• Sarkozy, "susceptible" et "roi nu" pour les Américains

    Les révélations de Wikileaks apportent quelques détails sur le regard que les Etats-Unis pose sur les principaux dirigeants. Lire la suite l'article

    "Autoritaire", "susceptible", "roi nu" (un mot que les Médias taisent, note d'eva) .. S'il ne s'en doutait pas, Nicolas Sarkozy, le président de la République a pu vérifier ce que les responsables américains pensent de lui. La divulgation ce dimanche de 250 000 câbles de la diplomatie américaine par Wikileaks, outre des révélations internationales, ont aussi apporté leur lot de qualificatifs acides qui devraient créer un certain malaise entre les grands dirigeants ces prochains jours.

    Sur la France, quelques petites phrases du conseiller diplomatique de l'Elysée ont également fuité. Jean-David Lévitte a notamment qualifié l'Iran d'"Etat fasciste". Il a également estimé que Hugo Chavez était fou et allait transformer le Venezuela, dont il est le président, en "autre Zimbabwe".

    Autre cible: la chancelière allemande Angela Merkel, qualifiée de dirigeante qui évite de prendre de risques et manque souvent d'imagination. Quant au président du Conseil italien Silvio Berlusconi de dirigeant incapable et inefficace, notamment à cause de son "penchant pour les soirées et la fête, qui signifie qu'il ne se repose pas assez".

    Les Américains qualifieraient d'ailleurs le président russe Dmitri Medvedev de "pâle" et "hésitant" avant de dépeindre le Premier ministre Vladimir Poutine comme un "mâle dominant". Le président russe est également qualifié de "Robin du Batman joué par Poutine" par l'ambassade des Etats-Unis à Moscou.

    Le président afghan Hamid Karzaï est qualifié "d'extrêmement faible". Le colonel Mouammar Kadhafi est quant à lui "bizarre et toujours accompagné d'une plantureuse infirmière ukrainienne". Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est "comme Hitler" et le leader coréen Kim Jong-il souffre d'un "traumatisme physique et psychologique".


    Retrouvez cet article sur LEXPRESS.fr

     

    http://fr.news.yahoo.com/78/20101129/twl-sarkozy-susceptible-et-roi-nu-pour-l-5231d91.html


    votre commentaire
  • Révélations sur l’assassinat de Rafiq Hariri
    par Thierry Meyssan

     
    Alors que la presse occidentale annonce l’imminente inculpation de dirigeants du Hezbollah par le Tribunal spécial pour le Liban, la revue russe Odnako remet en cause l’ensemble de l’enquête réalisée par les Nations Unies. Selon Thierry Meyssan, l’ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri aurait été assassiné avec une arme fournie par l’Allemagne. L’ancien procureur allemand et premier responsable de l’enquête onusienne, Detlev Mehlis, aurait falsifié un indice pour masquer la responsabilité de son pays. Ces révélations embarrassent le Tribunal et renversent la donne au Liban.
     

     
    Les multiples conflits du Proche-Orient se cristallisent désormais autour du Tribunal spécial pour le Liban (TSL). La paix et la guerre dépendent de lui. Pour les uns, il doit permettre de démanteler le Hezbollah, de soumettre la Résistance et d’instaurer la Pax Americana. Pour les autres, il bafoue le droit et la vérité pour assurer le triomphe d’un nouvel ordre colonial dans la région.
    Ce tribunal a été créé, le 30 mai 2007, par la Résolution 1757 du Conseil de sécurité pour juger les commanditaires supposés de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Dans le contexte de l’époque, cela signifiait ni plus, ni moins, juger les présidents syrien et libanais en exercice Bachar el-Assad et Emile Lahoud, les bêtes noires des néoconservateurs. Cependant il s’avéra que cette piste ne reposait sur aucun élément concret et qu’elle avait été alimentée par de faux témoins. N’ayant plus personne à juger, le Tribunal aurait pu disparaître dans les limbes de la bureaucratie lorsqu’un coup de théâtre le plaça à nouveau au cœur des conflits politiques régionaux. Le 23 mai 2009, le journaliste atlantiste Erich Follath révéla dans le Spiegel Online que le procureur s’apprêtait à inculper de nouveaux suspects : des dirigeants militaires du Hezbollah. Depuis 18 mois, son secrétaire général, Hassan Nasrallah clame l’innocence de son parti. Il affirme que cette procédure vise en réalité à décapiter la Résistance pour offrir la région à l’armée israélienne. De son côté, l’administration états-unienne se pose soudain en défenseur du droit et assure que nul ne saurait se soustraire à la Justice internationale.
    Quoi qu’il en soit, la mise en accusation —que tous s’accordent à dire imminente— de leaders chiites pour l’assassinat d’un leader sunnite est de nature à enflammer la fitna, c’est-à-dire la guerre civile musulmane, plongeant la région dans de nouveaux soubresauts sanglants.
    En visite officielle à Moscou, les 15 et 16 novembre, Saad Hariri —actuel Premier ministre et fils du défunt— a répété que la politisation du tribunal risquait d’enflammer une nouvelle fois son pays. Le président Medvedev lui a répondu que la Russie voulait que la Justice passe et réprouvait tout effort pour discréditer, affaiblir ou retarder le travail du tribunal. Cette position de principe repose sur la confiance accordée a priori par le Kremlin au TSL. Or celle-ci sera sûrement ébranlée par les révélations d’Odnako.
    En effet, nous avons souhaité faire le point sur l’assassinat de Rafiq Hariri. Les éléments que nous avons découvert font apparaître une nouvelle piste dont on se demande pourquoi elle n’a jamais été explorée jusqu’ici. Au cours de notre longue enquête, nous avons rencontré de nombreux protagonistes, trop sans doute, de sorte que nos investigations se sont ébruitées et ont affolé ceux pour qui la piste de la Résistance armée libanaise est une bonne aubaine. Tentant de nous intimider, le Jerusalem Post a lancé une attaque préventive, le 18 octobre, sous la forme d’un long article consacré à notre travail. De manière purement diffamatoire, il y accuse l’auteur de cet article d’être payé un million de dollars par l’Iran pour disculper le Hezbollah.
    Venons-en aux faits, le convoi de Rafiq Hariri a été attaqué à Beyrouth le 14 février 2005. L’attentat à fait vingt-trois morts et une centaine de blessés. Un rapport préliminaire diligenté par le Conseil de sécurité souligne les réactions peu professionnelles des policiers et magistrats libanais. Pour y pallier le Conseil missionne ses propres enquêteurs et leur fournit des moyens très importants dont le Liban ne dispose pas. Dès le départ de ces investigations, il a été admis que l’attentat avait été perpétré par un kamikaze qui conduisait un camionnette bourrée d’explosifs.
    La commission des Nations unies ayant été créée pour apporter le professionnalisme qui manquait aux Libanais, on s’attend à ce qu’elle ait suivi scrupuleusement les procédures criminelles classiques. Or, il n’en est rien. L’analyse de la scène du crime, en se basant sur sa topographie qui est intacte et sur les photos et vidéos du jour, n’a pas été réalisée en détail. Les victimes n’ont pas été exhumées et autopsiées. Pendant longtemps, rien n’a été entrepris pour vérifier le modus operandi. Après avoir écarté l’hypothèse d’une bombe enfouie dans le sol, les enquêteurs ont considéré comme certaine la version de la camionnette sans la vérifier.
     

