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    Hugo Chavez, le ministre et les médias

    par Henri Maler, le 12 mars 2013


    Il était une fois un ministre qui, le vendredi 8 mars 2013, interrogé par Europe 1 à l’occasion des obsèques d’Hugo Chavez crut bon de déclarer : « Moi je dis, et ça pourra m’être reproché, [...] que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez puisqu’on prétend que c’est un dictateur. Il a pendant ces 14 ans respecté les droits de l’Homme. »

    N’importe quel journaliste, passé ou non par les écoles reconnues par la profession, pouvait comprendre que le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, entendait ainsi contester qu’Hugo Chavez était un « dictateur », louer, ne serait-ce partiellement, sa politique et non faire l’éloge de sa « dictature ».

    N’importe quel journaliste, mais pas nombre de médias parmi les plus réputés. Ceux-ci optèrent pour des titres, voire, pour certains d’entre eux, pour des commentaires, laissant entendre que c’est bien une dictature que saluait le ministre. Et cette fable bénéficia d’une remarquable circulation circulaire.

    De dictature, sous la présidence d’Hugo Chavez, il n’y en eut point. L’hostilité au régime et au président du Venezuela dispose d’un répertoire de vocables suffisamment discutables (c’est-à-dire que l’on peut discuter, fût-ce âprement) – « populiste », démagogique », « autoritaire », « autocratique » – sans qu’il soit nécessaire d’évoquer une introuvable dictature. Mais qu’importe aux titreurs et commentateurs – dont certains ont peut-être un diplôme de science pipeaulogie : le ministre aurait bien loué une dictature en tant que telle. Échantillon





    Et l’inénarrable Aphatie, toujours à la pointe du professionnalisme, ne put s’empêcher d’opposer la République à la dictature que le ministre aurait encensée en tant que dictature.

    Et comme un raccourci ne va jamais seul, le ministre bénéficia d’autres coups de coup de ciseaux.

    Laissons-lui la responsabilité de ce propos : « Toutes choses égales par ailleurs, Chavez c’est De Gaulle plus Léon Blum », dit comme ça, c’est pour le moins discutable. Supprimez « Toutes choses égales par ailleurs  », il ne reste plus que « Chavez c’est De Gaulle plus Léon Blum  », dit comme ça, c’est grotesque, voire pire.

    On doit aussi au ministre l’affirmation (qui se passe de commentaires) selon laquelle Chavez était « tout mignon » dans son cercueil. Supprimez le cercueil, il ne reste plus que Chavez était « tout mignon ». Ce qui est improbable. Prêtez de surcroît au ministre le soutien à un dictateur comme tel, et vous obtenez ce titre halluciné (et hallucinant) d’un article de Rue 89.

    Que l’on se comprenne bien : il ne s’agit ici ni de soutenir ni de condamner les propos d’un ministre, mais de constater, à partir de quelques faits d’apparence anodine, les tares d’une production de « l’actu » à flux tendu qui concourt à un consternant épisode de suivisme en chaîne.

    Raccourcis et dilettantisme, concurrence moutonnière et circulation circulaire : le goût pour « ce qui fait polémique » (surtout sur des détails) et la recherche compulsive du « clic », du « buzz et du « clash » (avec le Lab d’Europe 1 en première ligne [1]) permettent de faire le plein avec du vide.

    Et, en l’occurrence, cela tient lieu de débat, informé, documenté et pluraliste sur le Venezuela.

    Henri Maler

    Notes

    [1] Comme l’a relevé à sa façon Daniel Schneidermann dans une chronique intitulée « Victorien Lunel, gibier de buzz ».

     

     

      http://www.acrimed.org/article4024.html?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter



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    Ne cherchez pas l'information dans les Médias.

     

    Ce ne sont plus des supports d'information.

    Ce sont juste des instruments de propagande

    et des instruments de guerres,

    au service des Oligarchies financières et militaires.

     

    Et par exemple,

    aujourd'hui un dirigeant est appelé

    "dictateur" ou "populiste"

    quand il n'est pas aligné (Bachar-el-Assad)

    ou pas d'accord avec les politiques ultra-libérales

    prédatrices et d'accaparement (Hugo Chavez).

