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    Pour la libération de nos compatriotes et confrères prisonniers à Baba Amr


    Plusieurs journalistes sont retenus dans la zone close de Baba Amr. Selon les dirigeants atlantistes, ils sont empêchés d’en sortir par l’armée syrienne qui pilonnerait le bastion rebelle. Présent sur place et témoin privilégié des négociations, Thierry Meyssan rend compte de la réalité : les journalistes sont prisonniers de l’Armée « syrienne » libre qui les utilise comme boucliers humains. Le Croissant Rouge syrien a été empêché par les rebelles de les évacuer.

     

     

     

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    Édith Bouvier et William Daniels

     

    Nos confrères Marie Colvin (Sunday Times) et Rémi Ochlik (IP3 Presse) ont été tués mercredi 22 février 2012 dans la zone rebelle à l’intérieur de Homs.


    Selon des agences de presse occidentales citant l’Armée « syrienne » libre, ils ont été victimes du pilonnage du quartier par les forces de Damas. Cependant, l’Armée nationale n’a fait usage de lanceurs de roquettes multiples que pendant une très courte période pour détruire des postes de tir, et à aucun moment après le 13 février. En outre, si la ville était pilonnée depuis 21 jours, comme l’indiquent les agences de presse, il y a longtemps qu’elle ne serait plus qu’un tas de ruine sans âme qui vive.


    Au moins trois autres journalistes sont encore présents dans la zone rebelle : Édith Bouvier (Le Figaro Magazine), William Daniels et Paul Conroy (Sunday Times), ainsi probablement que Javier Espinosa (El Mundo).


    Dans une vidéo postée sur Internet, Édith Bouvier, qui est blessée à la jambe, et William Daniels appellent à un cessez-le-feu et à leur évacuation vers un hôpital au Liban. Immédiatement, une intense campagne de communication a été organisée en leur faveur, incluant la création de plusieurs groupes Facebook et de tonitruantes déclarations d’Alain Juppé.


    Il n’y a plus de couverture GSM ou G3 à Homs, et les lignes téléphoniques filaires de la zone rebelle sont coupées.


    Il n’échappera à personne que si les journalistes ont pu uploader une vidéo pour appeler au secours, c’est qu’ils ont bénéficié d’une liaison satellite. Et s’ils n’ont pas pu téléphoner à leurs proches, à leurs employeurs et à leurs ambassades, c’est que ceux qui détiennent cette liaison satellite le leur ont refusé. Ils ne sont donc pas libres de leurs mouvements, mais détenus prisonniers.


    Pour comprendre cette séquestration, il convient de la replacer dans son contexte.

    La situation militaire

    Les généraux syriens ont considéré la bataille de Homs gagnée dès le 13 février et ont rendu compte au président Bachar el-Assad qu’elle était terminée, jeudi 23 février à 19h.


    La victoire n’a pas le même sens pour les civils et les militaires. Les premiers rêvent d’un retour à une vie paisible. Les seconds la proclament à la manière dont un chirurgien annonce qu’il a réussi une opération. Il n’en reste pas moins que le blessé est encore astreint à des mois de soins et à des années de rééducation. Concrètement, la fin de la bataille signifie pour eux que les rebelles sont isolés dans une zone entièrement ceinturée et ne représentent plus de danger pour le pays.


    Les principales artères de la ville sont rouvertes à la circulation, mais elles sont hérissées de chicanes sur des kilomètres. Les voitures ne peuvent qu’avancer au pas en zigzaguant. La ville, vidée de la grande majorité de ses habitants, reste une ville fantôme.


    La bataille de Homs s’est déroulée en trois temps :


    - Les premiers jours, les troupes syriennes ont été empêchées d’entrer dans les quartiers rebelles par des tirs de missiles antichars, notamment des missiles Milan.


    - Puis, les troupes syriennes ont bombardé les postes de tir anti-chars, au prix d’importantes pertes collatérales parmi leurs concitoyens, tandis que les rebelles se sont repliés dans une zone unique qu’ils se sont appropriée.


    - Enfin, les troupes ont ceinturé le bastion rebelle, sont entrées à l’intérieur et ont commencé à libérer chaque rue, une à une. Pour éviter d’être pris à revers, l’armée syrienne avance en ligne, ce qui ralentit sa progression.


    La zone encerclée était jadis habitée par 40 000 personnes. Elle abrite aujourd’hui un nombre indéterminé de civils, surtout des vieillards qui n’ont pas pu fuir à temps, et environ 2 000 combattants de l’Armé « syrienne » libre. Derrière ce label, on trouve des groupes rivaux répartis en deux tendances principales : d’un côté les takfiristes, qui considèrent non seulement que la démocratie est incompatible avec l’islam, mais que les alaouites (dont Bachar el-Assad) sont des hérétiques et qu’ils doivent être privés de toute responsabilité politique en terre musulmane ; de l’autre côté des repris de justice qui avaient été recrutés pour renforcer la dite Armée « syrienne » libre. Ces gangs, n’étant plus payés, ont repris leur autonomie et n’ont pas la même logique que les takfiristes. La plupart des combattants étrangers ont quitté Homs avant le bouclage du bastion. ils se regroupent actuellement dans le Nord du pays, dans le district de Idlib.