     
    Pourtant, cette version est impossible : chacun peut observer sur la scène du crime un profond et vaste cratère qu’une explosion en surface ne peut creuser. Devant l’insistance des experts suisses qui refusent d’avaliser la version officielle, le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a procédé à une reconstitution à huis clos, le 19 octobre dernier. Elle ne s’est pas tenue au Liban, ni même aux Pays-Bas où siège le TSL, mais en France, un des principaux Etats à financer le Tribunal. Les bâtiments de la scène du crime y ont été reconstruits et de la terre de Beyrouth y a été transportée. Le convoi a été reconstitué y compris avec une voiture blindée. Il s’agissait de démontrer que la hauteur des immeubles en béton avait confiné l’explosion, de sorte que le souffle avait pu creuser le cratère. Les résultats de cette coûteuse expérience n’ont pas été divulgués.
     

     
    Ce qui frappe en regardant les photos et les vidéos prises juste après l’attentat, c’est d’abord l’incendie. Partout des carcasses de voiture et des objets de toutes sortes brûlent. Puis, ce sont les corps des victimes : ils sont carbonisés d’un côté et intacts de l’autre. C’est très étonnant et cela n’a rien à voir avec ce que provoquent des explosifs classiques.
    La théorie d’un mélange de RDX, PETN et TNT dans la camionnette du kamikaze n’explique pas ces dégâts.
    Si l’on observe de près les photos du cadavre de Rafiq Hariri, on remarque d’étranges détails : sa riche montre en or massif a fondu sur son poignet, au contraire, le col en tissu raffiné de sa chemise de luxe est intact autour de son cou.
    Que s’est-il donc passé ?
    L’explosion a dégagé un souffle d’une chaleur exceptionnellement intense et d’une durée exceptionnellement brève. Ainsi, les chairs exposées au souffle ont été instantanément carbonisées, tandis que l’envers des corps n’a pas été brûlé.
    Les objets à forte densité (comme la montre en or) ont absorbé cette chaleur et ont été détruits. Au contraire, les objets à faible densité (comme le linge fin du col de chemise) n’ont pas eu le temps d’absorber la chaleur et n’ont donc pas été touchés.

    JPEG - 31.1 ko
    La dépouille de Rafiq Hariri.

