allemande : « L’important, c’est d’arrêter immédiatement l’effusion de sang et les bombardements et de créer les conditions pour entamer un dialogue politique » (vineyardsaker, français, 19-11-2014)

    Source: http://www.vineyardsaker.fr/

     

    Publié par : http://arretsurinfo.ch

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