    L’ensemble des rebelles de Baba Amr dispose d’un stock considérable d’armes et de munitions, mais dans la situation actuelle, ils ne sont plus réapprovisionnés et finiront un jour ou l’autre par devoir se rendre –sauf, intervention militaire étrangère–. Leurs arsenaux incluent des fusils Dragunov-snipers à vision nocturne aussi bien que des mortiers de 80 et 120 mm et quantités d’explosifs. Ils ont aménagé des entrepôts dans des sous-sols et ont parfois constitué des caches d’armes dans des égouts. Contrairement à ce qui a été dit, ceux-ci sont des boyaux trop étroits pour leur permettre de circuler. De même, les tunnels qui ont été creusés à l’époque où ils disposaient de la protection de l’ex-gouverneur de Homs, ne sont plus ventilés et ne peuvent donc plus être utilisés. L’ex-gouverneur, quant à lui, s’est réfugié depuis longtemps au Qatar où il jouit paisiblement du salaire de sa trahison.


    La population a soutenu un moment les rebelles, mais leur sert aujourd’hui de bouclier humain. Les civils qui veulent fuir sont abattus par des francs-tireurs. Ils n’ont aucun moyen de se révolter, d’autant que la plupart sont âgés.


    On peut penser qu’à moyen terme, la division de l’Armée « syrienne » libre, l’absence de soutien populaire, et la perte d’espoir en des renforts internationaux conduira une partie des rebelles à se rendre. Cependant, les takfiristes pourraient décider de se battre jusqu’à la mort.


    Pour le moment, les rebelles empêchent les civils de fuir leur zone et dynamitent les maisons vides, au rythme d’environ une dizaine par jour. En outre des commandos, situés hors de la zone bouclée, harcèlent les campements de l’armée régulière pour la désorganiser et desserrer l’étau. Ils recourent pour cela principalement à des voitures piégées, ce qui est rendu possible par la réouverture des rues, et explique le maintien des chicanes.

    Baba Amr n’est pas pilonnée. Les seuls bombardements qui subsistent sont des tirs de mortiers des rebelles contre l’armée nationale.

    La situation des journalistes

    Les journalistes présents dans le quartier rebelle sont regroupés dans un même appartement, qualifié de « centre de presse », dont la localisation précise est inconnue.

    Ils sont entrés illégalement en Syrie, alors qu’ils auraient pu solliciter et auraient tous obtenu un visa de presse, à l’exception de ceux qui ont la nationalité israélienne du fait de l’état de guerre entre les deux pays.


    Leur transport à Homs a été organisé par une filière unique, soit depuis le Nord du Liban, soit depuis le Sud de la Turquie. Cette filière joue le rôle d’Office de relations publiques de l’Armée « syrienne » libre. C’est elle qui les a mis en contact avec les personnes qui les hébergent, et dont l’identité est imprécise.


    Vendredi 24, la Croix-Rouge internationale et le Croissant-Rouge syrien ont négocié avec l’Armée « syrienne » libre par l’intermédiaire du poste du Croissant-Rouge qui fonctionne à l’intérieur de la zone bouclée. Ils ont obtenu l’autorisation de pénétrer dans la zone avec des ambulances pour rapatrier les corps des deux journalistes morts, et pour évacuer les journalistes restants qu’ils soient blessés ou sains. Cependant, au dernier moment, les journalistes ont refusé de partir, craignant d’être victimes d’un piège tendu par les autorités de Damas. Ils ont en effet été convaincus par un de leurs collègues français qui a quitté les lieux avant le bouclage que le gouvernement syrien mettrait tout en œuvre pour les éliminer. En outre, n’ayant accès qu’aux chaînes de télévision satellitaires de l’OTAN et du CCG, ils sont persuadés que les combats dont ils sont victimes ne se limitent pas à leur quartier, mais s’étendent à toute la Syrie.


    Au moment de partir, les ambulances étant vides, le Croissant-Rouge syrien a été autorisé à évacuer vingt-sept civils, malades ou blessés, qui ont été transportés à hôpital al-Amine de Homs (dans la partie libérée de la ville). Le bureau londonien des Frères musulmans, connu sous l’appellation Observatoire syrien des Droits de l’homme, selon lequel les hôpitaux sont devenus des centres de torture, a fait courir la rumeur que plusieurs de ces blessés avaient été arrêtés ultérieurement par la police syrienne. Après enquête, le Croissant-Rouge a indiqué que ces imputations sont absolument fausses.