    Sur les vidéos, on voit également que des membres de certains cadavres ont été sectionnés par l’explosion. Curieusement, les coupes sont nettes, comme s’il s’agissait de statues de calcaire. On ne voit pas d’os brisés et proéminents, ni de chairs arrachées. C’est que l’explosion a absorbé l’oxygène et déshydraté les corps qui sont devenus friables. Plusieurs témoins, présents à proximité de l’attentat, ont d’ailleurs fait état de troubles respiratoires dans les heures qui suivirent. A tort, les autorités ont interprété cela comme la somatisation d’un traumatisme psychologique.
    Ces constatations sont le b. a.-ba de toute enquête criminelle. Il fallait commencer par cela, mais elles ne figurent pas dans les rapports des « professionnels » au Conseil de sécurité.
    Lorsque nous avons demandé à des spécialistes militaires quels explosifs pouvaient provoquer ces dégâts, ils ont évoqué un nouveau type d’arme qui fait l’objet de recherches depuis des décennies et de compte rendus dans des revues scientifiques. En combinant des connaissances nucléaires et nanotechnologiques, on parvient à créer une explosion dont on contrôle précisément la puissance. On programme l’arme pour qu’elle détruise tout dans un périmètre donné, calculé au centimètre près.
    Toujours selon nos spécialistes militaires, cette arme provoque aussi d’autres dégâts : elle exerce une forte pression sur la zone de l’explosion. Lorsque celle-ci s’interrompt, les objets les plus lourds sont projetés vers le haut. Ainsi, des voitures se sont élevées dans les airs.
    Un détail ne trompe pas : cette arme utilise une nano quantité d’uranium enrichi dont les radiations sont mesurables. Or, un passager de la voiture blindée de Rafiq Hariri a survécu. L’ancien ministre Bassel Fleyhan a été transporté dans un prestigieux hôpital militaire français pour y être soigné. Les médecins ont constaté avec étonnement qu’il avait été en contact avec de l’uranium enrichi. Personne n’a fait le lien avec l’attentat.
    Techniquement, cette arme prend la forme d’un petit missile de quelques dizaines de centimètres de long. Il doit être tiré depuis un drone. En effet, plusieurs témoins ont assuré avoir entendu un aéronef survolant la scène du crime. C’est pourquoi les enquêteurs ont demandé aux Etats-Unis et à Israël qui disposent de satellites d’observation positionnés en permanence de leur transmettre les clichés dont ils disposent. Les Etats-Unis avaient également déployé des avions AWACS sur le Liban ce jour-là. Ces enregistrements permettraient de vérifier la présence d’un drone et peut-être même de suivre son trajet. Mais Washington et Tel-Aviv —qui ne cessent d’exiger la coopération judiciaire de tous avec le TSL— ont refusé ce service.

    JPEG - 21.7 ko
    Le Hezbollah a intercepté et publié des vidéos des drones israéliens effectuant des repérages des habitudes de Rafiq Hariri et de la scène du crime.

    Lors d’une conférence de presse, le 10 août dernier, Hassan Nasrallah a projeté des vidéos tournées selon lui par des drones israéliens et interceptées par son organisation. Ils auraient observé durant des mois les déplacements de Rafiq Hariri, avant de concentrer leur surveillance sur le virage où l’attentat a eu lieu. Tel-Aviv aurait donc réalisé les repérages préalables à l’assassinat. Ce qui, ainsi que le souligne M. Nasrallah, ne veut pas dire qu’il l’ait perpétré.
    Qui donc a tiré le missile ?
    C’est là que les choses se compliquent. Selon les experts militaires, en 2005, seule l’Allemagne était parvenue à maîtriser cette nouvelle technologie. C’est donc Berlin qui aurait fourni et programmé l’arme du crime.
    Dès lors, on comprend mieux pourquoi l’ancien procureur berlinois Detlev Mehlis —un magistrat très controversé au sein de sa profession— a tenu à présider la Commission d’enquête onusienne. Il est en effet notoirement lié aux services secrets allemands et états-uniens. Chargé en 1986 d’élucider l’attentat contre la discothèque berlinoise La Belle, il n’avait pas hésité à masquer les implications israélienne et états-unienne pour accuser mensongèrement la Libye et justifier le bombardement du palais de Mouammar Khadafi par l’US Air Force. Au début des années 2000, M. Mehlis a été grassement rémunéré comme chercheur par le Washington Institute for Near East Policy (le think-tank du lobby pro-israélien AIPAC) et par la Rand Corporation (le think-tank du complexe militaro-industriel états-unien). Autant d’éléments qui jettent un doute sur son impartialité dans l’affaire Hariri et auraient dû le faire récuser.
    Mehlis était assisté du commissaire Gehrard Lehmann. Cet officier est lui aussi un agent notoire des services secrets allemands et états-unien. Il a été reconnu formellement par un témoin comme participant au programme d’enlèvement, de séquestration et de tortures, mis en place en Europe par l’administration Bush. Son nom est cité dans le rapport ad hoc du Conseil de l’Europe. Cependant, il a échappé à toute poursuite judiciaire grâce à un alibi aussi solide que peu crédible, fourni part ses collègues de la police allemande.
    Mehlis et Lehmann ont promu la thèse du kamikaze et de sa camionnette bourrée d’explosifs afin d’écarter toute investigation sur l’arme allemande qui a servi à commettre le crime.
    Des échantillons de terre, ont été prélevés sur la scène du crime. Après avoir été mélangés, ils ont été divisés en trois bocaux qui ont été envoyés à trois laboratoires différents. Les deux premières analyses n’ont trouvé aucune trace d’explosif. Le troisième bocal a été pris par Mehlis et Lehmann, et envoyé par leur soin au troisième laboratoire. Celui-ci y a trouvé les traces d’explosifs recherchés. En principe, si l’on décide de recourir à trois experts judiciaires, c’est qu’en cas de désaccord entre eux, on se reportera à l’avis majoritaire. Que nenni ! Mehlis et Lehmann ont violé les protocoles. Ils ont considéré que seul leur bocal était fiable et ont emmené le Conseil de sécurité sur une fausse piste.
    Le caractère profondément malhonnête des investigations du duo Mehlis-Lehman n’a plus besoin d’être démontré. Leurs successeurs l’ont reconnu à demi-mots et ont annulé des pans entiers de procédure.
    Parmi leurs manipulations, la plus célèbre est celle des faux témoins. Cinq individus ont prétendu avoir été témoins de la préparation de l’attentat et ont mis en cause les présidents Bachar el-Assad et Emile Lahoud. Alors que ces imputations faisaient chauffer le chaudron de la guerre, leurs avocats démontrèrent qu’ils mentaient et l’accusation se dégonfla.

