• Silence Médias Afghanistan: Erreur française de ciblage, 8 jeunes bergers tués

     

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    samedi 11 février 2012

    Une erreur de ciblage, en zone française, dit le NYT (actualisé-1)

    Un problème n'arrivant jamais seul, en voici un deuxième qui fait la une d'un petit journal américain, le New York Times, qui évoque une erreur de tir dans la zone française. Le manque d'éléments précis, de la part du commandement français, mais aussi de l'ISAF, jette un certain trouble : une équipe mixte ISAF/ANA s'est pourtant déjà rendue sur place pour apprécier la situation.
    Le journal évoque la mort de sept enfants de moins de 14 ans et d'un jeune adulte, mercredi dernier, à Geyaba (Kapisa). Ces jeunes afghans gardaient des moutons, à 800 mètres de leur habitation, explique le journal quand il ont subi une attaque aérienne, affirme le quotidien qui ajoute qu'une mauvaise information avait été transmise aux forces françaises. On ignore encore le cycle décisionnel qui a suivi cette mauvaise information, et la nationalité du ou des aéronefs qui ont servi dans l'attaque. Pour autant qu'il s'agisse bien d'une attaque aérienne.
    Les rivalités tribales et ethniques ont déjà amené à des erreurs de tirs de l'ISAF. Mais les manipulations des insurgés, du gouvernement, ou... de l'ISAF ont aussi généré, régulièrement, des situations dans lesquelles il est difficile de démêler le vrai du faux. La France a déjà reconnu des erreur de tirs sur des civils afghans, lors de convois routiers, mais aussi lors d'un tir de Milan, en 2010. Malgré toutes les vérifications, les fantassins n'avaient pas pu déceler la présence d'enfants réfugiés sous des frondaisons.
    Pour avoir pu le mesurer de mes yeux à plusieurs reprises, y compris sur place, les précautions (et parfois trop) sont prises avant l'ouverture de feu. Les récentes opérations de ciblage effectuées en 2011 sur les insurgés impliqués dans la confection d'IED et de véhicules suicides ont fait l'objet de précautions hors-normes de la part de l'ALAT, comme RAIDS l'avait dévoilé, dans son numéro 308. Pour autant, les objectifs avaient pu être détruits sans toucher de civils innoncents.
    A Kaboul comme à Paris, personne n'a encore souhaité commenter cet évènement-ci. Un tel bilan vaut peut-être, néanmoins, quelques explications, ou tout au moins, un démenti, s'il y a lieu. Les insurgés, comme le gouvernement et l'ISAF utilisent tour à tour ces situations pour leur propagande.
    On l'a bien vu avec le tireur de Gwan, les Afghans ont un sens de la vengeance assez viscéralement inscrit dans les gênes. Une confirmation risque de tendre, donc, encore plus, les relations entre Français et Afghans.

    Retrait : pas de plan B... mais rien d'exclu non plus (actualisé-1)

    En réponse à une question de mon camarade Gérard Grizbec de France 2, l'EMA a répondu jeudi qu'il n'existe pas de plan B dans le retrait de nos troupes d'Afghanistan, une façon comme une autre de rappeler tout ce que tout le monde sait déjà, le processus de retrait prendra beaucoup de temps (1).
    La citation exacte, issue du script est celle-ci, en réponse à la question du confrère, qui demandant si l'EMA travaillait sur un plan B, en cas d'alternance politique : "on n'appelle pas cela exactement un plan B (...) Il y a des planifications qui permettent de s'adapter à différents cas de figure. (...) Cela se traduit par des choix". 
    La compréhension de ces propos sybillins m'a pris quelques temps : en fait, il faut les ramener dans l'opération logistique globale. Vider la FOB Tagab prendra du temps, mais c'est la séquence la plus critique. Une fois cette partie effectuée, et la FOB rendue (octobre actuellement), les choses peuvent aller assez vite car actuellement en tout cas, la portion de route entre Nijrab et Kaboul présente notoirement moins de risques que les 20 km qui séparent Tagab et Nijrab.Il sera donc envisageable de démonter Nijrab plus facilement, et donc d'aller au-delà et plus vite que les réduction d'effectifs actuellement annoncés. Avec beaucoup de volonté, et en comptant sur l'absence de celles des insurgés et du génral Hiver, la Kapisa peut être vidée de l'essentiel de ses Français, pendant l'hiver 2012-2013.
    En tout état de cause, toute nouvelle accélération du calendrier bute immédiatement sur des points évidents : il faut pouvoir stocker les conteneurs et matériels dans des zones d'attentes dont les capacités sont assez limitées. Cela fera assez vite de Warehouse la première base française dans le monde, de par le matériel stocké.
    Les Américains risquent aussi de ne pas apprécier une accélération du rythme, d'autant plus que les Afghans ne sont pas autonomes pour mener la guerre aux insurgés. Ils apprennent tout juste l'ouverture d'itinéraires (3 sections formées dans notre zone), et il n'est pas prévu, encore (et peut-être heureusement), qu'on forme des JTAC afghans. Alors même que si ce n'est toujours pas bien compris chez nous, le guidage des appuis est la seule spécialité vraiment utile dans le contexte actuel.
    L'esprit des OMLT a disparu avec les 6 OMLT français tués par afghans, en moins d'un mois. Sans les capacités critiques apportées par les OMLT (notamment le JTAC et les communications), le kandak n'est rien, surtout si cela chauffe (2).
    Bref, sans avoir eu un rôle véritablement central dans la mort de ces six OMLT, les insurgés ont déjà gagné la bataille de la Kapisa : le vide s'offre à eux plus vite que prévu. Voila qui risque de ne pas créer de lame de fond dans la population locale, que vont traverser, précisément, les fameux convois logistiques.

    (1) et, il ne faut pas l'exclure, cette phase de convois va exposer les soldats aux attaques par IED et à des embuscades.
    (2) des observateurs avisés relèvent que l'essentiel des troupes afghanes présentes le 13 juillet à Joybar s'étaient évaporées quelques minutes avant l'attaque-suicide. Ce retrait en bon ordre n'a, semble-t-il et comme beaucoup d'autres, pas beaucoup transpiré dans l'évocation des faits.

     

    http://lemamouth.blogspot.com/


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