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    Propagande contre le gouvernement grec sur France Info

    par Denis Souchon, le 9 juillet 2015

    Un chroniqueur de la radio d’information du service public concentre en 2 minutes et 16 secondes un maximum de lieux communs infondés et hostiles au gouvernement grec. Un exemple, malheureusement, parmi bien d’autres.

    Mardi 7 juillet 2015 à 06h55, la chronique quotidienne « Tout Info, tout éco » d’Emmanuel Cugny est intitulée « Crise grecque : le ras-le-bol des pays pauvres de la zone euro ». Va-t-il nous expliquer que le résultat du référendum qui s’est tenu en Grèce, pays où l’extrême pauvreté connaît un développement exponentiel, exprime un « ras-le-bol », partagé par les « pays pauvres de la zone euro » ? Pas du tout ! Recourant à une rhétorique médicalo-punitive, Emmanuel Cugny va s’employer à décrédibiliser l’action politique du gouvernement grec, en s’improvisant porte-parole auto-proclamé des « pays pauvres ».

    Voici une transcription commentée de ses propos.

    - Fabienne Sintès : « Bonjour Emmanuel Cugny. »
    - Emmanuel Cugny : « Bonjour à tous. »
    - Fabienne Sintès : « Emmanuel, forcément, la crise grecque toujours au centre de l’actualité ce matin avec la réunion de l’Eurogroupe, avec les chefs d’État et de gouvernement aussi. On va pouvoir prendre la température des autres pays, et notamment l’attitude de certains créanciers européens qui suscitent bien des jalousies. »

    La doctoresse Sintès a sorti son thermomètre et se place sur le terrain des passions tristes.

    Emmanuel Cugny : « Oui, ce n’est pas que d’autres États européens voudraient connaître le sort actuel de la Grèce, mais certains en ont ras-le-bol et font entendre leur voix pour critiquer l’attitude de l’Europe vis-à-vis d’Athènes. Ces pays disent en gros : "ben nous, nous avons fait des sacrifices pour nous sortir de l’impasse et n’avons pas créé un psychodrame à la grecque… Nous nous en sommes sortis pratiquement tout seuls, alors pourquoi aider plus les Grecs aujourd’hui que nous ne l’avons été à l’époque ?" »

    Emmanuel Cugny fait parler des pays, invente un antagonisme entre des pays qui ont « fait des sacrifices » et la Grèce (qui n’en aurait pas fait ?), et se prend pour un psychiatre qui considère que refuser le « péonage de la dette » c’est créer « un psychodrame à la grecque ».

    - Fabienne Sintès : « Et on parle de quels pays Emmanuel ? »

    - Emmanuel Cugny : « Alors des plus pauvres de la zone euro, parmi lesquels l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie ou encore la Slovaquie, qui ont, eux aussi, connu des réformes très douloureuses.
    Ces républiques d’Europe de l’Est sont vent debout et partisans d’une ligne dure face à la Grèce.
    Dans la capitale slovaque, Bratislava – qui a intégré la zone euro en 2009 –, certains salariés qui gagnent 800 euros par mois n’apprécient guère que des retraités grecs touchent 1.000 euros de retraite, voire plus, avec un système largement plus avantageux que dans bien d’autres pays européens (comme en France et en Allemagne d’ailleurs !).
    "Tout le monde doit faire des efforts", disent-ils. Les Européens de l’Est n’ont pas envie de payer pour les Grecs. En revanche ils estiment que la sortie d’Athènes ne ferait qu’assainir les finances européennes. »

    Emmanuel Cugny récite ici en pilote automatique le catéchisme libéral psalmodié par les médias dominants depuis plus de trente ans : sacrifices, réformes, efforts, assainissement des finances – et haro sur les richissimes retraités grecs à 1.000 euros par mois.

    Du reste, son « argumentation » joue sur une opposition, qu’il n’étaye guère, entre les pays les « plus pauvres de la zone euro » et La Grèce. Les pays cités par Emmanuel Cugny sont-ils des pays pauvres ? C’est certain. Mais un coup d’œil aux chiffres montre que les choses sont… un peu plus compliquées qu’il ne le prétend :

    Des chiffres qui donnent une idée de la précision et de la véracité des propos d’Emmanuel Cugny… qui rentrera peut-être dans l’histoire pour s’être appuyé sur un audacieux syllogisme, que l’on pourra retenir comme le « principe de Cugny » : la Grèce est un pays de la zone euro, d’autres pays de la zone euro sont pauvres et mécontents, donc la Grèce doit accepter d’être détruite par la troïka.

    - Fabienne Sintès : « Et un fort ressentiment qui s’explique, aussi, on va dire, par des facteurs historiques. »

    - Emmanuel Cugny : « L’Estonie et la Lettonie – anciennes républiques soviétiques – sont devenues indépendantes de Moscou en 1991, au lendemain de la chute du mur de Berlin. Elles ont rejoint l’Eurogroupe respectivement en 2011 et 2014.
    La crise de 2008 les a frappées de plein fouet. S’en est suivie une profonde récession hein – la Lettonie a vu son PIB quand même chuter de 25 % sur 2008/2009 – récession dont elles se sont sorties à coups de réformes très douloureuses.
    Il y a donc aujourd’hui, effectivement, un fort, très fort ressentiment à l’égard de la Grèce qui est l’objet de toutes les attentions de la Banque centrale européenne.
    Disons le clairement, cela entretien un climat plutôt malsain qui n’arrange en rien la déjà difficile homogénéité européenne. »

    Emmanuel Cugny veut nous faire croire que la Grèce est dorlotée par la BCE. Comme le dit la formule consacrée, Emmanuel Cugny ose (vraiment) tout et c’est à cela qu’on le reconnaît.

