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    Les médias occidentaux :

    Un pouvoir diabolique pour tromper les peuples

     

    par Pr Chems Eddine Chitour
    1 mai 2011

     

     

    « À défaut d’avoir recours à la force pour contrôler les populations, on peut parfaitement les contrôler par l’opinion »

     Harold Laswell, spécialiste des médias
    .

    L’actualité internationale est plus que jamais verrouillée par les médias occidentaux et même ceux qui sont à leur ordre notamment celle la chaine Al Djazira qui a montré son vrai visage celui d’un média aux ordres d’un roitelet immoral avachi, sur une montagne de dollars lui-même aux ordres d’un Occident qui lui permet de  faire dans « la diplomatie du dollar » et ceci contre l’accaparement  irréversible des réserves de gaz de ce pays  par les occidentaux. Pire encore les journalistes de cette chaine de caniveau se permettent elles et eux aussi de dicter la norme aux arabes en terme de professionnalisme. Et de  liberté .N’as-t-on pas vue en effet des paléo-algériens et algériennes se permettre d’admonester l’Algérie  qu’ils ont abandonnés au plus fort de sa détresse. Je n’ai pas de sympathie particulière pour le gouvernement actuel, mais j’invite ces donneurs de leçons à plus d’humilité et à faire leur introspection éthique s’agissant de l’honnêteté journalistique en  imitant un de leur collège qui vient de démissionner pour des informations fausses.  

     

    Justement à propos d’information honnête et devant l’addiction des peuples à l’information made in Occident supposée être fiable professionnelle et donc indiscutable, je veux à travers cette contribution donner des exemples sur la manipulation permanente des médias. « La presse libre  déclare  John Waiton, éditeur du New York Times, lors de son discours d'adieu. n'existe pas. Aucun de vous n'oserait donner son avis personnel ouvertement. Nous sommes les pantins qui sautent et qui dansent quand ils tirent sur les fils. Notre savoir faire, nos capacités et notre vie même leur appartiennent. Nous sommes les laquais des puissances financières derrière nous. Nous ne sommes rien d'autre que des intellectuels prostitués. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses ».  

     

    Il est bien connu que le quatrième pouvoir, celui des médias est une force importante qui permet, en principe , dans les démocraties de tenir le peuple informé du fonctionnement des institutions. Cette force peut, cependant, être au service d’une cause et de ce fait s’avérer dangereuse en temps de paix qu’en temps de guerre. (1)

     

    Parlant de la manipulation de plus en plus évidente de l’information  Ignacio Ramonet ancien directeur du Monde Diplomatique pointe du doigts les grands protagonistes que sont les acteurs d’une mondialisation dimensionnée à la taille des plus riche. Ecoutons le :  « Contre les abus des pouvoirs, la presse et les médias ont été, pendant de longues décennies, dans le cadre démocratique, un recours des citoyens. En effet, les trois pouvoirs traditionnels - législatif, exécutif et judiciaire - peuvent faillir, se méprendre et commettre des erreurs. Mais, dans les pays démocratiques aussi, de graves abus peuvent être commis, ce fut le cas aux Etats-Unis, durant plus d’un siècle, à l’encontre des Afro-Américains, et cela l’est aujourd’hui contre les ressortissants des pays musulmans en vertu du « Patriot Act ») » (2)

     

    « Depuis une quinzaine d’années, à mesure que s’accélérait la mondialisation libérale, ce « quatrième pouvoir » a été vidé de son sens, il a perdu peu à peu sa fonction essentielle de contre-pouvoir. Cette choquante évidence s’impose en étudiant de près le fonctionnement de la globalisation, Le pouvoir véritable est désormais détenu par un faisceau de groupes économiques planétaires et d’entreprises globales dont le poids dans les affaires du monde apparaît parfois plus important que celui des gouvernements et des Etats (…)« Dans la nouvelle guerre idéologique qu’impose la mondialisation, les médias sont utilisés comme une arme de combat. L’information, en raison de son explosion, de sa multiplication, de sa surabondance, se trouve littéralement contaminée, empoisonnée par toute sorte de mensonges, polluée par les rumeurs, par les déformations, les distorsions, les manipulations .Elle nous empoisonne l’esprit, nous pollue le cerveau, nous manipule, nous intoxique, elle tente d’instiller dans notre inconscient des idées qui ne sont pas les nôtres . C’est pourquoi il est nécessaire d’élaborer ce qu’on pourrait appeler une « écologie de l’information ». (3)

     

    La diabolisation d’Ahmadinjad : Ce qu’il a réellement dit  à propos d’Israël

     

    Un coup fumant réalisé par Israël !  Celui de graver dans l’imaginaire des occidentaux qu’Ahmadinjad veut la morts des Juifs. En fait il n’en n’est rien. Les juifs iraniens vivent leur spiritualité sans problème majeur. Qu’a réellement dit Ahmadinjad ? Ahmadinejad n’a jamais dit « Israël doit être rayé de la carte » Cette citation attribuée au président iranien , largement reprise par la presse et les politiques, est fausse. Arash Norouzi, un iranien opposant au régime, a démonté pièce par pièce les éléments du dossier de cette fabrication médiatique irresponsable sinon malveillante.   Si l’on en croit la légende, le Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a menacé de détruire Israël, ou, pour reprendre la citation erronée : « Israël doit être rayé de la carte ». Contrairement à une certitude très répandue, une telle déclaration n’a jamais été faite , et c’est ce qui sera démontré dans cet article. (4)

    Le mardi 25 octobre 2005, écrit Arash Norouzi  Mahmoud Ahmadinejad prononça un discours à l’occasion d’une conférence intitulée « Le monde sans le sionisme ».  De grandes affiches l’entouraient, qui affichaient ostensiblement ce titre en anglais - « The World Without Zionism », à destination évidente des médias internationaux.  « Avant d’en venir à la formule tristement célèbre en elle-même, il est important de noter que la « citation » en question était elle-même une citation - ce sont les mots du défunt Ayatollah Khomeiny, le père de la Révolution Islamique . Commençons par citer ses mots exacts en persan: « Imam ghoft een rezhim-e ishghalgar-e qods bayad az safheh-ye ruzgar mahv shavad. » Ce passage ne signifiera rien pour la plupart des gens, mais un mot cependant devrait faire dresser l’oreille : « rezhim-e ». C’est le mot « régime », prononcé comme le mot anglais [« regime », NdT] avec un son supplémentaire - « eh » - à la fin. Ahmadinejad ne se référait pas au pays-Israël ou au territoire-Israël, mais au régime israélien. Il s’agit là d’une distinction cruciale, puisqu’il est impossible de rayer un régime de la carte . Ahmadinejad ne se réfère même pas à Israël par son nom ; à la place, il utilise la périphrase « rezhim-e ishghalgar-e qods » (c’est-à-dire littéralement « régime occupant Jérusalem ») ».(5) 

    Alors que la fausse citation « rayé de la carte » a été répétée à l’infini sans vérification, le discours réel fait par Ahmadinejad a été en lui-même presque entièrement ignoré.  Pour les faucons bellicistes, c’était un cadeau du ciel. Traduite de travers et attribuée au Président iranien , la citation « wiped off the map » (« rayé de la carte ») a été propagée partout dans le monde, répétée des milliers de fois dans les médias internationaux, et nombre de dirigeants internationaux ont tenu à la dénoncer. De grandes agences de presse, comme Associated Press et Reuters, se réfèrent à la citation erronée, mot à mot, et quasi quotidiennement. Le Président George W. Bush, a dit que les commentaires d’Ahmadinejad représentaient une « menace explicite » de détruire Israël. (…)Ce qui vient d’être exposé constitue la preuve irréfutable d’une manipulation médiatique et d’une propagande en action. Associated Press déforme délibérément une citation de l’IRNA pour la faire rendre plus menaçante » (6)

     

    Dans le même ordre de la manipulation  le philosophe italien Dominique Lesurdo écrit :

     

    « Depuis quelques jours, des groupes mystérieux tirent sur les manifestants en Syrie et, surtout, sur les participants aux funérailles qui ont suivi les événements sanglants. De qui sont composés ces groupes ? Les autorités syriennes soutiennent qu’il s’agit de provocateurs, essentiellement liés aux services secrets étrangers. En Occident, par contre, même à gauche on avalise sans aucun doute la thèse proclamée en premier lieu par la Maison Blanche : ceux qui tirent sont toujours et seulement des agents syriens en civil. Obama est-il la bouche de la vérité ? (…)    Ces derniers temps, par les interventions surtout de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, l’administration Obama ne rate pas une occasion de célébrer Internet, Facebook, Twitter comme instruments de diffusion de la vérité et de promotion, indirectement, de la paix. Des sommes considérables ont été attribuées par Washington pour potentialiser ces instruments et les rendre invulnérables aux censures et attaques des « tyrans ». En réalité, pour les nouveaux media comme pour les plus traditionnels, la même règle est de mise : ils peuvent aussi être des instruments de manipulation et d’attisement de la haine et même de la guerre. La radio a été savamment utilisée en ce sens par Goebbels et par le régime nazi ».(7)

     