    JPEG - 16.3 ko
    Le président de la Commission d’enquête de l’ONU, Detlev Mehlis, a violé les règles de procédure pénale, fabriqué de fausses preuves et utilisé de faux témoignages, pour disculper l’Allemagne et accuser la Syrie.

    Sur la base de ces faux témoignages, Detlev Mehlis arrêta, au nom de la Communauté internationale, quatre généraux libanais et les fit incarcérer durant quatre ans. Pénétrant avec ses cow-boys au domicile de chacun, sans mandat de la justice libanaise, il interpella également les membres de leur entourage. Avec ses assistants —qui s’expriment entre eux en hébreu— il tenta de manipuler les familles. Ainsi, au nom de la Communauté internationale, il présenta des photos truquées à l’épouse d’un des généraux pour le convaincre que son mari non seulement lui cachait son implication dans le meurtre, mais la trompait. Simultanément, il tenta une manoeuvre similaire auprès du fils du « suspect », mais cette fois pour essayer de le convaincre que sa mère était une femme légère et que son père, désespéré, venait de sombrer dans une sorte de folie meurtrière. L’objectif était de provoquer un crime d’honneur au sein de la famille et de ternir ainsi l’image de gens respectables et respectés.
    Plus incroyable encore, Lehmann proposa à un des quatre généraux incarcérés de le libérer s’il acceptait de porter un faux témoignage contre un dirigeant syrien.
    Par ailleurs, le journaliste allemand Jürgen Cain Külbel mit en évidence un détail troublant : il était impossible de provoquer l’explosion avec une télécommande ou d’utiliser une balise sur la cible sauf à désactiver le puissant système de brouillage dont le convoi de Rafiq Hariri était équipé. Un système parmi les plus sophistiqués au monde, fabriqué… en Israël.
    Külbel fut sollicité par un militant pro-palestinien connu, le professeur Said Dudin, pour promouvoir son livre. Mais Dudin, en multipliant les déclarations outrancières, s’appliqua surtout à le saboter. Külbel, ancien officier de police criminelle d’Allemagne de l’Est, ne tarda pas à découvrir que Dudin était connu de longue date pour être un agent de la CIA infiltré dans la gauche allemande. Il publia d’anciens rapports est-allemands attestant du fait et fut alors condamné pour divulgation illégale de documents et brièvement incarcéré ; tandis que Dudin s’installait à l’ambassade d’Allemagne à Beyrouth et tentait d’infiltrer les familles des quatre généraux.
    Passé inaperçu au Proche-Orient le rôle de l’Allemagne dans cette région doit être souligné. La chancelière Angela Merkel a envoyé un contingent très important pour participer à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) après la guerre entreprise par Israël contre le pays du Cèdre à l’été 2006. Les 2 400 soldats allemands contrôlent de dispositif maritime pour empêcher l’approvisionnement en armes de la Résistance via la Méditerranée. A cette occasion, Mme Merkel a déclaré que la mission de l’armée allemande était de défendre Israël. Ce discours a provoqué un vent de fronde parmi les officiers. Par centaines, ils lui ont écrit pour lui rappeler s’être engagés pour défendre leur patrie et non un Etat étranger, fusse t-il allié.
    Fait sans précédent, le 17 mars 2008 à Jérusalem et le 18 janvier 2010 à Berlin, les gouvernements allemand et israélien ont tenu un conseil des ministres commun. Ils y ont adopté des programmes divers, notamment en matière de défense. A ce stade, il n’y a plus beaucoup de secrets entre Tsahal et la Bundeswehr.
    L’enquête de Detlev Mehlis a sombré non seulement dans le ridicule des faux témoins, mais dans l’illégalité de l’arrestation des quatre généraux. Au point du le Groupe de travail sur les détentions arbitraire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU est intervenu pour condamner fermement cet excès de pouvoir.
    Toutefois, l’opprobre qui frappe le travail de M. Mehlis ne doit pas éclabousser le Tribunal spécial pour le Liban qui n’est aucunement responsable de ses manipulations. Mais, là encore, les choses se compliquent. La crédibilité du TSL dépend de sa capacité à réprimer en premier lieu tous ceux qui ont tenté de masquer la vérité et d’accuser mensongèrement les présidents Bachar el-Assad et Emile Lahoud pour provoquer une guerre. Or, le Tribunal refuse de juger les faux témoins, donnant l’impression qu’il couvre les manipulations de la période Mehlis et poursuit des objectifs politiques similaires (cette fois contre le Hezbollah, peut-être demain contre d’autres). Pis, le Tribunal refuse de remettre, à Jamil Sayyed (un des quatre généraux illégalement emprisonné), les procès-verbaux d’audition des personnes qui l’ont accusé, lui interdisant ainsi de demander réparation et donnant l’impression qu’il couvre quatre années de détention arbitraire.
    De manière plus prosaïque, le Tribunal fuit ses responsabilités. D’un côté, il doit juger les faux témoins pour dissuader de nouvelles manipulations et pour manifester son impartialité ; d’un autre il ne veut pas se lancer dans une opération « mains propres » au cours de laquelle il lui faudrait peut-être arrêter le procureur Mehlis. Cependant, les révélations d’Odnako sur la piste allemande rendent cette stratégie intenable. D’autant qu’il est déjà bien tard : le général Jamil Sayyed a déposé une plainte en Syrie et un juge d’instruction syrien a déjà inculpé le procureur Detlev Mehlis, le commissaire Gerhard Lehman et les cinq faux témoins. On imagine la confusion qui s’abattra sur le TSL si la Syrie saisit Interpol pour les faire arrêter.
    De même que la commission Mehlis devait apporter le professionnalisme qui manquait aux forces de l’ordre libanaises, de même le TSL devait apporter l’impartialité qui risquait de faire défaut aux juridictions libanaises. On est loin du compte et ceci soulève la question de la légitimité de cette institution.
    Kofi Annan souhaitait que le Tribunal pour le Liban ne soit pas une juridiction internationale, mais un tribunal national libanais à caractère international. Il aurait été régi par le droit libanais tout en étant composé pour moitié de juges internationaux. Cela n’a pas été possible car la négociation a tourné court. Ou plutôt, un accord a été trouvé avec le gouvernement libanais de l’époque, présidé par Fouad Siniora, l’ancien fondé de pouvoir des entreprises Hariri, mais n’a pas été ratifié ni par le Parlement, ni par le président de la République. Du coup, cet accord a été avalisé unilatéralement par le Conseil de sécurité (Résolution 1757 du 30 mai 2007). Par conséquent, le TSL est hybride et fragile.
    Ainsi que l’a précisé Kofi Annan, ce tribunal n’est comparable à aucun des tribunaux mis en place jusqu’ici par les Nations Unies. « Il n’est pas un organe subsidiaire de l’ONU, ni un élément de l’appareil judiciaire libanais », c’est tout juste « un organe conventionnel » entre l’exécutif des Nations Unies et l’exécutif libanais. Si l’on se réfère à l’exigence internationale de séparation des pouvoirs et d’indépendance de la Justice face à l’Exécutif, on ne peut pas considérer le TSL comme un véritable tribunal, juste comme une commission disciplinaire conjointe des exécutifs libano-onusiens. Quelque soient ses décisions, elles seront donc frappées de suspicion.
    Pis, à tout moment, n’importe quel gouvernement libanais peut y mettre fin, puisque l’accord n’ayant pas été ratifié n’engageait que l’ancien gouvernement. Du coup, l’actuel gouvernement de coalition libanais s’est transformé en champ de bataille entre partisans et adversaires du tribunal. Tentant de préserver la stabilité gouvernementale, le président de la République, Michel Sleimane, dissuade semaine après semaine le Conseil des ministres de passer au vote sur toute question relative au TSL. Ce barrage ne tiendra pas éternellement.
    Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, la suspicion atteint maintenant le président du TSL, Antonio Cassese. Ce spécialiste réputé du droit international fut président du Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie. Or M. Cassese est un fervent partisan de la colonisation juive de la Palestine. Ami personnel d’Elie Wiesel, il a reçu et accepté un prix honorifique de sa main. Il aurait donc dû se récuser et démissionner lorsque Hassan Nasrallah a révélé que des drones israéliens avaient repéré durant des mois les habitudes de la victime et la scène du crime.