     

    ***


    Pour comprendre (un peu mieux) les propos d’Emmanuel Cugny il n’est peut-être pas inutile de rappeler « [qu’]il loue ses services de "conférencier" par l’intermédiaire de la "Speakersacademy", comme le précise son site de promotion personnelle, Emmanuel Cugny Productions », et qu’il a été sur Radio Classique « coordinateur du Cercle des économistes », le Cercle des économistes étant ce groupe de faux savants et vrais « commis au système ». Emmanuel Cugny ne cherche même pas à donner des signes de scientificité, il est simplement un chien de garde, parmi d’autres.

    Denis Souchon (avec Julien Salingue)

    http://www.acrimed.org/article4720.html

     

    Quand Tsipras mouche Verhofstadt

    Le débat entre Alexis Tsipras et Guy Verhofstadt n'a pas été tel qu'il a été décrit dans les médias. C'est en tout cas l'avis de Bleri Lleshi, politologue et philosophe qui décrypte les coulisses de ce fait d'armes de l'ancien premier ministre belge.

    http://www.levif.be/actualite/international/quand-tsipras-mouche-verhofstadt/article-opinion-404749.html

     

     


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  • L'article est de 2014 ,

    mais à ne pas manquer (eva R-sistons)

    L’affaire de la fusillade de Bruxelles:

    le masque est tombé

    L’affaire de la fusillade de Bruxelles: le masque est tombé

    L’usage de comme agents des services de renseignements dans des zones de conflit n’est pas nouveau mais représente un danger certain pour les vrais .

    L’utilisation par certains pays européens de ressortissants d’origine étrangère comme agents en s’est révélé désastreux.

    Dans l’affaire de la fusillade de , sombre affaire qui ne sera jamais élucidée, comme toutes les affaires similaires se produisant sur le sol européen, un des  ex-otage français en Syrie, le journaliste Nicolas Hénin, a révélé samedi que , le  français tueur présumé du Musée juif de Bruxelles, avait été l’un de ses geôliers pendant sa détention.

    Cette information a été gardée secrète car Nemmouche dont on ne connait quasiment rien (son origine serait un faux forgé par les ) est lui même un ex-agent de la DGSE dont la mission était d’inflitrer les groupes combattants en Syrie contre le gouvernement de Bashar Al-, classé par le gouvernement français actuel comme l’ennemi à abattre par tous les moyens possibles.

    En fait, inflitration est un terme inadéquat puisque Mehdi Nemmouche, à l’instar de dizaines de français, était mobilisé par l’appareil d’Etat français pour organiser les filières d’acheminement de combattants européens en Syrie et en superviser le fonctionnement.

    Donc Nemmouche a t-il été le geôlier de Nicolas Hénin, Pierre Torrès, Didier François et Édouard Élias? Oui et non. Ils étaient tous sur le même bateau et servaient le même bureau de liaison. Leur objectif premier était d’aider les forces de la rébellion contre les forces loyalistes à . Que s’est-il passé? Comme en Irak pour les « journalistes » US décapités par leurs anciens hôtes, Nemmouche s’est retourné contre des agents de la maison pour des raisons que l’on ignore. Probablement par jeu de pression de dynamique de groupe et de légitimité.

    Les journalistes ont été libérés en avril. Non sans avoir été classés par les autorités syriennes comme agents subversifs étrangers. Nemmouche, lui,  est revenu en France presque en même temps qu’eux. De là à affirmer qu’il a bénéficié de « facilités » n’est pas une vue de l’esprit.

    Comment alors cet ex-agent a t-il réussi à revenir en France, voyager en avec une arme d’assaut et cibler au centimètre près deux du Mossad israélien au musée juif de Bruxelles?

    Personne n’est innocent dans cette affaire.

    Cela sent la barbouzerie à mille lieues à la ronde. On comprend le fait que les médias aux ordres se taisent là dessus. Mais de grâce, ne sous-estimez pas l’opinion en la prenant pour un amas de cloches à résonance.

    Strategika 51

    http://linkis.com/reseauinternational.net/IdzEu

     

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    Musée juif:

    le couple serait lié

    au renseignement israélien

    selon Haaretz 

    Musée juif: le couple assassiné lié renseignement israélien selon Haaretz - ANTHONY DEHEZ - BELGA

    Rédaction RTBF Publié le lundi 26 mai 2014

    Alors que l'on suspecte l'attaque survenue au musée juif de Bruxelles d'être attentat terroriste, la question se pose aussi en Israël. Amir Oren, l’expert de Défense du quotidien israélien Haaretz, révèle que les services de sécurité d’Israël enquêtent pour savoir si la mort des deux victimes israéliennes Emmanuel et Myriam Riva est le seul fait du hasard. Selon lui, ils étaient liés aux services de renseignement israéliens.