    Le philosophe cite ensuite  des exemples de manipulation de l’information dans le but est de stabiliser uen situation présente au profit d’un ordre nouveau  un « reshaping » en conformité avec les désirs de l’empire. Nous l’écoutons : « A la fin de 1989, bien que fortement discrédité, Nicolae Ceausescu est encore au pouvoir en Roumaine. Comment le renverser ? Les mass media occidentaux diffusent massivement dans la population roumaine les informations et les images du « génocide » perpétré à Timisoara par la police de Ceausescu. Qu’était-il arrivé en réalité ? Laissons la parole à un prestigieux philosophe (Giorgio Agamben) : « Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des cadavres à peine enterrés ou alignés sur les tables des morgues ont été déterrés en hâte et torturés pour simuler devant les caméras le génocide qui devait légitimer le nouveau régime. Ce que le monde entier avait sous les yeux en direct comme vérité sur les écrans de télévision, était l’absolue non-vérité ; et bien que la falsification fût parfois évidente, elle était de toutes façons authentifiée comme vraie par le système mondial des media, pour qu'il fût clair que le vrai n’était désormais qu’un moment du mouvement nécessaire du faux »(8)

     

      «(…)  Posons-nous alors une question : l’excitation et l’attisement des masses ne peuvent-ils être produits que par voie pharmacologique ? Avec l’avènement et la généralisation d’Internet, Facebook, Twitter, une nouvelle arme a émergé, susceptible de modifier profondément les rapports de force sur le plan international. Ceci n’est plus un secret, pour personne. De nos jours, aux USA, un roi de la satire télévisée comme Jon Stewart s’exclame : « Mais pourquoi envoyons-nous des armées s’il est aussi facile d’abattre les dictatures via Internet que d’acheter une paire de chaussures ? » (…) Désormais -affirment encore sur Die Zeit deux journalistes allemands- cela ne fait aucun doute : « Les grands groupes Internet sont devenus un outil de la géopolitique Usa. Avant, on avait besoin de laborieuses opérations secrètes pour appuyer des mouvements politiques dans des pays lointains. Aujourd’hui il suffit souvent d’un peu de technique de la communication, opérée à partir de l’Occident […] (…) On comprend alors les financements par Hillary Clinton et par l’administration Obama destinés aux nouveaux media. Nous avons vu que la réalité des « guerres sur Internet » est désormais reconnue même par de réputés organes de presse occidentaux ; sauf que dans le langage de l’Empire et dans la novlangue la promotion des « guerres sur Internet » devient la promotion de la liberté, de la démocratie et de la paix.(9)

     

    Souvenons nous  aussi de l’affaire  Sakineh qui est une «manipulation à grande échelle» par BHL[Bernard Henry Lévy]  et qui rappelle l’affaire Jila Izadi, une jeune iranienne de 13 ans condamnée à mort par lapidation. Une campagne médiatique lancée en grande pompe et qui avait fait grand bruit à l’époque suite à la pétition rédigée par Mme Badinter, et Fadela Amara publiée par le journal ELLE (édition du 25 octobre 2004): Or, quelques semaines plus tard, le Quai d’Orsay nous apprenait qu’il n’y avait pas de fillette de 13 ans condamnée à la lapidation en Iran.  le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères démentait les informations sur la condamnation à la lapidation de Jila Izadi. «Nous avons immédiatement vérifié à travers notre ambassade …Il est apparu que l’information était inexacte. Cette condamnation à la lapidation, n’a jamais été prononcée».Tous ceux qui ont relayé cette information avaient donc menti.. » (10).

     

    On savait, pourtant ,début juillet, par les autorités iraniennes que Sakineh ne sera pas lapidée, BHL était parfaitement au courant. Cela ne l’a pas empêché de continuer à mentir avec même l’aide d’Avaaz International qui s’est mobilisé pour cette «noble cause». L’affaire Sakineh nous rappelle aussi les techniques de manipulation de l’information occidentale; deux exemples célèbres: l’affaire des bébés éventrés par les soldats de Saddam dans les maternités du Koweït. Une soi-disant infirmière du Koweït avait servi de témoin aux USA. Il s’est avéré par la suite qu’il s’agissait d’un mensonge destiné à justifier la première guerre du Golfe; et que la prétendue infirmière n’avait jamais mis les pieds dans une maternité; elle était tout simplement la fille de l’ambassadeur du Koweït aux USA.

     

    Le deuxième exemple est celui de la soldate noire soit disant «délivrée» par les GIs selon un scénario digne du film «la chute du Faucon noir». En fait, elle était blessée par des tirs amis et recueillie par un chirurgien irakien qui a sauvé la vie de cette soldate en remuant ciel et terre pour lui trouver du sang «O» mettant à contribution un parent à lui qui avait le même groupe.  Le 20 février 2002, le New York Times dévoilait le plus pharamineux projet de manipulation des esprits. Pour conduire la « guerre de l’information », le Pentagone, créa l’Office de l’influence stratégique (OIS), avec pour mission de diffuser de fausses informations servant la cause des Etats-Unis.    

     

    Comment expliquer sinon quelques-unes des plus grossières manipulations de la récente guerre d’Irak ? En particulier l’énorme mensonge concernant la spectaculaire libération de la soldate Jessica Lynch. Jessica Lynch faisait partie des dix soldats américains capturés par les forces irakiennes. Là, elle fut battue et maltraitée par un officier irakien. Une semaine plus tard, des unités d’élite américaines parvenaient à la libérer au cours d’une opération surprise. Le soir même, le président Bush annonça à la nation, depuis la Maison Blanche, la libération de Jessica Lynch. (…)[Voilà pour la version officielle].  Mais le conflit d’Irak s’acheva le 9 avril, et un certain nombre de journalistes - en particulier ceux du Los Angeles Times, du Toronto Star, d’El País et de la chaîne BBC World - se rendirent à Nassiriya pour vérifier la version du Pentagone sur la libération de Jessica. Selon leur enquête auprès des médecins irakiens qui avaient soigné la jeune fille - et confirmée par les docteurs américains l’ayant auscultée après sa délivrance -, les blessures de Jessica (une jambe et un bras fracturés, une cheville déboîtée) n’étaient pas dues à des tirs d’armes à feu, mais simplement provoquées par l’accident du camion dans lequel elle voyageait... Elle n’avait pas non plus été maltraitée. Au contraire, les médecins avaient tout fait pour bien la soigner : « Elle avait perdu beaucoup de sang, a raconté le docteur Saad Abdul Razak, et nous avons dû lui faire une transfusion. Heureusement des membres de ma famille ont le même groupe sanguin qu’elle : O positif. Et nous avons pu obtenir du sang en quantité suffisante. Son pouls battait à 140 quand elle est arrivée ici. Je pense que nous lui avons sauvé la vie»

    En assumant des risques insensés, ces médecins tentèrent de prendre contact avec l’armée américaine pour lui restituer Jessica. (…) L’arrivée avant le lever du jour, le 2 avril, des commandos spéciaux équipés d’une impressionnante panoplie d’armes sophistiquées surprit le personnel de l’hôpital. Depuis deux jours, les médecins avaient informé les forces américaines que l’armée irakienne s’était retirée et que Jessica les attendait... Le docteur Anmar Ouday a raconté la scène à John Kampfner de la BBC :« C’était comme dans un film de Hollywood. Il n’y avait aucun soldat irakien, mais les forces spéciales américaines faisaient usage de leurs armes. Les scènes furent enregistrées avec une caméra à vision nocturne par un ancien assistant de Ridley Scott dans le film La Chute du faucon noir (2001). Selon Robert Scheer, du Los Angeles Times, ces images furent ensuite envoyées, pour montage, au commandement central de l’armée américaine, au Qatar, et une fois supervisées par le Pentagone, diffusées dans le monde entier. (…) Ivres de pouvoir, M. Bush et son entourage ont trompé les citoyens américains et l’opinion publique mondiale. Leurs mensonges constituent, selon le professeur Paul Krugman, « le pire scandale de l’histoire politique des Etats-Unis, pire que le Watergate, pire que l’Irangate ».

    Pour rappel, une guerre fut déclenchée à partir d’une fausse information. Une rumeur va plus vite qu'une information vérifiée, en 1964, deux destroyers déclarent avoir été attaqués dans le golfe du Tonkin par des torpilles nord-vietnamiennes. Aussitôt, la télévision, la presse en font une affaire nationale. Crient à l’humiliation. Réclament des représailles. Le président Lyndon B. Johnson prend prétexte de ces attaques pour lancer des bombardements de représailles contre le Nord-Vietnam. La guerre du Vietnam commençait ainsi, qui ne devait s’achever - par une défaite - qu’en 1975. On apprendra plus tard, de la bouche même des équipages des deux destroyers, que l’attaque dans le golfe du Tonkin était une pure invention..(11). 