    Samedi 25, la Croix-Rouge internationale et le Croissant-Rouge syrien ont demandé à l’Armée « syrienne » libre l’autorisation de rentrer à nouveau dans la zone. Présent sur place, je me suis mis à disposition des autorités pour faciliter l’extraction de mes compatriotes et de mes confrères. Les négociations ont duré plus de quatre heures.

     

    Plusieurs États, dont la France, ont été tenus informés du déroulement des événements.

    Après divers rebondissements, les officiers de l’Armée « syrienne » libre ont reçu par liaison satellite l’instruction de refuser. Leurs communications cryptées avec leur hiérarchie aboutissaient à Beyrouth ou étaient relayées via Beyrouth. De facto, les journalistes sont utilisés comme des boucliers humains encore plus efficace que la population civile, les rebelles craignant un assaut final des forces syriennes.


    Par conséquent, les journalistes sont désormais les prisonniers des commanditaires de l’Armée « syrienne » libre, ceux-là même que les « Amis » de la Syrie, réunis en conférence à Tunis, ont appelé à soutenir, à financer et à armer.

     

    http://www.voltairenet.org/Pour-la-liberation-de-nos

     

    Réseau Voltaire

    Voltaire, édition internationale

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      Solidarité avec le peuple syrien - Combat antiimpérialiste

            Pour la libération de nos compatriotes et confrères prisonniers à Baba Amr - par Thierry Meyssan
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2265

            Syrie : nouvelle donne ? Par Ahmed Halfaoui - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2262

            Syrie : une libanisation fabriquée. Compte-rendu de mission d’évaluation auprès des protagonistes de la             crise syrienne - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2229

            S’opposer à la politique de la canonière par Li Qingsi- http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2260

            Attaquer l’Iran ? Israël ferait mieux de tirer un trait sur ses fantasmes ! Gilad Atzmon -
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2259

            Communiqué du Parti communiste syrien (unifié) Le dialogue est-il impossible ?
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2258

            La guerre secrète de la France contre le peuple syrien+ Vidéo Thierry Meyssan sur la Syrie, 14 février 2012
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2257

            Juppé, ou le sourire “le plus intelligent de notre génération” Dedefensa.org
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2255

            Les options du régime syrien : Constitution pluraliste et chasse aux extrémistes par Pierre Khalaf
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2249

            Sénégal : De l’ingérence de la France et des Etats Unis Demba Moussa Dembélé
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2247

            Chypre : œil du cyclone en méditerranée orientale - Comaguer
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2246

            Guantanamo est cubain et le restera Manuel E. Yepe - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2245

            Officiers turcs arrêtés : le Mossad de plein pied dans l’insurrection en Syrie
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2243

            Syrie : des groupes armés, principal danger  par Qadri Jamil
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2242

            Le bastion de l’Armée « syrienne » libre était équipé de missiles Milan - Réseau Voltaire
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2241

            Fin de partie au Proche-Orient par Thierry Meyssan - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2233

            Sarkozy improvise la formation d’un groupe de contact des amis de la Syrie, portant les empreintes de                 Hamad Ben Jassem… Nidal Hamadé - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2239

            Alain Juppé tombera…Par Louis Denghien - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2238

            L’action onusienne sur la Syrie devrait se conformer à la Charte de l’ONU (diplomate chinois)
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2237

            Syrie : Moscou appelle l’ONU à l’impartialité - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2234
            
            La privatisation de la guerre par Manlio Dinucci - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2231 

            Saad Hariri, un héritier problématique, un dirigeant Off shore - René Naba
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2230

            La Syrie est une tête de pont pour une agression contre l’Iran - Entretien de Joëlle Pénochet à la Nouvelle             République - http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2227
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    Après le MES, le TSCG : l’horreur européenne continue

    Posted: 24 Feb 2012 11:55 PM PST


     

    Depuis deux ans, l’Europe multiplie les traités et les fonds pour essayer de faire fonctionner la monnaie unique. Après le MES, une sorte de FMI européen post démocratique de 700 milliards d’euros, les dirigeants européens devraient signer le TSCG la semaine prochaine…
    La camisole budgétaire européenne
    Je vous invite à lire l’excellente tribune de Jean-Pierre Vespérini, qui fait un sort au TSCG, le « pacte budgétaire ». Il s’agit de limiter à 0,5% le déficit budgétaire structurel des Etats qui le signent. Seuls le Royaume-Uni et la République Tchèque le refusent pour l’instant, ce qui ne lui donnera pas le statut officiel de traité mais de simple accord. A côté, le traité de Maastricht, qui imposait un déficit budgétaire de 3% du PIB maximum, apparaît comme presque laxiste… C’est dire !
     

    Jean-Pierre Vespérini souligne d’abord « qu’il est rarement justifié ou recommandé de vouloir maintenir une variable économique constamment à même valeur ». Il souligne que ce traité ôte la souveraineté budgétaire à des pays qui ont déjà abandonné leur souveraineté monétaire, laissant les Etats totalement désarmés. Il critique le fait que cela devrait pousser des politiques pro cycliques en cas de crise puisque cet accord pourrait imposer l’austérité en pleine récession.