     

     

    Nos Médias sont Lanterne rouge d'Europe

    depuis qu'ils sont orchestrés

    par des sionistes et des atlantistes.

     

    Boycottons-les.

     

    Et préférons Internet !

     

    Eva R-sistons

     

    medias-TV-decrohons-copie-2.jpg


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  • Un article d’Hicham Hamza
    Caroline Fourest prise en flagrant délit de bidonnage
    Réalisatrice d’un documentaire diffusé sur France 5, la journaliste Caroline Fourest a altéré un témoignage-clé à propos du 11-Septembre. La preuve par l’image.
    25 février 2013
    Vidéos sur le site :

    Mardi 5 février, près de 525 000 téléspectateurs ont été dupés par une manipulation de l’information commise sur France 5 par Caroline Fourest. Celle qui se targue de respecter les faits s’est rendue coupable d’une grave faute déontologique : déformer littéralement les propos d’un citoyen sollicité pour un reportage.

    Consacré à ce qu’elle nomme les « obsédés du complot », son film vise à pourfendre la remise en question – de plus en plus manifeste dans l’opinion publique – de la parole d’Etat en brocardant diverses personnalités en raison de leurs connexions politiques. Une séquence du documentaire s’attarde sur les sceptiques de la version officielle du 11-Septembre : deux hommes au visage flouté dialoguent, face caméra, tandis que la retranscription de leur échange apparaît en bas de l’écran. Après l’évocation d’une éventuelle implication de l’ISI (les services secrets pakistanais) dans les attentats, l’homme à droite de l’image semble tenir les propos suivants – si l’on en croit les sous-titres : «  Ce qui est intéressant avec le Mossad, c’est qu’il y a des agents qui se sont fait passer… »

    Léger problème : la fin de la retranscription est mensongère.

    Au premier visionnage de cette séquence, il était naturel de porter instinctivement son regard sur les sous-titres afin de saisir la teneur de l’échange, enregistré dans un cadre a priori bruyant. Le téléspectateur croit alors comprendre que l’homme au gilet fait vaguement allusion à des « agents du Mossad » qui auraient déguisé leur apparence ou menti sur leur véritable identité, sans que le motif d’un tel subterfuge ne soit explicité. Seule la confusion, dans l’esprit du téléspectateur, peut résulter d’une telle séquence.

    Or, en réécoutant (à 19’22) le propos – et en faisant abstraction du sous-titrage trompeur –, on entend tout autre chose : contrairement aux apparences, cet homme ne s’interrompt pas, au milieu d’une phrase, sur le verbe « passer ». En réalité, il conclut sa remarque en prononçant le mot « pincer ». Son propos prend alors une autre signification : vis-à-vis de l’affaire du 11-Septembre, ce militant évoque ici une arrestation – et non un déguisement – d’agents du Mossad. Diffusé dans son authenticité, ce commentaire aurait probablement suscité la curiosité légitime de nombreux téléspectateurs, désireux de connaître les détails de cette étrange péripétie : des agents secrets israéliens interpellés le jour d’un attentat prétendument commis par Al-Qaïda.

    Documenteur

    Il ne s’agit pas là d’une erreur commise par le monteur du documentaire. Quiconque est passé par une table de montage connaît le temps fastidieux mais nécessaire pour voir et revoir sans cesse les moindres détails d’une réalisation. Les rushes du tournage sont disséqués et commentés par l’équipe qui entoure Caroline Fourest. Le montage final de cette séquence a nécessité une attention particulière, caractérisée par le floutage des visages, le découpage sélectif du dialogue entre les deux hommes, la retranscription de leur échange et la légère déformation de leurs voix. A l’inverse, le brouhaha de la salle n’a pas été corrigé ou, du moins, diminué, ce qui justifie tacitement l’usage de sous-titres.

    France 5, chaîne « de l’éducation, du savoir et de la connaissance » ?