    JPEG - 15.6 ko
    Selon le président du Tribunal spécial pour le Liban, Antonio Cassese, la Résistance armée en Palestine, Liban, Irak et Afghanistan doit être jugée pour « terrorisme ».

    Plus grave, le juge Cassese incarne une conception du droit international qui fait clivage au Proche-Orient. Bien qu’il ait retiré ce point de son curriculum vitae officiel, il participa en 2005 aux négociations entre les Etats membres de l’Union européenne et ceux de la Méditerranée (« Processus de Barcelone »). Sa définition du terrorisme bloqua les discussions. Selon lui, le terrorisme est exclusivement le fait d’individus ou de groupes privés, jamais d’Etats. Il s’ensuit que la lutte contre une armée d’occupation ne saurait être considérée comme de la « résistance », mais comme du « terrorisme ». Dans le contexte local, cette position juridique relève de l’ordre colonial et disqualifie le TSL.
    Les méthodes du Tribunal spécial ne diffèrent guère de celles de la Commission Mehlis. Ses enquêteurs ont collecté des fichiers de masse : sur les étudiants libanais, les bénéficiaires de la Sécurité sociale, les abonnés d’Electricité du Liban et de l’Office des eaux. Le 27 octobre, ils ont même tenté, hors de la présence de magistrats libanais, de s’emparer par la force des dossiers médicaux d’une clinique gynécologique fréquentée par les épouses de membres du Hezbollah. Toutes ces investigations sont évidemment sans lien avec l’assassinat de Rafiq Hariri. Tout porte les Libanais à croire que ces informations sont destinées à Israël dont le TSL n’est à leurs yeux qu’une simple émanation.
    Tous ces problèmes avaient été parfaitement anticipés par le président Poutine qui avait vainement proposé, en 2007, une autre rédaction de la résolution instituant le Tribunal spécial. L’ambassadeur Vitaly Churkin avait dénoncé les « lacunes juridiques » du système. Il s’était indigné que le Conseil de sécurité menace de recourir à la force (Chapitre VII) pour créer unilatéralement cet « organe conventionnel ». Il avait souligné que le Tribunal devait œuvrer à la réconciliation des Libanais, mais était conçu de sorte qu’il les opposerait un peu plus. En définitive, la Russie — comme la Chine— avait refusé d’approuver la Résolution 1757.
    Reste que la vérité émerge peu à peu. Les interceptions de vidéos de drones israéliens, rendues publiques par le Hezbollah, montrent une préparation israélienne du crime. Les faits révélés par Odnako montrent l’usage d’une arme allemande sophistiquée. Le puzzle est presque complet.
     
    http://www.voltairenet.org/article167550.html
     


    votre commentaire
  • Wikileaks : circulez, il n’y a rien à (sa)voir (ou comment la nomenklatura médiatique serre les rangs)

    Chassez le naturel et devinez comment il revient ? Sous forme de critiques acerbes - à la quasi unanimité semble-t-il - de la presse française contre les "fuites" de Wikileaks.