    En réalité, cela accroît le mal, comme cela se passe en Grèce. Il critique également le fait même de viser un équilibre budgétaire strict, qui risque de nous empêcher d’investir pour l’avenir. Il souligne que les règles actuelles s’expliquent par « le souci de l’Allemagne de payer le moins possible pour sauvegarder l’euro ». Enfin, il soutient que ce pacte va semer la discorde entre les peuples européens, comme on le voit entre la Grèce et l’Allemagne, et qu’il va prolonger la crise.
    Le château de cartes européen
    Pierre Khalfa, coprésident de la fondation Copernic a également fait un très bon papier sur le MES et le TSCG. Il dénonce les mécanismes du MES, qui consistent à mettre sous la tutelle de la troïka technocratique les pays qui y ont recours.  Mais il critique aussi vertement le TSCG en affirmant que c’est « Maastricht au carré ». Il souligne que c’est la Commission Européenne qui sera chargée de calculer le déficit structurel, exercice pourtant hautement subjectif.
    Pire, comme l’avait très bien expliqué Frédéric Viale, d’Attac, ces traités sont profondément anti-démocratiques et représentent bien un énorme transfert de souveraineté, quelque soit ce qu’en dit Henri Guaino, qui a du mal à sortir du roman présidentiel qu’il a écrit. En effet, les sanctions proposées par la Commission sont bien plus automatiques que celles que l’ancien Pacte de Stabilité, puisque seule une majorité qualifiée des Etats peut s’y opposer. En clair, une simple majorité d’Etats ne pourra rien bloquer, défiant toutes les règles élémentaires de la démocratie.
    Pierre Khalfa évoque Naomi Klein en affirmant : « il s’agit pour les classes dirigeantes de se saisir de l’occasion pour remettre en cause frontalement les droits sociaux qui avaient été concédés auparavant et qu’elles n’avaient pas encore réussi à éradiquer. La crise, produit des politiques néolibérales, (…) parachève le modèle néolibéral ». Vous trouverez également sur le blog Contre la Cour, de Magali Pernin, une analyse très détaillée de l’ensemble de ces traités.

    Cette nouvelle tour de Babel juridique européenne est fondamentalement choquante, antisociale et antidémocratique. Mais le choc finira par se retourner contre ses instigateurs. On ne peut pas torturer des peuples longtemps sans qu’ils ne finissent par réagir…

     


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    Pourquoi l'Allemagne envisage de sortir de l'euro ?

    Publié le 23 février 2012 dans L'euro
     

    L’euro présente pour l’Allemagne des aspects positifs et des aspects négatifs.

    Conséquences positives de l’euro pour l’Allemagne

    L’euro n’est pas un facteur de compétitivité en tant que tel pour les exportateurs allemands. Mais il se trouve que son taux de change, très élevé par rapport au dollar depuis 2004, a eu un double effet :

    • permettre aux grands groupes allemands de dégager des marges considérables, tandis que le commerce extérieur allemand engrangeait des excédents considérables. Cette relative insensibilité des exportations allemandes au cours de change de l’euro résulte du fait que l’industrie allemande est en en situation de quasi-monopole mondial sur de nombres biens d’équipement (mécanique, optique, etc.). Les pays étrangers continuent donc à acheter certains produits allemands quels qu’en soient les prix.
    • laminer les marges à l’exportation des industriels français, italiens, etc., dont la compétitivité extérieure est moindre que celle des produits allemands.

    En d’autres termes, le taux de change très élevé de l’euro a permis à l’Allemagne d’engranger des excédents géants tout en affaiblissant les concurrents européens des industries allemandes.


     

    On comprend, dans ces conditions, pourquoi l’Allemagne n’a pas protesté contre le taux de change très élevé de l’euro… (Sauf lorsque l’euro a atteint 1,6 USD ; l’Allemagne y a alors mis bon ordre, en exigeant de la BCE qu’elle ne dépasse pas cette limite et qu’elle intervienne pour faire redescendre l’euro aux alentours de 1,40-1,45 USD.)

    Conséquences négatives de l’euro pour l’Allemagne

    Mais les conséquences de l’euro ne se limitent pas aux seuls domaines du commerce extérieur et de la compétitivité des entreprises. L’euro pose en effet de redoutables problèmes à l’Allemagne, et notamment le taux de refinancement fixé par la BCE, qui influe sur le dynamisme de l’économie, et plus encore le problème fondamental de la divergence des compétitivités des économies de la zone euro.

    Avec l’euro, il n’y a plus de taux de change distincts entre les monnaies de l’Allemagne, de la France, de l’Italie ou de la Grèce.

    À court terme, cela peut certes sembler une bonne chose : les entreprises peuvent tabler sur une certaine stabilité des prix à l’intérieur de la zone euro et les touristes n’ont plus à faire de calculs.