     

    Les médias occidentaux et l’avilissement des Autres

     

     Pour nous rendre compte de l’autre dimension diabolique des médias occidentaux aux mains des grands lobbys et des puissants Etats occidentaux, il n’est que de souvenir du traitement médiatique des guerres du golfe (depuis vingt ans) . C’est le Pentagone qui décide de ce qui doit être diffusé ou non.L’armée française a utilisé les mêmes méthodes en Algérie, et il y avait un Service Spécial de l’information des Armées… Israël en a fait de même lors des massacres de Jénine où le courageux Jean Génet a pu restituer des morceaux de vérité sur l’atrocité de la pacification israélienne 

     

    Souvenons-nous justement, de ce matraquage des médias et plus précisément du cinéma. Cela a commencé dès les années 60: il fallait donner une assise au niveau des médias, la légitimité de l’Israël biblique. Ce fut, on s’en souvient d’abord, les Dix commandements de Cecil B. de Mille et de la Metro Golwyn Meyer dont les producteurs et réalisateurs sont sionistes.  . Avec le temps nous nous apercevons que rien n’était fait par hasard. La machine sioniste était en marche. En fait, l’histoire du racisme latent européen ne date pas d’hier. Souvenons-nous, à titre d’exemple, comment Lawrence d’Arabie interprété magistralement par Peter O Toole, le racé, le civilisé, le blanc aux yeux bleus, avait une aura tandis qu’Antony Queen dans le rôle d’un chef bédouin qui avait un comportement qui frisait celui de la bête avide de rapines, de bonnes chères  et de luxure et qui, naturellement, ne connaissait rien à la politique.(12)   

        

    Dans le même ordre, le professeur Jack Shaheen (Université Sud-Illinois) analyse dans un documentaire comment Hollywood fait preuve d’imagination pour avilir l’image de l’Arabe. Le projet de société pensé et planifié par les «maîtres du monde» passe par un conditionnement sournois qui utilise l’industrie cinématographique, de longue date, comme arme de propagande. Ce documentaire, totalement inédit, passe à la loupe un des aspects les plus calomnieux de l’histoire du cinéma et que personne n’avait jamais osé contester depuis l’époque du muet jusqu’aux grandes productions hollywoodiennes d’aujourd’hui. Le film relève la longue succession d’images dégradantes qui ont été utilisées pour représenter les Arabes au cinéma. Des bandits bédouins aux jeunes filles soumises, en passant par les cheikhs sinistres et les terroristes armés, ce documentaire jette un éclairage dévastateur sur l’origine de ces portraits stéréotypés et sur leur apparition à des moments clés de l’histoire des États-Unis, démontrant du même coup les lourdes conséquences de cette représentation aujourd’hui.(13) 


    Jack Shaheen montre comment, au fil des ans, la persistance de ces images a fait en sorte de banaliser les préjugés entretenus à l’égard des Arabes et de la culture arabe. «Depuis des décennies, Hollywood, c’est-à-dire le cinéma et la télévision américains, avilit et déshumanise les Arabes et les musulmans. Voilà pourquoi le drame palestinien reste entier depuis 60 ans, et pourquoi le public a consenti à l’invasion de l’Irak en 2003. Les préjugés contre eux sont antérieurs aux attentats du 11 septembre, bien que ceux-ci aient contribué à les diaboliser encore davantage.» Jack Valenti, longtemps président de la Motion Picture Association of America, disait que Hollywood et Washington ont les mêmes gènes. «Sur le Moyen-Orient, Hollywood a toujours collé aux choix politiques de Washington.» «Mais s’il est si facile de tuer, de torturer, de terroriser les Arabes, c’est que 1200 films recensés par moi les présentent soit comme des monarques lubriques, soit des voleurs, des tueurs et des menteurs, soit des terroristes sans foi ni loi, et souvent sans compétence.»(14)

       
    Que Hollywood soit une arme de propagande massive, ce n’est pas nouveau ; Combien de westerns ont décrit les Amérindiens comme des êtres vils, impitoyables, tueurs et sans morale de gentils pionniers blancs, aucun doute la dessus, et aucun doute sur le fait que «l’Arabe» c’est le nouvel Indien.  L’écrivain Alain Soral expliquait, lors d’une émission pourquoi le peuple américain était si profondément pro-israélien, et ressentait si peu de compassion pour les souffrances du peuple palestinien. Des colons fanatisés, des terres confisquées, des peuplades affamées et assoiffées, c’est le nouveau Far West...le Palestinien est juste le nouvel Amérindien avec un  keffieh: à éliminer, comme dans les bons vieux westerns de John Wayne! Il n’est pas étonnant d’entendre des jeunes dire: «Je suis arabe et quand je regarde les films américains où il  y a des Arabes, je me déteste!!!» (15)  

     

    « Comme d’habitude, des acteurs pro-Israël font leur cinéma d’horreur, mais inexorablement la vérité finit par jaillir  Ils soutiennent de manière abjecte le massacre et appellent même à l’extermination des Arabes. Tom Cruise ravit la palme du déshonneur. En effet, le play-boy de Hollywood considère, ni plus ni moins, que les Arabes «sont la source du terrorisme et n’épargnent personne». Il souhaite, sauvagement, qu’Israël «les extermine tous». Richard Gere soutient que les Arabes «sont un fardeau pour le monde». Que propose-t-il? A l’image de ses compères, il décrète «qu’il faut les exterminer!». Harrison Ford ne fait pas exception à cette faune d’acteurs au verbe terrifiant. Pour lui, «les Arabes sont plus vils que les animaux», a-t-il affirmé toute honte bue. Et de fanfaronner que «nous les juifs sommes le peuple élu de Dieu» ».

     

    « Heureusement que ces propos partiaux ne sont pas partagés par le Tout-Hollywood. Loin s’en faut. L’élégant Mel Gibson, qui passe pour être la bête noire des Juifs et des sionistes, avec son film sur Jésus, déclare: «Les Sionistes sont la source de la destruction. Je souhaite les combattre.» L’inégalable Al Pacino a liquidé Israël par cette petite phrase: «Si tu vois l’histoire d’Israël, tu sauras qui est terroriste!», assène-t-il, sec. Dustin Hoffmann, quant à lui, a prononcé une sentence sans appel contre Israël. «L’humanité a cessé d’exister à la naissance d’Israël», devait-il lâcher. George Clooney, qui n’a jamais caché son aversion pour Bush, et qui a bruyamment soutenu Obama, estime que  «Bush, Sharon, Blair et Rice sont des noms que l’histoire maudira».(16)    

     

    « Notre république  écrivait  Jospeh Pullitzer , et sa presse prendront de l’essor ou s’effondreront ensemble, écrivait Pulitzer. Une presse compétente, désintéressée, dévouée à la chose publique, intelligente, exercée à discerner le bien et ayant le courage de le faire peut préserver la morale publique sans laquelle un gouvernement populaire est une imposture et une parodie. Une presse cynique, mercenaire et démagogue finira par produire une population aussi vile qu’elle-même. Le pouvoir de façonner l’avenir de la République sera entre les mains des journalistes des générations à venir. » 

     

    Pour Ignacio Ramonet, si l’on veut une presse libre objective, il faut s’organiser : "Il faut, tout simplement, créer un « cinquième pouvoir ». Un « cinquième pouvoir » qui nous permette d’opposer une force civique citoyenne à la nouvelle coalition des dominants. Un « cinquième pouvoir » dont la fonction serait de dénoncer le superpouvoir des médias, des grands groupes médiatiques, complices et diffuseurs de la globalisation libérale. Les grands groupes ne s’assument pas seulement comme pouvoir médiatique, ils constituent surtout le bras idéologique de la mondialisation, et leur fonction est de contenir les revendications populaires tout en essayant de s’emparer du pouvoir politique » (17)

     

    Le torrent de la mondialisation est en train de tout laminer, les identités, les cultures vulnérables et naturellement les religions de pays qui n’ont pas su développer les anti-corps à même de résister à ce tsunami autrement plus dévastateur. De même l’information tronquée aux antipodes de la déontologie dont parle si bien Pullitzer structure de plus en plus le champ médiatique, il faut beaucoup de discernement et une veille de tous les instants pour déjouer les pièges de la manipulation qui, certaines fois se cachent derrière un vocabulaire anodin. Il faut prendre son parti : l’information donnée ne sera jamais objective, à nous de séparer le bon grain de l’ivraie.   

     


    Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique enp-edu.dz


    Notes/Références

    1. Chems Eddine Chitour, La désinformation des médias occidentaux : une arme d’intoxication massive, 4 aout 2006 

     

    2.Ignacio Ramonet : « Le cinquième pouvoir », Le Monde Diplomatique, Octobre 2003

     

    3. Ibid.

     

    4. Arash Norouzi, Ahmadinejad n’a jamais dit « Israël doit être rayé de la carte » The Mossadegh Project, janvier 2007 Contre Info 4 octobre 2007

     

    5. Ibid.

     

    6. Ibid. 

     

    7. Domenico Losurdo : Que se passe-t-il en Syrie ? Les événements en Syrie et la désinformation médiatique, Mondialisation.ca, 27 avril 2011

     

    8. Ibid.

     

    9. Ibid.

     

    10. Chems Eddine Chitour :  http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Chems-Eddine_Chitour.270910.htm  


    11.
    http://mejliss.com/2011/04/07/lhistoire-des-medias-et-ses-dangers

     

    12. Chems Eddine Chitour, op.cit.

     

    13. Jack Shaheen: Comment Hollywood villifie l’image des Arabes, 30 octobre 2009  

    14. Ibid.

     

    15. La guerre contre Gaza vue d’Hollywood, http://www.algerie-dz.com/forums/archive/index.php/t-45407.html

    17. Ignacio Ramonet, op.cit.

     

     

    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24572


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  • Source : Acrimed

    Lexique médiatique de la guerre de Libye
    Julien Salingue (avec Henri Maler)

    mardi 29 mars 2011, par Comité Valmy

     

    Les mots de la guerre au service de la guerre ?