    Admirez le superbe travail de camouflage qu’ils déploient avec l’argument suivant, assené dés le lendemain de la publication des documents : "ces fuites ne nous apprennent rien de nouveau" (source : journalistes encartés, presse, télé, radio). Comment ? Même pas à un petit "faut voir, le temps d’examiner tout ça et on vous tiendra au courant" ?

    Alors, première hypothèse : les journalistes, soucieux d’apporter une information de qualité, se sont farci la lecture des 250.000 documents dans la nuit (ils sont forts les journalistes professionnels) et peuvent ainsi vous rassurer, cher lecteur, qu’il n’y a rien de nouveau là-dedans et que, ma foi, eux (car ils sont professionnels les journalistes professionnels) ont toujours fait leur travail correctement et que (donc) tout ceci ne serait que beaucoup de bruit pour rien.

    Deuxième hypothèse : ils n’ont pas la moindre putain d’idée de quoi ils parlent.

    Encore eux : "publier des documents secrets, c’est pas bien". On sent là résonner une note de sincérité, pure et cristalline. Effectivement, publier des documents secrets, qui n’auraient pas été fuités par une "source bien informée", "haut-placée" ou "proche du gouvernement" - et avec laquelle le journaliste entretient une relation privilégiée et vaguement complice - c’est pas bien.

    Et enfin, laisser planer un doute : "attention, ces fuites sont organisées et c’est donc une manipulation". Diantre, on attend avec impatience qu’ils se mettent au travail et nous expliquent qui, comment et pourquoi.

    Résumons : Journalistes salariés des médias commerciaux. Médias commerciaux appartenant aux multinationales. Multinationales sans foi ni loi acteurs/complices des crimes commises sur la scène internationale.

    Et vous vous demandez encore, cher lecteur, d’où vient cet étrange sentiment que plus rien ne va dans le monde des médias ?

    Théophraste R.
    (libre comme le vent qui souffle entre les oreilles de Pujadas)

    2 commentaires
    http://www.legrandsoir.info/L-horreur-imperiale-Les-Etats-Unis-et-l-hegemonie-mondiale.html

    votre commentaire
  • Mondialisation.ca, Le 25 novembre 2010
    Tomasso Di Francesco et Manlio Dinucci


    L’Europe mise en cage par les États-Unis dans l’OTAN

    Dans la déclaration du sommet OTAN de Lisbonne (20 novembre), on annonce la création d’une nouvelle structure de commandement, plus souple et efficiente. La hiérarchie par contre reste inchangée. Le Commandant suprême allié en Europe (Saceur) ne peut pas être un militaire européen. Il doit, réglementairement, être un général ou amiral  nommé par le président et confirmé par le Sénat des Etats-Unis. Après seulement, formellement, le Conseil atlantique est appelé à approuver le choix. L’actuel Saceur est l’amiral James Stavridis, déjà à la tête du Commandement méridional états-unien dont l’aire de responsabilité embrasse toute l’Amérique latine.

      Ce même critère vaut pour les autres commandements clés de l’Alliance. Par exemple, à la tête de la Force conjointe alliée à Naples, se trouve l’amiral Sam Locklear III, commandant simultanément des Forces navales états-uniennes en Europe et des Forces navales états-uniennes pour l’Afrique. Comme  tous ces officiers supérieurs font partie de la chaîne de commandement états-unien, qui a pour eux une priorité absolue, même les forces alliées européennes à leurs ordres sont insérées dans la même chaîne de commandement chapeautée par le président des Etats-Unis. On comprend donc pourquoi, même après la Guerre froide, l’Alliance atlantique soit restée si importante pour Washington.

     

    L’effet OTAN sur l’Europe

    Pendant plus de 60 ans, a souligné le président Obama dans la conférence de presse de fin du Sommet, l’OTAN a montré qu’elle était l’Alliance qui avait eu le plus de succès dans l’histoire : elle a défendu l’indépendance de ses membres et élevé les jeunes démocraties dans une Europe libre et unie. Question de points de vue.  Le succès est au rendez-vous mais surtout pour les Etats-Unis. Ceux-ci sont arrivés à garder l’Union européenne, dont ils craignent la force économique croissante, sous leur tutelle politique et militaire. Ceci parce que les gouvernements européens de tout bord politique n’ont pas mis en acte une politique extérieure et de défense différente de celles des Etats-Unis, mais se sont mis en rang derrière eux en échange d’une part du gâteau dans la zone de domination et d’influence de l’empire états-unien.  Comme l’explique la Commission européenne, la défense collective, à l’origine de compétence Ueo, fait à présent partie des compétences de l’OTAN.