    Mais ces maigres avantages de court terme ne pèsent rien face à l’immensité du problème qui apparaît sur le moyen et long terme. Ce problème colossal est celui de la divergence de compétitivité entre les économies de la même zone monétaire. Lorsque les pays sont entrés dans la zone euro, les responsables du système ont fixé un « taux irrévocable » de conversion entre toutes les monnaies nationales et l’euro. Par exemple on a fixé que 1 euro vaudrait 6,55957 francs français, 1,95583 deutsche marks, 40,3399 francs belges, 1936,27 lires italiennes, 340,750 drachmes grecques, etc. Ces taux irrévocables furent fixés en fonction des taux de change entre ces monnaies et en fonction de la compétitivité de leurs économies respectives. Il s’agissait d’une sorte de photographie instantanée de la compétitivité, prise exactement le 31 décembre 1998 à 12H30 GMT.

    Comme on le comprend aisément, un tel système n’est viable à long terme que si la compétitivité des économies évolue de façon strictement identique. Cela signifie que les hausses de salaires, les cotisations sociales, les taux d’inflation, les gains de productivité techniques, etc. doivent absolument tous converger vers les mêmes valeurs au sein des 17 économies partageant la même monnaie.

    Mais, comme le bon sens le suggère – et c’est hélas l’une des qualités dont sont le plus dépourvus les européistes – il est chimérique d’imaginer que la Grèce, l’Italie, la France, le Portugal, la Finlande, les Pays-Bas, l’Allemagne, etc. vont afficher année après année des hausses de salaires et de cotisations sociales, des taux d’inflation et des gains de productivité égaux. Cela n’a d’ailleurs pas été du tout le cas depuis treize ans. Le résultat s’étale donc sous nos yeux : la compétitivité de la France, de la Grèce ou de l’Italie n’ont pas cessé de se dégrader par rapport à celle de l’Allemagne, provoquant des déficits commerciaux de plus en plus importants de ceux-là vers celle-ci.

    D’où un gonflement continuel des créances de la Bundesbank sur les banques centrales de ces États. Ce qui a pour effet à la fois de créer des tendances inflationnistes en Allemagne et de dégrader rapidement la solidité de la banque centrale allemande. En 2011, 550 milliards d’euros de créances douteuses sont ainsi venues plomber la Bundesbank, dont le bilan a triplé. Et les Allemands ont préparé un plan de sortie secret de l’euro.

    Cette situation pose la question de la « solidarité » exigée par l’euro en cas de faillite de l’un des États de la zone euro. La logique de la monnaie commune européenne implique que les États en bonne santé financière viennent au secours de ceux en mauvaise santé (en fait, il s’agit surtout d’exiger que les contribuables des uns s’endettent auprès des bailleurs de fonds des autres…).

    Le problème de toute cette architecture tient à l’effet « château de cartes » : de plus en plus de pays ont besoin d’aides financières de plus en plus phénoménales… qui pèsent sur de moins en moins de pays. Et le dernier État sur lequel l’endettement global risque de reposer en totalité est… l’Allemagne !

    Il s’agit cette fois d’un risque d’appauvrissement colossal de l’Allemagne. Cet enjeu est d’une importance historique. Le risque est beaucoup plus grave que la conséquence positive sur le commerce extérieur décrite précédemment.

     

    Conclusion

    Entre les conséquences positives et les conséquences négatives de l’euro pour l’Allemagne, il n’y a plus vraiment débat : les secondes l’emportent désormais de très loin. Il faut bien comprendre que ce qui est impossible sur long terme, ce n’est pas de revenir au mark ou au franc, c’est d’assurer la pérennité de l’euro.

    Étant pragmatiques, les Allemands font donc le bilan : il est temps pour eux d’arrêter les frais et de sortir de l’euro. Ne voulant pas être tenus responsables de l’explosion de la zone euro, nous pensons qu’ils attendent une occasion favorable pour le faire.

     

    http://www.u-p-r.fr/vos-questions-nos-reponses/l_euro/pourquoi-l-allemagne-envisage-de-sortir-de-l-euro

     

    à lire également

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  • Vrais Chiffres Chômage Janvier 2012 - chiffres explosés, malgré corrections "bidouilles"


    Première remarque, Pôle emploi, a fait disparaitre d'entrée de jeu 19 500 personnes des chiffres "officiels", sous prétexte de "corrections" : http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Revision_des_series-2012-AdnY87.pdf

    Vous pouvez le constater vous même, en regardant les chiffres de décembre 2011 toutes catégories confondues, ils annonçaient 4 872 900 demandeurs d'emploi, et là sur nouveau rapport, 4 853 400 concernant donc ce même mois de décembre 2011.

    soit 19 500 chomeurs volatilisés d'entrée de jeu.

    Je suis bien obligé, donc ce mois ci, de partir sur leurs nouvelles bases de calculs, et de passer outre ces 19 500 disparus.