    D'après Amir Oren, ce couple aurait occupé des fonctions dans ce qu’il appelle "un service gouvernemental". Emmanuel Riva aurait travaillé dans le passé dans l’organisation native du Mossad qui s’occupait à l’époque des juifs d’Union soviétique. Il aurait ensuite été en liaison avec "des services du renseignement". Quant à son épouse, elle n’aurait eu que des fonctions administratives.

    Ce qui dérange en tout cas les services de sécurité en Israël, c’est ce qui semble être le professionnalisme du tueur, visiblement bien entraîné.

    Ces mêmes sources rappellent qu’il ne s’agit là que d’une hypothèse, et qu’"il n’y a pas à ce stade de raison quelconque pour penser que la tuerie du musée juif soit autre chose qu’un crime raciste et terroriste".

    En Israël aussi, l’enquête se poursuit.

    Danielle Kriegel

     

    http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_musee-juif-le-couple-serait-lie-au-renseignement-israelien-selon-haaretz?id=8278183

     


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  • L’Union Européenne déclare

    la guerre à la Russie

    L’Union Européenne déclare la guerre à la Russie

    L’Union Européenne déclare la guerre aux médias russes. Pour ce faire, un plan d’actions sera dressé par Mogherini

    Les témoignages des experts internationaux qui voient de leurs propres yeux ce qui se passe au Donbass ainsi que les reportages des correspondants russes sur place contredisent les déclarations des politiciens et des journalistes occidentaux qui parlent de la présence imaginaire de l’armée russe ou de l’agression des forces de la résistance. Les populations aux USA et en Union Européenne s’interrogent de plus en plus sur ce que les médias leur fournissent à la place des faits concrets. Bruxelles, en voyant que la guerre d’information qu’elle a déclenchée ne se passe pas comme prévu, jette des forces nouvelles dans le combat qu’elle mène sur cet axe. Ainsi, elle a chargé la chef de la diplomatie européenne Mogherini de superviser le nouveau programme d’envergure pour contrecarrer le travail des médias russes.

    Au terme des 3 mois à venir il est prévu de recruter des équipes, de former des journalistes et de mettre en place tout un programme pour faire front aux chaines de télévision, des radios et des journaux russes. Le document du Conseil Européen qui en comporte les détails a été classé « top secret », seulement quelques informations sur son contenu ont fuité dans les médias.

    « Lors de la rencontre au sommet du 19 au 20 mars, les leaders européens chargeront la haute représentante Mogherini de préparer pour le prochain sommet de juin un plan d’action pour défendre la liberté des médias et les valeurs européennes en Russie », —rapporte l’agence Reuters.

    Le sens de cette formule en apparence anodine qui est la « propagation des valeurs européennes » réside dans la figure emblématique de Federica Mogherini. La chef de la diplomatie de l’Union Européenne a déjà raconté comment il fallait travailler avec la société civile russe.

    « Nous travaillons sur la mise en place d’une stratégie de communication pour faire face à la propagande en langue russe », – a déclaré le 19 janvier dernier la haute représentante de l’Union Européenne pour la politique extérieure et la sécurité Federica Mogherini.

    Il est prévu de lancer toute une chaine de diffusion en continue avec des programmes quotidiens. Cette diffusion se fera en langue russe.

    « Ce projet de lancement d’une chaine européenne en langue russe est déjà soutenu par la Pologne, la Suède, le Danemark, l’Allemagne, les Pays Bas, la Lituanie, la Grande Bretagne. Les diplomates se rendent compte qu’ils sont en train de perdre la guerre d’information contre la Russie », —remarque Time.

    Remarque importante, ce débarquement informationnel s’est avéré urgent en voyant que l’information venant des journalistes russes qui décrivent la situation en Ukraine, notamment des envoyés spéciaux de la chaine « Russie » qui ont depuis toujours été majoritaires au Donbass, se faisait diffuser trop largement. Les rédacteurs européens luttent contre cela en récupérant ce qui est réalisé par les autres, mais en leur donnant leur propre sens.

    « Ouglégorsk, ville située à quelques 50 km de Donetsk a été une cité de plus que les séparatistes ont réduite à néant », – a déclaré le 30 janvier 2015 le présentateur de la chaine de télévision allemande ZDF, en montrant les séquences du reportage d’Evguéni Poddubny montrant les pilonnages de la ville par les forces du régime kiévien.

    ZDF a utilisé un extrait du reportage réalisé par Evguéni Poddubny pour la chaîne « la Russie ». C’est son équipe de tournage qui s’est retrouvée prise avec les FAN dans des pilonnages lorsque l’armée ukrainienne était en train d’anéantir la ville.

    L’original porte le titre : « Les officiers et le chef de la République Populaire de Donetsk pris dans des pilonnages ».

    La chaine allemande ZDF n’a pas daigné ni s’expliquer, ni s’excuser après la révélation de cette tricherie.