    Toutes les informations ne relèvent pas de la propagande ou ne se réduisent pas à de la propagande. Et la propagande ne consiste pas seulement (ni parfois principalement) en mensonges grossiers et délibérés ou en partis pris outranciers, cibles faciles pour la contre-propagande.

    Dans les conflits les plus aigus, qu’ils soient sociaux ou militaires, les médias et les journalistes et, le cas échéant, leurs critiques, ne sont jamais de simples observateurs. Ce sont des acteurs. Mais ce n’est pas rêver à une improbable « neutralité » ou à une très aléatoire « objectivité », que de souligner que les partis pris les plus insidieux se dissimulent derrière le vocabulaire apparemment le plus anodin.

    Que l’on soit ou non favorable à l’intervention militaire en cours en Libye, on est en droit d’attendre des médias et des journalistes, quelles que soient leurs prises de position, que la condamnation du régime libyen ne se transforme pas en propagande de guerre qui se bornerait à rediffuser, sans les vérifier, les informations fournies par les états-majors, ou, plus simplement, à épouser le vocabulaire diplomatique, politique ou militaire de l’un des camps en présence.

     


    « Guerre » - Se dit, dans le cas présent, le moins souvent possible, non seulement dans les déclarations des responsables politiques et militaires, mais sous la plume et dans la bouche de nombre de commentateurs. Comme dans nombre de guerres modernes, l’opération militaire actuellement menée en Libye porte un nom, peu repris il est vrai : « Aube de l’Odyssée ». Pourtant – qui peut le nier ? – cette guerre est une guerre.

    « Riposte » - Se dit des opérations militaires de « nos » armées, quand on veut en souligner le caractère prétendument défensif.

    Les états-majors et les chefs de gouvernement n’ont pas osé prétendre que l’opération militaire en Libye pouvait être considérée comme une « riposte ». Qu’à cela ne tienne. Certains journalistes ont franchi le pas. Mais ne soyons pas malhonnêtes, ils ne sont pas majoritaires dans la profession. Pour l’instant. Mais, comme le montrent les deux captures d’écran qui suivent, on ne parle pas ici de médias totalement marginaux :

    ***

    Ou encore, sur le site de L’Express : « Pendant que le débat diplomatique se prolonge, certains évoquent un risque réel de voir les forces de Kadhafi gagner la partie sur le terrain avant que les grandes puissances conviennent d’une riposte au conflit » (15 mars).

    Une « riposte » ? Les « grandes puissances » ou « l’Occident » auraient-ils été agressés par Kadhafi ? Se borneraient-ils à « répondre » à une attaque, à « riposter » ? À moins d’être de mauvaise foi, la réponse est évidemment non. Alors, a-t-on affaire ici à de simples excès de langage ou à de mauvaises habitudes prises à force de traiter des guerres présentées comme « préventives », c’est-à-dire au cours desquelles l’attaque est une « riposte » par anticipation ? À voir. Mais dans un cas comme dans l’autre, les lecteurs et les auditeurs ne sortent pas gagnants de l’emploi totalement déplacé d’un terme aussi dépourvu d’ambiguïté…

    « Les alliés » - Se dit, sans autre précision, des États engagés dans la guerre qui ne dit pas ou fort peu son nom. Ceux-ci peuvent être affublés de plusieurs autres désignations : « la coalition », « le front anti-Kadhafi », voire même « les occidentaux » (par un lapsus fort peu diplomatiques envers ceux qui ne le sont pas)… Mais « alliés » est l’un des termes les plus souvent employés, et l’un des plus significatifs :

    « Libye : les alliés mettent au point leur dispositif militaire » (titre d’un article du Figaro, 18 mars) ; « Libye : les alliés verrouillent le ciel » (titre d’un article du Midi-Libre, 21 mars) ; « La route d’Ajdabiah en partie rouverte par les alliés » (site de L’Express, 20 mars) ; etc.

    « Les alliés ». Lors de l’invasion de l’Irak déjà, l’attelage américano-britannique (flanqué de quelques troupes auxiliaires, mais privé de « la France »), avait, comme nous le relevions alors, bénéficié de cette appellation. Elle vaut soutien à la guerre en cours : un soutien qui relèverait du débat public, s’il s’assumait comme tel au lieu de s’abriter derrière une référence historique qui renvoie à l’un des deux camps en présence lors de la Deuxième Guerre mondiale. Chacun avouera que la comparaison est des plus osées, pour ne pas dire hasardeuse, quelle que soit l’ampleur des crimes commis par le régime libyen. Rien ne nous garantit, devant l’abondance de la référence aux « Alliés », que Kadhafi ne nous sera pas présenté demain comme le nouvel Hitler. Ou, pour être plus exact, comme le nouveau nouveau nouvel Hitler. Contre lequel la mobilisation armée de la « communauté internationale » ne peut être contestée.

    « Communauté internationale » - Se dit, indifféremment, des membres du Conseil de Sécurité qui ont adopté la résolution, de ceux qui la soutiennent et de ceux qui, en s’abstenant, l’ont réprouvé. Cette expression semble désormais moins utilisée que lors de l’euphorie des premiers jours :

    «  La communauté internationale montre sa solidarité avec le printemps arabe » (site de La Croix, 20 mars) ; « Kadhafi menace la communauté internationale » (titre tout en nuance d’une dépêche publiée sur le site du Point le 19 mars) ; « Dossier Libye : la communauté internationale décide d’intervenir » (site de Marianne, 19 mars) ; etc.

    Ce disant - comme nous l’avions déjà fait remarquer dans un article précédent - les médias ont pendant quelques jours oublié « de rappeler que quelques pays mineurs, périphériques et peu influents, n’ont pas voté la résolution de l’ONU, la Russie, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Allemagne… ». On a semblé davantage s’intéresser aux quatre avions (de fabrication française) gracieusement mis à disposition par ce géant qu’est le Qatar qu’aux réactions des gouvernements de pays qui représentent plus de la moitié de l’humanité… Plutôt que de s’efforcer d’informer pour les comprendre, quitte, ensuite, à les soutenir ou les désavouer, l’on n’a guère épilogué sur les raisons pour lesquelles ils n’étaient pas convaincus de cette guerre. Ou plutôt, de ces « frappes ».

    « Frappes » - Désigne les bombardements effectués par « les alliés » : en effet, les « alliés » ne bombardent pas, ils « frappent ». Ils « frappent » la Libye, comme d’autres « frappent » à la porte, « frappent » un ballon de football ou se « frappent » dans les mains. On parle pourtant bien de centaines de missiles. Mais chacun avouera que le terme « frappes » n’est pas aussi négativement connoté que le mot « bombardements » :

    « Libye. Les frappes militaires devraient baisser d’intensité, selon les USA » (titre glané sur le site internet de Ouest France, 22 mars) ; « Libye : frappes françaises en suspens » (titre d’une dépêche AFP, 21 mars) ; « Le pétrole recule légèrement, malgré la poursuite des frappes en Libye » (site du Parisien, 22 mars) ; etc.

    Quant à Kadhafi et ses forces armées, ils ne « frappent » pas, ils « pilonnent » :

    « Kadhafi pilonne la population civile » (site de France info, 16 mars) ; « Libye : les pro-Kadhafi pilonnent Zenten » (titre d’une dépêche AFP, 19 mars) ; « Les forces pro-Kadhafi […] ont notamment pilonné la ville pétrolière de Ras Lanouf » (Libération, 11 mars) ; etc.

    Ce Kadhafi ne respecte décidément rien. Il aurait pu se contenter d’opérer, comme les « alliés », des « frappes ». Des « frappes », dont on nous assure qu’elles sont « ciblées ».

    « Ciblées » - Dans le langage militaro-médiatique, qualifie les « frappes », de préférence à « chirurgicales ». Les « frappes chirurgicales » ont eu leur heure de gloire, chacun comprenant alors que les bombardements étaient effectués avec la précision de chirurgiens qui tentent de sauver des vies et non d’en prendre. Mais la ficelle était peut-être un peu grosse. Désormais les frappes sont « ciblées »  :

    « Paris envisagerait des frappes ciblées en Libye » (titre d’une dépêche Reuters, 19 mars) ; «  Les frappes aériennes ciblées contre les troupes du colonel Kadhafi vont-elles suffire à le chasser du pouvoir ? » (question posée par le Télégramme, 22 mars) ; variation sur un même thème avec le site TF1 news : « En Libye, les opérations ciblées de la coalition semblent donner de l’air aux insurgés de Benghazi » (22 mars) ; etc.

    On l’aura donc compris : les « frappes » sont « ciblées ». Les journalistes qui reprennent complaisamment cette expression se sont-ils demandé ce que seraient des « frappes non-ciblées » ? On shoote au hasard ? On déverse des bombes au petit bonheur la chance ? Que l’on soit dans un chasseur, un hélicoptère de combat, un navire de guerre ou un char d’assaut, avant de tirer, on vise. Une cible. Le problème n’est pas de savoir s’il y a une cible, mais quelle est la cible. Dire d’une « frappe » qu’elle est « ciblée » est un artifice rhétorique qui tente de relativiser le caractère intrinsèquement violent d’un bombardement. Et de parler, en cas d’erreur sur la cible, de « dommages collatéraux ».