    Mais ça reste une goutte d'eau, et ça ne change rien, au final, au fait qu'on explose hélas, ce mois de Janvier 2012 tout les compteurs, mise à part les annonces médiatiques qui sont donc une fois de + biaisées.

    Données brutes, toutes catégories confondues A,B,C,D,E, dom-tom compris : 5 300 000 demandeurs d'emploi.

    Soit 93 900 demandeurs d'emploi de + qu'en Décembre 2011.

     

    Offres d'emplois, février 2012 : 
     
     
    Radiations des listes Janvier 2012 :
     
    Défauts d'Actualisation : 209 300, 45 % des motifs de sorties des listes.
    Radiations Administratives : 38 000, 8,2 % des sorties.
    Autres Cas ( mystérieuse rubrique, les morts, suicidés, emprisonnés ?) : 50 000 , 10,7 % des sorties.
     
    soit 297 300 radiés des listes ( 63,9% ) pour autres motifs que :
     
    Stages parking : 33 500, 7,2 % des sorties.
    Arrêts maladie, maternité etc : 33 900, 7,3 % des sorties.
     
    Reprises d'emploi déclarées : 100 800, ne représentent que 21,7 % des sorties des listes de pôle emploi.
     
     
     
     
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    Demandeurs d'emploi par catégories :
     
    A : 2 861 700 +0,5% ( + 6,2% sur 1 an )
    B : 557 600 -0,8% ( +3,9% sur 1 an )
    C : 838 900 -0,5% ( +4,3% sur 1 an )
    D : 239 300 +0,8% ( -2,9% sur 1 an )
    E : 370 000 +2% ( +5% sur 1 an )
     
    TOTAL : 4 867 500 ( données corrigées, hors DOM TOM ) + 5% sur 1 an
     
    Quelques chiffres qui parlent :
     
    Chômage Longue durée ( entre 2 et 3 ans ) : + 7% sur 1 an
    Chômage Très Longue Durée + de 3 ans : + 22,7% sur 1 an
     
    + d'1 chomeur inscrit à pôle emploi sur 2 ( 50,5%) ne perçoit AUCUNE INDEMNITE, ni ARE (allocation retour à l'emploi), ni allocation de solidarité ( ASS, AER ...)
     
    Offres d'emploi collectées : -5% sur 1 an
     
    Peut être le + scandaleux, LES DEMANDEURS d'EMPLOI INVISIBLES, complètement en dehors des statistiques :
     
    ne sont pas comptés dans ces 5 300 000 demandeurs d'emploi et travailleurs pauvres occasionnels :
     
    160 700 dispensés de se justifier de recherche d'emploi ( principalement des personnes en AER, allocation équivalent retraite )
     
    + 1 293 400 foyers bénéficiaires du RSA, en effet sur 2 020 000 de foyers, seuls 726 600 sont inscrits à Pôle Emploi, les autres bénéficient d'autres suivis ( associations, collectivités locales etc ) en sachant qu'un foyer bénéficiaire, comporte parfois + d'un demandeur d'emploi en son sein.
     
    + 1 000 000 au bas mot, de bénéficiaires de l'AAH ou d'une pension d'invalidité, ne sont pas inscrits à Pôle emploi.
     
    + des centaines de milliers, voire peut être + d'1 million de SANS-DROITS, principalement :
     
    - des jeunes de moins de 25 ans, primo demandeur d'emploi, qui comme vous le savez n'ont même pas droit au RSA. ( quasi unique en Europe )
     
    - des sans droits, pour motif, dépassement des plafonds de ressources dans le foyer, exemple, votre conjoint(e) perçoit 600€ d'allocation chomage, ou 743€ d'allocation adulte handicapé, vous n'aurez même pas droit au RSA, car vous dépasserez le plafond couple qui est de 598€ par mois, si vous ètes NON SDF.
     
     
    - on peut parler également de retraités qui cherchent un emploi car leur retraite ne couvre pas les charges fixes pour survivre ( loyer, énergie, assurances, voiture, téléphone, eau, nourriture, santé (lunettes, dentiste ..) incalculable
     
    - on peut également évoquer, des étudiants, boursiers ou non, qui cherchent des petits jobs alimentaires, qui sont donc bien demandeurs d'emploi, en concurrence avec les autres ( même si beaucoup sont aussi exploités en stages sous payés, voir gratuits)
     
    - on peut évoquer enfin, des auto-entrepreneurs, qui ne gagnent rien ou presque, et sont demandeur d'emploi en parallèle.
     
    Faites le calcul vous même, on arrive au total, à environ 8,5 MILLIONS au bas mot, de demandeurs d'emploi en France, et travailleurs pauvres occasionnels.
     