    Et celles qu’Obama définit comme les jeunes démocraties élevées par l’OTAN, c’est-à-dire les 12 pays de l’ex-Pacte de Varsovie et de l’ex-URSS englobés dans l’Alliance entre 1999 et 2009, sont liées par l’intermédiaire de leurs gouvernements plus à Washington qu’à Bruxelles. Ceci a permis aux USA d’avoir une meilleure influence dans l’Ue et d’étendre leur présence militaire sur le territoire européen, en l’élargissant à l’est, en particulier dans les républiques baltes, en Roumaine et en Bulgarie. Et dans la déclaration du sommet sont indiqués les pays vers lesquels lorgne l’OTAN pour un élargissement ultérieur : Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Macédoine, Ukraine et Géorgie.

    L’emprise militaire états-unienne sur l’Europe se renforcera énormément avec le « bouclier » balistique, que les gouvernements européens ont officiellement accepté au sommet de Lisbonne. Toute l’architecture du « bouclier » (batteries balistiques mobiles, radars terrestres mobiles, radars et autres senseurs sur avions et satellites) sera gérée par le Pentagone dans le cadre de son réseau global de commandement, contrôle et communications. Les conséquences sont facilement imaginables. Le contentieux avec la Russie n’est en rien dépassé par le climat de détente, créé miraculeusement au sommet de Lisbonne, et sera plus aigu encore avec la poussée ultérieure de l’OTAN vers l’est. L’Europe risque ainsi de se trouver une fois de plus en première ligne. De plus, les Etats-Unis pourraient un jour utiliser l’architecture du « bouclier », qu’ils contrôlent, pour mettre les pays européens en alarme sur une attaque de missiles imminente (par exemple de la part de l’Iran) et justifier ainsi la nécessité d’une attaque préventive. C’est surtout à cela que sert le « bouclier », conçu pour protéger les forces militaires projetées dans des zones extérieures au territoire de l’OTAN.

    Cette alliance –a clarifié au sommet le prix Nobel de la paix Obama- restera nucléaire et les Etats-Unis maintiendront un arsenal nucléaire efficient pour assurer la défense de tous leurs alliés. Ce qui signifie que les USA garderont leurs bombes nucléaires tactiques en Europe, et utiliseront son territoire comme base avancée de leurs forces stratégiques nucléaires.

     

    L’Italie sous bannière étoilée

    La situation de notre pays (Italie) deviendra plus critique encore dans le cadre du nouveau concept stratégique, lancé par le sommet de Lisbonne. Une importance ultérieure sera acquise par le quartier général de la Force conjointe alliée à Naples, qui en 2011 sera transféré de Bagnoli à Lago Patria, dans un nouveau siège de 85.000 m2, avec un personnel de 2.100 militaires et 350 civils. Augmentation aussi de l’activité du commandement maritime allié et des Forces navales OTAN de soutien et d’attaque, dont les quartiers généraux sont à Naples, et du Corps de déploiement rapide OTAN de Solbiate Olona (Varese). A Sigonella entrera en fonction le système Ags, le système le plus sophistiqué d’espionnage électronique non pas pour la défense du territoire de l’Alliance mais pour la potentialisation de sa capacité offensive hors zone, surtout dans celle moyen-orientale. A tout ceci s’ajouteront les missiles et autres composants du « bouclier » états-unien, et le Hub aérien militaire de Pise, qui sera mis à la disposition de l’OTAN.

    En même temps tout le réseau des bases états-uniennes sera potentialisé. De celle d’Aviano, où probablement  vont être concentrées toutes les bombes nucléaires USA en Europe, à celle de Vicence, base de la 173ème Brigade aéroportée et de l’US Army Africa (Armée états-unienne « pour » l’Afrique). De Camp Darby, la base logistique qui approvisionne les forces terrestres et aériennes Usa, à celle aéronavale de Sigonella, où se trouve un des deux centres d’approvisionnement de l’US Navy hors du territoire états-unien. Dans cette même base se trouve une des trois stations terrestres des télécommunications spatiales de l’US Air Force et, dans celle, voisine, de Niscemi, va entrer en fonction le système Muos de télécommunications satellitaires de nouvelle génération de l’US Navy.

    En même temps, dans le sillage de la stratégie USA/OTAN, les forces armées italiennes sont engagées dans 27 opérations militaires internationales, de l’Afghanistan à la Géorgie, de l’Irak au Liban, du Congo à Haïti.  Et elles sont dotées de nouveaux systèmes d’armement (comme le prochain chasseur F-35), adaptés à la projection de forces. Avec une dépense militaire qui phagocyte l’argent public : 25 milliards d’euros annuels, qui iront en augmentant pour s’adapter au nouveau concept stratégique de l’OTAN.



    Publié par il manifesto, 23 novembre 2010

    Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

     

    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=22080


    votre commentaire
  • Ça sent de plus en plus l’économie crevée chez l’Oncle Sam
    Paul Craig Roberts

    Dimanche 28 Novembre 2010



    Ça sent de plus en plus l’économie crevée chez l’Oncle Sam 
    Exclusivité de SOTT, Paul Craig Roberts, 26 novembre 2010

          À la veille de Thanksgiving, les versions anglaises en ligne de China Daily et People’s Daily ont signalé que, pour leurs échanges bilatéraux, la Russie et la Chine ont conclu un accord d’abandon du dollar avec, à la place, leurs propres monnaies. Russes et Chinois ont dit avoir pris cette mesure pour protéger leurs économies contre les risques qui ont sapé leur confiance à l’égard du dollar comme monnaie de réserve mondiale.


          Il s'agit d’une information importante, surtout pour l’actualité de la période engourdie des vacances de Thanksgiving, mais je ne la vois pas rapportée sur Bloomberg, CNN, le New York Times, ni nulle part ailleurs dans nos médias. L'autruche garde la tête dans le trou.