    « Dommages collatéraux » - Dans le langage militaro-médiatique, désigne (avec « bavures ») les victimes civiles des « frappes », laissant ainsi entendre que si les guerres font des victimes - du moins quand « nos » soldats y prennent part - c’est toujours par accident. Et que c’est bien « dommage ». Ce triste euphémisme, typiquement militaire, est toujours utilisé par certains journalistes, sans aucune distance critique, et sans guillemet :

    « Par ailleurs, il n’y a pas eu de dommages collatéraux du fait de l’armée française. Certains objectifs n’ont pas été visés en raison de risques de dommages collatéraux, a précisé l’état-major français » (site de France-soir, 22 mars) ; « Libye : les dommages collatéraux évités » (titre d’une dépêche sur le site d’Europe 1, 22 mars) ; « Il n’y a pas eu de dommages collatéraux du fait de l’armée française » (site de 20 minutes, 22 mars) ; etc.

    Ce n’est pas nouveau : Sur les « frappes », « dommages collatéraux », « bavures » et autres « incidents », voir notamment ici même a href="http://www.acrimed.org/article684.html">le lexique de la guerre en Afghanistan et les mots de la guerre contre l’Irak.

    Quant aux « forces ennemies », elles ne font jamais de « dommages collatéraux », puisque il va de soi que, toujours et partout,« elles prennent délibérément pour cible des civils désarmés ». Ce que fait, bien évidemment, l’armée « kadhafiste ».

    « Kadhafiste » - Désigne les partisans du dictateur libyen parfois appelés « pro-kadhafi ». Tout comme les « sarkozystes » ou les « pro-sarkozy » sont, en France, les partisans du président français. Soit. Mais ces dernières semaines, l’usage du terme « kadhafiste », s’est souvent substitué à « loyaliste » pour désigner l’ennemi et ses armes.

    « Mohamed Nabbous, ingénieur en télécoms, photographe et blogueur improvisé, est mort, tué par un sniper kadhafiste dans une rue de Benghazi » (site de La règle du jeu, 20 mars) ; « L’aviation kadhafiste, qui compte sur le papier plus de 200 appareils de combat, ne semble en mesure d’en aligner qu’une quarantaine » (site de l’Express, 18 mars) ; « Le président français et le gouvernement britannique ont été les avocats les plus fervents de l’instauration d’une zone d’exclusion dans le ciel libyen afin de neutraliser l’aviation kadhafiste » (site de 20 minutes, 15 mars) ; etc.

    « Sniper kadhafiste », « aviation kadhafiste »… Imagine-t-on un seul instant les médias français nous parlant de « soldats sarkozystes », d’ «  aviation obamiste » ou de « marine cameroniste » ? Évidemment non. Le passage par un adjectif dérivé du nom du dictateur est une prise de position contre les forces armées libyennes, dont on se gardera ici de minorer la violence. Mais cela ne doit pas interdire de relever un abus de langage qui, consciemment ou non, participe du caractère partisan de l’ « information » diffusée au sujet de la Libye. Le JDD a publié sur son site, le 20 mars, une dépêche dont le titre était : « Libye : Paris confirme avoir abattu un avion kadhafiste ». Si l’inverse s’était produit, le JDD aurait-il titré « Libye : Tripoli confirme avoir abattu un avion sarkozyste » ? C’est peu vraisemblable. Les avions sont « français ». Pour certains, ce sont même « nos » avions...

    « Nos soldats » - Se dit, avec « nos » moyens militaires, des forces engagées par l’État français dans la guerre qui ne dit pas son nom. Un appel empathique et patriotique à l’identification avec les soldats français.

    Nous l’avions noté dans un précédent article  : certains journalistes ont adopté une attitude tellement va-t-en guerre que l’on se demande parfois s’ils n’ont pas déjà revêtu leur treillis pour aller prendre directement part aux combats. Il semble que jusqu’à présent, aucun d’entre eux n’ait franchi le pas. Mais à l’écrit, certains y sont déjà, et s’expriment comme s’ils étaient membres à part entière de l’état-major français :

    « L’arrivée sur zone du groupe aéronaval constitue donc un renfort important, démultipliant nos moyens militaires dans cette partie de la Méditerranée » (le Parisien, 22 mars) ; « Jusqu’à présent, aucun avion français n’a été directement menacé par la défense aérienne libyenne, mais nos appareils ont été "illuminés" samedi par les radars de poursuite » (Jean-Dominique Merchet, de Marianne, le 21 mars) ; « Alors que nos soldats sont engagés en Afghanistan, l’ouverture d’un nouveau front terrestre en Libye semble peu probable en cas d’enlisement du conflit » (la Dépêche, 22 mars) ; « Nos Mirage ont cependant réellement mis le feu à une concentration de chars et de véhicules kadhafiens aux environs de Benghazi » (Guy Sitbon, de Marianne, le 21 mars) ; etc.

    Au cas où le public ne l’aurait pas compris, « nous » sommes en guerre. Ce n’est pas l’armée française qui bombarde la Libye, c’est la France (comme l’ont complaisamment souligné les médias qui, plutôt que de titres sur le déclenchement de la guerre elle-même, ont préféré (comme nous l’avions relevé) proclamer à la « Une », à grand renfort de « cocoricos » que « la France frappe la première »). Ce n’est pas l’armée française qui bombarde la Libye, c’est « notre » armée. Chacun est ainsi invité à se sentir personnellement concerné et impliqué dans l’offensive en cours. Un rappel à l’ordre patriotique, accompagné de moult articles vantant les mérites et les compétences de « notre armée ». À moins qu’il ne s’agisse d’un simple appel au civisme… Pourquoi en douter ? D’ailleurs, « nos » journalistes ne manqueront pas, à l’avenir, d’évoquer le destin de « nos » professeurs, de « nos » magistrats et de « nos » chômeurs, lorsqu’ils se mobiliseront à leur tour. Et ils reprendront, comme ils le font avec « nos » officiers, le moindre de leurs termes.

    « Sur zone » - Désigne, dans le langage militaro-médiatique, la localisation de « nos » soldats et de « nos » armes :

    « L’arrivée sur zone du groupe aéronaval constitue donc un renfort important » (site du Parisien, 22 mars) ; « Mais le coût des sorties devrait être en partie réduit avec l’arrivée mardi sur zone du porte-avions Charles de Gaulle » (site du Nouvel Obs, 22 mars) ; « La France dispose d’une centaine de Rafale et Mirage 2000, en plus d’avions de surveillance Awacs. Un porte-hélicoptères de type Mistral était de plus récemment sur zone » (site du Parisien, 20 mars) ; ou encore ce titre, mystérieux pour les non-initiés, sur le site du Berry Républicain : « Un Awacs français est sur zone dans le ciel libyen ». Diantre.

    L’emploi récurrent de l’expression « sur zone » est un exemple parmi d’autres de reprise quasi-automatique de termes du langage militaire. Nouvelle confirmation de ce désolant mimétisme qui pousse nombre de journalistes qui « couvrent » les guerres à se prendre pour des militaires en singeant leur vocabulaire. Machinalement ou pour avoir le sentiment de participer à l’effort de guerre ? On ne sait… Mais chacun avouera qu’un tel mimétisme qui n’apporte rien à la précision ou à la qualité de l’information est symptomatique d’un certain journalisme de guerre, qui se fait même parfois un peu plus militaire que les propos de l’armée elle-même.

    « Propagande » - Se dit (presque) exclusivement, dans les médias français, des interventions du colonel Kadhafi et de ses partisans, des informations qu’ils diffusent et des images qu’ils montrent :

    « [Kadhafi] va recourir à l’arsenal complet de ses méthodes à la fois terroristes et de propagande » (Christian Makarian, site de L’Express, 20 mars) ; « Après les premiers succès militaires, la propagande libyenne redouble » (titre d’une dépêche AFP, 11 mars) ; « À l’école de la propagande Kadhafi » (titre d’un reportage de Delphine Minoui, du Figaro, 19 mars) ; etc.

    Cette distance salutaire (et largement justifiée en l’occurrence) ne s’applique ni aux prises de position des gouvernements impliqués dans l’offensive militaire contre le régime de Kadhafi, ni aux informations distillées par leurs forces armées, ni à leur vocabulaire. Comme s’ils ne relevaient pas eux aussi d’une propagande dont le journalisme de guerre se serait affranchi. Ce dont on est en droit de douter…

    Julien Salingue (avec Henri Maler)

     

    http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1327

     

     

     

     

     


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  • Mercredi 28 avril 2010 3 28 /04 /2010 17:36
    La 3e guerre mondiale a commencé: Un de ses aspects, le choc de civilisations, mais pas Judéo-Chrétien contre Musulmans comme on le pense, mais Judéo-Protestants contre Catholiques et Musulmans. Les Médias sont un rouage terrifiant de ce choc, ce sont des intruments de propagande, des hauts-parleurs pour les amateurs de conflits induisant aux guerres de prédation meurtrières ! Excellent exemple, les Infiltrés de David Pujadas, le 27 avril 2010 sur FR2. Pour inciter les individus à se désolidariser des Catholiques et des Musulmans, et à accepter de s'enrôler dans la guerre contre l'Iran, avec les conséquences planétaires que l'on sait ! eva R-sistons   
     
     
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    J'accuse les Anglo-Saxons d'avoir déclaré la guerre
    aux Catholiques et aux Musulmans,
    par Eva R-sistons 
     
    La 3e guerre mondiale a commencé. Ce n'est pas une boutade ! Tandis que les Etats-Unis placent leurs armes de destruction massive aux quatre coins de la planète, multipliant les bases un peu partout, au Moyen-orient, en Afrique, en Amérique Latine (sept en Colombie, par exemple)..., tandis que l'Occident s'attaque aux citoyens de mille façons, en leur retirant leurs derniers avantages sociaux, en délocalisant leurs emplois, en restreignant leurs libertés, en fabriquant de toutes pièces de sordides pandémies ou des crises financières transférant leurs économies dans les coffre-forts bien remplis des Grandes banques - les Médias, criminels relais des politiques monstrueuses menées à l'échelle de la planète, se sont lancés dans une propagande impitoyable contre les Catholiques et les Musulmans. Tous les jours des attaques sont proférées contre les actes de pédophilie perpétrés par quelques brebis galeuses de l'Eglise catholique, alors que ces mêmes Médias font preuve d'une tolérance incroyable envers les rabbins pédophiles (1) ou des individus comme Polanski, Cohn-Bendit ou Frédéric Mitterrand; et tous les jours, c'est la curée contre les Musulmans, terrorisme, burqa, minarets, viande halal, et même polygamie.. tout leur est reproché, à tort ou à raison !
     
    Il est temps de réaliser que le monde anglo-saxon, via les banksters de la City ou de Wall-Street, mène une guerre sans merci contre les Musulmans mais aussi contre les Catholiques, depuis peu stigmatisés en permanence, en accusant Benoît XVI de tous les maux (réintégration de la frange intégriste dans le giron de l'Eglise, pour l'unifier; béatifications jugées inopportunes; scandales pédophiles, etc, etc). Et le parti-pris scandaleux de ces attaques, à sens unique, relève de la diffamation, tout en montrant qu'il s'agit d'une croisade d'une partie de l'humanité contre l'autre, celle qui détient les leviers de la finance et les armes de destruction massive, contre les populations de plus en plus spoliées, diabolisées et meurtries. Les Médias, eux, ont choisi leur camp, de gré ou de force: Celui des nantis, et des nantis d'origine anglo-saxonne ou israélienne, protestants ou juifs.
     
    C'est une véritable guerre des très riches contre les classes moyennes et contre les pauvres, doublée d'une guerre de religions d'un genre nouveau, puisqu'il ne s'agit plus d'une croisade contre les Chrétiens ou contre les Musulmans, mais bien contre les deux, unis dans une même stigmatisation outrageante et permanente. Cela frise l'indécence !
     
    Et pourquoi cet acharnement contre deux religions du Livre, la catholique et la musulmane ? Parce que l'Histoire s'accélère, parce que le Nouvel Ordre Mondial des banques est pressé d'établir sa domination sur la planète, et que ce NOM est d'essence non pas judéo-chrétienne, comme on a tendance à le croire, mais judéo-protestante. 
     
    Les Juifs ont toujours eu un rapport particulier à l'argent, en partie parce qu'ils étaient exclus de nombreuses fonctions et qu'ils étaient acculés à se spécialiser dans le négoce, en partie en raison de leur religion (prêts, dettes, endettement, dîme...). Jacques Attali vient encore de me le rappeler, d'une certaine manière, puisque pas plus tard qu'hier soir, en ré-écoutant d'anciens enregistrements des années 2002-2006, je suis tombée sur son interview dans l'émission Judaïca, à propos de son ouvrage "Les Juifs et l'argent". Quant aux Protestants, ils sont totalement décomplexés par rapport à l'argent, particulièrement les Evangéliques - et je les connais mieux que personne pour les avoir fréquentés pendant une vingtaine d'années avant de fuir leur sectarisme, leur littéralisme et leur fondamentalisme.
     
    On doit en particulier aux Anglo-Saxons la fameuse "Théologie de la Prospérité", enrichissant nombre de leurs pasteurs et jolie carotte pour les fidèles accrocs à leurs prédications... Soit dit en passant, cette théologie est fort éloignée de la pauvreté évangélique, elle est même aux antipodes de la religion chrétienne. Dieu reconnaîtra les siens !
     
    Et donc, le catholicisme et son Pape très attaché à la Doctrine de l'Eglise et à la Charité chrétienne (synonyme, au moins en théorie, de pauvreté) forts éloignées de notre modernité mercantile, représentent un danger pour le monde anglo-saxon friand de compétition, de consommation, et avide d'argent, de réussite, de pouvoir... devant l'Eternel, ou devant le Diable de la cupidité ? Autant dire qu'il faut combattre ce catholicisme-là par tous les moyens, de surcroît au moment où il se rapproche des Orthodoxes russes et alors même qu'il compatit aux souffrances des Palestiniens. Mgr Sabbah ne va-t-il pas jusqu'à prendre la défense du Hamas, au nom de la légitimité de la résistance à l'intolérable ? 
     
    Quant aux Musulmans, du moins quant aux croyants - à distinguer de la plupart de leurs dirigeants eux aussi enrôlés sous la bannière très anglo-saxonne de Mâmon -, ils sont très exigeants en matière de morale, très rigoureux, leur finance islamique repose sur l'éthique, et ils se sentent obligés de pratiquer "l'aumône", autrement dit de songer aux plus défavorisés. Demandez aux Anglo-Saxons ce qu'ils pensent des plus pauvres: C'est le cadet de leurs soucis ! Ils n'ont même que mépris pour eux, et s'ils leur viennent parfois en aide, c'est plus pour soulager leur conscience ou par intérêt. La Prospérité d'abord ! Quant à leurs amis israéliens, ils vouent eux aussi un culte au Veau d'Or, comme au temps de la Bible. Chassez le naturel, il revient au galop ! Bref, Dieu là aussi reconnaîtra les siens, et Mâmon aussi. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes capitalistes...
     
    Sauf que ce capitalisme-là est de plus en plus financier, de plus en plus gourmand, de plus en plus cupide, de plus en plus prédateur, de plus en plus dominateur, de plus en plus belliqueux... et qu'il a bien envie de garder pour lui tout seul le gâteau de la richesse, des dernières ressources de la planète et du pouvoir. Comment y parvenir ? En éliminant les indésirables, ceux qui ont des vélléités d'indépendance, ceux qui ont d'autres priorités, ceux qui pensent autrement, comme les Catholiques par principe opposés à la modernité chère aux Anglo-Saxons, ou comme les Musulmans sincèrement attachés à une éthique elle aussi très anachronique. Un choc de civilisations, alors, passant par l'opprobe jetée, via les Médias aux ordres, sur les Catholiques et sur les Musulmans, puis par leur anéantissement au besoin par la guerre ? Justement, voilà qui rapportera gros aux industriels de l'armement, du pétrole, de la chimie, de la reconstruction... La City, Wall-Street, en ont l'eau à la bouche ! Car on ne peut plus stigmatiser, aujourd'hui, les communistes. Il faut bien s'inventer de nouveaux adversaires en les discréditant... Les Catholiques et les Musulmans feront l'affaire ! Bref, c'est la curée...
     
    David Pujadas en guerre contre
    les Catholiques et les Musulmans:
    Les infiltrés, sur FR2 la télé ultra-sioniste. 
     
    Et ce 27 avril 2010, la campagne orchestrée contre les deux religions du Livre a atteint un sommet grâce à la star de la désinformation... vous avez tous reconnu David Pujadas, le lauréat du "Bobard d'or 2010" ! Imaginez une émission censée nous informer sur des groupuscules de jeunes intégristes, et qui se transforme en réquisitoire, mine de rien, contre les Catholiques et contre les Musulmans ! Oui, coup double, un exploit pour le champion du communautarisme à l'écran !  FR2 réalise des coups de maître, avec son équipe de zélés journalistes supporters d'Israël devant l'Eternel ! Et sur une chaîne publique, s'il vous plaît, avec NOS sous ! Alors, elle est pas belle, la télé française ? Elle vient de nous valoir la 43e place, s'il vous plaît, au palmarès de la liberté de l'information... Je suis antisémite en disant ça ? Non, seulement attachée à la véracité de l'information, à l'équité, à la neutralité, au pluralisme. Messieurs les Censeurs, bonsoir ! Allez vous faire voir chez les Grecs, c'est le moment...
     
    Or donc, dans cette émission une équipe de FR2 s'est infiltrée parmi de jeunes intégristes violents, et elle en a profité pour discréditer le catholicisme et l'Islam, oui les deux religions à la fois. Vous voyez comme les Médias surtout orchestrés par les valeureux sionistes et au service de la vision anglo-saxonne du monde, et des intérêts du Grand Capital apatride, travaille bien ? Bref, j'ai été si choquée par l'introduction de l'émission, odieuse à l'égard de l'Islam, que j'ai aussitôt mis en place, sur FR2, un forum "Journalisme ou prétexte pour attaquer les Musulmans ?". Et j'ai placé un petit commentaire (2)  
      
    Et que disait cette introduction ? En gros, que de jeunes excités voulaient faire la peau aux Musulmans dépeints, tenez-vous bien, comme "violeurs, tueurs, égorgeurs, adeptes d'une religion de guerre..." et qu'ils étaient antisémites.. Pauvres Juifs, éternelles victimes, et méchants Musulmans prêts à passer par l'épée (à défaut d'armes de destruction massive, ne pouvant rivaliser avec celles des Etats-Unis et d'Israël !) les peuples de la planète par fidélité au Coran ! 
     