    Partiellement financée par le service public, Caroline Fourest a pourtant enfreint, ce faisant, la charte des antennes de France Télévisions. Dans son chapitre 4, relatif à « l’honnêteté de l’information », il est précisé, au quatrième paragraphe, la chose suivante : « Le montage est une technique indispensable pour rendre compte de la réalité en un temps donné. En tant que telle, elle doit faire ressortir l’essentiel de l’information sans déformation. Elle doit rester le plus fidèle possible à la lettre et à l’esprit du propos. »

    Question : pourquoi Caroline Fourest a-t-elle ainsi truqué le témoignage d’un interviewé ? Plus précisément : quel intérêt personnel a-t-elle à dissimuler au téléspectateur la réalité de l’arrestation d’agents du Mossad dans le cadre des attentats du 11 septembre 2001 ? Nous laisserons à chacun le soin d’apporter sa propre réponse en encourageant, dans le même temps, les internautes à faire fi de l’accusation inepte de « complotiste ». Souvenez-vous alors de cette citation de Noam Chomsky, linguiste de renommée mondiale : « A mon avis, « théorie du complot » est devenu l’équivalent intellectuel d’un mot de cinq lettres. C’est quelque chose que les gens disent quand ils ne veulent pas que vous réfléchissiez à ce qui se passe vraiment. »

    Quant à l’épisode relatif aux agents du Mossad, il s’agit là de faits, et non de fantasmes ou de légendes urbaines. L’auteur de ces lignes vient justement d’y consacrer deux chapitres détaillés dans un ouvrage intitulé « Israël et le 11-Septembre : le grand tabou ».Objectif de cette enquête : démêler le vrai du faux à propos de la rumeur – populaire dans le monde arabe – faisant état d’une implication israélienne dans les attentats.

    Dans l’après-midi du 11 septembre 2001, 5 Israéliens ont bien été arrêtés par la police du New Jersey ; trois d’entre eux ont été aperçus, juste après le crash du premier avion dans le World Trade Center, en train de se réjouir et de se prendre en photo, l’air hilare, avec la Tour nord enflammée en arrière-plan. Après 71 jours de détention, ils seront discrètement rapatriés à Tel-Aviv et raconteront leurs déboires dans un talk-show israélien, niant toujours leur appartenance au Mossad. Pour l’anecdote, le présentateur de cette émission – qui avait fait sensation – n’était autre que Yair Lapid, le « centriste » victorieux des dernières élections législatives.

    Vidéo en anglais :

    Des membres du contre-espionnage américain révélèrent, en 2002 et sous couvert d’anonymat, qu’au moins deux d’entre eux étaient effectivement membres des services secrets israéliens. De même, Juval Aviv, un ex-agent du Mossad, reconnaîtra, dans un reportage de la britannique Channel 4 diffusé en 2004, que leur entreprise de déménagements, dénommée Urban Moving Systems et dont le directeur a quitté précipitamment le territoire américain en direction de Tel-Aviv, était une antenne – sous couverture – du Mossad.

    Depuis 2001, la plupart des grands médias occidentaux ont choisi d’ignorer ou d’édulcorer cette affaire et ses implications. Le but visé par l’ouvrage Israël et le 11-Septembre : le grand tabou consiste, à l’inverse, à susciter le débat et l’exploration rigoureuse de la piste israélienne, toujours passée sous silence. Ce sujet controversé est généralement évité par les leaders d’opinion français en matière de lutte contre l’islamophobie ou de combat pour les droits du peuple palestinien. Qu’il s’agisse là de frilosité, de déni ou de cécité, cette indifférence est inappropriée : la recherche de la vérité sur le 11-Septembre (et sa troublante connexion avec la mouvance américano-sioniste) éclaire, en définitive, les origines communes de la fabrique de l’islamophobie et de la diabolisation de la cause palestinienne.

    Neoconservateurs : leurs agents, leurs complices et leurs idiots utiles

    Dans l’Hexagone comme à l’étranger, les personnalités ayant attisé le racisme anti-musulman dans l’opinion publique ou celles ayant stigmatisé la défense de la souveraineté palestinienne participent, depuis une vingtaine d’années, d’un mouvement idéologique dont les principaux protagonistes sont désormais à l’œuvre pour enterrer toute discussion sérieuse à propos du 11-Septembre. Une telle collusion est un fait, n’en déplaise à ceux qui professent des arguments d’autorité pour brocarder, avec condescendance, les millions de citoyens – à travers le monde – qui rejettent la version officielle délivrée par l’Administration Bush.

    En s’attaquant aux « complotistes », aux « radicaux de l’islam » (comprendre les musulmans qui ne sont pas d’accord avec elle) et aux « anti-sionistes », Caroline Fourest révèle incidemment ses véritables allégeances politiques. En validant le mythe de « Ben Laden et les 19 pirates de l’air » pour expliquer le détournement simultané de 4 avions, la désintégration de 3 tours et les millions de dollars secrètement remportés par des boursicoteurs chanceux, les citoyens – y compris ceux hostiles à l’islamophobie ou aux crimes d’État israéliens – font le jeu de la plus grande imposture du siècle naissant.

    La démystification du 11-Septembre, à propos de laquelle certains préfèrent hausser les épaules ou ricaner, est un impératif politique, civique et journalistique. L’évènement a provoqué la mort de centaines de milliers d’individus, depuis le crash du premier avion dans le World Trade Center au dernier « dommage collatéral » commis par un drone américain au Pakistan. Ses séquelles persistent dans les cœurs et les consciences, entre restriction des libertés individuelles, expansion du contrôle policier et montée de l’islamophobie. En dépit du silence des grands médias et de celui – plus grave encore – de la plupart des intellectuels et militants associatifs, le 11-Septembre demeure essentiel à élucider.

    C’est une question de temps : les explosions du World Trade Center n’ont certainement pas fini de causer leur ravage.

    Hicham Hamza
    15 février 2013

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  • http://www.obiwi.fr/culture/lectures/93354-indignez-vous-stephane-hessel
    À peine Hessel est-il mort, qu'ils en profitent déjà pour assassiner la résistance !
      
      
    (Pour voir la vidéo de cinq minutes, extraite du 20 heures de France 2 d'hier soir, cliquer le lien ci-dessus)
     
     
        Bonjour à toutes et à tous,
     
    C'est tout le socle des acquis de la résistance (CNR - Conseil National de la résistance) qu'ils veulent détruire : la sécurité sociale, les retraites, des salaires conséquents, une presse indépendante, les services publics, etc.
     
    Profitant de la disparition de l'URSS, ils ont déjà sérieusement commencé à réduire tous ces acquis sociaux en se servant de la propagande, au sujet d'une prétendue "crise", comme d'une arme de destruction massive.
     
    Mais, pour parvenir à détruire dans sa totalité les acquis de la résistance, ils doivent faire maintenant une terrible propagande mensongère afin de détruire le souvenir lui-même de la résistance, en la faisant passer pour un mythe, c'est-à-dire en faisant passer la vérité historique pour un mensonge.
     
    C'est le prétendu "historien" Olivier Wieviorka qui s'est chargé d'exécuter le sale boulot. Voyons ce qu'ils disent de lui dans Wikipedia :
     
     
    Extrait : « Dans son livre Histoire du Débarquement en Normandie, Des origines à la libération de Paris, il écrit que "des soldats canadiens d'origine indienne" ont scalpé des prisonniers. L'historien canadien Scott Sheffield, professeur à l'Université de la vallée de Fraser à Abbotsford, en Colombie-Britannique, spécialiste des autochtones au sein de l'armée canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale, réfute cette affirmation : "Je me suis entretenu avec plusieurs vétérans autochtones et non autochtones, j'ai parcouru des tonnes d'ouvrages sur la question en plus de fouiller dans à peu près tous les documents d'archives. Je n'ai jamais lu ou entendu quoi que ce soit à ce sujet." »
     
    Ainsi, vous voyez à quel point vous pouvez faire confiance à ce personnage qui doit certainement être tout autant un "ami" de la résistance qu'il l'est des Indiens. Rappelons à leur sujet qu'à l'origine, ce sont les cows-boys qui scalpaient les Indiens et pas l'inverse. En effet, le gouvernement des USA donnait une récompense pour chaque scalp d'Indien que l'on remettait aux autorités. Ce n'est qu'ensuite, pour leur rendre la monnaie de leur pièce, que les Indiens se sont mis à scalper les cow-boys !
     
    Destruction d'au moins l'un des mensonges que l'on rencontre dans la vidéo indiquée ci-dessus. Il est dit que les résistants, comme les Français en général, partageaient au sujet des Juifs les mêmes préjugés que le gouvernement de Vichy. C'est tout simplement évidemment faux.
     
    En effet, Léon Blum fut élu en 1936 alors que tout le monde savait bien qu'il était juif. Une France antisémite ne l'aurait jamais placé au pouvoir ! De surcroît, si Wieviorka rappelle avec justesse qu'en France 75% des Juifs furent sauvés, il oublie de rappeler que dans les autres pays soumis à l'envahisseur nazi, c'est seulement 25% d'entre eux qui le furent ! La comparaison des chiffres ne laisse aucun doute sur la prétendu "indifférence" de la résistance vis-à-vis du sort fait aux Juifs : ON NOUS MENT !
     
    Dans une semaine ou deux, je viendrai compléter cet article pour contredire d'autres mensonges proférés dans la vidéo. Notamment au sujet du rôle militaire de la résistance.
     
        Bien à vous,
        do
        http://mai68.org/spip
     
    Pour voir la vidéo de cinq minutes et vingt secondes, extraite du 20 heures de France 2 d'hier soir, 28 février 2013, cliquer le lien ci-dessous :
      
    .
    NB: Obsession de David Pujadas, ultra-sioniste : Défendre les Juifs (et Israël), tout est ramené aux Juifs, comme s'il n'y avait QU'eux qui avaient souffert pendant cette guerre qui fit 50.000.000 de morts. Et fervent supporter du Nouvel Ordre Mondial, il nous prépare à l'accepter sans résister... Ce n'est pas un journaliste, mais un sayan au service d'israël et du NOM. Honteux ! Il est probablement le pire journaleux de la TV. Il va même jusqu'à faire sans cesse l'apologie du gaz de schiste ! Il mérite amplement la Laisse d'or du journaliste le plus SERVILE que des militants lui ont décernée... (eva)
    .

    Communiqué

    David Pujadas reçoit sa laisse d’or

    jeudi 15 juillet 2010, par Comité Valmy


    Le 30 juin 2010 vers 21 h 30, alors que le présentateur du journal télévisé de France 2 David Pujadas quittait les bureaux de France Télévisions, une délégation l’attend sur le trottoir pour lui remettre le trophée le plus convoité du Parti de la presse et de l’argent (PPA) : la Laisse d’or.

    L’objet, composé d’un collier en métal robuste et d’une lanière en cuir véritable, avait été acheté le jour même dans une quincaillerie parisienne et enduit d’une fine mais alléchante couche de peinture dorée. Une boîte de cirage, une brosse et un plumeau multicolore doté, selon son fabricant, du pouvoir d’« attirer la poussière » complétaient la panoplie.

    En décernant ce kit au présentateur du « 20 heures » de France 2, les organisateurs entendaient récompenser le « journaliste le plus servile », comme ils l’ont expliqué au Plan B, qui passait par là. Selon eux, Pujadas mérite la Laisse d’or pour son amour des euros (12 000 euros de salaire mensuel), sa haine des syndicalistes [1] et son dévouement pour les puissants, réaffirmé récemment dans le film culte de Denis Jeambar, Huit journalistes en colère (Arte, 9.2.10), qui le montrait fustigeant la surmédiatisation des humbles : « Le journalisme des bons sentiments, c’est aussi une bien-pensance. C’est l’idée que, par définition, le faible a toujours raison contre le fort, le salarié contre l’entreprise, l’administré contre l’État, le pays pauvre contre le pays riche, la liberté individuelle contre la morale collective. En fait, c’est une sorte de dérive mal digérée de la défense de la veuve et de l’orphelin. »

    La cérémonie fut brève mais solennelle. Au moment où le journaliste « en colère »s’apprête à enfourcher son scooter, le comité des fêtes surgit d’un arrêt de bus pour l’acclamer, le couvrir de confettis et lui enrouler sa laisse autour du cou (qu’il a fort bas). Le récipiendaire ne cache pas son émotion, laquelle redouble lorsque ses hôtes entreprennent de dorer intégralement son scooter en le vaporisant de peinture aérosol. « Vive le laquais du Siècle ! Vive le roi des laquais ! », exulte la foule en liesse, cependant que la monture du présentateur se métamorphose en carrosse royal (voir photo).

    Sans doute intimidé par cette profusion d’hommages, et soucieux manifestement d’y convier les vigiles, David Pujadas prend alors ses jambes à son cou pour s’engouffrer dans l’immeuble de France Télévisions, où le sas de sécurité le retient une bonne trentaine de secondes, le temps pour l’assistance de se disperser dans la bonne humeur. On le verra ensuite donner l’ordre aux vigiles de recouvrir la selle plaquée or de son carrosse d’une bâche en plastique. Après quoi il grimpera dessus et quittera fièrement les lieux dans une explosion de dorures et de vrombissements.

    David Pujadas n’a pas souhaité donner plus de retentissement à son embouffonnage. Mais que le public se rassure : les images de la scène figureront dans le prochain film de Pierre Carles…

    LE PLAN B, samedi 3 juillet 2010

    Notes

    [1] Exprimée notamment lors de son interview en direct de Xavier Mathieu, le porte-parole CGT des grévistes de l’usine Continental de Clairoix, le 21 avril 2009. Lire à ce propos « Des journaux télévisés face aux “violences” des salariés » sur le site d’Acrimed, http://www.acrimed.org/article3132.html.



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  • Cuba : La tournée mondiale de Yoani Sánchez
    Salim Lamrani

    21 février 2013

    Article en PDF : Enregistrer au format PDF

    Après cinq années d’attente, Yoani Sánchez a enfin obtenu l’autorisation de se rendre à l’étranger. Suite à la réforme migratoire entrée en vigueur le 14 janvier 2013, qui permet à tout Cubain de quitter le pays sans autre formalité que l’obtention d’un passeport et d’un visa, la plus célèbre opposante au gouvernement de La Havane débute au Brésil une tournée mondiale qui la mènera sur plusieurs continents. Elle sera reçue à Recife par le cinéaste Dado Galvao et participera à la présentation du documentaire Conexión Cuba Honduras1.

     

    La plus célèbre opposante au gouvernement de La Havane
    débute au Brésil une tournée mondiale

     

    Source : Opera Mundi

     

    Sa tournée est digne de celle d’un chef d’Etat ou d’une star de la musique et les moyens mis à la disposition de Yoani Sánchez sont impressionnants. En effet, « un programme très intense » attend la jeune opposante de 37 ans (2). Des conférences sont prévues au Mexique où elle sera l’invitée d’honneur de la Société interaméricaine de presse (SIP) qui tiendra sa réunion semestrielle à Puebla, aux Etats-Unis, avec des rencontres prévues à New York, où elle sera reçue dans les bureaux du New York Times, à Washington et à Miami, en Argentine, au Canada, au Pérou, en Espagne, en Italie, en Pologne, en Allemagne, en République tchèque, aux Pays-Bas et en Suisse (3).


    Voyager étant un droit universel reconnu dans la Déclaration des Nations unies de 1948, on ne peut que se réjouir du fait que la principale figure de l’opposition cubaine puisse exprimer ses convictions à travers le monde. Néanmoins, il est inévitable de souligner certains aspects obscurs de la personnalité et de la vie de Yoani Sánchez qui sont l’objet de controverses, et que cette tournée monumentale semble confirmer.


    En effet, Yoani Sánchez n’est pas une opposante ordinaire. Après avoir vécu deux années en Suisse, elle a choisi de rentrer à Cuba et d’intégrer l’univers de la dissidence. En 2007, elle a créé le blog Generación Y – traduit en pas moins de 18 langues ! – dans lequel elle y fustige de manière virulente le système et le gouvernement cubains. Sa nouvelle activité a été couronnée de succès. En l’espace de quelques années, Sánchez a reçu de multiples distinctions du monde entier, toutes accompagnées de dotations financières. Au total, la bloggeuse a été rétribuée au total à hauteur de 250 000 euros, c’est-à-dire une somme équivalant à plus de 20 années de salaire minimum dans un pays tel que la France, cinquième puissance mondiale, et à 1488 années de salaire minimum à Cuba (4).


    A cela s’ajoute le salaire mensuel de 6 000 dollars que lui verse la Société interaméricaine de presse, qui regroupe les grands conglomérats médiatiques privés du continent, et qui a décidé de la nommer vice-présidente régionale de la Commission de liberté de presse et d’information pour Cuba (5). Le quotidien espagnol El País a également décidé de la nommer correspondante à La Havane, lui octroyant un confortable salaire (6).


    Le gouvernement des Etats-Unis, dont l’objectif ouvertement affiché est un changement de régime à Cuba par le biais du financement d’une opposition interne, a fait de Yoani Sánchez sa priorité. Il considère, dans des documents confidentiels rendus publics par Wikileaks, « que Yoani Sánchez peut jouer un rôle à long terme dans une Cuba post-Castro (7) ». L’opposante cubaine est en étroite relation avec la diplomatie étasunienne à Cuba, comme l’indique un câble classé « secret » en raison de son contenu sensible. Elle est tenue en haute estime par l’administration Obama, comme le montre la réunion secrète qui a eu lieu dans son appartement avec la sous-secrétaire d’Etat étasunienne Bisa Williams lors de sa visite à Cuba entre le 16 et le 22 septembre 2010 (8).


    Michael Parmly, ancien chef de la diplomatie étasunienne à La Havane, qui, d’après les documents confidentiels de la Section d’intérêts nord-américains de La Havane, se réunissait régulièrement avec Yoani Sánchez dans sa résidence personnelle, a fait part de son inquiétude au sujet de la publication des câbles diplomatiques étasuniens par Wikileaks : « Je serais vraiment ennuyé si les nombreuses conversations que j’ai eues avec Yoani Sánchez venaient à être publiées. Elle pourrait en payer les conséquences toute sa vie (9) ». La question qui vient inévitablement à l’esprit est la suivante : pour quelles raisons Yoani Sánchez serait-elle en danger si ses agissements, comme elle l’affirme, respectent le cadre de la légalité ?


    A l’évidence, Yoani Sánchez n’est pas une simple dissidente. Il serait intéressant que la principale figure de l’opposition cubaine profite de sa tournée mondiale pour éclairer certaines zones d’ombres sur son parcours personnel et révèle quels sont les puissants intérêts qui se cachent derrière sa personne.


    Notes
    1. Voz de América, « Yoani Sánchez viaja a Brasil el 17 de febrero », 6 février 2013.
    2. Yoani Sánchez, 17 février. https://twitter.com/yoanisanchez&nbsp ;
    3. EFE, « La bloguera cubana hablará en Brasil sobre libertad y derechos », 17 février 2013.
    4. Yoani Sánchez, « Premios », Generación Y.
    5. El Nuevo Herald, « Nombran a Yoani en Comisión de la SIP », 9 novembre 2012.
    6. El País, « Artículos escritos por Yoani Sánchez », http://elpais.com/autor/yoani_sanchez/a/ (site consulté le 17 février 2013).
    7. Jonathan D. Farrar, « The U.S. and the Role of the Opposition in Cuba », United States Interests Section, 9 avril 2009, cable 09HAVANA221. http://213.251.145.96/cable/2009/04/09HAVANA221.html (site consulté le 18 décembre 2010).
    8. Joaquin F. Monserrate, « GOC Signals ‘Readiness to Move Forward’ », United States Interests Section, 25 septembre 2009, cable 09HAVANA592, http://213.251.145.96/cable/2009/09/09HAVANA592.html (site consulté le 18 décembre 2010)
    9. Michael Parmly, « Consenso On Line : An Impartial Forum In Cuba », United States Interests Section, 28 juin 2007, cable 07HAVANA622, http://wikileaks.org/cable/2007/06/07HAVANA622.html (site consulté le 15 septembre 2011) ;Stéphane Bussard, « Ma rencontre avec l’auteur des câbles sur Cuba », Le Temps, 30 décembre.


     

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