    A faire circuler, merci.
     
    par patdu49 (son site) samedi 25 février 2012 -

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  • La mission secrète des médias dominants
    « Révélations » médiatiques : l’OTAN a armé les rebelles libyens

     

    par Julie Lévesque

     

    Le 25 fevrier 2012

     

    Après avoir moussé la propagande de guerre contre la Libye de Mouammar Kadhafi, les médias dominants occidentaux feignent désormais la neutralité en « révélant » des faits ayant déjà été l’objet de nombreux reportages dans la presse alternative dès le début des combats l’an dernier : les pays de l’OTAN ont armé l’insurrection en Libye, assurant ainsi leur victoire, et les bombardements de l’Alliance ont tué des civils.

    Le New York Times constitue LA référence médiatique occidentale. Pourtant, le quotidien est tristement célèbre pour avoir eu des liens étroits avec la CIA. En octobre 1977, Carl Bernstein écrivait dans le Rolling Stone : « De toutes ces associations [avec la CIA], les plus précieuses étaient de loin celles avec le New York Times, CBS et Time Inc. » (Carl Bernstein, The CIA And The Media. How Americas Most Powerful News Media Worked Hand in Glove with the Central Intelligence Agency and Why the Church Committee Covered It Up, Rolling Stone, 20 octobre 1977.)

    La propagande de la journaliste du Times, Judith Miller, sur les armes de destruction massive irakiennes, pivot de la propagande de guerre contre l’Irak avant l’invasion de 2003, constitue une preuve plus récente de la désinformation véhiculée par ce quotidien faisant figure d’autorité dans la sphère médiatique.

    En décembre dernier, une fois le gouvernement fantoche de l’OTAN installé en Libye, le New York Times, simulant la neutralité journalistique, « révélait » ce qu’il avait ignoré avant la chute du régime de Kadhafi : « Un nombre inavoué de civils victimes des frappes de l’OTAN en Libye. » (C. J. Chivers et Eric Schmitt, In Strikes on Libya by NATO, an Unspoken Civilian Toll, New York Times, 17 décembre 2011.)

    Le bombardement par l’OTAN d’infrastructures civiles avait déjà fait l’objet d’un reportage vidéo de notre correspondant en Libye, Mahdi Darius Nazemroaya, quatre mois auparavant, en août 2011 : « Détrompez-vous : L’OTAN a commis des crimes de guerre en Libye ». 

    Tactique semblable à celle du Times du côté de la BBC. Elle « révélait » en janvier 2012 comment les forces spéciales britanniques s’étaient mêlées aux rebelles libyens sur le terrain dans le cadre d’une mission clandestine. Dans un article intitulé « La vérité sur la mission secrète de la Grande-Bretagne pour vaincre Kadhafi », la BBC prétend nous apprendre en 2012 que « des forces spéciales britanniques ont été déployées sur le terrain dans le but d’aider les alliés de la Grande-Bretagne, souvent appelés le Conseil national de transition ou CNT ». (Mark Urban, Inside Story of the UK's secret mission to beat Gaddafi, BBC, 19 janvier 2012.)

    Dix mois auparavant, le 7 mars 2011, le Centre de recherche sur la mondialisation publiait sur son site anglophone le texte de Michel Chossudovsky « Insurrection et intervention militaire: Tentative de coup d'État des États-Unis et de l'OTAN en Libye? », indiquant la présence des commandos britanniques en sol libyen. Publié près d’un an plus tard, le récit de la BBC est loin du scoop.

    Les médias canadiens suivent aussi cette tendance. Cette semaine, The Gazette, quotidien montréalais, publiait également un texte plus approprié aux manuels d’histoire qu’aux manchettes de journaux, « La guerre secrète de l’OTAN contre Kadhafi », où l’on nous « informe » qu’« [o]fficiellement, les forces internationales ne devaient pas prendre partie » mais qu’« en réalité elles ont joué un rôle clé dans la victoire des rebelles ». (David Pugliese, NATO's secret war against Gadhafi, Postmedia News, 21 février 2012)

    Il suffit de jeter au coup d’œil au mois de mars 2011 dans le dossier de Mondialisation.ca sur le « printemps arabe » pour voir que les médias indépendants ont publié ces informations depuis longtemps.

    Si des organisations à budget restreint et des réseaux étrangers à grande écoute comme Russia Today ont eu accès à ces informations cruciales et les ont publiées avant même l’intervention de l’OTAN, comment des institutions comme la BBC et le New York Times, aux ressources considérables, peuvent-elles les avoir ignorées?

    La seule explication possible est qu’elles l’ont fait sciemment dans le but de tromper l’opinion publique. Si ces informations avaient été révélées à l’époque dans les médias mainstream occidentaux, la fabrication du consensus favorable à l’intervention militaire de l’OTAN en Libye aurait probablement échoué. Avant et pendant l’intervention de l’OTAN, ces faits auraient nuit à la propagande de guerre diabolisant le gouvernement libyen, glorifiant le soulèvement armé et l’intervention « humanitaire » de l’OTAN. Publiées aujourd’hui, ils n’ont plus d’impact et ne visent qu’à camoufler la propagande de guerre en simulant l’objectivité.

    Le but de ce simulacre de neutralité vise à conférer à ces médias une aura de crédibilité. Toutefois, une telle tactique de manipulation de l’opinion publique a, pour ainsi dire, des « effets collatéraux ». Cette duperie représente une preuve concrète de la « mission secrète » des médias occidentaux dominants : faire de la propagande de guerre en alliant la censure à la manipulation orwellienne de l’horreur et de la vertu, en créant un univers manichéen de bons et de méchants où les pays occidentaux, autrefois colonialistes et esclavagistes, sont devenus les libérateurs, les sauveurs de l’humanité. La réalité est tout autre.

    Cet acte constitue non seulement un véritable « viol psychique des foules » mais également une violation flagrante du droit international.

    L’Article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par les Nations Unies en 1976 stipule: « Toute propagande en faveur de la guerre est interdite par la loi. »

    Or, que ce soit en France, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Canada ou dans d’autres pays de l’OTAN, les médias dominants ont favorisé les rebelles libyens et diabolisé Kadhafi sans égards aux faits disponibles à l’époque et qu’ils publient aujourd’hui, une fois que l’OTAN a mis son pantin au pouvoir. Cela ne laisse aucun doute, il ne peut s’agir que de propagande de guerre. Si l’OTAN est responsable de crime de guerre, les médias occidentaux qui véhiculent leur propagande le sont tout autant.


    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=29485

     

    L' Actualité :

     

    Syrie : nouvelle donne ?

    Ahmed Halfaoui


    Le « printemps » syrien va probablement se faire entre Syriens. Le chef de l’armée des Etats-Unis, le général Martin Dempsey, nous en bouche un coin. Il dit qu’il est « prématuré de prendre la décision d’armer l’opposition en Syrie » et « met au défi quiconque d’identifier clairement ce qu’est le mouvement d’opposition en Syrie actuellement ». De toute évidence, le monsieur n’est pas en phase et se fiche de l’être avec les « amis de la Syrie » et avec les médias qui, eux, savent ce qui se passe et qui est le mouvement d’opposition. Il faut deviner que le général dont l’implication est autrement plus risquée et coûteuse que celle des propagandistes, s’informe ailleurs que chez le gars de l’OSDH planqué à Londres et ne s’amuse pas. Pour être plus explicite, il s’épanche : « Il y a des informations selon lesquelles Al-Qaïda est impliqué et qu’ils cherchent à soutenir l’opposition. Je veux dire qu’il y a plusieurs intervenants et que chacun essaye de jouer sa partition propre pour renforcer sa position ». Il en rajoute une couche : « La Syrie est une arène en ce moment où tous les divers intérêts essaient d’intervenir ». Dommage qu’il n’en dise pas plus que ce qu’il sait réellement, mais à la bonne heure !

    On apprend de source sûre que la situation est loin d’être aussi nette que l’on veut nous faire accroire. Notons qu’à aucun moment il n’a fait allusion à un bombardement dont seraient victimes des populations civiles. Ainsi, on comprend pourquoi les bruits de botte se sont particulièrement faits discrets et pourquoi le Tunisien chargé de parler au nom de la « communauté internationale » répète à qui veut l’entendre qu’il est contre une intervention militaire. Pathétiquement, il dit qu’il ne veut pas d’un scénario à l’irakienne. Il aurait pu tout autant se référer au cas des voisins Libyens, propulsés dans une effroyable situation de non-droit.

    Dans la foulée, il est intéressant de constater les effets de l’euphorie va-t-en guerre sur les journalistes des médias engagés dans l’affaire. Un éditorial d’un quotidien algérien en plein dans la verve « printanière » a fait une fleur à Hitler, en le déclassant dans le palmarès des criminels de guerre et en plaçant devant lui Bachar El Assad. L’argument de l’auteur se veut convaincant : Hitler n’a pas tué des Allemands, il a tué « des juifs, des tziganes et d’autres peuples », Bachar a tué des Syriens. C’est pour dire qu’on ne sort jamais indemne si on ne fait pas attention à ne pas se laisser porter allègrement par les vents dominants. Le plus sûr est de ne pas devancer l’appel. Quand on est dans ce type de disposition, il faut marcher au pas et rester à l’écoute des décideurs, surtout qu’ils sont autant imprévisibles que la Bourse qui dicte leurs politiques. Le mieux, toutefois, serait bien évidemment de se méfier de toute opération qui enthousiasme ceux dont on sait les sentiments à l’égard des indigènes, se voudraient-ils « démocrates », comme il sied pour entrer dans leurs bonnes grâces et se donner l’illusion de s’être émancipé à leur regard.

    Les Syriens quant à eux vont élire leur premier Parlement qu’ils souhaitent représentatif. Ils nous diront peut-être s’il valait mieux cela qu’un CNT largué par l’OTAN. Pour les Libyens nous connaissons la réponse, y compris de la bouche des « révolutionnaires ».

    Ahmed Halfaoui

    http://www.lesdebats.com/editions/220212/les%20debats.htm#H

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