    «L’Occident a peur de la vérité, car on a beau accuser les chaînes russes, il faut se rendre a l’évidence que ce sont elles qui diffusent la vérité. Il se peut que cette vérité dérange du fait de révéler les horreurs que l’Ukraine est en train de commettre en tuant ses propres concitoyens. Néanmoins, ce sont ces faits documentaires qui agissent sur le public de manière puissante » – a noté un expert militaire et le rédacteur en chef de la revue « Action défensive nationale » Igor Korotchenko.

    C’est cette action puissante qu’on a cherché à empêcher lors du Forum mondial à Davos en janvier 2015. Lorsque avant l’intervention de Petro Porochenko, les activistes avaient déployé les banderoles « Le fascisme ne passera pas » et « Souvenez-vous d’Odessa », ils se sont fait interpeller par les forces de l’ordre. Les principaux médias européens n’en ont pas publié un seul mot.

    C’est la chaine Russia Today qui a en parlé. Cette même chaine qui s’est vue interdire à Londres la mise en place des panneaux publicitaires et contre laquelle OfCOM, régulateur des médias britanniques, a déployé tout une campagne sous prétexte de lutter contre la propagande russe.

    « La direction de la chaine a été convoquée après que cette dernière a été reconnue coupable de violation des normes de la radiotélévision britannique. Elle a été avertie de la révocation possible de sa licence en cas de récidive », —ont déclaré les fonctionnaires britanniques.

    « Très prochainement les USA, la Grande Bretagne et une partie de l’Europe évoqueront la fermeture de ces sources d’information. Ils pourront procéder de différentes façons : par exemple, en neutralisant des chaines télévisées diffusées par satellites et ainsi de suite. Ce n’est qu’un début de l’offensive informationnelle menée par l’Occident », – met en garde le journaliste, écrivain et militant Giulietto Chiesa.

    Le principal champ de bataille reste toujours la question du rattachement de la Crimée à la Russie où le blackout médiatique commence tout juste à être percé. Ainsi, le 12 mars 2015 le centre de presse de l’agence internationale « Russia Today » vient d’être inauguré à Simferopol.

    « Nous relions ce centre à Moscou, Berlin, Londres, Doubaï, Dehli et tous les autres centres de presse que nous avons dans le monde. Grâce à la technologie de nos jours, nous avons la possibilité de le relayer à n’importe quel endroit dans le monde, même ceux où nous ne disposons pas de centre de presse. Ainsi, toute personne au monde peut interroger les habitants de la Crimée pour leur demander s’ils veulent réellement rester en Russie ou pas. De cette façon nous arrivons à briser le blackout médiatique qu’on voudrait bâtir autour de la Crimée », – a déclaré lors de l’inauguration du centre de presse le directeur général de la « Russia Today » Dimitri Kisselev.

    Selon les experts, l’offensive occidentale ne se limitera pas à la création d’une seule chaine. Le Sénat américain a déjà débattu le financement de trois chaines d’emblée qui diffuseront prochainement en langue russe en Estonie, Lettonie et Lituanie.

    http://fr.awdnews.com/politique/l%E2%80%99union-europ%C3%A9enne-d%C3%A9clare-la-guerre-%C3%A0-la-russie

     

    http://linkis.com/reseauinternational.net/IdzEu

     


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  • MENACES SUR LE VENEZUELA

    Par le Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP).

    Le 14 juin 2015.

    Les grands médias n’ont pas manqué de diffuser le geste historique de la poignée de main, le 10 avril 2015, entre le président des Etats-Unis Barack Obama et le président cubain Raul Castro. La scène se passait à Panama pour un sommet historique des Amériques, au complet, car Cuba y était représenté pour la première fois. C’était l’occasion d’annoncer le rapprochement des Etats-Unis et de Cuba présentée à la UNE par des commentaires attendris de nos techniciens de la propagande. Tout y était pour rappeler que, décidément, la plus grande démocratie mondiale dans son immense mansuétude ne souffrait d’aucune limite…

    Ces grands médias ont, en revanche, littéralement passé sous silence et - pour cause - l’acte de pure atteinte à la souveraineté nationale du Venezuela dont cette même administration américaine s’est rendue coupable dès les jours suivants. Elle a en effet signé un ordre exécutif décrétant « l’urgence nationale aux États-Unis vu la menace extraordinaire et inhabituelle que représente le Venezuela pour notre sécurité nationale et notre politique extérieure ».

    Il n’est pas interdit de penser que le geste positif vis-à-vis de Cuba, médiatisé à souhait, ne fut destiné à conquérir préalablement l’opinion internationale et tenter de diviser les pays des Amériques.

    Cependant c’était sans compter avec l’acharnement souverainiste des peuples d’Amérique latine. À l’initiative d’Evo Morales, président de la république de Bolivie, ils n’ont pas tardé à réagir de concert, infligeant en cela une cinglante défaite largement méritée à Barack Obama. Un nouveau pas était franchi dans l’unité et la souveraineté latino-américaines. Tous les Etats membres de l’Union des Nations Sud-Américaines (Unasur), à savoir l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Paraguay, le Pérou, le Surinam, l’Uruguay et le Venezuela se sont en effet réunis en session extraordinaire à Quito le samedi 14 mars 2015 pour manifester leur rejet unanime du décret pris par Washington contre le Venezuela le 9 mars 2015.