          La Chine avait conclu plus tôt le même accord avec le Brésil.


          Comme la Chine a une gros tas grandissant de dollars provenant de ses excédents commerciaux, elle signale préférer du rouble russe et du real brésilien à encore du dollar.


          La presse financière zunienne trouve une consolation dans ces épisodes où la peur de la dette souveraine dans l'Union européenne envoie le dollar contre l'euro et la livre sterling. Mais ces aventures monétaires ne sont que des mesures d’acteurs financiers spéculant (shorting) sur la dette libellée en euros en difficulté. Il ne s’agit pas de mesures de renforcement du dollar.


          Le rôle de monnaie de réserve mondiale du dollar est l'un des principaux instruments de notre domination financière. Nous n'avons pas dit combien de dégâts la fraude de Wall Street a infligé aux établissements financiers de l'Union européenne, mais ses pays n'ont plus besoin du dollar pour commercer entre eux, puisqu’ils partagent une monnaie commune. Dès que les pays de l'OPEP l’abandonneront pour les paiements du pétrole, l’influence du dollar périclitera.


          Chaque fois qu'un pays ne peut honorer ses dettes et rembourser les banques zuniennes, le FMI se met en branle avec un plan d'austérité qui pressure la population du pays avec des impôts plus élevés et des coupes dans l’éducation, le médical et les rentes supportant les programmes, jusqu'à ce que les banquiers récupèrent leur argent.


          C’est ce qui se trame actuellement en Irlande et c’est susceptible de s'étendre au Portugal, en Espagne, et même en la France. La crise financière ayant été provoquée par la Zunie, le rôle du FMI comme outil de son impérialisme est de moins en moins acceptable. Il se pourrait que vienne le moment où les gouvernements ne seront plus en mesure de trahir leur peuple aux intérêts des banques.


          Il existe d'autres signes montrant que certains pays se lassent de l’usage irresponsable du pouvoir zunien. Les gouvernements civils de la Turquie ont longtemps été sous la coupe d’une armée turque influencée par la Zunie. Pourtant, récemment, le gouvernement civil a manœuvré contre deux hauts généraux et un amiral soupçonnés d'implication dans la planification d'un coup d’État. Le gouvernement civil s’est en outre imposé le jour de Thanksgiving, quand le premier ministre a annoncé que la Turquie est prête à répondre à toute offensive israélienne contre le Liban. Voilà un allié d’un OTAN zunien en train de se libérer de la suzeraineté zunienne exercée à travers l'armée turque. Qui sait, l'Allemagne pourrait être le prochain.


          Pendant ce temps-là, en Zunie, le peuple bêlant reste satisfait, ou aveugle à son rôle de bestiaux d’abattage destiné à repaître crésus. Le régime Obama a réussi à proposer à la Commission du déficit, dont les membres veulent bien payer de multiples billions de dollars pour des guerres qui enrichissent le complexe militairo-sécuritaire et de multiples billions de dollars pour le renflouage du système financier, de réduire l’augmentation du coût de sécurité sociale, relever l'âge de la retraite à 69 ans, supprimer la déduction sur les intérêts hypothécaires, mettre fin à la déduction fiscale pour employeur pourvu d'assurance maladie, imposer une TVA fédérale de 6,5%, tout en réduisant le taux d'imposition des cousus d’or.


          Même les taux d'intérêt peu élevés de la Réserve fédérale sont voulus pour favoriser les banksters.


          Les faibles taux d'intérêt privent de leurs revenus les retraités et ceux qui vivent de leur épargne. Les faibles taux d'intérêt tarissent aussi le financement les pensions corporatives. Pour combler ce trou les entreprises émettent des milliards de dollars en obligations de sociétés afin de financer leurs retraites. La dette des entreprises augmente, mais pas les usines et les équipements qui produisent les rentrées permettant d’honorer la dette. L’état de l'économie s’aggravant, le service de la dette supplémentaire sera un problème.


          De surcroît, les gens âgés découvrent que de moins en moins de médecins les accepteront comme patients, car une réduction de 23% menace les remboursements de frais de docteur déjà faibles de l’assurance maladie. Le gouvernement n’a de ressources que pour les guerres d'agression et les renflouages de banksters friqués. Le citoyen est devenu un simple sujet à saigner pour les oligarchies.


          Le comportement tyrannique de la TSA à l’égard des passagers aériens indique clairement que le Zunien n’est plus un citoyen doté de droits mais un sujet sans droit. Peut-être un jour viendra où les Zuniens opprimés descendront dans la rue comme les Français, les Grecs, les Irlandais et les Britanniques.



                Paul Craig Roberts a été secrétaire adjoint au Trésor durant le premier mandat du Président Reagan et rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal. Il a occupé de nombreux postes universitaires et reçu la Légion d'Honneur sous François Mitterrand. Il est l'auteur de Supply-Side Revolution : An Insider's Account of Policymaking in Washington ; Alienation and the Soviet Economy et de Meltdown: Inside the Soviet Economy. Il est coauteur avec Laurent M. Stratton de The Tyranny of Good Intentions : How Prosecutors and Bureaucrats Are Trampling the Constitution in the Name of Justice. Son tout dernier livre est How The Economy Was Lost.



    Original : www.sott.net/articles/show/218580-SOTT-Exclusive-The-Stench-of-US-Economic-Decay-Grows-Stronger


    Traduction copyleft de Pétrus Lombard


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires