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François Hollande semble prêt à abandonner sa doctrine du « ni-ni », qui consistait jusqu’alors à ne pas intervenir sur le territoire syrien, pour ne favoriser ni le régime de Bachar Al-Assad ni l’Etat islamique (EI). Lundi 7 septembre, lors de sa sixième conférence de presse, le chef de l’Etat a annoncé le lancement de vols de reconnaissance en vue de prochaines frappes aériennes contre le groupe djihadiste, tout en rappelant son opposition au maintien du président syrien au pouvoir.
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Ce changement de cap intervient alors que la crise des migrants ne cesse de s’aggraver, notamment en raison d’immenses flux de réfugiés en provenance de Syrie. La concomitance des deux événements ne doit pas occulter la responsabilité du régime de Bachar Al-Assad dans la crise syrienne, qui a fait en quatre ans plus de 240 000 morts et des millions de déplacés.
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Aussi imparfaites soient-elles, toutes les sources qui recensent les victimes du conflit montrent que, quoique très meurtrier, l’EI en a fait beaucoup moins que les forces fidèles au régime.
80 % de victimes des forces gouvernementales
Le Réseau syrien des droits de l’homme (RSDH) estime ainsi qu’entre août 2014 et août 2015, 80 % des victimes ont été tuées par les forces gouvernementales (armée régulière, milices locales et milices chiites étrangères alliées du régime), et 10 % par l’EI. La proportion reste assez similaire que l’on considère les civils ou les militaires tués.
Les chiffres du Violations Documentation Center in Syria (VDC) révèlent des proportions comparables : d’août 2014 à mai 2015, 7,4 % des morts documentés par l’organisation sont attribuables à l’EI.
Bien entendu, l’impact de deux principales forces opposées en Syrie ne se résume pas au nombre de morts qu’elles ont provoqué en s’affrontant. En prenant possession de grandes parties du territoire syrien, l’EI a aussi poussé à l’exil de nombreux Syriens, qu’on retrouve aujourd’hui dans les pays limitrophes ou sur les routes de l’Europe. Mais ces chiffres suffisent à rappeler que Bachar Al-Assad n’est pas, comme certains veulent le faire croire, un rempart contre la violence pour la population syrienne.