    Chargé de lire la déclaration finale, le chancelier de l’Uruguay a expliqué que « les douze gouvernements ont réaffirmé leur engagement “vis-à-vis de la pleine actualité du droit international ; la solution pacifique des controverses et le principe de non-intervention” ». Puis, dans une claire allusion à la possibilité d’un blocus économique ou d’une invasion militaire, ils ont appelé tout gouvernement « à s’abstenir de mesures coercitives unilatérales qui violent le droit international ». Les participants réunis à Quito ont demandé instamment aux États-Unis d’évaluer et de mettre en pratique « des alternatives de dialogue avec le Gouvernement du Venezuela basées sur les principes de souveraineté des peuples ».

    En outre, par la voie de son porte-parole, l’UNASUR a assuré qu’elle poursuivra sa mission d’accompagnement du « plus large dialogue politique avec toutes les forces démocratiques vénézuéliennes, dans le plein respect de l’ordre constitutionnel, des droits humains et de l’État de droit ».

    Parallèlement, le gouvernement de Cuba n’a pas un instant laissé rêver la présidence des Etats-Unis que sa démarche préalable de rapprochement ne puisse en quoi que ce soit primer sur l’esprit de solidarité entre les peuples latino-américains. Le gouvernement réuni en conseil extraordinaire, dans une déclaration à l’attention du locataire de la Maison Blanche (voir ci-dessous) a fait part de son écœurement vis-à-vis de cette basse manœuvre et a réaffirmé son soutien inconditionnel au gouvernement légitime du président Nicolas Maduro Moros. Le président Raul Castro a adressé une lettre au président Obama pour lui faire part de son indignation et l’assurer que l’unité des peuples des Amériques Centrale et du Sud est une et indivisible et que sa solidarité est en conséquence totale vis-à-vis du Venezuela.

    Par ailleurs, la présence de la Colombie parmi les signataires est de bon augure de la part d’un Etat qui, dans un passé encore très récent, était un inconditionnel des Etats-Unis d’Amérique.

    Le président de la république bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro Moros, a pour sa part adressé une lettre aux peuples vénézuélien et nord-américains précisant « Le Venezuela n’est pas une menace, nous sommes un espoir, nous sommes un peuple de paix et c’est debout que nous défendrons la paix ».

    L’exemple à en retirer

    C’est une démonstration de résistance historique et magistrale, de patriotisme, de solidarité indéfectible. Comment expliquer à l’écrasante majorité de français et d’européens, devenus impotents de la République, honteux du patriotisme et de la Nation, complexés de la politique et de la souveraineté nationale, l’admirable pugnacité de la part de ces peuples latino-américains ?

    Pour se justifier, les premiers prétexteront que les luttes victorieuses contre les dictatures militaires en Amérique du Sud, les horreurs, les persécutions subies par ces populations sont encore très présentes dans les mémoires. Dès lors, on imagine le « plus jamais ça » qui les anime. Oui, cela n’est pas faux. Il n’en reste pas moins que pour évacuer le fléau en question, il fallait être déjà « sur la brèche ». Force est donc de reconnaître que le modèle révolutionnaire, éclatant, planétaire, jadis tenu par les jacobins, est désormais largement émigré vers l’Amazonie et les Caraïbes. Certes, la révolution jacobine a déjà fêté son bicentenaire, mais depuis ce temps, d’autres luttes mémorables ont été menées par ses descendants.

    En Europe, les grands médias sont devenus ceux du système, diffusant sa propagande pour expliquer à des populations, perturbées par le flou entre le vrai et le faux, que la conjoncture oblige à l’austérité. Et que le devoir le plus républicain du citoyen, pour sauver l’économie de son pays, est d’accepter une réduction drastique de son train de vie. Cela, au prétexte de rembourser une dette publique, pourtant d’origine fallacieuse, et de l’obligation de compétitivité des entreprises pour mener la guerre commerciale en faisant payer les salariés devenus chair à canon.

    De surcroit des traités européens ont verrouillé l’avenir socio-économique des nations européennes et mis en place une Commission européenne prenant officiellement des décisions de façon arbitraires. Le subconscient de l’électeur a été habitué à ce que la politique se passe de son avis. Cet état d’esprit lui est bien sûr défavorable face à la crise austéritaire. Pourtant, tout espoir de dénouement ne peut venir que de lui, le peuple, parce que le redressement de la France n’a rien à attendre de la classe politique nationale. Même les partis qui proclament lutter contre l’austérité sans s’attaquer à ses causes : le système européen. Cette classe est totalement inféodée aux directives de l’Union européenne, laquelle s’emploie à détruire les démocraties des pays membres, dans la stricte application du contenu de ses traités. Ces derniers, d’ailleurs, sont profondément impactés par la marque nord-américaine, révélant en cela une attitude européenne soumise aux Etats-Unis, littéralement a contrario de nos héros sud-américains…

    C’est ainsi que l’Union européenne retire des pouvoirs aux parlements des Etats membres (dernier en date, le vote du budget national). Réduit les référendums à une parodie de démocratie, puisqu’il n’est pas tenu compte des résultats, lorsqu’ils ne sont pas « comme il faut ». Menace ouvertement le droit à manifester, par des répressions brutales de plus en plus fréquentes.

    A tel point que les exemples de démocratie viennent désormais de l’extérieur de l’UE, avec l’Islande et la Suisse, où les peuples sont exemptés d’une austérité que l’UE présente pourtant comme indispensable à tout équilibre socio-économique.

    L’Union européenne est une institution qui vise à faire taire la voix des peuples. A cet égard, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, n’a-t-il pas dit récemment, face aux revendications de la Grèce et menaçant la France : « Il ne peut y avoir de choix démocratiques face aux traités européens »… C’est dit ! Avec l’UE, toute négociation est définitivement exclue, la seule option que permettent encore les traités, aux Etats membres, c’est la rupture, afin qu’ils recouvrent leur souveraineté.

    Aussi, sans attendre une quelconque et surtout hypothétique décision commune, les français, renouant en cela avec leur passé de pionniers des luttes de libération de la nation, doivent s’unir pour sortir unilatéralement la France de l’Union européenne. Et viser ensuite, à l’instar des pays souverains d’Amérique du Sud, des accords internationaux constructifs, inspirés de la charte de la Havane (1948) renouvelée. Dans un grand élan de solidarité pacifique, les Français ont à nouveau à libérer la France asservie et, accessoirement, à reconquérir leur réputation auprès de leurs frères latinos et indiens d’Amérique du Sud et Centrale. Dussent-ils pour cela mâcher la feuille de coca, afin de gagner l’oxygène nécessaire à leur audace… à l’image des électeurs d’Evo Morales sur les hauts plateaux des Andes.

    Déclaration du gouvernement révolutionnaire de la République de Cuba
    Auteur : Granma | internet@granma.cu
    10 mars 2015 09:03:50

    Le gouvernement révolutionnaire de la République de Cuba a pris connaissance de l’ordre exécutif arbitraire et agressif émis par le président des États-Unis contre le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela, qui qualifie ce pays de menace à sa sécurité nationale, en représailles aux mesures qu’il a adoptées pour défendre sa souveraineté face aux actes d’ingérence des autorités gouvernementales et du Congrès des USA.
    Comment le Venezuela menace-t-il les États-Unis ? À des milliers de kilomètres de distance, sans armes stratégiques et sans employer de ressources ni de fonctionnaires pour comploter contre l’ordre constitutionnel étasunien, la déclaration paraît peu crédible et met bien en lumière les objectifs de ses auteurs.
    Cependant, une telle déclaration à une année d’élections législatives au Venezuela confirme, une fois de plus, le caractère d’ingérence de la politique extérieure des États-Unis.
    La gravité de cet acte exécutif a mis en alerte les gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes qui, en janvier 2014, au 2e Sommet de la CELAC à La Havane, ont déclaré la région Zone de Paix et condamné tout acte qui porte atteinte à celle-ci, car ils ont accumulé assez d’expérience en matière d’interventionnisme impérialiste au cours de leur histoire.
    Le gouvernement révolutionnaire de la République de Cuba tient à réaffirmer une nouvelle fois son soutien inconditionnel et celui de notre peuple à la République bolivarienne, au gouvernement légitime du président Nicolas Maduro Moros, et au peuple frère et héroïque du Venezuela.
    Nul n’a le droit d’intervenir dans les affaires intérieures d’un État souverain ni de le considérer, sans fondement aucun, comme une menace pour sa sécurité nationale.
    Ainsi, tout comme Cuba n’a jamais été seule, le Venezuela ne le sera pas non plus.
    La Havane, le 9 mars 2015.

    http://www.m-pep.org/Menaces-sur-le-Venezuela

     

     

     
    Médiamensonges :
     
    C'est dans un souci de rétablir le dialogue entre les "Charlie" et les "pas Charlie" que Michel Collon met en lumière les relations entre les Etats-Unis et l...
     
     

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    Couverture médiatique du référendum en Grèce : le meilleur du pire

    par Julien Salingue, le 6 juillet 2015

    La couverture médiatique du référendum grec s’est transformée, comme on pouvait s’y attendre, en véritable curée anti-Syriza. Dans la presse écrite, sur Twitter, à la télévision, c’est à un déferlement de mépris, voire de haine, que l’on a assisté, avec une virulence qui rappelle inévitablement les grandes heures du référendum français de 2005. Lors de nos premières observations, nous avons parfois mis de côté quelques épisodes journalistiques particulièrement délicieux, mais qui à eux seuls ne pouvaient donner lieu à un article. Voici donc une compilation de ces grands moments : le meilleur du pire de l’information sur le référendum grec [1].

    Boule de cristal

    - Il y a d’abord eu LE tweet visionnaire, le 27 juin, de ce très grand connaisseur de la Grèce qu’est Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles :

    Aucun doute : les « sources » de Jean Quatremer sont fiables.

    - Presque autant que les sources d’Arnaud Leparmentier, du Monde, qui a eu lui aussi des illuminations [2] :

    On vous le dit : visionnaires.

     

    Précipitation

    - À noter également la précipitation qui a conduit le site France TV infos à publier une « fausse » photo de Grecs faisant la queue devant un distributeur de billets :

    Des « Grecs » qui étaient en réalité, pour la plupart, des… journalistes étrangers : « La femme photographiée de façon si peu flatteuse n’est autre que... l’envoyée spéciale de Libération en Grèce. Et (…) trois des hommes qui l’entourent (celui en chemise à carreaux et les deux autres en chemise et T-shirt rose-rouge) sont également des journalistes... En réalité, il n’y a donc que trois ou quatre "vrais" Grecs devant ce distributeur » [3].



    - Précipitation teintée de mauvaise foi lorsqu’un « sondage » donnant pour la première fois le « oui » vainqueur est relayé, le jeudi 2 juillet, dans nombre de « grands » médias.

    Le Figaro :

    Le Huffington Post :

    Les Échos : Etc.

    Le problème est que l’institut grec GPO, auquel a été attribué ce sondage, a rapidement fait savoir que les résultats diffusés n’étaient pas fiables : « C’est à l’insu de GPO, et sans le concours de l’entreprise, que certains résultats, fragmentaires, concernant les intentions de vote au référendum du 5 juillet, de son département de recherches ont été rendus publics dans les médias ». En d’autres termes : un vrai-faux sondage, dont les « résultats » sont démentis par l’institut qui est censé l’avoir conduit, sans que cela gêne les médias qui le diffusent et le commentent. Sauf erreur de notre part, aucune correction n’a en effet été apportée aux articles consacrés à ce « sondage ».

     

    Expertise

    Nous avons également eu droit aux analyses pertinentes de nombre de pertinents analystes, parmi lesquels les inévitables Jacques Attali et Alain Minc.

    Ainsi, Jacques Attali, interviewé dimanche 5 juillet sur i>Télé, nous a révélé des informations de « dernière minute » :

    Il est vrai qu’avant le référendum, la situation des Grecs était plutôt enviable.

    De son côté, Alain Minc, interviewé sur BFMTV le 2 juillet par une Ruth Elkrief étonnamment (?) moins combattive qu’avec Jacques Sapir, nous a offert ses lumières :

    Si les Grecs votent non et sortent de l’Euro, et donc inventent une monnaie hyper-dévaluée, l’État grec, enfin ce qui tient lieu d’État parce que c’est déjà un État un peu faiblard, va s’effondrer. Alors on va avoir une espèce de Libye de religion chrétienne orthodoxe, à un endroit qui est un endroit stratégique.

    Vous n’avez pas compris ? Nous non plus.

     

    Amalgames

    À noter également, les amalgames et les mensonges répétés, notamment dans le registre des « amis imaginaires de Syriza ».

    Avec, comme il se doit, l’immense Bernard-Henri Lévy, qui invente une « alliance » entre Syriza et le parti néo-nazi Aube Dorée [4] :

    Tandis que Laurence Parisot, ancienne patronne du Medef et désormais chroniqueuse sur Europe 1, nous informe :

    Un amalgame chez Laurence Parisot et chez BHL, dont nous avons déjà plus longuement commenté la « chronique », qui devient un mensonge éhonté chez Dominique Seux, chroniqueur économique sur France Inter qui, le vendredi 3 juillet, explique avec le plus grand sérieux du monde qu’Alexis Tsipras refuse de baisser les dépenses militaires de la Grèce « parce que le ministre de la Défense est un ministre d’Aube Dorée, d’extrême-droite, certains diraient proche d’un parti nazi ».

    Quand bien même Dominique Seux a reconnu son erreur (comment aurait-il pu en être autrement ?), l’épisode illustre l’ignorance impudente de ceux qui infligent aux Grecs, à longueur de journée, des leçons de maintien. Signalons ainsi, pour donner une idée du fossé qui sépare Syriza d’Aube Dorée, que lors des élections de janvier dernier, le secrétaire général du parti néo-nazi, Nikolaos Michaloliakos, expliquait que son organisation ne s’allierait « ni avec les serviteurs de l’austérité ni avec les bolcheviks ».

    Signalons au passage que l’usage du doux nom de « bolchevik » pour qualifier Syriza n’est pas l’apanage des seuls néo-nazis grecs, puisqu’il a été repris par certains éditorialistes très droitiers comme Stephanos Kassimatis, dans une tribune que Jean Quatremer s’est empressé de diffuser sur Twitter :

    Autre ami imaginaire de Syriza, le… Front national. Ainsi, le très subtil Jean-Pierre Elkabbach a réussi à glisser une petite perfidie lors de son interview de Xavier Bertrand, candidat aux élections régionales dans la même circonscription que Marine Le Pen, lors du « Grand rendez-vous » du dimanche 5 juillet :

    Partie après vous, Marine le Pen vous devance aujourd’hui de quelques points [dans les sondages], et son score va dépendre aussi de ses amis Syriza de Grèce.

    De son côté, le non moins subtil Alain Duhamel, dans une chronique commise dans Libération le 1er juillet, titrée « La voie grecque de Marine Le Pen » (sic), nous a proposé une analyse d’une profondeur abyssale :

    Lorsque Aléxis Tsípras avait remporté les élections législatives en janvier, Marine Le Pen avait trompeté sa joie et avait tambouriné son allégresse. (…) Le Front national disposait, enfin, d’un exemple concret de la voie qu’il veut suivre en France. La Grèce allait être la maquette de l’extrême droite française.

    Est-il venu à l’esprit d’Alain Duhamel que les programmes de Syriza et du Front national n’ont rien à voir, non seulement sur les questions sociales, les questions d’immigration, les questions de politique étrangère, mais aussi sur la question de l’Europe et de l’euro [5] ? Jean-Pierre Elkabbach croit-il sérieusement que le Front national et Syriza pourraient être des « amis » alors que le parti d’Alexis Tsipras a explicitement condamné les tentatives de récupération de Marine Le Pen [6] ?

    Mais qu’importe la vérité ! Les éditorialistes éditorialisent, c’est même à ça qu’on les reconnaît.

     

    Inclassables

    Et enfin, les « inclassables », ces Objets Journalistiques Non Identifiés, qui mêlent morgue, mépris, indécence et esprit de caste, sans que l’on sache si leurs auteurs sont bien conscients de l’énormité de leurs propos.

    - Ainsi de Léa Salamé qui, le jeudi 2 juillet, a reçu sur France Inter le cinéaste franco-grec Costa-Gavras, l’accueillant avec une question des plus… élégantes :

    Bonjour Costa-Gavras. Dites nous ce matin, Alexis Tsipras, il est visionnaire ou il est complètement fou ?

    Avant de nous faire part de ses inquiétudes :

    La petite musique nationaliste, patriotique, certains diront même populiste, d’Alexis Tsipras, qui dit aux Grecs « on va relever la tête, ça suffit les humiliations… », est-ce que ce n’est pas dangereux aussi ?

    Ou comment reconnaître, ouvertement, que l’on considère qu’il est « dangereux » que les peuples « relèvent la tête » et refusent « les humiliations »…



    - Ainsi également de Jean-Michel Aphatie, qui a multiplié les tweets présentant des « arguments » pour le « oui » au référendum, quitte à tomber... très bas :

    - Françoise Fressoz, du Monde, nous a quant à elle donné à lire un article qui fera date, ne serait-ce que par son titre :

    Et grâce à quelques moments de bravoure journalistique :

    Alexis Tsipras n’inspire pas confiance. En moins d’une semaine, le premier ministre grec est devenu l’affreux jojo du cénacle européen, (…) dont la droite européenne veut se débarrasser parce que son comportement est une offense aux principes de la construction européenne.

    Le Grec est une grenade dégoupillée au milieu d’une assemblée de notables rompus aux règles de la négociation. Il choque par ses idées subversives et inquiète par son comportement erratique, jouant un jour la rupture, le lendemain la négociation et se servant du peuple grec comme d’une arme, non pour faire valider quelque choix problématique, mais pour se réarmer en vue d’un nouveau bras de fer.

    Tsipras mène un combat éminemment politique qui rejoint celui de tous les populistes européens : dynamiter la construction européenne en jouant le peuple contre les « sans-cœur ». Il prend pour cela le risque de couper la Grèce en deux blocs irréductibles par appel au référendum, consultation binaire par excellence. (…)

    Le pire pour le premier ministre grec est que chaque jour qui passe vient banaliser le scénario sus-décrit : depuis le défaut de paiement de la Grèce constaté mardi 30 juin, la zone euro résiste, les marchés restent calmes, les Bourses ne dévissent pas. Seul le peuple grec souffre. Bravo Tsipras !

    Et bravo à Françoise Fressoz.



    - Que dire, enfin, de ce tweet publié le jeudi 2 juillet par les compères eurobéats Arnaud Leparmentier et Jean Quatremer, alors qu’une manifestation de solidarité avec le peuple grec était organisée à Bastille ?

    Le mépris de classe en moins de 140 signes.

    Julien Salingue (grâce à une observation collective)

    Notes

    [1] Cet article a été rédigé avant l’officialisation de l’écrasante victoire du « non ». Nous ne manquerons pas de revenir, dans les jours qui viennent, sur les réactions outragées des éditocrates eurobéats face à ce résultat.

    [2] Notons que le modeste Arnaud Leparmentier a préféré supprimer son tweet visionnaire. Il est donc introuvable aujourd’hui, mais internet a de la mémoire, et Acrimed aussi.

    [3] L’erreur a depuis été corrigée sur le site de France TV infos.

    [4] Les internautes facétieux auront remarqué que nous publions le tweet de BHL... retweeté par Arnaud Leparmentier. Le monde est tout petit.

    [5] Contrairement à Marine Le Pen, et même si le débat existe au sein de Syriza, Alexis Tsipras ne défend pas la rupture avec l’UE, ni avec la zone euro.

    [6] « La montée de SYRIZA et des forces progressistes en Europe est un bastion contre la montée de l’extrême droite que représente Marine Le Pen, mais aussi un message pour la défense de la démocratie contre ses ennemis. Nos partenaires et nos soutiens français sont divers et ils s’élargissent. Ils sont de gauche, comme l’a prouvé le meeting du 19 janvier [2015] à Paris » (Communiqué publié sur l’Humanité.fr).

    http://www.acrimed.org/article4715.html

     

    Lire aussi :

    Quand les médias dominants boutent la Grèce hors d’Europe

     

     

     


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