    Avec le recul, je me suis dit que les Catholiques n'avaient pas été épargnés non plus. Et en allant sur le forum, j'ai vu qu'il y avait aussi de bien jolis sujets, par exemple: "Que cherche FR2" ? "Plainte contre FR2", "Les Infiltrés manipulent-ils l'opinion ?"...
     
    Pas du tout contents, les catholiques traditionnalistes ! Je vous joins leurs plaintes... (3).   Et "Que cherche FR2 ?" Morceaux choisis: "Les Infiltrés manipulent l'opinion. On va créer des amalgames, des tensions, de la haine... c'est irresponsable... Faux débats... C'est une incitation aux émeutes... C'est de la téléfiltrée... Les clichés sont haineux... On va attiser la haine une fois de plus... ". Hein, elle est pas belle, la vie, sur FR2 ? Elle est pas chouette, notre télé ? 
     
    Oui, M. Pujadas, c'est une incitation à la haine, passible de poursuites. Car indirectement, en reprenant les mêmes mots "tueurs, violeurs, égorgeurs, religion de guerre.." au début et au milieu de votre émission, et même lors du débat (en remontrant la séquence), vous les martelez dans la tête des télespectateurs, vous faites un amalgame insupportable entre les Musulmans et les fauteurs de guerre, les violeurs, les égorgeurs ... Ne savez-vous pas que le Coran incite à l'effort de guerre contre ses mauvais penchants, et à la guerre défensive, et non offensive comme dans la Bible hébraïque ? Vous le "journaliste", ne savez-vous pas que ce sont vos amis israéliens et américains qui bombardent les populations sans défense avec des armes sophistiquées ? De qui vous moquez-vous ? N'êtes-vous pas en train de faire, indirectement, votre sale propagande en vue de la guerre contre l'Iran, que vous appelez certainement de vos voeux pour complaire au pays que vous servez et aux marchands d'armes vos employeurs ? Quel conflit d'intérêts ! Dites-moi, il me semble que vous officiez sur une chaîne publique, et en France, non ? Alors, comment osez-vous manipuler ainsi l'opinion publique ? Vous salissez votre carte de presse, comme tant d'autres dans nos Médias, ainsi la soubrette des marchands d'armes, votre collègue Marie Drucker qui encore hier, se complaisait à décrire la vie des Légionnaires pour mieux inciter nos jeunes, sans doute, à "mourir pour la patrie" (titre de l'une de ses émissions) ! Quelle patrie, au fait ? Celle du Grand capital, apatride, ou celle de l'Empire, ou encore celle d'Israël ?
     
    Les infiltrés, quelques extraits: " Le Coran dit qu'un Musulman qui pose le pied sur une terre, la terre lui appartient. L'Islam est de plus en plus virulent. Il peut y avoir une guerre civile (sous-entendu, ce sera la faute des Musulmans !). Un jeune: "Les femmes voilées, c'est elles qu'il faut tuer en premier". Les Musulmans grandissent dans la haine de l'autre. C'est une religion de guerre. Là c'est dangereux",  etc etc
     
    Et les Catholiques ? La vision que Les Infiltrés donnent est caricaturale. Ils chantent les louanges de Pétain, ils endoctrinent les enfants à l'école confessionnelle, ils encouragent, au plus haut sommet de l'Eglise, leurs traditionnalistes et même leurs intégristes, ils minimisent la violence de l'occupant nazi (au fait, on ne minimisme pas la violence envers les Palestiniens ???), ils dénigrent le Gl de Gaulle, ils sont rebelles à la modernité, et pas un mot sur l'holocauste... pauvres Juifs ! Doublement victimes, de la Shoah, et de l'indifférence (exactement comme les Tsiganes) ! Mais dans quel monde vivons-nous ? Mais dans un bien vilain monde catholique, Messieurs-Dames ! Et que fait le Pape ? Il réintègre ces brebis galeuses dans l'Eglise catholique ! Il leur donne une légitimité ! Obsédé par la réunification de son Eglise, il ferme les yeux sur ce qui est incompatible ! Et les croisades, et l'Inquisition, alors !  Le Pape n'est-il pas nostalgique de l'époque où religion et politique étaient liées, ne déplore-t-il pas la République, la démocratie, la laïcité, ne regrette-t-il pas la grande époque de la chrétienneté missionnaire ?
     
    Comment, au final, ne pas faire d'honteux amalgames, d'abord entre les Musulmans et les Islamistes, ensuite entre les Catholiques et ses intégristes ? Et si Pujadas déplore l'antisémitisme, à juste titre, jamais il n'emploie le mot d'islamophobie ou de racisme anti-Musulman ! Que retiendront les téléspectateurs ? Que les Catholiques et les Musulmans sont infects, et que les Juifs sont les éternelles pauvres victimes ? De là à planter dans notre tête l'idée qu'il faut venger ces malheureux Juifs en attaquant les Iraniens, il n'y a qu'un pas, que d'autres, ensuite, se chargeront de populariser ! Les croisades catholiques et le prétendu amour de la guerre des Musulmans, ne sont-ils pas le prélude aux croisades, à venir, contre le Mal ? Un Mal fabriqué de toutes pièces !!! Quelle responsabilité ! 
     
    Cette télé-là est à vomir. Non seulement elle dresse les individus les uns contre les autres, mais elle distille la haine, insidieusement, et elle induit au choc de civilisations broyeur de vies humaines !
     
    Il est temps que les Pujadas soient chassés de l'espace public. Ils sont dangereux !
     
    Et l'époque des guerres de religion, par la faute de sinistres apprentis sorciers, ne doit pas revoir le jour !  Autant dire qu'une partie capitale se joue présentement sous nos yeux...
     
    Eva R-sistons 
                             
     
     
    (2) Voici mon commentaire sur FR2:
     
    "Je suis journaliste de profession, attachée à la neutralité, au pluralisme. Et en tant que citoyenne, je suis attachée à l'équité. Comme d'habitude, Davis Pujadas, la star de la désinformation, lauréat du "Bobard d'or 2010", saisit toutes les occasions pour défendre SON clocher (le sien est juif), or je rappelle qu'un journaliste doit être NEUTRE. Et comme d'habitude, il saisit l'occasion pour attaquer les Musulmans, d'une manière, ici, détournée. Il se plaint à juste titre de l'antisémitisme, mais à aucun moment il ne parle du racisme anti-musulman, de l'islamophobie (au contraire il l'entretient dans une émission comme celle-ci), et pourtant des diatribes intolérables sont prononcées contre eux: "Attention Islam !... Violents, violeurs, égorgeurs, religion de guerre, politique, c'est dans le Coran (non, je l'ai lu une fois: Guerre contre soi, contre ses mauvais penchants, ou guerre DEFENSIVE, fausse accusation donc - alors que dans la Bible (1e partie, hébraïque) on parle de guerre OFFENSIVE, nuance -), et même une allusion à la guerre civile... laissant penser que ce sont les Musulmans qui pourraient la provoquer ! C'est une façon détournée de nous dresser contre les Musulmans, c'est donc de l'incitation à la haine raciale, passible de poursuites. M. Pujadas prend prétexte de ses temps d'antenne, sur une chaîne PUBLIQUE, payée avec NOS sous, pour attaquer les Musulmans, sous couleur d'attaquer les extrémistes (et aussi d'attaquer les Catholiques, indirectement, comme partout en ce moment, cela fait aussi partie de la stratégie anglo-saxonne), cela rentre dans le cadre du CHOC de CIVILISATIONS vers lequel le capitalisme fou souhaite nous entraîner, nouvel adversaire après le communisme: Il faut faire marcher l'industrie de l'armement, et pousser les citoyens à accepter la guerre contre l'Iran, juteuse pour la Haute Finance et les industriels du pétrole.
    La France de Voltaire est tombée bien bas, M. Pujadas est le roi de la propagande, de la désinformation, des bobards.  Alerte, le danger c'est lui, pas les 350 femmes qui portent la burqa ou les Catholiques ou les Musulmans ou les quelques groupuscules extrémistes à la marge. Cet homme ne mérite pas sa carte de presse, il la deshonore !
    eva R-sistons à l'intolérable, http://r-sistons.over-blog.com (+ de 500.000 visiteurs), le blog d'une journaliste-écrivain éprise d'équité, de paix, de neutralité de l'information, dénonçant guerres, choc de civilisations, communautarismes, désinformation, capitalisme militaro-financier.. Je vais publier un article, c'est trop grave"
     
     
    (3)NB : Un plainte a été déposée à la suite de cette émission:
    Communiqué : L’AEP Saint Projet victime d'ignobles calomnies 
     
    Le Cours Saint Projet, établissement d'enseignement privé hors contrat fondé par des familles de Bordeaux en 2005, a fait l'objet de calomnies gravissimes de la part de journalistes de la Télévision publique ayant recouru à des manipulations de mineurs et des mensonges d'une extrême gravité.
     
    L’Association d'Education Populaire Saint Projet, gestionnaire du Cours Saint Projet, tient à faire savoir :
     
    1 - que le Cours Saint Projet est une école fondée par des parents, pour donner une solide instruction à leurs enfants, que ce cours est totalement indépendant de toute  formation politique, qu' il bénéficie d'une aumônerie catholique et s’appuie sur des valeurs chrétiennes.
     
    2 - qu'elle condamne avec la plus grande fermeté toute forme de racisme, d'antisémitisme ou  d'incitation à la haine, lesquels n'ont aucune place au Cours Saint Projet, école fondée sur des valeurs chrétiennes de paix et d'amour.
     
    3 - qu'elle dénonce comme de dangereuses calomnies montées de toutes pièces les allégations proférées dans le cadre de l'émission les INFILTRES de David Pujadas;
     
    4 - qu'elle est scandalisée par  les procédés  indignes utilisés par cette équipe de journalistes :
    - abus de confiance,
    - mensonges,
    - manipulation de mineurs
    - incitation de mineurs à la haine raciale de la part du journaliste infiltré,
    - atteinte à la vie privée,
    - amalgames,
    - désinformation.
     
    5 - Cette émission devant être diffusée dans les jours à venir, l’AEP Saint Projet demande à la justice, à France 2 et au CSA de sanctionner les auteurs de ces ignobles calomnies.
     
    http://cours.saintprojet.free.fr/communique.htm

     

     

    Exclusif ! FRance 2 commence à recevoir du papier bleu…
     

    Me Solange Doumic a déposé plainte aujourd’hui même contre France 2, Matthieu Maye (l’“infiltré”) et Capa Télévision, le producteur de l’infâme « À l’extrême-droite du Père », auprès du Procureur de la République de Bordeaux, au nom de 15 familles de l’école Saint-Projet de Bordeaux, familles agissant au nom de 36 enfants mineurs.
     
    Une seconde plainte sera déposée ultérieurement au nom des familles qui n’ont pas eu le temps matériel de la mandater.
     
    Une copie de la plainte a été adressée au C.S.A., à CAPA Télévision, au journaliste David Pujadas et à France 2
    .
     
    Riposte-catholique a appris, aux meilleures sources, que d’autres plaintes et démarches judiciaires étaient en cours contre ce reportage scandaleux qui constitue une nouvelle et grave agression contre le catholicisme.
     
    Restez mobilisés ! L’affaire va prendre de l’ampleur…
     
    Daniel Hamiche  
     
    http://www.riposte-catholique.fr/?p=6382  

     

     

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  • Le rôle des dissidents
    dans la stratégie de subversion

    Emrah KAYNAK

    La subversion est un élément substantiel de la stratégie hégémoniste des Etats-Unis, pays qui est en permanence en guerre (latente ou ouverte).

    Considérée autrefois comme une force accessoire, l’information a désormais un intérêt stratégique vital. Conscient des enjeux, les USA exploitent parfaitement, au bénéfice de leurs ambitions impérialistes, les virtualités offertes par les nouvelles technologies de communication, de socialisation et d’information .


    La stratégie de domination
    s’est affinée au point que l’objectif est maintenant
    de conquérir un pays
    sans même l’attaquer physiquement,
    en particulier en recourant
    à des campagnes de désinformation
    relayées par des agents d’influence internes.


    Dès l’antiquité, le stratège chinois Sun Tzu avait déjà défini les idées-forces de la subversion : « Dans la guerre, la meilleure politique, c’est de prendre l’Etat intact ; l’anéantir n’est qu’un pis aller ». « Les experts dans l’art de la guerre soumettent l’armée ennemi sans combat. Ils prennent les villes sans donner l’assaut et renversent un Etat sans opérations prolongées ». « Tout l’art de la guerre est fondé sur la duperie ».

    L’écrivain italien Curzio Malaparte (1898-1957) était tout autant convaincu de la possibilité de déposer un pouvoir en propageant une perception altérée des faits. Il soulignait le rôle central d’une minorité agissante qui laissait dans l’ombre la majorité loyale au pouvoir.

    Le psycho-sociologue français Roger Mucchielli (1919-1981), souligne lui aussi l’importance des facteurs subjectifs en terme de subversion : « L’action de dissociation des groupes constitués est une opération indispensable car on sait, par les recherches en psychologie sociale, que plus les individus adhèrent à des groupes cohésifs, moins ils sont perméables à la propagande et à la subversion. Il faut donc dissocier ou neutraliser les groupes de références pour individualiser les gens et les détacher individuellement de leurs valeurs groupales ». Vladimir Volkoff (1932-2005) a parfaitement codifié les linéaments de la désinformation et de la manipulation dans son livre « La désinformation, arme de guerre » :

    - Démoraliser la nation adverse et désintégrer les groupes qui la composent.

    - Discréditer l’autorité, ses défenseurs.

    - Neutraliser les masses pour empêcher toute intervention spontanée et générale en faveur de l’ordre établi, au moment choisi pour la prise non violente du pouvoir par une petite minorité. Selon cette logique, il convient d’immobiliser les masses plutôt que de les mobiliser.

    Les objectifs de la subversion consistent en substance à assiéger idéologiquement, politiquement et stratégiquement l’adversaire en vue de limiter sa liberté de mouvement et d’action.

    Au nom de la démocratie, pour le capitalisme ?

    Les concepts de « démocratie » et de « droits de l’homme » se sont convertis en argument central de l’interventionnisme étasunien. La promotion nominale de la démocratie est un précepte essentiel de la stratégie globale de domination des USA, peu importe si en sous-main ils trahissent ces mêmes valeurs chaque fois que leurs intérêts sont contrariés.

    Les révolutions « colorées » (Géorgie, Ukraine, Liban et dans une certaine mesure en Iran) témoignent de l’emploi méthodique de cette tactique.

    Sous l’étendard des droits de l’homme et de la liberté, les mouvements de contestation cubains sur lesquels les Etats-Unis prennent appui dissimulent un programme politique explicitement contre-révolutionnaire. En s’inspirant des dissidents de l’Europe de l’Est, ils se contentent d’en appeler à une plus grande liberté politique et économique, ce qui implique dans les faits le renversement du système sociopolitique socialiste, le démantèlement des acquis révolutionnaires et l’assujettissement de Cuba aux intérêts impérialistes.

    Les mouvements dissidents font un travail de sape pour le compte des Etats-Unis qui les encouragent économiquement et moralement. Structurellement et idéologiquement intégrés aux dispositifs d’ingérence, les dissidents constituent l’avant-garde de la restauration du capitalisme. Il est significatif que leurs chefs de file soutiennent bassement les coups de force contre le pouvoir légal en Bolivie, au Honduras ou au Venezuela.

    La dissidence est-elle un processus endogène ?

    Jean-Guy Allard et Eva Golinger dans le livre « La Agresión Permanente » pointent du doigt les activités subversives de la USAID, l’agence américaine pour le développement international qui s’est convertie en principale plateforme de contre-insurrection. Le dossier à charge de cette officine paragouvernementale en Amérique latine est éloquent.

    La USAID qui a pour mission affichée de renforcer la démocratie, la création d’une croissance généralisée économique à long terme, et promouvoir la sécurité, a investi des millions de dollars dans la déstabilisation des pays progressistes. Elle est particulièrement active au Venezuela et en Bolivie, où elle sous-traite à travers des fondations (Freedom House, American Enterprise Institute, Fondation Ford,…) et des ONGs locales.

    Elle est secondée par la NED (National Endowment for Democracy), organisme écran de la CIA, qui se charge plus particulièrement du financement et de l’encadrement des dirigeants politiques et syndicaux – lisez dissidents- et qui a revendiqué l’organisation du syndicat Solidarność en Pologne, la Charte 77 en Tchécoslovaquie et Otpor en Serbie.

    Cuba est en prise, depuis le début de l’ère révolutionnaire, à une propagande noire qui cherche par tous les moyens à porter atteinte à son prestige. Les campagnes de diffamation contre la révolution font passer, à la faveur de l’abdication intellectuelle des journalistes disciplinés, les immigrés économiques en exilés politiques, les délinquants de droit commun en prisonniers politiques, les agents conspirationnistes à la solde d’un régime étranger en opposants politiques.

    La USAID revendique d’ailleurs son soutien aux « agences exécutives, aux médias et à la société civile à Cuba » via le programme pour Commission pour Assistance à une Cuba libre. L’administration Obama poursuit scrupuleusement, malgré ses déclarations d’intention, la stratégie d’ingérence et d’hostilité de ses prédécesseurs comme le confirme le Président Raul Castro : « L’ennemi reste aussi actif qu’auparavant et une illustration de cela est la détention depuis plusieurs jours d’un citoyen américain, désigné par euphémisme par le porte-parole du département d’État comme un sous-traitant de son gouvernement et qui se consacrait à l’approvisionnement illégal de moyens de communication sophistiqués via satellite à des groupes de la société civile conspirant ».

    Il est troublant d’observer que le terme de « dissident » est exclusivement réservé dans la presse orthodoxe aux personnes qui contestent le système politique de pays proclamant un caractère socialiste. On parle de dissidence cubaine, vénézuelienne, chinoise mais jamais on ne qualifie de dissident celui qui éprouve une rupture critique totale avec le monde capitaliste.

    Emrah Kaynak


    EN COMPLEMENT, à lire l’incontournable

    DISSIDENTS ou MERCENAIRES ? Des Etats-Unis à l’Europe pour briser Cuba http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr/spip.php?article172

    Extraits :

    Reporters Sans Frontieres, les aveux de Robert Ménard
    http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr/spip.php?article37

    Pax Christi et Cuba : ONG ou Cheval de Troie ?
    http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr/spip.php?article103

    http://www.legrandsoir.info/Le-role-des-dissidents-dans-la-strategie-de-subversion.html


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